Commentaire : Finder No Tamashii se veut une sorte de préquelle de Ikigai. L'histoire se passe à Hong Kong et, comme vous pouvez le deviner, concerne Feilong. L'épisode prend place juste après le volume 2 (enfin, du moins : le retour de Feilong à HK après avoir revu Asami). Ah oui, j'ai aussi osé un crime odieux : cette fanfic se déroule en grande partie du point de vu d'un personnage inédit. Pourquoi ? Hum, j'ai déjà du mal à écrire du point de vu d'Asami, alors de Feilong… Et je dois dire que d'un autre côté, c'est difficile d'aborder tout ça du point de vu d'un personnage étranger au manga. Je me demande seulement si ceux qui ont apprécié mes précédentes histoires vont aimer ou vont être déçus. J'avoue que le personnage principal est assez « innocent », mais là c'est totalement voulu. Sauf que je sais que cela risque de taper sur les nerfs des gens, car certains ne supportent pas ce type de personnage candide et maladroit. Ok, je vous demanderai juste de ne pas me lapider avant la fin de l'histoire, vous pourriez être surpris par celle-ci (enfin j'espère).

Prologue – The Beginning Of The End

Tomoki observa le ciel nocturne d'un œil irrité, appuyé des deux mains contre la balustrade du balcon. Il n'y avait pas d'étoiles, ni de lune. Ou plutôt, les lumières de la ville et la masse nuageuse de pollution les rendaient invisibles même au regard le plus expert.
Le jeune homme soupira et renversa un peu plus la tête en arrière, quelques mèches de cheveux décolorés en blond lui glissèrent le long du front jusqu'aux joues. La cime des immenses gratte-ciel de Central avaient des allures de tours de Babel toutes illuminées, faites d'acier et de verre.
Il n'aimait pas cet endroit.
Il faisait trop chaud à Hong Kong quand il ne pleuvait pas à verse. Il y avait trop de bruits. Trop de pollution. Trop de… Il était en fait capable de trouver mille raisons pour ne pas aimer cette mégapole terne. Il faisait sans doute chaud aussi à Kyoto, mais pas autant qu'ici. Il pleuvait sans doute aussi à Kyoto, mais pas autant qu'ici non plus. Tout était mieux à Kyoto, il en avait la conviction intime de celui éternellement amoureux de sa ville natale et n'en voyant que le côté agréable avec mauvaise foi.
Il se pencha en contrebas. Le bruit. Le bruit aussi. Infernal coups de klaxon. Vrombissement des moteurs. Il les entendait, malgré la hauteur. C'était une fanfare démoniaque qui se jouait constamment dans la ville.
Il se pencha à nouveau. Il se pencha un peu plus encore. Il bascula en avant, ses pieds se détachèrent du sol et ses mains lâchèrent la rambarde.
Deux bras le saisirent par la taille et le ramenèrent en arrière.

Il n'y avait pas de raison précise aux pulsions suicidaires de Tomoki. Il y en avait trop pour qu'une seul se détache du lot et puisse fièrement afficher la médaille d'or de la raison précise.
On s'évertuait souvent à classer les gens. Les deux catégories principales de l'espèce humaine était « bon » et « méchant » comme l'on aurait « chien » et « loup » pour les canidés. Un classement simpliste qui plaisait à beaucoup. Il permettait de ne pas réfléchir longtemps sur la question et réfléchir, c'était bien connu, était épuisant. Pourtant, ce classement peignait bien mal la vérité. Si on s'accordait à dire au bar d'un bistro qu'un dictateur était « méchant » et que le membre d'une association humanitaire était « bon », il était plus difficile pour un juge de classer celui qui devait faire de mauvaises actions dans le but de nourrir sa famille et soigner sa femme malade. La création de nouvelles catégories au système à première vu ingénieux n'aidait nullement à l'affaire. C'était multiplier les qualificatifs manichéens à l'excès, avec redondance. Ceci dit, ça impressionnait toujours la galerie de dire qu'un dictateur était un « méchant sanguinaire sadique extrémiste ».
Toutefois, si l'on devait vraiment classer Tomoki, on aurait pu lui tamponner sur le front en rouge clignotant la mention « gentil », assortie juste en dessous de petits caractères précisant « naïf, victime, suicidaire ».
Et si on voulait vraiment bien faire grâce à un esprit encore plus acéré que celui d'un archiviste maniaque face à un local désordonné, on pouvait préciser « croit au grand amour malgré la cruauté notoire de ce monde matérialiste ».
Né quelques siècles plus tôt, dans une autre région du monde et sous un autre sexe, Tomoki aurait incarné la parfaite princesse rêvant d'amour courtois et surtout de beaux chevaliers en armure…
S'il y avait bien une chose qui aurait rendu brutal même un prince Tomoki « gentil, naïf, victime, suicidaire, croit au grand amour malgré la cruauté notoire de ce monde matérialiste », c'est que l'on rajoute à l'ensemble de ces qualificatifs le fait qu'il préférait les jeunes hommes aux jeunes filles.