Titre : Deux héros valent mieux qu'un.

Auteur : Petou

Disclaimer : Les personnages ici présents sont l'entière propriété de JK Rowling, et je les lui emprunte quelques instants. Merci à elle.

Rating : Bon, étant nouveau, je ne connais pas les anciens ratings, et j'ai classé cette histoire en K+ (pour le moment du moins ;-) ). Mais dites-moi si vous jugez que je dois revoir ce classement.

Résumé : Post Poudlard (mais sur la base des 5 premiers volumes). Harry est hanté par le souvenir de Sirius, 2 ans après sa mort. Voldemort vit toujours, et il se pourrait qu'Harry ne soit pas le seul à pouvoir venir à bout du tyran…

Note de l'auteur :

Merci pour toutes vos reviews... elles m'ont fait extrêmement plaisir.

Comme vous le savez, à présent, nous n'avons plus le droit de répondre aux reviews au début des chapitres.

C'est pourquoi j'ai décidé, pour ma part, de me servir de la toute nouvelle fonction "Forum" de ce site. Oui, j'ai créé un mini-forum, dont voici l'adresse : http/ vous pourrez lire les réponses que j'ai faites à vos différentes reviews, et me poser également d'autres questions.

En espérant vous satisfaire encore longtemps, je vous souhaite également de très bonnes fêtes de fin d'année à tous !

Bonne lecture !


Chapitre3 :

La révélation d'Hermione

Elle se pencha sur Harry, et il put alors voir ses yeux. Une lueur étrange y régnait. Un silence s'installa. Puis elle finit par lui dire :

- Harry, j'ai quelque chose de très important à te dire

Elle resta encore un moment comme ça, puis se redressa, se tourna vers Ron, puis de nouveau vers lui.

- Mais pas ici, suis-moi…

Sans dire un mot, il se leva, enfila sa cape, et la suivit dans l'escalier.

Ils descendirent sans bruit jusqu'en bas, mais Hermione ne s'arrêta pas dans la cuisine, elle ouvrit la porte et sortit, toujours suivie de Harry.

Dehors, l'air était doux et sec, et un quartier de lune éclairait le jardin. Aucun bruit, hormis le chant de quelques grillons, qui se turent quand Hermione s'arrêta au milieu du jardin. Elle tournait toujours le dos à Harry, et celui-ci s'arrêta derrière elle. Il attendit.

Elle finit par se retourner, et regarda Harry droit dans les yeux :

- Bon, je ne sais pas trop par où commencer, Harry, je… et elle s'interrompit.

- Ecoute, je ne sais pas ce qui te préoccupe, mais ce sera toujours mieux d'en parler… ça concerne une personne en particulier ?

- Ca nous concerne… tous les 2.

- Quoi, tu veux dire… toi et moi , demanda Harry, en sentant un nœud se former dans son estomac.

- Oui. J'aurais voulu t'en parler plus tôt dans la journée, mais on ne s'est pas retrouvés seuls… pas un seul instant…

Harry commençait à transpirer légèrement. Il se sentait mal à l'aise d'un coup. Hermione reprit :

- Voilà, comme tu le sais, aujourd'hui, je me suis rendue au Ministère. Et bien il s'agissait d'un entretien professionnel.

- Comment ?

Harry ne saisit pas tout de suite où voulait en venir Hermione. Celle-ci continua :

- Oui, j'avais rendez-vous avec le Directeur du Département des Mystères.

- Vraiment ?

- Oui, mais il n'était pas seul. Il était avec… Dumbledore !

- Dumbledore ! Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire à ton entretien d'embauche ?

- Et bien, je n'en ai vraiment aucune idée, il n'a quasiment pas ouvert la bouche, et ne m'a pas lâchée du regard tout le long de l'entrevue. Pendant ce temps, Chester Finnley, le responsable du Département des Mystères, parcourait mon dossier en me posant toutes sortes de questions. Je crois que je lui ai plu, car à la fin, il avait l'air satisfait. Dumbledore a juste confirmé certains points du dossier, et quand je suis sortie du bureau de Mr Finnley, il est resté.

- J'ai vraiment du mal à comprendre… dit Harry, éberlué.

- Et bien, figure-toi que je ne comprends pas plus que toi. Seulement voilà, je ne t'ai pas tout dit…

- Comment ça ?

- Et bien, Chester Finnley m'a posé des questions sur toi, Harry, répondit-elle d'un air gêné.

- Sur… moi ? Mais quel genre de questions ? demanda Harry, légèrement piqué au vif.

- Et bien, depuis combien de temps on se connaît, si tu me fais confiance, si tu me fais des confidences, si nous sommes proches… ce genre de questions… mais ne t'énerve pas s'il te plaît…

- Que je ne m'énerve pas ! dit Harry, un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu, mais que veux-tu que je pense ? c'est ma vie privée, et la tienne, et je me demande d'ailleurs comment tu as pu le laisser te poser ce genre de questions…

- Parce qu'il n'y avait pas de mal, Harry, et d'ailleurs je lui ai juste répondu que nous étions de très bons amis, et il n'a pas cherché à aller plus loin, je t'assure…

- De très bons amis, répéta Harry pour lui… puis il se reprit… Mais dans quel but ? Pourquoi de telles questions ?

- Là, tu m'en demandes trop… Mais je dois avouer qu'il m'a également posé des questions qui n'avaient rien à voir avec mon parcours scolaire, ou avec le travail qu'on me propose.

- Vraiment ? C'est-à-dire ?

- Il m'a demandé s'il y avait des cas de sorcellerie connus dans ma famille, à part moi, les origines de mes parents, mes grands-parents…

- Bah, peut-être qu'ils prennent leurs précautions, vu que ce Département est très secret.

- Mouais, peut-être, mais il m'a semblé qu'il y avait autre chose. Et Dumbledore qui était là, ce n'est pas dû au hasard. Ça m'étonnerait qu'il assiste à tous les entretiens d'embauche de ses anciens élèves.

- Oui, tu as raison.

- Harry, penses-tu que ça ait un rapport avec… Voldemort ?

Harry fixa Hermione pendant un moment. Elle osait à présent prononcer le nom du Lord Noir. Elle avait accepté cette idée il y a quelques mois, pour prouver qu'elle n'avait pas peur de ce nom, et d'après Harry, elle avait voulu se le prouver à elle avant tout. Ron, lui, était incurable, et sursautait dès qu'on prononçait le nom de Voldemort.

- Voldemort ? répéta Harry, pensif, là j'avoue que je donne ma langue au chat. Mais dis-moi juste une chose, Hermione…

- Oui ? Quoi donc ?

- Tu pensais vraiment que je t'en voudrais pour ça ? dit-il avec un sourire.

- Et bien, marmonna Hermione en rougissant, tu comprends, il serait logique que tu m'en veuilles, on m'a posé des questions sur toi, et j'ai laissé passer ça… C'est après coup que j'ai éprouvé de la honte… Il ne se serait agi que de moi, ça n'aurait pas été grave, mais il a cherché à avoir des informations sur toi, et je m'en veux.

- Harry s'approcha, et la prit doucement dans ses bras. Il avait son nez dans ses cheveux hirsutes, il sentait leur parfum fleuri, et il inspira à fond. Il essaya d'y passer sa main, mais celle-ci resta coincée dans un nœud.

- Oups, pardon, dit-il.

- Pas grave dit-elle en restant comme ça, contre lui.

- C'est pas grave non plus, dit-il, tu es mon amie, n'en doute jamais. Ton honnêteté en est une preuve supplémentaire.

Elle recula d'un pas, et leva son visage souriant vers lui. Décidément, ses yeux, elle avait quelque chose de différent dans ses yeux, ils pétillaient.

- Merci Harry, je crois que c'est ce que j'avais besoin d'entendre. Vraiment, tu…

Elle interrompit sa phrase. Elle regardait derrière Harry. Celui-ci se retourna, et vit, à la porte de la cuisine, un Ron échevelé, encore endormi.

- Mé kessoufoutédeor acèteur ? Zetepabienoukoi ?

Harry entendit Hermione pouffer de rire derrière lui, lui-même sourit à Ron :

- Oh, Ron… on prenait l'air, répondit-il le plus naturellement du monde, je n'arrivais pas à dormir avec cette chaleur, et j'ai réveillé Hermione sans le vouloir en descendant l'escalier.

- Oui, désolé si on t'a réveillé Ron, renchérit Hermione en regardant Harry de côté.

Ron les regarda encore un instant, puis fit un geste de la main, qui signifiait l'indifférence :

- Baaah !

Et il remonta se coucher. Harry se retourna vers Hermione, et ils éclatèrent de rire. Ils se regardèrent un moment, puis Hermione dit :

- On devrait remonter se coucher, sinon, on va être crevés demain.

- Oui, vas-y… moi je vais encore prendre un peu l'air.

- D'accord…

Elle se mit sur la pointe des pieds, et l'embrassa sur la joue.

- Mais ne te couche pas trop tard

- Oui maman, lui dit-il en souriant.

- Hééé, fit-elle semblant de s'indigner en lui donnant une tape sur le bras.

- Bonne nuit Hermione.

- Bonne nuit Harry.

Elle disparut dans la maison, non sans se retourner une dernière fois pour croiser le regard vert de Harry.

Harry resta là, à contempler le vide du ciel. Ses pensées étaient dirigées vers Dumbledore. Quel genre d'idée pouvait bien avoir le vieux directeur derrière la tête ? Et quel rôle pouvait avoir Hermione ?

Ces questions le taraudaient toujours quand il monta dans la chambre, et il mit longtemps à s'endormir.

Quand il trouva enfin le sommeil, la seule chose dont il se souvint fut une lueur… non, 2 lueurs… entourées d'un halo couleur noisette…


Il fut réveillé par le parfum…

Le doux parfum qui montait de la cuisine, où Mme Weasley préparait sûrement un bon petit déjeuner.

Harry s'assit dans son lit, et enfila ses lunettes. Il vit que Ron dormait encore comme un bienheureux, la bouche grande ouverte, un filet de bave au bord des lèvres. Cela le fit sourire.

Harry ne savait pas pourquoi, mais il se sentait reposé, et d'excellente humeur. Pendant qu'il descendait l'escalier, la porte de la chambre de Ginny s'ouvrit, et il tomba nez à nez avec Hermione.

- Oh ! dit-elle, surprise, mais souriante. Bonjour Harry !

- Bonjour ! lui répondit-il en souriant en retour. Bonjour Ginny ! dit-il à l'adresse de la jeune sœur de Ron, qui arrivait derrière Hermione, en robe de chambre.

- Bonjour Harry ! Euh, si ça ne vous dérange pas je voudrais me changer, peux-tu refermer la porte Hermione ?

- Oh ! Pardon ! Oui, bien sûr…

- Encore dans les nuages, hein ? ajouta Ginny en souriant, ça t'arrive souvent ces temps-ci.

Hermione eut un sourire gêné, puis referma la porte, et accompagna Harry dans la cuisine, où il s'avérait que Molly Weasley avait préparé à manger pour un régiment.

A peine furent-ils assis qu'elle déposa devant eux des assiettes pleines. Œufs, bacon, pain. Harry et Hermione se regardèrent, ébahis, puis se mirent à manger doucement.

- Alors, mes enfants, comment ça va aujourd'hui ? Hermione ?

- Bien Mme Weasley, merci.

- Et toi Harry ? On n'a pas eu le temps de parler hier. As-tu reçu des nouvelles de ta formation au Ministère ?

- Oui, le Département de la Justice Magique m'a envoyé une lettre pour me dire quand commencerait ma formation, ce qui me laisse un peu plus de 2 mois pour me préparer.

- Que veux-tu dire ?

- Et bien, je comptais rechercher un appartement. Je n'ai pas très envie d'habiter la maison de Sirius, je ne m'y suis jamais senti à mon aise, et ce serait encore pire maintenant qu'il n'est plus là.

Il était rare qu'Harry parle de son parrain, ses proches savaient à quel point cela pouvait l'affecter, et évitaient d'aborder le sujet. Molly le regarda tendrement.

- Tu sais, mon petit, sache que tu peux rester ici autant que…

- Je le sais, oui, l'interrompit Harry avec le sourire, et je vous en remercie, vous et Mr Weasley. Mais vous avez tellement fait pour moi, je ne peux pas abuser. Et puis, vous savez, il est peut-être temps que j'apprenne à me débrouiller par mes propres moyens.

- Oh, Merlin ! dit Molly en étouffant un sanglot, tu as grandi si vite. Il me semble que c'était encore hier que tu entrais dans notre vie

- Oui, le temps a passé bien vite, et vous avez toujours été là pour moi, comme une seconde famille.

Molly ne put retenir plus longtemps ses larmes, et prit Harry dans ses bras.

- Mon tout petit, dit-elle en reniflant bruyamment, c'est bel et bien le cas, tu fais partie de cette famille, nous t'avons toujours considéré comme un de nos enfants. Toi aussi Hermione, tu sais, ajouta-t-elle en se redressant, des larmes encore dans les yeux.

- Merci Mme Weasley, répondit Hermione en lui souriant tendrement.

Molly voulut passer passer sa main dans les cheveux d'Hermione, mais elle se prit dans un nœud.

- Oh pardon ma petite !

- Ce n'est pas grave, répondit Hermione, en se frottant la tête, ça m'arrive souvent en ce moment, fit-elle en lançant un regard de côté à Harry.

Celui-ci lui fit un clin d'œil, avant de mettre à la bouche un morceau de bacon. D'ailleurs, il avait été optimiste sur la taille de sa gorge, car il s'étouffa en l'avalant, provoquant le rire d'Hermione.

Ils firent alors rejoints à la table par Ginny, puis Ron.

- Et où voudrais-tu t'installer ? Tu as une idée ? demanda Molly.

- Non, pas vraiment à vrai dire…Je ne connais pas bien les villes sorcières, à part Godrics Hollow, où vivaient mes parents. Peut-être que j'irai là-bas après tout, dit-il en haussant les épaules.

- En tout cas, tu devrais visiter plusieurs endroits avant de te décider, lui conseilla Molly.

- Oui, d'ailleurs, je pourrais peut-être faire ça aujourd'hui.

Il se tourna vers Ron, Hermione et Ginny.

- Vous pourriez peut-être venir avec moi, qu'est-ce que vous en dites ?

- Oui, très bonne idée, répondit Hermione, et puis moi aussi il va falloir que je me trouve un appartement.

- D'accord, fit Ron, mais il faudra qu'on passe par le Chemin de Traverse, j'ai quelques trucs à acheter là-bas.

- Des friandises tu veux dire, intervint Ginny d'un ton mi-sarcastique, mi-amusé. Je vous accompagnerai aussi.

Ron rougit sous l'effet de la plaisanterie de sa sœur, puis se servit des œufs et du bacon.

Il fut donc décidé d'un commun accord que la petite bande passerait la journée à faire le tour des villages sorciers qui entouraient Londres, sans oublier de passer par le Chemin de Traverse pour que Ron puisse effectuer ses achats "importants".

Les jumeaux s'étaient fait attendre au petit déjeuner, aussi quand ils descendirent, il ne restait plus rien à manger.

Un peu déçus, ils décidèrent qu'ils mangeraient quelque chose en se rendant à leur boutique.

Une fois prêts, ils sortirent tous dans le jardin afin de transplaner vers le Chemin de Traverse. Comme Ginny n'avait pas encore son permis, elle s'accrocha au bras de Harry, qui regarda si tout le monde était là. Ron, Fred, Georges, Hermione, qui regardait le ciel, Ginny et lui.

- Tout le monde est prêt ? demanda-t-il.

Devant l'approbation de tous, ils transplanèrent. Ils se retrouvèrent dans la rue principale, à proximité de Gringott's, la banque des sorciers. Hermione et Harry y pénétrèrent d'ailleurs afin de retirer de l'argent. Ensuite, ils entamèrent la descente de la rue en direction de la seule qui semblait intéresser Ron, à savoir Honeydukes. En effet, au cours de l'été, la célèbre enseigne de friandises avait ouvert une seconde boutique sur le Chemin de Traverse. Et elle marchait encore mieux que sa sœur aînée de Pré-au Lard.

Harry avait une étrange impression, un sentiment d'être observé. Sur le coup, il n'y prêta pas attention, et ralentit l'allure en passant devant le magasin d'articles de Quidditch. Il s'arrêta devant la vitrine et contempla les balais qui s'y trouvaient, pendant que les autres s'éloignaient. Quand il se décida à les rattraper, il se retourna et se retrouva face à Hermione, manquant même de la renverser sur son passage.

- Oh pardon, je ne savais pas que tu étais là, balbutia-t-il.

- Oui, il me semblait bien, répondit-elle en souriant, comme à chaque fois qu'il s'agit de Quidditch.

Et elle lui donna un petit coup d'épaule en riant.

- Où sont les autres ? demanda Harry.

- Ils sont rentré chez Honeydukes.

- Je n'ai pas très envie d'affronter la "foule" d'Honeydukes, que dirais-tu si je t'offrais une glace chez Florian Fortarome ?

- J'en dirais que c'est une excellente idée, mais une petite alors, car le petit déjeuner a bien dû me faire prendre 3 kilos.

- Oui, ça se voit énormément d'ailleurs, plaisanta Harry.

- Hein ? C'est vrai ?

- Elle s'arrêta et se regarda de haut en bas. Harry éclata de rire.

- Je plaisantais, Hermione.

- Ce n'est pas drôle Harry, dit-elle d'un ton sévère peu convaincant.

- Bon d'accord, c'était pas drôle, allez allons-y !

En chemin, ils échangèrent leurs avis sur l'appartement qu'ils voulaient, comment ils le décoreraient respectivement, la couleur des rideaux, des meubles… et Hermione fut surprise de constater qu'Harry avait du goût en matière de décoration, chose rare chez les hommes selon elle. Harry rougit à cette remarque, il ne savait pas s'il devait se sentir flatté, ou honteux d'être un cas "à part" parmi les hommes.

Arrivés à la terrasse de Florian, ils s'assirent et Florian vint prendre leur commande.

- Salut Harry, salut Hermione, comment allez-vous ?

- Bien, merci, et vous ?

- Bah… les affaires ne vont pas fort… les gens ont peur.

- Oui, c'est compréhensible, dit Hermione.

- Mais vous, vous êtes là, reprit-il avec le sourire. Qu'est-ce que je vous sers, les jeunes ?

- Pour moi, dit Hermione, ce sera 2 grosses boules à la vanille et au chocolat.

- Tiens, tu as l'air beaucoup moins préoccupée par ton poids, ironisa Harry, non sans se prendre une tape sur le bras. Moi, je prendrais une boule chocolat, et une à la citrouille.

- Parfait, je vous amène ça !

Et Florian s'éloigna. Harry se mit à regarder dans le vide, ses pensées divaguant, tantôt à ces histoires d'appartements, tantôt à Dumbledore, tantôt à Hermione, qui se trouvait face à lui sans rien dire, et… bon sang, il était certain à présent qu'on l'observait.

Il n'avait jamais été un prodige en divination, mais ses intuitions s'étaient souvent vérifiées, et là, depuis leur arrivée, il sentait des yeux posés sur lui (eux ?).

Il chercha du regard, mais partout où il tournait la tête, ce qu'il voyait ne semblait pourtant pas suspect, des familles faisant les courses pour la rentrée, où des écolières faisant du lèche-vitrine, où encore un sorcier d'un certain âge expliquant à un autre, devant la porte d'un bar, pourquoi il préférait le whisky Isley des moldus aux classiques Pur Feu du monde sorcier.

Harry ne saisit pas la suite, car son regard fut attiré par autre chose, un mouvement furtif, rapide sur sa gauche, mais le temps de tourner la tête, il n'y avait plus rien, juste 2 enfants qui se disputaient un paquet de bonbons.

Tout à coup, il sentit quelque chose sur sa main droite. Il sursauta et regarda de nouveau face à lui.

- Harry… qu'est-ce qui te prend ? lui demanda Hermione.

Elle avait posé sa main sur celle de Harry, pour le faire revenir à lui. Elle l'avait vu commencer à s'agiter sur sa chaise, à l'affût d'une chose invisible.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

- Euh ? Rien… juste une impression…

- Tu peux être plus précis ?

- Et bien, depuis qu'on est arrivés, j'ai l'impression qu'on est observés, épiés.

- Oh, tu veux sans doute parler de lui.

Elle lui indiqua une poubelle, mais en y regardant bien, Harry décela une forme derrière. Un homme à moitié bossu, l'air crasseux, avec une cape miteuse, était là et regardait dans leur direction.

- Mondingus ? Mais qu'est-ce qu'il fiche ici ? s'interrogea Harry.

- Et bien, je suppose que Dumbledore lui a demandé de ne pas nous quitter du regard.

- Dumbledore ? Mais à quoi pense-t-il ? Voldemort ou ses sbires ne vont pas se montrer ici en plein milieu de la journée…

- Et bien, moi ça ne m'étonnes pas du tout. J'ai même pensé que ça pouvait être moi qu'il suivait, pour une fois.

- Toi ? Mais pourquoi ?

- Mon entretien au Ministère. Peut-être qu'ils ont décidé de me surveiller un temps pour plus de sûreté, ou alors pour vérifier si ce que j'avais dit est vrai, si nous sommes vraiment amis.

- Dingue, si c'est vraiment ça, je trouve ça un peu dingue. Comment peuvent-ils douter de toi ?

- Oh, Harry, dit-elle avec le sourire et en serrant sa main, qu'elle n'avait pas lâchée, c'est vraiment gentil de dire ça.

Il se surprit à rougir encore une fois. Mais qu'avait-il à rougir à chaque remarque gentille de la part d'Hermione ?

L'arrivée de Florian avec leurs glaces interrompit le cours de sa pensée.

- Voilà, les enfants, régalez-vous !

- Merci ! répondirent-ils en chœur.

Hermione lâcha enfin la main de Harry pour entamer la dégustation de sa glace. Et Harry réalisa une chose.

- Tu avais vu Mondingus depuis le début ?

- Oh, presque, car il n'est apparu que quelques secondes après nous.

- Quand même, je me demande vraiment pourquoi il nous suit, et pourquoi Dumbledore nous fait suivre… s'il s'agit bien de lui.

- Qui d'autre sinon ? s'étonna Hermione.

- Je ne sais pas, Mondingus est bizarre, alors…

- C'est un escroc, c'est sûr, mais de là à se rallier à Voldemort, j'en doute.

- Mouais, tu as peut-être raison, dit-il lascivement, en prenant une grosse bouchée de glace à la citrouille.

A présent, il ne pouvait pas ne pas voir Mondingus, et après tout il s'en fichait éperdument que ce dernier les suive. Mais cela n'altérait en rien ce sentiment d'être épié. Il devait y avoir autre chose, et, pour qu'il le ressente de la sorte, ça devait être de mauvais augure.

- Hermione, dit-il soudain, on ne devrait pas rester ici.

- Hein ? Mais pourquoi ?

- Il y a autre chose, pas Mondingus, mais autre chose. J'en suis certain à présent. Allons rejoindre les autres.

Hermione avait déjà vu Harry avec cette expression grave, et elle comprit qu'il valait mieux faire ce qu'il disait, car il y avait de fortes chances qu'il ait raison.

Elle se leva donc, et ce coup-ci, c'est Harry qui la prit par la main, et ils commencèrent à marcher à vive allure en direction du magasin de friandises. Harry se retournait de temps à autres, pour surveiller leurs arrières. Maintenant qu'ils marchaient plus vite, il voyait Mondingus se déplacer derrière eux, d'un côté à l'autre de la rue.

Quand ça arriva, Harry crut voir la scène au ralenti.

Il tenait volontairement Hermione devant lui pour la protéger, quand il se retourna, et vit Mondingus en train de traverser la rue, pour en atteindre l'autre côté, les suivant d'une manière qu'il croyait encore discrète.

Mondingus n'atteignit jamais l'autre côté de la rue, ou l'un des ses bras peut-être. Un sort d'une puissance incroyable le prit de plein fouet, sans que Harry vît d'où il venait. Il vit le corps de Mondingus virevolter dans les airs complètement désartibulé, puis retomber lourdement, avec un bruit sourd, sur le pavé de la rue.

Dès lors, alors que la scène venait de se produire dans le plus grand silence, presque image par image, tout s'accéléra, et un grand fracas de cris retentit aux oreilles de Harry. Les gens se mettaient à courir dans tous les sens, mais il savait bien que le prochain tir serait pour lui (pour eux ?). il fallait désormais qu'il se dépêche de mettre Hermione à l'abri, au moins Hermione, se dit-il. Ils se mirent à courir.

- Harry , cria-t-elle, mon dieu c'était quoi ?

- Ne regarde pas derrière, cours.

Elle l'écouta, et ils parcoururent la distance qui leur restait, Harry regardant sans cesse dans son dos, afin de parer un sort éventuel. Quand il atteignirent enfin la devanture de la boutique, Harry poussa Hermione à l'intérieur, mais resta devant, scrutant les hauteurs des bâtiments. Une chose dont il était certain c'est que le sort qui avait frappé le pauvre Mondingus venait d'en haut.

A nouveau, Harry n'entendait plus qu'un faible bourdonnement. Disparus les cris, l'émeute, les sorcières et sorciers paniqués. Ses yeux verts sondaient le vide, les bras le long du corps, sa baguette à la main.

Il crut alors déceler une voix par-dessus le bourdonnement, une voix cavernale, grave, sombre, une voix qui prononçait des incantations. Mais il ne voyait toujours rien, et autour de lui la panique était à son comble, mais il avait l'air d'un amnésique au milieu d'un champ de bataille, l'air d'être totalement étranger au phénomène qui se produisait.

Ça faisait maintenant plus d'une minute qu'il se tenait là, et il savait que l'auteur du sort mortel l'observait, attendant le bon moment… mais le bon moment pour faire quoi ? Il avait déjà eu au moins 60 occasions de le tuer au cours de cette minute, une occasion par seconde.

A ce moment-là Hermione ouvrit la porte de la boutique et cria en direction de Harry :

- Harry, qu'est-ce que tu fais ! dépêche-toi, rentre !

- Il entendit à peine Hermione. Il voulait comprendre.

Hermione, devant l'indifférence de Harry, se risqua dehors, et se mit à courir dans sa direction.

Il entendit ses chaussures claquer sur le sol au rythme de ses pas rapides.

Et là, il comprit. Il se retourna, les traits crispés, voyant Hermione courir vers lui. La scène se mit à passer au ralenti devant ses yeux.

Il avait compris. Trop tard ?

Il courut vers Hermione, qui s'arrêta alors au milieu de la rue, sans comprendre.

- Hermione ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !


Oh, je sens que je vais encore m'attirer les foudres de pas mal de monde...

Mais je n'ai pas pu m'empêcher, que voulez-vous

Alors, à votre avis, que va-t-il se passer ?