Au cours de la nuit, Riza fit des cauchemars. Roy l'entendit parler, et alla voir. Son lieutenant se débattait avec sa couverture.

" Non ... lâchez-moi ... pas y aller ... Roy ... aide-moi ..."

Le colonel tenta de la dégager de sa couverture. Quand ce fut fait, il la réveilla. Riza sursauta. Elle regarda Roy qui était assis sur son lit, puis elle se jeta à son cou.

" Ne les laisse pas m'emmener, je ne veux pas retourner là-bas !" dit-elle d'une voix étranglée.

" Rassure-toi, personne ne va t'emmener, et s'ils essaient je les massacre." répondit Roy en lui rendant son étreinte.

Ils restèrent là un moment dans les bras l'un de l'autre. Riza finit par se rendormir. Le lendemain, elle fut surprise de sentir un ventre musclé sous sa main. Elle la bougea un peu, pour confirmer ce qu'elle pensait dans un demi-sommeil. Oui, c'était bien un ventre, et sûrement pas le sien. Elle ouvrit les yeux, pour constater que sa tête était posée sur l'épaule de Roy. Et monsieur Mustang ne dormait pas en pyjama, ça non. Du moins, sans le haut. Riza rougit, et se leva sans le réveiller. Elle alla à la cuisine, et commença à fourrager dans les placards.

" Riza ?" demanda Roy en remarquant la place vide à côté de lui.

Il se leva à son tour, et la trouva en train de chercher de quoi manger. Il arriva et sortit tout ce qu'il fallait.

" Tu as mieux dormi ?" demanda-t-il.

" Oui, merci d'être resté." répondit-elle en se frottant un bras.

" De rien voyons. Je vais t'emmener au Q.G ce matin. Les autres seront contents de te revoir. Et ça te rappellera sûrement des choses." annonça Roy.

Il lui servit un bol du même chocolat que la veille, avec des tranches de brioche. Tous deux prirent leur petit-déjeuner en silence. Plus tard, ils se trouvaient au Q.G.

" Regardez un peu qui je vous ramène !" annonça Roy à ses subordonnés.

Tous levèrent la tête, et décoouvrirent Riza qui s'avançait timidement.

" Ca alors ! Lieutenant Hawkeye !" fit Fuery.

" Où l'avez-vous trouvée ?" demanda Breda.

" Dans le parc. Et à ce propos c'est elle qui m'a trouvée. Petite précision : elle est amnésique." répondit Roy.

" Oh ? Comment ça se fait ?" s'étonna Havoc.

" Accident de voiture."

Ils entourèrent Riza, qui tentait de reconnaître ces visages souriants. Roy jugea bon de faire les présentations. Riza les renomma un par un sans se tromper. Pour l'aider un peu, Falman suggéra de lui montrer le stand de tir, son endroit de prédilection.

" Excellente idée adjudant !" approuva Roy.

Il décida de l'y emmener sur-le-champ. Ses collègues les suivirent. Riza observa le stand. Les hommes la laissèrent l'explorer en silence. Elle arriva devant l'étagère où se trouvèrent les pistolets. Elle en prit un, qu'elle examina sous tous les angles. Avant de le pointer sur une des cibles.

" Ah ? Un vieux réflexe ou un début de souvenir ?" demanda Breda.

Riza ne tira pas et baissa l'arme.

" Est-ce que je savais tirer ?" demanda-t-elle.

" Oui, et vous étiez très douée." répondit Jean.

Riza tourna la tête vers une cible. Tout à coup, elle leva le pistolet et tira. La balle alla perforer la tête.

" Eh bien ! Même amnésique elle sait toujours viser." fit Fuery.

" Ca me rappelle quelque chose ... j'aime la sensation que ça procure. Oui ... je crois que je devais être ... tireur d'élite." dit-elle en reposant l'arme.

" Exact. Ca commence à revenir on dirait." sourit Roy.

" Au fait colonel, vous comptez la ramener chez elle ou pas ?" interrogea Falman.

" Non, que ferait-elle toute seule ? Je la garde avec moi."

Ils quittèrent le stand de tir. Roy décida de découvrir que son lieutenant avait appris dans son enquête. Il relut les rapports qu'elle lui avait adressé, avant de les lui montrer.

" Attendez ..." dit-elle.

Riza eut comme un flash. Elle se voyait devant un hôpital. Elle y entrait, se changeait et se dirigeait vers un bureau.

" Je suis entrée là-dedans. Je cherchais quelque chose dans un bureau."

Roy attendit la suite. Mais Riza ne se souvenait pas du reste. Tant pis. La mémoire commençait juste à refaire surface, et il fallait attendre que le temps fasse son oeuvre. Elle lui rendit les dossiers. Roy les étudia toute la journée, et reliait tous les indices entre eux. Avec le conclusions qu'elle avait faites, c'était plus simple. Le soir venu, Roy repartit avec Riza.

" Je vais d'abord chercher les clés de ton appartement, on y prendra quelques affaires. Tu m'attends là ?" annonça-t-il.

" Je vais dehors plutôt. J'ai besoin de respirer un peu d'air frais." répondit Riza.

Il la laissa descendre les marches, et alla chercher ce dont il avait besoin. La jeune femme s'assit sur les dernières marches, et savoura la caresse du soleil sur son visage. Après toutes ces semaines enfermée, elle ne voulait pas laisser passer une occasion d'aller s'aérer. Riza rouvrit les yeux. Ce qu'elle vit la remplit d'effroi. Les infirmiers de Norwington ! Ils venaient vers elle à grands pas.

" ROY ! " cria-t-elle en se relevant.

Un des gars la ceintura, et elle se débattit avec l'énergie du désespoir.

" ROY AU SECOURS ! ROY !"

Une tornade bleue jaillit du Q.G, et d'un bon crochet du droit envoya un premier infirmier au tapis, pendant que Riza se libérait du deuxième. Roy allait s'en occuper.

" Je vous ai déjà dit de la laisser tranquille !" rugit-il avant de le frapper.

Ils filèrent sans demander leur reste. Roy leur envoya une flammèche qui brûla leur pantalon, révélant leur sous-vêtement. Après quoi, il se tourna vers Riza qui alla se pelotonner dans ses bras.

" Ils ne t'ont pas fait de mal ?" interrogea-t-il en lui relevant le menton.

" Non ... tu es arrivé à temps. Mais j'ai eu si peur."

" Ne t'en fais pas, je ne les laisserais plus s'approcher de toi, c'est promis."

Il la serra contre lui pour la rassurer. Ensuite, la tenant toujour par la taille, il la conduisit chez elle. L'appartement était vide, Fuery avait récupéré Black Hayate. Roy la laissa tranquillement explorer les lieux. Seulement, rien ne lui revint. Le colonel chercha une valise, et commença à y entasser des vêtements.

" Je te laisse y mettre de la lingerie, je vais préparer la trousse de toilette." dit-il.

Riza acquiesça, et de dirigea vers la commode. Elle ouvrit le tiroir contenant ses sous-vêtements, et en retira un string.

" Je porte ça moi ? Eh ben !" pensa-t-elle en examinant la chose.

Riza le mit dans sa valise, et prit le reste. Apparemment, elle ne portait que la lingerie sexy. Roy revint au moment où elle sortait un soutien-gorge transparent et le boxer qui allait avec.

" Whoâh ! Je donnerais cher pour la voir avec ça !" pensa-t-il.

Roy secoua la tête pour chasser l'image qu'il se faisait de Riza vêtue uniquement avec cette lingerie affriolante. Il attendit à côté de la porte, dehors, qu'elle ait finie pour entrer et lui tendre la trousse. Quand ils eurent tout ce qu'il lui fallait, ils repartirent chez Roy. En chemin, ils croisèrent une ambulance, vers laquelle deux ambulanciers faisaient aller un brancard sur lequel était allongé une personne âgée. Riza se rapprocha de Roy.

" Ne t'en fait pas, ce ne sont pas les mêmes." dit-il.

Mais en passant près d'eux, elle ne put s'empêcher d'agripper son bras. Elle ne lelâcha pas jusque chez le colonel. Roy l'aida à s'installer.

" Dis, je suppose que tu ne va me trimbaler partout avec toi ?" dit-elle.

" Euh ... je ne sais pas. Tu ne peux pas trop sortir, vu qu'ils te recherchent. Mais tu risque de t'ennuyer au Q.G." répondit Roy.

" Je ne veux pas non plus rester toute seule. Si jamais ils me retrouvent ..."

" Mais non. Je te protègerais. Tant que je serais là ils ne te feront rien." sourti Roy.

" Mais on ne peut pas constamment se suivre partout." objecta Riza.

" J'ai une idée : pourquoi ne prendrais-tu pas une arme avec toi ?"

" Hein ? Tu veux que je tire sur des gens ? " s'exclama-t-elle.

" Seulement si tu es menacée. Sache que d'ordinaire, tu as au moins deux pistolets sur toi. Normal pour un garde du corps." révéla Roy.

" Ah."

Riza se dit qu'en même temps, vu ce que ces sales types lui avait subir elle n'aurait certainement pas trop de remords de leur faire un piercing ou deux. Finalement elle accepta. Roy lui dit qu'il récupèrerait ceux qu'elle avait avant le lendemain. Puis il alla s'occuper du dîner. Riza se régala une fois de plus.

" Attends de t'y être habituée, on verra si tu trouve toujours ma cuisine aussi bonne ! " plaisanta-t-il.

" Mais non, tu cuisine bien. Si ça t'arrange toutefois, je peux tout à fait en faire la critique plutôt que les louanges." répondit Riza.

" Non non ! Je préfère que ça te plaise !"

Riza termina son repas, et essuya son assiette avec du pain. Puis elle aida Roy à débarrasser et à faire la vaisselle. Après quoi, elle alla faire un tour dans son jardin. Riza s'allongea dans l'herbe. Roy la regarda par la fenêtre un instant.

Il alla s'installer sur son canapé pour lire le journal. Soudain, il entendit un cri qui le fit sursauter jusqu'au grenier. Roy se précipita dans le jardin.

" Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda-t-il.

" Un serpent ... là !" répondit Riza d'une voix tremblante.

En effet, une couleuvre d'une belle taille sifflait devant elle. Il attrapa vivement un de ses gants, et calcina le reptile. Riza décida qu'elle avait passé assez de temps dans ce coin de verdure. En passant près de Roy, elle lui fit une bise.

" Merci."

" De rien, je te l'ai dit je veille sur toi."

Elle lui sourit avec reconnaissance. Roy rentra et ferma la porte.