Maintenant ? Ben on se bouge mes cocos ! Merci pour les coms, faites-en autant pour celui-là.
Quelques jours plus tard, Riza avait retrouvé toute sa mémoire.

" Ca m'est revenu d'un coup. J'ai entendu Clarkson et son complice établir leur prochaine commande, et en me relevant j'ai fait du bruit. Du coup, il sont su que j'avais tout entendu. Du coup, une course-poursuite s'est enchaînée, j'ai percuté un type qui avait les dossiers, il a dû ramasser mes photocopies, j'ai continué et vous connaissez la suite." raconta-t-elle.

" Je vois. Mais pourquoi me vouvoie-tu d'un coup ?" interrogea Roy.

" Eh bien ... parce que je me souviens que vous êtes mon supérieur." répondit Riza.

" Bon d'accord, mais vu qu'on est pas au bureau, pourrait-on laisser tomber tous ces tralalas ?"

" Euh ... si tu y tiens."

" Oui, je trouve que c'est quand même plus convivial."

Convivial ou pas, tous deux restaient malgré tout sur la défensive, appréhendant la réaction de l'autre. Car la " guérison" de Riza avait redressé une barrière entre eux. Un peu après, Riza retourna chez elle avec Black Hayate.

" Merci infiniment pour ton hospitalité." dit-elle avant d'entrer.

" Vu que tu risque ta peau pour moi tous les jours, c'était vraiment le moins que je puisse faire. Et puis j'ai été content de t'avoir pour un temps."

Riza rosit. Roy la laissa se réinstaller, et repartit le coeur gros. Elle lui manquait déjà. Quand il revint chez lui, Roy ressentit en effet un vide insupportable. La vie reprit son cours. Riza avait revêtu son uniforme, rattaché ses cheveux et retrouvé son air froid. Sans parler des piles de dossiers qu'elle lui apportait.

" Voilà d'autres rapports colonel." annonça-t-elle.

" C'est gentil mais il ne fallait vraiment pas." répondit Roy en levant les yeux vers elle.

" J'aime faire plaisir." reprit-elle.

Ils sourirent, retrouvant un instant cette complicité créée à l'occasion de l'amnésie de la jeune femme. Puis Riza se détourna, brisant la magie de l'instant. Roy soupira doucement, et se remit tant bien que mal au travail. Bon d'accord, elle était guérie et c'était tant mieux. Mais d'un autre côté ... qu'allait-il faire maintenant ? Oublier ces instants passés avec elle ? Reprendre sa vie de Don Juan ?

" Ah non ! Ce n'est plus possible. Après ce que j'ai vécu avec Riza, je ne peux pas. Définitivement. Mais c'est ma subordonnée, et professionnelle comme elle, elle ne mélange sûrement pas travail et sentiments." se dit-il en jetant un oeil vers elle.

De son côté, Riza avait le même genre de pensée.

" Quand je pense que j'ai vécu une semaine et demie avec l'homme de mes rêves, et que je ne m'en rendais même pas compte ! Ca me manque tellement de ne plus le retrouver quand je rentre. Mais à présent, il va certainement se trouver une fille et allonger son tableau de chasse."

En un mot, tous deux se désolaient de leur séparation. A chaque fois que leur regard se croisaient, ils étaient emplis de tristesse et de questions. A la longue, ils finirent par s'éviter, ne supportant plus le chagrin causé par le souvenir de ce qu'ils avaient vécu.

" Je commence sérieusement à saturer. Je ne dors plus, je n'ai plus d'appétit... et ça commence à se voir. Mais comment puis-je retrouver un semblant de joie de vivre quand tout mon être le réclame ?" se demanda Riza en allant au stand de tir.

Elle prit un fusil, qu'elle chargea machinalement et commença à tirer. Mais elle s'arrêta presque aussitôt, n'ayant vraiment pas le coeur à ça. Riza quitta le stand.

Roy flânait lui aussi dans les couloirs, et encore une fois manqua de rentrer en collision avec sa subordonnée. Cela faisait un moment qu'ils ne regardaient plus dans les yeux. Riza sentit sa respiration s'accélérer. Roy déglutit, les yeux rivés à ceux de sa subordonnée.

Elle mourait d'envie de se jeter dans ses bras, de l'embrasser à en perdre le souffle. Elle en avait envie, et besoin. Affreusement.

" Bon dieu Roy, calme-toi ! Respire, maîtrise-toi." se dit-il.

Si jamais il cédait à son envie, il la coucherait sur le sol. Finalement, après un moment qui leur parut durer une éternité, Roy s'écarta pour la laisser passer.

Riza sentit son coeur se déchirer, et passa vivement devant lui. Roy ferma les yeux. Son coeur lui hurlait de la rattraper, mais son cerveau ne se décidait pas à en donner l'ordre à ses jambes.

Riza luttait contre les larmes qui menaçaient de jaillir comme des geysers à tout instant. Elle le voulait, elle le voulait tellement, de tout son être, de tout son coeur et de toute son âme. Elle avait tellement besoin de lui.

" Je sais que ça fait un moment qu'il n'est pas sortit avec une autre, mais ça ne saurait tarder, le connaissant." pensa-t-elle amère.

Sauf que cette fois, Riza ne le supporterait pas. Ni maintenant ni jamais. Plutôt mourir. Oh que ça lui faisait mal ! Son coeur semblait sur le point d'exploser, et elle avec. C'était un de ces moments pénibles, où tout con corps hurlait, réclamait son amour. Riza se réfugia dans les toilettes comme si sa vie en dépendait. Elle s'enferma dans une cabine, attendant que sa "crise de Roy" passe. Quelle torture quand même. Sans compter que cela l'épuisait à la longue.

Cela arrivait souvent pendant la journée, et Riza s'éloignait de lui aussi souvent que possible. Mais elle redoutait le moment où elle ne le pourrait pas. Comme une mission par exemple. Riza serra les poings, retenant un cri de désespoir. Mais pas un gémissement de souffrance. Ca y est, ça se calmait. Riza inspira profondément plusieurs fois.

Roy avait lui aussi ses crises. D'ailleurs, il était en proie avec l'une d'elles. S'il s'écoutait il se jetterait sur elle. Il mourait d'envie d'aller la trouver, de la serrer contre lui, de l'embrasser de ... de tout quoi. Jamais il ne regrettait autant qu'elle soit sa subordonnée. Foutue hiérarchie.

Si encore elle était son égale ... en grade s'entends. Car pour ce qui était du reste, Riza pouvait en remontrer à tout le monde. Roy sentit son envie de Riza se calmer. Enfin. Il resterait calme tant qu'ils ne recroiseraient pas. Et sachant qu'ils travaillaient dans le même bureau, à eux la peur. Le soir était plus cruel que la journée. Car en dépit de leur souffrance, ils avaient besoin de se voir.

Une fois arrivée chez elle, Riza éclata en sanglots à peine entrée. Hayate vint la voir. Elle glissa contre la porte, et cacha sa tête dans ses bras. Le chien couina, tenta d'atteindre son visage pour la consoler. Riza le serra contre elle.

" Oh Hayate, je sens que je vais devenir folle ! Je l'aime à en mourir, et ça me fait si mal qu'il me soit inaccessible !" sanglota-t-elle.

Ses larmes mouillèrent le museau d'Hayate, qui ne savait pas quoi faire pour lui remonter le moral.

Chez lui, Roy tournait comme un lion en cage. Il se retenait il ne savait comment de tout casser autout de lui.

" Oh Riza ! RIZA !" dit-il entre ses dents.

Il leva la tête au plafond tout en se frottant le visage.

" J'ai tellement besoin de toi ma chérie. A un point que tu ne peux imaginer. Mais je ne peux pas t'avoir, tu ne voudras sûrement pas d'un Casanova comme moi. Et puis ... telle que je te connais tu ne voudras pas non plus sortir avec un collège de travail, surtout si c'est ton supérieur." continua-t-il.

Roy se laissa tomber sur son divan, la tête en arrière. Il sentait chacune de ses fibres appeler son lieutenant, réclamer son contact. Il souffrait de ce vide, de son absence. Combien de temps allait-il endurer cette souffrance ? Le colonel resta là sans penser à rien, et se décida à aller préparer son dîner. Roy n'avait pas très faim, mais au moins il ne resterait pas là à se morfondre.

Le jour suivant pourtant, tous deux se rendirent au bureau d'un pas tendu. Riza arriva la première comme souvent. Elle salua Roy rapidement. Lui aussi.

Le colonel s'installa à son bureau, et sans que sa subordonnée ne lui dise quoi que soit il se mit au travail. Il se s'accorda presque pas de pause, ce qui étonna tout le monde. Riza elle, préférait ne pas faire attention à lui, priant pour qu'une de ses "crises" ne se déclenche pas. Mais il en arriva bien une, vers la fin de la journée. Elle s'esquiva aux toilettes le temps que ça se calme.

L'heure de rentrer chez soi arriva, à la fois libératrice et douloureuse. La pluie se mit à tomber, comme si le ciel exprimait ce que chacun ressentait. Roy marcha sous la pluie sans vraiment y faire attention. Cette fois, il ne la détesta pas. L'eau ruisselait sur son visage, lui apportant un certain réconfort, lavant un peu sa douleur. Sa maison fut en vue. Encore une fois, elle serait vide. Roy s'arrêta à quelques mètres. Ca commençait à bien faire. Suffit. Assez. Trop c'est trop.

Roy fit demi-tour, et partit en courant. Ce fut un miracle qu'il ne fasse pas écraser en traversant les rues comme un boulet. Puis il s'arrêta devant un petit portail. Il y avait quelqu'un dans cette maison.

En passant devant la fenêtre de son salon, Riza remarqua distraitement une forme au-dehors.. Elle repassa, et crut qu'elle hallucinait. Puis elle se précipita à la porte.

" Colonel ! Mais qu'est-ce que vous faites dehors sous la pluie ? Rentrez vite vous allez attraper du mal !" s'exclama-t-elle en ouvrant.

Roy entra vite fait. Riza le prit par le poignet, le fit asseoir sur une chaise au salon et alla chercher une serviette. Après quoi, elle entreprit de lui sécher les cheveux.

" Je vais vous préparer quelque chose de chaud." annonça-t-elle.

" Merci. Je ... j'avais peur que tu n'ouvre pas en me voyant." répondit Roy.

" Mais pour quelle raison n'aurais-je pas ouvert ?"

" Parce qu'on s'évite en ce moment. Et je dois t'avouer que j'en ai plus qu'assez."

Riza cessa de lui frotter la tête. Elle se rendit dans la cuisine. Roy la suivit, et alla se planter derrière elle. Il la prit par les épaule et la fit doucement pivoter. Puis il ôta la tasse et la casserole qu'elle avait dans les mains.

" Riza, il faut qu'on se parle. Sans quoi je vais finir par devenir dingue, et si j'en juge par ta mine toi aussi." dit-il.

" Que veux-tu que je te dise ?" répondit-elle à mi-voix.

" Ce qui t'arrive pour commencer. Mon instinct me dit que c'est la même chose que pour moi."

Riza baissa les yeux. Il avait raison, ça ne pouvait plus durer ce mur entre eux. La jeune femme décida de vider son sac une bonne fois pour toutes.

" En effet je ne vais pas bien. Parce que tu me manque, horriblement. Je regrette le temps où tu m'hébergeais, ce temps où je n'étais plus seule, où j'attendais que tu rentre, où l'on s'amusait tous les deux. Où nous étions simplement nous-même, sans tous ces ... cette maudite étiquette."

Roy la serra contre lui à l'en étoufffer.

" Toi aussi tu me manque ! J'ai besoin de toi si tu savais !"

Riz lui rendit son étreinte. Et devinez ce qui se passa ensuite : un baiser bien ardent, suivie d'une belle déclaration et d'une bonne nuit torride. Voilà. Il était temps. C'est pas simple l'amour : ça fait souffrir, ça peut faire peur et c'est parfois affreusement compliqué. Mais quelle joie une fois qu'on est dedans !