Je l'aime beaucoup celui là…

Chap 8 : A rebrousse poil

Ayant réussi à éviter le véhicule de ces prétendus « Dursley », Dana crut comprendre enfin ce que signifiait toute la comédie qu'elle venait de jouer en repensant à ce jeune homme aux cheveux ébouriffés.

Etait-ce ?…

Je croyais que vous l'aviez croisé à Poudlard, reprit Maximus toujours au volant.

Nous avions cinq ans d'écart, je dois même avouer ne l'avoir vu qu'au match de Quidditch.

Allons dont… et quel était son nom ?

Qui cela ? Harry Potter ?

Non ! ce petit ami qui accaparait tout votre temps pour que vous ne puissiez même pas croiser la célébrité du collège.

Il s'appelait ASPIC, personnifié par plusieurs professeurs loin d'être des amis, en haut de la liste …Severus Rogue.

Comme si ces deux mots appuyaient eux-même sur l'accélérateur, la voiture prit de la vitesse avant de freiner abruptement à l'angle d'une allée où les attendait Amos portant un des corps inanimés et tirant l'autre.

Mieux vaudrait les déposer à St Mangouste, ils ont du être touchés par plusieurs rafales.

Ça pour sûr ! rajouta Eugène, descendant des branches d'un arbre, par deux drôles de zigotos. Vous les avez eus ?

Mais… d'où ,bredouilla stupéfait Amos, euh oui, les aurors seront en route pour les interpeller dans ruelle ensorcelée.

Montez tous, on ne va tout de même pas les attendre, l'Ordre à déjà du renforcer sa surveillance sur le garçon.

Dana et Maximus était debout dans le couloir d'un des étages de l'hôpital, aux côtés d'Amos, seul Eugène n'avait pas quitter la chambre de soin à l'arrivée des familles de leur deux collègues, le moldu préférait rester hors des couloirs, ou il avait déjà dû éviter deux sorts d'amnésie lancés comme par réflexe par les guérisseurs le croisant. Dana se sentait un peu stupide de n'avoir pas songé au lien de parenté qui devait unir Percy, et cet Arthur Weasley tant critiqué par son ex-directrice de département Ombrage, ainsi que la petite femme encore plus bouleversée que lors de la réunion de l'Ordre du phœnix.

Pourquoi a-t elle… durant le conseil… vous a t-elle accusé ? demanda enfin Dana dans un chuchotement.

J'ai connu ses frères, de courageux sorcier, Gideon et Fabian Prewett, morts durant la première ascension de… Vous-Savez-Qui. J'étais entré dans ses rangs, comme taupe bien sûr, mais ce serait mensonge de dire que je n'ai pas été tenté de réellement franchir la ligne.

Quelle ligne ?

Celle qu'on doit frôler lorsqu'on est espion et que l'on traverse pour devenir mangemort, en embrassant sa cause… sa folie… sa soif effréné de pouvoir.

Mais vous ne les avez pas… vendus ?

Non, je n'ai pas trahi l'Ordre du moins pas à cette époque, dit il d'une voix fatiguée, de toute façon j'ai déjà fait bien pire. …excusez moi un moment !

Maximus s'éloigna en direction des escaliers, comme pour aller réfléchir, Dana ne préféra pas le suivre, elle pensa avec le recul, être allée trop loin dans ses questions.

Je dois y aller, dit la voix d'Amos qui s'était penché sur elle, dites à Loki que je le contacterai avec des informations précieuses pour votre… vendetta officieuse.

Ce n'ai pas une vendetta, c'est tout ce qu'il y a de plus…

Ne vous mentez pas à vous même, vous savez parfaitement que c'est une question de vengeance, Loki, Rufus, … moi-même ! Vous ne pouvez pas encore comprendre.

Lorsque Maximus revint une dizaine de minutes plus tard, eux aussi quittèrent l'établissement, laissant des instructions pour ce moldu insaisissable au chevet des blessés. Il n'avait presque rien de différent qu'avant sa ballade, mais ne cessa de tripoter durant encore une bonne heure un vieux papier de chewing-gum entre ses doigts.

Amos Diggory ne tarda pas à donner de ses nouvelles, Dana descendait de la chambre qu'elle avait désormais pris à la Tarentule, lorsqu'elle aperçut du haut de l'escalier, Maximus en discussion très rapprochée avec lui, mais un obstacle devenu récurent vint se mettre sur son chemin.

Philys, dit elle avec lassitude à la vue de la vélane comme plantée au milieu des marches, pourquoi vous vois-je toujours apparaître devant moi ?

Etrange, j'ai l'impression de vous avoir tout le temps dans mon dos Mlle je-fouine-partout.

C'est courant la paranoïa dans votre espèce ?

Sarcastique ou non, …ne croyez pas que Loki s'attachera à vous parce qu'il sourit a vos belles phrases, il vous mettra de côté dés que ce sera sérieux !

Vous voulez dire comme pour vous ! dit elle en réussissant à la contourner

Mais arrivée au comptoir, Maximus n'était plus qu'en relative compagnie d'un homme au énormes cernes violettes faisant danser deux verres au contenu obscure avec sa baguette.

Que voulait Amos ?

M'amener ce qu'il m'avait promit, dit il en plongeant un bras derrière le bar devant le regard perdu de l'aubergiste qui n'avait apparemment pas fermé l'œil depuis plus de trois jours, …un tuyau à vérifier.

Je vais chercher la…

Non pas de véhicule pour cette fois, on part en province, coupa t-il en tirant de la réserve deux petites bouteilles, mais avant que j'envisage de vous en dire plus il va falloir me promettre d'écouter toutes mes consignes…

Quand allez vous cesser de me traiter comme une stagiaire novice ?

Lorsque vous aurez compris que ses instructions sont les seules chose qui vous maintiendront en vie là où nous allons, reprit il avant d'avaler la substance blanchâtre d'un des flacons, Vous transplannez vite hein ?

Ils avaient transplanné deux fois, et marché un long moment entre bois et clairières avant d'approcher en lisère de forêt, à plusieurs centaines de mètres d'une vieille bâtisse digne du moyen-age, dont les derniers travaux devaient dater d'un bon siècle, le tronc d'un arbre sortait du toit en paille recouvert de feuilles mortes. La profonde pénombre que créait l'épaisse couverture végétal, rendait les faibles lueurs, traversant les minuscules fenêtres crasseuses, aussi brillante qu'en soirée, permettant d'affirmer que le lieux était bien occupé. Dana aurait proposé un nombre tournant autour de la dizaine vu le bruit, certes camouflé, mais chaotique.

Et ils habitent tous ici ?

Je crains que la plupart n'habite nul part, dit il en observant caché derrière un chêne le taudis délabré, vous vous méprenez sur l'endroit, c'est bien plus dangereux qu'une planque de mangemorts.

Qui a t-il de plus risqué ?

Un pub !

Il se rapprochèrent encore un peu, alors que Lokiscar lançait des regards suspects dans tous les sens, craignant sûrement une embuscade, jusqu'à l'ombre d'un saule qui gardait les nombreuses traces de griffes d'animaux sauvages.

A partir de là vous refermez votre manteau Miss Nicols, chuchota t'il en sortant la seconde fiole qu'il déversa dans la paume d'une main avant de s'en imbiber le torse et le cou comme une eau de colonne de mauvaise qualité.

Et ça c'est pour… ?

Entrer là dedans… mais seul.

Mais je…

Aucun mais ! nul charme d'invisibilité ne vous protégerait la dedans. Vous restez devant à m'attendre et à noter toutes les entrées et sorties, votre ceinturon peut prendre des clichés.

Comment puis-je vous couvrir de dehors ?

Je tente une infiltration… bon disons que si je ne suis par de retour d'ici deux heures, mieux vaudrait avertir une de ces autres personnes, dit il en lui tendant sa montre ou une demi-douzaine d'aiguilles nommées pointaient différentes situations (Weasley et Bondupois étaient sur hôpital… celle marqué Nicols indiquait « nul part »).

C'est…

Un vieux cadeau de Gideon, pointez l'aiguille avec votre baguette, ce serai préférable d'avertir plutôt Maugrey que Percy le cas échéant.

Il est marqué « en prison ».

Il dirige la prison, c'est le seul endroit où il est assez parano pour le ministère. …suis-je clair sur la marche à suivre ?

…Bien Monsieur

Loki… appelez moi Loki maintenant.

Son pardessus sembla vieillir d'un demi-siècle prenant une constellation de trous et de tissus rapiécés, alors qu'il allait vers la porte de cette auberge avec une démarche irrégulière. Il cogna deux coups sur la lourde porte, qui après vérification, le laissa entrer dans un silence d'observation. Dana dut attendre deux bonnes minutes avant d'entendre les bruits de comptoir reprendre le pas sur les murmures suspicieux, ramenant l'atmosphère ,pas tout à fait joyeuse, à son état initial. Faisant le tour du minuscule refuge, elle repéra vite l'endroit comme peu recommandable, il n'y avait pas seulement un tas de morceaux de bois près de la porte arrière, sur laquelle une chouette avait été cloué en croix, mais aussi un monceau d'os rongés jusqu'à la moelle, quelques rebuts de chaînes d'acier rompues et quelques haches ou faux brisées en deux. Elle n'avait jamais vu la moindre cabane de forêt inspirer autant une ambiance aussi malsaine, à côté de ceci la maison du garde chasse de Poudlard ressemblait à une pouponnière en pain d'épice.

Mais loin de s'être laissée dominée par ce sentiment de peur, elle s'avançait de plus en plus proche des murs crépis se sentant poussée par ce qui devait être une montée d'adrénaline, comme le jour où elle crut devoir présenter les conclusions d'un rapport devant le Magenmagot au complet un mercredi matin et fut sauvée par l'audition d'un jeune garçon de premier cycle accusé d'un usage abusif du sort Patronus. Comme cette fois là, son stress fit place au court d'une très longue heure, à une attente encore plus contraignante. Elle pensa même un instant exploiter ce temps pour exercer ses contre-sorts avant de réaliser la stupidité de ce geste en pleine opération. Nul doute qu'elle aurait commencé par le Patronus, qui lui faisait encore défaut, mais elle préféra rejeter un œil sur la montre de Lokiscar, observant l'identité des différentes aiguilles, hormis celles qu'elle avait déjà repérées. Amos Diggory n'était par repéré par un nom, mais un petit planisphère, sur lequel la dent indiquait l'Europe de l'est ; un certain Duke Kirley dont le nom semblait familier à Dana qui devait être chez lui comme le signalait l'aiguillon ; et un vague « garçon » qui malgré le temps qui passait restait immobile sur la case « sauf ».

Mais à ce moment, avant qu'elle put comprendre la moindre signification de ceci, un des occupant du bar fut projeté par la fenêtre, il portait sur lui les marques de multiples stigmates d'altercations plus ou moins récentes et pas seulement avec le genre humain, un autre homme bondit sur lui comme pour lui arracher la tête, celui affalé alla le mordre lorsqu'il reçut un coup au front. Un troisième homme sortit par la porte, un Lokiscar dont l'expression était déformé par la rage, et ne vint pas pour les séparer, de quelques coups violents il n'en fit qu'une bouchée, en profitant de la douleur qu'il leur infligé en leur tordant les membres, et en rajoutant un peu de bleus aux hématomes qu'ils avaient déjà. Mais Maximus n'était pas en reste, son visage arrosé de sang, marqué la présence de divers plaies. Une fois calmé, il les tira tous deux à l'intérieur laissant la porte lentement se refermer seule, … mais lentement, assez pour que Dana décide de le suivre, passant devant le battant de la porte où avait était gravé de manière brute au couteau les mots « La Gueule du Loup ». Elle entra dans un décor pour claustrophobe, entre les branches d'arbres servant de poutre au plafond, mais frôlant leur tête, c'est à peine si elle crut que la superficie aurait pu être encore plus petite. Cette impression était en grande partie due la grande stature du tavernier, ayant la taille d'un demi-géant assis sur un siège taillé à même l'arbre et ayant un visage plus près de celui d'un ours.

Occupe toi donc de ton ami, lança Lokiscar en jetant l'un deux vers une femme d'age mûr qui, tout aussi marquée par la vie, semblait encore plus vieille avec ses vêtements raccommodés et ses cicatrices, et prenez un verre sur ma note !

Puis il s'assit lui même devant ce qui devait être le bar, non pas que les minables planches et tabourets faisaient plus penser à des tables d'un pub, mais ainsi il retrouva plus vite une chope d'un liquide brun foncé a peine plus fumant qu'un marrais en hiver et tout aussi odorant. Entre deux gorgés ils commença à passer un doigt sur ses plaies pour sucer son propre sang comme si du miel coulait de ses joues. Il prit un instant avant de se retourner lentement en direction de Dana, elle même restait sur ses gardes, sa baguette à la main, près à parer à toute découverte, mais elle sentit parfaitement les yeux de Maximus la poussant vers un coin sombre et plus calme, ce qui signifiait que moins de gens crachaient au sol, s'insultaient ou griffaient brutalement son voisin. Un grand nombre portaient des pansements ou des restes de bandages et n'auraient pas volé leur place à St Mangouste, mais loin de sembler guérir il semblaient s'enfoncer dans la même léthargie que les spectateurs de la Tarentule. Dana ne pouvant qu'observer cette clientèle en espérant pouvoir couvrir son camarade, remarqua que les habitués paraissaient beaucoup plus excités à proximité d'elle, mais elle n'eut pas le temps de mettre sa théorie au défi avant que dans son claquant, la porte ne s'ouvre sur trois silhouettes modelées par trois capes de voyages, qui ne laissèrent retomber les capuches qu'à l'abord du comptoir. Deux maigrelet au cheveux noirs ne firent aucune impression sur elle, à l'inverse du troisième, nul autre que le si crains Fenrir Greyback, créant immédiatement de sa seule présence un silence palpable, souriant au géant barman, qui perdit devant lui son expression d'invulnérabilité. Les deux acolytes restèrent debout et isolés, ne semblant pas vraiment vouloir se mélanger aux autres, tandis que plusieurs personnes figées ou clouées à leur siège venaient un par un, se jaugeant pour voir son tour, parler de manière discrète à l'imposant homme à la crinière argenté. On aurait pu croire au coulisse d'une campagne électorale classique, les deux gorilles maigrichons, les discussions personnelles à demi-mot, mais aucune joie ou plaisanterie ne venait ici détendre l'ambiance, seuls quelques sourires sadiques traversaient la pièce comme une bourrasque glacée.

Quand le tant redouté moment arriva, Dana effleura une table faisant tomber un gobelet en bois, dans l'instant elle reçut ce qui ressemblait à une noisette putréfié sur la tête, en provenance de Maximus, qui la main sur un plat de noix, en jetait toutes les deux ou trois secondes dans sa direction et renversa une seconde coupe avec la troisième. Greyback avait quitter sa quiétude sur ses rapporteurs de rumeurs pour scruter du regard et du nez l'endroit exact où se tenait Dana.

Qu'est-ce qu'il a le chien-chien à sa mémère ?demanda sur un ton cassant Lokiscar, ça le dérange que je fasse du bruit ?

C'est à moi que tu oses parler !

Hey ! pas sur ce ton mon petit loup !

Dana ne put prêter plus d'attention à ce début d'altercation, attirant de plus en plus de monde, puisqu'un bras l'empêcha d'intervenir avec sa baguette, alors qu'un autre lui pressa la bouche.

Aucun geste brusque, murmura une voix à son oreille, profitons de cette diversion pour sortir

Il la tira lentement en longeant les murs vers la sortie, alors qu'elle n'eut le temps que de voir les prémices d'un combat commençant comme deux chiens enragés se jetant à la gorge avant qu'ils ne se glissent en silence hors du pub. L'étrange homme pressa le pas, une fois dehors, jusqu'à l'ombre de deux arbres noueux, où elle vit enfin sa capuche se baisser sur un visage fin, d'une trentaine d'années mais pourtant déjà parsemé de cheveux gris.

Vous étiez folle d'entrer ! rugit il, vous auriez pu vous faire tuer sans notre intervention, ou pire !

Pire… ! comment… mais qui êtes Vous ?

Disons quelqu'un qui a vu pire, dit il en perdant un peu sa rage, appelez moi juste Remus…