Le lendemain, Scrimgeour reçut durant une petite heure Lokiscar dans son bureau en tête à tête, ayant sûrement appris le retour de la dépouille de Florian Fortarome. Dana assise devant la petite mais épaisse porte du bureau ministériel, ne pensait pas du tout que Maximus puisse avouer et encore moins lui parler de leur petite escapade dans les geôles de V……, enfin bref malgré la méfiance de Rufus, celui-ci ne pourrait le contredire si le rapport( si en retard) que Dana tenait dans les mains faisait impasse sur les petites histoires liées à l'Ordre. Dana tenait dans une pochette deux versions de son rapport que le ministre demanderait immédiatement après la sortie de Maximus, et un dilemme la torturait depuis un bon moment, elle devait désormais choisir à qui apporter sa fidélité, un ministre en exercice qui en plus d'être son supérieur direct lui avait fait confiance pour ce poste, ou celui avec qui elle passait toutes ses journées depuis un mois et qui sans vraiment sans rendre compte la formait aussi bien qu'une auror. Elle avait bien entendu un respect certain pour Scrimgeour qui par son charisme et sa carrière qui en imposait, cependant elle avait percé depuis peu deux nouvelles personnalités contradictoires chez Lokiscar, pouvant être gentil et précautionneux à un moment et devenir l'instant d'après un mage à l'expression aussi noir que le plus sombre des magiciens… sans savoir lequel de ces deux côtés l'intriguait le plus Dana mit de côté la version complète de l'exposé au profit d'une plus légère.
Dans l'ascenseur qui les ramenait vers l'Atrium, uniquement distrait par les messages flottant dans les airs, Dana restait silencieuse devant le visage contrarié de Maximus, le ministre et lui semblait avoir eu une altercation passionnée de laquelle chacun était sorti frustré. Elle pensait que dés que la porte serait ouverte elle devrait courir pour pouvoir le suivre, mais il bifurqua lentement vers les escaliers menant aux salles du Magenmagot, reconnaissant à peu après la silhouette à demi caché d'un vieux pan, en discussion avec un sorcier blanchâtre de poussière jusque que sur ses lunettes dignes d'une taupe d'archiviste officiel. Le semi-homme que Dana n'avait jamais fréquenté sous la direction d'Ombrage, eut un rictus à leur approche, alors que le second disparaissait dans une nuée de parchemins poudrifiés.
Loki… je croyais ne plus te revoir ici.
Amphissas, mon vieil ami, tu n'as pas l'air si déçu ?
Mais je ne le suis pas ! rugit il en tapant de son bâton aussi tordu que les ridea qui traversent son visage, je ne suis pas un de ces fauchtons d'en haut qui ont oublié les services que tu nous as rendus. Et …tu n'es plus seul… ?
Le ministre me considère comme une sécurité nécessaire, répliqua tout de suite Dana.
Il n'a probablement pas tord ! reprit le pan, …que viens tu me demander Loki ?
Pourquoi pas simplement mon avenir ?
Ne plaisantons pas avec ces choses là… dit il en perdant son sourire.
Mais il n'eut pas le temps de reprendre sa phrase qu'une femme tout de noir vêtue vint les interrompre (de manière vulgaire selon Dana, un mixte entre les stéréotypes pour moldus et le spectacle érotique des vélanes).
Maximus ! on m'avait parlé de ton retour j'attendais au minimum un signe ! s'exclama t'elle d'une voix qui semblait familière.
Glenda… c'est toujours un plaisir, dit sans grande conviction Lokiscare.
Cesse tes balivernes, ce n'était pas vraiment à moi que je pensais ! lui as tu parler ? relança t'elle avant de se tourner vers Nicols, …et c'est qui ça !
Ça va te sembler étrange mais j'ai des responsabilités…
Pas seulement envers…
Je sais parfaitement toutes les responsabilités que j'ai à prendre en compte, et certaines auraient été plus simples sans tes décisions ! lança t-il tel un pique de glace, je savais bien que j'aurais du tout de suite quitter ce lieu. Merci Amphissas, nous reparlerons de l'avenir, d'Alby et du passé plus tard.
Surprend moi donc en venant vendredi et ne me fais pas croire que tu ne sais pas de quoi je parle, conclut elle dans leur dos.
Qu'y a t-il vendredi, monsieur ? interrogea quelques instants après Dana.
Loki… Il n'y a rien d'important pour notre affaire, dit-il en s'arrêtant devant leur taxi noir, voulez vous conduire ?
Oui… enfin où allons nous ?
Dites vous que c'est une planque tranquille dans un petit village.
Encré dans leur siège depuis une après midi sans le moindre mouvement, Maximus se permettait même de rattraper quelques heures de sommeil, alors que dehors pas même le vent ou les rares nuages ne semblaient vouloir faire le moindre geste, comme si chacun des protagonistes de ce paysage s'était concerté pour maintenir le plus longtemps ce décor de carte postal estival dans cette petite bourgade du nom de Godric'hollow.
Répétez moi ce que nous faisons ici ?
On rend un service… dit il à moitié endormi
En restant assis ?
Oui, réveillez moi juste si votre sctrutoscope se met à vibrer, maintenant silence.
Quitte à ne rien faire, autant se dégourdir les jambes, et c'est exactement ce qui traversa la tête de Dana lorsqu'elle ouvrit lentement la portière. Ce petit lieu officiellement et au premier abord moldu, laissait pour les plus initiés des traces flagrantes d'une concentration de familles magiques dans les parages. Pas moins de deux animaleries (spécialisées dans les hiboux ou les corbeaux) par pâté de maison, des jardins entiers ressemblant à des jungles miniatures où règnent un ou deux Kneazey, une poignet de porte comportait des médaillons ou talismans prétendu protecteur (jouant plus souvent les panneaux indicateurs pour mangemorts) et certaines cheminées fumaient encore en plein mois d'août. Cet endroit lui semblait assez familier, jusqu'au moment ou tout lui parut limpide devant l'ancien emplacement d'une bâtisse écroulée où elle et sa mère, quand elle vivait encore, venait quelque fois poser une gerbe de fleurs à l'entrée de ce terrain vague où aucune construction n'était venue remplacer ce trou. Aujourd'hui encore Dana remarqua une poignet de violettes posée dans un coin, et l'envie de rajouter un autre bouquet lui pressait le ventre, moins pour commémorer un événement dont elle ne connaît rien que pour se rappeler sa mère. Ayant soigneusement observé la rue déserte, elle allait faire apparaître une demi douzaine de lilas avant que son strutoscope ne commence à se secouer. La baguette dans sa main elle regretta une fraction de seconde de n'avoir pas prit son manteau, mais préféra concentrer son esprit sur la potentielle menace en approche, tournant sur elle même pour apercevoir quiconque s'approcherait, sans résultat, elle entendit d'abord un applaudissement venant de la cime d'un arbre, puis de celui-ci descendit le corps svelte d'un dandy… Pyrite.
C'est mignon, encore une admiratrice de ce lieu désuet, dit il le sourire aux lèvres
Il n'a rien de désuet, et que faites-vous à m'épier !
Vous épiez ? une charmante jeune femme comme vous, non je ne faisais qu'entamer une conversation. Il faut dire que rares sont désormais les gens qui ose à découvert et en plein jour venir poser des plantes mortes sur le lieu même de la seule défaite du Seigneur noir…
Et vous vouliez me prévenir de mon erreur ? répliqua t-elle se souvenant des récits de sa mère.
Un visage comme le votre ne devrait pas payer pour une si petite erreur, croyez moi certain de mes amis pourraient témoigner du prix excessif d'une telle bêtise.
Un visage comme le mien ? dit elle feignant d'être flattée du compliment en jouant avant avec son ceinturon, pourquoi une telle attention ?
Disons que vous m'avez ensorcelé… de telle façon que seul votre bien m'importe pour le moment, dit il essayant de croiser le regard fuyant d'une Dana en comédie assez crédible, …le votre et celui d'un proche.
Il enflamma les quelques violettes qui disparurent dans l'instant, se rapprochant d'elle avant d'être arrêté par une douleur sur son avant bras.
Je suis navré de vous quitter si brusquement, mais des engagements me rappelle à la réalité, dit en lui baisant la main, au plaisir de vous revoir.
Mais moi de même, répondit elle précipitamment en tachant de ne pas laisser ses sentiments contraires remonter à la surface.
Il marcha à pas pressés vers le bout de la ruelle, dés qu'il la quitta, Dana reprit un pas de course également vers le Black-cab, où elle déboula comme une tornade sur une mer d'huile, mettant le contact et enfilant directement la troisième vitesse.
Le bouton furtif, Nicols ! rugit Maximus tiré hors de son songe.
Accrochez vous ! lança t'elle en prenant un virage serré pour éviter un chien à la queue reptilienne.
Mais qui a t-il bon sang !
Dana trop pressé pour répondre tentait de retrouver la trace du distingué mangemort, dont elle ne doutait pas de ses mauvaises intentions immédiates. Elle passa devant le vieux cimetière du bourg lorsque le pied de Loki lui écrasa le sien en freinant d'un coup, comme interpellé par la vision de trois adolescents avec leur vélo près d'une tombe.
Restez ici, j'ai une chose importante à…
Aile ! cria t'elle
Je dois…
Moi aussi, reprit elle hésitant un instant à lui parler de sa rencontre.
J'ai dit restez là, coupa t-il en mettant sur sa tête un chapeau magique qui lui donna l'apparence d'un autre homme.
D'accord, bredouilla t'elle vite.
Mais une fois la porte fermée elle reprit de plus belle durant une centaine de mètres apercevant derrière le profil de Lokiscare, celui du dandy au costume pourpre. Une tête à queue d'anthologie la ramena vers Maximus qu'elle frôla, puis faillit emboutir le mage noir qui s'évanouie dans les airs. Ce tumulte sembla faire fuir les trois jeunes gens qui changèrent d'apparence dans leur fuite sur désormais des balais bien volant !
Puis-je savoir a quoi jouiez vous ! s'exaspéra deux minutes plus tard Maximus revenu sur le siège conducteur.
Mon strutoscope avait repéré une personne dangereus…
Pyrite ! siffla t-il en tirant de la ceinture de Dana un morceau de papier, vous auriez du me prévenir !
Vous ne m'avez pas laissé le temps…
Vous avez tout le temps pour sortir son nom et attirer mon attention, dit il sombrement en scrutant l'image mouvante imprimé sur ce petit rectangle, …ne vous ai-je pas dit qui… êtes vous sur que Pyrite est apparut au même moment où votre strutoscope s'est agité ?
Quelques secondes après pourquoi ? demanda t'elle alors qu'il se mettait sur le bas côté.
Sortez une de vos loupes et grossissez cette ombre derrière.
Oui tout… de suite, dit elle en fouillant ses poches sachant bien qu'elle possédait un de ces jeux de loupe magique.
Le visage de Pyrite paraissait encore plus sadique et fou, mais derrière dans l'obscurité d'un arbre, ce tenait nul autre… que Severus Rogue.
Si près…
On ne pouvait pas savoir…
Pas lui, coupa t'il, vous ! comment se fait il que vous étiez si près des deux plus dangereux mangemorts en liberté ? …et vivant !
Je dirais qu'il a juste essayé de me faire du charme.
Ne dites jamais ! qu'il a juste… fait quelque chose ! dit il d'un ton dur, voyez toujours plus loin que les apparences.
Evitez de ressortir vos problèmes personnels avec lui lors de la mission, dit elle comme marquant en plein cœur, et cessez de faire passer ma sécurité avant notre objectif
Ça n'a jamais était le cas, reprit il d'une manière trop bourru, votre mort avant, pourrait seulement retarder…
Votre vengeance ?
Un long silence marqua le véhicule d'une atmosphère nauséabonde
Exactement Miss Nicols, je crois que cela va nous mettre en désaccord. Veuillez ramener cette voiture au ministère, nous ne ferons probablement plus équipe ensemble.
Il sortit le visage impassible et les traits retenus, transplant presque sur le moment.
Dana resta frustrée un long moment dans sa chambre devant la photographie de ces deux meurtriers, faisant tourner son esprit de plus en plus vite comme un lion en cage, cherchant à extraire de tout ceci les faits les plus simples et évidents… ils étaient tous deux au même endroit, ce lieu… ou le seigneur des ténèbres avait été déchu par… Harry Potter !
C'est le garçon ! Harry Potter est le garçon ! cria t'elle sautant sur ses pieds, c'est lui qu'ils cherchent encore.
Mais la perspective de retrouver l'élu était aussi crédible que celle de mettre directement la main sur Rogue. A moins de…