Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze :Hop, me revoilà ! J'ai fait aujourd'hui un rapide calcul d'estimation, et je viens de me rendre compte que si je continue à écrire comme ça, je vais sur les 80 chapitres…Aussi je me pose une question : dois-je faire des chapitres plus longs et réunir en un seul chapitre la semaine de Harry et Draco, ou dois-je continuer comme ça ? J'attends vos avis !

Sinon, dans ce chapitre, je m'intéresse de plus près à la relation qui se noue entre Milli et Harry, et ce dernier commence à réviser un peu son jugement envers Draco. Bonne lecture !

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RAR :

alinemcb54 : heureuse que tu aimes ! Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bises, à bientôt.

Onarluca : merci beaucoup ma douce Artemis ! Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Gros bisous, à bientôt.

just-lulu : lol, désolée, mais j'essaie pourtant de faire des chapitres assez longs, et surtout de publier au plus vite ! J'espère que la suite te plaira et ne t'aura pas trop fait attendre ! Bises, à bientôt.

serpentis-draco : oui, il s'enfonce, mais c'est pour mieux remonter après. La discussion avec Milli va lui donner de quoi réfléchir, tu verras ça dans le chapitre 10. En attendant, j'espère que celui-ci te plaira. Bises et à bientôt.

ma lune : si c'est pour son rincer l'œil, alors…lol ! Oui, Draco a une réaction très excessive par rapport à Harry, je pense qu'il y a beaucoup de jalousie là-dedans. J'espère que ce chapitre te plaira tout autant ! Bises et à bientôt.

Laika la Louve : J'ai dit que Draco commençait à changer de point de vue, mais je parlais surtout de sa relation aux autres. Il est évident qu'il se sent extrêmement coupable de ce qu'il a fait, sinon, il ne se mettrait pas dans des états pareils. Mais tu verras dans ce chapitre que Harry ne le voit pas d'un si mauvais œil (enfin, au début, si, mais sur la fin, beaucoup moins). J'espère que ça te plaira, en tout cas ! Bises et à bientôt.

Maxxine : merci pour tes compliments ! Oui, moi aussi j'aime beaucoup Milli, en fait c'est un élément essentiel au déroulement de l'histoire. Je suis heureuse que ma Sally t'ait plu ! Et j'espère que tu aimeras ce chapitre…Bises, à bientôt.

Lovely A : coucou toi ! Oui, pour Harry c'est plus un comportement compulsif que vraiment de l'obsession…Quant à Draco, ma foi, il méritait bien un bon coup de pied au cul…Tu verras dans le chapitre 10 que tout ça l'a fait énormément réfléchir à son comportement. Et pour te rassurer, oui, ça va s'arranger entre lui et les autres ! En attendant, voici la suite, en espérant qu'elle te plaise. Bises et à bientôt.

Surimi : hello toi ! Rah, pas cool du tout pour ton PC ! moi maintenant, je mets toutes mes images sur CD comme ça je suis sûre de pas les perdre…Pour HP6, tu m'intrigues, là ! Dire que je me force à attendre la sortie en français, je me liquéfie d'impatience ! Pour la cuite, ben, non, il ne se passe rien ! Tu croyais quand même pas que Harry chéri allait abuser de Dray dans cet état ? Quant à Colin, il va continuer à faire chier, mais c'est pour la bonne cause ! En attendant, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bisous et à bientôt.

Loutrina : Merci pour ta review. Non, je ne peux pas développer pour le moment la relation entre Harry et Draco, pour des raisons évidentes de crédibilité. Mais je l'ai déjà largement expliqué dans ma note au début du chapitre 6 alors je ne vais pas épiloguer là-dessus. J'espère juste que tu sauras être un peu patiente, car oui, ils finiront bien ensemble ! En attendant, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bises, à bientôt.

Mlie : merci beaucoup pour tes compliments, ça m'a fait très plaisir, et je suis heureuse que ça te plaise ! Voici la suite, bonne lecture ! Bises et à bientôt.

Cococinelle : merci ma Coco ! Voici la suite, j'espère que je ne t'aurai pas trop fait attendre et que ça te plaira ! Gros bisous, à bientôt.

DicesMaster : Tu la veux de quelle couleur ta chèvre ? huhu. Voici la suite, j'espère ne pas t'avoir trop fait attendre ! Bises, à bientôt.

Loryah : Merci beaucoup, ça me fait très plaisir ce que tu me dis ! J'espère que tu continueras à être aussi patiente, et que la suite te plaira ! Bisous, à bientôt.

Anagrammes : merci pour tes deux reviews ! je suis heureuse de voir que j'ai réussi à faire passer le message que je voulais dans ce chapitre. C'est vrai, c'est la désacralisation de Draco, et je peux t'assurer qu'il va commencer à sérieusement réfléchir dans le chapitre 10. Pour ce qui est de l'élément déclencheur, je ne peux pas en parler pour le moment, mais sache qu'après les vacances scolaires, il va se passer quelque chose qui va sacrément ébranler Draco dans ses convictions…En attendant, il faut qu'il réfléchisse sur lui-même, comme tu l'as si justement fait remarquer…Sinon, ta deuxième review m'a beaucoup fait rire, et m'a fait énormément de bien aussi, parce que moi aussi des fois ça m'agace de voir à quel point les gens sont impatients de les voir se sauter dessus…Ne t'énerve pas (encore que, imaginer une soupape pester m'a fait passer un très bon moment), ça n'en vaut pas la peine…En attendant, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira ! Bisous et à bientôt.

Egwene Al' Vere : Contente que ça te plaise ! Ah, Harry et Draco ne vont pas s'embrasser avant très longtemps, mais quelque chose me dit que ce sera Draco qui fera le premier pas…Question de caractère…lol. Enfin, tu verras dans ce chapitre que Harry ne voit pas d'un si mauvais œil Draco, même s'il pense que c'est un petit con pour le moment. J'espère que ça te plaira à tout cas. Bises et à bientôt.

Hdonela (pour le chapitre 5) : Merci pour ta review ! J'espère que la suite te plaira, bisous et à bientôt.

Chaya : Ca va changer, ne te fais pas de souci ! Il commence déjà à se poser beaucoup de questions sur son comportement dans le chapitre 10…En attendant, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bises et à bientôt.

Vif d'or : Hello ma douce, merci pour ta review ! C'est vrai que Draco n'est pas très cohérent dans ses sentiments, mais en même temps c'est normal, il est en pleine confusion (et c'est pas près de s'arranger…hinhinhin). Voici la suite, j'espère que ça te plaira. Gros bisous, je t'adore aussi, à bientôt.

Malicia-moony : Merci pour tes compliments, ça m'a fait très plaisir ! Je suis heureuse aussi que tu aies commandé « L'homme qui tomba amoureux de la lune »…Bon, je te préviens, c'est très dur et très immoral au premier abord, mais franchement, ça m'a émue aux larmes. J'espère que tu aimeras ce chapitre, bisous à bientôt.

Crackos : Hello ma belle ! Ouais, il a besoin de se prendre un peu de plomb dans la cervelle, petit Dray, parce que là il est en pleine confusion…Mais il commence à réfléchir sérieusement dans le chapitre 10, à propos de son comportement. Merci Milli, et merci Sally-Ann (tu l'as bien écrit rassure toi)…lol. Eh oui, 50 chapitres, voire même carrément plus, je me demande si je ne vais pas faire de doubles chapitres en fait, sinon, ça risque d'être vraiment très long…Enfin, en attendant, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Bisous et à bientôt.

Cyzia : Salut toi. Dingue de mon histoire ? C'est déjà énorme ! Merci pour tous ces compliments, merci de comprendre aussi bien ce que j'essaie de faire passer dans cette fic, et merci de me lire…Hum, pour info, effectivement, je ne suis plus une midinette depuis longtemps, j'ai 25 ans :D (et je suis aussi une adepte de la vodka-pomme !) J'espère que la suite te plaira, bises et à bientôt.

Ellie351: heureuse que ça t'ait touchée…Effectivement, Draco est très mal dans sa peau, et tu as bien deviné, son bourrage de gueule, c'est une façon de fuir…Et justement, oui, le « sauvetage » de Draco vu par Harry, c'est dans ce chapitre ! J'espère que ça te plaira, bisous, à bientôt.

MiloSnail : Merci beaucoup pour ta review, je suis heureuse que tu aimes, et je suis heureuse que ça te touche, vraiment…Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira tout autant. Bises et à bientôt.

Petitchaton : Déjà, merci pour ta review ! Et merci d'avoir compris ce que j'essayais de faire avec cette fic…En ce qui concerne le fait que Draco ne découvrira pas son homosexualité (ou plutôt sa bisexualité) avec Harry, c'est le même principe : pour des raisons de crédibilité, le déclic doit se faire à un autre niveau. Déjà, devoir passer outre ses préjugés par rapport à l'homosexualité, c'est énorme psychologiquement à assumer. Alors si en plus il s'en rend compte en fantasmant sur un prof, il va péter les plombs et rester dans le déni indéfiniment, et ne jamais accepter ça. Pour la question du dominant, c'est vrai que ça risque d'être aussi un problème. Mais j'ai déjà réfléchi à la manière dont le résoudre, alors je ne t'en dis pas plus :D Merci en tout cas de me lire et de m'encourager, j'espère que la suite te plaira. Bisous et à bientôt (et non, que tu me tutoies ne me dérange pas du tout !)

My Sweet Prince : Eh bien, je n'ai qu'un mot à dire : merci. Merci de ta review, merci de me lire, merci de tes encouragements. J'espère que la suite te plaira, bises, à bientôt.

StairwayToHell : Hello toi ! Merci encore pour toutes tes longues reviews, j'adore les lire. Pour la faiblesse de Harry, c'est bien que tu y reviennes, parce que ça va être un élément récurent pendant pas mal de temps dans l'histoire, je ne vais pas forcément insister là-dessus, mais tu verras bien :D Concernant les Malfoy, je ne peux que partager ton opinion. Mais sans aller jusqu'à l'extrême qu'ils représentent (et hélas, je te jure que ça existe bien plus qu'on ne pourrait l'imaginer), je suis sûre que tu connais des familles où on dit aux enfants « Je veux que tu fasses médecine » ou bien « C'est une grande école, sinon, ce serait la honte ». Pour le jeune homme qui va mettre en émoi Draco, eh bien…je peux te donner une date : le 30 novembre (dans la fic, hein) :D Avant, il te faudra chercher des indices (pas très difficile, tu verras) ! Concernant son opinion sur la gente féminine, disons que sans être réellement misogyne, il se rend compte que finalement, que la fille soit laide ou pas, il en retire le même plaisir (ou manque de plaisir dans ce cas, plutôt). C'est donc plus un aveu de son désintérêt que réellement une insulte. Mais c'est vrai qu'il commence à s'intéresser aux gens en tant que personnes plutôt que par rapport à leurs attributs physiques, ce qui est un gros progrès ! Pour Milli, je suis heureuse que ça t'ait touchée, parce que je tenais vraiment à mettre l'accent sur ce point. Et rassure-toi, ça va lui rentrer dans le crâne ! Sally lesbienne tu ne t'y attendais pas ? lol ! Comme quoi, il ne fallait pas s'arrêter aux apparences…Pour le coup, toutes les illusions salaces de Draco s'écroulent comme un château de cartes, et quelque part, bien fait pour lui, non ? Pour la beuverie, eh bien…c'est une petite humiliation supplémentaire que je lui fais subir, c'est vrai :D Mais ça lui fera le plus grand bien…Et tu verras dans ce chapitre comment Harry vit l'épisode…J'espère que ça te plaira ! Bises, à bientôt.

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Harry Potter, mardi 14 octobre 1996:

23h :

J'ai parlé à Millicent Bullstrode. Et je suis content de l'avoir fait.

Evidemment, au début, elle a paniqué, et elle a nié, ce qui est normal. Elle ne devait pas savoir comment réagir, ni même si elle pouvait me faire confiance. Mais je pense qu'elle a compris qu'elle peut compter sur moi.

Si notre conversation a pu l'aider, j'en suis heureux. J'estime beaucoup cette jeune fille.

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Harry reposa son stylo, hésitant à rapporter dans son journal les détails de la conversation qu'il avait eu plus tôt dans la matinée avec Millicent Bullstrode. Cela avait été bien plus facile qu'il ne l'avait escompté au départ. Il soupira. Même s'il était heureux d'avoir pu l'aider, il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'avait pas fait une bêtise en se mêlant de quelque chose d'aussi privé. Seul, le souvenir de la discussion lui permit de se persuader que cela avait été la seule chose à faire.

Flash-back :

La sonnerie retentit, marquant la fin de l'heure de cours. La plupart des élèves se pressaient déjà vers la sortie, impatients de rejoindre le parc pour la récréation ou d'aller se réchauffer dans le réfectoire à grands coups de café noir, et discutaient avec des airs surexcités sur leurs visages juvéniles du fameux livre que leur professeur voulait leur faire étudier ce trimestre. Harry eut un sourire heureux. Il n'existait rien de plus plaisant dans son métier que de voir ses élèves s'intéresser vraiment à ses cours.

Il avisa la jeune Millicent Bullstrode qui rangeait calmement ses affaires dans son sac, plaisantant de l'air renfrogné qu'arborait son meilleur ami, le seul de ses élèves qui lui vouait une haine aussi farouche qu'incompréhensible. Draco Malfoy, jeune héritier arrogant de l'une des plus grosses fortunes du Royaume, piaffait d'impatience et semblait vouloir quitter la salle de classe au plus vite.

Sans lever les yeux de ses notes de cours, Harry interpella la jeune élève. C'était le moment où jamais, et il pensait qu'il devait lui parler au plus vite.

« Miss Bullstrode, auriez-vous quelques instants à m'accorder, je vous prie ? Je souhaiterais m'entretenir avec vous au sujet de mes cours. »

La jeune fille sembla hésiter, et regarda ses deux amis qui l'attendaient déjà à la porte. Draco Malfoy eut un reniflement méprisant et haussa les épaules en marmonnant :

« Putain, qu'est-ce qu'il veut, celui-là, encore ? Fait chier. Grouille-toi, Milli, on t'attend. »

Un regard vers le jeune professeur de Littérature, qui attendait patiemment que la jeune fille lui réponde, décida Millicent. Elle se tourna avec un sourire d'excuse vers les deux garçons qui l'attendaient.

« Partez sans moi, les gars. On se retrouve au déjeuner, d'accord ? »

Blaise Zabini leva un sourcil étonné, puis haussa les épaules d'un air indifférent.

« Comme tu veux, ma belle. A tout à l'heure. Allez, viens, Dray, on se tire. »

Lorsque les deux jeunes gens furent sortis et que Millicent eut refermé la porte de la salle, Harry l'invita à le suivre dans le petit bureau attenant à la classe. La jeune fille fut surprise de l'inextricable fouillis qui encombrait la pièce. Avec un étonnement non feint, elle observa les piles de copies corrigées ou non qui s'éparpillaient sur la table en bois sombre, les quantités effrayantes de livres qui trônaient bien en place sur les rayonnages des étagères ou encore en tas sur les quelques fauteuils de velours défoncés. La pièce devait être lumineuse en temps normal, puisqu'une haute fenêtre laissait filtrer la lumière du jour, mais les piles de livres obstruaient la vision qu'on aurait pu avoir du parc en regardant par la dite fenêtre.

Millicent avisa un vieil ordinateur côtoyant une machine à écrire qui tenait plus de l'antiquité que réellement de l'instrument de travail. Une cafetière qui avait connu des jours meilleurs se disputait la place sur une table basse avec un service à thé en porcelaine ébréchée. Des revues de jazz servaient de support à une lampe Art Nouveau dont l'ampoule commençait à donner des signes de faiblesse, et un lampadaire des années 50 tenait de porte-manteau au vieux pardessus de son professeur. Tout ceci donnait une impression de bric-à-brac effarante, et la jeune fille ne savait pas très bien où donner du regard.

Voyant l'embarras de son élève, Harry fit rapidement de la place sur le fauteuil le moins abîmé qu'il put trouver, et invita Millicent à s'asseoir. Prenant place à son tour sur un autre fauteuil en face d'elle, il lui proposa gentiment de quoi boire. Milli aimait le café noir, alors elle accepta, un peu confuse, la tasse d'arabica fumante que lui tendit son professeur.

Le jeune enseignant sembla hésiter un bref instant, comme s'il ne savait pas très bien par où commencer. Ce fut d'ailleurs de cette manière qu'il présenta les choses.

« Miss Bullstrode, je suppose que vous n'avez absolument aucune idée de la raison pour laquelle j'ai souhaité m'entretenir avec vous. A vrai dire, je me demande moi-même si je ne fais pas une erreur en décidant de vous parler. Cependant, » reprit-il avant que la jeune fille pût ouvrir la bouche, « J'ai remarqué quelque chose vous concernant depuis quelques jours, quelque chose qui me semble suffisamment important pour que je passe outre mes devoirs de professeur, et je souhaiterais, si cela ne vous dérange pas, que nous en discutions. »

Millicent hocha la tête silencieusement, et prit une gorgée du liquide brûlant pour se donner contenance. Son enseignant semblait tout à coup mal à l'aise, peut-être encore plus qu'elle ne l'était elle-même, et elle se surprit à penser qu'il avait l'air terriblement jeune ainsi. Elle songea, amusée, qu'il était mignon comme cela, et peut-être bien plus vulnérable qu'il ne voulait le montrer. Son débit un peu maladroit, si différent de celui qu'il employait en cours, lui plut, et elle eut envie de lui faire confiance. Le jeune homme reprit, mal assuré.

« Voilà. J'ai remarqué que ces derniers jours vous ne sembliez pas aller très bien. Je sais que vous allez me dire que vous êtes allée à l'infirmerie et que tout est rentré dans l'ordre, mais, et je suis vraiment désolé si je me mêle de ce qui ne me regarde pas, je crois ne pas me tromper lorsque j'affirme que vous n'étiez pas vraiment malade, n'est-ce pas ? »

Millicent reposa un peu trop brutalement sa tasse de café, qui déborda légèrement sur la table basse en verre. Ca se voyait tant que ça ? Son professeur lui adressa un sourire bienveillant.

« Je suis désolé, Millicent – je peux vous appeler Millicent ? »

La jeune fille acquiesça.

« Je suis désolé, » répéta Harry. « Je ne voulais pas vous gêner. Mais je vous ai vue pleurer à plusieurs reprises, et je m'inquiète pour vous. Je sais bien que je ne suis pas la personne la plus appropriée pour que vous en parliez, mais…Enfin, je crois savoir ce qui vous tracasse, et je voulais vous dire que si vous ressentiez le besoin de vous confier…Je pense que je peux comprendre ce que vous traversez. »

Millicent resta silencieuse et afficha une moue dubitative. Murée dans son scepticisme, elle n'imaginait pas son jeune professeur la comprendre. Comment aurait-il pu ? Il n'était pas à sa place, il ne savait pas de quoi il parlait. Il n'imaginait même pas.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Harry répondit doucement à la mimique muette et butée de son élève.

« Millicent. Je sais ce que vous pensez, vous vous imaginez que je suis incapable de comprendre ce qui vous tracasse, et que je n'en ai aucune idée. Croyez-moi, je comprends bien mieux que vous ne pourriez l'imaginer. Vous êtes amoureuse. Vous le vivez mal. N'est-ce pas ? »

La jeune fille hocha la tête, puis haussa les épaules. Et alors ? Si ce n'était que ça…

« Vous le vivez mal parce que vous êtes amoureuse d'une jeune fille. Je me trompe ? »

Millicent retint son souffle, choquée. Comment savait-il ? Ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas être possible. Oh mon Dieu, pensa-t-elle, il va le dire à mes parents.

Harry vit tout de suite l'expression paniquée de son étudiante, et grimaça légèrement. Il avait peut-être été trop brutal. La jeune fille voulut protester.

« Professeur, je – enfin, non…je ne suis pas…Oh mon Dieu, s'il vous plait… »

Ca n'allait pas du tout. La pauvre fille était terrorisée, et Harry se sentit tout d'un coup très mal en voyant qu'elle retenait à grand peine ses larmes de couler. Il se leva de son fauteuil et vint lui tapoter maladroitement le bras.

« Oh, seigneur, je suis navré, Millicent. Je ne voulais pas vous blesser, je vous assure. Je pensais que cela vous ferait du bien d'en parler. J'ai été idiot, pardonnez-moi. Je vous jure que je n'en ai parlé à personne, et que je ne le dirai pas. Je vous le promets, d'accord ? S'il vous plait, ne pleurez pas, c'est moi qui suis stupide, je n'aurais pas du… »

La tentative maladroite de Harry sembla la toucher, puisque la respiration de la jeune fille se calma peu à peu. Millicent se sentit soudain un peu bête d'avoir réagi de cette manière, alors que de toute évidence, son professeur ne lui voulait aucun mal, et n'avait manifestement pas l'air de la juger. Elle lui fit un pauvre sourire.

« Je...ça va. Vraiment. C'est moi qui suis désolée, c'est juste…que j'ai eu peur. »

« Ne soyez pas désolée, c'est moi qui suis un idiot. Je n'ai jamais su parler aux jeunes filles » répondit-il avec une grimace comique qui arracha un petit rire à Millicent. « Je pensais que vous auriez peut-être besoin de savoir qu'il y avait quelqu'un dans cette école qui ne vous jugerait pas et qui pourrait peut-être vous aider à y voir plus clair. Je sais que je ne suis sûrement pas celui à qui vous auriez pensé, et j'ai dépassé mes droits dans cette histoire. Je voulais juste que vous sachiez que si j'ai décidé de faire étudier ce roman à mes élèves cette année, c'était aussi pour vous aider. J'aurais peut-être du m'en tenir à ça. »

A ce moment précis, Millicent fut remplie de reconnaissance envers ce jeune homme maladroit et si plein de bonnes intentions, et elle ressentit comme une brusque bouffée de tendresse envers son professeur. Et un sentiment d'intense soulagement se propagea dans tous ses membres, comme si l'on venait de lui enlever un poids immense des épaules. Elle vida sa tasse de café d'un trait, avant de lui adresser un sourire radieux, qui réchauffa le cœur de Harry.

« Merci » dit-elle simplement.

Puis elle se leva de son fauteuil, et déposa un bref baiser sur la joue lisse de son professeur, étonnée par sa propre audace. Harry rougit un peu, et lui fit un sourire gêné.

Lorsque Millicent tourna la poignée de la porte du bureau, elle se retourna une dernière fois vers son enseignant.

« Je vous promets que c'est moi qui aurai les meilleures notes sur ce bouquin. Il se pourrait d'ailleurs que j'aie besoin de vous voir parfois en privé pour en parler…Si ça ne vous dérange pas. »

Le jeune homme sourit.

« Vous serez toujours la bienvenue dans mon bureau, Miss Bullstrode. Passez une bonne journée. »

« Merci professeur. Bonne journée. »

Lorsque la jeune fille fut sortie, Harry poussa un long soupir de soulagement. Finalement, cela s'était plutôt bien passé.

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Journal de Harry Potter, jeudi 15 octobre 1996:

22h :

Je suis furieux. Moi qui ne suis pas d'un naturel violent, je crois que je serais bien capable de lui éclater sa petite gueule d'aristo si jamais je le croisais maintenant.

C'était tellement mesquin, tellement gratuit. Je sais que c'est lui, parce que Millicent Bullstrode m'a regardé d'un air horrifié quand j'ai déchiré la lettre sur mon bureau. Je sais que c'est lui parce que je l'ai entendue lui crier dessus au réfectoire tout à l'heure. Mais elle ne le dénoncera pas, et moi je ne peux pas l'accuser sans preuves, alors, j'ai du donner une punition collective à ma classe, à cause de lui.

Et ses attaques…je n'ai jamais rien vu de plus haineux, de moins justifié. Entre les accusations d'abus sur mineures (pourvu que jamais Ginny n'apprenne cela) et les insultes gratuites, je crois bien que c'est le pire torchon que je n'ai jamais lu de toute ma vie. La lettre était tapée à la machine, sans fautes de frappe, il a du s'amuser comme un fou à faire ça. Pourquoi ?

Qu'est-ce que je lui ai fait, bordel, pour qu'il me déteste comme ça ?

Je suis fatigué. Toute cette histoire m'écœure et me déprime à un point que je ne saurais nommer.

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Quelques coups timides se firent entendre à la porte du bureau de Harry, et celui-ci répondit sans lever la tête de ses cours.

« Entrez. »

Millicent Bullstrode se coula silencieusement dans le fauteuil en face du bureau de son professeur et attendit qu'il lève ses yeux vers elle. Lorsque Harry la regarda enfin, il la gratifia d'un bref sourire et lui tendit une tasse de café très noir et très sucré, comme elle l'aimait.

« Comment allez-vous, Millicent ? »

La jeune fille hésita. Une partie d'elle-même lui hurlait de s'excuser à la place de Draco, mais elle ne pouvait pas faire ça. Il avait beau être le pire connard de la terre ces derniers jours, il restait toujours son ami. Alors elle but une gorgée de café et répondit d'un ton qu'elle voulait détendu.

« Bien, je suppose. Et vous, professeur ? »

« Disons que j'éprouve mes capacités à rester serein ces derniers temps. J'espère que je ne me débrouille pas trop mal. »

L'air gêné de la jeune fille le fit sourire. Il reprit doucement.

« Vous avez envie de vous excuser à sa place, n'est-ce pas ? Mais vous n'allez pas le faire, parce que ça voudrait dire que vous le trahiriez, et je ne le vous demanderai pas, parce que vous n'y êtes pour rien et que ce n'est pas à vous de le faire. Je suis juste en colère parce qu'il m'a forcé à être injuste avec tout le monde. »

Millicent soupira. Cela lui faisait de la peine, et elle en voulait à Draco de la mettre dans cette situation, malgré lui. Elle répondit pourtant d'un air désolé :

« Vous savez, il a fait ça parce qu'il s'inquiétait pour moi. »

« Vraiment ? »

La question aurait pu être mal interprétée, pourtant Millicent n'y vit que de la simple curiosité. Harry Potter n'avait pas l'air d'insinuer quoi que ce fût.

« Il a du mal à assumer ce que je suis, je crois. Mais en même temps, il tient à me protéger des autres. Il a du vous voir comme quelqu'un qui pourrait me faire du mal. »

« Je suppose. J'espère pour vous qu'il finira par comprendre. »

Millicent l'espérait aussi. Elle n'aimait pas ce que son meilleur ami était en train de devenir, ces derniers temps. Lorsqu'elle termina sa tasse de café et qu'elle la reposa sur le bureau, elle demanda :

« Professeur ? »

« Oui ? »

« Comment vous l'avez su, vous ? »

« Que vous étiez homosexuelle ? »

La jeune fille émit un petit rire.

« Non. Que vous l'étiez, vous. »

Si Harry fut surpris de cette question, il n'en montra rien. Il se contenta de sourire gentiment, comme il le faisait si souvent avec elle, et lui répondit simplement :

« C'est une très longue histoire, Miss Bullstrode. Un jour, si vous avez du temps, je vous la raconterai. Ca vous aidera peut-être à y voir plus clair quand vous ne saurez plus où vous en êtes. »

Millicent hocha la tête, soulagée, puis se leva de ce qui était devenu en si peu de temps son fauteuil attitré et quitta la pièce après lui avoir souhaité une bonne journée.

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Journal de Harry Potter, dimanche 19 octobre 1996:

23h30 :

Je rentre à peine du dîner chez les Weasley.

Je dois avouer que j'ai passé une fin de semaine éprouvante au possible. Pas qu'il se soit passé tant de choses que ça, d'ailleurs, mais disons que l'intensité a compensé la quantité.

Je suis à la fois heureux d'avoir pu aider Millicent, et fatigué de devoir gérer avec des gens qui s'amusent à me gâcher la vie. Ce week-end encore, j'ai eu à composer avec l'élément Malfoy. J'étais sorti dîner avec Fred, comme tous les samedi. Il n'a plus rien tenté depuis le premier soir, et je crois qu'il commence à se faire à l'idée de n'être qu'un ami pour moi. Je ne nie évidemment pas qu'il me plait beaucoup, mais les conversations que nous avons pu avoir à propos de Colin, lui ont fait voir autant qu'à moi que j'avais encore pas mal de choses à régler avant de penser à me trouver un copain. Et de son côté, je suppose qu'il doit se dire qu'il est encore trop jeune pour se prendre la tête avec une histoire compliquée. Et je suis un garçon compliqué, alors…

Peu importe. Nous étions donc en train de boire un verre aux Trois Balais après le restaurant, il était déjà assez tard. A vrai dire, bien trop tard pour retrouver un élève de Hogwarts en coma éthylique dans les toilettes du pub. Il devait être là depuis un bon moment, car je ne l'avais pas remarqué dans la salle. Lorsque je lui ai relevé la tête de la cuvette, j'ai vu, à mon grand déplaisir, que c'était Draco Malfoy. Je ne sais pas s'il m'a reconnu, mais il a commencé à se débattre et à m'insulter, bien que, honnêtement, je n'aie pas compris grand chose au baragouin incohérent qui sortait de ses lèvres à ce moment-là.

Il a fallu que j'appelle Fred pour qu'il m'aide à le sortir de là, et sincèrement nous n'étions pas trop de deux pour le ramener à ma voiture. J'étais furieux contre ce petit con de m'avoir une fois de plus gâché ma journée, et d'avoir écourté ma soirée, mais que pouvais-je faire d'autre ? Ce garçon a l'air suffisamment perturbé pour que j'en rajoute encore en appelant les flics.

Je l'ai donc ramené avec moi à l'internat, après avoir assuré à Fred que j'allais pouvoir me débrouiller tout seul et que je le verrais demain chez Molly et Arthur. Le petit crétin a trouvé le moyen de vomir dans ma voiture et de saloper les sièges arrière, ce qui m'a suffisamment énervé pour que je renonce à toute forme de compassion envers lui. Il aura intérêt à nettoyer les dégâts.

J'étais vraiment, vraiment en colère contre lui. Et je n'avais pas envie d'être gentil avec lui, surtout après le déplorable épisode de jeudi.

Seulement, quand il s'est mis à geindre et à me parler comme si j'étais son ami Zabini, et qu'il a commencé à raconter qu'il ne valait pas la peine qu'on se donnait pour lui, j'ai eu pitié de ce gosse. Il avait l'air tellement malheureux, que je n'ai pas pu m'empêcher de me demander quel homme horrible était son père pour qu'un garçon tel que lui se sente aussi mal dans sa peau.

Je n'ai pas été tendre avec lui, et je pense qu'il n'a pas apprécié la serviette glacée et humide que je lui ai jeté au visage. Mais lorsque je suis enfin parvenu à le coucher dans son lit et qu'il a eu l'air de se calmer, j'ai brusquement pris conscience de sa fragilité. On aurait presque cru voir un petit garçon, et ça m'a fait mal pour lui. Avant qu'il ne se réveille de nouveau, j'ai eu cette bizarre pensée qu'il aurait du ressembler à ça tous les jours, et pas à cet adolescent arrogant et mesquin qu'il montre aux autres.

Je ne vais pas en parler au Directeur. Ce n'est pas utile d'en rajouter. Et quand je l'ai vu cet après-midi dans le parc alors que j'étais en train de peindre, j'ai préféré ne pas lui adresser la parole, de peur que mes mots ne dépassent ma pensée. J'étais encore trop en colère contre lui et sa stupidité. Mais je ne peux pas laisser passer ça, alors il aura une retenue la semaine prochaine. J'espère trouver quelque chose – en dehors du nettoyage de ma voiture – qui puisse lui faire comprendre la portée de ses actes. Je crains hélas de manquer d'imagination sur le sujet.

En attendant, je viens de me rendre compte que tout ceci ne m'a mené qu'à une semaine des vacances. Il s'est passé tellement de choses en tellement peu de temps depuis que je suis arrivé ici, que j'ai à peine eu l'occasion de voir les jours filer. Entre les cours et une vie sociale qui finalement est plutôt bien remplie grâce à la famille Weasley, je n'ai eu que très peu de temps pour me morfondre sur mon sort, en fin de compte. Je dois dire que ce n'est pas plus mal, j'ai tendance à faire un peu trop dans l'auto-apitoiement.

J'ai hâte d'être à samedi prochain. J'ai besoin de faire une pause, et ma famille me manque. Je me demande si l'ancienne chambre d'amis chez Sirius sera disponible pour Neville. J'ai été idiot de ne pas m'en inquiéter plus tôt. Bah, au pire, je pense que Tonks ne sera pas dérangée de l'accueillir chez lui. Elle aime avoir des gens chez elle, et ça permettra à Neville de ne pas se sentir de trop chez Sirius. Je parie déjà qu'elle va l'entraîner avec elle dans tous ses projets et toutes ses sorties, et que je vais avoir du mal à suivre.

Bien, il faudrait peut-être que je me décide à préparer mes cours pour demain. J'ai tendance à m'y prendre de plus en plus au dernier moment, ces derniers temps, ce n'est pas sérieux. Je me relâche.

Il faudrait aussi que je fasse un peu plus de sport. Je crois que j'ai maigri, et je me fatigue un peu plus vite que d'habitude. Je vais demander à Monsieur Filch un double des clés de la piscine, comme ça je pourrai aller nager le dimanche soir sans déranger personne. Cela me fera le plus grand bien, et j'ai remarqué que ça me calmait quand j'étais angoissé.

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Et voilà, j'espère que ça vous a plu ! Dans le prochain chapitre, Draco fait beaucoup d'introspection et commence à réfléchir sérieusement à sa connerie. En attendant, comme d'habitude, si vous avez des remarques, des questions, des compliments ou des insultes à formuler, ou même rien de spécial à dire, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche ! Je vous aime !