Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze :Comme promis, je mets immédiatement la suite ! Bonne lecture !
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 10 novembre 1996 :
22h :
Je viens d'avoir Fred au téléphone. Il était un peu déstabilisé que je le quitte sans prévenir hier soir, mais je pense qu'il a compris que j'avais besoin de réfléchir à ce qui s'était passé.
Bref, on a un peu parlé, et il pense aussi que nous n'aurions peut-être pas du coucher ensemble. Je crois qu'il culpabilise autant que moi, et qu'il a eu peur que je ne veuille plus le revoir. Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi faire à ce sujet. D'un côté, plus je le connais, et plus je l'apprécie, sur tous les plans, que ce soit intellectuel ou physique. Et je serais hypocrite si je disais que je n'ai pas adoré ce qui s'est passé hier. Mais d'un autre côté, plus j'y réfléchis, et plus je me dis que si je sors avec lui, ça ne durera pas. Il n'y a pas le « truc ». reste à savoir si j'ai envie de me changer les idées avec lui, oui s'il vaut mieux en arrêter là.
Il m'a proposé qu'on se voie ce week-end pour en discuter, et qu'on profite de la semaine pour y réfléchir calmement chacun de notre côté. Je suis d'accord avec ça, c'est la meilleure chose à faire.
Tonks a appelé Nev aujourd'hui, ce qui a eu le don de lui rendre immédiatement sa bonne humeur. Je crois bien qu'il a vraiment craqué pour elle. Il m'a dit que le pub ne désemplissait pas depuis la soirée d'ouverture. Je suis content, pour une fois qu'elle fait quelque chose qu'elle aime vraiment…Il semblerait que les choses s'arrangent pour elle, et il était temps.
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Journal de Harry Potter, mardi 11 novembre 1996 :
21h :
Je suis soufflé.
En fait, le mot exact serait plutôt positivement impressionné. Aujourd'hui Draco Malfoy a participé à mon cours. Et de quelle manière ! Au début je pensais que c'était une tentative minable de démonter mon enseignement, mais au fur et à mesure qu'il me sortait ses arguments, je me suis rendu compte qu'en réalité, il était réellement passionné par ce qu'il disait, et manifestement, il a parfaitement compris tout ce qu'impliquait le récit.
Je dois bien reconnaître que je me suis amusé comme un fou aujourd'hui, et je n'aurais jamais cru un jour que ce soit grâce à cet élève. Si cela doit me permettre de faire des cours aussi passionnants, je veux bien qu'il me cherche comme ça tous les jours. Enfin, si tant est que les autres élèves parviennent à suivre, parce que c'est un garçon vraiment brillant, à la tournure d'esprit difficile à suivre pour des gens de son âge.
Vraiment, je suis heureux qu'il ait décidé de placer sa fierté ailleurs et qu'il s'en serve pour progresser dans ma classe. Je ne doute pas que ce soit une méthode différente pour asseoir notre « rivalité » (puisqu'il semble avoir décidé que j'étais un ennemi), mais au moins, il le fait de manière constructive, et ça me plait.
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Journal de Harry Potter, jeudi 13 novembre 1996 :
20h :
Millicent est revenue me voir aujourd'hui. Il semblerait que finalement, la situation soit un peu plus compliquée que je ne le pensais au départ, et qu'elle ne sache pas très bien où elle en est au niveau de ses sentiments. J'avoue que je ne sais pas très bien comment la conseiller sur ce plan, mais le fait est que tout ceci la perturbe beaucoup, et qu'il faut absolument qu'elle règle le problème au plus vite, sous peine de souffrir pour de mauvaises raisons. Sans parler de ses résultats scolaires qui risquent d'en pâtir par la même occasion, ce qui serait très mauvais pour son avenir, il ne faut pas l'oublier.
Je me demande tout de même si ses sentiments pour la jeune Luna Lovegood ne sont pas plutôt le reflet de son mal-être général. A mon avis, elle a du se sentir proche de la seule personne qui semblait la comprendre parfaitement sans la juger, et elle fait plus un transfert qu'autre chose. Je ne veux pas faire de psychologie de bas étage, mais c'est l'impression que je retire de la conversation que nous avons eue aujourd'hui. Je ne lui ai pas dit en ces termes bien entendu, je craignais qu'elle ne se vexe, cependant, je lui ai tout de même demandé de réfléchir aux raisons qui font qu'elle se sent attirée par Miss Lovegood.
J'ai peur également qu'elle se repose un peu trop sur moi pour résoudre ses problèmes. Bien sûr, c'est moi qui lui ai dit de venir me voir quand elle le souhaite, et je ne reviendrai pas là dessus, mais il faut que j'arrive à lui faire comprendre qu'elle doit apprendre à faire ses propres choix, et non pas forcément suivre tout ce que je dis au pied de la lettre. Il faudra sans doute que je sois suffisamment diplomate pour faire passer l'idée sans craindre qu'elle se sente rejetée. Dans l'état de fragilité où elle se trouve en ce moment, ce serait catastrophique.
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Journal de Harry Potter, samedi 15 novembre 1996 :
23h :
J'ai du annuler ma sortie avec Fred aujourd'hui, car Millicent est venue me voir chez moi. J'ai été très surpris de la voir sonner à la porte de mon appartement, mais elle avait l'air tellement désemparée que je n'ai pas eu le cœur de lui refuser mon hospitalité. Elle venait d'avoir une discussion plutôt houleuse avec sa petite amie, qui n'a apparemment pas bien accepté les arguments qu'elle lui a présentés.
Il faut que je prenne du recul par rapport à toute cette histoire, je commence à me sentir un peu trop impliqué. J'apprécie beaucoup cette jeune fille, et je me suis engagé à l'aider, mais il faut qu'elle me voie comme un professeur, et non comme un de ses amis à qui elle raconte toutes ses peines de cœur. Malheureusement, j'éprouve beaucoup de sympathie pour elle, et je ne peux m'empêcher de me sentir concerné. D'ailleurs si je m'étais écouté, j'aurais sans doute fait la bêtise de lui conseiller de quitter sa petite amie, chose que je n'ai pas le droit de faire. Ce n'est pas à moi de lui dire quoi faire de sa vie.
La seule chose, hélas, que j'ai pu lui conseiller, c'est d'essayer de réfléchir seule à ce qu'elle voulait vraiment. Il n'y a que comme cela qu'elle pourra s'en sortir. C'est une fille intelligente, alors je pense qu'elle saura trouver la solution d'elle-même.
Assez curieusement, Nagini semble bien l'apprécier. Elle est restée fascinée par ma bestiole pendant au moins une bonne demie-heure, et a été ravie lorsque que je lui ai donné le droit de la prendre autour de son cou.
J'espère avoir pu l'aider, ne serait-ce qu'un peu.
En attendant, tout ceci a retardé ma confrontation avec Fred. J'ai bien réfléchi à tout ça, mais je ne sais toujours pas quoi faire. Je me sens coupable, mais j'ai besoin de lui. C'est dégueulasse de dire ça, on dirait presque que j'ai l'intention de me servir de lui comme « mec-kleenex », alors que je ne veux absolument pas me contenter de le prendre et de le jeter une fois que j'irai mieux. Mais pour autant que j'aie réellement besoin de sa présence dans ma vie, je sais très bien qu'à long terme, nous n'irons nulle part. Je me fais vraiment l'impression d'être un égoïste.
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Journal de Harry Potter, dimanche 16 novembre 1996 :
23h30 :
Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça.
J'ai vu Fred cet après-midi, mais l'impression que je retire de notre discussion est assez confuse. Je crois que nous sommes parvenus à un statu quo mais j'ai comme l'impression que cela ne nous satisfait ni l'un ni l'autre. Ce n'est pas vraiment mon petit ami. Ce n'est pas vraiment un copain. C'est une relation bancale qui ne va sans doute pas durer, mais je ne peux pas me résoudre à arrêter avec lui. Pas maintenant. Je ne comprends pas bien qu'il s'en accommode, alors que j'ai bien vu que ça ne lui plaisait pas vraiment.
J'ai le sentiment de jouer avec lui, et je n'aime pas ça.
Il m'a dit qu'il faudra bien que je prenne une décision un jour, et j'en ai conscience. En attendant, m'a-t-il dit, il se contentera de ce que je peux lui offrir. Je ne veux pas de ça, on va souffrir tous les deux, c'est évident. Parfois, je me dis que je suis d'une lâcheté confondante.
Je n'ai plus envie de réfléchir à tout ça. Si Tonks était là, elle me dirait sûrement d'arrêter de me prendre la tête pour des conneries.
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Flash-back :
« Tu penses vraiment qu'on a fait une connerie ? »
Le ton de Fred était perplexe, mais pas vraiment étonné. Harry se fit la réflexion que le jeune homme s'évertuait à avoir l'air surpris, plutôt qu'il ne le fût réellement. Mais il ne pouvait guère lui en vouloir de cette maladroite tentative, car lui-même ne savait pas très bien si l'expression « connerie » était réellement appropriée. A dire vrai, il se dit qu'il ne savait plus grand chose ces derniers temps. Néanmoins, il tenta de répondre aussi honnêtement que possible.
« Je ne sais pas, Fred. Je pense que je suis paumé, et qu'on ne l'a pas fait pour de bonnes raisons. »
« Tu regrettes ? »
La question piège. Harry savait que quoi qu'il répondît, cette réponse ne serait pas totalement exacte, ni totalement fausse non plus.
« Non. »
« Oh. Alors où est le problème ? »
Harry soupira, un soupir las, presque résigné. La vérité était qu'il ne regrettait absolument pas de s'être envoyé en l'air (car le terme « faire l'amour » eût été malvenu dans ce cas précis) avec Fred. Ce qu'il regrettait, c'était de l'avoir fait pour combler ce vide insondable et cette angoisse sourde qui lui étreignaient le cœur à ce moment-là, plus que parce qu'il en avait eu réellement envie. Mais comment l'expliquer au jeune homme roux en face de lui sans le blesser ? Mais Fred ne lui laissa pas le temps de mettre ses idées en ordre, et lui demanda de nouveau :
« Où est le problème, Harry ? Ce n'est pas comme si je te demandais d'être mon copain. Je sais très bien que tu n'es pas prêt. Peut-être même que tu ne le seras jamais avec moi. »
Harry grimaça discrètement. Evidemment. Le ton de Fred ne contenait pas une once de reproche, mais sa remarque le fit tout de même se sentir misérable. C'eût été tellement plus simple s'il était tombé amoureux du jeune Weasley. Fred poursuivit :
« Moi, je pense que tu as besoin de quelqu'un dans ta vie. Pour te sentir mieux. Je pense que Crivey t'a complètement détruit, émotionnellement parlant, et que tu as besoin qu'on te remette sur pied. Je ne suis pas complètement con, je sais bien qu'en endossant ce rôle, je prends le risque de me retrouver seul dès que tu auras trouvé quelqu'un de vraiment fait pour toi, ou même simplement lorsque tu iras mieux. Mais je ne suis pas de marbre, Harry, et si je dois être à tes côtés, je ne sais pas si je saurai me contenir à chaque fois. »
« Alors, tu veux qu'on arrête de se voir ? »
Peut-être était-ce la solution la plus sage après tout. Non, c'était sans doute possible la solution la plus sage, mais Harry n'aimait pas du tout cette idée.
« Non, je ne veux pas qu'on arrête. »
Manifestement, Fred non plus n'aimait pas l'idée. Le jeune homme reprit :
« Je dis simplement que j'ai envie de toi, et que si je continue de te voir, ce que j'ai l'intention de faire, je ne pourrai pas juste rester à côté de toi sans avoir besoin de te toucher. Alors si toi aussi tu en as envie, eh bien…Pourquoi ne pas simplement continuer comme ça et arrêter de nous poser des problèmes insolubles ? »
Harry secoua la tête, désemparé.
« Tu me proposes de me servir de toi, là. Tu en as conscience ? »
Fred acquiesça, un pauvre sourire aux lèvres.
« Ouais. Je sais. Je n'ai pas envie de te perdre, Harry. Je ne suis pas amoureux de toi, mais je n'ai pas envie de te perdre, vraiment pas. Je ne fais pas ça par bonté d'âme, crois-moi, mais si ça peut t'aider à te sentir mieux, je ne vois pas pourquoi on se prendrait la tête avec des questions à la con. Tu n'as pas à te sentir coupable. J'assume totalement, et ce sera ma faute si je m'en prends plein la gueule, pas la tienne. »
Fred termina son café et déposa quelques pièces dans la coupelle posée en face de lui.
« Je dois y aller, j'ai promis à George de dîner avec lui et Alicia ce soir. On se voit ce week-end, d'accord ? Arrête de te torturer pour des conneries. »
Le baiser de Fred avait le goût du café. Lorsque le jeune homme sortit du pub, Harry se dit qu'il en avait aussi l'amertume.
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Journal de Harry Potter, mardi 18 novembre 1996 :
21h :
Il y a au moins une chose dont je peux être satisfait en ce moment, c'est de l'attitude de Draco Malfoy.
Il semblerait qu'il ait définitivement décidé de me prouver qu'il peut être quelqu'un de remarquablement intelligent lorsqu'il veut bien s'en donner la peine, et je dois bien reconnaître que depuis qu'il participe en classe, mes cours ne s'en portent que mieux. Peut-être arriverai-je à tirer quelque chose de lui, finalement. Si c'est le cas, j'aurai au moins réussi quelque chose cette année.
Du côté de Millicent, c'est nettement moins brillant, comme situation. Elle est encore venue me voir aujourd'hui, et elle était en larmes lorsqu'elle est entrée dans mon bureau. Je devine qu'elle va quitter son amie, et quelque part, je me dis que c'est sans doute la meilleure décision à prendre. Elle est dans une situation délicate, et une petite amie incompréhensive ne va certainement pas l'aider à se sentir mieux, bien au contraire.
Lorsque je vois dans quel état elle se trouve, je me dis que j'ai de la chance d'avoir Fred. Et je me déteste de ne pas en être plus reconnaissant que cela. Tout ça à cause de mes putains d'angoisses dont je ne suis pas capable de m'occuper tout seul, c'est franchement pitoyable. Dire que je suis censé apporter du soutien moral à une élève en difficulté, et que je suis incapable de suivre mes propres conseils, c'est pathétique.
C'est moi qui suis pathétique.
Je crois que je vais aller nager un peu, ça me calmera peut-être.
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Flash-back :
Harry tendit un mouchoir en papier à la jeune fille qui hoquetait encore par à-coups.
« Vous sentez-vous mieux ? »
Millicent renifla, puis tenta un malheureux sourire à l'attention de son professeur.
« Je suis ridicule, hein ? »
« Bien sûr que non. »
« Si, je suis ridicule. Je débarque comme ça, en pleurant et en vous soûlant avec mes problèmes… »
« Millicent, arrêtez ça, s'il vous plait. Vous n'êtes pas ridicule. Bien des jeunes gens de votre âge frôleraient la crise de nerfs pour moins que ça. Voyons, vous devez vous débattre entre l'acceptation de votre homosexualité, une petite amie intégriste – ne protestez pas, je vous prie, vous savez que j'ai raison – vos sentiments contradictoires pour une de vos camarades de classe, votre famille trop rigide et vos études. Soyez plus tolérante envers vous-même, c'est difficile de porter ça toute seule. Et je vous ai dit que vous pouviez venir me voir quand vous vouliez, non ? »
La jeune fille soupira. Oui, c'était lourd à porter.
« Parfois j'ai l'impression que le poids sur mes épaules est tellement immense que je vais m'écrouler, » murmura-t-elle.
« Je sais, » répondit doucement Harry. « C'est loin d'être évident. »
« Je me sens coupable de m'apitoyer comme ça sur mon sort, vous savez. Des fois je me déteste pour ne pas être assez forte. »
Le ton de Millicent était amer, et Harry put sentir toute la détresse qui l'habitait à cet instant. La peine de la jeune fille faisait écho à la sienne, et il se demanda comment il pourrait l'aider alors qu'il ressentait exactement la même chose. Pourtant, il essaya de ne rien en laisser paraître. Ce n'était pas le moment de flancher. Pas face à elle, alors qu'elle avait besoin de son aide.
« C'est très bien de vouloir assumer toute seule, Millicent, mais vous n'allez pas tenir longtemps à ce rythme. Apprenez à vous reposer un peu sur les autres. N'y a-t-il pas un ami à qui vous pourriez vous confier ? J'entends quelqu'un de plus proche de vous que je ne pourrais l'être. »
Millicent resta silencieuse quelques instants. Il y avait Luna, mais c'était désormais impossible. Plus maintenant, alors qu'elle faisait ce ridicule transfert d'affection sur la jeune fille blonde. Sally-Ann était lesbienne, mais elles n'étaient pas encore assez proches pour être réellement considérées comme des amies, de plus elle était la cousine de Luna. Terry lui paraissait être un gentil garçon, mais elle ne le connaissait pas assez. Quant à Blaise, aussi proche d'elle fût-il, il n'avait jusqu'à présent pas réellement pu passer outre sa révélation en début d'année, et leurs rapports étaient désormais empreints d'une gêne qui ne se dissipait pas avec le temps.
« Draco, » chuchota-t-elle. Il ne restait plus que lui, son meilleur ami, mais serait-il à la hauteur ?
Harry haussa un sourcil dubitatif, mais ne dit rien qui pût trahir sa pensée. A la place, il répondit simplement :
« Si vous estimez que ce jeune homme est digne de votre confiance, alors parlez-lui. »
Millicent hocha la tête.
« C'est une tête de con, mais il m'aime beaucoup, je crois. »
Harry éclata de rire.
« Alors, » répliqua-t-il, « il fera sans doute très bien l'affaire. »
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Journal de Harry Potter, mercredi 19 novembre 1996 :
22h :
Finalement Michael Corner et Marietta Edgecombe se débrouillent plutôt bien avec les cours de Français. Je craignais au départ qu'il y ait un trop grand déséquilibre entre eux et mes deux autres élèves, mais finalement, ça se passe bien mieux que ce que j'avais imaginé. J'ai déjà commencé à réfléchir à des exposés que je pourrai leur donner à faire, le seul souci étant de ne pas leur imposer une trop grande charge de travail.
Après tout, ces cours particuliers ne sont même pas considérés comme des options, et à part Ginny, tous mes étudiants ont leurs examens à passer en fin d'année. Néanmoins, je pense tout de même qu'ils doivent en connaître un minimum sur la culture française. Je vais peut-être leur proposer un sujet libre, et nous verrons bien ce que cela donne.
Finalement, j'ai décidé d'aller nager deux fois par semaine. Je me suis rendu compte pendant les vacances que les activités physiques m'étaient nécessaires pour tenir le coup. Depuis que je suis rentré, je n'ai pas fait beaucoup d'exercice, et je suis vraiment fatigué. De plus je crois que j'ai réellement besoin d'évacuer mon stress, et je ne peux pas courir chez Fred pour me faire sauter à chaque fois que ça ne va pas, n'est-ce pas ? Ceci dit je ne pense pas qu'il serait contre.
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Journal de Harry Potter, jeudi 20 novembre 1996 :
23h :
J'ai reçu une lettre de Sirius aujourd'hui.
Il a commencé sa missive en me parlant des démarches qu'il avait effectuées pour l'affaire avec Colin. Bien que je pense qu'il exagère un peu la gravité de la situation – oh, bon sang, non, il ne l'exagère pas du tout, c'est moi qui disais l'autre jour que ce mec était un fou dangereux – je suis heureux qu'il s'implique autant dans cette histoire. Lorsque nous étions ensemble, la tactique de Colin pour me déstabiliser était de me faire croire que personne d'autre que lui ne s'intéressait à moi. Il est vrai que puisque je n'ai plus de famille, c'était facile pour lui de me persuader que je ne comptais réellement pour personne, et que mon parrain avait d'autres chats à fouetter que de s'occuper de son filleul majeur et vacciné. Fred a raison quand il dit que Colin m'a détruit psychologiquement.
Mais la partie la plus intéressante de la lettre m'a laissé quelque peu perplexe. C'était une réponse à mes demandes d'explications à propos de Remus et lui. Je pensais sincèrement qu'il éluderait la question, et sincèrement, je ne m'attendais pas à ce qu'il fût honnête avec moi. Mais, étrangement, il n'a pas hésité à tout m'expliquer.
Il semble s'en vouloir énormément de m'avoir caché toute cette part de sa vie. A l'époque où il était encore étudiant, l'homosexualité était encore plus mal vue qu'aujourd'hui, et il était difficile pour lui et Remus de vivre leur relation au grand jour. Mon père et ma mère étaient au courant, et n'ont jamais trahi leur secret. Mais lorsqu'un de leur amis communs, un dénommé Peter Pettigrow, les a plus ou moins forcés à faire leur « outing », ils ont été victimes de beaucoup de persécutions de la part des autres étudiants. Je suppose que c'est pour cela qu'ils ont décidé de se séparer, parce qu'ils ne pouvaient pas supporter la pression.
Plus tard, Sirius et Remus se sont perdus de vue après la mort de mes parents. Mon parrain a rencontré Cécilia et l'a épousée, plus par pression de sa famille j'imagine, que réellement par amour pour elle. Mais aux yeux de la société, il était redevenu respectable, et à l'époque c'était sans doute tout ce qui comptait. Alors, lorsque je lui ai appris mon homosexualité, il n'a pas osé m'en parler, ou plutôt, il n'a pas voulu se souvenir. Il s'est senti coupable, malgré tout le soutien qu'il a pu m'apporter, mais il était marié et il ne voulait pas ressasser de vieux souvenirs, qui je le devine lui étaient douloureux.
Et après, il était trop tard. J'étais parti, j'avais ma vie à moi, et contrairement à lui, j'assumais plutôt bien. Je suppose que le fait de savoir que j'avais réussi où il avait échoué lui donnait une certaine revanche sur la vie qu'il aurait pu avoir.
Maintenant, je ne sais pas ce qui va se passer pour lui. Aura-t-il le courage d'affronter ses sentiments envers Remus ? Je ne saurais le dire, mais j'espère qu'il ne va pas gâcher ses chances d'être enfin réellement heureux pour des prétextes oiseux. Tel que je le connais, il serait capable de m'opposer des arguments fallacieux, tels que « C'est trop tard, maintenant » ou « Je suis trop vieux pour tout ça ».
Personnellement, je pense que ni Remus, ni lui, ne méritent d'être victimes de sa bêtise.
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Dans le prochain chapitre, une évolution notoire dans la relation entre Ginny et Blaise, une altercation entre Draco et Susan Bones, et un peu plus de Milli ! En attendant, vous savez quoi faire…Remarques, questions, compliments, encouragements, insultes, menaces de mort ou déclarations enflammées, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche ! Je vous aime !
