Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze :Bonsoir, je vous poste le chapitre de cette semaine avec un jour d'avance parce que jusqu'à preuve du contraire je ne suis pas chez moi demain soir (bien que je fasse mon possible pour reporter cette séance photo à jeudi parce que ça m'arrange pas du tout…comment ça on s'en fout de ma vie ?). Pour les RARs, je vais essayer de répondre d'ici demain à celles qui me restent encore, et comme d'habitude, les reviews non signées auront leur réponse sur mon blog.
Sinon, dans ce chapitre, la semaine de Harry et son point de vue un peu plus détaillée sur la beuverie de ses élèves…Bonne lecture !
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 19 janvier 1997 :
22h :
J'ai repris les cours aujourd'hui, comme j'avais l'intention de le faire. Fred m'a dit que ce n'était pas raisonnable, mais je n'ai pas voulu l'écouter. De toute façon, il s'inquiète trop pour moi, parfois on dirait vraiment qu'il pense que je suis incapable de me débrouiller tout seul. Ca m'énerve. Enfin, je ne peux pas lui en vouloir bien longtemps, il est trop gentil pour que je lui fasse la gueule plus d'une journée.
J'ai donc recommencé à travailler, et ça s'est mieux passé que je ne l'aurais cru. Les élèves se sont comportés comme d'habitude avec moi, à part quelques regards en coin, mais rien de bien méchant. Je pense que les quelques lettres d'insultes que j'ai pu recevoir ne venaient pas d'élèves avec qui j'ai cours, sinon, je pense que j'aurais senti leur hostilité en classe. En général les adolescents ne sont pas très doués pour cacher leurs sentiments. A part peut-être Draco Malfoy, et encore.
A propos de Monsieur Malfoy, j'ai appris par Neville qu'il partait demain pour Londres avec Severus Snape, à cause de ses entretiens à l'université. J'espère que ça se passera bien pour lui, il le mérite. Bien que je n'y connaisse rien en parfums, d'après Neville, il est exceptionnellement doué, alors il ne devrait pas y avoir de problèmes. Je me demande tout de même comment ses parents réagiront lorsqu'ils l'apprendront. Lucius Malfoy n'est pas homme à se laisser berner bien longtemps, et je doute qu'il apprécie que son fils lui désobéisse dans son dos.
Je me demande à quoi ressemblent les parfums que crée Draco Malfoy.
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Journal de Harry Potter, mardi 20 janvier 1997 :
23h :
Millicent est venue me voir aujourd'hui. Comme pratiquement tous les mardis, en fait. J'ai l'impression que certaines habitudes ressemblent à des rituels avec le temps, des rituels qui rassurent, et qui sont comme une ancre dans la réalité. Les visites de Millicent, les déjeuners avec Neville, les coups de fil de Tonks, les samedi avec Fred.
Seulement aujourd'hui, j'ai eu beau faire comme d'habitude, comme s'il n'y avait pas eu Colin, je crois que je n'ai pas réussi à retrouver l'atmosphère qu'il y avait avant l'incident de la semaine dernière. Je n'étais pas aussi à l'aise que je voulais le faire croire à Millicent, et elle l'a remarqué, j'en suis certain. Bien sûr, elle s'est comportée exactement comme à l'ordinaire. Elle m'a parlé des cours, de ses amis, de Draco Malfoy qui partait aujourd'hui pour Londres, et même un peu de sa famille. Pourtant j'ai bien vu qu'elle avait remarqué les lettres d'insultes dans la corbeille à papier. J'aurais du la vider avant qu'elle ne vienne, je n'y ai pas pensé.
Je suppose qu'elle s'imagine que ça me fait souffrir. Evidemment. Je ne nie pas que cela ne me fait pas vraiment sauter de joie, mais honnêtement, j'ai connu pire. Ce ne sont pas quelques lettres mal écrites qui vont me faire du mal. J'ai l'habitude de l'intolérance des gens. Ce n'est pas que je trouve ça normal, mais, simplement, j'ai cessé depuis longtemps de me laisser toucher par ce genre de choses.
J'ai dîné avec Neville ce soir. Curieusement, nous n'avons pas parlé de Tonks cette fois-ci, mais de moi. Je crois qu'il s'inquiète pour moi et qu'il a peur que je ne vive mal l'épisode de la semaine dernière. Mais surtout, il m'a parlé de Fred, ce qui m'a surpris. J'ai bien conscience qu'il a raison, mais je ne sais pas quoi faire…
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Flash-back :
« Tu devrais lui parler franchement, tu sais. »
Harry se resservit du vin, tandis que Neville s'allumait une cigarette. Le professeur de littérature lui en demanda une, et Neville la lui tendit, un peu surpris.
« Je ne savais pas que tu fumais. »
« J'avais arrêté, » répondit Harry en exhalant la fumée bleue qui s'éleva en volutes vers le plafond du restaurant. « Mais il m'arrive encore d'en fumer une de temps en temps. Plus pour le plaisir qu'autre chose. »
« Pas à cause du stress ? »
« Pour le stress, j'ai Fred. »
Neville grimaça devant le masque d'indifférence qui s'était plaqué sur le visage de Harry. Il savait parfaitement quelle était la nature – exacte – des relations entre les deux jeunes gens, et s'il laissait Harry agir à sa guise, cela ne voulait pas dire qu'il approuvait.
« Ecoute, » soupira-t-il. « Ce n'est pas mon genre de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais – »
« Mais tu vas quand même le faire… »
« Oui. Cette fois-ci, oui. Et Nymph te dirait la même chose, crois-moi. »
« Je sais. C'est pour ça que je ne lui en parle pas. Dis-moi Nev, » demanda calmement Harry. « Pourquoi ça te dérange tant que ça, le fait que j'aie cette relation bizarre avec Fred ? Parce qu'il n'y a pas de sentiments ? »
« Tu sais très bien qu'il y a des sentiments, » objecta Neville en reprenant du vin. « De son côté, du moins. Et du tien, je sais très bien que tu ressens quelque chose aussi, même si ce n'est pas de l'amour. C'est ça qui me gêne, en fait. Ce n'est pas clair, et pour tout te dire, je ne trouve pas ça très sain. »
« Qu'est-ce que tu ne trouves pas sain ? »
« Tu sais…Vous vous faites souffrir tous les deux. Toi tu le fais souffrir parce que tu n'es pas clair dans tes intentions, et que tu ne partages pas ses sentiments tout en te comportant quand même comme son petit ami. Reconnais que c'est bizarre comme attitude. Et lui te fait souffrir parce qu'il t'aime et qu'il attend quelque chose que tu ne peux pas lui donner. Tu le sais et tu culpabilises à cause de ça. »
« Je ne te savais pas aussi fin psychologue, » murmura Harry comme pour lui-même.
« Tu vois, » reprit Neville sans relever la remarque de son ami, « si encore ça n'avait été que du sexe, ou une amitié particulière, je veux dire, un truc clair…Ca ne me gênerait pas. Mais là vous allez droit dans le mur, à ce rythme. »
« Je sais…Mais que veux-tu que je fasse ? Si je devais être complètement honnête avec lui, je devrais le quitter…Seulement, je n'ai pas envie de faire ça. »
« Tu as besoin de lui. »
« Oui. »
« Tu devrais au moins lui parler. Je sais qu'il ne veut pas t'écouter, mais, même si vous devez vous disputez, je ne crois pas que tu doives laisser la situation pourrir comme ça. »
« Je sais bien… » soupira Harry. « J'essaierai de faire ça ce week-end. C'est ce que j'avais prévu de faire de toute façon. »
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Journal de Harry Potter, mercredi 21 janvier 1997 :
22h :
J'ai perdu une de mes élèves en cours particuliers de Français aujourd'hui.
Lorsque je suis arrivé à ma salle de classe, j'ai vu Ginny qui se battait avec Marietta. Quand je les ai séparées avec l'aide de Michael, Marietta m'a craché dessus en hurlant qu'elle refusait de suivre des cours avec une sale pédale comme moi. Charmant, vraiment. Enfin, cela a eu pour conséquence que Ginny s'est de nouveau jetée sur elle pour tenter de l'assommer à coups de poings. Je sais que je ne devrais pas, mais je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir de la fierté envers ma petite rouquine, ainsi qu'une profonde satisfaction. C'est mal, je sais. Mais honnêtement, je n'en ai rien à foutre.
Je trouve ça triste qu'une gamine aussi jeune que Marietta Edgecombe ait déjà autant de préjugés. Je dirais qu'elle est trop jeune pour ça, et à la fois trop âgée pour ne pas savoir réfléchir par elle-même. Je savais que ses résultats scolaires n'étaient pas bons, mais je ne pensais pas qu'elle était stupide. Enfin, avec tout ça, j'ai du annuler mon cours, envoyer les deux furies à l'infirmerie et prévenir le Directeur que Miss Edgecombe ne suivrait plus mes cours pour cause d'homophobie primaire…Journée de merde.
Et maintenant, il va falloir que je revoie les projets d'exposés. Ginny ne peut pas faire ça toute seule, sachant que cela lui demanderait trop de travail, alors je me demande si elle ne peut pas travailler avec Michael et Justin, en admettant qu'elle doive rattraper son retard par rapport aux deux autres. En plus de ça, j'ai du lui donner une retenue pour s'être battue, ce qui ne m'enchante pas vraiment. Enfin, j'aurais eu au moins la satisfaction de me venger en punissant Marietta beaucoup plus sévèrement, à cause de ses insultes sur un membre du corps enseignant…Je sais, parfois je suis mesquin. Juste un peu.
Je crois que je vais aller nager un peu. J'ai besoin de me détendre.
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Journal de Harry Potter, jeudi 22 janvier 1997 :
23h :
J'ai encore nagé ce soir. Je me rends compte que ça me calme presque autant qu'une partie de baise avec Fred. Je n'y avais jamais songé auparavant, mais peut-être que la natation me permettrait de ne pas me jeter sur une bite à chaque fois que je me sens mal. Evidemment, c'est moins agréable, mais au moins ça n'implique pas de possibilité de faire souffrir quelqu'un d'autre que moi. Neville a raison, je ne peux pas rester dans cette situation avec Fred. Peu importe ce que je ressens, je lui fais trop de mal pour continuer comme ça.
Millicent est encore venue me voir aujourd'hui après les cours. Elle était assez nerveuse, à cause de l'imminent retour de son ami Monsieur Malfoy au pensionnat. J'espère que tout s'est bien passé pour lui. C'est curieux, je ne lui adresse jamais la parole en dehors des cours, mais j'ai l'impression que plus le temps passe et plus je m'attache à lui, en quelque sorte. Je crois que je le considère comme quelqu'un à part, un peu comme Millicent. Je ne sais pas pourquoi. Elle m'a fait sentir le parfum qu'il lui a créé pour Noël. C'est très simple, mais ça sent très bon. Et surtout, ça lui va très bien, comme s'il avait deviné d'instinct quelles seraient les essences qui lui conviendraient, à elle, et pas à une autre.
Elle m'a dit qu'il en avait fait pour chacun de ses amis, et cette attention m'a confirmé ce que je pense depuis maintenant quelques temps : c'est un garçon bien, et il mérite de réussir.
Enfin, ce n'est pas encore aujourd'hui que j'ai pu parler avec Millicent de ses parents. Il va bien falloir que je le fasse un jour, mais quand ? J'ai l'impression qu'à chaque fois que je me décide à lui en parler, il y a toujours un sujet de conversation plus intéressant sur lequel discuter. Peut-être que, elle comme moi, nous retardons instinctivement le moment où il faudra avoir cette conversation. A vrai dire, cela ne m'étonnerait pas, de ma part comme de la sienne. Je ne peux pas lui reprocher, mais en ce qui me concerne, je devrais être un peu plus ferme dans mes décisions.
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Journal de Harry Potter, vendredi 23 janvier 1997 :
03h :
En réalité nous sommes déjà samedi, et au lieu d'être chez Fred tranquillement en train de regarder la télé, de dormir ou de m'envoyer en l'air, je suis dans mon appartement, à tourner en rond sans trouver le sommeil. J'espère pouvoir faire la grasse matinée, sinon j'aurai l'air frais demain soir quand j'irai le retrouver.
Ces mômes, tout de même…Je me demande à quel point ce dont souffre Miss Perks est grave pour qu'ils aient eu besoin de se mettre dans cet état. Je doute que Millicent me le dise tout à l'heure…
Il avait l'air tellement désemparé, tout à l'heure, quand je l'ai mis dans son lit…Il faut que j'arrête de penser à ça.
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Flash-back :
« Oh non, » s'était exclamé Fred, une expression furieuse faisant pâlir les taches de rousseur sur son visage. « Non, Harry, ne me dis pas que tu vas ramener cette bande de gamins crétins et imbibés jusqu'au trognon ! »
« Oh que si, » avait répliqué calmement Harry. « Tu vois bien qu'ils ne sont pas en état de rentrer par leurs propres moyens, et qu'on ne peut pas les laisser là. »
« Bien sûr que si, tu peux ! » s'était écrié le jeune homme roux. « Tu n'as qu'à les confier à la police, merde. Je te signale que tu es en week-end, tu ne peux pas lâcher ton précieux job de temps en temps ? Quand tu es avec moi, par exemple ? »
Mais Harry était resté inflexible et Fred avait du capituler. Il était parti, en grommelant des malédictions à l'encontre des gosses de riches trop gâtés qui ne savaient pas se débrouiller tout seuls et qui lui gâchaient ses soirées, et Harry s'était retrouvé seul dans le pub, aux prises avec un barman très énervé qui voulait fermer son établissement. A présent, le jeune professeur de littérature, avec l'aide de deux serveurs, ramenait péniblement ses étudiants jusqu'à sa voiture.
Il grimaça. L'antique automobile, bien que relativement spacieuse, n'était pas assez grande pour contenir les six adolescents. Il jeta un coup d'œil à la jeune Luna Lovegood, qui dormait comme une bienheureuse dans les bras de l'un des serveurs et qui s'agrippait à la veste du jeune homme comme à une bouée de sauvetage. Harry soupira. Peut-être qu'en la glissant dans le coffre…C'était la plus petite des six, si elle ne passait pas, il devrait demander l'aide de la police pour les ramener.
Quelques minutes plus tard, Draco Malfoy ouvrit un œil hagard en entendant Sally-Ann gémir douloureusement, et sursauta lorsqu'il se rendit compte qu'il était assis sur le siège passager d'une voiture qui ne lui était pas inconnue. Il tourna prudemment la tête, et poussa un grognement indistinct lorsqu'il reconnut le profil de son professeur de littérature, qui conduisait sans détourner son regard de la route.
« Potter… » murmura péniblement Draco.
« Moi-même, Monsieur Malfoy, » répondit Harry d'un ton enjoué. « Si vous avez encore envie de vomir, je ne saurais trop vous conseiller d'ouvrir la fenêtre, s'il vous plait. »
« Non…merci, je – ça va aller, je crois… » articula le garçon blond, avant de refermer les yeux et de sombrer de nouveau dans le sommeil.
Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, la voiture s'était arrêtée, et Draco se rendit compte qu'elle était garée sur le parking du château. Le professeur Potter avait ouvert la porte de son côté afin de laisser l'air froid de la nuit pénétrer à l'intérieur du véhicule. Draco lui en fut bizarrement reconnaissant, tandis que son esprit s'éclaircissait un peu sous l'effet du froid. Il entendit plus qu'il ne vit Blaise sortir de la voiture, d'un pas rendu chancelant par l'alcool et la fatigue, suivi de Millicent, qui vacillait sur ses jambes.
« Draco, voulez-vous m'aider à faire sortir vos amis de ma voiture, s'il vous plait ? »
La voix de Harry le ramena difficilement à la réalité. Comment pouvait-il l'aider, alors que Sally-Ann, Luna et Terry dormaient à poings fermés ? Avisant Potter, qui avait réussi à installer Luna sur son dos, il soupira. Bien sûr.
« Je – je vais porter Sally, » bredouilla-t-il. « Blaise ? Blaise ! » appela-t-il. « Occupe-toi de Terry, OK ? »
Il ne sut pas très bien comment il avait fait pour arriver jusqu'à sa chambre sans faire tomber son précieux fardeau, et n'avait pas osé pendant toute la durée du trajet regarder derrière lui pour s'assurer que Blaise et Millicent s'en sortaient avec Terry. Mais à présent, il était dans sa chambre, et il observait, dans un brouillard semi-comateux, son professeur qui était en train de recouvrir les filles à l'aide d'épaisses et moelleuses couvertures qu'il avait trouvées dans une armoire. A côté de lui, Blaise avait réussi il ne savait trop comment à retirer ses chaussures et celles de Terry, et les deux garçons ronflaient doucement dans son lit.
Un vertige le prit, et il dut s'asseoir sur le rebord du matelas pour ne pas tomber au sol.
« Professeur, » chuchota-t-il. « Je crois que je ne me sens pas très bien… »
Harry jeta un dernier regard à Millicent, pelotonnée dans le grand canapé, avant de se diriger d'un air inquiet vers le garçon blond. Draco tremblait de tous ses membres et Harry se demanda s'il n'allait pas faire un coma éthylique – ou une crise de nerfs, vue l'expression paniquée de son visage. Il s'approcha de son élève et posa doucement une main fraîche sur son front. Le garçon était brûlant, il avait sans doute attrapé froid.
« Je vais vous chercher un verre d'eau avec de l'aspirine, » le prévint-il avant de s'éloigner.
Mais Draco le retint par la manche et leva vers lui un regard désespéré.
« Annie est très malade, vous savez, » murmura-t-il.
« Annie ? » l'interrogea doucement Harry, un peu étonné. « Qui est Annie ? »
« C'est – c'est Sally-Ann. Y'a que moi qui l'appelle comme ça. Professeur, je ne veux pas qu'elle meure… »
Il disait cela d'une voix tremblante, tout en refusant de lâcher le pull du jeune homme brun. Harry le considéra un instant, perplexe. Il avait l'air complètement désemparé, et s'accrochait à lui comme s'il avait peur que Harry l'abandonne. Alors Harry s'assit à côté de lui, et maladroitement, passa son bras autour des épaules du garçon.
« Ne vous inquiétez pas, Draco, » dit-il d'une voix apaisante. « Votre amie ne va pas mourir. Vous êtes juste en train de paniquer parce que vous avez trop bu. Vous devriez dormir… »
Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'y avait pas une part de vérité dans ce que disait son élève. Il ne connaissait pas bien Draco, et encore moins ses autres amis, mais Harry savait que Millicent n'était pas du genre à boire de l'alcool jusqu'à être si ivre qu'elle ne pouvait plus marcher. Du moins, si elle n'avait pas une très bonne raison. Se pouvait-il que Sally-Ann Perks eût réellement de graves problèmes de santé ? Une partie de lui-même mourrait d'envie de demander à Draco Malfoy de quoi il retournait, mais il savait que lui poser la question alors que le jeune homme était saoul, et en outre, sans l'accord de la principale intéressée, eût été une très grave entorse faite à sa déontologie. Il ne pouvait pas abuser ainsi de la confiance de ses étudiants pour leur soutirer des informations, si importantes fussent-elles.
Aussi préféra-t-il ne rien répondre quand Draco se serra contre lui en chuchotant douloureusement :
« Professeur, j'ai peur. »
A la place, il le repoussa gentiment, et après lui avoir retiré ses chaussures tant bien que mal, il entreprit de le faire glisser sur le lit, avant de rajouter quelques couvertures dans le cas où l'un des deux autres garçons eût pris toute la couette pendant la nuit. Il s'absenta quelques instants le temps de se laver les mains – il ne voulait vraiment pas savoir quelle était la substance qui recouvrait les chaussures du jeune homme blond – et de laisser un mot sur le miroir de la salle de bain. Puis il retourna vers le lit, d'où Draco l'appelait faiblement. Le garçon parlait si doucement qu'il dut se pencher pour bien l'entendre.
« Je suis désolé, » balbutiait Draco. « Je crois bien qu'on vous a gâché votre soirée avec votre copain… »
Harry eut un petit sourire.
« Ne racontez pas n'importe quoi, » dit-il. « Vous feriez mieux de dormir, » ajouta-t-il tout en replaçant les couvertures qui s'étaient un peu décalées.
« Professeur ? »
« Monsieur Malfoy ? »
« Vous savez, en fait, je crois que je vous aime bien, » marmonna Draco, qui commençait à s'endormir. « Vous êtes beau, et cool aussi. J'aimerais bien avoir un copain comme vous…Et Milli, vous savez, elle vous adore… »
Harry ne répondit pas, bizarrement ému par la sincérité – éthylique, certes – des propos de son étudiant. Il l'observa un court instant, son visage penché au dessus de celui, endormi, de l'adolescent. Pauvre petit garçon triste, songea-t-il. Il sursauta légèrement lorsque la voix, très affaiblie, de Draco, s'éleva de nouveau.
« Tu sens bon, » gémit le garçon. « Tu sens…le soleil… »
Harry se redressa lentement, et laissa échapper un soupir imperceptible.
« Bonne nuit, Monsieur Malfoy, » murmura-t-il, avant de s'éloigner du lit. « Heureusement pour vous, vous ne vous souviendrez plus de rien demain matin. »
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Journal de Harry Potter, dimanche 25 janvier 1997 :
23h :
Comme je m'y attendais, Millicent n'a rien voulu me dire samedi après-midi quand elle est venue me voir dans mon bureau. Je ne lui ai rien demandé, cela dit. Je savais qu'elle ne parlerait pas. Alors je me suis contenté de la réprimander un peu, mais elle semblait déjà tellement honteuse que je n'ai pas eu le cœur d'être trop sévère. Simplement, j'espère qu'elle et ses amis ne feront pas une habitude de la beuverie d'hier soir. Même si Miss Perks est malade, en fait, surtout si elle est malade – bien que je n'aie pas la moindre idée de ce que pourrait être sa maladie – il y a d'autres moyens de faire face.
Et comme je m'y attendais, je me suis disputé avec Fred. A propos de vendredi soir, et à propos de l'appartement. Je savais que ça ne se passerait pas très bien, mais là, ça s'apparentait plus à un dialogue de sourds qu'à une dispute. Etrangement, ce n'est pas tant le fait que je refuse de m'installer avec lui tout de suite, sous prétexte que je ne suis pas aussi amoureux de lui que lui ne l'est de moi, qui l'a mis le plus en colère. C'est plutôt qu'il n'accepte pas de reconnaître que j'ai raison quand je lui dis qu'il a peur de vivre seul. Il l'a très mal pris, et du coup il a dévié sur mon boulot et sur l'incident d'avant-hier.
Ce qui n'avait bien entendu rien à voir, mais il a soutenu que mon boulot, et mes élèves, comptaient plus pour moi que lui. Quelque part, je comprends sa réaction, il a du être très frustré de devoir rentrer chez lui tout seul vendredi. Mais de là à dire que je passe mon temps à parler de Draco Malfoy et de Millicent, je trouve qu'il exagère. Après tout, c'est normal que je m'inquiète pour mes élèves, quelque part j'en suis responsable. Pas lorsque tu es en congés, m'a-t-il rétorqué. Bon, sur ce coup-là, il a marqué un point, mais honnêtement que pouvais-je faire d'autre ? Je n'allais pas les laisser là…Ca nous a tellement énervés qu'il a préféré dormir sur le canapé du salon hier soir.
Bref, finalement, on a fini par se réconcilier, et je ne suis rentré à Hogwarts que ce soir, il y a à peine deux heures, après avoir passé l'après-midi à faire l'amour avec lui. Il m'a dit tout à l'heure qu'il comprenait que je ne me sente pas prêt pour emménager avec lui, et qu'il attendrait que notre relation évolue dans un sens, ou dans l'autre, avant qu'on prenne une décision. Je suis heureux qu'il respecte mon choix, mais avec tout ça, il ne m'a pas touché un mot de sa peur de vivre seul, et n'a pas retiré les reproches qu'il m'a fait à propos de mon travail. Pour cela, je crois que je lui en veux encore un peu.
Malgré tout, je sais bien qu'il n'est pas parfait, et que je ne peux pas lui demander l'impossible. C'est un garçon bien, pas un surhomme.
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Dans le prochain chapitre, Draco commence à se rendre compte de certains trucs…Et à trouver Harry…enfin bref…Donc, comme je disais au début du chapitre, je n'ai pas encore répondu à toutes les reviews puisque je poste avec un jour d'avance. Ce sera fait d'ici demain normalement, et je vous invite, pour ceux qui m'ont laissé une review non signée, à aller voir sur mon blog pour les réponses : www. 20six. fr/ Myschka. Vous y trouverez des infos sur les avancées de mes fics, des bonus, et tout un tas d'autres trucs.
En attendant, comme d'habitude…Des remarques ? Des questions ? Une déclaration enflammée, un message à faire passer ou une menace de mort à formuler ? Une seule solution : le petit bouton en bas à gauche. Je vous aime !
