Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze : Hello ! Dans ce chapitre, Draco se prend beaucoup la tête et ses petits neurones ont bien du mal à supporter le choc Bonne lecture !

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RAR :

Les RARs pour les reviews anonymes se trouvent sur mon blog : www. 20six. fr/ Myschka

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Draco Malfoy, lundi 26 janvier 1997 :

23h :

Suis crevé.

Malgré tout, la natation m'a remis le cerveau en place. Je crois que me défouler physiquement m'aide à oublier la maladie de Sally. Enfin, oublier, c'est vite dit, mais la fatigue physique m'empêche de trop réfléchir. Je dormirai bien ce soir, je pense, même si je ne peux pas cesser de retourner dans ma tête ce qui s'est passé vendredi.

Sally nous a dit ce midi qu'elle allait recommencer à composer. Quand je lui avais demandé il y a longtemps pourquoi elle n'essayait pas de se lancer dans la musique, elle avait ri, et m'avait répondu qu'elle ne tenait pas à crever de faim. Je crois que l'annonce de sa maladie a changé beaucoup de choses, en bien comme en mal. En bien, parce que maintenant, on dirait qu'elle veut tenter sa chance, et qu'elle s'est décidée à faire ce qui lui plaisait. En mal, parce que j'ai l'impression qu'elle pense qu'elle n'a plus rien à perdre.

Par exemple j'ai remarqué que ces derniers temps elle fumait beaucoup plus qu'avant. Bon, elle fumait déjà comme un sapeur avant…mais là, ça devient pire que tout. Milli m'a dit qu'elle fumait même aux chiottes. Si ça continue, elle va se faire griller par un prof pour fumer ailleurs que dans le parc ou la salle fumeurs, mais j'ai l'impression qu'elle s'en fout complètement. Je ne lui dirai rien, je sais déjà ce qu'elle me répondrait si je m'avisais de dire quoi que ce soit. Probablement un truc du genre « oh, tu sais, ça ou autre chose, je crèverai bien avant toi ». Et j'ai pas envie d'entendre ce genre de conneries, alors je ne dis rien. Puis, quelque part, je crois bien que si j'étais dans sa situation, je ferais exactement pareil.

Y'a pas qu'à elle que je pense, aussi. Je suis presque sûr que je me suis réveillé vendredi, avant que Potter ne nous ramène à ma chambre, mais je n'arrive pas à me rappeler ce qui s'est passé. Il n'en a rien dit à Milli, en tout cas. Ca fait chier, j'espère que je ne me suis pas rendu ridicule. J'ai pas envie d'avoir la honte devant lui. Encore que je ne pense pas que ce soit le genre de mec à se moquer, seulement je n'ai pas envie qu'il croie que je ne suis qu'un gamin stupide.

Hum. OK, je suis idiot. De toute façon, qu'est-ce que j'en ai à foutre de son opinion, hein ? Et puis je sais bien ce qu'il pense de moi, alors…Alors, je vois pas pourquoi je me prends la tête. Milli m'a dit qu'il m'aimait bien, mais je crois plutôt qu'elle m'a dit ça pour me faire plaisir. Après tout, je l'ai tellement fait chier en début d'année, pourquoi est-ce qu'il prendrait la peine de m'apprécier ?

Je sais pas pourquoi, mais ça me déprime un peu, de penser ça.

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Journal de Draco Malfoy, mardi 27 janvier 1997 :

22h :

Oh non. Ca craint.

Je me souviens maintenant. Ca m'est revenu ce matin, en plein cours, il a eu cette expression soucieuse en me regardant, que je n'avais jamais vue avant. Ou plutôt, avant vendredi. C'est là que je me suis souvenu de ce que je lui ai dit cette nuit-là, à propos de Sally, du fait qu'elle était malade et que j'avais peur de la perdre. C'est sans doute pour ça qu'il n'a rien dit à Milli quand elle est venue le voir et sans doute pour ça aussi qu'il ne nous a donné qu'une heure de colle. Encore que, des fois j'ai l'impression que même s'il n'avait rien su, il aurait agi de la même manière…

Il a fallu que je dise à Sally que j'avais fait une boulette, avec ma grande gueule d'ivrogne. Elle l'a plutôt bien pris, heureusement. Elle a juste soupiré en disant que ça serait arrivé un jour ou l'autre de toute façon. Et puis elle a dit qu'elle allait parler à Potter jeudi pour lui expliquer, parce que maintenant, il doit s'inquiéter à mort. Et comme évidemment, il ne demandera rien, parce qu'il ne veut pas être indiscret – Milli m'avait raconté à quel point il s'était senti mal quand il avait parlé avec elle pour la première fois de son homosexualité – si on ne lui explique rien, il va flipper tout seul dans son coin. Milli lui a proposé d'aller parler à Potter à sa place, mais Sally a refusé, en disant que c'était à elle de le faire. De toute façon, il va falloir qu'elle informe le Directeur aussi, vu qu'elle va devoir s'absenter de temps en temps pour ses examens ou ses traitements à l'hôpital.

Bref, j'aurais mieux fait de me taire et de faire tranquillement mon coma éthylique. Parce que le pire, c'est que je n'ai pas raconté que ça.

Eh merde, en plus de m'être rendu ridicule à pleurer dans ses bras à cause de la maladie de Sally…putain, on aurait dit un gosse mort de trouille – c'est ce que je suis, d'accord, mais merde, il avait vraiment besoin d'être au courant ? – j'ai du lui paraître pathétique. Bref. En plus d'avoir fait ça, il a fallu que je me couvre de honte – encore plus – en lui disant que je l'aimais bien et que je le trouvais beau. Je suis trop con, je suis trop con, je suis trop con. Pourquoi j'ai dit ça ? Il doit me détester, maintenant. Me trouver pitoyable. Bordel, mais qu'est-ce qui m'a pris de lui dire un truc pareil ? Je crois que j'ai atteint des sommets de ridicule, là…Et pour couronner le tout, comme si je ne m'étais pas suffisamment enfoncé, je lui ai dit qu'il sentait bon.

Merde. J'oserai plus jamais le regarder en face.

(Et je crois que le pire de tout, c'est que je ne me souviens même plus de l'odeur qu'il a)

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Journal de Draco Malfoy, mercredi 28 janvier 1997 :

01h :

En fait, c'est déjà demain, et je crois bien que je n'arriverai pas à dormir de la nuit. J'ai eu la peur de ma vie ce soir.

J'espère qu'il va bien. Madame Pomfrey m'a viré de son infirmerie, alors je ne sais pas comment ça va. Je veux dire, je sais qu'il va s'en sortir, et puis la vieille Poppy est un bon médecin, mais, merde, il m'a foutu une de ces trouilles…

Flash-back :

Draco soupira lourdement tout en fixant les flammes qui crépitaient dans l'âtre de la majestueuse cheminée en pierre qui décorait le mur de sa chambre. La journée s'était somme toute relativement bien déroulée, et il se remémora les félicitations que les professeurs Snape et Longbottom lui avaient adressées lors du cours particulier de ce soir.

Même l'heure de retenue avec le professeur Potter avait plus tenu de la partie de plaisir que de la contrainte. Harry leur avait simplement demandé de déblayer quelques allées du parc un peu trop enneigées, et cela s'était terminé en bataille de boules de neige, à laquelle leur professeur n'avait bien sûr pas participé, mais qu'il avait regardé avec une lueur à la fois bienveillante et amusée dans les yeux. Les six adolescents avaient compris que la punition n'était en réalité qu'un prétexte pour leur faire prendre l'air, et se sentir un peu utiles, et ils en avaient conçu une profonde gratitude à l'égard de leur enseignant.

Mais à présent Draco ne parvenait pas à trouver le sommeil, et s'ennuyait ferme dans sa chambre. Il avait décliné la proposition de Michael de le rejoindre ce soir, il ne savait pas très bien pourquoi. Le garçon brun lui plaisait toujours autant, mais Draco, étrangement, n'avait pas envie de le toucher depuis quelques jours. Il pensait que c'était à cause des récents événements et ne s'en inquiétait pas outre-mesure. Au contraire, il s'émerveillait presque de constater que ses sentiments pour ses amis et le souci qu'il se faisait pour eux allait jusqu'à influencer sa libido autrefois incontrôlable. Pour lui, c'était la preuve de son évolution mentale, et surtout la preuve qu'il faisait désormais passer le bien-être des gens qu'il aimait avant sa petite personne.

Il ne regrettait donc pas d'avoir éconduit Michael Corner, mais malgré tout, il ne pouvait se départir de ce sentiment d'ennui qui l'oppressait. Il ressentait un besoin irrépressible de s'enfuir de cette chambre trop grande pour lui, dont les murs pourtant lui semblaient se rapprocher de plus en plus au fil des minutes qui s'écoulaient lentement. Il se leva soudain, si brusquement qu'il en fit tomber son fauteuil, arrachant un craquement sinistre au plancher. Potter devait se trouver à la piscine ce soir, comme tous les mercredi. Peut-être son professeur accepterait-il de le laisser nager un peu ? Au fond de lui, Draco savait que ce n'était qu'un prétexte oiseux, et qu'en réalité, il avait simplement envie de l'observer sans se faire voir, comme la dernière fois qu'il l'avait surpris. Il ignorait pourquoi, mais regarder ainsi l'eau bleue de la piscine se refléter sur la silhouette mince de Harry l'apaisait étrangement.

Lorsqu'il tira, le plus lentement possible, la lourde porte vitrée aux montants de fer qui menait à la piscine, Draco poussa un léger soupir de soulagement. Sur les gradins, du côté droit du bassin, étaient entassés les vêtements de Harry, et le jeune homme brun nageait sous l'eau. Draco observa un instant, fasciné, la grâce irréelle que donnait l'eau à ses mouvements. Il eut un petit sourire. Son jeune enseignant était nu, encore une fois, et la lumière des lampes qui éclairaient le bassin projetaient des reflets bleutés sur son dos et ses fesses, tandis que ses cheveux rendus encore plus noirs par l'humidité flottaient sur ses épaules, lui donnant un aspect presque féerique.

Le garçon blond soupira une nouvelle fois, un peu plus fort, tout en se moquant de lui-même. C'était ridicule, mais le fait de savoir qu'il était le seul à connaître cette habitude de Harry lui donnait l'impression qu'il partageait quelque chose de sacré avec lui. Comme un petit secret intime connu d'eux seuls…même si bien entendu, Harry ignorait tout de sa présence ici. Mais curieusement, Draco n'avait pas le sentiment d'être un voyeur. Il ne voulait pas violer l'intimité de son professeur, simplement profiter de l'atmosphère sereine des lieux, et de sa présence. D'ailleurs il ne savait pas vraiment si c'était l'endroit ou Harry qui lui faisait cet effet.

A présent le jeune homme brun reposait au fond de la piscine, le corps replié en position fœtale. Draco l'avait déjà vu faire, et il s'était demandé pourquoi son professeur ressentait le besoin de se laisser immerger de la sorte. Millicent lui avait dit un jour que Harry était orphelin, sans doute était-ce pour cette raison. L'héritier des Malfoy fronça les sourcils. Quelque chose clochait. Il n'aurait su dire quoi, mais quelque chose clochait vraiment.

Un regard vers l'horloge électronique accrochée au mur lui fit pousser une exclamation étouffée, et il se précipita vers le bord du bassin. Ce qui clochait, c'était que cela faisait près de deux minutes que Potter n'avait pas refait surface pour respirer ! Draco ne réfléchit pas et plongea, sans prendre le temps d'enlever ne fût-ce que ses chaussures. Alors qu'il remontait le corps inerte de Harry vers la surface, il se félicita d'avoir suivi les cours de secourisme du club de natation l'année dernière. Mais en cet instant, il eût largement préféré de jamais avoir eu l'occasion de les mettre en pratique.

La panique le faisait suffoquer et il eut toutes les peines du monde à le hisser en-dehors de la piscine, mais finit par y parvenir au prix de nombreux efforts. Et lorsqu'il eut enfin réussi, il ne réfléchit pas une seconde de plus et s'empressa de faire du bouche-à-bouche à son enseignant, essayant de toutes ses forces de lui faire sortir l'eau des poumons. Heureusement, il avait réagi rapidement, et Harry, au bout de quelques secondes, recracha faiblement une petite quantité de liquide. Draco craignit un instant de n'avoir pas pu faire s'évacuer toute l'eau, mais le jeune homme brun respirait normalement à présent, bien que son souffle fût un peu faible, et entrecoupé de quintes de toux.

Draco avait pris Harry dans ses bras et lui soutenait la tête pour l'aider à respirer, mais il s'aperçut bien vite que le jeune homme brun s'était de nouveau évanoui. Un peu désemparé, il hésita sur ce qu'il devait faire. Il ne se sentait pas capable de le transporter à l'infirmerie, mais en même temps, il craignait de le laisser seul pendant qu'il serait allé chercher Madame Pomfrey. Alors, pendant un long moment, il se contenta de le regarder. De détailler les traits harmonieux de son visage. De découvrir avec étonnement la fine cicatrice en forme d'éclair qui lui barrait le front et qui était habituellement cachée par ses cheveux noirs. De suivre la ligne de son nez droit, et la courbe douce de ses lèvres rendues pâles par la lumière froide qui éclairait l'endroit. De rougir furieusement en découvrant son corps nu pour la première fois d'aussi près, et en réalisant sa beauté presque douloureuse.

Puis, après seulement, il se décida à le reposer précautionneusement sur le sol carrelé, à lui enfiler tant bien que mal son boxer et à l'envelopper dans sa serviette. Et enfin, à quitter la pièce immense, pour se précipiter à l'infirmerie et réveiller le médecin scolaire.

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Journal de Draco Malfoy, jeudi 29 janvier 1997 :

23h :

Potter n'a pas fait cours aujourd'hui, Madame Pomfrey a refusé de le laisser sortir de l'infirmerie.

Alors on est allés le voir, avec les copains, parce que Milli était en panique et voulait absolument savoir comment il allait. Je dois avouer que moi aussi, j'étais dans le même état qu'elle. J'ai pas pu dormir de la nuit, à force de me faire un sang d'encre, pour rien du tout d'ailleurs. Quand on est arrivés, il dormait tranquillement, et Pomfrey nous a dit qu'il allait bien, mais qu'on ne pouvait pas tous rester ici en même temps trop longtemps. Donc, je ne suis resté que quelques minutes, parce que Milli voulait lui parler quand il se réveillerait, et que Sally avait décidé de lui dire pour sa maladie, en même temps.

Mais je crois que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Ca me fait peur, parce que j'ai l'impression que quelque chose a changé dans mon regard sur lui, et je ne suis pas certain de comprendre ce que ça signifie. J'ai eu du mal à quitter l'infirmerie, et Terry a du me prendre par le bras pour que je me lève de ma chaise. C'est là que je me suis rendu compte que quelque chose n'allait pas. Il y avait ce poids qui pesait sur ma poitrine et qui ne voulait pas partir. Je crois qu'il y est encore maintenant. Il y avait cette sensation bizarre au creux de mon estomac, qui ne veut pas partir non plus. Ou plutôt, elle revient dès que je pense à lui, et je ne sais pas pourquoi.

Il y a quelque chose qui a changé. Il y a quelque chose qui s'est passé tout à l'heure dans l'infirmerie.

Alors que j'étais en train de regarder son visage endormi, sans être capable de faire quoi que ce soit d'autre, j'ai pu sentir son odeur. A ce moment-là je me suis rappelé cette phrase tellement humiliante que je lui avais dite ce soir où j'étais ivre et que je me sentais si mal. Je ne m'étais pas trompé cette fois-là. Il sent vraiment le soleil. J'aimerais pouvoir capturer son odeur dans un flacon, si je pouvais. J'aimerais encore pouvoir respirer son parfum.

Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi.

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Journal de Draco Malfoy, vendredi 30 janvier 1997 :

18h :

Aujourd'hui, il s'est passé un truc incroyable. La rumeur a fait le tour du lycée en même pas deux heures.

Ce midi, Ernie MacMillian est venu voir Potter dans son bureau et lui a dit qu'il était amoureux de lui. Evidemment, à part Ernie et Potter, personne ne sait exactement ce qui s'est passé dans cette pièce, mais tout le monde sait qu'Ernie en est ressorti l'air très abattu, bien que résigné. C'est un pote de Justin Finch-Fletchey, donc, il lui a raconté ce qui s'était passé. Malheureusement pour lui, Zacharias Smith a entendu leur conversation, et ce connard n'a pas pu s'empêcher de le baver à tout le monde. Résultat, toute l'école est au courant que Ernie est pédé, qu'il est amoureux de Potter et qu'il s'est fait jeter. Super.

Bon, évidemment, je ne m'attendais pas à ce que Potter lui réponde favorablement. Mais n'empêche, c'est un peu triste pour lui, et surtout, maintenant, il va s'en prendre plein la gueule par tout le monde. D'ailleurs, ça a déjà commencé. Les chuchotements sur son passage, les ricanements mesquins, même quelques crétins qui ont commencé à balancer des insultes. C'est nul. Le pire, c'est que savais que ça allait se passer comme ça. C'est pour ça que j'avais eu peur pour Milli en début d'année, et que je continue à avoir la trouille, pour elle comme pour moi ou Sally. Je ne sais pas ce qui m'énerve le plus dans tout ça, le fait que Smith ait tout raconté sans se soucier de la vie privée d'Ernie, ou bien la réaction des autres.

Oh bien sûr, pas tous les autres, y'a pas que des débiles dans cette école non plus, mais suffisamment pour lui pourrir la vie jusqu'à la fin de l'année. Bizarre d'ailleurs, que les réactions soient aussi violentes envers Ernie, alors que pour Potter, personne ou presque n'a osé rien dire. Bon, moi je sais, grâce à Milli, qu'il a reçu des lettres d'insultes, mais à part ça personne n'a rien osé lui dire en face. Sauf Marietta Edgecombe, Michael m'a dit qu'elle avait arrêté les cours de Français avec lui parce qu'elle avait refusé de se trouver dans la même pièce que lui. Conasse. Conasse. Conasse. Putain, rien que d'y penser ça m'énerve !

Bref. Je me demande si je ne vais pas aller parler à Ernie, un de ces quatre, histoire qu'il ne se sente pas tout seul. Bon, faudra d'abord que j'en parle à Michael, parce que je ne sais pas encore très bien ce qui s'est passé entre eux, s'ils sont sortis ensemble, ou quoi. Et puis, même, tiens, qu'est-ce que j'en ai foutre en fait ? Je vois pas pourquoi Corner aurait son mot à dire dans l'histoire…Moi j'ai rien contre Ernie, finalement, il ne m'a jamais rien fait ce type. Et puis, il est pote avec Finch-Fletchey, qui est un mec bien, et qui est copain avec Ginny. Bon, Ginny est copine avec Granger, donc, ça ne veut rien dire…Mais quelque part, le seul défaut de Granger, en-dehors d'être une insupportable Je Sais Tout, c'est d'être la meuf de Ronald Weasley.

Ouais. Je crois que je vais aller montrer mon soutien à MacMillian, ça lui évitera peut-être de trop se faire emmerder, qui sait.

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« Ouais, » soupira Michael. « Pauvre vieux, il s'en prend plein la gueule depuis hier. Pas de bol. »

« Alors, ça te dérange pas que j'aille lui parler ? » demanda Draco, tout en jouant avec les mèches de cheveux brun qui s'emmêlaient sur le front de son ami.

Michael eut un petit rire et lui mordilla l'épaule, arrachant une faible protestation à Draco.

« Pourquoi ça me dérangerait ? Ernie et moi on a jamais été vraiment ensemble…Toi et moi non plus, d'ailleurs. On s'amuse juste… »

« C'est vrai, » concéda Draco. « Mais j'ai pas particulièrement envie de baiser avec Ernie, je te signale. C'est juste…ça me fait de la peine de le voir comme ça, tout seul dans son coin comme un paria. Personne ne lui parle, à part Justin, je trouve ça dégueulasse. »

« Je ne te savais pas si altruiste, » railla Michael.

Draco ne releva pas. A la place, il préféra plutôt demander :

« Tu couches encore avec Ernie ? »

« Non, » s'exclama en riant le jeune homme brun. « Pas que ça me déplaisait ou quoi que ce soit, mais Ernie n'est pas vraiment mon type. Trop gentil. Et puis, ça fait un moment que je sais qu'il est amoureux. »

« Tu veux dire, de Potter ? » s'étonna Draco.

« Yup. Je crois bien qu'il a le béguin pour lui depuis le début de l'année. »

« Ah, ouais, quand même… » murmura le garçon blond pour lui-même.

« C'est vrai que Potter est quand même une putain de bombe sexuelle, » soupira Michael d'un air rêveur. « Mais je l'ai vu plusieurs fois à Hogsmeade avec un des frères Weasley, Fred, je crois. J'ai posé la question à Ginny, elle a juste dit qu'il couchait avec un de ses frères. »

« Depuis quand tu parles avec la copine de Blaise ? » demanda Draco, un peu soupçonneux.

Michael ne lui avait pas dit qu'il était bi, mais après tout, Ginny Weasley était le genre de fille à susciter l'envie de beaucoup de garçons. Draco se fit la réflexion que Blaise n'apprécierait peut-être pas qu'un mec aussi beau s'approche de sa petite amie si souvent.

« Jaloux ? » demanda Michael, un sourire ironique flottant sur ses lèvres pleines.

Draco ne répondit rien. Jaloux ? Oui, peut-être un peu. Mais pas à propos de Michael. Plutôt à propos de Potter. Et quelque part, il se sentait assez déçu d'apprendre que son professeur avait un petit ami. En fait, il ne savait pas s'il était déçu à cause du fait que ce soit Fred Weasley – du moins, il n'avait plus guère de doutes à ce sujet – ou simplement à cause du fait qu'il avait quelqu'un dans sa vie. Encore que, Michael avait dit coucher, pas sortir. En fait, il se demandait pourquoi cela le contrariait autant. Après tout, Potter pouvait bien s'envoyer en l'air avec qui il voulait…Non ?

Draco secoua la tête, une expression mitigée sur le visage. Il décida de cesser d'y penser lorsque Michael entreprit d'explorer son torse avec application, et répondit avec enthousiasme à ses caresses.

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Journal de Draco Malfoy, dimanche 1er février 1997 :

22h :

Blaise a encore fait des merveilles au match de foot aujourd'hui. Je crois bien que je n'ai jamais vu Ginny Weasley aussi enthousiaste, c'était marrant. Dommage qu'on ait perdu, mais avec Ronald comme gardien remplaçant – Roger Davies s'était blessé au poignet – fallait pas s'attendre à des miracles…Enfin, c'était quand même un beau match.

Après, comme tous les dimanches, je me suis fait chier pendant l'entraînement de rugby, mais plutôt que de rejoindre Michael, j'ai préféré aller boire un verre à Hogsmeade avec les potes. Au passage on a embarqué Ginny, Ernie et Justin. J'ai proposé à Michael de venir avec nous, mais il a refusé. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être qu'il a peur que, s'il vient avec nous, les autres comprennent que c'est avec lui que je fais des trucs. Bizarre, je pensais qu'il assumait plutôt bien son homosexualité. J'ai l'impression que c'est pas vraiment le cas, finalement. Ou alors, c'est peut-être qu'il n'a pas envie de se retrouver au même endroit que Ernie, mais ça m'étonnerait, après ce qu'il m'a dit hier.

Bref. Je crois que Justin et Ernie ont été assez surpris qu'on les invite à venir avec nous. C'est vrai qu'on ne doit pas avoir l'air super sociables tous les six…Mais Ernie a eu l'air content d'être là. Sûrement qu'il ne devait pas s'attendre à ce que quelqu'un fasse preuve de sympathie envers lui après ce qui s'est passé vendredi. Même ceux qui n'ont rien dit à propos de son homosexualité n'ont pas osé prendre sa défense, alors j'imagine que ça a du lui faire bizarre. En même temps je trouve qu'il a eu bien du courage de ne pas démentir les rumeurs. Pas que je pense que ça aurait servi à grand chose, mais bon. Quand Hannah Abbot lui a demandé en gloussant si c'était bien vrai tout ce qu'on racontait, il a simplement haussé les épaules et il a répondu que « Oui, en quoi ça te pose un problème, Abbot ? ». Personnellement je ne sais pas si j'aurais eu le cran de faire ça.

Enfin, c'était bien sympa cette petite sortie. On a loupé le dîner à l'internat, donc on s'est faits engueuler en rentrant, mais c'était chouette. De toute façon, comme a dit Blaise à Ernie, quand on a une peine de cœur, il vaut mieux rester avec ses potes et s'amuser pour ne plus y penser. Evidemment, on ne lui a pas dit qu'il n'était pas tout seul à être gay, mais je pense qu'il a compris le message. S'il a besoin, il peut venir nous voir.

Ceci dit, à la façon dont il me regardait, je me demande si Michael ne lui a pas dit quelque chose à propos de moi…

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Dans le prochain chapitre, le point de vue de Harry, qui prend de plus en plus conscience que sa relation avec Fred se barre en sucette…

En attendant la semaine prochaine, je vous invite à visiter régulièrement mon blog www. 20six. fr/ Myschka. Vous y serez informés de mes avancées dans mes fics, et vous y trouverez des bonus et des tas d'autres trucs. (laissez des commentaires, ça me ferait plaisir)

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