Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

o0O0o

Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze :Hello ! Dans ce chapitre, le point de vue de Harry sur ce qui s'est passé à la piscine, sa relation avec Fred qui s'embourbe et des questions à propos de Draco…

o0O0o

RAR :Comme d'habitude, j'ai répondu aux reviews anonymes (même celles avec mail) sur mon blog www. 20six. fr/ Myschka

o0O0o

Cher journal (chronique d'une dernière année)

o0O0o

Journal de Harry Potter, lundi 26 janvier 1997 :

22h :

Je crois que Fred a raison, enfin, peut-être.

Oui, peut-être que je m'implique trop dans la vie de mes étudiants. Je pense honnêtement que ma réaction de vendredi a été la bonne, mais…D'un autre côté, je me rends compte qu'avec le temps, je considère certains d'entre eux de moins en moins comme des élèves. Leurs problèmes me touchent bien plus qu'ils ne le devraient. Evidemment, je ne dis pas que je ferais mieux de ne les considérer que comme des noms sur une liste, bien au contraire.

Mais malgré tout, je ne sais pas si les traiter en amis soit leur rendre service.

Je ne sais pas pourquoi, mais je repense encore à ce qui s'est passé vendredi soir. Je ne devrais pas, objectivement, me faire encore du souci pour ça. En tant que professeur, j'ai considéré que c'était ma responsabilité de les ramener à l'école et de les punir, et je crois avoir eu raison. Mais si je les avais réellement vus comme des élèves, j'aurais signalé leur comportement au Directeur, j'aurais prévenu leurs parents, voire je les aurais orientés vers un psychologue scolaire.

Je n'ai rien fait de tout cela, à la place, j'ai cherché à les protéger. Est-ce que j'ai bien fait ? Je crois que j'aurais été incapable de faire les choses autrement. Pourtant, en faisant cela j'ai la conscience aiguë de ne pas m'être comporté comme l'exigeait ma fonction, mais plutôt comme…je ne sais pas. Un ami ? Un grand frère ? Sans doute. Je suis persuadé que la plupart d'entre eux en ont besoin, mais est-ce mon rôle ? Sur ce plan, je sais que non, malgré tout je ne peux pas m'en empêcher.

Alors oui, finalement peut-être que Fred a raison, je prends tout cela trop à cœur. En définitive la vraie question serait plutôt : est-ce que j'ai envie de me contenter du rôle de prof ? Est-ce que je pourrais les laisser tomber sous prétexte que ce n'est pas à moi de les aider ?

Je sais que Millicent est forte. Bien plus qu'elle ne le pense elle-même. Et probablement Luna Lovegood, Blaise Zabini et Terry Boot le sont aussi. Mais quand je vois le regard de Draco Malfoy, la réponse est aussi claire que si elle avait été écrite dans un livre. Je ne peux pas me contenter d'être simplement le professeur.

Je me demande bien pourquoi je pense à tout cela maintenant.

o0O0o

Journal de Harry Potter, mardi 27 janvier 1997 :

23h :

J'ai enfin pu discuter avec Millicent de ses parents aujourd'hui. De manière sérieuse, s'entend.

J'espère que cette discussion portera ses fruits, même si je ne m'attends pas à ce qu'elle ait des conséquences dans l'immédiat. Mais comme je le disais hier, Millicent est forte, et le plus important, c'est qu'elle n'est pas seule.

o0O0o

Flash-back :

« Vous n'allez pas déjeuner avec vos amis ? »

Millicent rougit un peu sous la question que lui posait son professeur de Littérature. Ce dernier avait bien vu le geste d'excuse qu'elle avait esquissé juste après le cours de ce matin – manifestement ses amis avaient quelques chose à lui dire – mais il n'avait pas pensé qu'elle viendrait à l'heure du déjeuner. Malgré tout, il mit en route la cafetière, comme à son habitude, et sortit d'un sac en papier quelques sandwiches tandis que la jeune fille prenait place dans le fauteuil en face de lui.

« J'en fais toujours dix fois trop, » lui dit-il en lui tendant un sandwich, que son étudiante prit avec hésitation. « Allez-y, mangez, je vous assure que vous ne me privez pas. »

Millicent mordit à belles dents dans le pain moelleux, reconnaissante. Elle mourrait de faim, et savait qu'il ne resterait plus grand chose au réfectoire si elle y retournait après son entrevue avec son enseignant. Lorsqu'elle eut dévoré la nourriture, et que Harry eut achevé de manger son sandwich, elle leur servit une tasse de café à chacun, avant de se renfoncer dans son fauteuil, une expression songeuse inscrite sur son visage. Pendant les quelques minutes qu'avaient duré le repas, ni elle ni son professeur n'avaient prononcé la moindre parole.

« Draco nous a prévenus qu'il avait fait une gaffe vendredi soir, » se décida-t-elle enfin, une intonation légèrement ennuyée dans la voix.

« Vous parlez sans doute de Miss Perks ? » demanda doucement Harry. « Il m'a dit qu'elle était souffrante en effet, mais je ne crois pas qu'il se soit rendu compte de ce qu'il disait à ce moment-là. »

La jeune fille rougit furieusement et balbutia quelques phrases d'excuses incompréhensibles. Elle avait encore honte de l'épisode lamentable du début de week-end, honte surtout que son professeur préféré l'ait vue dans cet état. Pourtant, Harry ne semblait pas fâché, simplement soucieux, malgré le sourire rassurant qu'il lui adressa.

« N'y pensons plus, » lui dit-il gentiment. « Je pense que vous avez été suffisamment punis de votre bêtise, et la retenue de mercredi après midi y pourvoira si ce n'est pas le cas – ce dont je doute. Quoi qu'il en soit, » poursuivit-il, « si cela peut vous rassurer, Monsieur Malfoy ne m'a rien dit d'autre à propos de Miss Perks. »

Millicent ne put s'empêcher de remarquer la gêne presque imperceptible qui se lisait sur le visage ordinairement serein de son professeur, et se demanda ce qui le perturbait. Elle décida toutefois de ne pas insister et de lui faire confiance. Si Harry Potter lui affirmait que Draco n'avait rien dit de plus à propos de Sally, alors c'était la vérité, elle n'avait pas à en douter.

« Je suis désolée qu'on vous ait inquiété, » murmura-t-elle. « Avec ce qu'il a dit, vous avez du vous faire du souci pour Sally. »

Harry hocha la tête, silencieux. C'était vrai, la situation de Sally-Ann Perks le préoccupait beaucoup. Il ne pensait pas que Draco Malfoy soit du genre à exagérer la gravité de quelque événement que ce fût. Au contraire, il le voyait plutôt comme quelqu'un qui essayait de minimiser le plus possible les choses, du moins dès qu'elles devenaient vraiment inquiétantes. Autant pouvait-il se plaindre pendant des heures de chose futiles, comme la qualité de la nourriture à l'internat ou la stupidité de ses camarades de classe, autant dès qu'un événement le touchait durement, il semblait se renfermer sur-lui même et devenir soudainement muet. C'est pourquoi lorsque le jeune homme lui avait confié, sous l'effet de l'alcool, qu'il avait peur pour son amie, Harry s'était, à juste titre pensait-il, beaucoup inquiété. Malgré tout, il attendit que Millicent reprenne la parole, car il estimait de ne pas avoir le droit de se mêler de cela.

« Sally viendra vous voir jeudi, après le cours, » annonça Millicent d'un ton neutre. « Elle pense que c'est à elle de vous expliquer ce qu'elle a. Mais pour tout vous avouer, si je suis venue vous voir ce midi, c'est aussi parce qu'elle m'a demandé de vous transmettre ses excuses, et de vous dire de ne pas trop vous inquiéter. »

La jeune fille semblait dubitative en prononçant ces derniers mots, comme si elle n'y croyait pas elle-même, et Harry dut bien reconnaître intérieurement qu'en effet, ne pas s'inquiéter était un peu trop lui demander. Cependant il acquiesça en souriant, indiquant implicitement à Millicent qu'ils pouvaient changer de sujet. Ce fut d'ailleurs le jeune enseignant qui dévia le premier la conversation.

« Les vacances d'hiver sont dans moins de trois semaines, » fit-il remarquer en sautant brusquement du coq à l'âne, et faisant légèrement sursauter son interlocutrice qui reposa maladroitement sa tasse de café sur la table basse. « Est-ce que vous comptez rentrer chez vos parents ce trimestre ? » demanda-t-il.

Millicent se renfrogna.

« Je n'ai pas le choix, » grommela-t-elle. « Sally rentre à Liverpool, Luna l'accompagne et Terry sera en Autriche. Je vais être obligée de suivre mes parents en Suisse ou en France, comme tous les ans. Heureusement que Blaise et Draco seront là aussi, » ajouta-t-elle avec un petit sourire dépité.

« J'ai l'impression que cela ne vous enchante guère, » nota Harry. « Vous vous entendez si mal que cela avec vos parents ? »

« Oui, » répondit sincèrement Millicent. « Mais ce n'est pas très important, » reprit-elle un peu tristement. « Ce que je crains surtout, c'est de m'énerver au point de ne plus pouvoir me retenir de leur dire la vérité, vous comprenez ? »

« Les conséquences seraient-elles si graves ? » demanda simplement son professeur.

Il n'y avait pas le moindre sous-entendu dans la question. Millicent se souvint d'une conversation qu'ils avaient eus quelques mois auparavant, durant laquelle Harry lui avait dit que ses propres tuteurs l'avaient mis à la porte à sa majorité après avoir appris son homosexualité. Il lui avait dit qu'il espérait que ses parents à elles ne seraient pas aussi rétrogrades que son oncle et sa tante, mais que c'était un risque à craindre. Millicent à l'époque n'avait pas répondu, mais elle savait que ses parents étaient bien du genre à la déshériter pour cela. Ce fut ce qu'elle répondit à son enseignant, qui se contenta de hausser un sourcil.

« Je vois, » fit-il après un temps de réflexion. « Après tout vous êtes majeure, ils peuvent donc penser qu'ils peuvent vous mettre à la porte sans se préoccuper des conséquences. En réalité, légalement, vous avez toujours un recours à la justice, puisque vos parents ont le devoir de subvenir à vos besoins quel que soit votre âge (1). Je me souviens que lorsque j'ai eu 18 ans, mon parrain m'avait proposé de poursuivre mes tuteurs en justice pour qu'ils continuent de pourvoir à mes besoins. »

Millicent releva la tête, surprise, mais Harry continua :

« J'ai refusé, bien entendu, et j'ai préféré travailler à côté de mes études pour rembourser ce que Sirius avait dépensé pour moi. » Le jeune homme eut un petit rire. « Il n'a jamais accepté que je lui rende cet argent, mais j'y tenais beaucoup. Je ne crois pas me tromper si j'affirme que vous êtes vous aussi du genre à vouloir vous débrouiller toute seule. »

La jeune fille hocha la tête et sourit.

« Vous me connaissez bien, » répondit-elle. « Je crois que je supporterais pas d'imposer ma présence à mes parents alors qu'ils ne veulent plus de moi sous leur toit. Je me sentirais aussi mesquine qu'eux si je le faisais, je pense. Je préférerais mille fois dormir sous un pont plutôt que de les attaquer en justice. »

« Je comprends, » soupira Harry. « La vraie question étant : êtes-vous prête à en assumer les conséquences si jamais cela devait arriver ? »

« Je…je ne sais pas, » bredouilla Millicent. « Je pense que si je n'ai pas le choix, je serais bien obligée d'assumer. Mais pour être franche, je crois que ce qui serait le plus difficile à supporter, c'est de devoir quitter Hogwarts à cause de ça. L'école coûte très cher, et si mes parents me coupent les vivres, je serai obligée de partir, et de renoncer à faire des études par la suite. »

« Vous voulez travailler dans l'édition ou le journalisme, n'est-ce pas ? »

Millicent acquiesça silencieusement. Elle avait baissé la tête, et semblait complètement abattue. Harry prit une profonde inspiration.

« Millicent, écoutez-moi, » lui enjoignit-il gentiment mais fermement. « Si ce genre de chose devait arriver, venez me voir, d'accord ? Nous trouverons une solution, je vous le promets. »

« Comment ? » demanda la jeune fille d'une voix amère. « Je n'aurai jamais assez d'argent pour continuer mes études…Sans diplôme, je serai obligée de travailler à plein temps dans un job minable pour pouvoir me loger. »

« Ne soyez pas défaitiste, jeune fille, » répliqua Harry un peu sévèrement. « Croyez-vous sincèrement que je vous laisserais tomber ? Que vos amis vous laisseraient tomber ? Je suis certain que le directeur serait en mesure de trouver une solution pour que vous puissiez terminer votre année si jamais nous nous trouvions dans ce cas de figure. Vous savez aussi bien que moi que certains élèves de cette école bénéficient d'une bourse, les Weasley par exemple. Vous pourriez y avoir droit vous aussi, vos résultats sont suffisamment bons pour cela. »

Millicent n'avait pas l'air convaincue, mais hocha lentement la tête. Harry soupira de nouveau et poursuivit :

« Ne partez pas perdante, Miss Bullstrode, » la réprimanda-t-il gentiment. « Vous savez, parfois on peut se passer de diplôme. Rien ne vous empêche de commencer une carrière par la petite porte. Le professeur Lupin est un ami à moi, et il a pas mal de contacts qui pourraient vous être utiles. Saviez-vous qu'avant d'être professeur ici et à Cambridge, il avait travaillé un temps dans plusieurs journaux ? »

La jeune fille secoua la tête, étonnée. Elle l'ignorait. Harry lui adressa un petit sourire.

« Vous voyez, » lui dit-il. « Même si le pire arrivait, il y aurait toujours des solutions. Ne craignez pas vos parents, si vous voulez leur parler alors faites-le. Il y aura un jour où il le faudra bien, de toute façon. Vous n'êtes pas seule, Millicent, mettez-vous ça dans la tête. Et puis, » acheva-t-il, « rien ne prouve que vous devrez en passer par là si tôt. »

Millicent grimaça imperceptiblement, dubitative, mais finit par sourire. Une fois de plus, son professeur avait raison. Elle avait encore le temps de se faire du souci.

o0O0o

Journal de Harry Potter, mercredi 28 janvier 1997 :

22h :

La retenue de cet après-midi s'est bien passée. A vrai dire je ne m'attendais pas non plus à ce qu'ils rechignent à la tâche, étant donné le malaise unanime qu'ils semblaient exprimer lorsqu'ils sont arrivés dans ma classe. Autant lorsque j'avais ramené Draco Malfoy la première fois à l'internat en début d'année, je n'avais pas senti le moindre repentir de sa part, autant cette fois-ci, ils avaient tous l'air profondément honteux. Quelque part je dirais même que ça leur a fait plaisir d'avoir à déblayer la neige dans le parc. Il faut dire que je n'avais pas très envie moi-même de rester enfermé à les regarder rédiger un devoir supplémentaire…

Finalement les cours de Français avec Ginny, Michael et Justin se déroulent tout aussi bien que lorsque Miss Edgecombe était là. Les deux garçons ont accepté sans problème d'intégrer Ginny dans leur projet d'exposé, et ma rouquine avait l'air plutôt contente du sujet qu'ils avaient choisi, alors tout va bien. J'ai toujours un peu de mal à me remettre de l'attitude exécrable de Marietta, mais finalement, je préfère que le Directeur ait accepté qu'elle cesse de suivre mes cours. Honnêtement, je ne sais pas si j'aurais pu continuer à lui enseigner quoi que ce soit et rester impartial, sachant ce qu'elle pense de moi. Je sais bien que ce n'est pas très professionnel comme attitude, mais après tout, ce n'est qu'une option, et cela prouve simplement qu'elle n'était pas si motivée que ça…

Je vais aller nager un peu, je crois.

o0O0o

Journal de Harry Potter, jeudi 29 janvier 1997 :

23h :

Ce matin je me suis réveillé à l'infirmerie. Au début, je n'ai pas compris ce que je faisais là, et j'ai pensé que je dormais encore et que je faisais un cauchemar.

Puis le médecin scolaire est arrivé et m'a expliqué pourquoi j'étais ici, et je me suis souvenu de ce qui s'était passé. Ou du moins j'ai supposé que j'avais fait un malaise pendant que je nageais, et que j'avais failli me noyer. J'ai eu de la chance de ne pas m'être trouvé seul à ce moment-là à la piscine, sinon, ça aurait pu être bien plus grave. Apparemment Draco Malfoy s'était rendu à la piscine pour nager un peu et m'a trouvé au fond de l'eau. Il a eu le réflexe de plonger tout de suite et de me repêcher, ce qui fait que je n'ai avalé que très peu d'eau. Et là encore, j'ai eu de la chance qu'il ait suivi des cours de secourisme sinon ça aurait pu se finir plus mal.

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce malaise mais je suppose que je devais être vraiment crevé. C'est vrai aussi qu'il s'est passé pas mal de choses ces derniers temps, ça n'a pas du aider…

Enfin, je me suis fait passer un savon mémorable par Madame Pomfrey, qui m'a donné l'impression d'être revenu à l'époque où j'étais lycéen et m'a donné envie de rentrer sous terre…Ensuite j'ai cru mourir de honte en pensant qu'elle m'avait vu nu, avant de me rendre compte que j'avais mes sous vêtements sur moi. Et là j'ai cru mourir deux fois plus de honte en comprenant que ce devait être Draco Malfoy qui m'avait rhabillé avant de m'amener à l'infirmerie. Seigneur, qu'est-ce qu'il a du s'imaginer…

Je n'ai cependant pas eu le temps de penser à tout ça, car je me suis rendormi dès que Madame Pomfrey a quitté la pièce. Je ne sais pas trop si elle m'a donné des calmants ou si j'étais simplement encore fatigué, toujours est-il que j'ai dormi une bonne partie de la journée.

Lorsque j'ai rouvert les yeux, Millicent Bullstrode et Sally-Ann Perks étaient à mon chevet et attendaient de pouvoir me parler. Elles m'ont dit que leurs amis étaient venus aussi – en fait, ils avaient quitté l'infirmerie à peine quelques secondes avant que je me réveille – mais que le médecin avait refusé plus de deux personnes à la fois. Ils voulaient de mes nouvelles et quand ils ont su que j'allais bien, ils sont partis. Millicent voulait rester, ce qui m'a fait plaisir, et Sally-Ann a décidé d'en profiter pour me parler de sa maladie, histoire que je ne m'inquiète plus.

Je dois dire que ce qu'elle m'a annoncé n'a pas fait grand chose pour me rassurer. La sclérose en plaques, c'est loin d'être bénin, d'autant que la maladie s'est déclarée très tôt chez elle. Je ne m'y connais pas vraiment, mais je sais qu'en règle générale c'est le genre de chose qui se diagnostique entre 20 et 25 ans. J'essaierai de me renseigner. En tout cas je comprends pourquoi ils semblaient tous aller si mal vendredi dernier. C'est le genre de nouvelle difficile à avaler, surtout quand on est si jeune. Ca ne doit pas être évident à gérer.

o0O0o

Journal de Harry Potter, vendredi 30 janvier 1997 :

22h :

Eh bien…si je m'attendais à ça…

Aujourd'hui, Ernie MacMillian est venu me voir et m'a dit qu'il était amoureux de moi. J'avoue que je me suis senti un peu stupide quand il m'a dit ça. C'est un garçon discret, qui participe peu en classe, et qui n'est pas exceptionnellement brillant, sans être mauvais, du moins c'était la seule opinion que j'avais de lui jusqu'à présent. Je ne me serais jamais douté qu'il était homosexuel, ni que je pouvais l'intéresser. Bien sûr, j'avais déjà reçu des lettres d'amour anonymes, mais c'est le genre de choses auxquelles je ne prête pas vraiment attention, et jamais je n'aurais pu imaginer qu'un de mes étudiants puisse un jour venir se déclarer ouvertement. Surtout un garçon.

Dire que j'ai été surpris est un doux euphémisme. Abasourdi serait plutôt le mot juste. Flatté aussi, mais évidemment, je lui ai dit que je ne pouvais pas répondre à son amour. Malgré tout, je l'ai trouvé très courageux d'avoir osé venir me voir, d'autant qu'il avait l'air de se douter que je le repousserais. Quelque part j'ai eu de la peine pour lui, même si objectivement je ne peux rien faire pour qu'il aille mieux. Il avait vraiment l'air malheureux.

Et puis, je me sens un peu mal de lui avoir menti. Enfin, ce n'était pas vraiment un mensonge dans le sens où j'ai effectivement quelqu'un dans ma vie, mais ça l'était quand je lui ai dit que j'aimais déjà quelqu'un d'autre. Je me doutais que l'argument comme quoi il est mon élève n'allait pas être efficace, c'est pourquoi je lui ai dit que j'en aimais un autre. Mais je me sens coupable d'avoir menti, car je n'aime pas Fred. Je l'apprécie énormément, mais je crois que je ne serai jamais amoureux de lui. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé…

Bref, tout ça pour dire que je me sens un peu mal pour ce garçon…Le pire étant qu'apparemment un élève de dernière année a surpris la conversation qu'il a eu juste après avec son ami Justin et que maintenant, tout le monde est au courant de ce qui s'est passé. J'avais sous-estimé le pouvoir des rumeurs dans un lycée, surtout dans un internat. J'imagine que la situation doit être très pénible à vivre pour lui. Tous ces regards sur lui, tous ces murmures sur son passage, ce doit être terrible à endurer. Malgré tout, il a gardé la tête haute durant tout le repas du soir. J'aimerais l'aider, mais j'avoue que je ne sais pas quoi faire.

Les gens sont réellement inconscients du mal qu'ils peuvent faire à quelqu'un en se comportant comme ils le font. A vrai dire, en dehors de Justin et Ginny, les seuls qui ne l'ont pas regardé comme une bête curieuse ont été Millicent et ses amis. Je crois même avoir décelé comme de la colère dans les yeux de Draco Malfoy lorsqu'il a entendu la rumeur. Mais pas contre Ernie, ni même contre moi. Non, on aurait plutôt dit qu'il crevait d'envie de se jeter sur quiconque ayant insulté son camarade. Je savais que c'était quelqu'un de bien au fond, mais aujourd'hui j'ai pris la mesure de sa gentillesse (bien cachée sous plusieurs tonnes de cynisme, mais tout de même).

En fait, on aurait presque dit un chevalier prêt à partir en guerre. J'en ai ressenti brusquement beaucoup de sympathie pour lui. Et puis je me suis rappelé que c'était lui qui m'avait sauvé de la noyade mercredi soir, et curieusement, je me suis senti très gêné, sans savoir vraiment pourquoi. Je crois plutôt que je devrais le remercier pour cela.

o0O0o

Journal de Harry Potter, samedi 31 janvier 1997 :

16h :

Je crois que l'épisode avec Ernie MacMillian et ma quasi-noyade dans la piscine mercredi m'ont déboussolé, plus que je ne le pensais.

Je n'ai pas arrêté de faire des rêves étranges cette nuit, qui curieusement, impliquaient tous un garçon blond avec une queue de poisson qui essayait de me tirer vers le haut, vers la surface, alors que je tentais désespérément de plonger vers le fond d'un océan étonnamment rouge. C'était réellement très bizarre, et je me demande ce que ça peut bien signifier. Tonks, si elle était là, m'agiterait illico sous le nez je ne sais quel bouquin mystique – ou un manuel de psychologie – mais j'avoue que ça m'a vraiment troublé.

Le garçon avait des yeux de la couleur d'une tempête, et n'a pas prononcé un seul mot.

23h :

Fred est de mauvaise humeur aujourd'hui. Cette semaine au magasin avec George ils ont eu énormément de travail, et aujourd'hui encore il n'a pas pu prendre son après-midi. Et puis, je suppose que je n'y suis pas étranger non plus. On ne s'est pas vraiment réconciliés depuis le week-end dernier – enfin, si, techniquement nous le sommes, mais il subsiste comme un froid – et c'est par Neville qu'il a appris mon accident à la piscine. Il m'en veut de ne pas lui avoir dit.

Moi je me sens un peu mal…Pour être honnête, j'ai oublié de le prévenir. Je n'y ai tout simplement pas pensé, c'est comme si ces trois derniers jours, Fred était sorti de mon esprit. C'est assez effrayant, et quelque part je me dis que je devrais me sentir plus coupable que ça. Mais lorsqu'il m'a reproché de ne pas l'avoir mis au courant, ma seule réaction a été d'être agacé. Peut-être suis-je simplement fatigué, peut-être encore n'ai-je pas envie d'être materné par mon petit ami. Mais en réalité je crois simplement que plus les jours passent et moins j'arrive à m'attacher à lui. J'espère que ce n'est qu'une phase qui passera vite, j'aimerais bien avoir enfin une relation à peu près normale. Et Fred est vraiment quelqu'un de très bien.

Je suis vraiment con, parfois. C'est terrifiant de me rendre compte qu'il a raison, et que je pense plus à Draco Malfoy – ou à Millicent, et en ce moment, même à Sally-Ann – qu'à lui.

o0O0o

Journal de Harry Potter, dimanche 1er février 1997 :

22h :

Finalement, le week-end s'est plutôt bien passé, compte-tenu de l'humeur de Fred et de ma fatigue. Nous ne sommes pas vraiment sortis, pas même pour aller chez ses parents. En fait, nous sommes restés la plupart du temps sous la couette, lui à lire et moi à travailler. Enfin, à essayer de travailler. Je pense que mon malaise de mercredi était vraiment dû à la fatigue. Je ne suis pas très en forme en ce moment, je dois sûrement couver quelque chose. Si j'avais pu, je crois que j'aurais dormi une bonne partie du week-end, mais si c'était pour dormir, j'aurais tout aussi bien pu rester à Hogwarts. Et, même si je suis de moins en moins sûr de mes sentiments pour Fred, j'avais tout de même envie d'être avec lui.

Nous avons fait l'amour souvent, mais je n'étais pas vraiment à ce que je faisais, je crois. C'était très bien, évidemment, comme d'habitude. Fred est un très bon amant, je dirais même qu'il est meilleur que Colin, dans le sens où mon connard d'ex, s'il était toujours extrêmement passionné, était loin d'être un modèle de respect et de douceur. Mais…je ne sais pas, le cœur n'y était pas vraiment aujourd'hui. Souvent je me suis surpris à déconnecter de la réalité, et à penser à autre chose. Essentiellement à mon travail. Du moins, je suppose que ça l'était.

Sinon, comment expliquer l'omniprésence de Draco Malfoy dans mes pensées ?

o0O0o


1 C'est tout à fait vrai, du moins en France. On peut en voir un exemple dans le film « Tanguy ». De même, lorsque les parents ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, ce sont leurs enfants qui légalement sont obligés de s'en charger.

o0O0o

Alors, comme ce mercredi c'est mon anniversaire, et que je voulais vous remercier d'être toujours plus nombreux(ses) (au fait, il y a des garçons qui me lisent ?) à me lire et me reviewer, je vous donne tout de suite le chapitre 36, où Draco en voit de toutes les couleurs…N'hésitez quand même pas à me laisser une review pour ce chapitre-ci ! A tout de suite…