Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze : Où Draco se lasse de Michael, où les ennuis débarquent, et où il rencontre Harry…

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Draco Malfoy, lundi 2 février 1997 :

23h :

Je trouve que Michael devient vachement insistant ces derniers temps.

Hier soir très tard il est venu dans ma chambre alors qu'on s'était déjà vus la veille. Pas que ça me déplaise, mais comme il avait refusé de venir à Hogsmeade avec nous en fin d'après-midi, je pensais qu'il avait autre chose à faire. Quelque part, je me dis que je n'ai peut-être pas tort quand je pense qu'il n'a vraiment pas envie que quiconque sache ce qu'on fait ensemble, pas même mes meilleurs potes. Bon, je peux comprendre ça, après tout, il ne les connaît pas, mais enfin, il sait que je leur ai dit que j'étais gay, alors logiquement ça ne devrait pas le déranger.

Bref, il est venu dans ma chambre hier soir et encore tout à l'heure juste après le dîner. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps j'aurais été plutôt content de son empressement, enfin, si on peut appeler comme ça le comportement d'un mec qui est dirigé par sa bite. Mais j'avoue que là, franchement, j'étais un peu crevé avec l'entraînement de natation – Terry a été impitoyable, je jure qu'un jour il va réussir à me tuer, à force – et puis j'étais un peu agacé par ce qu'il avait dit à Ernie. Parce que, j'avais oublié de le dire, mais la grande nouvelle du jour, c'est que Michael-mes-couilles-Corner n'a pas pu s'empêcher de se vanter auprès de Ernie que c'était avec moi qu'il faisait des cochonneries maintenant. Ernie m'en a parlé ce midi, parce que je commençais à trouver bizarre la façon qu'il avait de me regarder.

Evidemment, je n'en veux pas à MacMillian, mais je trouve ça particulièrement gonflé de la part de Michael de parler de ma vie privée. Surtout venant d'un mec qui refuse que je parle de lui à mes meilleurs amis. Je veux dire, je me doutais bien que c'était pas un mec qui se souciait beaucoup des autres, et que c'était plutôt le genre de gars à faire passer sa petite personne avant tout, mais là j'ai trouvé son attitude carrément à chier. Donc, je l'ai foutu plus ou moins dehors, sans même lui expliquer pourquoi je ne voulais pas le voir. Je n'allais tout de même pas m'abaisser à lui donner des raisons, merde. C'est pas parce que je lui suce la bite qu'il faut qu'il se croie tout permis non plus.

A vrai dire, plus ça va, et plus je le trouve gavant. Il est sympa d'accord, il est bien foutu OK, et je crois que je n'ai jamais connu personne qui suce aussi bien que lui. Mais en-dehors des phrases salaces qu'il me sort quand il me branle – et dont je me fous éperdument de la signification, entre nous – et de sa petite personne, il a autant de conversation qu'un organisme mono-cellulaire, et je pèse mes mots. Je sais qu'il n'est pas con – de toute façon quand on a fréquenté Crabbe et Goyle, n'importe qui vous paraît brillant – mais parfois je me dis qu'il le cache bien. Vraiment bien . Mais bon, c'est plus ou moins le seul mec potable dans cette école de merde alors je crois que je ne peux pas trop me plaindre. Quoique…

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Journal de Draco Malfoy, mardi 3 février 1997 :

22h :

Journée de merde. Et c'est probablement l'euphémisme le plus énorme que j'aie jamais énoncé de toute ma vie.

La première bonne nouvelle du jour, ça a été la charmante lettre que j'ai reçue de mes parents ce matin au petit déjeuner. Je n'avais déjà pas faim, ça a achevé de me couper l'appétit. Mon très cher géniteur s'étonnait de ne pas avoir reçu de nouvelles des universités pour lesquelles j'étais censé envoyer mon dossier, alors il les a fait directement contacter par sa secrétaire. Les facs sont bien entendues navrées de l'incompétence des services postaux – je doute que mon père ait gobé ça. Résultat, la première semaine des vacances de février sera consacrée aux différents entretiens que je vais devoir passer. Génial, vraiment. Je ne sais pas trop comment je vais m'en sortir, là. Je crois qu'un appel au secours à cette vieille Bella s'impose de toute urgence. Et il va falloir que je parle à Snape, aussi.

La deuxième bonne nouvelle, c'est que la deuxième semaine des vacances, nous partons comme d'habitude au ski. Jusque là rien que de très banal, Père aime à montrer sa si parfaite famille aux dégénérés qu'il côtoie jusque sur les pistes. Cette année encore, le vin chaud sera mon ami, je le sens bien. Et en fait, cette année plus que les autres parce que, ô joie ineffable, Pansy a réussi à s'incruster chez nous encore une fois. Cette petite punaise a bien caché son jeu, et depuis la fin des vacances de Noël, elle ne m'avait pratiquement pas adressé la parole. Rien que pour ça j'aurais du me méfier. Je pensais, naïf que j'étais, qu'elle avait fini par comprendre et qu'elle allait me foutre la paix. J'ai eu aujourd'hui la confirmation de ma connerie abyssale. Elle a simplement fait profil bas au lycée pour mieux m'enfoncer par-derrière, et faire croire à ses parents et aux miens que nos relations sont toujours au beau fixe. La garce. J'aurais aimé lui faire avaler son sourire victorieux ce matin. Visiblement, elle avait reçu la même nouvelle que moi. Là pour le coup, j'ai vraiment eu envie de vomir.

La troisième bonne nouvelle, et celle-là je crois que c'est la meilleure de toute, c'est que j'ai définitivement perdu la raison. Ce midi Michael s'était absenté, et lorsqu'il est revenu, il portait des lunettes de vue. J'ignorais qu'il portait des lentilles, mais apparemment il supporte mal les siennes ces derniers temps, du coup en attendant il porte des lunettes. Jusque là, ça n'a pas grand chose d'intéressant, le seul truc c'est que je le trouve absolument torride comme ça. Vraiment. Du genre torride comme dans « torride à vous faire avoir une érection instantanée ». Je ne me connaissais pas ce fétichisme des lunettes. Mais le vrai problème, c'est que quand Luna a fait remarquer, je cite, que « c'est fou comme il ressemble à Potter comme ça », moi je n'ai rien trouvé de mieux à répliquer que cette connerie monumentale : « n'importe quoi, Lovegood, ils ne se ressemblent pas du tout, et de toute façon Potter est beaucoup mieux. »

Avant de me rendre compte que tout le monde à table me regardait d'un air bizarre et de comprendre ce que je venais de dire. Evidemment, tout le monde était mort de rire, et moi j'étais mort de honte.

Parce que le pire dans tout ça, c'est que je crois bien que je le pensais vraiment.

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Journal de Draco Malfoy, mercredi 4 février 1997 :

22h :

J'ai parlé à Snape tout à l'heure de la lettre que Père m'a envoyée. Curieusement, la première chose qu'il m'a demandée a été de savoir si j'avais pu joindre ma tante. La réponse est non, j'ai seulement pu laisser un message à son secrétaire – Dieu sait que je ne veux pas savoir pourquoi elle a engagé un type aussi niais – mais j'espère qu'elle va comprendre l'ampleur du problème. Evidemment, je n'aurais pas du sous-estimer Père. Même s'il se fiche éperdument de ma vie, il pense à ses intérêts avant tout, et pour le moment j'en fais partie.

Bref. J'ai donc montré à Snape la partie de la lettre qui concernait la fac, et je lui ai demandé comment je devais réagir. Je dois avouer que je me suis un peu fait envoyer chier. Mon cher professeur m'a demandé si je comptais suivre toute ma vie les ordres de mon géniteur, et si une vie à essayer de devenir le clone parfait de celui-ci faisait réellement partie de mes projets d'avenir. Bien évidemment que non, le souci, c'est qu'il n'a pas l'air de se rendre compte que je suis encore mineur et que je n'ai aucun moyen d'y échapper si Père veut me forcer à faire quelque chose. M'inscrire dans une école ou une université qui ne me plait pas ne s'apparente ni de près ni de loin à de la maltraitance, du moins sur le plan légal, donc je l'ai dans le cul.

Enfin, il m'a dit qu'il allait essayer de joindre Bella pour en discuter avec elle. En attendant, je vais devoir faire comme d'habitude, à savoir obéir bien sagement en apparence pour ne pas m'attirer les foudres de Lord Malfoy senior de mes deux, et tenter de me faire suffisamment discret en attendant mes 18 ans. A ce moment-là j'aurai terminé le lycée et je pourrai choisir l'université que je veux parmi celles où je suis accepté. Evidemment, si je suis déjà admis en pré-inscription dans des fac où Père veut que j'aille, je vais devoir envoyer moult lettres d'excuses, mais à ce stade-là, je crains de ne pas avoir le choix. Donc, profil bas pour le moment. Je déteste ça. Je sais que j'ai l'habitude d'être un faux-cul, mais ça commence sévèrement à me peser.

Bon, je crois que j'ai besoin de décompresser un peu. Je vais aller faire un tour à la piscine, en espérant que Potter y sera. Après tout, si lui parler fait du bien à Millicent, ça ne pourra pas me faire de mal. Je me rends compte que je ne lui ai quasiment pas adressé la parole autrement qu'en cours depuis le début de l'année – sauf la fois où je me suis ridiculisé à propos de son parfum…non, mais vraiment, quel con je suis parfois ! Faut que j'arrête de boire. Je disais donc, je ne lui ai quasiment jamais adressé la parole, alors que depuis quelques semaines je ne passe pas une journée sans me demander comment il réagirait dans telle ou telle situation.

Je crois que j'aimerais bien le connaître un peu mieux.

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Draco poussa silencieusement la lourde porte en acier qui donnait sur la piscine couverte. Comme il l'avait espéré, la personne qu'il voulait voir était déjà là. Son jeune professeur de Littérature nageait dans le grand bassin, évoluant gracieusement dans l'eau. Le garçon blond nota avec un petit sourire amusé et un léger soupir – de déception ? – que son enseignant portait cette fois-ci un short de bain. Sans doute l'épisode de la semaine passée l'avait convaincu que se baigner nu – même de nuit – dans la piscine d'une école n'était pas vraiment la meilleure chose à faire.

Le jeune homme s'approcha silencieusement des gradins, sans que son professeur le remarque. Il se dévêtit rapidement, n'ayant enfilé qu'un simple pull ample et un pantalon de jogging large par-dessus son maillot de bain. Puis, tout aussi silencieusement, il se dirigea vers le bord du bassin, alors que Potter nageait dans la direction opposée. Son professeur ne l'avait toujours pas remarqué, alors il plongea, d'un mouvement fluide, sans faire la moindre éclaboussure autour de lui. En quelques mouvement rapides et élégants, il se retrouva près de son enseignant, qui sursauta légèrement lorsque Draco refit surface à quelques centimètres de lui.

« Bonsoir, Professeur, » le salua-t-il aimablement, tout en s'ébrouant gracieusement et en rejetant ses cheveux mouillés en arrière.

« Dra – Monsieur Malfoy, » lui répondit Harry, un peu surpris. « Que faites-vous ici ? Vous devriez être dans votre chambre à cette heure-ci. »

Draco ne répondit pas tout de suite. Il observait, fasciné, les incroyables yeux verts du jeune homme brun, qui brillaient étrangement sous la lumière pâle de la piscine et semblaient presque transparents, comme des pierres précieuses. Le garçon se fit la réflexion saugrenue que c'était la première fois qu'il pouvait voir ses yeux sans qu'ils fussent cachés par des lunettes. La seule fois qu'il l'avait vu sans, Potter venait de réchapper de peu à la noyade et était évanoui. Mais ce soir, il n'y avait ni lunettes, ni paupières, ni cheveux pour les cacher, et Draco se sentit inexplicablement troublé par leur expression encore un peu étonnée.

Il se reprit rapidement, et pour se redonner une contenance, il s'éloigna un peu du jeune homme en faisant une pirouette, disparaissant sous l'eau pour réapparaître un ou deux mètres plus loin.

« J'avais envie de nager un peu pour décompresser, » expliqua-t-il d'une voix calme qui ne trahissait nullement l'agitation à laquelle il était en proie – du moins, il l'espérait. Il se sentait soudain un peu idiot d'être venu comme ça prendre le risque de se faire sanctionner par un enseignant qui ne lui avait jamais porté de sympathie particulière. « Et puis, je m'inquiétais un peu pour vous après ce qui s'est passé mercredi dernier, » précisa-t-il, un peu gêné.

Harry ne répondit pas, se contentant de hausser un sourcil, son visage n'affichant aucun sentiment particulier. En fait, il semblait plutôt attendre quelque chose, alors Draco crut bon d'ajouter :

« Vous savez, je suis Préfet en Chef, alors je n'ai pas vraiment de couvre-feu…Même si, techniquement, je vous l'accorde, je ne suis pas censé faire trempette en pleine nuit dans la piscine en compagnie d'un enseignant, » dit-il, non sans humour.

Sa dernière remarque eut le mérite d'arracher un petit sourire à Harry, qui se remit tranquillement à nager. Lorsqu'il parvint à la hauteur de Draco et le dépassa sans s'arrêter, le jeune homme blond le suivit, accélérant un peu la cadence pour se mettre au même niveau que lui. Il nagèrent ainsi sur plusieurs longueurs, durant quelques minutes où ils n'échangèrent pas la moindre parole, se contentant simplement de laisser leurs muscles travailler, et l'eau glisser sur leurs corps. Lorsque enfin Harry s'arrêta pour s'adosser au rebord de la piscine, se laissant simplement flotter, Draco fit de même et vint se poster à côté de lui. Curieusement, ce fut son enseignant qui parla le premier.

« Quelque chose vous tracasse ? » demanda-t-il doucement.

Draco se tourna vers lui, un peu étonné.

« Professeur ? »

« Vous m'avez dit tout à l'heure que vous aviez besoin de décompresser, » expliqua Harry d'un ton léger que trahissait l'expression sérieuse de son visage. « J'en conclue donc que quelque chose vous ennuie…Mais je suis stupide, » ajouta-t-il après un bref instant de réflexion. « Il s'agit sans doute de Miss Perks. »

Draco grimaça légèrement. Effectivement, il y avait Sally-Ann. Mais malheureusement, il n'y avait pas que ça.

« Excusez-moi, je ne voulais pas être indiscret. » Son professeur semblait terriblement gêné à présent, et Draco s'étonna de l'incroyable expressivité de son visage.

« Vous ne l'êtes pas, » le détrompa-t-il avec un sourire un peu douloureux. « C'est vrai, je m'inquiète pour Annie…Mais il va bien falloir que je m'y fasse, ce n'est pas comme si j'y pouvais quoi que ce soit…Ceci dit, que je ne puisse rien y changer ne m'empêche pas de m'en faire, évidemment. »

Harry hocha doucement la tête en signe de compréhension, et Draco reprit, à voix plus basse :

« Il n'y a pas que ça. Bien sûr le reste de mes problèmes ne tient pas la comparaison avec ce qui lui arrive, mais disons que ce n'était pas le bon moment pour que ça me tombe dessus. »

Le jeune homme brun ne répondit pas, ne sachant que dire. Il hésitait à lui demander quels étaient les problèmes auxquels son élève était confronté. Il voulait savoir bien, sûr, non pas parce qu'il était curieux, simplement parce qu'il n'aimait pas rester sans rien faire alors que quelqu'un avait des ennuis. Néanmoins, il craignait d'être indiscret. Draco résolut lui-même son dilemme en reprenant la parole.

« Professeur, connaissez-vous mon père ? » demanda-t-il au bout de quelques instants.

« Je l'ai aperçu une fois lorsqu'il est venu vous rendre visite ici, » répondit Harry. « Il semble être un homme de grande volonté, et très autoritaire, » ajouta-t-il prudemment, devinant que son étudiant l'avait implicitement invité à donner son avis.

Draco eut un sourire à la fois moqueur et désabusé.

« C'est le moins que l'on puisse dire, » murmura-t-il. « Mais honnêtement, qu'en avez-vous pensé ? »

« Eh bien, je ne l'ai vu qu'une seule fois, c'est assez difficile de se faire une idée objective, » hésita Harry. « Mais, » ajouta-t-il calmement lorsque Draco émit un sifflement agacé, « si je devais être totalement franc avec vous, je l'ai immédiatement trouvé très antipathique. Pour moi, c'est le genre d'homme à faire passer ses propres intérêts avant n'importe quoi d'autre, fût-ce sa propre famille. »

« Votre vision des choses est étonnamment proche de la vérité, Professeur… » chuchota le garçon blond d'une voix un peu douloureuse.

« Croyez-moi, j'aurais préféré me tromper, » répondit son enseignant. « Vous avez des problèmes relationnels avec lui ? »

Draco éclata d'un rire bref et amer, provoquant un léger sursaut chez son professeur.

« Encore faudrait-il que j'aie des relations avec mon père, » railla-t-il. « Non, Professeur, c'est bien plus simple que cela. Disons que nos intérêts et nos opinions divergent sur de nombreux points, mais malheureusement, un investissement n'est pas censé avoir d'opinion. Or il se trouve que pour mon cher géniteur, je ne suis que cela. »

« Un investissement… » murmura Harry, incrédule. Comment un père pouvait-il considérer son enfant comme une vulgaire action en bourse ?

Draco acquiesça silencieusement, ses délicats sourcils froncés par la contrariété. Il s'en voulait un peu d'avoir mentionné ses problèmes familiaux avec son enseignant. Désormais, le jeune professeur allait se faire du souci pour lui, et Draco ne voulait pas de sa pitié. Tout, plutôt que d'être considéré comme une petite chose pitoyable par Potter. Il se demanda brièvement, alors qu'il effectuait quelques mouvements de crawl vers l'échelle de la piscine, pourquoi il tenait tant à faire bonne impression à cet homme, alors que quelques semaines auparavant, il se méfiait encore de lui.

Il gravit lentement les échelons de métal et sortit du bassin, s'ébrouant légèrement pour faire tomber quelques gouttes accrochées à ses cheveux. Du coin de l'œil il aperçut le jeune homme brun remonter par une autre échelle et se diriger vers les gradins. La grâce et la souplesse de ses mouvements le laissèrent interdit pendant quelques secondes, où il ne fut capable que de le fixer silencieusement, déglutissant péniblement. Dans sa poitrine, il pouvait sentir les battement de son cœur s'accélérer brutalement.

Secouant la tête, il se détourna brusquement et se sécha sommairement, tandis que Harry faisait de même de son côté. Sans prononcer un seul mot, ils se rhabillèrent rapidement, gardant leurs maillots mouillés sous leurs vêtements – aucun d'entre eux ne tenait à se retrouver nu devant l'autre, et Draco rougit soudainement en prenant la mesure de l'intimité dans laquelle ils avaient été durant tout le temps où ils avaient nagé. Il était près de minuit à présent, et bientôt, le veilleur de nuit, qui assistait Monsieur Filch dans son travail de concierge, allait faire sa ronde dans l'école. Il valait mieux ne pas s'attarder. Si le gardien ne dirait rien concernant Harry, dont il savait qu'il venait souvent ici, il ne serait sans doute pas aussi conciliant envers un élève, tout Préfet en Chef fût-il.

Lorsqu'ils atteignirent la porte qui donnait sur l'extérieur, Draco ne put cependant s'empêcher de demander :

« Est-ce que – hum…est-ce que je pourrai revenir une prochaine fois, Monsieur ? »

Harry le considéra un instant, un peu perplexe, comme s'il se demandait comment il devait prendre cette demande. Puis finalement, il sourit – presque timidement, sembla-t-il à Draco qui se sentit inexplicablement rougir – et hocha lentement la tête.

« Si vous voulez, Draco. »

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Journal de Draco Malfoy, vendredi 6 février 1997 :

21h :

Ce soir, je sors avec Milli et Sally. Blaise emmène Ginny au cinéma, Luna et Terry vont boire un verre avec Ernie et Justin. Je crois que j'ai beaucoup de choses dont je dois parler avec elles, et puis, je n'aime pas que Sally reste seule dans son dortoir le week-end. Plus que jamais, il faut que je lui montre que personne ne l'abandonnera.

Finalement, je n'en sais pas beaucoup plus sur Potter après notre petite discussion à la piscine. Il faut dire que c'est plutôt moi qui lui ai parlé, lui n'a fait que m'écouter. Mais bizarrement, j'ai trouvé ça chouette, et je comprends un peu mieux Milli. Au début, je m'en suis voulu de lui parler de mes problèmes (enfin, je ne suis pas vraiment entré dans les détails…mais ça a semblé suffire pour qu'il comprenne). Mais finalement, je ne regrette pas vraiment. Il faut dire que les mots semblent couler plus facilement en sa présence. Ou plutôt, on dirait que je n'ai pas besoin de m'étaler pendant des heures pour qu'il comprenne instantanément. C'est une sensation étrange, mais loin d'être déplaisante. Même si quelque part, ça me fout un peu les jetons.

Il a vraiment les yeux très verts, je n'avais jamais remarqué. Enfin si, je le savais déjà, mais c'était la première fois que je le voyais avec autant…d'acuité, en fait. Je n'avais jamais vraiment remarqué non plus à quel point il pouvait être beau. Ca aussi je le savais, mais ce soir-là, je crois que j'en ai vraiment pris conscience. Je me demande ce que c'est que cette cicatrice que j'ai vue sur son front, elle a vraiment une forme bizarre. Mais je dirais que ça rajoute encore à son…charme. Et à son mystère aussi. Je crois que je suis jaloux de Milli, elle en sait tellement plus sur lui. Je suis sûr qu'elle sait d'où vient cette cicatrice, et aussi cette lueur de tristesse qu'il a si souvent dans le regard.

J'ai rêvé de lui la nuit dernière. Jamais je n'avais rêvé avec autant de précision, avec autant de détails. C'était un rêve d'un érotisme incroyable, et pourtant, il ne se passait, rien. Je me contentais de le regarder nager vers moi au fond d'une eau d'un bleu presque transparent. Il était nu, comme la première fois où je l'ai vu à la piscine. Je peux encore revoir l'éclat de ses yeux verts, la ligne de ses lèvres entrouvertes comme s'il respirait sous l'eau, la courbe de sa hanche un peu trop mince. Il était terriblement beau, au point que je désespérais de ne pas pouvoir le toucher.

Quand je me suis réveillé, mes draps étaient souillés, et j'avais son nom au bord des lèvres.

Putain. Je crois que je suis dans la merde.

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Journal de Draco Malfoy, samedi 7 février 1997 :

19h :

J'ai joué pendant le match de rugby de cet après-midi, quel exploit. En fait, Michael avait la crève alors Hagrid n'a pas eu trop le choix que de me faire le remplacer. Je pense que je ne me suis pas trop mal débrouillé, même si ma performance était loin des miracles qu'accomplit mon cher camarade de baise. En tout cas, les potes sont tous venus me féliciter après le match, et même quelques autres élèves, donc je suppose que je n'ai pas été trop ridicule.

Milli m'a parlé hier de la vie de Potter, enfin dans les grandes lignes, mais ça m'a suffit pour me donner envie de le connaître encore plus. Je ne m'étendrai pas sur le sujet parce que je dois rejoindre les copains dans 10 minutes, mais…wow. Il en a vraiment bavé. Je pense qu'il n'aimerait pas qu'on le prenne en pitié, et ce n'est pas ce que je ressens pour lui. Plutôt de l'admiration en fait, et encore plus de curiosité. Milli s'est foutue de moi en me demandant si j'étais amoureux.

Je crois qu'elle n'est pas très loin de la vérité. Hum. N'importe quoi.

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Journal de Draco Malfoy, dimanche 8 février 1997 :

21h :

Aujourd'hui, j'ai dit à Michael que je voulais qu'on arrête de se voir. Je ne sais pas bien pourquoi j'ai fait ça. Probablement parce qu'il commençait à me gonfler, et aussi parce que ce que je vivais avec lui ne ressemblait pas vraiment à ce que j'attends d'une relation avec quelqu'un. Depuis le début de l'année je me suis rendu compte que le cul pour le cul ne m'intéressait plus vraiment. C'est vrai qu'au début j'étais complètement obsédé par le corps de Michael, et honnêtement, je pense que, même sans amour, si on avait parlé un peu plus, si on avait eu un peu plus de points communs, j'aurais pu rester un moment avec lui.

Donc, oui, peut-être que je lui ai dit tout ça parce que je cherchais autre chose que simplement me faire tailler des pipes par un mec, et là encore je ne parle même pas de sentiments. Simplement un peu plus de dialogue, ça n'aurait pas été du luxe. Mais peut-être est-ce aussi parce que je pense de plus en plus à quelqu'un d'autre. Je ne sais pas trop.

Je ne suis pas comme Ernie, je sais bien que même si je tente le coup je n'ai aucune chance, et contrairement à MacMillian, je ne suis pas assez franc pour lui dire malgré tout qu'il m'attire. Je n'ai pas ce courage-là. En plus, je ne pense pas que je suis amoureux. Enfin, je crois…Peut-être que c'est juste que je suis intrigué, tout simplement. A mon âge, n'importe quel bouillonnement hormonal ressemble à un coup de foudre, alors je vais éviter de tomber dans des délires romantico-ridicules. Je veux dire, je suis gay, je sais qu'il l'est aussi, il est terriblement beau, et il a très certainement plus de conversation que n'importe qui dans cette école. Ca suffit pour que mes hormones se fassent des films. Sans doute quand je le connaîtrait mieux ça se calmera tout seul. J'espère. Sinon, je suis pas dans la merde.

Enfin, le point positif dans tout ça, c'est que Michael n'a pas semblé trop mal le prendre. Il a eu l'air un peu vexé, évidemment (mais c'est normal, après tout, je suis une putain de bombe sexuelle), mais il s'est contenté de hausser les épaules et de grimacer une espèce de rictus blasé, en disant que maintenant qu'Ernie s'était fait jeter, il pourrait toujours ramasser les miettes à défaut de trouver quelqu'un d'autre (c'est pas comme si les gay couraient les couloirs du lycée non plus). J'aime pas trop cette attitude (et puis ça m'a un peu vexé qu'il se contente d'Ernie alors qu'il m'a eu moi…sans vouloir être méchant pour MacMillian, je m'attendais à plus de déception de sa part).

Hum. Faudrait peut-être que j'en touche deux mots à Ernie, quand même. Histoire qu'il sache à quoi s'en tenir…

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Voilà, j'espère que ces deux chapitres vous auront plu ! La semaine prochaine, petit coup de théâtre en ce qui concerne Milli, et une nouvelle dispute avec Fred…

En attendant, je vous invite à aller faire un tour sur mon blog www. 20six. fr/Myschka pour vous tenir informés de mes avancées dans mes fics, trouver des bonus (la fiche de Neville est disponible !) et tout un tas d'autres trucs.

Et d'ici la semaine prochaine, j'espère avoir plein de reviews dans ma boîte aux lettres pour mon anniversaire ce mercredi ! Je vous aime.