Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze :Bonsoir à tous ! Je pense que le chapitre qui suit devrait satisfaire pas mal de monde…Beaucoup de prises de tête en perspective…Bonne lecture !

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RAR : Comme d'habitude, les reviews non signées ont leur réponse sur mon blog www. 20six. fr/ Myschka.

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Harry Potter, lundi 9 février 1997 :

22h :

Cette fichue marque est toujours là.

On peut dire que Fred ne m'a pas loupé sur ce coup-là. Non, mais franchement, c'est quoi cette idée à la con de me faire un suçon aussi visible ? Si encore ça avait été dans un endroit discret…Mais là, il est impossible à dissimuler. Je n'allais tout de même pas porter une écharpe toute la journée…Enfin, espérons que ça parte rapidement. Il y a suffisamment de rumeurs qui courent sur moi dans cette école pour rajouter en plus une couche de spéculations sur ma vie sexuelle.

Misère. Je suis fatigué, j'en ai marre de ce bled paumé, il fait froid, Fred me gonfle et je veux des vacances.

Hum. Pas brillant le prof de Lettres, en ce moment.

Il faut que je pense à parler à Millicent demain, à propos de son argent. Je me demande si elle a annoncé sa décision à ses amis. J'espère que oui, j'avoue que je me sens un peu dépassé par les événements en ce moment, et j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir la soutenir autant que je ne le voudrais. Alors il vaudrait mieux pour elle qu'elle ait quelqu'un à qui se confier en-dehors de moi.

Je vais peut-être appeler Tonks, tiens. A cette heure-ci, Neville a sûrement raccroché et son téléphone est libre. Elle me manque.

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Journal de Harry Potter, mardi 10 février 1997 :

23h :

Millicent a parlé avec ses amis. Je suis soulagé. D'une part parce qu'elle s'est libérée d'un poids, à mon avis, d'autre part parce qu'elle va avoir besoin de beaucoup de soutien si jamais les choses tournent mal.

A vrai dire, je ne sais pas encore comment je vais présenter la situation au Directeur. C'est un homme compréhensif et intègre, ce n'est pas le problème. Mais malheureusement, il est soumis aux mêmes obligations que tout le monde, et si le conseil d'administration choisit de ne pas réintégrer Millicent le cas échéant, il n'aura pas d'autre choix que de se plier à cette décision.

J'espère que Millicent a bien conscience de ce qui risque de l'attendre.

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Flash-back :

« Mon compte courant ? » s'étonna Millicent. « Oui, mes parents ont une procuration dessus, je crois. »

« Est-ce que vous aurez le temps de vous rendre à votre banque avant de partir à la montagne ? » s'enquit Harry, le nez plongé dans sa tasse de café fumant.

« Je ne sais pas. C'est important ? » demanda la jeune fille, perplexe.

« Un peu, oui. »

« Pour – oh. » Millicent s'interrompit, un air soucieux inscrit sur son visage. « Je n'avais pas pensé à ça, » murmura-t-elle, songeuse.

Harry leva les yeux vers elle et lui sourit gentiment. Bien évidemment, il se pouvait qu'ils se fassent du souci pour rien, et que son étudiante n'aurait pas à faire face à un tel cas de figure. Après tout, ses parents restaient ses parents, et n'iraient sans doute pas la jeter dehors en la privant de son argent. Malgré tout, mieux valait prendre ses précautions, voire plus qu'il n'en était nécessaire. Millicent soupira lourdement et acquiesça.

« Vous avez raison. Dès demain j'appellerai mon banquier pour prendre rendez-vous avec lui. On n'est jamais trop prudent. »

« Sage décision, Miss Bullstrode. » Harry se leva de son fauteuil pour lui resservir du café, puis, ouvrant la fenêtre et s'adossant à la rambarde, il s'alluma une cigarette, s'attirant un regard un peu surpris de la part de son élève.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-elle.

« Je vous demande pardon ? »

« Vous fumez beaucoup, ces derniers temps, » se justifia Millicent. « Je me suis dit que c'était parce que vous aviez des soucis… »

Harry lui adressa un sourire bienveillant.

« Ne vous inquiétez pas, » fit-il en écrasant sa cigarette et provoquant un rire incrédule chez son étudiante. « Je n'ai aucun problème qui ne puisse être surmonté. Comment se porte Miss Perks ? » demanda-t-il pour changer de sujet.

Millicent haussa un sourcil et reprit un biscuit à la cannelle, une expression mitigée sur son visage carré.

« Elle fait face, je suppose, » murmura-t-elle. « Je n'arrive pas à imaginer ce que c'est pour elle de vivre ça. Vous savez, jusqu'à ce que Terry nous explique ce que c'était comme maladie, je n'avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait être. Alors je crois que je ne réalise pas très bien. » Elle s'interrompit pour avaler une gorgée du breuvage brûlant dont Harry avait rempli sa tasse, puis continua, un peu hésitante. « Draco se fait énormément de souci pour elle. »

« Il a l'air de beaucoup l'aimer, » remarqua Harry d'une voix neutre. « Serait-il amoureux ? »

Quelque chose dans le ton de son enseignant lui fit lever les yeux vers lui et Millicent se fit la réflexion que cette question, qu'il avait posée comme pour lui-même, sonnait étrangement dans la bouche du jeune homme. Elle secoua la tête, essayant de se départir de cette impression curieuse qui l'avait envahie à peine un instant, et répondit, mortellement sérieuse :

« Oui, il est amoureux d'elle. Mais pas de la façon dont vous l'imaginez. Vous savez professeur, je pense que nous sommes tous plus ou moins amoureux les uns des autres. J'aime Draco, j'aime Blaise. J'ai cru il y a quelques mois que j'étais amoureuse de Luna, mais aujourd'hui je me rends compte simplement que c'est juste que je l'aime, elle aussi. Et maintenant j'aime aussi Sally et Terry. Je ne sais pas si vous me comprenez, professeur. Ca n'a rien de…sexuel, ou quoi que ce soit. C'est juste que c'est trop fort pour être simplement considéré comme de la bête amitié. »

La jeune fille rougit. Elle avait conscience de l'incohérence de ses propos, et plus encore, elle se demandait pourquoi un tel accès de sincérité. Non qu'elle ne fût pas sincère habituellement, mais d'ordinaire, elle ne s'étalait que rarement sur ce genre de choses. Pourtant, en cet instant, elle se disait qu'elle devait le dire au jeune homme.

« Je crois que je comprends, » répondit doucement Harry. « Nymphadora est sans conteste la femme de ma vie, alors oui, je crois que je comprends. »

Millicent resta silencieuse. Une petite voix lancinante au fond d'elle-même lui répétait avec insistance que quelque chose de fondamental était en train de lui échapper, mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Lorsqu'elle quitta le petit bureau, sa perplexité ne l'avait toujours pas quittée, et Harry fixait un point invisible dans le parc, à travers la fenêtre encore ouverte. Il avait une nouvelle cigarette à la main, et Millicent soupira. Quelque chose tracassait le jeune professeur, mais le diable si elle savait quoi.

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Journal de Harry Potter, jeudi 12 février 1997 :

01h :

Je crois que je ne vais pas très bien. Enfin, ce n'est pas ça. Je ne sais pas comment l'exprimer plutôt. Disons que je suis un peu confus ces derniers temps, et que je ne sais pas très bien comment régler ça.

A vrai dire, je ne sais même pas exactement à propos de quoi je me sens déstabilisé. Ou peut-être que si, mais que je n'ai pas envie de le reconnaître, ce qui accentue encore un peu plus ma confusion.

…C'est clair comme du jus de boudin, ce que je viens de dire. Merde.

Reprenons. Je n'ai pas envie de dormir même si je suis fatigué, et je crois que j'ai besoin de faire le point. Sacrément besoin, en fait.

La première chose qui me gêne, c'est que j'ai vu ce soir encore Draco Malfoy à la piscine. Nous avons parlé essentiellement de Millicent, et je dois reconnaître que c'est agréable de discuter avec lui. Et même, pour être tout à fait honnête, j'ai aimé être là en sa compagnie, et j'ai pris du plaisir à le voir nager. Je me rends compte que je ne suis jamais allé voir une compétition de natation à laquelle il a participé. Je crois que j'aimerais bien le voir nager vraiment. Ses gestes sont très beaux, on dirait presque qu'il a vécu dans l'eau toute sa vie.

Je disais que c'était la première chose qui me gênait. C'est vrai, j'ai aimé être là avec lui, j'ai aimé lui parler. J'ai aimé le regarder. C'est ça qui me gêne. Ce que je veux dire, c'est que même si je suis content que nous ayons une relation civilisée – surtout après les rapports houleux que nous avions en début d'année – je ne suis pas certain qu'accepter de le voir ainsi le soir soit une très bonne idée. Et c'est une réaction complètement égoïste de ma part, parce que je sais bien que lui n'y voit que de simples discussions avec son professeur, à propos de sa meilleure amie.

Je ne devrais pas me sentir mal à l'aise sous son regard, pourtant je le suis, et hier j'aurais vraiment voulu qu'il parte plus tôt. Parce que justement, je ne voulais pas qu'il s'en aille. Parce que justement, j'aurais voulu qu'il reste. Parce que justement, je me suis senti un peu trop bien, au point de cesser durant un instant de le voir comme un élève. Et ça, ce n'est pas bon. Je crois.

La deuxième chose qui m'ennuie, c'est bien évidemment Millicent. Vendredi je vois Dumbledore pour lui expliquer la situation, et j'ai peur qu'il ne puisse rien faire pour elle. Je ne veux pas être pessimiste, mais j'ai un mauvais pressentiment à propos de toute cette affaire. Je m'inquiète beaucoup pour elle. J'en ai encore parlé à Neville ce midi, et malheureusement, il est de mon avis. Les choses ne se présentent pas très bien pour elle, et même si Tonks m'a assuré qu'elle prendrait soin de Millicent, je ne peux pas m'empêcher d'angoisser.

La troisième chose, c'est qu'avec Fred, ça ne va pas très bien en ce moment. C'est son anniversaire ce soir et je l'avais complètement oublié. On doit dîner avec George et Alicia, mais je me rends compte que je n'ai pas envie d'y aller. En fait, si je m'écoutais, je crois bien que je serais allé le voir pour rompre avec lui. Mais je ne peux pas faire ça ce soir. Et je peux encore moins le faire ce week-end vu que c'est la St Valentin. Je déteste cette fête, mais malgré tout, je ne suis pas insensible au point de larguer mon mec ce jour-là. Cela dit, je ne sais pas si j'aurai le courage de patienter encore une semaine avant de discuter sérieusement avec lui. Tout ce que je sais, c'est qu'à moins d'un miracle, il vaut mieux qu'on laisse tomber.

Enfin, au moins, le point positif c'est que mes cours se passent bien. Depuis que Marietta a quitté les cours de Français, nous avançons beaucoup plus vite et même Michael fait des progrès étonnants. Le seul truc qui m'embête, c'est que Ginny me regarde avec une expression un peu bizarre ces derniers temps, un peu triste peut-être. Est-ce que ça aurait un rapport avec Fred et moi ? Ou bien est-ce parce qu'elle aurait des problèmes dont elle ne m'a pas parlé ? Je me rends compte que cela fait longtemps que je n'ai pas discuté avec elle. Il faudrait que je trouve le temps.

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Journal de Harry Potter, vendredi 13 février 1997 :

01h :

Finalement le resto s'est plutôt bien passé et je me suis pas mal amusé. Evidemment, je ne peux pas dire que je me sois éclaté comme une bête mais c'était sympa, et surtout, Fred était de bonne humeur. On se voit ce week-end comme prévu, mais il n'a pas l'air de vouloir faire quelque chose de spécial pour la St Valentin, heureusement. Il sait combien je déteste cette fête stupide.

Colin m'a trompé pour la première fois un jour de St Valentin, tiens. Encore un truc qu'il ne m'aura pas épargné. C'est assez ironique quand on y pense.

Bref, passons. Il est tard et tout à l'heure j'ai rendez-vous avec le Directeur au sujet de Millicent. J'ai intérêt à être en forme.

18h :

Je viens de sortir du bureau de Dumbledore.

C'est bien ce que je craignais, malheureusement. Millicent étant majeure, si jamais ses parents décident de la retirer de l'école, son seul recours serait de subvenir elle-même à ses frais de scolarité. Considérant le coût exorbitant des études à Hogwarts, autant dire que c'est peine perdue, d'autant que ses parents n'ont payé que pour le premier semestre. J'ai demandé à Albus s'il était possible qu'elle obtienne une bourse ou une subvention, voire même un prêt, mais comme je m'y attendais, ce n'est pas possible en cours d'année. La seule chose qu'il puisse faire, c'est de demander au conseil d'administration une dérogation spéciale pour l'année prochaine, mais il y a peu de chances pour qu'on lui accorde, étant donné qu'elle serait doublante. C'est totalement surréaliste, mais c'est comme ça.

Ceci dit, je m'y attendais. C'est une école privée, et même si Millicent est plutôt douée en classe, elle est tout de même loin d'obtenir des résultats suffisants pour une bourse d'études. Quand je vois le travail que doit fournir Ginny pour pouvoir garder la sienne, je sais que Millicent ne peut pas tenir le rythme. Même si elle est incroyablement douée dans toutes les matières littéraires et les sciences sociales, elle a bien trop de lacunes dans les matières scientifiques, malgré les progrès qu'elle semble avoir faits avec Miss Lovegood depuis le début de l'année.

Enfin, pour résumer, ça s'annonce mal.

J'espère que je vais avoir le temps de joindre Sirius ou Tonks avant de retrouver Fred à Hogsmeade, il devient urgent de songer à l'inscrire dans une école publique à Brighton. Enfin, j'espère que nous n'aurons pas à aller jusque là, évidemment. Mais si c'est le cas, autant s'y prendre le plus tôt possible. Peut-être que Remus pourrait m'aider à trouver un bon lycée dans les environs de Brighton…

Bon, je dois filer. Pour une fois que je vais voir le film que je veux, je ne vais pas non plus me mettre en retard. Par contre, je crois que je rentrerai directement après à l'internat.

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Journal de Harry Potter, samedi 14 février 1997 :

11h :

Alors là…si je m'attendais à ça.

Qu'est-ce que ça veut dire, bordel ?

Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça. Parce que c'est forcément lui. Qui d'autre ? Il n'y a que lui ici à pouvoir avoir eu cette idée. Et même s'il avait donné à quelqu'un d'autre qui aurait voulu me l'offrir, dans ce cas il y aurait eu un mot, même anonyme, ou un emballage.

Là, il n'y avait rien. Juste un petit flacon sans étiquette au milieu de ma boîte aux lettres, comme s'il avait été jeté dedans sans autre forme de procès. Pas de mot, pas d'explication, pas de nom et pourtant je sais que c'est lui. Parce qu'il n'y a que lui qui a pu créer quelque chose de pareil, et que lui pour avoir eu l'idée de le mettre ici. Si ça avait été Millicent, il y aurait eu un mot. D'ailleurs elle m'a laissé une carte. Si ça avait été n'importe qui d'autre, il y aurait eu une justification quelconque. Ca semblait si incongru au milieu de toutes ces lettres.

Pourquoi a-t-il fait ça ? Je refuse de croire que c'était pour se moquer de moi. Pas après avoir parlé de Millicent comme ça. Pas après le mot d'encouragement qu'il m'a laissé quand Colin a voulu ruiner mon job dans cette école.

Et surtout, pas lorsque ce que je respire en ouvrant le flacon sent si bon. Je ne sais pas…on dirait presque que ça a été fait…pour moi.

Je n'y crois pas.

23h :

Eh bien, finalement ça a été une soirée plutôt tranquille.

Fred a été sympa, bien que je l'aie trouvé un peu distant. Là, il dort, et je pense que je ne vais pas tarder à le rejoindre. C'est pas très sympa de dire ça, mais quelque part, je suis heureux qu'il soit allé se coucher tout de suite. J'avoue que je n'ai pas vraiment envie de faire l'amour avec lui, surtout en ce moment.

Je porte le parfum de Draco Malfoy. J'avais raison, on dirait qu'il a été fait pour moi.

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« Je crois qu'il faut qu'on discute. »

Harry leva la tête de son livre et fixa Fred de ses yeux verts. Reposant l'ouvrage sur la table basse du salon, il observa le jeune homme roux s'asseoir en face de lui dans le grand canapé et prendre une profonde inspiration.

« Je t'écoute, » fit Harry, haussant un sourcil inquisiteur. « De quoi est-ce que tu veux qu'on parle ? »

Fred se tortilla un instant dans le sofa, mal à l'aise, puis leur servit à tous les deux un verre de vodka pure. Son compagnon ne dit rien, mais s'alluma une cigarette, comme s'il sentait que ce qui allait suivre ne serait pas très agréable à entendre. Et en effet, lorsque Fred eut avalé rapidement une gorgée du liquide âpre et transparent, ce qui s'échappa de ses lèvres fit l'effet d'un coup de poing à Harry.

« Je pense qu'on devrait arrêter, » annonça Fred abruptement, provoquant un léger sursaut de stupeur chez son ami. « Ca ne mène à rien, cette histoire. »

« Qu'est-ce qui t'a amené à cette conclusion ? » s'enquit calmement le jeune homme brun.

Harry se l'avouait difficilement, si une partie de lui était plutôt soulagée que Fred prenne la décision de rompre, une autre en revanche se sentait complètement perdue. Il savait que c'était la seule issue logique à leur relation, mais…Il ne pouvait s'empêcher de se sentir peiné de la façon dont les choses se déroulaient. Mais Fred ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longtemps à tout cela, car il répondit à sa question d'un ton un peu froid.

« C'est une question rhétorique ? Ou tu veux vraiment savoir ? »

Harry soupira. Il ne pouvait décemment pas en vouloir à Fred sur ce coup-là.

« Je veux vraiment savoir, » répondit-il honnêtement. « A vrai dire, je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'on doit se séparer, et en ce qui me concerne, je sais pourquoi. Je veux juste savoir pourquoi, toi, tu veux me quitter alors qu'il n'y a pas si longtemps, tu me faisais la gueule parce que je ne voulais pas m'installer tout de suite avec toi. Ce n'est pas un reproche, je veux juste comprendre. »

Fred se renfrogna.

« Et si tu me disais, toi, pourquoi tu voulais rompre ? »

« Je t'ai posé la question le premier, » le contra doucement Harry. « Je répondrai à ta question après, je te le promets. De toute façon, je pense qu'on aurait du avoir cette conversation depuis longtemps. Je regrette que ce soit maintenant, mais on ne peut pas revenir en arrière. Alors, s'il te plait, explique-moi pourquoi tu penses que ça ne va plus entre nous, et je te dirai après ce que je ressens. D'accord ? »

« Pourquoi je pense que ça ne va plus ? » La voix de Fred était clairement incrédule et vibrait presque d'indignation. « Harry, est-ce que tu te rends compte de l'énormité de ce que tu dis, au moins ? Je pensais pourtant que c'était on ne peut plus clair. » Il s'interrompit pour reprendre une gorgée de vodka, puis planta ses yeux bleus dans le regard troublé de son ami. « Je t'aime, Harry. Je t'aime et toi pas, voilà où est le problème. Je pensais que tu avais compris. »

« J'avais compris, » chuchota douloureusement le jeune homme brun. « J'avais compris que c'était ça que tu pensais. »

« Non. Ce n'est pas ce que je pense, c'est la vérité. Tu voulais une explication, je te la donne : je suis amoureux de toi, ne me demande pas comment ni pourquoi, mais c'est comme ça. Tu ne m'aimes pas, alors on arrête, c'est tout. »

« Je ne crois pas que tu soies vraiment amoureux de moi, » déclara Harry, incertain. « C'est la première fois que tu restes plus de deux mois avec un mec, alors je ne pense pas que tu saches vraiment ce que c'est d'aimer. »

Ce furent les paroles de trop, et Fred explosa, se levant brusquement du sofa.

« Non, bordel ! Ne me dis pas ça, jamais. Je t'interdis de dire ça. Merde, Harry, tu as le droit de ne pas ressentir la même chose, mais putain, respecte au moins mes sentiments ! Tu n'as pas le droit de les nier, tu n'as pas le droit de faire comme si je ne ressentais pas ces choses pour toi ! Je sais foutrement ce que je ressens pour toi, et Dieu sait à quel point je me suis traité de tous les noms à cause de ça. Justement parce que je sais que je ne pourrai jamais t'avoir. Alors ne nie pas mes sentiments putain, parce que c'est déjà assez difficile comme ça ! »

Le rouquin haleta, un peu essoufflé, puis reprit plus calmement, la voix dangereusement basse.

« Ne redis plus jamais ça, Harry. Je veux bien reconnaître tous les torts que tu me donneras, mais ne redis jamais que je ne t'aime pas vraiment. Accorde-moi au moins ça, s'il te plait. »

Le jeune homme se laissa retomber lourdement sur le canapé, une expression fatiguée sur ses traits habituellement enjoués.

« C'est difficile de t'aimer, Harry, » murmura-t-il. « Je croyais que je pouvais faire face, mais je me rends compte que je ne peux pas faire ça. C'est trop dur et ça fait trop mal. Est-ce que tu te rends compte que lorsque tu parles de certains de tes élèves, tes yeux brillent plus que lorsqu'on fait l'amour ? Je ne suis pas capable de supporter ça. »

« Tu savais pourtant, que ce n'était pas un bonne idée, » tenta faiblement Harry. « Je t'avais prévenu. Je t'avais dit que ça finirait comme ça. »

« Oui. Je sais très bien que tu m'avais prévenu, » répondit Fred avec lassitude. « C'est ma faute, j'aurais du m'éloigner de toi bien avant, et maintenant c'est trop tard. Mais, je…je croyais que ça irait. J'ai cru que j'arriverais à te faire tomber amoureux, et je n'ai pas pu. J'ai cru que malgré tout j'arriverais à te garder, mais là aussi j'ai échoué. » Il renifla un peu et Harry se rendit compte, consterné, que Fred était en train de pleurer silencieusement. « C'est tellement pathétique… »

« Bien sûr que non, » répondit Harry à voix basse. « Ce n'est pas le genre de choses qu'on peut contrôler. C'est de ma faute aussi, j'aurais du refuser. Je n'aurais pas du me servir de toi. Je suis désolé, Fred. Je suis tellement désolé. »

Le jeune homme brun posa timidement une main sur le bras de son ami, mais celui-ci le repoussa faiblement.

« Ca ne sert à rien de t'excuser, » fit-il amèrement. « C'est pas comme si ça allait changer quoi que ce soit, n'est-ce pas ? Putain, mais quel gâchis… » termina-t-il, le visage dans les mains.

« Je suis désolé, » répéta Harry, mais il n'obtint qu'un ricanement agressif de la part de Fred.

« Oh non, tu ne l'es pas, » rétorqua-t-il. « Tu voulais rompre, non ? J'ai pris les devants, tu devrais être soulagé, au contraire. »

Harry soupira. Il savait que Fred parlait sous le coup de la colère, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir blessé par cette remarque.

« Ce n'est pas vrai, » dit-il doucement. « Je suis vraiment désolé de ce qui se passe. Je t'ai laissé m'aimer alors que je n'en étais pas capable, alors c'est de ma faute aussi. Je ne voulais pas te faire souffrir et c'est tout ce que j'ai réussi à faire. Ca fait des semaines que j'essaie de parler avec toi de ce qui ne va pas, et au lieu d'insister quand tu refuses de discuter, je me tais. Je n'ai pas été un bon petit ami. Tu n'as pas mérité tout ça, alors crois-moi quand je te dis que je suis désolé. »

Il passa lentement sa main dans les cheveux roux de son ami et poursuivit :

« Je sais bien que ça ne changera rien. Je sais bien que je ne peux pas te demander de ne pas m'en vouloir. Mais je veux que tu saches que je t'aime vraiment beaucoup, et que tu comptes énormément pour moi. »

Harry se leva du canapé et ramassa ses affaires.

« Je vais rentrer à Hogwarts, maintenant, » annonça-t-il doucement. « Je me doute que tu n'as pas vraiment envie que je reste et je crois que j'ai besoin d'être un peu tout seul pour digérer tout ça. »

Fred ne répondit pas, et ne leva même pas les yeux vers celui qu'il devrait désormais appeler son ex petit ami. Lorsque Harry atteignit la porte d'entrée de l'appartement sous les toits où il avait si souvent dormi ces derniers mois, il se retourna une dernière fois.

« Appelle-moi un de ces jours, s'il te plait, » chuchota-t-il douloureusement. « Je…voudrais qu'on reste amis. Je…je détesterais te perdre, tu sais. »

La porte claqua sèchement dans le silence de la pièce. Fred n'avait toujours pas bougé.

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Dans le prochain chapitre, Draco se prend la tête aussi, apprend un truc sur Sally et se rapproche de Terry…

D'ici là, je vous invite à aller jeter un œil sur mon blog www. 20six. fr/ Myschka, histoire de vous tenir au courant de ma vie (trépidante) et de mon œuvre (magistrale) (je déconne).

Remarques ? Questions ? Demande en mariage ? Menaces de mort ? Propositions de contrat de travail ? Comme d'habitude, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche (je fais aussi les mariages et les enterrements de vie de jeune fille). Je vous aime !