Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Bonsoir à tous. Je poste ce chapitre dans un état de confusion extrême, vous comprendrez pourquoi quand mon blog sera de nouveau accessible…Quoiqu'il en soit, ce soir je vous propose : des prises de tête, un petit peu de piscine, des disputes et un départ en vacances…Bonne lecture.
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RAR : L'hébergeur de mon blog étant en maintenance, je n'ai pas pu poster les réponses aux reviews anonymes dessus, et le site est pour le moment inaccessible. Et je n'ai absolument aucune idée de quand les choses rentreront dans l'ordre…C'était prévu pour le 25, mais manifestement, il va falloir attendre.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, lundi 16 février 1997 :
23h :
Potter tirait une tronche de six pieds de long aujourd'hui.
Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai. Disons plutôt que pour n'importe quel crétin de base, il était égal à lui-même, peut-être un peu plus fatigué que d'habitude. Pour quelqu'un avec un minimum de connexions neuronales, il semblait contrarié et avait l'air de ne pas avoir dormi. Pour moi, il avait l'air dévasté. Milli l'a remarqué aussi, et je crois qu'elle en crève de curiosité – et d'inquiétude également.
Il a du se passer quelque chose ce week-end, ça semble évident. Déjà hier, on aurait dit qu'il venait de croiser un fantôme. Peut-être qu'il a revu son ex ? Je ne sais pas où ça en est avec cette histoire de procès…Bizarrement, l'histoire a fait très peu de bruit, et Dumbledore à l'époque a géré le scandale de manière admirable. Je dois bien reconnaître ça à ce vieux fou, personne, pas même l'Association des Parents d'Elèves, n'est capable de contrer une de ses décisions.
Bref, tout ce que je sais à propos de cette affaire, je le tiens de Bella, et c'est excessivement maigre. Lors de l'une de nos conversations téléphoniques, je lui avait demandé si elle avait des nouvelles de Sirius Black, et elle m'avait parlé à ce moment-là du fait que c'était effectivement lui qui s'occupait du procès contre Crivey – puisse-t-il se pendre dans sa cellule. Je sais que ça va avoir lieu bientôt, mais je ne sais pas quand. En fait, je n'ai pas vraiment insisté, je pense que Belle aurait trouvé ça suspect. Elle considérait déjà comme suffisamment étrange le fait que je m'intéresse au sort de l'un de mes profs, alors je n'allais pas pousser le bouchon trop loin.
Quant à Milli, elle ne sait rien, pour la simple et bonne raison que Potter ne lui parle pas de cet aspect de sa vie privée. Il dit que c'est vraiment trop sordide et qu'il n'a pas envie de l'ennuyer avec ça. Quelque part, il a raison, et c'est pour ça que Milli n'insiste pas, mais ça n'empêche qu'elle aimerait bien être au courant. Ca m'étonnerait qu'elle en apprenne plus demain, ceci dit.
Peut-être que j'arriverai à lui arracher quelques mots mercredi ?
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Journal de Draco Malfoy, mardi 17 février 1997 :
22h :
Je retire ce que j'ai dit hier. Je n'irai certainement pas rejoindre Potter mercredi soir à la piscine. Je n'ai pas envie de me ridiculiser devant lui. Comment je pourrais expliquer mon geste de samedi, hein ? Je ne sais même pas comment j'ai pu le regarder en face en cours aujourd'hui sans crever de honte. Putain, j'avais vraiment envie de rentrer sous terre quand il est rentré dans la classe.
Le premier truc qu'il a fait, c'est de me regarder. Dans les yeux, avec son putain de regard trop vert et ses cheveux trop noirs qui lui bouffaient le visage. Il n'a rien dit, à part dire bonjour à la classe. Il m'a juste regardé, sans sourire, sans avoir l'air fâché non plus. Il n'avait même pas l'air surpris. Il m'a juste regardé une seconde, et moi, à ce moment-là, j'ai voulu mourir. Parce que je me suis souvenu de ce que j'avais fait samedi, et parce que tout d'un coup, juste parce qu'il a posé un instant ses putains de yeux sur moi, j'ai eu la plus formidable et la plus gênante érection de toute ma vie.
Alors, non, je crois que je ne pourrai pas. Je n'aurai pas le courage de revenir demain, même si c'est la seule chose que j'ai envie de faire en ce moment.
Mais j'ai pas envie de penser à ça. Il y a plus important que ma petite personne et mes hormones. J'ai vu Sally et Terry se disputer aujourd'hui, et c'était la première fois. Je crois qu'elle va beaucoup moins bien que ce qu'elle veut bien nous dire, et le problème c'est qu'elle ne l'a montré qu'à Terry. Il faudra que j'en parle à Blaise. Vendredi on fête son anniversaire, alors je sais que c'est un peu abusé de ma part de lui demander ça, surtout juste avant qu'on se barre en vacances, mais je voudrais qu'on fasse aussi quelque chose pour elle. Puis va falloir que je m'occupe de Terry aussi. Il ne pouvait pas tomber amoureux d'une autre fille ? Merde.
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Flash-back :
Draco resserra en frissonnant son lourd manteau de laine noire. Dehors, un vent coupant lui fouettait cruellement le visage, et il accéléra le pas en maudissant l'internat dont la salle fumeurs était en réfection actuellement. Il aurait pu tout aussi bien se passer de sa cigarette d'après déjeuner, mais il se sentait nerveux. Sally-Ann et Terry avaient été absents au repas de midi, et lui et le reste de ses amis en avaient conçu un peu trop d'inquiétude. Alors, plutôt que d'accompagner Millicent et les autres dans l'une des salles communes réservées aux heures de permanence ou de rejoindre sa chambre, il avait préféré affronter le mauvais temps et s'isoler sous leur saule pleureur.
Lorsqu'il parvint en vue de la longue et triste silhouette du grand arbre décharné, le jeune homme blond se rendit compte que la place était déjà occupée. Etouffant un juron grossier, il s'apprêta à déloger les importuns qui n'avaient toujours pas compris que cet endroit leur appartenait, à lui et ses amis. Mais lorsqu'il reconnut la voix rauque de Sally-Ann, qui semblait avoir revêtu des intonations basses et orageuses, il se figea brusquement. Et il tendit l'oreille.
« Sally, s'il te plait, » semblait supplier une voix de garçon, douce et un peu tremblante – de froid ?
Draco se rendit compte qu'il s'agissait de la voix de Terry, et silencieusement, il s'approcha un peu plus près pour mieux entendre la conversation. Il ignorait pourquoi il réagissait ainsi, et ne faisait tout simplement pas connaître sa présence, mais il sentait qu'il n'avait rien à faire ici. Pourtant, il voulait vraiment savoir ce qui était en train de se passer.
« Non, » grondait sourdement la jeune fille. « Non. Je ne veux pas. Je ne veux pas que tu me dises que tout va bien aller, connard, parce que tu sais très bien que ce n'est pas vrai. Tu as vu comme moi les résultats des derniers scanners et tu sais très bien ce qu'ils veulent dire. Alors arrête de me dire que tout va bien se passer, parce que perdre l'usage de mes jambes n'est pas précisément ma définition de ce que j'appelle « bien aller ». Je refuse que tu te voiles la face ! Tu m'entends, tu n'as aucun droit de dire ça, jamais. »
Le cœur du garçon blond manqua un battement. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Sally-Ann n'avait jamais mentionné que sa maladie était aussi grave que ça ! Draco savait qu'elle passerait probablement pas mal de temps à l'hôpital durant les vacances, pour démarrer un traitement et faire des examens complémentaires, mais la jeune fille n'avait rien dit d'alarmant au sujet de ses précédents scanners…Il fit de nouveau quelques pas, son sang battant furieusement dans ses tempes et la respiration difficile. Il n'avait pas entendu la réponse de Terry, mais l'éclat de voix de Sally-Ann le fit brusquement sursauter.
« Je ne veux pas ! Le jour où ça arrivera, je te jure que je me tire une balle. Je préfère crever que de devenir une loque incapable de se démerder toute seule, tu comprends ça ? »
Puis la jeune fille écarta brutalement les branches tombantes du saule et sortit de l'abri que formait l'arbre aux regards extérieurs. Elle se figea un instant en tombant nez à nez avec Draco, et le toisa de ses yeux bleu glacier, livide de rage.
« Tu as entendu ? » demanda-t-elle au jeune homme, d'une voix basse et dangereusement calme.
« Oui, » souffla Draco, tétanisé.
« Parfait. Ca m'évitera d'avoir à me répéter. »
Elle le dépassa sans lui accorder le moindre regard supplémentaire, et s'éloigna à pas raides, mais rapides, en direction du château. Encadré par les branches noires et nues du saule, Terry la contemplait, une expression de pure détresse inscrite sur son visage trop fin.
« Dray, » murmura-t-il. « Je crois que j'ai besoin d'une cigarette, » acheva-t-il faiblement sans détacher ses yeux de la mince et haute silhouette qui s'éloignait dans la neige.
Sans un mot, Draco ouvrit le lourd étui en argent, jumeau de celui de Sally-Ann, et tendit une tige de tabac à son ami. Il prêta à peine attention à la brusque quinte de toux qui s'empara de Terry, et se contenta d'entourer ses épaules minces de son bras. Durant quelques longues minutes, ils fumèrent sans rien dire, blottis l'un contre l'autre, le regard perdu dans le vague. Puis finalement, Draco brisa le silence qui s'était installé.
« T'es amoureux d'elle, hein ? »
« Ca se voit tant que ça ? » Terry eut un pauvre sourire et toussa légèrement, grimaçant sous la brûlure de la fumée de cigarette.
« Non, » répondit doucement Draco en exhalant une buée blanche. « En fait, je viens de m'en rendre compte à l'instant. T'es mal barré. »
« Je sais. Même si elle retombait amoureuse d'un mec un jour, je sais bien que ce ne serait pas de moi, » soupira le jeune homme.
Draco haussa un sourcil.
« Même si ? C'est quoi cette histoire ? »
« Elle ne t'a pas dit ? » demanda Terry. « En fait, elle est bi. Elle raconte qu'elle est lesbienne pour qu'on lui foute la paix, mais en réalité elle a déjà été amoureuse d'un mec. C'était un connard, ça s'est super mal passé, bref, je vais pas te raconter, c'est pas à moi de le faire. Mais depuis elle dit qu'elle préfère les filles. C'est sans doute la vérité, d'ailleurs. Puis de toute façon c'est pas vraiment important, ça change rien au final. »
« Non…c'est vrai, » murmura le garçon blond en resserrant son étreinte autour des épaules de son ami. « Ca fait longtemps ? »
« Que je l'aime ? » Terry secoua la tête en soupirant. « Je crois bien que même à la maternelle je voulais me marier avec elle. Mais je suis son meilleur ami, et c'est très bien comme ça. »
« T'es super convaincant, là, tu sais ? »
« Je sais, » sourit Terry. «…Dray ? »
« Hmm ? »
« Tu voudrais pas m'embrasser ? »
« Maintenant ? »
« S'il te plait. »
Draco ricana doucement.
« Je savais bien que tu matais mon cul à la piscine, espèce de sale petite pédale refoulée… »
Terry pouffa silencieusement.
« T'es trop con. »
« Je sais. »
« Tu m'embrasses alors ? »
Le jeune homme blond jaugea son ami du regard un instant, puis soupira.
« Allez, viens là… »
La bouche de Terry avait un goût de neige et de tabac blond. Et lorsqu'ils se détachèrent, juste à peine essoufflés, Draco se contenta d'allumer de nouveau une cigarette et d'en tendre une autre au garçon châtain.
« Merci, » souffla simplement Terry, et Draco ne sut deviner si c'était pour la cigarette ou pour le baiser.
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Journal de Draco Malfoy, mercredi 18 février 1997 :
22h :
J'ai envie d'aller le voir.
J'ai envie de le voir maintenant, j'ai envie de lui parler, j'ai envie de le regarder nager, de regarder ses yeux, de regarder son sourire et d'écouter sa voix. J'ai envie de le voir mais j'irai pas parce que je ne veux pas parler de ce que j'ai fait samedi. Peut-être qu'il ne dira rien et qu'il fera semblant de ne pas avoir compris, peut-être qu'il fera comme si rien n'était arrivé, mais moi je saurai et lui aussi. Alors je ne veux pas y aller, même si j'ai l'impression que mes jambes veulent se diriger toutes seules vers la piscine.
Samedi je prends le train pour Londres avec Blaise et Milli, et je ne le verrai plus pendant deux semaines. J'espère que j'arriverai à l'oublier.
Oh, honnêtement, à qui je veux faire croire ça ?
Même si je le voulais je crois bien que je ne pourrais pas de toute façon. Déjà, si je ne me retenais pas, je soûlerais Milli de questions à son sujet. Si je ne le fais pas, c'est pour ne pas qu'elle se rende compte à quel point je suis obsédé par ce mec. Je sais qu'elle et Blaise vont sans doute me pousser à trouver un mec avec qui m'amuser pendant les vacances, mais merde, j'ai même pas envie…Je me suis encore mis dans le pétrin tout seul, comme un abruti.
Franchement, mais qu'est-ce qui m'a pris de fantasmer sur mon prof ?
01h :
En fait, c'est déjà demain.
Et finalement, j'y suis allé. A la piscine.
Je ne sais pas si j'aurais du y aller…Mais je voulais le voir une dernière fois – je veux dire, en-dehors des cours – avant de partir à Londres.
Je m'étais trompé, il a parlé du parfum. Il m'a remercié, et il m'a demandé pourquoi. Je lui ai menti, évidemment. Je ne sais pas s'il m'a cru.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 19 février 1997 :
23h :
Aujourd'hui Blaise a eu 18 ans. Il s'est pavané toute la journée en nous traitant de gosses, ce grand couillon. Enfin, il a soigneusement évité Milli, bien sûr. Bref, ça a duré jusqu'à ce qu'il se prenne une torgnole de la part de sa si douce et féminine petite amie. A ce propos, je dois reconnaître que la belette femelle a fait très fort pour le cadeau qu'elle lui a offert…Cette paire de baskets est fabuleuse, et elle a du lui coûter une fortune. Ca m'arrache les couilles de dire ça, mais j'espère que ce grand crétin de Zabini a bien conscience de ce que ça représente pour elle, et des efforts qu'elle a faits pour lui.
Sinon, aujourd'hui c'était le dernier jour de cours avec Potter avant les vacances. A vrai dire, on n'a pas fait grand chose à part revoir vaguement l'ensemble du programme depuis le début de l'année, et je dois avouer que j'ai passé plus de temps à essayer de ne pas le regarder plutôt qu'à suivre le cours.
Oh, à propos. Je disais en début de semaine qu'il avait l'air mal dans sa peau, eh bien je sais pourquoi maintenant. J'ai entendu Ginny et Milli en parler ensemble au déjeuner. Je ne m'étais pas rendu compte qu'elles s'entendaient aussi bien, d'ailleurs.
Je sais que je ne devrais pas être content, mais…Apparemment, ce serait fini entre lui et Fred Weasley. Alors, ça veut d'abord dire que je ne m'étais pas trompé et que les vagues rumeurs que j'avais entendues de la part de Michael étaient vraies. Ensuite ça veut dire que maintenant il est célibataire. Après, malheureusement, ça ne veut pas dire que ça va changer quoi que ce soit à ma situation, et surtout ça veut dire que je suis vraiment trop con de me réjouir de ça alors que de toute façon ça ne m'apportera rien.
C'est vrai. C'est pas comme si tout d'un coup il allait arrêter d'être mon prof, ni que j'allais arrêter d'être un petit con d'élève, pour lequel il n'a d'intérêt que parce que je suis le meilleur ami de Milli. En plus, il vraiment l'air mal en point, alors je ne devrais pas être content de ça. C'est stupide, mais je préfère quand il sourit, même si ça doit être grâce à cet imbécile de Weasel.
Pourtant…je ne peux pas m'empêcher de me sentir heureux de tout ça.
Je suis pathétique. On dirait vraiment une putain de gonzesse qui s'accroche comme une vulgaire groupie à son idole. Merde, un peu de dignité, Malfoy ! Tu es ridicule.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 20 février 1997 :
18h :
Super séance de musique avec Sally aujourd'hui, on s'est défoncés. Je crois qu'elle avait besoin de se défouler…Ca fait longtemps qu'on n'a pas vraiment parlé tous les deux, ça me manque un peu. J'espère pouvoir lui écrire pendant les vacances. Dire que je pars demain et que je n'ai même pas préparé mes bagages ! C'est la première fois depuis le début de l'année que ça m'arrive. Enfin, déjà à Noël je n'avais pas vraiment envie de partir, mais là je crois que c'est pire que tout. Heureusement que Blaise et Milli seront avec moi pendant ces deux semaines.
A ce propos, j'accompagne dès mardi Milli à sa banque pour régler ses problèmes de compte courant. Elle a décidé de suivre le conseil de Potter et a déjà pris rendez-vous avec son banquier. Elle lui a expliqué la situation par téléphone, du coup ça va se faire immédiatement dès que la banque sera ouverte. Au moins une chose dont on est sûr que ça ne posera pas de problèmes. D'après ses derniers relevés, elle a de quoi tenir le coup pendant un bon moment avant d'être à court, mais il ne faudrait pas qu'elle dilapide tout comme une idiote. Tout ça va sans doute devoir servir à payer ses frais de scolarité et autres conneries du même genre. Enfin, je ne veux pas penser au pire maintenant. Si ça se trouve, toutes ces démarches seront inutiles alors autant ne pas s'en faire pour le moment.
Sinon, je reviens de Hogsmeade à l'instant, pour y retourner dans deux heures environ, pour la fête de Blaise. Ce n'était pas pour acheter son cadeau à Blaise, celui-là il est déjà emballé depuis longtemps. Mais depuis quelques jours j'avais repéré quelque chose pour Sally dans une boutique très sympa qui vient d'ouvrir. J'ai longtemps hésité à l'acheter, parce que, honnêtement, je ne sais pas comment elle risque de prendre ce cadeau…Mais quand je l'ai vue, j'ai tout de suite pensé à elle, et je l'ai adorée. D'ailleurs, j'en ai pris une aussi pour moi, un peu différente. Une, parce que c'est une canne, mais pas n'importe laquelle. Une belle canne en bois verni noir avec un pommeau en métal ciselé, en forme de tête de dragon. La mienne a une tête de serpent. J'espère qu'elle ne va pas se fâcher, et que ça va lui plaire.
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Draco se tortilla, mal à l'aise, tandis que Sally-Ann détaillait silencieusement l'objet finement ouvragé. Son visage froid ne montrait pas la moindre émotion qui aurait pu permettre au jeune homme blond de se faire une idée de ce qu'elle pouvait penser, aussi précisa-t-il, un peu maladroitement :
« Hum. Tu sais, j'ai presque la même, » marmonna-t-il, alors que quelques mètres plus loin, le reste de leurs amis entamait bruyamment une deuxième tournée de bières. « Je voulais te l'offrir parce que…eh bien, déjà, Terry va finir par se faire un tour de rein s'il doit te porter tout le temps… »
La piètre tentative d'humour ne provoqua qu'un haussement de sourcils de la part de la jeune fille, et Draco se sentit comme si une chape de plomb était venue recouvrir ses épaules. Il poursuivit, bafouillant presque :
« Hum. Désolé. Et…donc. Sérieusement, je la trouvais super belle, je pensais que ça t'irait bien, et que tu aurais la classe avec ça. Et puis, comme j'en ai une aussi, personne à l'école ne se doutera que c'est pour autre chose que se donner un genre. Tout le monde croira qu'on est un couple de gothiques décadents qui se la pètent, et ça les emmerdera tous. Voilà. »
« …Un couple de gothiques décadents qui se la pètent ? » demanda Sally-Ann au bout d'un instant de silence qui parut une éternité à Draco. « J'aime bien cette idée, » ajouta-t-elle avec un petit sourire moqueur, et le garçon blond en soupira presque de soulagement.
« Oh. Super, alors, » souffla-t-il. « Je suis content qu'elle te plaise. »
« Luna m'a dit que tu avais embrassé Terry, » énonça soudain Sally-Ann, provoquant un brusque sursaut de la part de Draco.
« Elle nous a vus ? » s'exclama le jeune homme, tellement surpris qu'il ne chercha même pas à nier.
« Parce que c'est vrai, en plus ? »
L'adolescente avait l'air à la fois choquée et furieuse, et Draco sursauta de nouveau. Mais qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ?
« Tu m'expliques, s'il te plait ? » cracha Sally-Ann d'une voix mauvaise.
« D'abord, tu vas te calmer, ma grande, » grogna Draco, dont la bonne humeur venait de chuter considérablement. « Déjà, c'est pas moi qui ai embrassé Terry, c'est lui qui me l'a demandé, » ajouta-t-il sur un ton de reproche, ce qui sembla encore plus choquer la jeune fille.
« Pourquoi ? » souffla-t-elle. « Et pourquoi tu l'as fait ? » cria-t-elle.
« J'en sais rien, putain ! Tout ce que je sais c'est qu'il avait l'air d'en avoir besoin, et je l'ai fait, c'est tout. » Draco se rendit compte qu'il criait aussi, et que leur dispute avait attiré l'attention de leurs amis. Il reprit, à voix plus basse : « Je te rassure, il n'est pas gay, on sort pas ensemble, ni rien. C'était juste comme ça, c'est tout. Et, merde, Sally, même si c'était le cas, tu peux me dire en quoi ça te regarde, au juste ? T'es jalouse ? »
« Ca va pas non ? » renifla la jeune fille. « Tu délires, mon pauvre. »
« Ah ouais ? » ricana Draco. « Dans ce cas, il n'y a pas de problème, alors ? Tu t'énerves pour rien, c'est ça ? »
« Lâche-moi. »
« Je vais te dire un truc, ma belle, » fit Draco avec un rictus moqueur. « Va falloir que tu arrêtes d'aboyer sur les gens comme ça. Personne ici n'est ton ennemi, » ajouta-t-il d'une voix plus douce alors que Sally-Ann se renfrognait, vexée. « Je ne sais pas ce qui se passe entre Terry et toi, je ne sais pas ce qui a pu t'arriver pour que tu soies si amère et si méfiante envers les gens, mais je crois qu'il est plus que temps que tu commences à te poser les bonnes questions. Terry est un mec génial et il t'adore, tu devrais faire un peu plus attention à lui… »
Il se rapprocha de son amie et la prit doucement dans ses bras.
« Oh, Annie, s'il te plait, » soupira-t-il. « Fais pas la gueule, je déteste te voir dans cet état. » Il déposa un bref baiser sur sa joue. « Allez, viens, on va rejoindre les autres, d'accord ? »
« …D'accord, » marmonna la jeune fille, un vague sourire aux lèvres.
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Journal de Draco Malfoy, samedi 21 février 1997 :
22h :
Et voilà, je suis à Londres.
Je suis crevé et je me fais chier. Le voyage dans le train a été incroyablement long, et Pansy n'a pas arrêté de me bassiner avec la semaine au ski, jusqu'au moment où j'en ai eu marre et que j'ai changé de compartiment avec Milli et Blaise.
Quand je suis arrivé à la gare, c'est le chauffeur qui est venu me chercher, et quand je suis arrivé à la maison, il n'y avait que Mère. Elle avait l'air un peu malade, mais au moins elle n'avait pas de verre à la main quand je suis entré dans le salon. Je dois voir Bella cette semaine entre deux entretiens à la fac, j'espère qu'elle saura m'éclairer un peu sur ce qui se passe à la maison depuis que je suis parti.
Et donc, là, je m'ennuie, mais à un point…j'ai hâte d'être à demain pour aller me balader aux puces avec Milli et Blaise, parce que je sens que je vais vite étouffer au manoir.
Je n'ai pas vu Père. Il devait sans doute encore travailler. C'est pas grave, de toute façon j'avais pas envie de le voir.
J'ai pas revu Potter depuis jeudi au lycée. Je me demande ce qu'il va faire pendant les vacances…
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Dans le prochain chapitre : encore des prises de tête, Ginny, beaucoup de piscine, un peu de Fred, et aussi un départ en vacances.
D'ici là, je vous invite à aller faire un tour sur mon blog www. 20six. fr/ Myschka quand il sera de nouveau visible, c'est à dire je ne sais pas quand. Pas que je vous y force ou quoi que ce soit, mais j'aimerais vraiment que vous lisiez les quelques mises au point que j'y ai postées, parce que j'en ai vraiment marre de recevoir certains types de messages. Ceux qui me lisent vraiment savent de quoi je veux parler.
En attendant, comme d'habitude, si vous avez quoi que ce soit à me dire, le petit bouton en bas à gauche est là pour ça et n'attend que vous appuyiez dessus…je vous aime !
