Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
o0O0o
Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze :Bonsoir ! Comme certains d'entre vous le savent déjà, j'ai eu pas mal de soucis avec mon blog cette dernière semaine. J'ai réglé le problème en changeant d'adresse, merci de mettre à jour vos liens.
Sinon, dans ce chapitre : de la prise de tête, Ginny, de la piscine, Fred, et un début de vacances. Bonne lecture !
o0O0o
RAR : Les réponses aux reviews non signées sont sur mon nouveau blog http // myschka. mon - blog. org (sans les espaces).
o0O0o
Cher journal (chronique d'une dernière année)
o0O0o
Journal de Harry Potter, lundi 16 février 1997 :
21h :
Je me sens incroyablement fatigué.
Vidé serait le mot plus juste, en fait. Depuis hier soir je n'arrête pas de ressasser ce qui s'est passé avec Fred. Ca fait mal, ça fait terriblement mal, et le pire c'est que tout ça, ce n'est que de la culpabilité. Je n'ai même pas l'honnêteté de faire taire ma mauvaise conscience et d'être simplement soulagé que cette histoire soit terminée. Non, bien sûr que non, il faut encore que je me sente misérable à cause de ce que je lui ai fait subir. Mais c'est de ma faute alors c'est bien fait pour moi.
Jamais je n'aurais du accepter ses avances, jamais je n'aurais du y répondre, et surtout, jamais je n'aurais du lui faire espérer quoi que ce soit. Mais non, il a fallu que je le laisse faire, il a fallu que je me laisse séduire et que je profite de son réconfort. C'est assez lamentable comme attitude. Si au moins j'avais l'honnêteté d'assumer mon comportement…Mais je n'en suis pas capable. Je déteste l'avoir fait souffrir à ce point. Et si je devais vraiment être honnête, je dirais que je déteste aussi le fait que ce soit lui qui ait rompu.
Le pire c'est que ce n'est même pas de la fierté mal placée, non. C'est juste que si je l'avais fait, moi, au lieu de lui infliger cette souffrance-là aussi, il aurait pu se mettre en colère, il aurait pu m'en vouloir, et moi j'aurais pu me dire que j'avais agi pour son bien à lui aussi. J'aurais pu me dire que j'avais enfin pris mes responsabilités, et ça n'a pas été le cas. Une fois de plus je suis resté passif et j'ai laissé les choses arriver.
Je regrette tellement de ne pas avoir été capable de tomber amoureux de lui. Je voudrais tellement que les choses ne se soient pas passées ainsi.
Maintenant, tout ce que j'espère, c'est que Fred s'en remettra rapidement, et qu'il finira par trouver quelqu'un de bien. Et j'espère aussi que Ginny ne va pas me détester.
Oh non, ça c'est vraiment trop pathétique. Bien sûr qu'elle risque de me détester, et de toute façon, comment pourrais-je lui en vouloir ? On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, j'en demande beaucoup trop, je crois.
o0O0o
Journal de Harry Potter, mercredi 18 février 1997 :
20h :
Je suis incroyablement chanceux, j'ai l'impression.
Ginny est venue me parler après le cours de Français tout à l'heure. Pour me dire qu'elle était au courant de ma rupture avec Fred, et pour me dire qu'elle ne m'en voulait pas. Enfin, elle ne l'a pas dit exactement comme ça, mais c'était l'idée générale.
Je me sens un peu soulagé, même si je sais que je n'avais pas à espérer quoi que ce soit venant de sa part. C'est vraiment une gentille fille, cette petite.
o0O0o
Flash-back :
« Harry ? »
La voix de Ginny Weasley s'éleva dans la salle de cours déserte, et Harry leva les yeux vers la jeune fille rousse, qui était restée après que ses deux camarades furent sortis. Elle semblait un peu mal à l'aise, comme si elle ne savait pas très bien ce qu'elle était en train de faire, aussi Harry lui fit-il signe de s'approcher et de prendre une chaise. Ginny hésita un court instant, avant de se décider et de venir s'asseoir à un bureau en face de celui de son professeur.
« Qu'y a-t-il, Ginny ? » demanda gentiment Harry, alors que la lycéenne se tortillait sur son siège. « Quelque chose dont tu voudrais me parler ? »
« Hum. En fait, oui, » marmonna la jeune fille d'un ton incertain.
« Je t'écoute. »
« Est-ce que c'est vrai qu'avec mon frère, c'est terminé ? » demanda-t-elle brusquement.
« Oui, » répondit doucement Harry, l'air un peu peiné. « Je suis vraiment désolé, Ginny. »
« Oh, non, je… » balbutia la jeune fille. « Je veux dire…est-ce que ça va ? »
Harry afficha une expression étonnée. Ginny ne semblait pas du tout en colère, en fait elle avait l'air simplement…inquiète, et un peu attristée aussi. Comme si la situation l'ennuyait, mais plutôt dans le sens où elle semblait chagrinée pour son enseignant. Cela ne manqua pas de le surprendre, aussi répondit-il, un peu hésitant, et pas très sûr de ce qu'il allait dire :
« Ca va, je…J'espère que Fred s'en sort. Je suis vraiment désolé, Ginny, » répéta-t-il encore une fois.
« Ne vous excusez pas, » protesta Ginny. « Ce sont des choses qui arrivent. C'est pas drôle, mais bon…Je…ça ne veut pas dire que…Enfin, ça ne me regarde pas. Personne ne vous en veut, vous savez. »
« Je crois que si c'était le cas, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même, » plaisanta Harry, un peu rasséréné par la gentillesse de son étudiante. « Merci beaucoup en tout cas. »
La jeune fille adressa un petit sourire à son professeur, puis demanda :
« Ca vous ennuie si on boit un thé dans votre bureau ? Ca fait longtemps qu'on n'a pas bavardé, je trouve… »
Harry lui rendit son sourire et se leva de sa chaise pour se diriger vers la petite porte en bois qui donnait sur son bureau.
« Bien sûr, Gin', » fit-il simplement. « Ca faisait longtemps que tu ne m'avais pas raconté ta vie, ça me manquait. Comment ça va avec ton copain, ces temps-ci ? »
o0O0o
Harry sentit plus qu'il n'entendit la surface lisse de l'eau se troubler. Comme depuis la première fois où il était venu le rejoindre dans la piscine, Draco Malfoy avait plongé silencieusement, à quelques mètres dans son dos, et nageait à présent dans sa direction. Le jeune homme brun ne se retourna pas, comme à son habitude, et continua de progresser dans l'eau tiède, attendant simplement que l'autre le rejoigne. Comme à son habitude, il fit semblant de ne pas avoir remarqué sa présence avant que le garçon blond fût parvenu à sa hauteur, et comme à son habitude, il lui adressa un simple sourire lorsque le jeune Malfoy fut arrivé près de lui.
Le rituel était bien établi. Harry, durant un bref instant, se fit la réflexion que sa vie se basait de plus en plus sur des rituels de ce genre : le café avec Millicent le mardi et le jeudi, les déjeuners avec Neville, les coups de téléphone à Nymphadora…la piscine avec Draco Malfoy le mercredi. Des gestes presque immuables une fois établis. Dans le cas de Nymphadora, cela se passait toujours exactement de la même manière. Harry s'asseyait dans son fauteuil le plus confortable, ou plutôt s'avachissait dedans, après avoir posé un cendrier vide sur l'accoudoir. Il composait le numéro de sa meilleure amie, puis tandis qu'il attendait la tonalité, il s'allumait une cigarette. Et quand son amie raccrochait, il en avait invariablement fumé trois.
Harry s'était souvent demandé pourquoi ce besoin d'immuabilité, alors qu'en dehors de cette petite bizarrerie, il n'avait jamais été quelqu'un de routinier. Probablement encore ce besoin de sécurité, de savoir que certaines choses étaient pour ainsi dire acquises et ne changeraient pas. C'était illusoire, bien sûr, mais cela le rassurait. C'est pourquoi il fut soulagé – inexplicablement, aurait-on pu dire, mais il savait qu'il n'en était rien – lorsque Draco Malfoy vint le rejoindre ce soir-là. Malgré son geste – parfaitement inexplicable, celui-là – de samedi dernier, il était venu. Comme d'habitude.
Et comme d'habitude, alors que Draco avait fait le premier pas en plongeant dans le grand bassin, Harry fit le second en lui adressant la parole après quelques minutes de nage silencieuse.
« Vous êtes venu tard, ce soir, » fit-il remarquer au jeune homme.
Lequel ne répondit pas immédiatement et se contenta de lui lancer un regard étrange, à l'expression indéfinissable, avant d'effectuer un demi-tour sur lui-même et de recommencer à nager dans la direction opposée. Harry le suivit, plus lentement, et ils se mirent à nager sans se parler, pendant de longues minutes. Lorsque enfin, Draco cessa ses mouvements et se laissa flotter à la surface de l'eau, il se décida à prendre la parole.
« J'ai hésité à venir, » avoua-t-il à son enseignant, d'un ton qui se voulait désinvolte. Un peu trop, peut-être. « Normalement, à cette période de l'année, je passe mes soirées à faire mes valises pour rentrer à Londres, mais là je n'ai même pas encore commencé. »
« Qu'est-ce qui a changé ? » l'interrogea doucement Harry, pas très sûr de vouloir entendre la réponse.
Soudain, sa question lui semblait beaucoup moins anodine qu'en apparence, et il ne savait pas vraiment pourquoi il avait cette impression. Sans doute l'attitude du jeune homme y était-elle pour quelque chose. Draco Malfoy agissait comme à son habitude, avec cette tranquille arrogance et cette confiance en lui inébranlable qui le caractérisaient aux yeux de tous, pourtant, ce soir, quelque chose avait changé. Harry n'aurait su réellement décrire cette tension étrange qu'il ressentait dans le comportement du garçon blond, mais elle était là, et cela changeait tout.
« Je ne sais pas, » répondit Draco, après un court instant de silence. « Beaucoup de choses ont changé, notamment ma vision du monde en général, de ma vie en particulier. Mais je ne vais pas vous ennuyer avec ça, Professeur, » termina-t-il avec un petit sourire désabusé.
« Vous ne m'ennuyez pas, » le contra Harry, et Draco sut que c'était vrai.
« Peut-être que c'est moi que ça ennuie d'en parler, » murmura-t-il, plus pour lui-même que pour son enseignant.
La phrase aurait pu être sèche, et surtout mal interprétée, mais ce ne fut pas le cas. Harry ne s'en formalisa pas et se contenta d'acquiescer silencieusement, avant de détourner son regard vers la grande horloge murale à l'autre bout de la pièce. Il était tard, et il savait qu'il aurait du partir depuis quelques temps déjà. Il savait aussi qu'il aurait du s'éloigner du garçon qui continuait de faire la planche à quelques centimètres de lui, et dont la proximité lui contractait bizarrement l'estomac. Le surréalisme de la scène aurait du lui sembler familier à force, malgré tout son esprit ne parvenait pas à intégrer le fait qu'il ne s'agissait que d'une simple discussion entre un élève et son professeur. Pourtant ce n'était que cela. N'est-ce pas ?
Le jeune homme aux cheveux noirs s'admonesta mentalement et s'éloigna un peu. Pas trop, juste assez pour avoir l'impression que l'eau était moins chaude à mesure qu'il mettait de la distance entre leurs deux corps. Pas assez pour avoir l'impression que tout était normal, cependant. Loin de là. L'atmosphère était définitivement différente ce soir, un peu comme si le champ magnétique de l'endroit était perturbé. La comparaison était bancale, mais c'était la seule approchant à peu près ce qu'il ressentait en cet instant. Comme si une force invisible forçait son corps à se rapprocher, et qu'une autre voulait à tout prix le faire s'éloigner. Harry soupira, peut-être était-ce simplement son esprit qui déraillait. Si Draco Malfoy n'avait visiblement pas envie de quitter Hogwarts, lui en revanche, avait sérieusement besoin de se retrouver ailleurs.
Une question néanmoins le taraudait depuis que le jeune homme blond était entré dans la grande salle carrelée. Avec les événements du week-end et les démarches qu'il avait commencé à effectuer pour Millicent, cela lui était sorti de l'esprit, mais à présent, il se remémorait avec précision sa surprise de samedi dernier. Un peu étonné, il se rendit compte que depuis, instinctivement aurait-on dit, ce parfum, il l'utilisait tous les matins. Encore un rituel. Qui le troublait un peu plus qu'il ne l'aurait voulu maintenant qu'il venait d'en faire le constat.
« Je ne vous ai pas remercié pour le parfum, » commença-t-il, un peu hésitant, et il vit avec précision l'autre garçon se tendre brusquement.
« Il n'y a pas de quoi, » marmonna Draco, visiblement mal à l'aise et qui recommença à nager, dans la direction opposée à celle de son enseignant.
« …Pourquoi ? » demanda simplement Harry. Là encore, il n'était pas certain de vouloir entendre la réponse du jeune homme.
« Hum. Milli m'a dit que vous aviez posé des questions à propos de ma formation avec le Professeur Snape, » répondit Draco un peu trop précipitamment, et nageant un peu trop vite vers le bord du bassin. « J'avais plusieurs échantillons en stock, je suis passé samedi pas loin de chez vous, je me suis dit que c'était l'occasion de vous montrer. Je ne savais pas si vous étiez chez vous et je ne voulais pas vous déranger, alors sur le coup ça m'a paru une bonne idée. Je suppose que c'était stupide. »
« C'était surprenant, » le corrigea Harry gentiment. « Merci en tout cas. Il sent très bon. Je ne m'y connais pas vraiment, mais je pense sincèrement que vous êtes doué. »
« Merci, » grommela vaguement le jeune homme blond, avant de sortir de la piscine.
Draco se dirigea vers les gradins et se sécha rapidement avant d'enfiler ses vêtements par-dessus son maillot encore trempé.
« Il est tard, » maugréa-t-il. « Je dois rentrer. Bonne nuit Professeur, » termina-t-il d'une voix presque inaudible.
« Bonne nuit, Draco, » répondit lentement Harry, le regardant s'éloigner et pousser la porte sans un regard en arrière. Après quelques instants, étrangement déçu, il se décida lui aussi à sortir du bassin. Et lorsqu'il fut de retour chez lui, dans son lit, il ne put s'empêcher de se demander pourquoi Draco Malfoy lui avait servi un mensonge aussi grossier.
o0O0o
Journal de Harry Potter, vendredi 20 février 1997 :
23h :
Le temps semble s'être accéléré ces deux derniers jours. Il s'est passé beaucoup de choses, pour la plupart sans réelle importance, mais j'ai l'impression de me laisser un peu dépasser par les événements.
Tout d'abord, il y a Ginny, qui malgré ma rupture avec son frère est venue me voir plusieurs fois, parfois même avec Millicent, juste pour le plaisir de discuter. De son petit ami Blaise, avec qui les choses se passent très bien. De mon avis concernant son exposé en Français. Des démarches que j'effectue pour Millicent, aussi. J'ignoraient qu'elles s'entendaient aussi bien toutes les deux, et Ginny s'est même renseignée auprès de ses parents concernant la bourse dont elle et son frère bénéficient. Malheureusement ça n'a pas donné grand chose, puisque le cas de Millicent n'est absolument pas comparable au sien, mais c'était un effort louable de sa part, et vraiment gentil.
A propos de Millicent, j'avoue que je ne sais plus vraiment quoi faire. Je sais que dès son arrivée à Londres elle ira voir sa banque pour bloquer son compte. Et moi, dès que je serai à Brighton, avec Remus, Nev et Tonks, je m'occuperai de lui trouver un lycée et d'aménager sa chambre, si jamais elle en a besoin. En-dehors de ça, malheureusement, il n'y a rien d'autre que je puisse faire. Encore une fois, espérons qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter et que tout se passera bien.
Une autre nouvelle dont je me serais bien passé, aussi : le procès de Colin a été reporté à la mi-mars. J'ai reçu la nouvelle ce matin au courrier, et ça m'a profondément contrarié. Apparemment, il aurait fait plusieurs crises de démence qui ont conduit à son internement en hôpital psychiatrique. Il semblerait qu'une expertise de son état mental nécessite des délais supplémentaires avant l'audience. Avec la chance que j'ai, on va le déclarer irresponsable et il effectuera sa peine en hôpital. Joie. Même à des kilomètres de moi, en cellule, il trouve encore le moyen de me pourrir la vie, ça en devient presque miraculeux.
Sinon, j'ai vu Fred à Hogsmeade cet après-midi. J'avais envie de prendre l'air après la mauvaise nouvelle de ce matin et je ne voulais pas rester dans le parc du château. Je ne suis pas allé près du magasin des jumeaux, mais j'ignorais que Fred avait pris son après-midi. On s'est croisés dans une librairie alors que j'hésitais à m'acheter un livre de photos sur la Nouvelle-Orléans. Ca m'a fait bizarre de le voir. Lui a eu l'air un instant très mal à l'aise, j'ai même cru pendant un moment qu'il allait simplement quitter la boutique sans m'adresser la parole. Je l'aurais compris, ceci dit.
Mais au lieu de ça, il est venu me dire bonjour et m'a invité à aller boire un café. Et moi, j'ai accepté, alors qu'au départ, je ne crois pas que j'en avais vraiment envie. Par peur sans doute d'avoir à affronter son regard, je ne sais pas exactement. Mais je ne regrette pas. Bien sûr, je ne dis pas que ça a été l'entente cordiale, mais ça s'est étonnamment bien passé compte tenu des circonstances. Il m'a demandé si ça allait, m'a même posé des questions sur mon boulot – même si sur ce point j'ai bien senti qu'il se forçait – et m'a donné des nouvelles de George et Alicia. C'était étrange, mais…oui, on peut dire que c'était sympa.
Je lui ai demandé ce qu'il comptait faire pendant les vacances, du moins s'il en prenait. Il m'a dit qu'il avait furieusement envie de se barrer à l'autre bout du monde et ça m'a fait rire. Ca l'a fait rire aussi, et même si ce n'était pas un rire très convaincu, ça m'a fait du bien de voir qu'il n'était pas totalement anéanti. Finalement, il m'a dit qu'il avait besoin de s'éloigner un peu de Hogsmeade et qu'il allait partir une ou deux semaines à Hong Kong, vu qu'il a pas mal d'argent à dépenser et qu'il n'a pas envie d'utiliser pour des trucs utiles – chiants, a-t-il dit. Je le comprends. Moi aussi j'ai besoin de partir, et la perspective de rester à Brighton ne m'enthousiasme pas vraiment. Alors j'imagine que pour lui, la sensation doit être pire encore. J'espère que ça lui fera du bien.
En tout cas, cette rencontre inopinée m'a un peu réconforté. Je sais que c'est très égoïste de dire ça, mais il me manque. Pas comme un amant, mais comme un ami. Qui sait, peut-être qu'un jour, ce sera possible.
En attendant, demain je prends l'avion pour Brighton avec Neville et Remus, et j'ai encore mes valises à faire. J'ai beau dire que j'ai envie de quitter cette école, je crois bien que j'y suis plus attaché que je ne le pensais au départ.
o0O0o
Journal de Harry Potter, samedi 21 février 1997 :
22h :
La journée a été épuisante.
Entre le retard de l'avion à Edimbourg et le fait d'avoir du prendre une correspondance à Manchester, j'ai bien cru que nous mettrions la journée à arriver. Enfin, ça m'a au moins permis d'écrire une lettre à Millicent – avec toute cette agitation, j'avais complètement oublié – pour lui transmettre les coordonnées de Sirius et celles de Tonks, en cas d'urgence, et j'ai pu la poster durant notre escale. Avec un peu de chance, elle la recevra lundi au courrier, au pire mardi. Si jamais les choses se gâtent pendant qu'elle est encore à Londres, elle saura tout de suite où aller et qui joindre.
Passons. Tonks nous a fait une merveilleuse surprise aujourd'hui lorsque nous sommes arrivés chez elle. Nous avions décidé que comme à Noël, je logerais dans sa maison, ma chambre chez Sirius étant définitivement trop proche de celle de mon bien-aimé parrain – bien trop proche pour ma santé mentale, en tout cas. Bref. J'ai toujours connu la maison de Nymph dans un désordre indescriptible, toujours en travaux, les pièces à moitié repeintes. En même temps, avec la réfection du pub, elle ne pouvait guère faire autrement jusqu'à présent.
Mais aujourd'hui, elle a réussi à économiser assez d'argent pour enfin rendre sa baraque entièrement habitable. Donc, outre le fait que j'ai effectivement ma chambre à moi à l'étage – et celle-ci est suffisamment éloignée de celle de ma meilleure amie – il y a désormais une pièce au rez-de-chaussée, qui faisait autrefois office de buanderie/débarras/entrepôt à n'importe quoi/et même atelier de peinture par moment, qui désormais est refaite à neuf. Et qui a été aménagée pour accueillir Millicent le cas échéant. En fait, il ne reste plus qu'à la meubler. Il y a déjà une armoire, une bibliothèque et un fauteuil, ne reste plus qu'à acheter un lit et un bureau.
Tonks s'est même décidée à faire refaire la tuyauterie dans la salle d'eau du rez-de-chaussée. Jusqu'à maintenant, seules les toilettes étaient utilisables, et la douche et le lavabo étant hors-service depuis des lustres. Ca ne gênait pas vraiment puisque la salle de bain du premier étage était parfaitement suffisante pour Nymph toute seule, mais maintenant qu'il y a un risque que Millicent vienne habiter ici, Tonks s'est dit qu'elle aurait sans doute besoin de son intimité. Ma copine est vraiment une perle. Evidemment, je vais participer aux frais, il ne manquerait plus qu'elle paye tout…Je pense même acheter, peut-être, un ordinateur pour Millicent. Je crois que ce serait une bonne idée, et puis si elle veut s'en acheter un autre plus performant, j'en aurai toujours l'utilité.
Elle doit être arrivée à Londres, maintenant. Je me demande si elle va bien. J'espère que oui.
Je me demande aussi comment va Draco Malfoy. Il était vraiment étrange mercredi soir, je ne sais pas comment interpréter son comportement. Peut-être que c'est moi qui ne tourne pas rond, finalement. Peut-être que c'est moi qui ne suis pas dans mon état normal, de n'avoir pas pu détacher mes yeux de lui. Oui, peut-être bien que c'est moi qui débloque complètement de vouloir absolument percer cette carapace que je sens si fragile. Non. En fait, c'est certain, je délire complètement. Je ne devrais pas penser à ça. Je ne devrais pas penser à lui de cette manière.
Même si je ne sais pas très bien de quelle manière exactement je pense à lui. Tout ce que je sais, c'est que j'y pense. Beaucoup trop.
o0O0o
Journal de Harry Potter, dimanche 22 février 1997 :
20h :
Nous avons réuni le conseil de guerre aujourd'hui.
Il a été décidé que dès demain à la première heure avec Remus, nous irions prospecter dans les environs pour trouver un lycée convenable à Millicent. N'ayant jamais effectué ma scolarité dans la région, je ne sais absolument pas ce que valent les écoles dans le coin, mais j'espère que nous trouverons quelque chose de correct. Evidemment, un établissement privilégiant les sciences sociales et la littérature serait l'idéal, mais si déjà l'école a un bon niveau, ce sera bien.
De son côté Tonks est en train de calculer ce que ça lui rapporterait d'avoir une serveuse supplémentaire à temps partiel. Joanne, qui travaille avec elle depuis plusieurs mois maintenant, fait des miracles et d'après ce que j'ai pu voir d'elle, c'est une fille très sympa et très compétente. Le pub fait pas mal de bénéfices, et la formule fonctionne très bien comme ça, donc pour le moment, Nymph ne sait pas si ça vaut le coup de prendre une deuxième employée. Il ne faut pas oublier non plus que l'équilibre financier d'un tel établissement est précaire, alors je ne veux pas non plus qu'elle perde de l'argent en voulant aider Millicent.
Il y a cependant une autre solution à laquelle nous n'avions pas pensé, et que Neville nous a fait remarquer. Il se trouve que Seamus, le copain de Tonks qui tient un restaurant près de la plage et qui lui a revendu le pub, a régulièrement besoin de personnel supplémentaire, surtout pendant les week-end et les vacances. Il emploie souvent des étudiants, mais le turn-over est assez important à cause justement du fait que ce sont des étudiants. Sachant que si Millicent s'installe ici, ce sera au moins jusqu'à la rentrée scolaire prochaine, il aurait sous la main une employée régulière. Enfin, c'est une idée à creuser, et Nymph s'occupe d'en discuter avec lui dès demain, pendant que Neville s'occupera d'acheter les meubles pour la chambre et de terminer les travaux.
Quant à Sirius, il est malheureusement très pris par son travail, mais il va quand même essayer de se renseigner sur les protections juridiques dont pourrait avoir besoin Millicent. A vrai dire, le droit m'a toujours profondément ennuyé et je n'y ai jamais rien compris. Mais s'il y a quelque chose à savoir dans ce domaine, je fais confiance à mon parrain pour trouver quoi que ce soit qui pourrait être utile.
Enfin, tout ceci n'augure rien des vacances reposantes dont j'avais rêvé. Je sais que c'est ne penser qu'à moi, mais, dieux ! Ce que j'aimerais pouvoir partir loin de tout et de tout le monde ne serait-ce que quelques jours…J'ai envie de soleil et de chaleur, j'ai besoin de me perdre dans une rue que je connais pas. J'ai envie de la Nouvelle-Orléans, et de peindre ses jardins. D'ailleurs ça fait trop longtemps que je n'ai pas tenu les pinceaux. Ca aussi, ça me manque terriblement.
Finalement, j'aurais du prendre ce livre de photos. Elles étaient vraiment belles, et j'avais l'impression de voyager un peu en les regardant.
o0O0o
La semaine prochaine, un chapitre un peu plus long sur les vacances de Draco qui sont loin d'être de tout repos…
D'ici là, je vous invite à aller faire un tour sur mon nouveau blog http // myschka. mon - blog. org (sans les espaces) afin de vous tenir au courant de mes avancées dans mes fics, de lire les réponses aux reviews non signées et tout un tas d'autres trucs. (l'ancien blog restera en ligne jusqu'à fin février avant d'être définitivement supprimé mais ne sera évidemment plus updaté)
Et en attendant, si vous avez des remarques, des questions, des compliments ou des insultes à formuler, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche (je fais aussi les baptêmes et les enterrements). Je vous aime !
