Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Je pense que ça va faire plaisir à pas mal de monde, ce soir je vous poste d'un coup les deux chapitres des vacances de Draco et Harry !
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RAR : Comme d'habitude, les RARs pour les reviews non signées sont sur mon blog http / myschka . mon – blog . org (sans les espaces)
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, dimanche 22 février 1997 :
22h :
J'ai passé une journée crevante mais j'en avais bien besoin.
Comme j'étais moyennement motivé pour subir une journée à me morfondre au manoir, je me suis éclipsé dès la fin du petit-déjeuner avec mes chers parents – je me demande encore pourquoi on se force à manger ensemble alors que visiblement ça fait chier tout le monde – et j'ai appelé Milli et Blaise. Comme on l'avait prévu hier, on a décidé de passer la journée dehors et de faire un tour aux puces. Finalement Blaise a préféré celles de Camden, du coup on a passé toute la matinée là-bas.
Evidemment, je me suis encore ruiné avec tout un tas de trucs inutiles, mais c'était chouette. Bon, il a fallu que je me ridiculise en voulant acheter un disque dont Milli m'avait parlé et que Potter aime beaucoup. Milli n'a rien dit, mais j'ai bien vu qu'elle oscillait entre se foutre ouvertement de ma gueule, ou être complètement catastrophée par mon attitude de groupie décérébrée. Heureusement, Blaise n'a rien vu. Et puis, merde, si j'ai envie d'écouter du jazz en ce moment, c'est mon droit, non ?
Après on est allé manger dans Regent's Park. Bon, pour être honnête, on s'est pelés le cul tellement il faisait froid, mais franchement, personne n'avait envie de se poser dans un resto bondé de monde, et en plus il faisait bien trop beau pour ne pas rester dehors. Et puis c'était joli, toute cette nature recouverte de givre et de neige. Ensuite on a passé le reste de l'après-midi à se balader sur Piccadilly Street et dans Soho, et c'était très sympa. Y'a pas à dire, ça change quand même du vieux village de Hogsmeade.
Bref, ça m'a fait un bien fou de m'aérer la tête et de me changer les idées, surtout que demain je commence mes entretiens. Bon évidemment, comme je suis rentré en retard pour le dîner, je me suis fait passer un savon, mais j'étais de trop bonne humeur et surtout j'étais tellement fatigué d'avoir bougé toute la journée que l'engueulade de Père m'est passée complètement au-dessus de la tête. De toute façon, pour ce que son avis m'intéresse…
Enfin, je ne vais quand même pas tarder à me coucher, histoire de ne pas afficher une tête de déterré demain matin. Comme Père bosse toute la semaine – qui a dit « pour changer » ? – mais qu'il ne veut pas me laisser y aller seul, c'est Mère qui m'accompagnera aux entretiens. A croire que Père ne m'accorde aucune confiance, ça fait plaisir. Cela dit, il aurait raison : si je m'écoutais j'irais tous les envoyer se faire foutre, avec mes compliments en prime.
Enfin, ça me permettra au moins de passer un peu de temps avec Mère. Je vois bien qu'elle va mal, même si elle fait très bien semblant. Il faudrait qu'elle trouve un truc pour s'occuper, je veux dire, quelque chose de plus constructif que prendre le thé avec ses copines ou faire du shopping. Je suis sûr que ça lui ferait du bien et qu'elle se sentirait mieux.
Potter doit être arrivé chez lui, maintenant. Je me demande comment c'est, Brighton…J'ai lu quelque part que c'était la première ville gay d'Angleterre. Je savais pas.
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Journal de Draco Malfoy, lundi 23 février 1997 :
18h :
Premier entretien passé. Avec succès ou pas, franchement j'en ai rien à battre, mais en tout cas ça a été rapide. Heureusement demain, je n'en ai pas, ça me permettra de tenir ma promesse et d'accompagner Milli à sa banque. J'espère qu'on pourra régler cette affaire rapidement et qu'il n'y aura pas de problème de dernière minute.
En tout cas Mère était tellement heureuse de passer du temps avec moi qu'elle m'a emmener déjeuner dans l'un des meilleurs restaurant que j'aie jamais connus. Je n'imaginais pas que la cuisine indienne puisse être aussi raffinée – et au passage, j'ignorais totalement que Mère aimait ça. Elle m'a dit que la prochaine fois, on irait manger cajun. Cool. Je connais pas du tout, mais je lui fais confiance. Et puis, Milli m'a dit que Potter faisait une espèce d'obsession sur la Nouvelle-Orléans, et comme c'est une cuisine qui vient de là-bas, ça me donne encore plus envie d'y goûter.
Aaah, merde, j'ai recommencé. Je ne suis pas une putain de groupie, merde !
Bref. Bizarrement, c'était plutôt chouette de passer du temps avec Mère. Elle n'a pas arrêté de me poser des questions sur le lycée, et elle semblait tellement contente que je lui en parle que je n'ai pas cessé de lui raconter tout un tas de trucs idiots sur l'école et les copains.Ca avait l'air de lui faire tellement plaisir que pour une fois, je me suis dit que je pouvais jouer au bon fils à sa maman.
Enfin, tout ça me conforte dans l'idée qu'elle a désespérément besoin de s'occuper pour combler le vide manifeste de son existence. J'essaierai d'en toucher deux mots mercredi à Bella, puisque je déjeune avec elle. Et avec Snape, au passage. Il m'a appelé tout à l'heure pour me dire qu'il était arrivé à Londres aujourd'hui et que je le verrais mercredi pour le tenir au courant de comment se passaient mes entretiens. Je le soupçonne plutôt de s'être fait forcer la main par Bella, mais je préfère ne pas l'imaginer.
Je me demande ce que Potter fait de ses vacances.
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Journal de Draco Malfoy, mardi 24 février 1997 :
19h :
Opération banque réussie.
Finalement, tout s'est déroulé sans encombre, Milli a été reçue dès notre arrivée par son conseiller financier – je ne savais même pas qu'elle avait un conseiller…si ça se trouve j'en ai un aussi ? Un gars très pro, très sympa et très efficace, qui lui a réglé ses affaires en deux coups de cuillère à pot. Milli est dorénavant financièrement indépendante, et à la tête d'un très joli pécule. J'ai d'ailleurs été impressionné, je ne pensais pas qu'elle avait autant de fric. Je veux dire, je sais que Lord Bullstrode est blindé de thunes, mais je n'imaginais pas qu'il lui versait autant d'argent tous les mois. C'est simple, il y avait presque autant d'argent que sur mon propre compte – et c'est pas peu dire.
Avec tout ça, ça nous a laissé plein de temps libre, du coup on a passé le reste de la journée à se balader rien que tous les deux. On a mangé dans un troquet à Kensington près de Holland Park, et ensuite, on s'est promenés le reste de l'après-midi dans Notting Hill. C'est vraiment très sympa comme quartier, super animé, rien à voir avec l'ambiance feutrée et policée de là où je vis. Ca ne me dérangerait pas de vivre dans un coin comme ça, je crois. J'ai vu une fois le carnaval là-bas avec Blaise et c'est vraiment quelque chose de dément. Dommage que cette année les vacances tombent si tard, parce que j'y serais bien retourné.
A propos, Milli m'a dit qu'elle avait reçu une lettre de Potter hier matin au courrier, où il lui donnait ses coordonnées et où il lui disait qu'il commençait dès lundi à lui chercher une école à Brighton, avec l'aide du professeur Lupin. Je me demande d'ailleurs ce que fout Lupin à Brighton avec Potter. Je veux dire, je crois savoir que c'est une connaissance de son parrain, mais de là à aller passer ses vacances là-bas…Pff, voilà que je vire paranoïaque maintenant…bientôt je vais m'imaginer que Potter et Lupin sont ensemble.
…Et si c'était le cas ?
Argh. Non. Non. Pas de ça Malfoy. N'importe quoi.
Putain, je pète vraiment les plombs. Mais qu'est-ce qu'il m'a fait, ce mec ? Je vais finir par croire que je suis victime d'un sortilège vaudou, moi…
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Journal de Draco Malfoy, mercredi 25 février 1997 :
23h :
Deuxième entretien passé. Encore un demain, et deux vendredi juste avant de prendre l'avion pour partir au ski. Au fait, cette année, c'est l'Autriche. Malheureusement, ce n'est pas dans le même station que celle où va Terry. Bref, deux entretiens dans la même journée juste avant de partir, à croire que Père a décidé de me tuer. Je n'aurai même pas le temps de me préparer psychologiquement à subir la présence répugnante de Pansy dans l'avion. Et dire que j'aurai même pas Milli et Blaise pour alléger mon calvaire, puisqu'ils ne partent que samedi dans la matinée…Je suis maudit.
Il va quand même falloir que je mette les choses au clair avec elle le plus vite possible, histoire qu'elle ne rende pas mon séjour encore plus pourri qu'il ne s'annonce déjà.
Mais cessons de parler de choses qui fâchent. J'ai donc déjeuné ce midi avec ma tantine adorée et mon vénéré prof de chimie. Comme je le pensais, Bella n'a inventé ce prétexte que pour draguer furieusement Snape, qui ne savait plus où se mettre et avait l'air…terrorisé. Sa réputation d'homme froid et implacable en a pris un sacré coup, je dois dire. Mais c'était drôle. Je crois même qu'à un moment Bella lui a carrément fait du pied, mais je n'en suis pas sûr – mais je n'allais pas vérifier et honnêtement, je ne crois pas que j'ai envie d'imaginer ça.
…Bon, allez, on arrête les images mentales, et au lit. Je dois me lever hyper tôt demain, la fac est super loin. Je serais même surpris que Mère se lève à l'heure.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 26 février 1997 :
22h :
J'ai passé plus de temps dans la voiture qu'à l'université. Dire qu'il a fallu que je me lève à 6h du matin, alors que je suis en vacances, uniquement pour pouvoir donner le change face à mon géniteur. Faudra quand même que je pense à le remercier un jour pour m'avoir fait si bon comédien.
Mère, la pauvre, a somnolé pendant une bonne partie du trajet à l'aller. Et je crois qu'elle a été très déçue qu'on ne serve pas d'alcool au restaurant universitaire, parce que dès qu'on est rentrés dans la limousine pour repartir sur Londres, elle s'est servie une coupe de champagne. J'ai un peu fait la gueule pour la forme, mais comme elle a eu tout de suite l'air plus joyeuse, je n'ai pas eu le cœur de lui gâcher son seul plaisir de la journée. On est arrivés tellement tard dans le centre-ville qu'on n'a même pas eu le temps de faire les boutiques.
Enfin, le long trajet en voiture m'aura au moins permis de lui glisser deux ou trois idées sur le fait qu'elle trouve une activité en dehors du shopping et de l'esthéticienne. Elle a secoué la tête en riant et en disant qu'elle ne savait rien faire, mais j'ai bien vu que mes mots l'avaient touchée quelque part parce qu'elle a été beaucoup moins loquace après. Bon, je ne suis pas certain d'avoir eu un réel impact sur elle, mais comme Bella m'a promis de s'occuper un peu plus d'elle quand je serai rentré à Hogwarts, je peux toujours espérer qu'elle aura plus de succès que moi…
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 27 février 1997 :
23h :
Et voilà, nous sommes arrivés en Autriche.
Je passerai sous un silence pudique les efforts titanesques que j'ai du fournir pour ne pas étrangler Pansy – ça a été dur – de même que je ne m'attarderai pas sur la journée harassante que j'ai du subir avant de prendre l'avion. Entretiens, bla, bla, bla, courbettes hypocrites, bla, bla, bla, Mère hystérique, la routine, quoi.
Mais enfin, nous sommes arrivés en fin d'après-midi à l'hôtel, qui est rempli de tout un tas de beau linge et de nouveaux riches, et qui pètent tous plus haut que leur cul, c'est merveilleux. J'ai heureusement pu prétexter une migraine due à l'air conditionné dans l'avion, pour m'enfermer dans ma chambre et n'en sortir que pour aller dîner. Et là, je viens d'appeler Milli et Blaise pour leur donner le nom de l'hôtel où nous sommes descendus et le numéro de ma chambre.
J'espère simplement pouvoir résister à l'envie d'assassiner Pansy avant leur arrivée demain après-midi. Avec la chance que j'ai, elle va vouloir me montrer sa nouvelle combinaison de ski et ses lunettes à la dernière mode. Heureusement, pour compenser, j'ai la chance de ne pas être trop maladroit avec un snowboard, alors que son niveau en ski, sans être catastrophique, est quand même largement inférieur au mien. Ca me permettra de la semer plus facilement, et tant pis si je me fais engueuler parce que je ne m'occupe pas assez d'elle. Après tout, ce n'est pas moi qui ai demandé à ce qu'elle vienne, hein.
J'aimerais bien voir à quoi ressemble Potter sur des skis.
Eh merde, j'ai recommencé. Encore.
Peut-être que si je me branle, je pourrai m'endormir rapidement et arrêter de penser à lui…
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Journal de Draco Malfoy, dimanche 1er mars 1997 :
22h :
Ah, putain, elle m'a vraiment fait chier, cette punaise !
Hier ça allait encore, vu qu'on a passé la matinée à choisir les skis, à acheter les forfaits et tout le bordel, et que l'après-midi, Blaise et Milli sont arrivés et qu'on a foncé tout de suite sur les pistes sans attendre qu'elle nous rejoigne. Et le soir, on est allés en boîte alors qu'elle avait préféré rester à l'hôtel. Elle a d'ailleurs fait la gueule, mais comme on lui avait proposé de venir et que c'est elle qui a refusé, je n'avais rien à me reprocher vis-à-vis de Père.
Mais aujourd'hui, aujourd'hui, putain, elle a vraiment dépassé les bornes.
Franchement, elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même si ça s'est terminé comme ça.
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Flash-back :
Millicent posa sa tasse de chocolat chaud fumant et se pencha vers Draco, une expression paniquée sur le visage.
« Alerte ! Alerte ! Parkinson en approche, Parkinson en approche, » souffla-t-elle à l'attention de son meilleur ami en faisant une grimace comique.
« Merde, » jura Draco. « Elle ne s'est pas encore cassé une jambe ? » déclama-t-il d'un ton dramatique et faisant s'écrouler de rire Blaise, qui s'étouffa avec sa bière.
Malheureusement, Pansy les avait repérés et il n'était plus question d'opérer une retraite stratégique vers la sortie du bar. La jeune fille, vêtue d'une combinaison intégrale d'une immonde couleur rose vif, s'avançait à grands pas vers leur tables, et faisait de grands gestes dans leur direction. « Des fois qu'on l'aurait loupée, » murmura Blaise, provoquant un gloussement très peu digne de la part de Millicent, qui eut bien du mal à reprendre son sérieux. Surtout que Draco venait d'ajouter, l'air catastrophé :
« C'est pas vrai, et en plus elles sont venues en troupeau… »
En effet, Pansy avait eu la joie de retrouver quelques copines à elle, et depuis ce matin, à la grande satisfaction de Draco, elle lui avait accordé une paix relative, occupée qu'elle était à comparer ses marques de bronzage avec des autres demoiselles. Mais à présent, et alors qu'il goûtait un repos bien mérité après une dure après-midi à dévaler les pistes sur son snowboard – pauvre petit garçon riche, songea-t-il ironiquement – il fallait que sa sangsue personnelle lui gâche ce moment de pure détente. Il sentait déjà la migraine poindre derrière ses yeux, et il les ferma douloureusement en entendant la voix stridente de la jeune fille.
« Dray ! » s'écria-t-elle d'une voix hystérique. « Je te cherchais partout ! Où est-ce que tu étais passé, encore ? »
« Eh bien, comme tu vois, Pans', » répliqua placidement le jeune homme, « j'étais tranquillement en train de me boire un vin chaud à la cannelle, juste après avoir descendu quelques pistes avec mes amis ici présents – tu connais Blaise et Millicent, bien sûr – et juste avant que tu n'arrives et fasses ton entrée si…remarquée. »
« Oh. Oui, » murmura Pansy, un peu déstabilisée. « Peu importe, » poursuivit-elle d'une voix plus forte, « je voulais te présenter à mes amies. »
Millicent faillit s'étouffer en voulant camoufler son hilarité, alors que Pansy prenait la pose et déclarait, d'un ton horriblement suffisant :
« Les filles, je vous présente Draco Malfoy – oui, le fils de Lord Malfoy, » ajouta-t-elle d'un air affecté tandis que ses camarades se mettaient à glousser hystériquement. « Nous serons bientôt fiancés. »
Ce fut au tour de Blaise de s'étrangler alors que Draco levait un sourcil dédaigneux.
« Pansy, ma chère, » susurra dangereusement le jeune homme. « Peux-tu m'expliquer d'où tu tiens cette idée ridicule ? »
La jeune fille pensait peut-être qu'il n'oserait pas la ridiculiser devant ses amies, et sachant qu'elle était parfaitement capable de se plaindre à Lucius de son comportement odieux avec elle, mais c'était sans compter le sentiment de ras-le-bol grandissant de Draco. En cet instant, il se moquait éperdument des conséquences de ses actes, et honnêtement, ça ne le dérangeait pas du tout de la voir s'effondrer devant ses pseudo-amies. Pansy bredouilla, visiblement affolée :
« Mais, Dray…je…enfin, je veux dire, ton père… »
Non, vraiment, ça ne le dérangeait pas du tout. Au contraire, même. Ce fut donc avec un sourire cruel et totalement dénué de pitié qu'il lui répondit d'une voix suave :
« Honnêtement, Parkinson, je préférerais rouler une pelle bien baveuse à Potter plutôt que de devoir te toucher, ne serait-ce qu'avec un seul doigt. Ne le prends pas mal, surtout, c'est juste que tu me dégoûtes. »
C'en fut trop pour Blaise et Millicent qui éclatèrent de rire dans un bel ensemble, provoquant la fuite éperdue de Pansy Parkinson, rouge de honte – ce qui jurait horriblement avec sa combinaison rose – et sous les regards incrédules de ses amies. Draco se leva avec grâce et s'inclina légèrement devant le groupes de filles qui le dévisageaient avec des yeux ronds.
« Mesdemoiselles, ce fut un plaisir que de faire votre connaissance. Mais le devoir m'appelle et je ne puis rester en votre si charmante compagnie. Bonne soirée. »
Et d'une démarche impériale, il quitta à son tour le bar, suivi de Blaise et Millicent qui ne semblaient jamais devoir s'arrêter de rire.
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Journal de Draco Malfoy, lundi 2 mars 1997 :
22h :
Milli a rencontré son « fiancé » aujourd'hui. Elle était dévastée.
Je l'ai aperçu au restaurant – c'est moi qui ai suggéré d'aller là-bas parce que je savais que Milli et ses parents y seraient. Franchement, je n'ai jamais vu un être humain ressembler autant à un batracien – oh, peut-être Umbridge, la prof d'économie, et encore.
Ce mec est d'une mollesse, c'est terrifiant. Et il transpire tellement qu'on dirait qu'il suinte. Beurk. Honnêtement, si je n'étais pas tellement obsédé par les yeux de Potter, je crois que c'est le genre de type qui me ferait douter de mon homosexualité tellement il est répugnant, et que je reviendrais en courant vers les filles. Putain, même Lavender Brown est plus attirante que ça. Ce type est la parfaite incarnation de l'expression « fin de race ». On dirait vraiment qu'il a été fini à l'eau tiède. Franchement, je me demande où ses parents sont allés chercher…ça.
Non, mais vraiment, à la place de Milli, si j'avais pas été lesbienne, je le serais devenue illico si on m'avait présenté un tel fiancé.
Reste plus qu'à attendre de voir comment ses parents vont prendre la nouvelle. M'est avis que ça va être sportif.
Oh, et Pansy a passé la journée à pleurer dans sa chambre. Hinhinhin.
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Journal de Draco Malfoy, mercredi 4 mars 1997 :
14h :
Putain de merde.
Ca a été encore plus catastrophique que ce que je craignais. Et pourtant, je ne m'attendais déjà pas à ce que ça se passe bien…Mais là, on n'a évité de rameuter les flics que parce que Lady Bullstrode voulait à tout prix éviter le scandale…Et moi, je dois vraiment me tenir à carreau si je ne veux pas qu'on grille que je l'ai aidée…
J'espère qu'elle va bien.
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Flash-back :
Draco se retourna dans son lit puis finit par se lever alors qu'il entendait la sonnerie insistante du téléphone. Grommelant un juron étouffé, il décrocha le combiné, ses yeux essayant difficilement de faire le point.
« Allô, » marmonna-t-il, de mauvaise humeur.
« C'est Milli, » souffla la voix paniquée et tremblante de sa meilleure amie.
« Que – Milli ? » s'écria le jeune homme blond. « Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m'appelles à – il jeta un coup d'œil à son réveil – deux heures du mat' ? »
« Je…Je me suis enfuie de l'hôtel, » bredouilla Millicent, la voix pleine de sanglots. « Ca s'est super mal passé, ma mère est devenue hystérique et a commencé à dire qu'il fallait me faire soigner…Je – merde, Dray, je savais que ça allait mal se passer, mais je pensais pas que ce serait à ce point ! »
« Shhhh, calme-toi, ma belle, » chuchota Draco en s'efforçant de ne pas paniquer. « Tu m'appelles d'où, là ? »
« D'une cabine téléphonique, » répondit Millicent d'une voix un peu plus posée « J'ai attendu que tout le monde dorme pour faire mon sac et partir. Je te dis pas combien j'ai payé le réceptionniste pour qu'il ferme sa gueule…Ca fait une heure que je marche. »
« OK, » murmura Draco, tentant de réfléchir. « Tu es où, exactement ? »
« Pas loin de la gare. Il y a un train qui part pour Vienne à 5h du matin, et de là-bas, je pourrai prendre un avion pour Londres. »
« 5h du mat' ? Mais tu vas faire quoi en attendant ? » demanda Draco, catastrophé.
« Je sais pas Dray, » gémit Millicent. « Je sais pas quoi faire, là. Si je reste à la gare pendant trois heures on va finir par me repérer… »
« A moins que tu ne crèves de froid avant, » répliqua son ami. « Bon, tu ne bouges pas, j'arrive. En attendant, tu te couvres, OK ? Va pas nous choper un rhume, hein ? »
« D'accord, » murmura la jeune fille. « Mais, et toi ? Ca ne va pas te poser de problème ? Comment tu vas faire pour venir ? »
« T'occupe pas de ça. En attendant que j'arrive, est-ce que tu peux appeler Potter pour le prévenir ? »
« Je – J'ai quasiment plus d'unités sur ma carte, » balbutia Millicent. « Si j'appelle l'Angleterre, je ne pourrai même pas lui parler. Et y'a même pas un tabac d'ouvert où je pourrais en racheter une ! »
« Arrête de paniquer, » claqua – un peu trop sèchement, peut-être – le garçon blond. « Merde, Milli, tu vaux mieux que ça ! Utilise ton cerveau, un peu, bordel. Ta cabine accepte les cartes bleues ? »
« A – Attends…Non. Eh merde ! » hurla Millicent, qui s'était remise à pleurer.
« Chut, ma chérie, pleure pas, » dit doucement Draco. « Je suis désolé, j'aurais pas du te crier dessus. Pardon. Calme-toi, ça va aller. Je vais l'appeler, d'accord ? Tout va bien, t'inquiète pas, je m'occupe de tout. Tu bouges pas, OK ? J'arrive. »
Millicent renifla un faible « OK », et Draco raccrocha. Avec un soupir, il se drapa dans sa couverture et se leva pour aller fouiller dans son sac, duquel il extirpa un petit carnet où étaient notées les coordonnées de son professeur. Avec une grimace, le jeune homme songea qu'il ne pensait pas avoir à s'en servir aussi tôt, ni dans de telles circonstances. Puis, revenant s'asseoir sur le lit, il s'emmitoufla un peu mieux dans sa couverture et composa le numéro de Sirius Black.
Ce fut une voix ensommeillée et manifestement contrariée qui lui répondit, relativement vite cela dit. L'homme devait avoir le téléphone dans sa chambre.
« Monsieur Black ? » demanda Draco. « Draco Malfoy, excusez-moi de vous déranger. Je suis un élève du Professeur Potter, je souhaiterais lui parler s'il vous plait, c'est très urgent. »
« Malfoy ? » grommela la voix. « Comme Narcissa Malfoy ? »
« Je suis son fils, » répondit Draco, un peu abasourdi par la question de l'homme.
« Oh. » Sirius laissa passer un instant de silence, puis sembla reprendre ses esprits. « Ca fait bien longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de cette chère Cissa…Mais je suppose que ce n'est pas pour remplir un quelconque devoir familial que vous m'appelez à deux heures du matin, jeune homme… »
« Il faut que je parle d'urgence au Professeur Potter, » répéta Draco, qui commençait à s'énerver.
« Il n'est pas là, » répondit Sirius. « Mon filleul loge chez Nymphadora Tonks, mais je ne pense pas qu'il soit encore debout à cette heure-ci. Vous avez le numéro ? »
« Oui, » répondit le jeune homme. « Merci Monsieur, encore désolé de vous avoir dérangé. »
Avec un grognement frustré, Draco raccrocha une nouvelle fois, d'un geste rageur. Puis, après avoir pris une longue inspiration, il composa celle fois-ci le numéro de Nymphadora Tonks. Qui répondit également tout de suite, mais d'une voix beaucoup plus enjouée que son prédécesseur. Et qui hurla, sans prendre la peine de masquer le combiné avec sa main, le nom de son enseignant. Draco grimaça et éloigna le téléphone de son oreille, avant d'entendre la voix familière de son professeur, qui semblait un peu surpris qu'on l'appelât à une heure aussi tardive. Etonnamment, ça n'avait pas eu l'air de perturber sa colocataire plus que cela.
« Monsieur Malfoy ? » demanda doucement Harry, provoquant un halètement inaudible chez son interlocuteur. « Que me vaut un tel appel ? »
« Professeur, c'est Milli, » répondit précipitamment Draco. « Elle s'est enfuie de son hôtel. »
Le jeune homme put entendre distinctement un juron grossier s'échapper de la bouche de son enseignant, puis sa voix demander le « silence dans la pièce, bordel ! ».
« Où est-elle ? » s'enquit-il simplement.
« Près de la gare de la station, il y a un train pour Vienne à 5h du matin. De là, elle prendra un avion pour Londres. »
Harry resta silencieux un instant et Draco crut que la communication avait été coupée. Pourtant, son professeur finit par répondre :
« Très bien. Je serai à l'aéroport de Londres pour venir la chercher. Vous pourrez lui dire ? »
« Je la rejoins à la gare dès que j'ai fini avec vous, » fit Draco, soulagé.
« Parfait, » répondit Harry. « Surtout, dites-lui de ne pas paniquer, et faites aussi vite que possible. Oh, et…merci de m'avoir prévenu si vite, Draco. »
« De rien, Professeur, » souffla le jeune homme, avant de raccrocher.
Il s'habilla rapidement, puis reprit le téléphone pour commander un taxi à la réception de l'hôtel. Enfin, seulement, il finit par sortir de sa chambre, le plus discrètement possible.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 6 mars 1997 :
23h :
Je viens de rentrer à Londres. Les jours qui ont suivi la « disparition » de Milli ont été atroces, et ses parents n'ont pas arrêté de me poser des questions. Encore une fois, remercions tous ensemble mon géniteur pour m'avoir rendu si bon comédien. A ma grande surprise, Mère a semblé très peinée de la fuite de Milli, et n'a cessé de dire qu'elle espérait qu'elle allait bien. Bizarrement, personne n'a rien demandé à Blaise, pourtant lui aussi était au courant. Les Bullstrode devaient penser qu'il ne fait pas partie du même monde que nous, je suppose. S'ils sont assez tordus pour songer à faire interner leur fille parce qu'elle est lesbienne, ils sont bien capables d'affirmer que Blaise n'est qu'un demi-sauvage tout ça parce qu'il est noir.
Bref, peu importe, moi j'ai eu des nouvelles de Milli et tout va bien pour elle, si tant est que s'être fait traiter de malade mentale par sa propre mère lui permette d'aller bien. Mais enfin, le professeur Lupin lui a trouvé un lycée, et selon ses propres dires, sa logeuse est super sympa. En même temps, c'est une copine de Potter, ça aurait été difficile que ce soit autrement.
Merde. J'ai recommencé.
Passons. Le côté positif de toute cette histoire, car il faut bien en trouver un, c'est que Pansy m'a foutu une paix royale jusqu'à la fin du séjour en Autriche. Je ne me fais pas d'illusion, elle va bien trouver un moyen de me faire chier tôt ou tard, mais au moins je peux passer une fin de vacances tranquille.
Ah si, y'a un deuxième point positif à tout ça…J'aurai un prétexte pour venir parler à Potter maintenant, puisque c'est chez lui que Milli loge. Ouais, je sais, c'est bancal comme prétexte, c'est même limite foireux, et je suis vraiment ridicule. Mais j'y peux rien. Je n'arrive pas à ne plus penser à lui. Pourtant à la station, il paraît qu'il y avait plein de beaux gosses – je dis il paraît parce que c'est Milli et Blaise qui me l'ont dit. Personnellement, j'ai rien vu. Mais y'a rien à faire, je n'ai que lui dans la tête. Et ailleurs, aussi.
Hum.
J'ai quand même vachement hâte de rentrer à Hogwarts.
Mais ce sera définitivement plus pareil, sans Milli. Elle me manque déjà, ça va être dur de ne plus la voir tous les jours…
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Et voilà ! Merci de ne pas vouloir tuer l'auteur pour ce qu'elle a fait à Milli…Et pour me faire pardonner, tout de suite, les vacances de Harry (avouez que je suis adorable !)
Que cela ne vous empêche pas de laisser une review pour ce chapitre-ci, cela dit…
A tout de suite !
