Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Hello à tous. Dans ce chapitre, comme promis, le procès de Colin, et les états d'âmes de Harry…Bonne lecture !
RARs : Comme d'habitude, les réponses aux reviews non signées sur son blog myschka. mon-blog. org (sans les espaces)
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Merci à Blacknemesis et Anagrammes pour leur relecture et leurs conseils judicieux.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 16 mars 1997 :
23h30 :
Nous sommes arrivés un peu plus tôt que prévu à Edimbourg avec Tonks, du coup nous avons pu retrouver Sirius à l'hôtel – où il était déjà depuis ce midi – et dîner en ville. Comme aucun de nous ne connaît Edimbourg, ça a été plutôt difficile de trouver un restaurant sympa, mais aucun de nous n'avait envie de manger à l'hôtel, je crois.
J'appréhende l'audience de demain. Enfin, il serait plus approprié de dire que je suis mort de trouille plutôt, même si objectivement je n'ai aucune raison de m'inquiéter. Après tout, Colin a fait des aveux complets à la police, je ne vois pas ce que son avocat peut bien plaider à part coupable. Mais cette histoire d'internement en hôpital psychiatrique ne me plaît que moyennement. Je devrais me dire que c'est une occasion de soigner la paranoïa de Colin, mais je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit de positif dans tout ça. Je ne suis pas idiot, je sais très bien que les criminels internés en hôpital ne sont pas mieux traités qu'en prison, voire même ce serait plutôt pire.
J'ai plutôt la vague impression qu'il va croupir pendant un ou deux ans dans une chambre – capitonnée ou non – au lieu d'une cellule, qu'on le laissera sortir quand on aura estimé que les médicaments l'ont suffisamment assommé, et qu'au final il ne sera pas plus soigné qu'avant. Mais je m'en fais sûrement pour pas grand chose. Une fois qu'il sera sorti, il y a peu de risques qu'il me retrouve, surtout si je déménage à l'étranger.
Ce qui a de fortes chance d'arriver, d'ailleurs. J'en ai parlé un peu avec Sirius et Tonks au dîner ce soir, et tous les deux sont d'avis qu'un changement d'air me ferait le plus grand bien, ne serait-ce que pendant un an. Je crois que je vais poser ma candidature à la Nouvelle-Orléans pour enseigner la Littérature ou le Français. Et peut-être que je profiterai de cette année là-bas pour passer mes diplômes de professeur d'Anglais, comme ça plus tard je pourrais aller en France et enseigner là-bas. Il faut encore que j'y réfléchisse, mais je suis à peu près décidé pour l'année prochaine. De toute façon, je ne suis pas professeur titulaire à Hogwarts, alors ça ne devrait pas poser de problème, même si Albus m'a déjà dit qu'il ne tenait qu'à moi d'être titularisé l'année prochaine.
Je ferai mieux de dormir, je crois. Demain, il va falloir se lever tôt.
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Journal de Harry Potter, mardi 17 mars 1997 :
09h30 :
Je crois que je pourrais tuer pour une seule tasse de vrai café noir, et remplacer l'infâme jus de chaussette que j'essaie d'avaler – je crains que ce ne soit possible que si je rajoute une tonne de lait et de sucre. Comment un café aussi peu serré peut-il être aussi amer ? Je devrais peut-être me renseigner auprès des fabricants de machines à café et élucider ce mystère insondable.
Dieux, je hais les salles d'attente.
18h :
Ca a été bien plus rapide que je ne le pensais.
Colin avait vraiment l'air cinglé. Et mal en point aussi, à croire qu'on ne le nourrit pas dans son hôpital – quoiqu'à bien y réfléchir, je pense plutôt que c'est lui qui ne s'alimente pas. Je ne sais pas s'il l'a fait exprès ou si c'était les médicaments, mais il a été totalement incohérent pendant toute la durée de l'audience. Et son avocat a bien sûr joué là-dessus, puisqu'à ma grande surprise (ô ironie quand tu nous tiens), il a plaidé l'irresponsabilité. En fait, j'ai trouvé tout ça un peu pitoyable, pour être honnête.
J'avoue que j'ai été heureux lorsque l'audience a été suspendue et que nous sommes sortis du tribunal. Colin a essayé de me parler mais je me suis rendu compte que je ne me sentais plus du tout concerné par son cas. Je veux dire, je ne lui en veux même plus pour tout ce qu'il a fait – il ne mérite même pas ma colère. Je crois que j'ai définitivement tourné cette page de mon existence. Dommage qu'il ait fallu sacrifier ma relation avec Fred - ou plutôt, sacrifier Fred - pour en arriver là…
Finalement, les seuls sentiments que j'ai éprouvés pour Colin pendant le procès ont été la pitié, et un peu de mépris.
23h30 :
Pendant je prenais ma douche, Tonks s'est renseignée à la réception de l'hôtel pour nous trouver un coin sympa où dîner et passer la soirée, et nous avons atterri dans un pub très agréable qui passait de la très bonne musique. Pour ce qui est de la nourriture et de l'alcool, on repassera – mais c'est une question de goûts personnels, je n'y peux rien si je ne supporte pas le whisky. Enfin, au moins, pendant quelques heures, j'ai cessé de penser à mes petits malheurs et j'ai passé une bonne soirée.
Mais maintenant, je ressasse toujours les mêmes problèmes, et ça n'arrête pas de tourner et de se retourner dans tous les sens dans ma tête. J'ai vraiment le chic pour me mettre dans des situations pas possibles. A peine j'en termine avec un problème que je m'en crée un autre aussitôt. Bientôt je vais vraiment finir par croire que je ne sais pas être heureux.
Je me demande si Tonks est encore réveillée. J'ai envie d'aller la voir.
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« Passe-moi la bouteille de vodka dans le mini-bar. »
Harry gloussa un peu et tituba légèrement sur ses jambes tandis qu'il ouvrait la porte du petit réfrigérateur. Il en extirpa maladroitement deux petites bouteilles puis se dirigea d'une démarche un peu vacillante vers le lit où sa meilleure amie était affalée de tout son long. Avec un grand soupir, il s'assit à ses côtés, puis lui passa une des bouteilles. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avais pas passé une partie de la nuit à boire avec sa meilleure copine, songea-t-il distraitement tout en s'escrimant avec le bouchon de sa propre bouteille. Il était un peu ivre – il n'avait plus l'habitude.
« J'y arrive pas, » grogna-t-il finalement en laissant tomber la bouteille toujours scellée.
Tonks ricana puis lui passa sa vodka après y avoir bu au goulot, et Harry en prit une grande lampée avant de lui rendre et de s'allonger à son tour sur le grand lit, s'écroulant en arrière. Il soupira de nouveau, cachant son visage derrière son bras.
« J'en ai marre d'être ici, » déclara-t-il.
« Si tu veux, on peut rentrer demain soir plutôt que vendredi, » proposa Nymphadora d'une voix légèrement pâteuse.
« Non, » répliqua Harry. « Enfin, si, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. J'en ai marre d'être ici. En Ecosse. Même en Grande-Bretagne, en fait. J'en peux plus de ce pays. Regarde-moi ça, c'est le printemps ce week-end et il a encore neigé la semaine dernière. Ca me fout le moral en l'air. »
« Donc, c'est le temps merdique qui fait que tu veux déménager à l'étranger, » gloussa la jeune femme. « C'est un chouette concept. Déménager dès que le climat t'emmerde. »
« Nymph, » grogna le jeune homme brun, « tu as bien conscience qu'on est en train d'avoir une conversation d'ivrognes, là ? Je suis sérieux, je –»
« Non, toi c'est Harry… » (1)
« Alors ça, c'était vraiment nul. »
« Je sais, » répondit simplement la jeune femme. « Désolée. Tu disais ? »
« …que je voulais vraiment partir d'ici parce que ce pays me sortait par les yeux. Je déteste vraiment être dans cette ville, et crois-moi, ce n'est pas à cause de Colin. Et en même temps, je n'ai absolument pas envie de rentrer à Hogwarts, en fait je déprime rien que d'y penser. Repasse-moi la vodka. »
Nymphadora lui tendit silencieusement la bouteille, ses yeux noisette rivés sur une tache au plafond. Elle resta perdue dans sa contemplation, sa tête tournant légèrement tandis que son meilleur ami avalait à grandes goulées le liquide transparent qu'elle avait laissé dans la bouteille presque vide. A côté d'elle, Harry s'était de nouveau allongé en chien de fusil et jouait distraitement avec une des mèches de ses cheveux fraîchement teints pour l'occasion en roux incendiaire. La jeune femme pouvait sentir son souffle contre son cou, et respirer le parfum de la vodka aromatisée à la cerise qui s'exhalait d'entre ses lèvres entrouvertes. D'une main malhabile, elle chercha son paquet de cigarettes dans la poche de sa veste posée de l'autre côté du lit, puis en tira deux longues tiges de tabac qu'elle alluma simultanément, avant d'en passer une au garçon brun.
« Ce n'est pas que la météo qui te déprime, hein ? » demanda-t-elle tout en essayant de faire des ronds de fumée. « Pourquoi tu ne veux pas retourner là-bas ? »
Harry resta longtemps silencieux, à tel point que Nymphadora se demanda s'il avait bien entendu sa question. Puis alors qu'elle allait tourner son regard vers lui, elle l'entendit pousser un profond soupir, et ce soupir semblait contenir toute la peine et toute la lassitude du monde.
« Tonks, » chuchota finalement Harry. « Je crois bien que je suis amoureux… »
La jeune femme grimaça. Il était inutile de lui demander de qui Harry était amoureux. Même elle, qui pourtant ne le voyait pas tous les jours, avait compris de qui il s'agissait. Et elle comprenait aussi la détresse qui animait les prunelles vertes de son ami. En d'autres circonstances, Nymphadora ne se serait même pas posée de questions, et elle lui aurait simplement conseillé d'arrêter de se lamenter sur son sort, et de foncer tenter sa chance.
Lorsqu'elle avait connu Harry à la fac, elle était instantanément tombée amoureuse de lui – mais pas dans le sens traditionnel du terme – . Dès la première rencontre, elle avait été subjuguée par la beauté du garçon, sa gentillesse naturelle et son intelligence. Et dès la seconde, elle avait su qu'il était irrémédiablement gay, avant même qu'il le mentionne dans la conversation. On pouvait dire qu'ils s'étaient trouvés tous les deux, car ils étaient rapidement devenus inséparables, au point même que parfois, les petits amis de l'un comme de l'autre en devenaient jaloux. Ils s'étaient tout raconté de leurs vies, et n'ignoraient rien des secrets de l'autre.
Elle savait presque avant lui quand il allait mal, il devinait toujours quand elle tombait amoureuse. Elle connaissait ses peurs, sa façon de gérer ses angoisses, il savait que lorsqu'elle était plus jeune, elle faisait délibérément les mauvais choix. Oui, on pouvait dire que Nymphadora connaissait Harry mieux que personne. C'est pourquoi aujourd'hui, même si elle aurait voulu lui dire la même chose que d'habitude, elle savait que c'était une mauvaise idée. Objectivement, Harry ne pouvait pas. Mais elle pouvait toujours tenter autre chose.
« Pourquoi tu n'attendrais pas la fin de l'année ? » proposa-t-elle, bien que sachant pertinemment que Harry la contredirait. « Puisque tu as décidé de démissionner, et puisqu'à ce moment-là il serait majeur, il n'y aurait plus de problème. »
Cela ne manqua pas.
« A la fin de l'année je serai parti, » marmonna le jeune homme. « Et lui aussi. Et il m'aura certainement oublié…après tout, je ne suis qu'un prof pour lui. Et puis, il est hétéro. »
« Tu n'en sais rien du tout, » objecta Nymphadora. « Tu l'as vu avec une autre fille que Milli ou les filles de sa bande ? »
« …Il est trop jeune. »
« Argument non recevable, votre honneur, » plaisanta la jeune femme. « Fred n'a que deux ans de plus que lui et tu es bien sorti avec lui. »
« Oh, et effectivement, on voit quelle relation épanouissante nous avons eue ensemble, » railla Harry.
« Sans vouloir te vexer, honey, » le gronda gentiment Nymphadora, « sur ce coup-là, tout est de ta faute. Le seul défaut de Fred, outre d'avoir été amoureux de toi, c'est d'être un peu trop dépendant au niveau affectif, et excuse-moi de te le dire, tu n'as rien fait pour arranger son sentiment d'insécurité. Pas de quoi fouetter un chat. Si tu l'avais aimé autant qu'il t'a aimé, vous auriez certainement fini installés ensemble avant la fin de l'année et vous songeriez déjà à adopter un petit Potter-Weasley. Alors ne me sors pas ce couplet ridicule sur la maturité parce que tu sais aussi bien que moi que ça n'a rien à voir avec l'âge. Regarde Sirius, il a fallu attendre ses quarante-cinq ans pour qu'il assume enfin le fait qu'il aimait les hommes. »
« Tu marques un point, » concéda Harry. « Tu ne peux pas t'empêcher d'avoir réponse à tout, hein ? »
« C'est pour compenser le fait que toi, tu ne peux pas t'empêcher de toujours te mettre volontairement des bâtons dans les roues. »
« Tu es cruelle. »
« Non, j'ai raison. »
« Tu as toujours raison, Nymph, » sourit le jeune homme. « Mais ça ne changera rien, tu sais ? »
« Je sais, » murmura la jeune femme. « Plutôt que de m'écouter et d'essayer d'être un peu heureux, tu iras sans doute te compromettre dans les backrooms de la seule boîte gay de ton trou perdu…Allez, » soupira-t-elle en l'attirant contre elle, « viens faire un câlin à tata Tonks… »
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Journal de Harry Potter, mercredi 18 mars 1997 :
22h :
Fatigué. On a passé la journée à visiter la ville avec Tonks, pendant que Sirius travaillait dans sa chambre.
Même si Edimbourg ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, et que je n'étais franchement pas sociable à cause du temps encore et toujours aussi clément qu'en plein mois de novembre, ça m'a fait du bien de prendre l'air. Ca m'aura au moins fait passer ma gueule de bois.
Je déteste Tonks, elle n'est jamais malade après une soirée à boire – je suis persuadé que son organisme auto-synthétise son propre alcool, ce n'est pas possible autrement.
Le verdict sera rendu demain. Je pense que je devrais me coucher.
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Journal de Harry Potter, jeudi 19 mars 1997 :
14h :
Comme je m'y attendais, Colin a été déclaré irresponsable. Tiens donc, comme c'est surprenant…Et à vrai dire, je crois que je suis le seul que la décision de justice n'ait pas étonné. Tonks était indignée, et Sirius était franchement déçu. Moi, je suis seulement désabusé…De toute façon, Colin a toujours sur retourner les choses à son avantage…Non, non, ce n'est pas un connard, c'est juste qu'il est dingue, le pauvre chéri, ce n'est pas de sa faute…
En fait, ça m'indiffère un peu. Colin peut bien se faire passer pour fou si ça lui chante, ça m'est égal, du moment qu'il ne vient plus interférer dans ma vie, ce dont je compte bien m'assurer. Et l'arrêté du juge concernant l'interdiction de m'approcher est toujours valable, donc, l'un dans l'autre…je considère l'affaire classée et Colin définitivement sorti de ma vie.
Finalement comme l'a proposé Nymph, je rentre ce soir par le train. Cette ville me déprime, et même si je sais que je vais de nouveau me reprendre la tête dès que j'aurai posé le pied sur le sol de Hogwarts, ce sera toujours mieux que de rester ici. Et puis ça permettra à Tonks et Sirius de rentrer un jour plus tôt à Brighton, ce qui n'est pas plus mal. Pour eux, s'entend, personnellement j'aurais préféré qu'ils restent un peu plus longtemps. Mais Sirius a du travail et Tonks n'a pas envie de laisser Millicent trop longtemps toute seule. Il faudra d'ailleurs que je l'appelle quand je serai rentré à l'internat.
23h :
De retour à Hogwarts.
Tonks et Sirius sont bien arrivés à Brighton, et j'ai pu parler quelques minutes à Millicent, qui est en pleine forme. Enfin, je pense qu'elle multiplie les activités pour ne pas trop penser à ses parents, mais en tout cas, elle fait preuve d'un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Elle a même travaillé de son propre chef au pub pendant que Nymph était avec moi, et gratuitement en plus. Il a fallu que Joanne et Tonks insistent pour qu'elle accepte au moins les pourboires qu'elle a gagnés là-bas. Je suis content qu'elle ne se laisse pas abattre et qu'elle prenne aussi bien sa nouvelle vie.
Demain, j'aimerais pouvoir prendre rendez-vous avec Albus pour lui dire que je vais refuser la titularisation l'année prochaine. J'espère avoir le temps de le voir après mes cours de la journée.
Je suis rentré trop tard pour le voir, ce soir. Le réfectoire était déjà désert quand je suis arrivé. Bah, ça vaut sans doute mieux. Je vais essayer de peindre de week-end, ça me changera les idées.
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Journal de Harry Potter, vendredi 20 mars 1997 :
18h :
J'ai vu la secrétaire d'Albus et je lui ai dit que j'aimerais lui parler de mes projets pour l'année prochaine. J'ai un entretien avec lui lundi après-midi, ce qui m'arrange assez, parce que je voudrais régler ça rapidement. Comme ça je ne pourrai pas retarder le moment de le faire, comme ça m'arrive si souvent, et je ne pourrai pas me dérober. Ensuite, il faudra que je commence à démarcher pour trouver un poste l'année prochaine. Je ne sais pas si ce sera possible, cela dit. On verra bien. Au pire, je trouverai autre chose, je pourrai même m'inscrire pour une année universitaire là-bas ou ailleurs et prendre une année sabbatique. Je suis peut-être trop jeune pour être un bon prof.
Bref, ça ne sert à rien de tergiverser de toute façon. Si je commence à réfléchir à ça maintenant, je ne ferai rien du tout et je resterai finalement dans cette école…et ce n'est pas le but de la manœuvre.
Bon, je prends une douche et je file rejoindre Nev. Il tient absolument à tester le nouveau billard qui vient d'ouvrir à Hogsmeade, et bien que ça ne me branche pas particulièrement, ce sera toujours mieux que de rester chez moi à me poser des questions existentielles inutiles. Et puis, Neville a toujours besoin de se changer les idées quand il a vu Tonks un peu avant et qu'il sait qu'il ne la reverra pas avant longtemps.
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Journal de Harry Potter, samedi 21 mars 1997 :
02h :
Finalement, c'était pas si mal.
Je me suis fait battre à plates coutures par Nev à chaque partie, mais c'était prévisible, après tout, je ne joue que très rarement et je suis loin d'être fan. Je commence à comprendre Millicent quand elle s'investit avec autant d'énergie dans tout ce qu'elle entreprend ces derniers temps. C'est vrai, ça évite de trop penser. J'imagine que quelque part et bien qu'elle s'en défende, elle pense à ses parents et culpabilise d'avoir fugué.
Il faudra quand même que je lui en parle et que j'essaie de la convaincre de ne pas trop tarder pour les contacter. Même si ça s'est très mal passé avec eux, je suis persuadé qu'ils doivent s'inquiéter. Je sais que j'aurais pu les prévenir moi-même, mais soyons honnête cinq minutes, j'ai déjà bafoué toutes les règles de la déontologie en l'aidant à préparer sa fuite, alors je n'allais pas risquer qu'elle se sente trahie en la « dénonçant » à ses parents. Et puis, c'est à elle de décider, après tout, elle est majeure et responsable maintenant.
C'est fou les choses incongrues auxquelles on peut penser à deux heures du matin…
13h :
Cet après-midi, je peins. J'en ai très envie depuis les vacances de février, et je n'ai pas encore trouvé le temps de le faire sérieusement. Et cette fois-ci, peu importe ce qui sort sur la toile, je ne m'arrêterai pas. Tant pis si je n'aime pas le résultat.
19h :
Ca n'a pas loupé. J'ai passé tout mon temps à peindre et quand je me suis arrêté, c'était lui que j'avais en face de moi. Je ne sais pas s'il aimerait cette représentation de lui – en même temps, il ne la verra jamais. C'est la première fois que je fais quelque chose comme ça.
Je crois qu'il faut que je sorte ce soir. Une fois, Fred m'a parlé d'un club à quelques kilomètres en-dehors de la ville où il allait de temps en temps avant de sortir avec moi, je vais sans doute y aller. C'est clean, pas trop cher, et la musique est relativement écoutable – traduction, ça évite les poncifs disco qui m'ont toujours agacé, et la programmation est plutôt rock en-dehors de la techno qui semble quasi-obligatoire dans ce genre d'endroit. J'espère qu'il me reste des capotes. Hum. J'imagine que Tonks ferait une corrélation douteuse entre l'arrivée du printemps et une montée de sève.
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Journal de Harry Potter, dimanche 22 mars 1997 :
06h :
Je n'ai pas pu rester avec Andrew cette nuit, tout comme je n'avais pas pu avec Cedric.
Pourtant, il était très bien, vraiment mon type de mec. Beaux cheveux blonds, un cul tout à fait acceptable, une super queue, et il ne devait pas avoir grand chose de plus qu'une infime quantité d'alcool et de cannabis dans le sang. Et il baisait très bien. En temps normal, j'aurais même pu pousser jusqu'au petit déjeuner.
Sauf que ce n'était pas lui, évidemment. Alors même si pendant qu'on baisait c'était bien, après coup je me suis senti…vide, mais pas dans le bon sens du terme. Vide et insatisfait, et j'avais devant les yeux un autre visage. Le sien, évidemment.
Alors j'ai pris ma voiture et je suis rentré. Et voilà, je suis là comme un con, je n'ai pas sommeil et je pense à un élève qui, s'il savait ce que j'imagine de lui, ne m'adresserait probablement plus jamais la parole. Franchement super comme fin de soirée.
14h :
Il fait beau aujourd'hui.
On dirait que le soleil a décidé de me pousser en-dehors de mon lit. Peut-être que si je sors peindre au bord du lac, je dessinerai autre chose que Draco Malfoy.
19h30 :
Manifestement, non.
23h :
J'en ai marre, là. Visiblement, je ne peux pas rester deux minutes inactif sans que mes pensées se tournent automatiquement vers lui. A croire que j'ai laissé un bout de mon cerveau quelque part.
J'en suis réduit à manger chez moi pour éviter le réfectoire, c'est n'importe quoi. Enfin, ce qui est n'importe quoi, c'est surtout le fait que je ne puisse pas l'apercevoir sans avoir envie de lui. Je l'ai vu, quoi ? Allez, trente secondes cet après-midi alors qu'il rentrait de son entraînement – il avait l'air assez perturbé, d'ailleurs. Il est passé devant moi pendant que je peignais, et j'ai fait semblant de ne pas le voir quand il a regardé dans ma direction.
Je suis pathétique
Quand il a été hors de vue, j'ai ramassé tout mon matériel et je suis rentré chez moi. Inutile de préciser ce qu'il y avait sur la toile, il semble être mon seul sujet d'inspiration en ce moment – obsession serait plutôt le mot juste. Puis j'ai voulu aller dîner à la cantine pour être un peu avec Neville, mais il était là. Il discutait avec son ami Terry et à ce moment-là il lui a souri. Rien que ça, ce simple sourire, ça m'a donné envie de lui, alors j'ai préféré rentrer et manger tout seul. Je ne suis pas sûr que j'aurais été capable de gérer une érection en plein réfectoire.
Ensuite j'ai voulu peindre – mais je revenais toujours à lui. J'ai essayé de travailler mais je crois que je ne suis arrivé à rien de bon, en fait je pense que j'ai tourné en rond. J'ai voulu appeler Tonks mais je me suis rappelé qu'elle bossait ce soir-là, et ensuite je n'ai pas voulu déranger Milli alors qu'elle a cours demain matin – pourtant, j'aurais bien aimé avoir de ses nouvelles.
Bref pour résumer, depuis que je suis rentré du parc, je suis comme un lion en cage et j'ai une furieuse envie de me branler. Je crois que le jour où je me laisserai aller à faire ça en pensant à lui, j'aurai vraiment touché le fond
Je crois que je vais plutôt aller nager.
(1) En Anglais : « I am serious » (Sirius). Tonks a vraiment un humour d'ivrogne…huhu.
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La semaine prochaine…vous verrez bien (et cette fois-ci, ce n'est pas parce que j'ai la flemme de taper un résumé, huhu).D'ici là, je vous invite à aller faire un tour sur mon blog myschka. mon-blog. org (sans les espaces), pour vous tenir au courant de mes avancées dans mes fics, etc…
Et en attendant, cédez donc à l'appel du petit bouton en bas à gauche (toute résistance est inutile, mouhahahaha. Hum. Pardon). Je vous aime !
