Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze : Bonsoir à tous ! Le chapitre de cette semaine va sans doute me valoir la haine de pas mal de gens, je ne m'attarderai donc pas…huhu. Bonne lecture.

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RAR : Comme d'habitude les réponses aux reviews non signées sont sur mon blog myschka. mon – blog. org

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Draco Malfoy, lundi 23 mars 1997 :

22h :

Plus que deux semaines avant le voyage scolaire.

J'ai vraiment hâte d'y être, j'en peux plus de cette école. Je crois que je suis presque jaloux de Milli, depuis qu'elle vit à Brighton, elle a l'air tellement plus épanouie qu'avant…C'est dingue de voir à quel point le changement s'est opéré rapidement, d'ailleurs. Je sais que c'est complètement con, parce qu'elle n'a pas vraiment choisi d'être là-bas – enfin, si, mais je pense qu'elle aurait préféré avoir des parents « normaux » plutôt que de s'être sentie obligée de les fuir à cause de leur stupidité. En plus, elle doit évoluer dans un milieu qu'elle ne connaît pas, elle qui a toujours fréquenté des écoles privées, et elle doit travailler pour ne pas dilapider l'argent que son père a épargné pour elle pendant toutes ces années. Et pourtant, malgré tout ça, elle semble…heureuse. Ou presque.

Et elle vit au bord de la mer maintenant. Elle qui en avait toujours rêvé…

Sally a décidé de venir à Paris pour le voyage. Avec sa crise, je pensais qu'elle annulerait, mais finalement elle a dit que si elle devait s'empêcher de faire quoi que ce soit sous prétexte qu'elle est malade, alors autant se tirer une balle tout de suite. Je veux bien, mais si jamais elle faisait une crise pendant qu'on est là-bas ? C'est pas comme si elle pétait la forme en plus…En fait, elle a l'air crevée. Enfin, je suppose que l'assurance scolaire a du prévoir le rapatriement en cas de besoin – ceci dit, j'espère bien qu'elle n'en aura pas besoin, hein. En tout cas, je suis content qu'elle ait décidé de venir. Déjà qu'il n'y a plus Milli, ça n'aurait pas été drôle si Sally n'était pas venue elle non plus.

J'ai appris qu'on ne serait pas logés à Paris même, mais dans un hôtel de luxe près de la forêt de Fontainebleauplus précisément à Barbizon – je me demande comment ça se prononce exactement, il faudra que je demande à Milli. On sera à trois par chambre, alors évidemment, j'ai décidé de me mettre avec Blaise et Terry. Oh tiens, je ne sais pas avec qui Sally et Luna vont se retrouver – j'espère pour elles que ce ne sera pas une quelconque pétasse qui les fera chier toutes les cinq minutes ou une paumée qui n'a pas d'amis. En tout cas, même si ce n'est pas dans Paris, le coin a l'air chouette, du moins c'est ce que nous a dit Ginny. Quand elle a appris où on allait dormir, c'est limite si elle n'a pas glapi de jalousie – et c'était pas à cause de l'hôtel.

Granger, toujours fidèle à elle-même, s'extasiait déjà sur les châteaux et les musées qu'on allait pouvoir visiter – il paraît qu'il y en a plein dans ce coin de la région parisienne, sans parler de ceux qu'il y a dans la capitale, évidemment. Et le Weaslaid était vert, hu hu hu. Il tirait une de ces tronches, c'était jouissif. Bon, je sais que c'est plutôt dégueulasse de ma part de me moquer du fait qu'il ne puisse pas venir, après tout ce n'est pas de sa faute si ses parents n'ont pas assez d'argent pour lui payer le voyage. Mais je ne peux pas m'en empêcher, j'adore me foutre de sa gueule – et c'est pas parce qu'il est fauché, c'est juste parce qu'il est con.

Milli va être verte de rage quand je vais lui dire où on va.

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Journal de Draco Malfoy, mardi 24 mars 1997 :

23h :

J'aimerais pouvoir dormir et être déjà à demain soir.

Demain soir, ça fera trois semaines que je n'aurai pas parlé avec lui – enfin, en-dehors des cours et si l'on excepte la fois où il nous a tous parlé pour nous donner des nouvelles de Milli. Ca fera trois semaines sans pouvoir vraiment discuter avec lui. C'est con à dire, parce qu'après tout je le vois tous les jours à l'école, mais il me manque. Sa voix quand il est proche de moi me manque, ses yeux quand il ne porte pas ses lunettes me manquent, son corps quand il ne porte pas de vêtements me manque. Nos discussionsaussi. Surtout ça, en fait. J'ai besoin de plus que l'image de son corps pour me sentir proche de lui. Sans sa voix pour me parler, j'ai juste l'impression d'être un obsédé sexuel – alors qu'en fait c'est par lui tout entier que je suis obsédé.

Il était tellement beau aujourd'hui, j'aurais voulu que tout le monde sorte de cette putain de salle de classe et nous laisse rien que tous les deux. On aurait parlé pendant des heures et j'aurais appris à le connaître enfin pour de vrai – même avec Milli, il est tellement secret. Après peut-être, je lui aurais dit que je l'aimais, et peut-être qu'aussi j'aurais pu prendre sa queue dans ma bouche et l'aspirer en moi jusqu'à ce qu'il disparaisse et qu'il ne soit qu'à moi.

…Putain, je raconte vraiment n'importe quoi, c'est grave.

Pourvu qu'il soit là demain soir à la piscine. S'il ne vient pas alors ça voudra dire que je ne suis vraiment rien pour lui, et je crois que je ne supporterai pas cette idée. Parce qu'il me voit forcément autrement que ses autres élèves, pour m'avoir accepté, même juste un peu, même juste un soir par semaine.

N'est-ce pas ?

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Journal de Draco Malfoy, jeudi 26 mars 1997 :

01h :

Je…je sais pas quoi dire…

Je sais pas quoi faire…

Je sais pas comment réagir…

Putain de bordel de merde, je crois bien que je vais tomber dans les pommes.

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Flash-back :

Lorsque Draco avait poussé la lourde porte en acier qui donnait sur la piscine de l'école, il avait tout de suite su que Potter n'était pas ici. Pas de vêtements éparpillés en désordre sur les gradins de bois sombre, pas de corps mince évoluant gracieusement dans l'eau bleutée, la piscine était déserte. Et Draco s'était mis en colère.

La fureur l'avait envahi, froide et brutale, comme une vague glacée s'infiltrant dans tous ses membres, enserrant son cœur entre ses griffes acérées, menaçant de le déchiqueter impitoyablement. Il avait refermé la porte, très lentement, et était resté immobile quelques minutes, la respiration saccadée – alors c'était comme ça, Potter se fichait éperdument de lui. Il n'était rien pour son professeur, rien de plus qu'un simple étudiant dont l'existence lui était vaguement indifférente.

Cafaisait mal, mal au point qu'il s'était demandé un bref instant s'il n'allait pas mourir tout de suite tellement sa rage lui gelait l'âme et le corps.

Puis il s'était détourné de la porte de la piscine et était revenu sur ses pas, en direction de sa chambre. Mais au moment de bifurquer dans le couloir qui le mènerait normalementaux quartiers des Préfets, ses jambes l'avaient entraîné vers une autre direction, celle de l'appartement d'un jeune homme aux cheveux noirs et au regard trop vert qui le hantait depuis des semaines. Et à mesure que ses pas le dirigeaient vers l'objet de ses pensées, sa rage fondait lentement, ne laissant finalement la place qu'à une seule et lancinante question. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que cet homme lui fasse si mal sans même en avoir conscience, pourquoi fallait-il que la vie soit si mal faite ?

Lorsqu'il s'était finalement arrêté, il se trouvait devant la porte de son professeur de Littérature, et au travers du lourd panneau de bois, il pouvait entendre les notes assourdies d'un morceau de jazz. Il avait attendu un peu, comme si maintenant qu'il était là, il hésitait à frapper à la porte de son enseignant. Puis, finalement, il avait cogné faiblement contre le montant de bois et s'était morigéné silencieusement de sa stupidité, pour finalement appuyer brièvement sur la sonnette, craignant de ne pas avoir été entendu.

A présent il se tenait là, en face d'un Harry Potter qui avait ouvert sa porte en grand et qui affichait une expression de surprise mêlée de confusion.

« Est-ce que je peux entrer ? » demanda rapidement Draco avant même que son professeur n'ait pu réagir. Il était nerveux, comme il l'avait rarement été auparavant, et il savait que s'il se mettait à réfléchir, il prendrait la fuite.

Le jeune homme brun ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis sembla se raviser et silencieusement, s'effaça de l'embrasure de la porte pour le laisser entrer. Draco s'avança dans le petit vestibule qui donnait directement sur un salon de taille modeste, mais dont la décoration hétéroclite et à la fois chaleureuse lui plut immédiatement.

Sur sa droite, il pouvait apercevoir deux hautes fenêtres en forme d'ogives encadrées par de lourds rideaux d'une couleur bordeaux un peu passée qui s'accordait avec celle des fauteuils et du canapé en velours qui trônaient au milieu de la pièce. Sur le parquet en bois ciré à la délicieuse odeur de miel s'étalaient quelques tapis moelleux qui lui donnèrent envie d'ôter ses chaussures et de les fouler pieds nus, et sur le mur de gauche, le seul qui fût en pierre nue – alors que les autres étaient recouverts de bois lambrissé de la même couleur que le parquet – il pouvait voir la grande cheminée protégée par une grille en fer forgée et où ronflait un feu réconfortant

De nombreuses bibliothèques surchargées de livres et quelques affiches colorées décoraient les autres murs, et près de la fenêtre, il remarqua une petite table ronde aux pieds métalliques entourée de deux fauteuils. Une antique chaîne stéréo ainsi qu'une vieille télévision complétaient l'ensemble et Draco se sentit immédiatement chez lui. Il comprenait à présent pourquoi Millicent aimait tellement se rendre chez Harry Potter lorsqu'elle était encore élève à Hogwarts.

Un coup d'œilcirculaire lui indiqua deux portes sur le mur du fond – menant probablement respectivement à la chambre et à la salle de bain, à moins que la deuxième ne s'ouvrît sur un bureau – et une troisième derrière lui – la cuisine, supposa-t-il. Draco retint son souffle, un peu intimidé. C'était la première fois qu'il pénétrait sur le territoire de Potter, et il se sentait à la fois bizarrement déplacé et comme s'il ne voulait plus jamais quitter les lieux.

Son regard revint sur son jeune enseignant qui le fixait toujours avec cette expression un peu étonnée et circonspecte, comme s'il ne savait pas exactement comment réagir. Il était simplement vêtu d'un jean usé jusqu'à la corde et d'un pull lâche en maille bleu-gris dévoilant ses clavicules, et Draco remarqua qu'il était pieds nus. Il émanait du jeune homme une impression de fragilité qui émut bizarrement le garçon blond – peut-être parce que sans le vouloir, Potter lui dévoilait un peu trop de peau nue et que cette fois-ci, ce n'était pas justifié par l'eau de la piscine. Ses yeux le détaillèrent brièvement et son regard tomba sur le livre que son professeur tenait à la main.

« Qu'est-ce que vous lisez ? » Ne put s'empêcher de demander Draco.

Harry sembla encore une fois un peu déstabilisé par la question, mais ne fit aucun commentaire et répondit simplement :

« Histoire de la nuit, de Colm Tóibín, » dit-il en s'éloignant pour prendre place sur le canapé usé. « Ca se passe en Argentine, » précisa-t-il en posant l'ouvrage sur une table basse émaillée en face de lui.

Draco se balança d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Que devait-il faire ? Il avait envie de rejoindre son enseignant sur le canapé, mais ses pieds restaient cloués au sol et l'empêchaient de bouger. Il se sentait tellement étranger, au milieu de cet univers fait de chaleur et de livres, qu'il n'osait pas esquisser le moindre mouvement. Pourtant, il força son corps à se mouvoir alors que Harry haussait un sourcil interrogateur dans sa direction, et vint s'asseoir sur le fauteuil le plus éloigné du canapé – en-dehors de ceux qui entouraient la petite table ronde où trônait encore une tasse de café fumante. Ses mouvements lui donnaient l'impression d'être bizarrement empruntés, et il croisa ses jambes et ses bras en une attitude de défense.

« De quoi ça parle ? » s'enquit-il encore, en se fustigeant mentalement pour tourner ainsi autour du pot, d'autant qu'il se montrait particulièrement impoli en s'imposant de cette manière.

Harry sembla mettre quelques instants avant de comprendre que Draco parlait toujours du livre, puis répondit d'un ton légèrement perplexe, comme s'il s'interrogeait encore sur les intentions de son élève.

« C'est l'histoire d'un jeune homme homosexuel d'origine Anglaise et de sa vie en Argentine depuis sa naissance jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il a le sida, » répondit-il doucement. « C'est la troisième fois que je le lis et ça me touche toujours autant. »

Draco hocha la tête et nota intérieurement de penser à acheter le livre. Harry ôta ses lunettes un instant, le temps de se frotter les yeux d'un geste fatigué, puis planta ses yeux verts dans ceux de son étudiant.

« Et si vous me disiez pourquoi vous êtes venu, Monsieur Malfoy ? » demanda-t-il d'une voix trop neutre qui fit grimacer le garçon blond et lui laissa un goût amer dans la bouche.

Draco prit une profonde inspiration et ferma un court instant les yeux avant de les replonger dans ceux de son professeur. Il avait brusquement décidé de laisser tomber les faux-semblants.

« Pourquoi n'êtes-vous pas venu ce soir ? » Sa voix était abrupte et mal assurée, presque agressive.

« Je ne pensais pas que vous m'attendriez, » remarqua simplement Harry, de cette même voix neutre et lisse que Draco commençait à apprendre à détester. « C'était le cas ? »

« Oui, » claqua Draco un peu trop sèchement. « Je suis venu parce que je m'inquiétais, » se radoucit-il un peu.

« Je ne suis pas malade, » le rassura Harry, pensant que son étudiant s'inquiétait pour sa santé. « J'étais simplement fatigué. »

Le jeune homme blond hocha la tête, un peu rasséréné. Il s'était fait des idées, après tout, Potter avait le droit d'être fatigué. Et surtout, il ne te doit rien, ajouta une désagréable petite voix dans sa tête qui lui fit dire de nouveau :

« Alors, je vous verrai la semaine prochaine… » Pas vraiment une question. Mais pas vraiment une affirmation non plus.

« Je ne crois pas, Monsieur Malfoy, » murmura Harry en détournant les yeux, soudain gêné.

« Pourquoi ? » Draco se rendit compte un peu trop tard qu'il avait presque crié. De surprise et de déception.

Le jeune professeur s'était raidi sur son canapé, et son élève se rendit compte que ses propres muscles s'étaient également crispés. Il se força à se détendre mais l'expression fuyante de son enseignant lui fit serrer les dents de frustration.

« Pourquoi ? » répéta Draco d'une voix basse, un peu trop rauque, un peu trop calme. « Milli serait-elle la seule à pouvoir bénéficier de votre amitié ? Ou bien, c'est peut-être moi…peut-être que mon sort ne vous intéresse pas assez pour justifier que vous perdiez votre temps avec moi ? »

« C'est faux, » protesta faiblement Harry. « Tous mes élèves m'intéressent, » tint-il à préciser, mais Draco savait que c'était faux – du moins, pas totalement vrai. Pas comme il s'était intéressé à Millicent. Pas comme Draco croyait qu'il s'était intéressé à lui, et lui, c'était ça qu'il voulait, à défaut d'obtenir plus.

Le jeune homme aux cheveux noirs se leva brusquement, d'un mouvement un peu maladroit, et se dirigea vers la chaîne stéréo où le disque avait cessé de jouer. La musique qui s'éleva quelques secondes plus tard dans la pièce fit résonner un écho familier dans l'esprit de Draco. C'était le morceau que Millicent préférait, et que Potter mettait toujours lorsque la jeune fille ou lui-même avaient quelque chose de difficile à raconter. Draco avait acheté le disque à Londres chez un disquaire spécialisé, et avait surnommé pour lui-même ce morceau La Chanson des Jours Sombres. Lorsque Harry revint s'asseoir dans le canapé, Draco remarqua qu'il avait allumé une cigarette et l'envie d'en fumer une lui comprima douloureusement les poumons. A la place, il respira profondément l'odeur un peu âcre de lafuméeet se renfonça dans son fauteuil.

« Draco, » soupira Harry, « je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour vous comprendre. Mais si vous avez des problèmes et que vous souhaitez m'en parler, la porte de mon bureau vous sera toujours ouverte, vous le savez. »

« J'aime nager avec vous. Pas vous ? » demanda brusquement Draco. « Pourquoi est-ce que vous ne voulez plus me voir à la piscine ? »

« …Ce n'est pas une très bonne idée, » hésita le jeune homme brun. « Vous risqueriez d'avoir des problèmes pour vous promener si tard dans les couloirs du château, » se justifia-t-il ensuite.

« Je suis Préfet en chef, je n'ai pas de couvre-feu, » s'exaspéra le garçon blond. C'était vraiment l'excuse la plus pitoyable qu'il eût jamais entendue, et Harry lui-même ne semblait pas croire une seule seconde à ce qu'il disait.

« Ecoutez, je – , » s'énerva un peu Harry, « vous savez bien que ce n'est pas une situation facile à gérer. Je suis homosexuel. »

« Je ne vois pas ce que ça vient faire dans l'histoire, » le coupa Draco d'un ton buté.

Harry soupira douloureusement et secoua la tête, cherchant ses mots.

« N'avez-vous donc pas conscience de ce que la situation a d'ambigu ? » murmura-t-il presque désespérément. « Ne vous rendez-vous donc pas compte ? Je pourrais être accusé de…et vous, n'avez-vous pas songé à ce que vos camarades pourraient penser de vous si jamais cela venait à s'ébruiter ? »

L'argument se tenait, pourtant…Pourtant Draco savait que ce n'était pas la vraie raison. Il le sentait, confusément, au plus profond de lui-même. C'était une bonne raison, oui, mais ce n'était pas la bonne.

« Vous connaissez ce bouquin, Saga ? » demanda-t-il à brûle-pourpoint.

« De Benacquista ? » s'étonna Harry, déstabilisé. « Oui. » Il ne voyait pas où le jeune homme blond voulait en venir.

« Arrêtez de me donner de fausses raisons, et dites-moi la vérité,» répondit Draco au pourquoi implicite de son professeur. « J'en ai marre des périphrases. Faites-moi une phrase nue. »

En regardant son enseignant dont le débat intérieur et le malaise étaient manifestes, le garçon blond se demanda si cette requête était réellement une bonne idée. Mais surtout, il se demanda s'il pouvait espérer une réponse honnête de la part de son professeur. Draco savait qu'à la place de Harry, il aurait improvisé un mensonge plus ou moins bien ficelé et aurait compté sur ses talents d'acteur pour que son interlocuteur le croie. Mais Harry était plus honnête que lui. Ca ne voulait pas dire qu'il dirait la vérité, mais Draco le saurait s'il mentait.

Et c'est alors qu'elles vinrent.

Les phrases nues.

« J'ai envie de vous, » dit simplement Harry, d'un ton calme, presque indifférent, un peu comme on se jette d'un pont. « En fait, si je n'avais pas autant de respect à la fois pour vous et pour mon métier, je pense que je serais capable de vous prendre là, sur ce tapis. Maintenant. Mais sachant que vous n'êtes ni homosexuel, ni intéressé, et qu'accessoirement vous êtes mineur et mon élève, c'est problématique, vous en conviendrez.»

Le jeune homme aux cheveux noirs le fixait de ses yeux verts et trop brillants et Draco sous ce regard qui le brûlait se sentit cloué à son fauteuil.

« Je ne veux plus vous voir en-dehors de mes cours, » reprit Harry d'une voix rauque, une expression résignée se peignant sur son visage. « Partez, maintenant. »

Draco fut trop choqué pour réagir lorsque le jeune homme ajouta qu'il était désolé d'avoir été si franc avec lui et qu'il comprendrait s'il le détestait à présent. Il fut trop choqué pour protester lorsque Harry lui demanda à nouveau de partir et lui fit quitter son appartement. Il ne sut même pas comment il avait fait pour retourner à sa chambre tellement son esprit embrouillé tournait et retournait les mots incroyables dans sa tête. Et il ne vit jamais le jeune homme roux qu'il croisa dans le couloir au moment où il sortit de l'appartement de Harry.

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Journal de Draco Malfoy, vendredi 27 mars 1997 :

23h :

J'ai été tellement traumatisé que je ne suis pas allé en cours jeudi. Du coup les potes sont venus me voir cet après-midi dans ma chambre pour voir si j'allais bien, et je me suis senti un peu coupable de m'être fait porter pâle juste à cause de mes histoires de cœur. Et puis évidemment, j'ai pas osé leur dire la vérité – pas que je ne leur fasse pas confiance, hein, mais si jamais quelqu'un les entendait en parler…lui, il risquerait d'avoir des problèmes.

Dire que j'ai même pas pensé à lui dire que j'étais amoureux de lui…

Et là, je viens d'appeler Milli pour lui raconter ce qui s'est passé mercredi soir.

Je crois bien qu'elle a été aussi choquée que moi, si ce n'est plus. Bordel de merde, comment est-ce que j'aurais pu deviner que je l'intéressais dans ce sens-là ?

C'est totalement surréaliste. J'arrive toujours pas à y croire.

Putain, c'est trop bon !

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Journal de Draco Malfoy, samedi 28 mars 1997 :

11h :

Sauf que techniquement, ça change pas grand chose au problème. Je veux dire, bon, je suis super heureux. Tellement que j'ai l'impression que mon cœur va s'arracher de ma poitrine pour aller gambader dans le parc – hum, ok, cette image est complètement ridicule...J'aurais jamais pensé, pas un seul instant, que mes sentiments puissent être un peu partagés.

Seulement, c'est bien joli tout ça, mais il a raison : je suis encore mineur, et en plus je suis son élève. Et le pire dans tout ça, c'est qu'avec sa putain de conscience professionnelle, il ne veut même plus me parler en-dehors des cours. Ok, pour la piscine, je peux comprendre que ça prête à confusion, d'ailleurs qu'est ce qu'il croit ? Moi aussi j'ai envie de le toucher tout le temps, alors le voir à moitié à poil c'est un peu trop pour demander à mes hormones de se contrôler.

Mais de là à carrément refuser de me voir, je ne suis plus d'accord.

14h :

Je l'ai vu ce midi au réfectoire. Il ne m'a même pas adressé un regard.

Il faut que je lui dise. Ce que je ressens pour lui. Que j'ai envie de lui comme il a envie de moi. Que je ne supporterai pas de ne plus lui parler.

15h :

Je peux attendre la fin de l'année. Je veux dire, c'est pas grave, je suis déjà frustré de toute façon, alors vraiment, ça n'a pas d'importance. Mais je ne peux pas accepter de le laisser s'éloigner de moi comme ça, ce n'est pas possible. Il faut que je lui dise que je ne ferai rien qui pourrait lui causer des ennuis, mais il faut qu'il me laisse une chance.

16h :

Je peux plus attendre, je vais devenir dingue à tourner en rond dans ma chambre comme ça.

Je vais voir si je peux lui parler maintenant. J'espère qu'il est chez lui.

18h :

Je l'ai embrassé. Il n'était pas d'accord, alors je me suis fait jeter.

Ca fait mal.

Pourquoi il a pas voulu m'écouter ?

20h :

Ce soir, c'est bourrage de gueule. Rien à foutre si je me fais choper par un prof.

Qu'il aille se faire mettre avec sa morale à la con ! Il peut même se la carrer dans le cul si ça lui fait plaisir, tiens.

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Journal de Draco Malfoy, dimanche 29 mars 1997 :

04h :

Mal. Au ventre.

A la tête.

Au cœur.

A l'âme.

12h :

C'est la pire gueule de bois que j'aie jamais vécue, je crois. Si seulement je pouvais dormir et ne plus jamais me réveiller…

14h :

Merde, j'avais oublié qu'il y avait un match de rugby cet après-midi. Allez tous vous faire foutre, je reste au lit.

18h :

Sally est venue me voir tout à l'heure et m'a engueulé comme jamais elle ne l'avait fait avant. Je l'ai envoyée chier, elle m'a soûlé. Elle est partie furieuse. Je crois que j'ai fait une connerie.

22h :

Elle est revenue, avec Terry, Luna et Blaise. Je leur ai tout raconté.

Ca m'a fait du bien. Je crois.

23h :

Putain, Sally a raison.

Je vais pas me laisser faire comme ça. Oh non.

Potter, fais gaffe à tes fesses. S'il le faut j'emploierai la force, mais tu finiras bien par comprendre que je suis sincère.

Merde alors.

…Il a les lèvres super douces, et j'ai senti quand je l'embrassais qu'il portait mon parfum. Non, c'est clair, je ne peux pas le laisser m'échapper comme ça.

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On est prié de ne pas tuer l'auteur, sinon, elle ne peut pas décrire le baiser au prochain chapitre et ne peut plus écrire la suite…

Ca vous a plu ? Quoi qu'il en soit, pour toutes menaces de mort, insultes ou autres, veuillez adresser vos réclamations sur mon blog myschka. mon – blog. org ou en cliquant que le petit bouton en bas à gauche. Vous me haïssez sans doute mais moi je vous aime quand même.