Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze :Bonsoir à tous ! Vous avez fait exploser mon compteur de reviews sur le précédent chapitre, j'en suis encore toute retournée !

Cette semaine, l'offensive de Draco vue par Harry, et la description du baiser, bien sûr…Bonne lecture !

RARs : Comme d'habitude, les réponses aux reviews non signées sont sur mon blog : http / myschka. mon – blog. org

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Merci à BlackNemesis, Anagrammes et BadAngel666 pour leur relecture et leurs conseils avisés. (vous avez vu ça, trois beta-lectrices, si ça c'est pas la classe...huhuhu)

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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Journal de Harry Potter, lundi 23 mars 1997 :

21h :

J'ai vu Albus aujourd'hui et je lui ai annoncé ma décision de ne pas rester l'année prochaine ainsi que mon refus de la titularisation. Il a eu l'air déçu, mais tant pis – même si j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour lui, je sais que si je m'étais laissé convaincre par ses arguments, j'aurais fini par le regretter à un moment ou un autre. Et puis, sa façon d'essayer de me faire culpabiliser en insinuant que j'essayais de « fuir mes responsabilités » ne m'a pas plue. Je ne fuis pas. Si j'avais vraiment voulu fuir, j'aurais simplement donné ma démission et je serais parti, ou alors j'aurais demandé un congé pour dépression, n'importe quoi aurait fait l'affaire. Et puis, pense-t-il vraiment que je fuis quand j'accepte de faire partie des professeurs accompagnateurs pour le voyage scolaire ?

Peu importe. Il n'y a rien qu'il puisse me dire qui me fera changer d'avis.Et puis, j'ai déjà commencé à me renseigner sur les possibilités d'obtenir un poste aux Etats-Unis. C'est un véritable casse-tête, je ne sais même pas s'il faut d'abord que je trouve un travail ou si je dois faire une demande de carte verte avant…Pour ça il faudrait que je me renseigne à l'ambassade des Etats-Unis de Londres, mais je ne pourrai pas y aller avant les vacances de printemps, pour le moment je dois me contenter d'essayer de les avoir au téléphone – je suis optimiste, je sais. Enfin, j'ai au moins déjà commencé à faire une liste des écoles et des universités de la Nouvelle-Orléans et de ses environs, c'est déjà un début. Je pense que je vais demander à Neville et Remus de me filer un coup de main à ce sujet.

Et si je ne trouve rien…j'hésite encore. Une année sabbatique à prendre des cours dans une université française, peut-être ? Trouver du travail à Brighton même si je n'ai pas envie de retourner là-bas pour le moment ? On verra bien…J'ai quelques économies avec l'héritage de mes parents, mais je n'ai pas vraiment envie de le dilapider, d'autant qu'une grosse partie a déjà servi à financer mes études et qu'il ne reste plus grand chose du joli pactole que j'avais avant d'aller à la fac.

Je vais aller nager, je crois. Ca ne me fera pas de mal de décompresser un peu, et puis ça ne sert à rien de me torturer les méninges à cette heure-ci.

Il faudra que je pense à appeler Millicent demain soir, tiens.

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Journal de Harry Potter, mardi 24 mars 1997 :

23h :

J'ai eu Millicent et Tonks au téléphone tout à l'heure. Millicent a l'air de bien s'adapter à sa nouvelle vie et semblait de très bonne humeur. Du moins jusqu'à ce que je lui demande si elle s'était enfin décidée à appeler son père, ce qui a un peu refroidi son enthousiasme. Malgré tout, elle m'a dit qu'elle le ferait ce week-end quand elle ne travaillera pas. Je pense qu'elle a peur d'affronter ses parents, ce qui est compréhensible, mais surtout, je crois qu'elle craint par-dessus tout la réaction de son père pour l'avoir laissé sans nouvelles aussi longtemps. Je sais qu'elle se sent coupable d'être partie sans rien dire – mais plus elle attendra, pire ce sera. J'espère qu'elle suivra mon conseil et qu'elle l'appellera vraiment ce week-end. De toute façon, j'ai sollicité l'aide de Tonks pour qu'elle lui rappelle.

J'ai demandéà Neville et Remus de m'aider dans mes recherches d'emploi et ils ont accepté, évidemment. Neville m'aide pour les démarches administratives et Remus s'occupe de me filer un coup de main pour ce qui est de se renseigner sur les postes à pourvoir à la Nouvelle-Orléans. Il s'est d'ailleurs étonné que je veuille à ce point aller là-bas, car on ne peut pas dire que l'enseignement dans la région soit vraiment de très bonne qualité. C'est vrai, comparé à Cambridge, et même à Hogwarts, le niveau est largement inférieur. Mais ça m'est égal, cela ne veut pas dire que les étudiants sont forcément plus stupides. Et puis ce n'est pas pour enseigner dans un établissement coté que je veux aller vivre là-bas. C'est simplement parce que j'ai l'impression que je pourrai être enfin moi-même.

Ici je ne peux pas. Ou plutôt, je n'y arrive pas. Et puis, il vaut mieux que je m'abstienne de toute façon, vu ce que ça donne en ce moment. Plus les jours passent et plus j'ai du mal à supporter de rester trop longtemps en sa présence. Chaque minute passée près de lui me rappelle à quel point je suis dans la merde et à quel point je ne peux pas me laisser aller à penser – ne serait-ce que penser – à lui de cette manière. Je ne peux pas faire ça. Tonks a tort quand elle dit que fantasmer un peu ne m'engage à rien et que je ne fais rien de mal. C'est faux. Je ne fantasme pas – enfin, plutôt, je ne fais pas uniquement que fantasmer. D'ailleurs, elle le sait, je lui ai dit.

Je suis amoureux. Il est beau, oui. Terriblement beau, mais s'il n'y avait que ça, je pense sincèrement que je ne me mettrais pas dans un état pareil. Je le désire aussi, c'est vrai – désespérément. Mais le problème c'est que je ne désire pas que son corps, aussi beau soit-il. Quelque chose d'aussi superficiel serait sans doute assouvi relativement facilement par une quelconque partie de jambes en l'air avec quelqu'un qui lui ressemblerait. Et encore…C'est ce que j'ai fait la semaine dernière et je m'en suis retrouvé encore plus frustré qu'avant. Parce que ce n'était pas lui, ce n'étaient pas ses yeux, ce n'était pas sa voix. Ce n'était pas son cœur qui battait contre le mien, et c'est ça qui est insupportable.

Je n'aurais pas dû chercher à savoir ce que cachait le masque de l'héritier arrogant et cynique – mais alors, je ne savais pas encore ce qu'il y avait derrière. Maintenant je sais et c'est ce qui a causé ma perte. Le peu qu'il m'a laissé entrevoir de sa personnalité m'a donné envie de le connaître plus, beaucoup plus. Désormais quand je le croise au détour d'un couloir, je vois quelqu'un à l'intelligence brillante, à la loyauté indéfectible envers ceux qu'il aime, je vois un jeune homme qui a conscience de ses défauts et qui essaie de les corriger. Je vois un garçon terriblement triste à cause de ses parents, terriblement fragile, quelqu'un qui cache tellement de choses derrière son regard que j'ai peur de m'y noyer lorsque je m'y plonge.

Je suis amoureux et c'est ça qui est terrifiant. Parce que je ne peux rien faire pour cesser de l'être, alors qu'il faudrait justement que je ne le sois pas.

J'ai dit hier que je ne fuyais pas. Pourtant, en ce moment, je donnerais n'importe quoi pour être ailleurs.

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Journal de Harry Potter, mercredi 25 mars 1997 :

21h :

Fred m'a appelé tout à l'heure pour me proposer d'aller au ciné. Je ne pense pas qu'il ait envie de recommencer quoi que ce soit avec moi – surtout vue la façon dont il m'a parlé d'Oliver Wood la dernière fois – , et même si l'invitation m'a fait plaisir, j'ai tout de même refusé. Je suis crevé aujourd'hui, et je ne serais pas étonné si j'avais attrapé un rhume lundi soir à la piscine…Je lui ai proposé de passer ici, à l'appartement, mais ça n'a pas eu l'air de l'emballer – j'imagine que les vidéos que j'ai chez moi l'ennuieraient plus qu'autre chose.

A cette heure-ci, normalement, je devrais être en train de nager. Et il devrait aussi être avec moi, en train de nager. Ca fait trois semaines ce soir que je ne suis pas venuà la piscine – je me demande s'il continue de s'y rendre ? Est-ce que ces soirées là-bas lui manquent ? Elles me manquent, à moi.

Oh, je suis pathétique.

Tiens, on sonne.

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Draco sortit de la pièce, une expression choquée peinte sur son visage. Harry regrettait déjà les paroles qu'il avait prononcées, mais il était trop tard à présent pour faire marche arrière. Le jeune homme soupira tristement, le cœur lourd. Au moins, songeait-il, cela avait-il eu le mérite de faire fuir l'adolescent blond – s'il acceptait encore de lui parler sans le regarder avec haine ou dégoût, cela tiendrait déjà du miracle. Harry étouffa un gémissement plaintif. Ca faisait mal au niveau du cœur, et l'angoisse lui étreignait les côtes comme un étau qui se resserrait de plus en plus. Il lui semblait soudain qu'il allait étouffer.

La sonnette de l'entrée retentit brusquement, et avant que le jeune homme n'ait eu le temps de réagir, la porte qu'il n'avait pas songé à verrouiller s'ouvrit lentement en grinçant sur ses gonds. Draco Malfoy devait avoir oublié quelque chose, et Harry ne se sentait pas la force de l'affronter une deuxième fois, d'affronter son regard empli de reproches et d'incompréhension. Mais lorsqu'il se retourna, ce fut un jeune homme roux qui lui faisait face, un air sombre sur son visage constellé de taches de rousseur.

« Fred ? » murmura Harry, déstabilisé.

« Comme tu vois. »

La voix du jeune homme était froide et sèche, et ses sourcils étaient froncés par la contrariété. Il croisa les bras et fixa Harry de ses yeux bleus. Les mots qui s'échappèrent de ses lèvres glacèrent l'estomac du jeune homme brun.

« J'étais venu prendre de tes nouvelles, puisque tu m'avais dit que tu ne te sentais pas bien, » fit-il d'une voix où perçait le sarcasme. « Mais à ce que je vois, je n'avais pas besoin de m'inquiéter. »

L'insulte à peine voilée frappa le jeune enseignant en plein cœur, et il déglutit difficilement.

« Je sais que cette phrase est ridicule, mais ce n'est pas ce que tu crois. » Harry défia Fred du regard. « Comme tu vois, c'est simplement un élève qui est venu me parler, rien de plus. »

« Ah oui ? » répliqua Fred d'un ton mordant. « C'est étrange que tu ne te sentes pas assez bien pour venir me voir, mais que tu soies suffisamment en forme pour recevoir cet élève dans ton appartement privé. »

« C'est toi qui n'as pas voulu venir au lycée, que je sache, » rétorqua calmement Harry. « Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas te voir, simplement que je me sentais mal. Et, » continua-t-il, « c'est un élève, quoi que tu en dises. Je ne suis pas ce genre de personne. »

« Foutaises, » s'énerva Fred. « Nom de Dieu, Harry, tu es précisément ce genre de personne ! Le genre de personne qui saute sur n'importe quelle queue qui passe dès que tu te sens mal ! »

Le souffle de Harry se bloqua dans sa poitrine. Etait-il à ce point méprisable aux yeux de son ex-petit ami ? Il était estomaqué de voir le peu de considération dont il faisait l'objet, et faillit répliquer vertement à Fred que s'il était venu jusqu'ici pour l'insulter, il pouvait tout aussi bien repartir immédiatement. Puis il vit l'inquiétude sincère dans les yeux du jeune homme roux et se radoucit instantanément. Fred se faisait simplement du souci pour lui, et le lui faisait savoir – de cette manière maladroite qui lui était propre. Il soupira doucement.

« Je vais bien, Fred, » dit-il presque gentiment. « Du moins, je ne vais pas suffisamment mal pour en arriver au point de ne plus me soucier de mon travail et de me jeter sur un élève en faisant fi des conséquences. Tu t'inquiètes trop… »

Fred souffla nerveusement et décroisa les bras, indécis. Harry sortit son paquet de cigarettes de la poche de son jean et s'en alluma une en prenant place sur le canapé. Il exhala une longue bouffée de fumée sous le regard encore confus de son ex-petit ami, ses jambes repliées sous lui, un bras sur le dossier du sofa. Avec un soupir, le jeune homme roux se décida à le rejoindre et s'installa dans un fauteuil – le même que celui qu'avait occupé Draco Malfoy quelques minutes auparavant, nota distraitement Harry.

« C'était bien Draco Malfoy qui sortait de chez toi, j'ai pas halluciné ? » demanda abruptement Fred, et Harry sentit ses muscles se raidir.

« C'était lui, oui, » répondit-il d'une voix calme – du moins espérait-il qu'il parvenait à en maîtriser les tremblements.

Manifestement, pas assez, puisque Fred haussa un sourcil réprobateur dans sa direction.

« Ben voyons, » murmura-t-il sourdement. « Et après ça, tu vas encore me dire que tu ne ressens rien pour ce petit merdeux…Oh Harry, » poursuivit-il, une expression désolée sur le visage, « c'est vraiment la pire idée qui ait jamais germé dans ton petit cerveau… »

Harry ne répondit rien. Que pouvait-il dire de toute façon ? Fred avait raison, il ne pouvait pas affirmer sans mentir qu'il ne ressentait rien pour Draco Malfoy – le contraire eût été plus juste. Et c'était effectivement une très mauvaise idée que de s'être laissé séduire par le jeune homme blond. Mais il ne pouvait pas non plus se lancer dans une discussion de ce genre avec son ancien amant, c'était au-dessus de ses forces. De toute façon, cela ne le regardait en rien – Fred n'avait absolument pas le droit de lui dire tout cela, il n'avait pas le droit de porter de tels jugements, si perspicaces fussent-ils. Pourtant, le roux ne se laissa pas démonter par son mutisme, qu'il interpréta comme une autorisation à continuer.

« Bon sang, Harry, » soupira-t-il. « Est-ce que tu te rends compte dans quelle merde tu t'es encore fourré ? Le fils Malfoy…si son père l'apprend, non seulement tu ne pourras plus jamais enseigner dans une quelconque partie du monde anglophone, mais en plus tu pourras t'estimer heureux si tu t'en sors avec simplement un procès au cul… »

« Stop, » le coupa Harry, exaspéré par la diatribe de son ami. « Arrête tout de suite ton délire, tu veux ? Je – ne – couche – pas – avec – Draco. Il ne s'est rien passé, et il ne se passera rien. Et crois-moi, » ajouta-t-il avec tristesse, « je l'ai définitivement fait fuir avec ce que je lui ai dit ce soir. »

Le ton sur lequel il avait prononcé sa dernière phrase dissuada Fred de rajouter quoi que ce fût. Harry avait implicitement reconnu que quelque chose n'allait pas avec le gamin blond, mais il lui avait également clairement fait comprendre que le sujet était clos et qu'il était suffisamment raisonnable pour prendre ses responsabilités. Fred réprima un autre soupir de lassitude, mais ne dit rien. Il n'aimait toujours pas l'héritier Malfoy et ne comprenait pas pourquoi son ex-petit ami était tellement fasciné par le garçon, mais il comprenait en revanche qu'il en souffre et qu'il ne veuille pas en parler. Et il lui faisait suffisamment confiance pour le croire lorsqu'il lui disait qu'il ne ferait pas quelque chose de stupide. De toute façon, il n'était pas certain lui-même d'avoir envie de parler de ce genre de chose avec le garçon dont il avait été – dont il était encore, peut-être – amoureux.

Fred se leva de son fauteuil et dirigea ses pas vers une étagère basse croulant sous les cassettes vidéo. Il en choisit une et se retourna vers Harry avec un petit sourire.

« Bon, » déclara-t-il nonchalamment, « puisque je suis là, autant se regarder un bon film, t'es pas d'accord ? Que je ne sois pas venu uniquement pour te faire la morale… »

Harry lui adressa un pâle sourire et acquiesça silencieusement.

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Journal de Harry Potter, jeudi 26 mars 1997 :

23h :

Draco n'est pas venu en cours aujourd'hui.

Je crois que j'ai définitivement perdu sa confiance. J'aurais du me douter qu'il aurait une telle réaction – bon sang, moi et ma foutue tendance à dire et à faire n'importe quoi sous la pression !

Je ne pensais vraiment pas qu'il viendrait me relancer jusque chez moi. Merde, je n'imaginais même pas qu'il m'attendait depuis trois semaines là-bas ! Comment aurais-je pu deviner qu'il avait à ce point besoin de me parler ?

J'ai été minable. Je n'ai même pas été capable de l'écouter. Je n'ai pas été capable de mentir et de continuer à jouer mon rôle de prof. J'aurais du tenir ce rôle, jusqu'au bout, quitte à en avoir mal, mais surtout qu'il ne sache jamais rien. Et au lieu de ça…au lieu de ça, je lui ai dit la vérité – même pas, j'ai perverti ce que je ressentais pour lui, je n'ai parlé que du désir que j'éprouvais à son égard, dans le seul but de le faire fuir. J'ai été totalement incapable d'assumer mes responsabilités.

Et en plus, j'ai définitivement perdu son respect. Et puis, Fred a raison, si jamais il en parle à son père, je suis mort. Même Sirius ne pourra rien pour moi, et de toute façon, je ne m'attends pas à ce qu'il m'aide – je ne suis même pas certain de le vouloir.

Bien joué, Potter. Sur ce coup-là, vraiment, tu t'es surpassé.

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Journal de Harry Potter, vendredi 27 mars 1997 :

18h :

Je me pose des questions.

Je ne l'ai vu que quelques secondes aujourd'hui, il entrait dans le réfectoire alors que je le quittais. Il m'a regardé, et je n'ai pas vu de colère sur son visage. Il n'avait pas l'air dégoûté non plus. En fait…il avait plutôt l'air d'attendre quelque chose, comme s'il cherchait une réponse quelque part sur mon visage. J'ai eu l'impression qu'il n'avait pas vraiment cru à ce que je lui avais dit mercredi soir.

Je ne sais pas, peut-être que je me fais des idées. Peut-être aussi que j'espère tellement qu'il ne me détestera pas que j'imagine des choses qui n'existent pas…

Est-ce que j'ai vraiment fait une connerie ? Ou au contraire, est-ce que j'ai bien fait de lui dire ce que je lui ai dit ? Il ne sait pas – il ne sait pas ce que c'est d'affronter les rumeurs qui circulent sur son propre compte. Il a déjà très mal vécues celles dont certains de ses amis ont été l'objet, comment aurait-il pu supporter qu'on le regarde de travers si le bruit courait qu'il est gay ?

…Je me cherche de fausses excuses. Rien ne peut justifier ma bêtise.

Espérons juste qu'il n'en parle pas à son père – encore que…en théorie Fred a raison, mais en pratique, vu l'amour plus que modéré qu'il voue à son géniteur, je doute qu'il le mêle à cette affaire.

J'ai de plus en plus envie d'être ailleurs. Aujourd'hui j'ai reçu un appel des Etats-Unis, un lycée de la Nouvelle-Orléans a reçu ma candidature – pour une fois que la Poste fait correctement son travail…Ils sont intéressés, un de leurs professeurs de Français part à la retraite l'année prochaine et ils aimeraient que je le remplace. Apparemment, leur budget est plutôt serré, et il y a très peu d'enseignants qui acceptent un poste aussi peu payé – et pour cause, ce n'est pas un établissement d'un très bon niveau (c'est probablement le plus bel euphémisme que j'aie jamais sorti…). Le challenge pourrait être intéressant à relever, mais j'attends de voir si j'ai d'autres propositions. Si je n'en reçois pas d'autre d'ici mon départ en France, je pense que je vais accepter le poste.

Il faut que j'appelle Tonks ce week-end. Elle travaille aujourd'hui et demain, mais je pense que je réussirai à l'avoir au bout du fil dimanche – du moins, j'espère.

Je me demande si Neville serait partant pour un resto ce soir. Je n'ai définitivement pas envie de rester tout seul…

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Journal de Harry Potter, samedi 28 mars 1997 :

14h :

Finalement, je ne suis pas sorti hier soir, ma motivation est retombée tout d'un coup. Alors finalement j'ai passé la soirée à m'abrutir devant la télé – je n'étais capable de rien d'autre de toute façon. J'ai bien essayé de lire mais quand au bout d'un quart d'heure je me suis rendu compte que j'étais toujours en train de fixer la même page, j'ai abandonné l'idée. Quant à peindre, mieux valait ne pas y penser, mon bureau est déjà rempli de portraits de lui. Et je n'avais définitivement pas envie de penser à ça…

J'ai aussi reçu un appel des Etats-Unis hier soir, un autre lycée m'a contacté. J'ai demandé à Remus ce midi, il semblerait que le niveau général soit meilleur et la paye est un peu plus intéressante – ce n'était pas difficile, honnêtement. A vrai dire, ça m'a même paru une offre assez alléchante, et puis, ce n'est pas comme si l'université allait répondre à ma candidature…Alors autant ne pas me montrer trop exigeant. Je sais de toute façon que je ne retrouverai nulle part des conditions de travail comme celles dont je bénéficie à Hogwarts.

18h :

Je crois que j'ai besoin d'un verre.

Je ne comprends plus rien à ce qui se passe.

Mais qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ?

Qu'est-ce qui m'a pris ?

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Flash-back :

La sonnette retentit une fois de plus avec insistance et Harry se décida à quitter son bureau, non sans avoir au préalable soigneusement rangé les esquisses qui traînaient un peu partout dans la pièce. Traversant rapidement le salon, il parvint à la porte où le son strident de la sonnette se faisait entendre une troisième fois et tenta de regarder par le judas qui pouvait bien venir le déranger à cette heure-ci de l'après-midi. La personne devait être adossée au mur car il n'entrevit qu'une vague silhouette de profil, barrée par la main qui appuyait sur le bouton de la sonnette. Harry se résigna à ouvrir, et lorsqu'il vit qui se présentait devant lui, il n'eut pas le temps de réagir que déjà Draco Malfoy faisait irruption dans son appartement, le défiant du regard de seulement oser lui demander de sortir.

Harry soupira avec lassitude et s'effaça pour le laisser passer dans le salon. Le garçon blond se dirigea vers la petite table ronde près des fenêtres qui donnaient sur le parc du château et s'assit dans l'un des fauteuils qui se faisaient face sans y avoir été invité. Il s'alluma une cigarette d'un geste nerveux et se servit comme cendrier d'une tasse où restait un fond de café que Harry avait bu un peu plus tôt dans la journée. Harry le fixa quelques instants, perplexe, puis haussa les épaules et s'alluma lui aussi une cigarette en s'avançant dans la pièce inondée par le soleil de l'après-midi. Il resta debout, attendant simplement que son étudiant se décide à parler. Et la phrase que Draco prononça acheva de le plonger dans la confusion.

« Je ne suis pas d'accord, » déclara d'une voix péremptoire le jeune homme blond.

Harry haussa un sourcil.

« A quel sujet ? » demanda-t-il simplement. Il était méfiant, aussi jugeait-il plus sage de se tenir sur ses gardes et de laisser le garçon parler.

« A propos de mercredi. Ce que vous m'avez dit ce soir-là, » répondit Draco. « Je ne suis pas d'accord. »

« Je ne comprends pas, » balbutia Harry. Il essayait désespérément d'empêcher sa voix de trembler mais ses efforts échouaient lamentablement.

Il ne comprenait vraiment pas. Avec quelle partie de son discours Draco n'était-il pas d'accord ? Venait-il pour lui demander de présenter sa démission ou quelque chose du même genre ? Pourtant, le garçon ne semblait ni furieux, ni dégoûté. Simplement…suppliant ?

« Vous ne m'avez même pas laissé vous répondre mercredi, » reprit Draco, ignorant l'état de confusion dans lequel se trouvait son enseignant. « Vous avez dit que vous ne vouliez plus me parler en-dehors des cours. Je ne suis pas d'accord avec ça. »

Le jeune homme se leva, et, fébrile, écrasa sa cigarette tandis que Harry cherchait avec affolement où poser ses yeux – n'importe où, mais pas sur le garçon en face de lui. Surtout pas sur Draco. Il déglutit avec difficulté, mais parvint à articuler :

« Vous n'avez pas compris ce que je vous ai dit mercredi. Vous…je – »

« J'ai parfaitement compris, » murmura le jeune homme blond en baissant les yeux. « Ca m'est égal – non, c'est faux. Au contraire, je n'osais même pas espérer… »

Il releva la tête et son regard orageux vint se planter dans celui de son professeur, et Harry ne put simplement pas détourner les yeux. Il n'en avait pas la force.

« Je veux continuer à parler avec vous, » poursuivit Draco, une nuance de supplique dans la voix. « Je – s'il vous plait ? Personne ne saura rien, je ferai attention, vous n'aurez pas de problèmes, vous – »

La voix sembla lui manquer soudainement alors que Harry le dévisageait, horrifié. Etait-il en train de lui faire comprendre que sa déclaration de l'autre soir ne l'avait pas choqué ? Ne l'avait même pas dérangé ? Etait-il…en train de lui faire comprendre qu'il était…attiré par lui ? Non. Ce n'était pas possible. N'est-ce pas ? Ce n'était pas en train d'arriver.

« Dites quelque chose, » le pressa Draco.

« …Je ne peux pas faire ça, » chuchota Harry, abasourdi. « C'est de la folie. Vous ne comprenez pas… »

Il ne s'était pas aperçu que le garçon s'était rapproché de lui, et il s'en rendit seulement compte lorsqu'il le vit tout près de lui. Draco le dépassait de quelques centimètres, c'était la première fois qu'il le remarquait et il dut légèrement lever les yeux – oh, à peine, mais cela le déstabilisa encore plus – pour le regarder en face. Le visage du jeune homme était dur, et ses traits étaient crispés. Il le regardait avec un mélange de rage et de…désespoir. Harry ne l'avait jamais trouvé plus beau qu'en cet instant.

« Je me fous de ce que peuvent penser les gens, » chuchota le jeune homme rageusement en lui agrippant les bras et en les serrant avec force. « Je m'en fous de ce qu'ils peuvent penser, tous. »

Puis Harry sentit la bouche de Draco heurter la sienne avec violence et une langue exigeante se frayer un passage entre ses lèvres. La baiser était brutal et rageur, et Harry dut se raccrocher aux bras de Draco, enserrant les biceps à s'en faire blanchir les phalanges, sans qu'il ne sache vraiment si c'était pour ne pas tomber ou pour repousser le jeune homme. Puis Draco voulut le prendre dans ses bras et Harry redescendit brutalement sur terre. Il le repoussa brusquement et la séparation le laissa comme halluciné et à la fois étrangement vide. En face de lui Draco le regardait, incertain, comme s'il ne réalisait pas tout à fait ce qu'ils venaient de faire. Harry tenta tant bien que mal de reprendre ses esprits et se força à adopter une attitude neutre.

« Moi je ne me fous pas de ce que peuvent penser les autres professeurs, » énonça-t-il d'une voix froide. « Sortez, maintenant. »

« Mais… »

« Sortez. Cela ne doit plus jamais arriver. »

Le garçon le dévisagea d'un air incrédule, semblant chercher chez son professeur quelque chose, un signe qui l'inciterait à rester. Mais Harry resta inflexible et lui désigna la sortie d'un geste ferme de la main, alors le visage du jeune homme se ferma et il quitta l'appartement en claquant rageusement la porte.

Harry s'effondra à genoux sur le sol, essoufflé. Il porta sa main à son visage et ses doigts caressèrent lentement ses lèvres meurtries, sans remarquer que sa cigarette était tombée par terre et avait laissé une trace de brûlure sur le parquet.

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La semaine prochaine, Draco essaie de trouver une solution pour se rapprocher de Harry, et Milli donne de ses nouvelles…

D'ici là je vous invite à aller faire un tour sur mon blog http / myschka. mon – blog. org, histoire de vous renseigner sur mes avancées (pitoyables) dans mes fics, et sur ma vie (passionnante).

Et en attendant, comme d'habitude, si vous avez des questions, des commentaires, des menaces de morts ou des déclarations d'amour éternel à me formuler, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche (je fais aussi les mariages et les bar-mitsva). Je vous aime !