Chapitre IV : LES MALHEURS DE SLAZ
Anae ne resta que quelques
jours à l'infirmerie, le temps que ses mains guérissent
totalement. Elle avait beaucoup de mal à les fermer et tenir,
ne serait-ce qu'un verre d'eau, était une vraie torture.
Lorsque Madame Pomfresh autorisa les visites, quelques amis
virent la voir. Lucius, ayant appris comment cela était arrivé
par le récit d'Anae, passait beaucoup de temps à parler
de vengeance, à traiter Potter et Black de tous les noms ...
Il était d'autant plus dégoûté que la prof
de botanique n'avait pas été témoin de
l'incident et qu'elle n'avait pris aucune sanction contre les deux
Gryffondors. Narcissa et Bellatrix passaient aussi souvent que
possible pour donner les dernières nouvelles à Anae.
Elle eut droit également à la visite de Severus qui
arriva avec Slaz, leur discussion banale fut brève car, à
ce moment là, Madame Pomfresh arriva avec une nouvelle dose de
potion pour accélérer la cicatrisation et les renvoya
Severus.
Finalement, les dernières traces des
Picépines disparurent et Anae put quitter l'infirmerie. Alors
qu'elle allait sortir, la porte s'ouvrit brusquement : James Potter
apparut ou du moins ce qu'il en restait. Il était accompagné
par Sirius qui le soutenait, si ce dernier n'avait pas accompagné
James, jamais Anae n'aurait pu le reconnaître. La sorcière
en le voyant ne peut s'empêcher de rire : son visage avait
complètement disparu, c'était une bouillie immonde avec
des pustules purulentes, ça et là il y avait des taches
verdâtres ou jaunâtres, du pus suintait de partout !
Anae abandonna là les deux Gryffondors et retourna dans sa
salle commune.
Elle y trouva, sagement assis près du feu,
Lucius.
- Félicitations, ne put-elle s'empêcher de dire.
Lucius sursauta et se retourna.
- Tiens, Anae, enfin sortie ? Je suis content de te revoir. Tu vas mieux ?
- Oui, ne t'inquiète pas! Joli sort!
- Je te demande pardon ?
- Bah oui, sur Potter, qu'est-ce que tu lui as fait ?
A ces mots, Lucius eut l'air absolument ravi, un grand sourire fendit son visage et ses yeux pétillèrent.
- Ca a marché ? C'est vrai ?
- Excellent résultat, je ne sais pas ce que tu as fait, mais c'est ... grandiose!
- Magnifique! Je devais agir discrètement, tu sais en tant que préfet, je ne suis pas censé prendre part à ce genre de chose... Alors j'ai jeté un sort à un des livres que Potter avait laissé sans surveillance à la bibliothèque : il était parti chercher je-ne-sais-quoi et j'en ai profité!
Il sortit de sa poche un minuscule flacon dans lequel il restait une larme grisâtre.
- J'ai l'honneur de te présenter ma dernière trouvaille, déclama-t-il fièrement : le Pupustule. Quelques gouttes suffisent pour transformer quelqu'un en une chose purulente. J'en ai déposé sur le livre de Potter, j'y ai jeté un sort d'expulsion, et j'ai refermé le livre. Dès qu'il l'a ouvert, le Pupustule lui a sauté à la figure. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de voir le résultat, il est parti si vite ... Et puis il ne valait mieux pas traîner dans les parages ... Alors quels sont les effets ?
- Disons que lorsque j'ai croisé Potter à l'infirmerie, il était méconnaissable, il n'avait plus de visage. C'était vraiment affreux ... mais tellement amusant.Vraiment t'es génial!
- Eh oui, ajouta-t-il d'un air malicieux, c'est ça le génie!
Les jours passèrent et Potter était toujours cloîtré à l'infirmerie. Les professeurs essayèrent de savoir ce qui s'était passé mais le coupable ne put être démasqué. Cependant dans les couloirs, la tension était vive entre les Serpentards et les Gryffondors, d'autant plus que James était leur attrapeur et au vu des résultats décevants du 1er match de Quidditch, les Gryffondors allaient avoir besoin leur équipe au grand complet pour le match suivant.
Cela donnait donc
lieu quelquefois à des règlements de compte au coin
d'un couloir obscur, certains Serpentards furent atteints par des
sortilèges de Bloquejambes, des Gryffondors se mirent à
cracher des limaces... Les élèves de ces deux maisons
répugnaient à se déplacer seuls. Pendant cette
période, Rusard semblait de plus en plus présent, il
surgissait à l'improviste pour disparaître aussitôt,
toujours grommelant contre les élèves et leurs sales
tours qui lui donnait plus de travail...
Les profs, quant à
eux, essayaient de venir à bout de cette situations, mais les
élèves, redoublant de prudence ne se faisaient jamais
prendre.
Slaz disparaissait régulièrement pour aller pratiquer son sport favori : la chasse au souris. Anae n'aimait pas trop le voir partir ainsi à l'aventure, mais le serpent devenait parfois insupportable s'il ne pouvait aller fouiner un peu partout ...
Le moment préféré de Slaz était l'aube, lorsque les premiers rayons de soleil apparaissaient dans le ciel encore endormi. Les dernières étoiles mourraient dans les feux du levant et le serpent, qui s'était glissé sur le rebord d'une fenêtre profitait du spectacle majestueux et réchauffait ses écailles. Puis quand le soleil était au-dessus de l'horizon, Slaz descendait de son observatoire et partait à la chasse. Il connaissait presque tous les moindres recoins susceptibles de lui fournir sa pitance, bien qu'il n'ait pas besoin de se nourrir tous les jours, il aimait chasser pour le plaisir, abandonnant sa proie, satisfait d'avoir fait encore une victime. Ce n'était pas un comportement typiquement reptilien, mais à force de vivre en compagnie des humains, il avait perdu certains instincts propres à son espèce pour ressembler aux humains.
Ce
matin-là, Slaz avait quitté les sous-sols du collège
pour gagner le premier étage. Il y avait découvert une
petite pièce poussiéreuse où il aimait venir.
Malheureusement pour lui, il ne put y parvenir, car au détour
d'un couloir il tomba nez à nez sur Miss Teigne, la chatte de
Rusard. A la vue du serpent, cette dernière fit le gros dos et
se mit à cracher, les poils hérissés et les yeux
flamboyants de colère. Le serpent, bien que plus petit que la
chatte ne se laissa pas démonter. Il darda sa petite langue et
émit plusieurs sifflements aigus pour impressionner le félin.
Puis, tel un cobra, il se dressa pour dominer la chatte. Cette
dernière, en colère, essaya d'une patte griffue
d'atteindre Slaz, mais celui-ci vif comme l'éclair esquivait
tous les coups. Tout comme les élèves, le serpent ne
supportait pas Miss Teigne, aussi voulut-il lui donner une bonne
leçon. Alors que la chatte tentait encore une fois de le
griffer, Slaz, à la vitesse de la lumière planta ses
crocs dans la patte de la chatte. Celle-ci poussa un miaulement de
douleur, au moment même où son maître arrivait en
courant. Rusard à la vue de sa chatte blessée, marmonna
une injure et sans laisser le temps au serpent de s'enfuir, il s'en
empara et le fourra dans un sac qu'il ferma hermétiquement. Sa
chatte dans un bras, le sac avec Slaz dans l'autre, il s'en alla en
maudissant cette affreuse bestiole et sa maîtresse.
Pendant
que se déroulait l'attaque, les élèves
finissaient leur petit-déjeuner et déjà
retournaient à leur salle commune pour prendre leurs affaires.
Certains en sortant de la grande salle furent surpris de voir Rusard
face à la porte, mais finalement personne ne s'inquiéta
vraiment. Anae était en pleine discussion avec Narcissa quand
Rusard fondit sur elle.
- Vous, la nouvelle, suivez-moi immédiatement !
Anae haussa les sourcils en direction de Narc issa.
- Et plus vite que ça ! hurla Rusard, dans mon bureau!
Anae, perplexe fit un petit signe à Narcissa et emboîta le pas à Rusard.
Elle se retrouva dans son bureau. Sur les étagères, étaient empilées tous les objets confisqués aux élèves : des bombabouses, des Explostylos, des araignées ensorcelées qui en une minute pouvaient condamner une porte en tissant une toile presque indestructible... Sur un mur était affiché ou plutôt encadré avec amour le règlement de l'école, certains articles avaient été écrits avec un stylo lumineux et les lettres clignotaient vivement. Rusard s'approcha d'un sac qui avait de violents soubresauts. En le voyant, Anae ne put retenir un cri et voulut l'ouvrir.
- Oh non, pas de ça, hurla Rusard. Il y a là dedans votre affreuse bestiole.
- Relâchez mon serpent immédiatement!
- Ca m'étonnerait ! Son compte est bon, je l'ai surpris en train de mordre ma chatte. Je ne comprends pas que le directeur ait pu tolérer que cette sale bête vienne au château. D'ailleurs le professeur Dumbledore a été prévenu, il ne devrait plus tarder. Je vais me faire un plaisir d'anéantir cette vermine...
C'est alors que le professeur Dumbledore fit son entrée dans le minuscule bureau de Rusard dont les yeux s'illuminèrent à sa vue.
- Bonjour, Argus, que me vaut cette visite et... ah ... Miss Calisté ? Vous êtes ici ? Allons, Argus que se passe-t-il ?
- C'est son serpent, hurla Rusard, il a mordu ma pauvre Miss Teigne, j'exige qu'il soit puni et sa maîtresse aussi.
Dans le sac, le serpent émettait des sifflements de plus en plus véhements.
- Monsieur le directeur, je vous en prie, Slaz n'y ait pour rien, il s'est défendu quand la chatte l'a attaqué.
- MENSONGES, rugit Argus déchaîné, jamais ma chatte ne l'aurait attaqué, elle ne ferait pas de mal à une mouche.
- Allons, allons, Argus calmez-vous ! Toute cette histoire n'est qu'un malentendu, je suis sûr que ce serpent ne voulait pas attaquer votre chatte ...
- Ce n'est pas vrai! et puis vous savez bien, les serpents sont des créatures maléfiques.
Anae bondit à ces paroles, mais Dumbledore lui fit un signe de la main.
- Voyons, Argus il ne faut pas accorder foi à ce genre de bêtises. Et puis une morsure de ce serpent n'est pas venimeuse... Ce n'est qu'un banale querelle d'animaux.
A ces mots, Anae crut que Rusard aller s'étouffer, son visage avait pris une couleur rouge vif.
- Je crois que nous devrions en rester là, continua Dumbledore, imperturbable.
Il fit un petit geste de la main et le sac qui emprisonnait le serpent disparut. Anae s'empressa de récupérer Slaz.
- Bien, ce n'est qu'un regrettable incident. Mais à l'avenir, Miss Calisté je vous prie de surveiller votre animal, qu'il évite de se promener dans les étages, je pense que le sous-sol regorge assez de souris pour satisfaire votre animal. Est-ce bien compris, ajouta-t-il en voyant que Anae allait répliquer.
- D'accord, monsieur, dit-elle en baissant les yeux.
- Il est temps pour vous d'aller en classe, conclut-il avec douceur mais fermeté.
La dernière vision qu'eut Anae du bureau du concierge fut celle de Rusard les yeux exorbités, furieux de ne pouvoir venger sa chatte. Cependant les ennuis de Slaz étaient loin d'être finis ...
Anae ne desserra pas les dents de toute la matinée, la nouvelle des ennuis de Slaz avait circulé dans son groupe d'amis et tous maudissait le concierge, dans le même temps, le serpent devint la star du jour, puisqu'il avait donné une bonne leçon à Miss Teigne, ce que tous les élèves rêvaient de faire ! Pour le garder sous la main, Anae avait tressé ses cheveux et Slaz s'y était glissé, mais dès que quelqu'un faisait allusion à la bagarre du matin, il ne pouvait s'empêcher de sortir sa tête et de se pavaner, au grand dam d'Anae qui trouvait que ce genre de publicité n'était pas très approprié.
Le repas de midi n'arrangea rien : tout d'abord, en se rendant dans la grande salle, Anae se retrouva face à Rusard, qui ne put s'empêcher de marmonner qu'il l'avait à l'oeil, elle et ce fichu animal.
Arriva ensuite le courrier, une flopée de hiboux envahit soudainement la grande salle, fonçant droit sur les élèves pour déposer qui des lettres, qui des paquets. Un grand -duc tout noir piqua avec grâce sur Anae et lui donna une petite lettre, avant de se poser sur ses épaules.
- Tiens bonjour Hécate, j'espère que tu m'apportes de bonnes nouvelles!
Pour toute réponse, Hécate donna un coup de bec affectueux puis repartit majestueusement.
Lucius, assis face à Anae, eut un regard interrogateur.
- C'était le hibou de ton père, n'est-ce pas ? Que te veut-il ?
- Bonne question, c'est rare que je reçoive une lettre de lui ...
Fébrilement, Anae décacheta l'enveloppe et en sortit un parchemin, elle le parcourut rapidement des yeux avec une expression boudeuse. Puis elle le roula en boule rageuse.
- Mauvaises nouvelles ? interrogea Lucius.
- Disons que ce n'est pas le genre de choses qui font plaisir, tiens regarde.
Anae énervée, lui lança violemment la boule de parchemin froissée. Puis sans crier garde elle se leva de table et sortit de la grande salle sous les regards interrogateurs de ses amis.
Un peu plus tard, Lucius retrouva Anae dans la bibliothèque. Elle était penchée sur un parchemin. "La communauté des sorcières de Salem au XVIII ème siècle, expliquez pourquoi le mouvement a pris une telle ampleur" lut Lucius par dessus son épaule. Anae tenait toujours sa plume d'aigle qui gouttait sur le parchemin, et, à en juger par la grandeur de la tache qui envahissait la feuille, cela faisait un long moment qu'Anae restait ainsi la main en l'air.
- Si tu continues ainsi, ton parchemin va être tout noir, lui chuchota Lucius.
- Ah, c'est toi ? sursauta-t-elle. Je ne t'avais pas entendu arriver.
Anae baissa les yeux sur son rouleau taché, elle reposa sa plume dans l'encrier, puis d'un petit coup de baguette, elle fit disparaître la tache.
- Tu m'as l'air soucieuse, c'est à cause de cette lettre ?
- Oui et non.
A ce moment, la bibliothécaire, Madame Booky, une grosse sorcière aux cheveux gris, s'approcha des deux Serpentards et les réprimanda pour avoir discuté.
- Viens, allons dehors, proposa Anae.
Elle rassembla ses affaires et sortit accompagnée de Lucius.
Comme le froid n'était pas encore trop vif pour un mois de novembre, ils décidèrent d'aller se dégourdir les jambes dans le parc ; de plus, il leur restait une petite heure avant le cours de soins aux créatures magiques du Professeur Beth Tiole qui avait lieu sur les rives du lac.
- Que t'arrive-t-il, demanda Lucius.
- Après avoir reçu la lettre, j'étais très en colère! Ce n'est quand même pas de ma faute si Slaz a eu des ennuis! Comme si j'avais délibérément envoyé Slaz faire l'idiot avec ce satanée chat, pour me faire remarquer ! Faut pas exagérer! J'en ai parlé avec Slaz et nous nous sommes disputés, tu sais comme il peut être têtu quand il s'y met.
- Ca c'est vrai, une véritable tête de mule.
- Enfin bref, Slaz s'est vexé et il est parti je ne sais où. J'espère qu'il ne va pas encore faire de bêtises!
- Allons, ne t'inquiète pas, il a peut-être mauvais caractère, mais il n'est pas complètement idiot au point de te créer des problèmes. Il sait que si c'est le cas, il peut lui aussi avoir des comptes à rendre...
- Oui, oui, je sais, mais je m'inquiète quand même, imagine que Rusard tombe sur lui, qui sait ce qu'il pourrait lui faire. Si ce sale Crac-Mol ose lever la main sur mon serpent ...
- Qu'est-ce que tu dis ? Rusard serait un Crac-Mol ? Tu rigoles ?
- Arrête, tu ne le savais pas ?
- Non ...
- Eh bien, je l'ai senti, ou plutôt j'ai senti cette absence d'aura magique lorsque j'étais dans son bureau !
- Cette école va de plus en plus mal : entre Dumbledore, cet hybride de garde-chasse, un crac-mol et des sangs de bourbe. C'est le comble! On est tombé bien bas. Voyons un peu qu'est-ce qui nous manque ?
- Des loups-garous ? des vampires ? proposa Anae qui avait retrouvé le sourire.
A ce moment, un cri retentit :
- Anae !
La jeune sorcière se retourna et vit Severus qui courait vers elle à toute vitesse. Il portait quelque chose entre ses bras. Quand il parvint à ses côtés, Anae se rendit compte avec horreur que Slaz gisait dans ses bras, elle ne put retenir un cri.
- Severus! Que s'est-il passé ?
Le sorcier, aux cheveux noirs qui lui tombaient dans les yeux avait du mal à retrouver son souffle.
- J'allais à la bibliothèque ... commença-t-il entre deux grandes expirations, j'ai cru entendre des plaintes ... Je suis allé voir ... dans un couloir obscur ... et là ...
Il s'arrêta un instant et reprit son souffle.
- Au début, j'ai cru qu'il n'y avait personne, et puis ... j'allai faire demi-tour ... et j'ai vu deux yeux qui flamboyaient ... J'ai fait de la lumière et là ... j'ai trouvé ton serpent aux prises avec un grand chien noir !
- Quoi un chien, comment est-ce possible, il n'y a pas de chien à Poudlard, n'est-ce pas ?
- Non, pendant un instant, j'ai cru que c'était le Sinistros, puis je me suis dit que c'était impossible, jamais le Sinistros ne s'amuserait à s'en prendre à un serpent. J'ai réussi à le séparer, je crois que j'ai mis le chien KO.
Slaz toujours dans les bras de Severus remuait faiblement.
- Tu crois que c'est grave, demanda Anae très inquiète.
- Je ne sais pas, avoua Severus, il a l'air mal en point.
- Tu devrais l'emmener voir Madame Tiole, elle doit pouvoir faire quelque chose, intervint Lucius.
Ils
prirent le chemin de la salle des rives du lac, avec un peu de
chance, la prof y serait déjà.
Severus donna le
serpent à Anae et celle-ci s'exclama :
- Mais tu es blessé! Ta main saigne.
- Oh c'est rien, répondit Severus un peu gêné, ce satané chien m'a mordu.
- Tu devrais aller à l'infirmerie, ajouta Lucius, on ne sait jamais.
- Il a raison, cette morsure n'est pas très belle.
- D'accord, consentit Severus. Mais tiens-moi au courant pour ton serpent !
- Pas de problème, je ne saurai jamais assez te remercier!
- Bah c'était rien ...
Severus commença à se diriger vers l'infirmerie, quand il s'arrêta et rebroussa chemin.
- Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit. Quand j'ai ramassé ton serpent, il m'a quand même expliqué ce qui s'était passé.
- Et alors ?
- Il était parti chasser, quand il a entendu des bruits, il a voulu aller voir quand il est tombé sur un gros rat grassouillet. Il avait commencé à l'étouffer, quand ce gros chien noir lui a sauté dessus, comme s'il voulait protéger le rat. C'est très étrange.
- En effet, c'est bizarre. Ecoute, on en reparlera plus tard, d'accord ? Va te soigner, je vais m'occuper de Slaz et on verra ça après d'accord ?
- D'accord, à tout à l'heure.
Severus s'éloigna, tandis que Lucius accompagnait Anae.
- C'est quand même bizarre, cette histoire, s'exclama Lucius.
- Oui, très étrange...
Ils continuèrent leur chemin sans dire un mot. Le professeur Tiole était effectivement sur les rives du lac, les pieds dans l'eau, elle tenait une grosse épuisette et manifestement elle essayait d'attraper quelques bestioles. En voyant les deux Serpentards arriver, elle eut un grand sourire. C'était une petite sorcière aux cheveux noirs coupés très courts, elle avait de grands yeux violets.
- Oh là, vous êtes en avance vous deux, mais ce n'est pas grave, vous allez pouvoir m'aider !
- Professeur, mon serpent, expliqua Anae, il est blessé est-ce que vous pourriez ...
- Pas de problème !
Avec célérité, elle sortit de l'eau, jeta son épuisette dans l'herbe, retroussa ses manches et prit Slaz. Elle l'examina attentivement, palpa les écailles autour des blessures qui saignaient un peu. Elle releva la tête et demanda :
- Que lui est-il arrivé ?
- Il s'est fait mordre par un chien.
- Un chien ? Ici à Poudlard ! Vous êtes sûre ?
- Oui, dites-moi, est-ce que c'est grave ?
- Les blessures sont assez profondes, mais je pense que ça ira. Laissez-moi m'en occuper, il sera debout d'ici quelque temps. Ne vous inquiétez pas. Je vais aller le soigner, vous deux restez ici ! Il restera quelques jours dans mon bureau pour que je puisse le surveiller.
A ces mots, elle se dirigea à grandes enjambées vers le château.
Un quart d'heure plus tard, elle revint.
- Tout va bien, il se repose.
- Merci professeur.
- Puisque vous êtes là, vous ne pourriez pas me donner un coup de main ? Je dois attraper quelques Crachottes pour le cours, mais elles sont très vives, un peu d'aide serait la bienvenue.
Lucius et Anae se regardèrent, ils pouvaient difficilement refuser.
- Très bien, dit Madame Tiole en les voyant acquiescer, voici deux épuisettes (qu'elle fit apparaître), jetez à vos jambes un sort d'imperméabilité et venez avec moi.
- Excusez moi, demanda Lucius, mais ça ressemble à quoi une Crachotte ?
Le professeur lui fit alors signe de se taire et d'un grand mouvement, elle abattit son épuisette dans l'eau. Triomphante, elle la releva, le filet bougeait avec vivacité. Elle renversa son contenu dans un grand aquarium qui était posé dans l'herbe.
- Voici une Crachotte !
Dans l'aquarium, une grosse grenouille
nageait frénétiquement. Elle était énorme,
d'une couleur grise et verte. Soudain, elle sortit la tête hors
de l'eau et cracha un long jet d'eau, lorsqu'il toucha le verre, de
gros bouillons apparurent, comme si la vitre allait fondre.
Les
deux Serpentards eurent un mouvement de recul.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai jeté un sort à l'aquarium, le verre ne pourra pas être détruit! Allez venez m'aider !
A contrecoeur, Lucius et Anae chassèrent les crachottes. L'aquarium fut rapidement rempli et à leur grand soulagement, la prof arrêta la capture.
- Merci, pour votre aide je vais accorder 10 points à Serpentards.
Finalement, les Serpentards et les Serdaigles arrivèrent et le cours commença.
