Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze :Cette semaine, Harry a bien du mal à résister à Draco et fait ce qu'il peut pour s'arracher à son attraction – et bien évidemment, il s'y prend comme un pied…Bonne lecture !

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RARs :

Cette semaine exceptionnellement, les réponses aux reviews ne seront pas individuelles. Je préfère consacrer les moments où je ne me sens pas trop fatiguée à l'écriture du prochain chapitre et poster le jour habituel.

Tout d'abord merci pour votre soutien, ça fait du bien au moral. Je n'ai pas eu besoin d'aller à l'hôpital cette fois-ci et ma crise s'atténue doucement, malgré tout je suis encore très fatiguée et mon sommeil est toujours aussi chaotique, mais ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude.

Et oui Draco est frustré, perturbé, mais ça ne durera pas éternellement. Harry ne se décoince pas pour le moment mais Paris la ville du romantisme aidera peut être qui sait ? Pas d'inquiétude leur relation aboutira à une happy end, mais étant donné le contexte, forcément ils vont en baver, c'est loin d'être terminé, et vous pourrez constater dans les prochains chapitres jusqu'à quel point je m'emploie à justifier la réputation de sadique que vous me donnez…huhu.

Je suis contente que l'idée des lettres vous plaise. Elles ne seront pas détaillées dans les chapitres mais la réaction d'Harry et ce que pourra en dire Draco dans son journal donneront un aperçu de ce qu'elles contiennent. J'ai pensé à en faire des chapitres bonus postés sur mon blog, mais j'avoue que je n'ai pas vraiment le temps de m'en occuper pour le moment…Je vais essayer mais je ne promets rien…

New York / La nouvelle Orléans. En avion ce n'est pas si loin que ça et c'est déjà dans le même pays – eh oui, je me suis renseignée, que croyez-vous ? Trois heures trente à cinq heures selon les vols.

Pour Milli, la bonne nouvelle arrivera avant le chapitre 60, je ne vous en dis pas plus. Cela dit j'espère que ça vous plaira !

Pour Sally-Ann, on m'a demandé si je m'inspirais de ma maladie pour parler de la sienne. La réponse est à la fois oui et non, mais je préfère ne pas m'étaler sur le sujet, désolée…

Enfin, je voudrais adresser un merci tout particulier à Clow qui m'a envoyé un très gentil mail – je suis désolée de ne pas y avoir répondu, mais le cœur y est ! Merci également à Emy – ta proposition d'aide sur « Louisiane » me touche beaucoup, et crois-moi, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde…lol.

Et quoi qu'il en soit, merci à vous tous (je crois savoir que j'ai quelques garçons qui me lisent), vos reviews m'ont beaucoup touchée.

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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur soutien et leurs conseils avisés sur cette histoire.

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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« Tu l'as embrassé ? » s'exclama Nymphadora d'une voix un peu trop aiguë où perçait un mélange d'incrédulité et d'excitation.

« Tu ne m'écoutes pas, » soupira Harry en calant plus confortablement le combiné du téléphone. « C'est lui qui m'a embrassé – plus ou moins de force, en plus. »

« Mais Harry, c'est génial ! »

Le jeune homme brun se renfonça dans son fauteuil et s'alluma une cigarette. L'attitude de sa meilleure amie l'exaspérait, car elle ne comprenait toujours pas pourquoi il ne semblait pas aussi enthousiaste qu'on aurait pu le croire, connaissant ses sentiments à l'égard de Draco Malfoy.

« Non, Tonks, » répondit-il d'un ton agacé. « Ce n'est pas génial du tout, au contraire. Tant que je croyais que je le dégoûtais, c'était plus facile pour moi de rester loin de lui. Imagine un peu le calvaire, maintenant que je sais qu'il a envie de moi. Je ne pourrai plus jamais le regarder sans l'imaginer en train de m'embrasser – ou bien pire, mais ça je refuse de l'envisager. »

« Tu vois toujours le mauvais côté des choses, » rouspéta la jeune femme. « Tu ne peux pas te dire qu'au contraire, c'est super ? Que dans trois mois à peine, il ne sera plus ton élève et qu'il sera majeur ? Sois un peu positif pour une fois dans ta vie…Au passage, tu remarqueras que j'avais raison et qu'il est gay. »

« Tu ne comprends pas, » grogna Harry. « Enfin, merde, redescends un peu de ton nuage et vois la vérité en face : d'une, je ne suis même pas certain qu'il attende jusque là – à son âge ce serait tout de même étonnant. De deux, je suis désolé de ne pas penser uniquement qu'avec ma bite, mais je suis toujours son prof et en trois mois, il peut se passer n'importe quoi. »

« Honey, laisse-moi te dire que tu es d'une mauvaise foi confondante. »

Harry souffla un peu de fumée de cigarette avant de répondre, le ton las :

« Changeons de sujet, veux-tu ? Je n'ai plus envie d'en parler. Millicent est là ? »

« Non, elle bosse chez Seamus cet après-midi – mais je crois qu'elle a décidé d'appeler son père aujourd'hui. »

« Vraiment ? » demanda Harry avec un sourire. « C'est une bonne nouvelle… »

« …En parlant de bonne nouvelle, » hésita Nymphadora, « je voulais t'annoncer quelque chose… »

« Je t'écoute ? »

« Nev' vient habiter chez moi à la fin de l'année scolaire. »

« …Ca s'est décidé quand ? »

« De manière définitive, hier, » avoua la jeune femme. « Il devrait t'en parler cette semaine, mais je voulais te le dire en premier…Harry, est-ce que tu crois que je fais une connerie ? »

Le ton un peu angoissé de son amie fit sourire Harry, et passée la surprise, il lui répondit gentiment :

« Je pense que tu ne trouveras pas plus gentil que lui, ma belle. Neville est parfait pour toi, » ajouta-t-il, « je suis content pour vous. Ca veut dire qu'il a trouvé un poste à Brighton alors ? »

« Oui, » répondit Nymphadora. « Il a eu la confirmation la semaine dernière, c'est pour ça qu'on n'a pas voulu t'en parler avant… »

« Je comprends, » fit doucement Harry, heureux pour son ami. « Félicitations à vous deux… »

Il y avait cependant une nuance de tristesse dans sa voix, et la jeune femme dut la percevoir car elle s'empressa de changer de sujet.

« Et toi alors ? » demanda-t-elle. « Tu as trouvé quelque chose à la Nouvelle-Orléans ? »

« J'ai eu deux propositions pour le moment, » dit Harry. « La première n'est pas intéressante, mais je pense que je vais accepter la seconde si je n'ai pas autre chose de plus intéressant d'ici la fin de la semaine. »

« Tu pars à Paris lundi prochain, c'est ça ? »

« Oui, pourquoi ? » l'interrogea Harry, étonné.

« Tu ne veux pas visiter les facs là-bas ? Tu disais qu'une année ou deux d'études en France te plairaient aussi… »

« J'aimerais bien, en effet, » grimaça le jeune homme. « Mais j'ai jeté un œil à mes comptes et je crois que ce ne sera pas possible. Même en donnant des cours à temps partiel pour gagner de l'argent, je ne pourrai pas tenir financièrement. Et puis, la Nouvelle-Orléans m'attire plus que Paris pour le moment. »

« Je comprends, » murmura Nymphadora. « Je disais ça parce que Paris est plus proche…Je crois que ça va me faire bizarre de te savoir si loin… »

« Oh, Nymph… » Soupira le jeune homme. « Ne t'inquiète pas, je suis sûr que tu ne t'apercevras même pas de mon absence. Et puis, » ajouta-t-il avec un sourire, « je reviendrai pour les vacances. »

« En parlant de vacances, tu reviens pour les prochaines ? »

« Bien sûr, » affirma Harry. « Tu me manques trop. Et je veux voir comment s'en sort Millicent, aussi. »

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Journal de Harry Potter, lundi 30 mars 1997 :

22h :

Aujourd'hui à la réunion des professeurs, nous avons fait les groupes de niveau pour les cours du matin lors du voyage scolaire. J'ai été désigné pour m'occuper des élèves ayant le meilleur niveau, et ça m'arrange beaucoup, puisque ainsi je pourrai éviter Draco au moins les matinées – je doute que son Français soit meilleur que celui de Ginny, voire même, je pense qu'il doit à peine baragouiner quelques mots. Quoiqu'il en soit, des évaluations sont prévues pour les élèves qui ne suivent pas de cours de Français dans l'école, mais je ne pense pas avoir de surprise. De toute façon, nous verrons cela une fois arrivés là-bas.

Je me demande si je saurai gérer une horde d'adolescents en voyage scolaire. Comme ils sont en dernière année et qu'une bonne partie d'entre eux est déjà majeure, il ne faut pas s'attendre à énormément de discipline de leur part, et même si nous avons imposé un couvre-feu de principe, je pense qu'aucun des membres du corps enseignant ne s'attend à ce qu'il soit vraiment respecté. D'autant qu'à la dernière minute, nous avons dû changer d'hôtel et en prendre un qui se situe en plein cœur de la capitale. Là où, à Barbizon, il y avait peu de risques pour que les élèves rentrent à des heures impossibles, vu l'éloignement de tout moyen de transport, à Paris, rien ne les empêche de s'éclipser sans que nous en sachions quoi que ce soit. Heureusement que les parents ont signé des décharges et que leurs assurances fonctionnent en plus de celle de l'école…Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va être épuisant…Enfin, au moins aurai-je mes soirées de libres, je me voyais mal faire du baby-sitting.

Bref, nous verrons bien le moment venu. De toute façon, il n'y a pas grand chose que je puisse faire…

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Journal de Harry Potter, mardi 31 mars 1997 :

23h :

Je n'y arrive pas.

Le cours d'aujourd'hui avec lui a été insupportable. J'étais tellement nerveux que je n'ai pas osé une seule fois lever les yeux sur lui. Bordel, j'ai même été jusqu'à l'ignorer complètement ! J'ai été en-dessous de tout, vraiment. Mais j'avais tellement peur de ma réaction si jamais je le regardais…rien que de le savoir dans la même pièce que moi était insoutenable.

Il ne se rend pas compte de ce qu'il m'a fait – il ne peut pas s'en rendre compte. Pour lui, c'est juste…je ne sais pas. Un simple béguin, probablement, comme celui que m'a confessé Ernie MacMillian il y a quelques temps. Ca lui passera sans doute au bout de quelques semaines, et il se demandera sûrement ce qui lui a pris de ressentir ça pour moi. C'est le privilège des adolescents de vivre des passions aussi violentes que courtes – je ne peux pas m'empêcher de me dire que je ne suis qu'un vieux con de penser ça.

Mais…oui. Pour lui, ça passera probablement aussi vite que c'est arrivé, pire même, ce n'est probablement qu'une simple manifestation de désir, voire de curiosité, et c'est ça qui fait mal. Parce que je sais que pour moi, ça ne passera pas – pas maintenant, pas avant longtemps, en tout cas. Bon sang, mais pourquoi ne puis-je pas simplement avoir une vie amoureuse normale ? Ca aurait été si simple…si simple si j'étais tombé amoureux de Fred. Mais non, il a fallu que je tombe sous le charme d'un garçon trop jeune pour moi, probablement bourré de névroses – au moins autant que moi – et qui a décidé que j'étais le cobaye idéal pour expérimenter ses pulsions homosexuelles. Génial, vraiment.

Dire que je ne m'étais même pas rendu compte qu'il était gay…Il faut dire pour ma défense qu'en début d'année il ne s'affichait qu'avec des filles. Mais, alors que j'avais tout de suite deviné pour Millicent, pour lui, je n'ai rien vu venir. J'étais tellement occupé à essayer de ne pas le voir autrement que comme un adolescent perturbé que j'ai oublié qu'il en était vraiment un…Ironique, n'est-ce pas ? Je suis vraiment dans la merde.

Si seulement, je pouvais le faire sortir de ma tête…

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Journal de Harry Potter, mercredi 1er avril 1997 :

23h :

J'ai reçu une lettre de Colin ce matin au courrier. Vue la date, j'ai cru à une mauvaise blague, mais j'ai reconnu son écriture. Apparemment, on lui autorise dans son hôpital à envoyer des lettres – ce qui prouve en même temps qu'il n'est pas complètement shooté par les médicaments, c'est rassurant (ô ironie…). Et j'avais manifestement oublié que si l'interdiction de m'approcher était toujours valable, il n'y a jamais rien eu qui mentionnait des lettres dans cet arrêté juridique. Mais c'est que je suis un garçon comblé…

Bref. C'était une lettre d'excuse. A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser d'une telle missive. J'aimerais croire qu'elle est sincère, mais il y a longtemps que je ne me fais plus d'illusions à propos de Colin. En tout cas, je n'y répondrai pas. Je n'en ai pas la moindre envie. Et puis, même si j'ai tourné la page, ça ne veut pas dire non plus que je suis prêt à lui accorder ma confiance – encore moins mon amitié, il ne faut pas pousser non plus. On verra plus tard si j'ai assez de compassion pour répondre à ses lettres.

Sinon, je suis allé dîner avec Neville et Remus ce soir à Hogsmeade, et Nev en a profité pour nous annoncer ce que je savais déjà, à savoir qu'il quittait Hogwarts à la fin de l'année scolaire pour s'installer avec Nymph à Brighton. Ca me fait plaisir pour eux, sincèrement – et Nymph supportera bien mieux mon absence l'année prochaine si Neville est avec elle. Remus, quant à lui, a décidé lui aussi de quitter Hogwarts pour retourner enseigner à Cambridge. C'est plus proche de Brighton, et même si apparemment il ne tient pas à vivre avec Sirius pour le moment, ils se verront plus souvent.

Vendredi, j'appellerai le deuxième lycée qui m'a contacté pour leur dire que je réponds favorablement à leur proposition – si j'attends trop, le poste risque de me passer sous le nez, et je trouverai encore un prétexte pour m'enfoncer dans l'immobilisme. A ce propos, j'ai prévenu Ginny ce soir après le cours que je ne serais plus là l'année prochaine. Elle a eu l'air extrêmement déçue, mais curieusement, elle n'a pas dit grand chose pour protester. Elle a simplement répondu qu'elle comprenait, et m'a demandé de lui trouver un autre professeur de Français pour l'année suivante, histoire qu'elle ne perde pas ses acquis. C'est vrai, ce serait vraiment dommage qu'elle s'arrête en si bon chemin – ses progrès depuis le début de l'année sont spectaculaires.

Sinon, Fred m'a appelé tout à l'heure pour me demander si un ciné me tentait pour samedi soir. Je pense que je vais accepter, ça aura au moins le mérite de me changer les idées…Je vais juste éviter de rester trop longtemps avec lui après le film, je suis dans un tel état en ce moment que je serais bien capable de lui sauter dessus. Et là, au mieux il me rejette et je peux dire définitivement adieu à notre amitié – ou du moins celle que nous tentons de retrouver depuis notre rupture. Au pire, il répond à mes avances, et je peux dire définitivement adieu à notre amitié – sauf que là en plus je l'aurai rendu malheureux. Ce qui n'est pas franchement mon but ultime dans la vie…

Je pense tout le temps à lui. C'est insupportable, et ça fait des jours que je me retiens de ne pas me branler en pensant à lui. Hier soir, j'étais vraiment proche de le faire. J'avais évité toute la journée de le regarder, et pourtant, ça ne m'a pas empêché de penser à lui à chaque instant. J'en suis venu à un point où j'ai l'impression de connaître son visage par cœur, ses traits comme ses expressions. Et son corps aussi, j'ai l'impression de me souvenir des moindres détails – c'est faux, bien entendu, mais je suis au moins capable de dessiner son portrait fidèle de mémoire. Hier, oui, je pensais tellement à lui que je n'arrivais pas à dormir, alors je l'ai encore dessiné. Il y a des portraits de lui partout dans mes tiroirs, et ils ne sont jamais terminés. Et hier, je l'ai encore dessiné, et cette fois j'ai dessiné son corps, je l'ai représenté nu. Je me suis fait l'effet d'un psychopathe – presque.

Je m'écœure. Il m'a violé le cerveau, ce n'est pas possible autrement.

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Journal de Harry Potter, jeudi 2 avril 1997 :

22h :

J'ai reçu une autre lettre aujourd'hui, mais elle n'était pas de Colin.

Elle était de lui.

Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi répondre. A vrai dire, je ne sais même pas si je dois répondre, ou même s'il faut que je lui interdise de m'écrire. Il ne se rend vraiment pas compte de ce qu'il me fait…En tout cas, il a cessé de participer en cours, je crois que mon attitude de mardi l'a échaudé. Aujourd'hui non plus, je ne l'ai pas regardé. Il me brûle les yeux, j'ai l'impression qu'au moindre de ses regards, je vais m'enflammer – combustion spontanée, ou quelque chose comme ça. Je sais, l'image est assez ridicule, mais c'est l'effet que ça me fait.

Tout à l'heure, j'ai voulu jeter la lettre – et son parfum, aussi. Mais je n'en ai pas eu le courage – bordel, je n'ai même pas le courage d'arrêter de le mettre tous les matins, alors que ce serait si simple de l'enfermer dans un tiroir et de l'oublier…

Est-ce que je dois vraiment le laisser m'écrire ?

Il dit qu'il veut simplement parler – qu'il veut me connaître. Et aussi, qu'il veut que je le connaisse, vraiment. Est-ce que Tonks a raison ? Peut-être est-il sincère, après tout…Mais est-ce que je peux me permettre de prendre le risque de devenir encore plus amoureux que je ne lui déjà ? J'ai le sentiment que si je réponds à ses lettres, si je parle vraiment avec lui, c'est ce qui arrivera. Je ne veux pas de ça – je suis déjà bien assez fou, j'ai l'impression…pas la peine d'en rajouter.

Mais, peut-être puis-je le laisser m'écrire ? Mais raison me hurle que ce n'est pas une bonne idée, mais je ne sais pas si j'aurai la force de lui interdire cela. Mes conversations avec lui me manquent terriblement, et j'appréciais vraiment le peu qu'il avait bien voulu me dévoiler de lui. Ne puis-je pas au moins lui accorder cela ?

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Journal de Harry Potter, vendredi 3 avril 1997 :

18h :

Sally-Ann Perks marchait avec une canne aujourd'hui. Je m'inquiète beaucoup pour elle. Le Directeur a mis les autres professeurs au courant, aussi ne lui ont-ils rien dit, mais les rumeurs couraient bon train parmi les élèves ce midi.

Et cet après-midi, il est apparu, avec une canne similaire à celle de Miss Perks. Il était là, douloureusement beau dans ses vêtements noirs, la tenant par la main, défiant tout le monde du regard de dire quoi que ce soit, de faire la moindre remarque. Millicent avait raison lorsqu'elle disait que ses amis et elle étaient tous plus ou moins amoureux les uns des autres – ou plutôt, j'apparenterais ça à une espèce d'esprit de meute, au sens positif du terme. Il était vraiment magnifique, et je l'ai aimé encore un peu plus à ce moment-là. Je ne pensais pas que ce fût possible, rien qu'en le voyant.

Je crois qu'il me rendra fou avant longtemps.

21h :

Je viens à peine de terminer de dîner que j'ai déjà l'impression de tourner en rond. L'impression d'être un animal en cage. Je crois que si je ne sors pas d'ici, je vais devenir claustrophobe.

Je sens que je vais le regretter demain matin, mais je vais retourner là-bas ce soir. Avec un peu de chance, j'arriverai à l'oublier au moins pendant quelques heures.

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Journal de Harry Potter, samedi 4 avril 1997 :

04h :

Evidemment, ça n'a pas marché. Ca ne pouvait pas marcher, bien sûr...Comment est-ce que ça aurait pu, alors que j'ai en permanence son visage devant les yeux ?

Oh, j'ai baisé, avec plusieurs mecs même, mais je n'ai pas réussi à ne pas penser à lui. Et maintenant, je me dégoûte. Tellement. Tellement. Tellement.

J'ai envie de pleurer.

05h :

Je l'ai fait.

Au point où j'en étais, je me suis branlé en pensant à lui. Et le plus risible dans tout ça, c'est que c'était dix fois, cent fois meilleur qu'avec n'importe quel mec que j'ai pu me faire cette nuit. J'avais l'impression que son parfum m'enveloppait de partout.

Cette fois-ci, c'est vraiment la déchéance totale…

J'ai pleuré quand j'ai joui.

12h :

J'ai mal au crâne – je crois que j'ai un peu trop bu hier, pas au point d'être ivre, mais assez pour avoir une migraine carabinée au réveil.

J'ai encore honte de ce que j'ai fait hier soir. Sérieusement, qu'est-ce que ça m'apporte de me faire sucer par ces mecs que je ne connais pas ? Je n'assume même pas ce que je fais, alors à quoi ça sert ? Si encore, j'aimais vraiment ça…enfin, je veux dire, j'aime vraiment ça, mais ce n'est pas ce que je veux, et ça me laisse toujours malheureux après. Même en étant célibataire, même en n'étant pas amoureux, ce n'est pas quelque chose que je fais souvent, alors là…Là, en ce moment, je ne vois vraiment pas comment ça pourrait m'aider à me changer les idées. Je ne vois pas comment je pourrais apprécier.

Espérons au moins que ça m'aura suffisamment refroidi pour ne pas me jeter sur Fred ce soir…

18h :

Je l'ai aperçu tout à l'heure alors qu'il se rendait à la salle de musique avec Sally-Ann Perks. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller écouter. Je ne l'avais jamais entendu jouer auparavant, et je crois que je regrette de m'être laissé convaincre d'écouter aux portes. Il joue merveilleusement bien. Trop bien pour ce que je ressens déjà pour lui.

C'est terrifiant, plus j'en apprends sur lui et plus je suis attiré. Pourtant, je sais parfaitement qu'il est bourré de défauts – il est arrogant, orgueilleux, il manque cruellement de tact et de diplomatie, il a probablement le plus mauvais caractère que je n'aie jamais rencontré, et j'en passe – et pourtant ! Rien de tout cela ne me dérange, alors que les moindres petits travers de Fred – qui pourtant, sont minimes par rapport aux siens – m'agaçaient très rapidement.

En parlant de Fred, il va falloir que j'y aille. J'ai quand même un peu peur de cette soirée, même si ce n'est qu'un ciné. La dernière fois, il est parti de chez moi juste après la fin de la vidéo, mais ce soir ?

23h30 :

Ca a vraiment failli tourner à la catastrophe. J'aurais du m'en douter, mais heureusement, il ne s'est rien passé.

Et je persiste à dire que je suis vraiment le plus gros con que la terre ait jamais porté, pour ne pas avoir réussi à l'aimer comme il le mérite.

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Flash-back :

« Tu veux venir prendre un café à la maison ? »

Le ton de Fred Weasley était calme et ne comportait pas une once de sous-entendu dans sa question. Il se tenait simplement là, enveloppé dans sa vieille parka vert kaki dont les pans ouverts se soulevaient légèrement à cause du vent encore frais de ce début d'avril, et il regardait Harry avec un sourire amical. Alors Harry n'hésita pas très longtemps avant d'accepter d'un hochement de tête et ils se dirigèrent à pieds jusqu'au vieil immeuble de briques où Fred vivait, sans cesser de discuter tranquillement à propos du film qu'ils venaient de voir.

Lorsqu'ils furent installés dans le vieux canapé où Harry avait passé tellement de soirées ces derniers mois, tous les souvenirs de sa relation avec Fred lui revinrent en mémoire, et une étrange chaleur mêlée de nostalgie l'envahit sans prévenir. Il se blottit un peu plus contre les coussins moelleux et accepta avec reconnaissance la tasse de café fumant que lui tendait son ex-petit ami. Lequel prit place à son tour sur le sofa, juste à côté du jeune homme brun. Juste un peu trop près, de manière à ce que leurs jambes se frôlent sans se toucher vraiment.

La conversation reprit, toujours aussi anodine, mais Harry se sentait inexplicablement nerveux – quelque chose lui disait qu'il n'aurait pas du être là, dans cet appartement, avec ce garçon qui malgré tout lui faisait encore de l'effet. Il sut qu'il avait raison lorsque, sans qu'il fît le moindre geste qui aurait pu l'alerter, Fred lui caressa la joue avec tendresse et déposa un baiser presque chaste sur ses lèvres. Et la sensation était tellement douce, tellement agréable – tellement réconfortante – que Harry se laissa faire quelques instants. Jusqu'à ce que Fred décide d'approfondir le baiser.

A ce moment-là, la vision de Draco Malfoy s'imposa dans l'esprit troublé de Harry, et le jeune homme brun repoussa son ancien amant le plus gentiment qu'il pût.

« Fred, » chuchota-t-il, un peu déstabilisé, « je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, tu sais… »

Le jeune homme roux le dévisagea un instant en silence, une expression mitigée sur son visage juvénile. Des sentiments contradictoires semblaient l'assaillir – désir, déception, un peu d'amour, puis de la frustration, et enfin, de la compréhension.

« …Tu as raison, » murmura-t-il. « C'était une mauvaise idée. Excuse-moi, Harry. »

« Non, » protesta doucement Harry. « C'est moi qui m'excuse… »

Fred secoua la tête et Harry se leva lentement, une expression incertaine s'affichant sur ses traits.

« Je – hum. Je pense que je vais y aller, » fit-il, pas très sûr de l'attitude à adopter.

Mais Fred lui adressa un sourire rassurant et hocha la tête.

« Oui, ça vaut mieux, » répondit-il. « Tu me raconteras ton voyage à Paris ? »

« Bien sûr, » souffla Harry, soulagé. « Appelle-moi quand je serai rentré, OK ? »

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Journal de Harry Potter, dimanche 5 avril 1997 :

21h :

J'ai reçu une deuxième lettre de Draco.

Je ne sais plus quoi faire – ou plutôt, je ne sais toujours pas quoi faire, à part l'éviter au maximum la semaine prochaine.

Je ne suis plus très sûr que le laisser me raconter tout ça soit une bonne idée – je n'étais déjà pas convaincu avant, mais là…J'ai l'impression qu'il pousse le délire un peu loin. Et moi, je ressens beaucoup trop de choses en le lisant. C'est réellement effrayant qu'il parvienne à m'atteindre même de cette façon…j'ai toujours pensé que ce garçon était dangereux.

Cessons de penser à ça. Vendredi j'ai appelé le lycée aux Etats-Unis, il ne me reste plus qu'à m'occuper de l'administration – je ferai ça pendant les vacances. Mais c'est une bonne chose de faite, et maintenant que j'ai un emploi assuré pour septembre, la paperasse ne devrait être qu'une simple formalité – du moins je l'espère.

Il faut encore que j'appelle Tonks avant de terminer de faire mon sac. Demain nous partons très tôt, et je ne tiens pas à me coucher trop tard.

Surtout qu'en ce moment, j'ai vraiment du mal à dormir…Je le maudis pour ce qu'il me fait subir sans même le savoir.

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La semaine prochaine, le fameux voyage à Paris, avec un chapitre double – comprenez, vous aurez droit aux deux points de vue de Harry et Draco en même temps, et le chapitre sera un peu plus long que d'habitude. Je ne vous en dis pas plus…huhuhu.

D'ici là, je vous invite comme d'habitude à jeter un œil de temps en temps sur mon blog, pour vous tenir au courant de mes avancées dans mes fics, de ma vie en général, etc.… (Adresse dans mon profil).

Et en attendant, le petit bouton en bas à gauche vous tend les bras, ne résistez pas à son appel ! Je vous aime.