Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Hello tout le monde ! Cette semaine, le voyage à Paris…Je pense que ça devrait vous plaire, mais je ne peux jurer de rien, bien évidemment…Je poste le chapitre avec quelques heures d'avance parce que ma connexion n'arrête pas de planter...Bonne lecture !
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RAR : Comme d'habitude, les réponses aux reviews non signées sont sur mon blog myschka. mon – blog. org.
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leurs conseils avisés et leur relecture pour cette fic (même si ce chapitre n'a malheureusement pas pu être corrigé, je m'excuse donc par avance des fautes que vous pourriez y trouver).
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, lundi 6 avril 1997 :
18h :
S'il y a bien quelque chose que je déteste plus que tout dans les voyages scolaires, c'est le trajet en lui-même. Je ne comprends pas comment, alors qu'on est tout de même logés dans l'un des meilleurs hôtels parisiens – j'ai appris ce matin que finalement, on dormait dans la capitale – le lycée a pu se décider pour des restrictions de budget ridicules et nous faire voyager en train. Prendre l'avion à Edimbourg pour aller à Paris aurait été tellement plus simple, mais non, il a fallu qu'on prenne le train pour Londres ! Ce qui bien sûr a pris toute la journée, et on vient à peine d'arriver. Et là, il faut encore prendre l'Eurostar jusqu'à Paris…Résultat, on aura à peine le temps de prendre possession de nos chambres à l'hôtel ce soir avant de manger – et bien entendu, hors de question de sortir ce soir. Et on aura perdu une journée pour rien, simplement parce qu'un pauvre billet d'avion coûte plus cher que deux billets de train – et encore, je me demande si la différence est réelle ou pas.
Tiens, le train arrive. Bah, j'aurai au moins l'occasion de voyager sous la Manche – après tout, c'est la première fois, ma dernière visite à Paris remonte à 1992, avant que la ligne ne soit mise en service. On va dire que c'est une expérience comme une autre…
19h :
Il est juste à quelques sièges devant moi. S'il levait la tête je pourrais le regarder dans les yeux, mais il n'a pas l'air de vouloir décrocher de ce qu'il fait. On dirait qu'il dessine mais je n'en suis pas sûr – comme il est face à moi, je ne vois pas ce qu'il y a dans son cahier.
Blaise et Terry sont en train de dormir, Sally et Luna sont dans une autre voiture. J'aimerais lui parler, mais il est à côté de cette autre prof de Français – Miss Hooch. Bah, de toute façon, il ne m'a pas adressé la parole de la journée. Pas même un regard, alors je crois que ce serait peine perdue de route façon. Quand on sera à l'hôtel, il faut que je sache le numéro de sa chambre.
23h :
Le train est arrivé en retard alors on a mangé dans un fast-food près de la gare avant d'aller à l'hôtel. Je crevais tellement la dalle que je crois bien que j'ai un peu trop mangé – j'espère que je n'aurai pas de bouton demain, ce serait la catastrophe.
J'ai vu que Sally et Luna partageaient leur chambre avec Daphné Greengrass. Il faudra que je trouve un moment pour lui parler en tête-à-tête. Même si je me suis excusé pour le fiasco de notre unique soirée ensemble, je n'ai jamais eu le courage de le faire en face à face. Et je pense qu'elle mérite quelques explications. C'est quand même une fille super.
Là, je suis dans la chambre, Blaise est au téléphone avec sa belette et Terry est en train de bouquiner. Moi, je suis crevé, je pense que je ne vais pas tarder à éteindre les feux. Demain matin les élèves qui ne font pas de Français passeront des tests pour savoir dans quels groupes de niveau ils seront répartis. Terry sait déjà qu'il est dans le groupe de Potter – je n'ose toujours pas écrire son prénom ici – et Blaise sera sans doute dans celui des débutants. Je pense qu'il s'attend à ce que je me retrouve avec lui, mais m'est avis qu'il risquerait bien d'avoir une surprise…Tout ce que j'espère c'est que je réussirai suffisamment bien mon coup pour me retrouver avec Terry.
Oh, et je connais le numéro de sa chambre, il est au même étage que moi. Tout à l'heure pendant qu'il était encore en bas à la réception, j'ai glissé une autre lettre sous sa porte. J'espère qu'il la lira.
En attendant, si je ne dors pas, je ne risque pas d'être en forme demain.
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Journal de Harry Potter, lundi 6 avril 1997 :
15h :
J'ai l'impression que ce fichu train n'arrivera jamais à Londres, et que nous sommes coincés dans une espèce de tortillard asthmatique qui s'en finit plus de rouler. Les autres professeurs sont tous en train de dormir, mais moi je n'arrive pas à trouver le sommeil. J'aimerais bien, pourtant. Je n'ai pas réussi à beaucoup dormir cette nuit…à cause de lui, encore.
19h30 :
Plus qu'une heure de trajet avant d'arriver à Paris. J'ai essayé de bosser mes cours mais je ne suis pas motivé. Alors j'ai commencé à dessiner, mais par réflexe, j'ai démarré encore un portrait de lui, alors j'ai du arrêter avant que Miss Hooch ne se pose des questions – elle est gentille, mais un peu trop bavarde. Heureusement qu'elle s'est mise à lire, je ne me sens pas franchement d'humeur sociable.
Dieux, faites que j'arrive à ne pas poser les yeux sur lui.
23h30 :
Enfin seul.
Il a glissé une autre lettre sous la porte de ma chambre. Depuis tout à l'heure j'hésite à la lire. Je sais que je devrais la jeter mais je n'y arrive pas. Après tout, il m'a demandé de ne pas jeter ses lettres…
Je vais quand même y jeter un coup d'œil.
23h45 :
Je savais que je n'aurais pas dû la lire.
Je le savais, pourtant. Mais c'était plus fort que moi, et maintenant, je suis comme un con à crever d'envie de sortir de cette chambre et de le rejoindre – ce qui est bien entendu impossible parce qu'il est mineur/mon élève/en compagnie de deux de ses amis, et il n'y a aucune mention inutile à rayer dans ce que je viens d'énumérer. Ce garçon veut me tuer, honnêtement.
Pourquoi a-t-il fallu qu'il me dise ça ? Il se trompe, il n'est pas amoureux. Il ne peut pas l'être, n'est-ce pas ? Je ne vois pas ce qui lui plait tant chez moi. Quand bien même il le serait, ça ne changerait rien, ce serait même pire, parce que je ne peux pas répondre à ce genre de sentiments.
Pourquoi a-t-il fallu que ce soit lui ?
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Journal de Draco Malfoy, mardi 7 avril 1997 :
12h :
J'ai mésestimé mes capacités. Il a quand même eu l'air surpris, parce que je me retrouve dans le groupe juste en-dessous du sien – il faut croire que je suis meilleur à l'oral qu'à l'écrit…surprenant, quand on y pense, puisque je n'ai pas pratiqué depuis des lustres. Mais j'étais si près…Tant pis, je me contenterai des visites durant l'après-midi. D'ailleurs aujourd'hui, c'est le musée d'Orsay.
18h :
Apparemment, dans une heure, on doit aller manger dans le Quartier Latin. Il a fait un peu froid en fin d'après-midi, je ferais bien de prendre un manteau, d'ailleurs. Ensuite, retour à l'hôtel, et soirée libre. Blaise veut absolument aller au Queen ce soir – il est dans un trip gay en ce moment ou quoi ? En toute logique, ni Terry ni moi n'avons théoriquement le droit de sortir, mais on trouvera bien une solution. En vérité, je préférerais presque rester tout seul à l'hôtel et avoir une chance de lui parler, mais pour ce que j'en sais il peut très bien sortir lui aussi.
Oh, et le musée était pas mal. Le souci c'est que les impressionnistes ne m'intéressent pas vraiment – et surtout, je ne voyais que lui.
22h30 :
Blaise et Terry sont déjà dehors à m'attendre. Je crois bien que c'est parti pour une soirée à m'oublier dans l'alcool et la techno – formidable. De toute façon, ça vaut mieux que de rester dans ma chambre à me morfondre – et puis les gars ne seraient pas sortis sans moi, et je n'aurais même pas pu penser à lui tranquillement (comprendre : me branler comme un malade en l'imaginant nu dans mon lit).
Je vais quand même lui laisser une autre lettre avant de partir, des fois qu'il serait resté dans sa chambre. Et ensuite, direction les Champs-Élysées. Dommage que Sally ne soit pas assez en forme pour venir et que Luna veuille rester avec elle – enfin, ça m'aurait quand même étonné qu'elle la laisse tomber.
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Journal de Harry Potter, mardi 7 avril 1997 :
13h :
Les tests de niveau se sont bien passés. A vrai dire, je m'attendais à peu près à cette répartition – il n'y a que lui qui m'ait surpris, une fois de plus. En fait, il aurait tout à fait pu se retrouver dans mon groupe, si je n'avais pas été particulièrement sévère avec lui. Il avait l'air déçu.
18h30 :
J'ai eu rapidement Tonks et Millicent au téléphone en rentrant à l'hôtel – tout va bien à Brighton, et Millicent a téléphoné une fois de plus à son père. Je crois qu'elle ne se sent pas encore prête à l'affronter de face, mais au moins elle ne refuse pas le dialogue, c'est déjà ça.
Il ne m'a pas quitté des yeux de tout l'après-midi, au point que je me demande s'il a vu quelque chose des tableaux. Ca devient vraiment difficile à gérer. J'ai eu du mal à ne pas le regarder. Ses yeux sur moi me donnaient chaud. Beaucoup trop chaud – est-ce qu'il l'a remarqué ? Et il était beaucoup trop proche de moi pour ma santé mentale, aussi.
Espérons que je serai loin de lui pendant le dîner…encore que je ne me fais d'illusions, nous allons manger dans un caveau du Quartier Latin, ce n'est pas réputé pour être très spacieux. J'essaierai de me mettre en bout de table, le plus loin possible.
23h :
Je serais bien resté toute la soirée dans ce restaurant – c'était vraiment très agréable.
Et j'ai réussi à rester loin de lui. J'aurais pu passer une soirée tranquille si je n'avais pas été obligé de rentrer à l'hôtel pour raccompagner les étudiants. Comme ça, je n'aurais pas trouvé cette nouvelle lettre, et je ne l'aurais pas lue – j'ai si peu de volonté lorsque ça le concerne que c'en est désolant.
Et maintenant, si je ne sors pas, je vais passer la nuit à ruminer tout seul sur mon lit, voire faire autre chose – c'est au-dessus de mes forces. Il faut que je sorte. Peu importe où, pourvu que j'oublie les mots qu'il m'a écrits, ne serait-ce que pour un instant.
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La soirée n'avait pas été si mauvaise que ce à quoi Draco s'était attendu. Son visage avait plu au physionomiste à l'entrée, et ils avaient pu facilement pénétrer dans la discothèque grâce aux quatre filles à qui Blaise avait fait du charme et qui les avaient laissés faire la queue en leur compagnie. La célèbre boîte de nuit dans laquelle ses amis l'avaient traîné n'était pas tout à fait le genre qu'il affectionnait habituellement, mais il s'était vite laissé porter par la musique assourdissante, la foule festive et les rythmes des basses qui faisaient vibrer la piste de danse. Et il avait à peu près réussi à s'amuser sans trop penser à Harry.
Il avait même joué le jeu jusqu'à se laisser aller à danser lascivement avec quelques garçons qui l'avaient dragué. Il avait même permis à certains de l'embrasser, juste parce que c'était agréable et qu'il ne voulait plus réfléchir. Même si à chaque fois que sa bouche en embrassait une autre, il se rappelait du goût des lèvres du jeune homme brun qui l'obsédait. Même si, pendant quelques secondes, son cœur se serrait à l'idée que ce n'était pas lui. Même si aucun des regards dans lesquels il avait plongé ses yeux n'étaient aussi verts que le sien. Même si aucune des chevelures dans lesquelles il avait passé ses mains n'était aussi noire et ébouriffée que la sienne.
Plus tard, bien plus tard, alors que Blaise avait du mal à tenir debout et que les yeux de Terry commençaient à se fermer tout seuls, ils avaient pris un taxi et étaient rentrés à l'hôtel. Draco, qui était le seul des trois garçons à être encore suffisamment en forme pour ne pas bredouiller, avait donné l'adresse dans un français approximatif – c'était tout ce dont il était capable vue l'heure avancée de la nuit. Le trajet s'était déroulé en silence, tandis que les deux autres garçons somnolaient paisiblement – ou plutôt Blaise, ronflait tranquillement, mais le sommeil de Terry semblait plutôt agité si l'on se fiait à ses sourcils froncés. Draco s'était demandé s'il pensait à Sally. Lui, dès le moment où il avait quitté le Queen, n'avait pu penser à autre chose que Harry.
Ce fut la raison pour laquelle il laissa ses deux amis rentrer avant lui dans la chambre qu'ils se partageaient, et qu'il alla se poster devant la porte de celle de son jeune professeur. Il ne savait pas très bien pourquoi il faisait cela – il n'aurait jamais osé frapper contre le montant de bois, et encore moins entrer, surtout à une heure pareille. Draco soupira, consterné par sa propre bêtise, et s'apprêta à faire demi-tour. Lorsqu'il les entendit. Les bruits.
Les soupirs. Les gémissements. Les plaintes. Et les voix de deux hommes. Le cœur de Draco sombra dans sa poitrine alors que, mû par une impulsion irrésistible, il collait son oreille et le reste de son corps contre la porte. Il pouvait percevoir les murmures des deux amants, étouffés par le bois épais et solide qui le séparait d'eux. Et ça faisait mal, terriblement mal, de savoir que ce qu'il faisait depuis des jours pour se faire aimer de Harry ne servait à rien, que l'autre ne pensait pas une seconde à lui – qu'il l'avait simplement effacéde son esprit. Envie de moi, hein, songea le garçon en haletant avec rage. Tu parles
Il était dévasté – et curieusement, son excitation avait grimpé en flèche, proportionnellement à sa jalousie. Il en ignorait les raisons, peut-être était-ce simplement le fait de savoir que Harry, à quelques mètres à peine, était en train de prendre son pied. Et il était incapable de s'arracher à ce supplice, il fallaitqu'il entende, qu'il subisse jusqu'au bout. Après, peut-être, il serait suffisamment dégoûté – en colère – pour partir et tenter d'oublier Harry. D'oublier le mal qu'il lui faisait, d'oublier sa propre queue dure et tendue qui frottait contre le bois de la porte. Il ne se rendit compte que plusieurs minutes plus tard que ses larmes avaient commencé à couler – peut-être au moment même où il avait entendu les premiers bruits.
A présent les voix se faisaient plus pressantes, plus fiévreuses – l'autre homme murmurait des paroles incompréhensibles en français, et cela ne fit qu'ajouter à sa rage et à son excitation. Et Harry – Harry sifflait, chuchotait, gémissait, et Draco pouvait presque voir sa langue pointer entre ses lèvres, il pouvait presque la sentir se glisser entre les siennes. C'était insoutenable, et il crut qu'il allait simplement mourir là, devant cette porte – jusqu'à ce qu'il entende quelque chose.
« Draco… »
A peine un souffle – du moins, d'où il était, mais parfaitement perceptible. Le garçon blond força son cœur à recommencer de battre au moment où il entendit les excuses maladroites bredouillées en français par Harry à l'attention de son compagnon d'une nuit. Et en entendant le bruit des pas qui se dirigeaient – vers la porte, ou vers la salle de bain, peu importait, il ne voulait pas tenter le diable en restant ici – Draco se décida à rejoindre rapidement sa chambre, la respiration haletante et la bite plus dure que jamais.
Lorsqu'il regagna son lit et se coula sous les draps, Blaise et Terry dormaient déjà, d'un sommeil profond et encore alourdi par l'alcool. Alors, silencieusement, il sortit son sexe de son caleçon et se repassa mentalement les bruits de la scène qu'il avait entendue un peu plus tôt. Il remplaça dans son imagination la voix du français par la sienne et se caressa rapidement, presque brutalement, en se mordant les lèvres. Avant de jouir avec violence, le prénom de Harry au bord des lèvres. Puis il s'endormit, plongeant dans un sommeil sans rêve, sur cette dernière pensée. Il ne le laisserait plus le fuir à présent. Peu importaient les conséquences.
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Journal de Draco Malfoy, mercredi 8 avril 1997 :
12h :
Le cours était chiant. Mais je m'en fous, de toute façon je pensais à autre chose. Je me suis réveillé avec la tête dans le cul ce matin, mais c'est pas grave parce qu'aujourd'hui, quoi qu'il arrive, je vais lui parler. Je sais pas encore comment je vais m'y prendre, mais cette fois-ci j'arrête les lettres – je ne sais même pas s'il les lit, alors…Si, je pense qu'il les lit, ou alors il pense à moi malgré tout – et à bien y réfléchir, c'est encore mieux. Mais en tout cas, je ne le laisserai pas me fuir encore une fois. Oh, non, pas cette fois.
Tout à l'heure, on va visiter la section égyptienne du Louvre, mais après on a quartier libre. Je n'aurai qu'à le suivre et essayer de lui parler quand il sera seul. Ou alors il faudra que j'attende ce soir, mais je ne suis plus à quelques heures près, maintenant.
19h :
Merde.
C'était bien parti, pourtant. Juste après la visite du musée, il a dit qu'il voulait aller se balader dans les jardins du Luxembourg – c'était vraiment l'occasion idéale pour peu qu'il ait voulu s'isoler. Seulement, il a fallu qu'un troupeau de petites merdeuses lui demande de les accompagner dans le Marais pour faire du shopping – comme si elles ne pouvaient pas se débrouiller toutes seules ! Evidemment, il n'a pas su dire non, du coup, j'ai moi aussi suivi le mouvement. De toute façon Sally et Luna voulaient y aller aussi, au moins j'ai pu être un peu avec elles. Et Blaise et Terry se sont joints à nous, résultat ça a été un très chouette après-midi, mais ce n'était pas du tout ce que je j'espérais.
Et puis j'ai pu en profiter pour discuter un peu avec Daphné. Il fallait bien que je me décide à m'excuser – m'expliquer surtout, en face à face avec elle. J'ai attendu qu'on s'éloigne un peu du reste du groupe et je lui ai dit qu'il fallait que je lui parle. Au début elle était plutôt réticente – en même temps, je la comprends, à sa place j'aurais fait pareil. Bref, elle n'avait pas vraiment envie de parler avec moi, mais elle a accepté de m'écouter. Et je lui ai tout raconté – elle ne semblait pas vraiment me croire au début, et puis finalement elle a eu l'air incroyablement soulagé et elle a souri. En fait, elle a même ri en disant qu'effectivement, vues les circonstances, elle n'aurait pas pu lutter. Ca me fait plaisir qu'elle l'ait si bien pris, finalement – je ne voulais pas qu'elle pense que je ne la trouvais pas assez bien pour moi ou un truc comme ça.
Et puis c'est la première personne qui ne fait pas partie de mes proches à qui je dis que je suis gay. Bizarrement, je me suis senti…plus léger, en quelque sorte.
Bref. Ce soir, il faut vraiment que j'arrive à lui parler.
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Journal de Harry Potter, mercredi 8 avril 1997 :
13h :
Dans un peu moins d'une heure, nous allons visiter le Louvre – enfin, une partie, et ensuite le reste de l'après-midi, j'espère pouvoir me promener tranquille au Luxembourg. Ca me fera du bien, je pense. J'ai été totalement incapable de rester concentré pendant le cours de ce matin. C'est de sa faute, évidemment.
Hier soir, je suis sorti et j'ai ramené un garçon à l'hôtel. Un Français très beau – blond, avec des yeux gris, comme par hasard…Je ne me rappelle pas lui avoir demandé son nom, ou alors je l'ai oublié, c'est dire à quel point ça m'importait peu. Mais il était vraiment beau, et il m'excitait incroyablement – ou peut-être était-ce parce qu'il me faisait penser à lui, mais au moment où il m'a demandé de l'emmener avec moi, je n'y pensais pas…C'était pourtant évident, en y réfléchissant.
Tellement évident, que je ne me suis pas rendu compte sur le coup que c'était son nom à lui que je prononçais quand l'autre me baisait. On peut dire que ça lui a coupé tous ses effets. Cela dit, ça se comprend, à sa place, moi aussi j'aurais été vexé – euphémisme. Ca ne l'a pas empêché de recommencer quelques minutes plus tard ce que nous étions en train de faire avant que je ne commette la bourde, mais de mon côté, le cœur n'y était vraiment plus. J'ai fini par lui demander de partir, et je lui ai payé le taxi pour qu'il me foute la paix. Il a du se dire que les Anglais étaient vraiment des trous du cul.
Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Il m'a vraiment démonté le cerveau, ce petit con…
Enfin, espérons que j'arriverai à me maîtriser aujourd'hui encore – si j'arrive à m'éloigner un peu cet après-midi après la visite. Et ce soir, je crois bien que je vais rester au lit. Et dormir.
19h :
Evidemment, les choses ne se sont pas passées comme je le souhaitais. Je me doutais bien qu'il me serait difficile de m'échapper aujourd'hui, même pour une heure ou deux. Après tout, en journée, je suis censé accompagner les élèves. Et il s'est joint à mon groupe, bien entendu – il n'allait pas manquer une occasion de venir me provoquer, n'est-ce pas ? Enfin, me provoquer…sa seule présence me fait perdre l'esprit alors il n'a pas grand chose à faire.
Il ne le sait pas, mais j'ai entendu la conversation qu'il a eue avec Miss Greengrass. Ils pensaient être seuls puisqu'ils s'étaient éloignés du reste du groupe. Je n'ai vraiment pas fait exprès – ce n'est pas mon genre d'espionner les conversations des gens, même les siennes. Mais la curiosité a été la plus forte – la jalousie aussi, peut-être – et j'ai écouté ce qu'il lui disait. Il est vraiment gay. Je ne sais pas pourquoi ça me fait à la fois autant plaisir et autant…peur.
Ou plutôt, si, je sais, et c'est bien le problème.
Est-ce qu'il se rend compte de tout ce que ses yeux peuvent me laisser entrevoir ? J'en doute. Dire qu'il va encore falloir l'affronter ce soir au dîner…
22h :
Je tombe de fatigue, mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Le dîner a une fois de plus été une torture – de le savoir à la fois si proche et si loin de moi, de m'être mis dans cette situation impossible dans laquelle il semble vouloir plonger lui aussi. A pieds joints.
Je voudrais tellement parler à Tonks…mais elle travaille ce soir, alors je suppose que je vais probablement me retourner pendant des heures dans mon lit, à essayer de dormir sans y parvenir. A penser à lui. Et demain, je serai crevé – encore.
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Harry reposa son stylo et le cahier dans lequel il était en train d'écrire lorsqu'une série de coups brefs mais insistants se fit entendre contre la porte de sa chambre. Il jeta un rapide coup d'œil à sa montre posée sur la petite table de nuit à sa gauche – 22h15. Il se demandait qui pouvait bien venir le déranger à cette heure relativement tardive, d'autant qu'il avait dit au cours du dîner qu'il se sentait fatigué et comptait se coucher tôt. Le jeune homme brun maugréa un peu, puis extirpa de son sac de voyage ouvert au pied de son lit un pull léger par-dessus son torse nu – il doutait que se présenter à son interlocuteur, quel qu'il fût, vêtu en tout et pour tout d'un pantalon fût réellement approprié. Puis, passant sa main dans ses cheveux d'un geste fatigué, il alla ouvrir la porte.
Ce qu'il regretta immédiatement au moment où le panneau de bois s'effaça pour laisser apparaître la haute silhouette et le beau visage de Draco Malfoy, dont les traits n'exprimaient rien d'autre qu'une froide détermination – Harry se fit la réflexion saugrenue que seuls les yeux gris et brillants d'une lueur presque empreinte de violence semblaient réellement animés d'émotion. Le garçon blond ne disait rien, se contentant de fixer son enseignant dans les yeux, et avança simplement d'un pas à l'intérieur de la chambre, de sorte que Harry ne puisse pas refermer la porte. Son attitude montrait clairement qu'il ne souffrirait pas la moindre protestation et Harry sentit sa résistance commencer à céder. Avec un soupir d'extrême lassitude, il s'effaça pour le laisser complètement entrer, le visage neutre mais le cœur battant beaucoup trop vite.
Draco s'avança dans la chambre et se dirigea directement vers le lit aux couvertures défaites. Il attrapa un cendrier à moitié plein sur la table de nuit et s'assit silencieusement sur le matelas en s'allumant une cigarette. Harry n'avait pas bougé de l'endroit où il était, s'étant simplement retourné pour faire face à son étudiant. Il sentit que sa respiration s'était faite difficile, presque haletante, et pensa confusément que si Draco continuait de le regarder avec ces yeux-là, il ne serait plus capable de le repousser bien longtemps. S'il continuait, Harry allait craquer et ferait une chose stupide, comme l'embrasser ou lui dire qu'il l'aimait – il savait au fond de lui-même qu'il pouvait difficilement être plus proche de la vérité, même si la dernière part consciente de son esprit se refusait obstinément à le reconnaître.
Le garçon blond continuait de le fixer de ses yeux orageux – et il ne disait toujours rien, alors Harry s'approcha lentement de la table de nuit, comme si son élève était un animal dangereux qu'il ne fallait surtout pas énerver, et attrapa son paquet de cigarette, d'où il sortit une tige de tabac qu'il alluma nerveusement – plus pour occuper ses mains, ses yeux et son esprit quelques secondes et se détourner de ce regard gris qui semblait lui vriller l'âme, que parce qu'il avait réellement envie de fumer. Puis il contourna soigneusement – ou plutôt, il voulut tenter de contourner le lit, mais Draco eut un geste vif dans sa direction et lui retint le poignet, d'une main ferme mais sans serrer sa prise. La sensation brûlante de sa peau sur la sienne suffit à paralyser Harry qui ne put faire autrement que de plonger de nouveau ses yeux dans ceux du garçon.
« Est-ce que tu as lu mes lettres, Harry ? » demanda Draco d'une voix neutre – un peu trop neutre, et Harry se rendit à peine compte de l'emploi de son prénom, remarquant simplement la façon dont il roulait délicieusement sur la langue du jeune homme.
« Je les ai lues. » Il n'avait même pas essayé de se dégager de la poigne de Draco. « Je voudrais que tu arrêtes, » ajouta-t-il doucement. C'était faux – il ne voulait surtout pas que Draco arrête, mais il savait qu'il ne pouvait pas continuer à les lire sans…sans sombrer.
« Je n'arrêterai pas, tu sais, » répliqua Draco calmement. Trop calmement, encore une fois – il ressemblait à ces gens qui n'ont plus rien à perdre et cela fit peur à Harry. Ca, et son regard qui le brûlait toujours plus fort. « Je suis sincère. Dans mes lettres, je veux dire – et je ne fais rien de mal, rien du tout. » Draco s'interrompit un instant avant de reprendre, une nouvelle nuance dans la voix – de la supplication ? « Laisse-moi continuer à t'écrire. Pourquoi les autres élèves pourraient le faire et pas moi ? »
Parce que les autres élèves ne me font pas cet effet-là, pensa Harry. Parce que je ne rêve d'aucun d'entre eux, à part toi. Parce qu'il y a que toi dont la vue me brûle jusqu'à l'âme. Mais bien sûr, il ne le dit pas. A la place, il ne sut que répondre des mots creux, vides de sens, en lesquels il ne croyait pas lui-même.
« Les autres élèves ne m'écrivent pas trois lettres d'amour par semaine, » fit-il misérablement. « Ca me gêne. Je…n'aime pas ça. »
« Les autres élèves ne sont pas sincères, » objecta Draco, d'une voix clairement suppliante cette fois-ci – et incroyablement douce, aussi. « Moi, je t'aime vraiment, tu sais. »
Harry commençait à le croire. Et c'est bien ça le problème, songea-t-il – son dernier garde-fou était lentement en train de s'effriter. Un dernier sursaut. Etre dur – blessant, même. C'était un élève. C'était son élève. Il. Ne. Pouvait. Pas. Faire. Ca.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles, » déclara-t-il, d'un ton qu'il espérait suffisamment froid et déterminé. « Tu es trop jeune, tu ne sais pas ce que c'est. »
Draco n'avait pas le même caractère que Fred, Harry ne savait pas comment il allait réagir. Il espérait qu'il serait suffisamment vexé pour partir. Même si après cela, Harry avait l'impression qu'il n'aurait plus jamais la force de sortir de son lit.
« …Tu penses vraiment ce que tu dis ? » La voix de Draco était clairement incrédule – blessée aussi, mais surtout, il avait l'air de ne pas réaliser ce qu'il venait d'entendre – et il avait raison. « Tu penses vraiment que je ne t'aime pas ? Et – et toi ? Tu ne m'aimes pas non plus ? »
Harry ne répondit rien. Et ce fut l'explosion – finalement, il réagissait exactement comme Fred.
« Pourquoi je n'aurais pas le droit de t'aimer, hein ? » cracha le jeune homme en se levant brusquement, sa main enserrant toujours le poignet de Harry. « Merde, Harry, tu as le droit de ne pas ressentir la même chose, mais putain, respecte au moins mes sentiments ! Tu n'as pas le droit de les nier, tu n'as pas le droit de faire comme si je ne ressentais pas ces choses pour toi ! Ne dis pas que je ne sais pas, ne dis pas que je suis trop jeune, parce que putain, je suis foutrement assez vieux pour savoir ce que je veux ! Et ce que je veux, c'est toi…personne d'autre. »
Il avait prononcé cette dernière phrase d'une voix brisée, à peine murmurée, comme si la dire à voix haute était bien au-dessus de ses forces. C'était peut-être le cas. Sa main tremblait autour de son poignet.
« Tu parles comme Fred, » remarqua doucement Harry. « Il a dit exactement la même chose quand on s'est séparés. »
« J'en ai rien à foutre de Fred Weasley ! » Draco fulminait – visiblement la référence à son ex-petit ami ne lui plaisait pas du tout. Si Harry ne s'était pas senti aussi mal, il aurait esquissé un petit sourire désabusé. Le garçon blond n'avait jamais supporté la comparaison, avec qui que ce fût. De toute façon, ce n'était pas comme si qui que ce fût pouvait tenir la comparaison avec lui.
Il s'aperçut trop tard que Draco s'était rapproché de lui – dangereusement. Collant presque son torse au sien. Sa bouche à quelques centimètres à peine de la sienne – il était magnifique. Harry haleta en sentant la vague de chaleur envahir son corps, le parcourant tout entier pour finir par s'écraser brutalement dans son sternum et au creux de ses reins. Il eut un mouvement de panique en sentant son érection comprimée dans son pantalon et bénit la providence de lui avoir fait choisir de porter un pull aussi long.
« D'ailleurs, tu dis que tu ne m'aimes pas, mais tu mens, Harry, » reprit Draco, d'une voix sourde et basse – et fiévreuse. « Regarde la vérité en face. Tu crèves de ne pas me sentir près de toi, de ne pas pouvoir me toucher. Ose me dire en face que ce n'est pas à moi que tu penses quand tu te branles le soir ! Ose me dire que ce n'était pas à moi que tu pensais quand tu as couché avec ce mec la nuit dernière ! Tu peux me dire ce que tu veux, moi je sais que tu m'aimes, et je finirai bien par te le faire admettre. »
Harry exhala brusquement lorsque Draco se colla encore un peu plus contre lui – maintenant, maintenant il pouvait sentir l'excitation du garçon contre l'os de sa hanche, et c'était à la fois terrifiant et extraordinaire. Et il pouvait aussi sentir son souffle contre ses lèvres, et la sensation lui fit chavirer le cœur, peut-être encore plus que le fait de savoir que ce garçon si beau bandait douloureusement pour lui – à cause de lui. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter, et il fit un mouvement involontaire pour dégager son poignet – ou peut-être rapprocher Draco encore un peu plus. Il ne savait plus.
Et lorsque Draco posa ses lèvres sur les siennes, il sut qu'il était définitivement perdu.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 9 avril 1997 :
11h30 :
Hier, je suis allé dans sa chambre pour lui parler.
Il ne m'a pas repoussé. Enfin, évidemment au début j'ai cru que jamais je n'y arriverais – il peut être tellement têtu quand il s'y met. Mais finalement…c'était extraordinaire. Bon, bien sûr, on s'est juste embrassés, et après il m'a demandé de partir – c'est normal, je veux dire, il y a toujours l'école, le fait que je sois mineur et tout ça. Mais il ne m'a pas repoussé, et c'est tout ce qui compte. C'est pas grave si je dois attendre, je lui ai déjà dit et je le pense toujours. Je peux faire ça, ça n'a pas d'importance tant que je sais qu'il m'attendra lui aussi.
De toute façon, il a dit qu'il faudrait qu'on parle plus sérieusement de tout ça qu'on ne l'a fait hier soir – je suis d'accord. Si j'étais resté hier, je ne sais pas ce qui aurait pu se passer. Et je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais je pense que ça aurait été trop tôt.
Il faut que je me dépêche, on prend le car dans un quart d'heure pour aller à Vaux le Vicomte – ce château est magnifique. J'espère qu'on va pouvoir rester un peu seuls tous les deux (ça m'étonnerait, mais bon…).
22h :
C'était génial. Déjà, le château était beau – et le concert de musique classique dans les jardins c'était super. Mais surtout j'ai pu rester un peu avec lui. Oh, pas longtemps, même pas une demi-heure – et on a fait que discuter, essentiellement de l'histoire du château. Mais c'était génial quand même.
Là où ça devient difficile, c'est de savoir qu'il est à quelques chambres à peine de la mienne, et que je ne peux même pas aller le voir – et je parle même pas de coucher, hein, juste…simplement être ensemble. Et parler, bien sûr, puisque aujourd'hui, on n'a pas vraiment eu le temps. Techniquement, je pourrais aller le rejoindre, mais je ne veux pas – j'ai envie qu'il voie qu'il peut me faire confiance. Et puis les copains ne sont pas encore au courant. Je leur dirai quand on sera rentrés à Hogwarts, juste avant de partir en vacances. J'ai envie d'appeler Milli pour lui raconter – mais les mecs sont là et personne ne veut sortir ce soir, vu qu'on repart en Angleterre demain matin.
…Quand même…dire que je ne peux même pas le toucher. Frustration, là (et les deux autres trous du cul qui ne dorment toujours pas, je peux même pas me branler tranquille…).
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Journal de Harry Potter, jeudi 9 avril 1997 :
23h :
C'est officiel. Je suis irrémédiablement foutu.
Et le pire, c'est que malgré tout, malgré le fait que je sais pertinemment que ça va m'apporter des emmerdes monstrueuses, je me suis rarement senti aussi bien – aussi heureux.
Pourtant je sais bien que je ne vais rien y gagner de bon, et j'ai vraiment, vraiment essayé de le repousser quand il est venu me trouver hier soir dans ma chambre. Mais je n'ai pas pu, ou alors je n'ai pas voulu. Sans doute que je n'ai pas voulu, finalement.
Je crois bien que j'ai signé ma perte, et j'ai du mal à éprouver du remord pour ça. Je sais que je devrais culpabiliser plus que ça, je sais que je n'aurais pas du. J'ai été lamentable face à lui. Et je sais aussi qu'il n'y a pas la moindre chance pour qu'il attende trois mois comme il a dit qu'il le ferait – après tout, ce n'est encore qu'un gamin…Pourtant, j'ai envie de le croire. Terriblement, à un point que ça fait presque mal.
Tout à l'heure alors que nous étions en train de nous promener dans les jardins du château de Vaux le Vicomte, il est venu me rejoindre, pas très longtemps, juste assez pour que j'aie l'impression de vivre une relation normale avec quelqu'un. Il a attrapé ma main, à peine quelques secondes avant de la relâcher – et ça m'a remué bien plus que n'importe quel baiser.
Et ce soir quand j'ai appelé Tonks, complètement en panique, pour lui raconter ma connerie, tout ce que j'ai pu faire, c'est finalement lui dire comment ça s'était passé. Avec un sourire idiot accroché aux lèvres, comme une putain de midinette de 14 ans.
Misère. Dire qu'on repart demain en Angleterre et que je ne le verrai pas pendant 15 jours. Je regrette presque de lui avoir fait me promettre de ne pas essayer de revenir me voir ici.
Je suis vraiment amoureux de ce petit con.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 10 avril 1997 :
18h :
Vivement que le train arrive. Je suis crevé et je n'ai qu'une envie, c'est d'aller dormir. Evidemment, j'aimerais que ce soit avec lui, mais je vais devoir me contenter de rêver.
En tout cas j'ai hâte qu'on arrive à Hogwarts. J'aurais préféré qu'on reste plus longtemps à Paris, et surtout, je n'ai pas la moindre envie de retourner à Londres demain – ça par exemple, c'est un bel exemple de l'organisation pourrie de ce lycée : on était à Londres ce midi et j'aurais pu rentrer directement chez moi, mais non, je n'avais pas l'autorisation. Résultat je dois me taper une demie-journée de trajet en plus aujourd'hui, et je vais devoir reprendre l'avion demain. Super.
Pansy me regarde méchamment depuis tout à l'heure. Qu'est-ce qu'elle a, encore ? Elle peut pas me foutre la paix de temps en temps ? Depuis qu'elle sort avec Vince, elle passe son temps à me mater furieusement…Merde, qu'elle aille se faire sauter par son gros lard de copain, ça me fera des vacances et ça lui fera du bien.
Tout à l'heure, je l'ai croisé dans le couloir du train quand je suis allé aux toilettes. Il m'a juste effleuré le bras, gentiment, à peine en fait – on aurait pu croire que c'était accidentel, mais moi je savais que ce n'était pas le cas. C'était incroyable ce que ça m'a donné chaud.
23h :
Et voilà. On est rentrés à l'internat, j'ai fait mes bagages pour Londres. Et j'ai pas du tout envie de partir. Ou plutôt, je n'ai pas envie de retourner chez mes parents. Si seulement je pouvais aller quelques jours à Brighton chez Milli ! Ca me ferait plaisir de la voir – et puis, je pourrais être un peu avec lui, aussi.
Je lui ai laissé un petit mot dans sa boîte aux lettres, pour qu'il puisse le lire avant son départ à Brighton.
C'est dingue. Je croyais que peut-être, le fait de savoir que je n'espérais pas en vain me calmerait un peu. Mais non. Il m'obsède toujours autant. Parfois, je me fais peur – est-ce que je serai toujours comme ça ?
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Journal de Harry Potter, vendredi 10 avril 1997 :
22h :
J'ai vraiment l'impression que je fais quelque chose de monstrueux en l'acceptant ainsi dans ma vie. Enfin, je sais que je devrais avoir cette impression, et ce qui me terrifie, c'est que je n'arrive pas à redevenir raisonnable – je n'arrive même pas à culpabiliser, en réalité.
Il m'a laissé un mot dans ma boîte aux lettres. Apparemment, il n'a pas renoncé à l'idée de continuer à m'écrire, et je dois avouer que c'est peut-être une bonne idée. Du moins ça me paraît moins dangereux que d'accepter de le voir trop souvent seul – honnêtement, j'ai de plus en plus de mal à me maîtriser.
J'espère que les vacances vont me permettre de réfléchir à tout ça et de faire le point sur ce qui se passe. Ne serait-ce que pour en parler avec Nymph – elle sera sûrement occupée avec Neville, surtout avec cette histoire d'emménagement, mais il faut vraiment que j'en parle à quelqu'un, et je ne vois qu'elle pour m'aider à y voir plus clair.
La seule chose dont je suis absolument certain, c'est qu'il va cruellement me manquer pendant ces 15 jours.
Oh, je suis tellement dans la merde.
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Journal de Harry Potter, samedi 11 avril 1997 :
23h :
Comme je l'avais prévu, Nymph n'a pas vraiment eu de moment à m'accorder aujourd'hui. Depuis que nous sommes arrivés dans l'après-midi, elle n'a d'yeux que pour Nev et ne cesse de parler de cet été, quand il viendra enfin s'installer à Brighton. Je la comprends, je ne lui en veux pas de ne pas prendre le temps de me parler – je sais que de toute façon, elle trouvera toujours un moment pour moi pendant ces 15 jours. Je peux bien lui foutre la paix avec mes problèmes existentiels et la laisser un peu savourer son bonheur tranquillement.
Millicent a l'air en pleine forme. En fait, elle rayonnait littéralement tout à l'heure. Ca m'a fait vraiment plaisir de la voir si épanouie. Et elle m'a dit qu'elle avait parlé plusieurs fois à son père au téléphone depuis la dernière fois où elle m'en a parlé. Elle ne se sent pas encore prête à l'affronter de face, mais elle prévoit de le voir cet été à Londres. Finalement, peut-être que ce changement de vie lui a fait plus de bien que de mal. Je l'espère en tout cas.
Je n'ai malheureusement pas pu beaucoup parler avec elle puisqu'elle travaillait ce soir chez Seamus, mais il lui a donné sa journée de demain – cette fille a vraiment un courage incroyable – et quelques jours de congés supplémentaires, ce qui me permettra d'être un peu avec elle et de discuter de tout ce qui s'est passé depuis les vacances d'hiver.
J'espère que Draco est bien arrivé à Londres et que ça se passe bien chez lui. Je crève d'envie de l'appeler, mais je crains que ce ne soit pas très prudent. Je ne sais même pas si ce serait une bonne idée de répondre à ses lettres. Pourtant, dieu sait que j'aimerais y répondre…
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Journal de Draco Malfoy, samedi 11 avril 1997 :
22h :
Arrivé dans la journée à Londres, avec Blaise.
Là, je suis une fois de plus tout seul dans ma chambre, et je me fais chier comme un rat mort. Heureusement, durant ces vacances, Sally et Luna viendront faire un saut dans notre bonne vieille capitale et je ne serai pas obligé de passer mon temps à me morfondre dans mon coin ou d'écouter les délires de Blaise sur sa si charmante petite amie – j'adore Ginny, mais honnêtement, parfois, il me gonfle à tout le temps parler d'elle. Comme si moi je passais mon temps à le bassiner avec Harry.
J'ai dîné avec Mère ce soir, Père n'était pas là, comme d'habitude – pourquoi ne suis-je pas étonné ? Elle avait l'air plutôt en forme, du moins par rapport aux dernières vacances. Par contre, elle a encore bu beaucoup trop de vin pendant le repas, même si elle a manifestement essayé de faire des efforts parce que j'étais là. Je me demande ce que fout Bella, je lui avais pourtant dit qu'il fallait la surveiller…Bref, en tout cas, elle m'a dit qu'elle travaillait de temps en temps pour un œuvre caritative, histoire de se changer les idées.
Mais j'ai l'impression que ça ne l'enthousiasme pas vraiment, en fait. Il faut dire qu'elle traîne encore avec ses « copines » de shopping, alors forcément ça ne doit pas beaucoup la changer de d'habitude. Personnellement, je pense qu'elle devrait plutôt chercher du boulot dans un domaine qui l'intéresse – peut-être même recommencer à bosser avec Bella, par exemple, je suis sûr que ça plairait à ma tante bien-aimée. Je sais que Père n'approuverait pas, mais de toute façon, il est tellement peu souvent à la maison que je suis presque persuadé qu'il ne s'en rendrait même pas compte.
Enfin, passons. Demain, je vais essayer d'avoir Milli au téléphone pour savoir comment elle va et pour savoir si elle a reçu ma carte postale de Paris – c'est ringard, je sais, mais c'était pour la faire rager. Peut-être que je pourrai parler à Harry aussi. Ce serait bien – oh, je viens de penser à un truc : est-ce que mes parents reçoivent la facture détaillée de ma ligne de téléphone ? Bah, en même temps, c'est Mère qui s'occupe des factures, alors je ne pense pas que ça posera un problème à Milli. Et puis Mère l'aime bien, alors…elle a été ravie quand je lui ai dit que j'avais eu de ses nouvelles depuis sa fugue, mais elle n'a pas cherché à insister quand je lui ai dit qu'elle préférait qu'on ne sache pas où elle était.
Je crois que je vais écrire une autre lettre à Harry. C'est marrant, j'ai l'impression que les mots glissent tout seuls sur le papier quand il s'agit de lui.
Il me manque déjà.
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La semaine prochaine, deux chapitres, puisque ce sont les vacances scolaires pour nos héros…
D'ici là, je vous invite bien évidemment à venir jeter un œil sur mon blog myschka. mon – blog. org pour vous tenir au courant de mes avancées dans mes fics, des retards éventuels de publication, etc.
Je vous annonce également pour ceux qui seraient à paris en juillet que je serai présente à la Japan Expo, près du stand du fanzine Le Troisième Œil, histoire de faire un coucou aux autres auteurs et aux lecteurs qui voudraient venir nous voir. J'espère que vous serez nombreux à visiter le stand !
En attendant, comme d'habitude, si vous avez la moindre question ou le moindre commentaire à faire, le petit bouton en bas à gauche vous tend les bras ! Je vous aime.
