Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Hello tout le monde. Bon, après les chapitres de la semaine précédente, je sais que vous m'en voulez beaucoup…Et malheureusement pour vous, ça ne pas s'arranger dans les semaines qui viennent ! Mais rassurez-vous, je l'ai dit à bon nombre d'entre vous, j'ai promis une happy end, alors happy end il y aura…
Dans ce chapitre, la rentrée de Draco à St Brutus, et l'entrée en scène de Bellatrix ainsi que d'un nouveau personnage…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées, y compris celles où il y avait une adresse mail, sont sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur relecture et leurs conseils avisés sur cette fic.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, lundi 27 avril 1997 :
18h :
Je suis dans une salle de permanence, et là, je suis supposé faire mes devoirs. Quelle blague.
On m'a envoyé dans une école pour attardés mentaux. Ce n'est pas possible autrement. Le niveau est à chier, j'ai l'impression d'être revenu des mois en arrière. Bordel, on avait vu cette partie du programme en début d'année à Hogwarts ! C'est n'importe quoi, vraiment.
Putain, ça va être la misère pour rattraper le retard que je vais prendre dans cette école…Je sens bien le plan où je vais devoir bosser comme un dingue pendant les vacances pour ne pas trop perdre mes acquis en chimie. Merde. Lucius, je te hais.
En plus de ça, mes chers camarades ressemblent tous à des repris de justice. Dans mon dortoir, il n'y a quasiment que des hooligans avec des tronches à faire peur, sinon, tout le reste de l'école, c'est petites frappes, voyous de bas étage et compagnie. Il doit bien y avoir quelques égarés dans mon style, genre fils de famille au comportement indigne, mais ils doivent se compter sur les doigts de la main – j'exagère à peine. Evidemment, vu le prix de l'année dans ce parangon de modèle éducatif anglo-saxon, tous les élèves viennent plus ou moins de familles pétées de thunes, mais on ne peut pas dire que ce soit la bonne éducation qui les étouffe.
Je me demande si je vais réussir à tenir jusqu'à la fin de l'année dans un environnement pareil.
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Journal de Draco Malfoy, mardi 28 avril 1997 :
Il faut que je trouve un moyen pour envoyer des lettres à Milli. Comme je ne peux pas demander à Mère de lui transmettre du courrier – à cause de Lucius, il pourrait lire ce que je lui écrit – il va falloir que je me démerde autrement. Soudoyer un surveillant, peut-être ?
Putain, ça ne fait même pas deux jours qu'on a repris les cours et je commence déjà à péter les plombs. En plus, j'ai plus de cigarettes, et vu que pour le moment, les autres élèves me regardent encore comme s'ils ne savaient pas s'il doivent me faire confiance ou pas, je ne peux même pas en taxer à qui que ce soit.
Je crois que je vais demander à Mère de me donner de l'argent quand elle viendra me voir dimanche. On a beau dire que tout le monde est logé à la même enseigne ici, si t'as pas de thunes, tu es plus démuni qu'un taulard sans ses fringues. Bref. Si je reste encore 24h sans fumer, je vais finir par tuer quelqu'un.
Rien à voir, mais par chance, le réduit misérable qui me sert de placard ferme à clé. Au moins je peux ranger ce journal sans craindre qu'on me le vole – encore que, j'imagine qu'une serrure ne doit pas en déranger certains, dans cet établissement…J'ai quand même peur d'écrire des trucs trop compromettants ici. Mieux vaut que je le garde dans mon sac. Je sais pas. Je crois que je deviens parano, un peu.
Je voudrais pouvoir parler de lui.
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Bellatrix Black pénétra d'un pas pressé dans le restaurant cajun où Narcissa lui avait donné rendez-vous en catastrophe un peu plus tôt dans la matinée. Sa sœur, aussi blonde qu'elle était brune, l'attendait déjà, une coupe de champagne tournant lentement entre ses longs doigts. Bellatrix se fit la réflexion qu'elle n'avait jamais vu Narcissa aussi soucieuse, depuis bien longtemps. Ennuyée, souvent, mélancolique, sans aucun doute – surtout depuis qu'elle était mariée à cet imbécile de Lucius – mais soucieuse…elle devait bien avouer que c'était peut-être la première fois qu'elle la voyait ainsi. La brune prit place en face de sa cadette, et s'alluma immédiatement une longue cigarette mentholée en hélant un serveur d'un geste impérieux.
« Que se passe-t-il, Narcissa ? » demanda-t-elle en exhalant une longue bouffée de fumée âcre et mentholée. « D'habitude, je dois te harceler pendant des semaines pour que tu daignes accepter de me voir. »
Narcissa Malfoy lui fit un petit sourire d'excuse et soupira.
« Tu sais que Lucius n'aime pas que je te voie, » se justifia-t-elle. « Je voudrais pouvoir parler avec toi plus souvent…Je n'en serais peut-être pas là aujourd'hui si c'était le cas, » ajouta-t-elle comme pour elle-même, à voix plus basse.
Bellatrix haussa un sourcil circonspect.
« Des ennuis ? » s'enquit-elle simplement. Elle avait beau répéter que sa sœur passait son temps à se plaindre de futilités, Narcissa n'était du genre à paniquer pour rien – et en ce moment, elle avait l'air de quelqu'un qui vient de perdre un bras.
« Lucius vient de placer Draco à St Brutus, » déclara la blonde en levant des yeux désespérés vers sa sœur.
« Pardon ? Qu'est-ce que – un Southern Comfort, sec, s'il vous plaît, » s'interrompit-elle lorsque le serveur s'approcha de leur table. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Pourquoi l'a-t-il retiré de Hogwarts ? C'est une des meilleures écoles de Grande Bretagne ! »
« Tu penses bien qu'il n'a pas daigné me dire pourquoi, » soupira Narcissa. « Mais j'ai réussi à parler avec Draco…Est-ce que tu savais que mon fils était gay ? » demanda-t-elle brusquement.
Bellatrix eut un petit sourire condescendant.
« Tu viens de me le confirmer, » railla-t-elle. « Honnêtement, Cissa, je ne le savais pas, mais ce n'était pas très difficile à deviner. Sa passion pour la mode et les parfums, ça ne t'a pas mise sur la voie ? »
« Je pensais juste que c'était un garçon un peu plus sensible que les autres, » tenta Narcissa, sans paraître très convaincue elle-même de ce qu'elle disait. « Enfin, peu importe, Lucius l'a découvert, et je ne t'apprends rien en te disant qu'il l'a très mal pris… »
« Je me doute, en effet. Comment l'a-t-il su ? »
« Draco m'a dit que la fille Parkinson avait envoyé une lettre dans laquelle elle accuse un de ses professeurs de coucher avec lui, » cracha dédaigneusement Narcissa. « Cette petite punaise s'imaginait récupérer mon fils de cette manière. »
« Charmante enfant, » ironisa Bellatrix. « Quelle est la part de vérité dans toute cette histoire ? »
« Aucune idée, » avoua la blonde, un peu hésitante. « La seule chose dont je sois sûre, c'est que le professeur incriminé n'a pas abusé de Draco. Même si mon fils ne me l'avait pas confirmé, je n'aurais jamais pu croire une chose pareille. »
« Pourquoi ? »
« Parce que Draco n'est pas le genre de garçon à se laisser abuser par quelqu'un, » répondit doucement Narcissa. « Il est bien trop fier, et trop intelligent pour ça. Et parce que le filleul de Sirius n'est pas non plus le genre de garçon à profiter d'une telle situation. »
« Tu veux dire que le professeur en question serait le petit Harry Potter ? » s'exclama Bellatrix en riant. « Cela me parait peu crédible, en effet. Quand Sirius l'a récupéré chez lui à ses 18 ans, il ne voulait même pas réclamer à sa tante ce qui lui était dû… »
« Draco est amoureux de lui, tu sais. »
Bellatrix considéra sa sœur en silence. Narcissa paraissait profondément affectée par cette nouvelle, mais curieusement, il ne lui semblait pas que ce fût parce que son fils venait de lui avouer son homosexualité. En réalité, la brune avait plutôt l'impression que sa cadette était inquiète pour Draco, pour son avenir, et pour la situation dans laquelle son père l'avait mis. Elle hocha la tête et demanda simplement :
« Que comptes-tu faire pour ton fils ? »
« J'ai besoin de ton aide, Bella, » murmura Narcissa. « Je sais bien que dans l'immédiat, je ne peux rien faire pour Draco, mais…il faut que j'aide mon fils, tu comprends ? Je ne peux pas rester là, à ne rien faire, à le voir dépérir dans cette école. Mon Dieu, si tu l'avais vu…cet endroit est horrible. J'ai eu l'impression que Draco était une sorte de prisonnier… »
« Je veux bien t'aider, » répondit Bellatrix en haussant les épaules. « Seulement, je ne vois pas comment nous allons faire pour sortir mon charmant neveu de ce pensionnat…A mon avis, Cissa, si tu veux vraiment faire quelque chose pour lui, il faut voir plus loin. »
« C'est-à-dire ? »
« Reviens travailler avec moi, » assena la brune, sa voix claquant comme un ordre. « Divorce de ton imbécile de mari, et arrange-toi pour obtenir la garde de Draco – encore que, il est majeur en juin, n'est-ce pas ? A mon avis, après le coup que lui a fait Lucius, il risque bien de faire quelque chose de stupide, comme s'enfuir de la maison… »
« Son amie Millicent Bullstrode a fui de chez ses parents cet hiver, » s'exclama douloureusement Narcissa. « Et il m'a dit qu'il regrettait de ne pas pouvoir faire de même…Dieux, Bella, je ne veux pas que mon fils fasse une bêtise… »
« Il n'en fera pas, » la rassura sa sœur – bien qu'elle ne crût elle-même qu'à moitié à ses paroles. « Tu iras le voir dimanche, et tu t'assureras qu'il prenne son mal en patience – il ne faut surtout pas qu'il essaie de faire quoi que ce soit qui le mettrait dans une position délicate par rapport à son père. » Bellatrix poursuivit, réfléchissant à voix haute. « Ensuite, il faudrait que nous nous occupions au plus vite de ton divorce… » Elle releva les yeux vers sa sœur. « Mais il faut que tu soies sûre de ce que tu veux faire…est-ce que tu serais prête à prendre cette décision ? »
Narcissa sembla hésiter, et Bellatrix dut se retenir pour ne pas la houspiller sèchement. Honnêtement, était-il encore temps de se poser des questions, alors qu'elle était allée jusqu'à appeler à l'aide la sœur indigne, celle qui ne pouvait pas rester plus de deux minutes dans la même pièce que Lucius sans que l'un d'entre eux ne provoque une dispute ? Mais finalement, la blonde finit par se décider à parler.
« Je ne sais pas, » répondit-elle d'une voix mal assurée. « Tu es sûre que je doive vraiment faire quelque chose d'aussi radical que divorcer ? »
« Oh bon sang ! » s'exclama la brune en faisant claquer son verre à fond épais sur la table d'un geste énervé. « Cissa, est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? »
« Mais… » Tenta Narcissa avec un regard perdu. « Un divorce, c'est une procédure très lourde, et ça risque de prendre des mois…Et puis, Lucius sera furieux… »
« Donne-moi juste une bonne raison pour ne pas le faire, » l'interrompit son aînée. « Une seule raison, Cissa. Dis-moi pourquoi tu es restée avec ton imbécile de mari toutes ces années. »
« A cause de Draco. »
« Très bien. Et maintenant ? » Demanda la brune. « Qu'est-ce qui te retient de partir ? Pourquoi est-ce que tu t'obstines à rester auprès d'un homme qui te rend malheureuse ? Pourquoi, alors que la seule raison que tu viens de m'énoncer, ton fils, souffre à cause de lui ? »
Narcissa resta silencieuse sous le regard inquisiteur de sa sœur. Bellatrix pouvait presque sentir les pensées confuses qui s'agitaient sous son front barré d'un pli soucieux, et elle se demanda si l'avoir un peu brusquée comme elle venait de le faire aurait des conséquences positives ou non. Comme sa sœur ne répondait toujours pas après plusieurs minutes de mutisme obstiné, Bellatrix reprit, plus doucement :
« Regarde-toi, » soupira-t-elle. « Regarde-toi, Cissa. Qu'est-ce que tu as fait de ta vie depuis la naissance de ton fils ? Ca fait des années que je te regarde devenir de plus en plus malheureuse alors que je ne peux rien faire – bon sang, tu n'es même pas capable de prendre une décision toute seule ! Regarde-toi, regarde tes mains – tu ne vois pas qu'elles tremblent dès qu'elle ne tiennent plus un verre d'alcool ? Il n'y a pas que Draco qui a besoin d'aide, ici. Je crois même que tu en as plus besoin que lui… »
« Je – je vais bien, » chuchota sa cadette. « Je t'assure. J'ai même recommencé à – »
« Je ne veux même pas entendre la suite, » coupa sèchement la brune. « De quoi vas-tu me parler, de tes activités minables dans ta petite association réservées aux épouses désoeuvrées des collègues de ton cher époux ? Laisse-moi rire…ressaisis-toi, enfin ! »
Narcissa baissa les yeux et Bellatrix soupira de nouveau. Elle détestait réellement quand sa sœur affichait cet air de petite fille prise en faute. Elle aurait mille fois préféré qu'elle réagisse violemment, qu'elle se révolte, qu'elle crie pour se défendre, mais la blonde n'avait jamais su imposer ses opinions. Une fois de plus, Bellatrix allait devoir l'y amener, à sa manière.
« Dis-moi, » poursuivit-elle. « De quoi as-tu peur ? De la colère de Lucius ? Du fait que tu ne respecterais plus les convenances ? Du fait que Draco et toi seriez démunis sans l'argent de ton mari ? »
« …Sans doute un peu de tout ça, » avoua Narcissa. « Je crois…j'ai peur de ne pas savoir me débrouiller seule sans lui. »
« Tu ne seras pas seule, Cissa, » la contra presque gentiment Bellatrix. « Je serai là, tu sais ? Et Draco n'est plus un petit garçon, crois-moi, je suis certaine qu'il saurait se débrouiller bien mieux que nous le pensons… »
« Tu as sans doute raison, » concéda la blonde. « Bella, que faut-il que je fasse ? »
« Accepter le fait que ton fils grandit et que bientôt, tu ne pourras plus te cacher derrière lui comme prétexte à ton immobilisme. Accepter le fait que tu as un problème – et un sérieux – avec l'alcool. Accepter de prendre le risque de devoir prendre une décision qui ne te sera pas dictée par Lucius. Accepter de vivre enfin ta vie après près de vingt ans à végéter dans ton coin…Mais cela, es-tu prête à le faire ? »
Narcissa leva lentement ses yeux bleus pour les plonger dans ceux de sa sœur. Bellatrix pouvait y lire, comme dans un livre ouvert, la peur, le désespoir, la tristesse, l'inquiétude, l'hésitation…et quelque chose de nouveau…la détermination, qui brilla plus fort dans son regard lorsqu'elle hocha doucement la tête sans mot dire, parce qu'elle n'était pas très sûre de sa voix.
« Tu est sûre ? Tu ne vas pas changer d'avis à la dernière minute ? »
« …Non, » murmura péniblement sa cadette. « Tu as raison. Il faut que je le fasse… »
« Enfin une décision raisonnable, » soupira Bellatrix, soulagée et étrangement heureuse. « On va pouvoir faire quelque chose de toi, finalement…A presque trente-sept ans, il était temps…Que fais-tu vendredi ? »
« Je peux me libérer, » affirma Narcissa, encore un peu hésitante. « Pourquoi ? »
« Nous contacterons Sirius en plus de mon avocat pour la procédure, » déclara la brune avec un petit sourire cruel. « Son filleul est directement concerné, il n'en sera que plus motivé pour te faire obtenir ce que tu veux. Et ensuite, je t'emmènerai voir quelqu'un pour ton problème de boisson. »
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Journal de Draco Malfoy, mercredi 29 avril 1997 :
21 h :
Aujourd'hui, j'ai rencontré la psychologue scolaire.
Je l'avais vraiment mauvaise alors je n'ai pas ouvert la bouche de toute la séance – qui entre nous n'aura pas duré bien longtemps d'ailleurs, à peine une demi-heure. Qu'est-ce tu veux faire en une demi-heure ? Enfin…ça m'aura au moins permis d'apprendre que mon cher géniteur n'a pas précisé les raisons de mon « internement » ici, puisqu'elle m'a demandé pourquoi j'étais là. Charmant, maintenant ils doivent tous s'imaginer que je suis une espèce de délinquant drogué jusqu'à la moelle qui faisait du trafic dans son ancien lycée…J'aurais sans doute dû la détromper, mais j'étais tellement de mauvaise humeur…Ah putain, je les hais tous.
Enfin, elle, la psy…elle n'a pas l'air aussi antipathique que je le craignais au départ, c'est déjà ça. En fait, elle semblait même plutôt sympa, mais bon…Stefanie Cyzia, elle s'appelle. Un nom bizarre, je trouve, je me demande bien d'où ça vient. Bref. Peu importe. Ce n'est pas comme si elle pouvait m'être d'une quelconque aide de toute façon.
H me manque. Dire qu'en ce moment, on pourrait être en train de nager tranquillement tous les deux…
J'en ai marre.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 30 avril 1997 :
J'ai réussi à acheter des clopes à un mec de mon année. Plutôt pas mal, le genre petite frappe en polo Fred Perry et Dr Martens, gueule d'ange mais regard vicieux. Il s'appelle Adrian Pucey et il semble être un peu le caïd de cette boîte pourrie. Je crois bien que j'ai intérêt à me le mettre dans la poche si je ne veux pas avoir d'ennuis. Mais définitivement, je n'aime pas son regard, on aurait dit qu'il savait des trucs sur moi et ça ne m'a pas du tout plu. Enfin, on verra bien…
Vivement dimanche que je voie Mère…je sais qu'il est possible de sortir d'ici si les parents en font la demande préliminaire, alors il est hors de question que je passe à côté d'une occasion de m'échapper de ce trou – même pendant quelques heures – si j'en ai la possibilité.
Elle a promis de faire tout ce qu'elle pouvait pour m'aider, mais je ne vois pas trop ce qu'elle peut faire, à part me retirer de cette école et s'enfuir avec moi, ce qui serait assurément une très mauvaise idée, autant pour elle que pour moi…
Putain, j'en peux plus…je ne veux pas rester ici.
Je veux revoir Milli et tous les autres. Je veux revoir H. Je veux que quelqu'un me sorte d'ici.
En plus de ça, je commence à me sentir vraiment frustré. Bon je sais, c'est un peu ridicule de penser à ça vue ma situation, mais ça commence à faire long…et va t'amuser à te branler dans un dortoir en compagnie de sept autres mecs tous plus bourrins les uns que les autres. Rien que d'y penser ça me fait débander…Et dans la salle de bain, même topo, vu que ce sont des douches collectives et que les cabines ne ferment pas…et même si elles fermaient, faire ça sachant que les autres sont juste à côté, ça me donne moyennement envie.
Enfin, eux en tout cas, ça n'a pas l'air de les gêner plus que ça…hier soir, la lumière venait à peine de s'éteindre que j'en ai entendu un commencer à se palucher, l'horreur ! Et puis il ne faisait aucun effort pour être discret, en plus…De vrais bourrins, y'a pas à dire…Putain, même quand je n'avais pas chambre à moi à Hogwarts, les mecs étaient plus discrets que ça – entre nous, ce n'est pas très difficile, un peu plus et je croyais qu'il allait se mettre à beugler.
Dieux, je déteste cet endroit.
Je me rends compte à quel point j'étais chanceux à Hogwarts, avec mes potes, ma chambre individuelle et les cours…et H. Surtout H. Je n'ai jamais eu autant envie de me retrouver là-bas, avec eux. Putain, même les cours de Binns me manquent ! Je n'aurais jamais cru ça possible, et pourtant c'est le cas…En fait, la seule chose – oui, pour moi ce n'est même plus un être humain – qui ne me manque pas et dont je suis heureux de me débarrasser, c'est Pansy. Sale garce. Je lui ferais bouffer son dentier, à celle-là. Elle n'a pas intérêt à venir me chercher quand je serai sorti d'ici, sinon je sens que je pourrais devenir violent.
Et le premier qui me dit qu'on ne frappe pas une femme, je le bute. C'est pas une femme, c'est un rebut de l'humanité. Non, en fait, elle ne mérite même pas le titre d'être humain. Elle ne mérite même pas le titre d'animal. Va te faire foutre, espèce de radasse ! Ah putain, je regrette presque de ne pas l'avoir en face de moi pour lui éclater la gueule contre la cuvette des chiottes.
Merde, il va falloir que je me calme. Les autres commencent à me regarder bizarrement, à m'énerver comme ça sur mon cahier.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 1er mai 1997 :
18h :
Pucey est venu me voir tout à l'heure à la pause de midi. Par chance, j'ai pu sauver quelques bouquins et les emmener ici – rien de très séditieux aux yeux de nos chers censeurs et de ce qui me sert de père, mais on fait ce qu'on peut, hein. Et puis, Shakespeare, pour qui voit au-delà du texte au premier degré, c'est quand même grandiose. Bref. J'étais donc en train de bouquiner tout seul dans mon coin au fond de la cour, quand il est venu me voir pour me demander quel sport j'allais choisir demain.
Honnêtement, j'ai hésité. Déjà parce que objectivement ça me fait chier : à Hogwarts je supportais les entraînements de rugby uniquement parce que je pouvais continuer la natation, et le foot j'avais arrêté parce qu'en dehors de Blaise, la plupart des autres membres de l'équipe étaient tous des cons – pourquoi ai-je à présent l'impression qu'ils étaient tous de brillants intellectuels promis à un avenir glorieux ? Ah oui, la comparaison avec ici, sans doute…Bref. Donc, le sport à Hogwarts me courait méchamment sur le haricot, et par conséquent, j'étais moyennement motivé pour subir ça ici – surtout quand on voit la finesse des mecs, mais je m'égare, là.
Mais voilà, c'est obligatoire et ici, comme je l'ai déjà dit, il n'y a pas de piscine, donc, point de natation pour moi. Vu les gabarits de la plupart de ceux dont je sais qu'ils font partie de l'équipe de rugby, je sais déjà que ça va doucement rigoler si je me présente comme danseuse remplaçante – à vrai dire, je dois bien reconnaître que je serais parfaitement ridicule. Et puis, Pucey m'a proposé d'entrer dans l'équipe de foot. Il parait que j'ai la bonne carrure pour ça – je ne sais pas où il a vu un truc pareil, mais s'il le dit…Du coup, j'ai dit que j'allais y réfléchir…enfin, c'est pas comme si j'avais le choix, mais j'en ai fait un peu à Hogwarts les années précédentes, alors pourquoi pas, après tout ? Ca me donnera au moins l'occasion de taper sur quelque chose à défaut de la tête de Pansy « je suis une garce et j'assume même pas » Parkinson.
J'aime toujours pas le regard de Pucey. Je commence à me demander si j'ai bien fait d'aller le voir lui – après tout ce n'est pas le seul à vendre des clopes dans cette taule.
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Journal de Draco Malfoy, samedi 2 mai 1997 :
19h :
Et voilà, finalement j'ai effectivement été pris dans l'équipe de foot. Comme remplaçant, bien sûr, mais visiblement je n'avais pas tout perdu de ce que j'avais appris les années précédentes. Super. Maintenant je vais cirer le banc de touche en regardant les autres se bastonner dans la boue, finalement ça ne change pas grand-chose par rapport à Hogwarts.
Sauf qu'à Hogwarts je n'avais pas l'impression d'être en prison. Sauf qu'à Hogwarts je n'avais pas le sentiment atroce que chaque sortie dans le parc ressemblait à une promenade carcérale. Sauf qu'à Hogwarts les cours étaient d'un niveau un peu supérieur à celui pour débiles profonds qu'on nous sert ici. Sauf qu'à Hogwarts, il y a H. Et les potes.
Je me demande s'ils ont cherché à avoir de mes nouvelles. Je me demande s'ils s'inquiètent pour moi. Je me demande si ça va pour eux. Je me demande comment va Sally.
J'ai peur pour elle. Je sais bien que c'est débile et que de toute façon, que je sois là ou pas ça ne change pas grand-chose au final, mais…je ne peux pas m'en empêcher. J'aimerais savoir qu'elle va bien, j'aimerais savoir qu'elle est heureuse et qu'elle a arrêté de se comporter aussi cyniquement, comme si elle allait crever dans les semaines qui viennent. Je voudrais que Terry ait pu lui faire comprendre à quel point elle comptait pour lui. Je voudrais tout ça et tellement d'autres choses encore, mais je sais bien que ça ne sert à rien…Pourtant…pourtant, je voudrais.
Et Milli. Comment va-t-elle en ce moment ? De la fenêtre de la bibliothèque je regarde le ciel et j'ai l'impression qu'il y a des barreaux derrière les vitres. Tout ça c'est la faute de Pansy, cette infâme salope.
Je veux qu'on me rende ma vie.
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Journal de Draco Malfoy, dimanche 3 mai 1997 :
21h :
Aujourd'hui Mère est venue me voir juste après le déjeuner et j'ai pu sortir d'ici pendant quelques heures.
Nous avons pris la voiture jusqu'à Richmond Park et nous avons passé l'après-midi là-bas, à nous promener. C'était bien d'être avec elle. Et c'était bien aussi, de la voir comme ça. Pas heureuse, mais presque. Presque.
Je crois qu'elle me cache quelque chose. Je ne sais pas trop à quoi est due cette impression, mais je sens que ce n'est pas quelque chose de négatif – elle avait ce pétillement dans l'œil que je n'avais pas vu depuis longtemps chez elle.
Elle m'a donné un peu d'argent, et m'a dit qu'elle essaierait de poster des lettres pour moi la semaine prochaine si je le souhaitais. Je ne sais pas trop si c'est possible, et surtout, elle ne pourra pas me transmettre les réponses. Mais ça m'a fait plaisir qu'elle y pense, en tout cas.
Maintenant je suis de retour et depuis j'ai l'impression que le ciel est de nouveau devenu gris. Il était pourtant magnifiquement bleu, tout à l'heure dans le parc. On dirait presque qu'une fois qu'on a passé les portes de cette maudite école, les couleurs s'effacent et qu'on ne verra plus jamais autrement qu'en noir et blanc.
Marcus Flint est en train de se branler dans la salle de bain, et j'ai l'impression que ça salit tout ce que j'ai vécu cet après-midi.
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La semaine prochaine, la rentrée de Harry, et des nouvelles de Millicent…
D'ici là je vous invite comme toujours à aller faire un tour sur mon blog http / myschka. mon - blog. org histoire de vous tenir au courant.
Et en attendant, comme d'habitude, si vous avez aimé (ou pas), que vous avez des questions (ou pas), ou que vous avez des commentaires à faire, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche. Je vous aime !
