Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Hello ! Tout d'abord, j'espère que chacun d'entre vous a bien reçu une réponse à la review (ou le MP) qu'il ou elle a envoyée, puisque le site a gravement déconné cette semaine. Si ce n'est pas le cas j'en suis navrée, mais normalement tout est rentré dans l'ordre maintenant.
Dans ce chapitre, la rentrée de Harry et son point de vue sur la situation…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées, y compris celles où il y avait une adresse mail, sont sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur relecture et leurs conseils avisés sur cette fic.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 27 avril 1997 :
22h :
Ca a été très dur de reprendre les cours aujourd'hui.
Même si ce n'est pas un jour où je les ai en classe, ne plus les voir dans l'école m'a fait un choc terrible, bien pire que ce à quoi je m'attendais. Pour Millicent, je m'y étais habitué, mais j'ai vraiment le sentiment de l'avoir laissée dans un sale état – je sais que Tonks est là, bien sûr, mais…Elle ne va pas bien depuis ce qui s'est passé la semaine dernière, et je ne suis pas certain que Nymph pourra s'occuper d'elle comme il faudrait. Je ne remets pas en cause ses capacités à remonter le moral des gens, non, bien sûr que non. Mais elle travaille souvent tard le soir et elle ne peut pas être tout le temps présente.
Et le pire…le pire, c'est lui, évidemment. Que je n'ai pas su protéger, pour lequel je n'ai rien pu faire. Qui, à cause de moi, n'est plus ici et ne reviendra pas. Ne pas le voir aujourd'hui dans la Grande Salle ou dans le parc m'a fait véritablement prendre conscience de ce que j'ai fait.
Je me suis renseigné sur St Brutus. Cet établissement est réputé pour être très strict et n'accueillir que des délinquants. Des cas difficiles, comme on dit pudiquement. Si ce n'était pas aussi triste, je trouverais sans doute ça risible…Mon Dieu, je ne sais même pas comment il va faire pour s'en sortir…Lui qui a toujours été habitué au respect de ses camarades, comment va-t-il se débrouiller dans un tel environnement ? Il n'a jamais été violent physiquement, et même lorsqu'il entrait en conflit avec les autres élèves à l'époque où il était encore insupportable, il n'utilisait la force qu'en dernier recours – et jamais la sienne, toujours celle de Vincent Crabbe et Gregory Goyle.
Seigneur, j'espère au moins que son père n'a pas précisé pourquoi il l'a envoyé là-bas…
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Journal de Harry Potter, mardi 28 avril 1997 :
23h :
La nouvelle de son départ fait encore plus de bruit que celui de Millicent quelques mois plus tôt, et s'est répandue comme une traînée de poudre. Entendre les chuchotements des élèves un peu partout dans l'école m'est insupportable. Ne peuvent-ils donc pas se taire ?
Sally-Ann Perks, Blaise Zabini, Terry Boot et Luna Lovegood sont venus me voir après mon cours tout à l'heure. Ils ont tous reçu une lettre, probablement la même que celle que Millicent ou moi avons reçue. Mais depuis, aucune nouvelle. Ils s'inquiètent, forcément. Moi aussi. Je n'ai rien pu leur dire pour les rassurer, je crois que je me sens encore plus mal qu'eux, si c'est possible.
Ils savent, pour lui et moi. Ils n'ont rien dit, mais je l'ai vu – dans leur regard, leur attitude. Ils étaient gênés, je pense. Mais ils ne m'ont rien dit, rien reproché. Ils ne m'en veulent pas, ça aussi, j'ai pu le voir. Tant mieux, peut-être. Je me sens déjà assez mal comme ça. Je ne sais pas si j'aurais pu supporter leur animosité si ça avait été le cas. Pourtant, ils devraient me haïr.
Dire que demain, il va falloir aller parler à Snape…Je n'ai pas envie, mais c'est la seule chose que je puisse faire pour essayer de l'aider, de là où je suis. Et je ne sais même pas si ça va servir à quelque chose.
Je ne sais plus rien.
J'ai mal au cœur. Ca serre trop fort et ça m'oppresse.
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« Entrez. »
La voix froide du professeur Snape se fit entendre, assourdie par la lourde porte en chêne qui donnait sur son bureau. Neville frissonna imperceptiblement. Il avait toujours détesté Severus Snape, et s'il reconnaissait que c'était un excellent enseignant – probablement meilleur qu'il ne le serait jamais – il n'arrivait toujours pas à s'habituer au caractère irascible de son collègue. Devant lui, Harry poussait déjà la porte d'un geste décidé, à peine trahi par le léger tremblement de sa main, alors Neville le suivit avec un soupir. C'était vraiment parce que son ami lui avait demandé de l'accompagner qu'il se risquait ainsi dans l'antre du plus effrayant des professeurs de l'école – et pour le jeune Malfoy, aussi. Même s'il ne l'avait jamais vraiment porté dans son cœur, le gamin n'avait vraiment pas mérité un tel sort.
« Messieurs, » les salua sèchement Severus Snape, assis derrière son bureau, un livre de chimie à la main. « Que me vaut le plaisir de votre visite ? »
Neville grimaça en entendant la façon dont il avait presque craché ces derniers mots. Il n'aimait pas l'homme, mais visiblement, ce sentiment était réciproque. Le jeune homme se tint légèrement en retrait lorsque Harry prit la parole, d'une voix étonnamment assurée.
« Bonsoir, Monsieur Snape, » énonça-t-il tout aussi froidement que son interlocuteur auparavant. « Nous venons vous entretenir au sujet de Draco Malfoy. »
Snape se contenta d'un haussement de sourcils, et resta muet, attendant la suite du discours de son jeune collègue.
« Vous n'êtes pas sans savoir que Draco a été retiré de l'établissement par son père, » reprit Harry. « Il a été placé à St Brutus, une école spécialisée dans les cas difficiles – »
« J'entends bien, Monsieur Potter, » le coupa Snape. « Je suis déjà au courant de tout cela, auriez-vous oublié que le Directeur nous en a parlé lors de la dernière réunion des professeurs hier midi ? Epargnez-moi donc les périphrases inutiles et entrez dans le vif du sujet, je vous prie. »
Harry parut décontenancé par la brusque sortie de son austère collègue, aussi Neville décida-t-il d'intervenir.
« En vérité, professeur Snape, » fit-il d'une voix légèrement coléreuse, « nous aurions aimé savoir si vous pouviez lui apporter votre aide. »
« Pouvez-vous préciser votre pensée, Monsieur Longbottom ? » S'enquit Snape, visiblement agacé.
Neville grogna d'énervement. Le bâtard avait parfaitement saisi de quoi Harry et lui voulaient parler, mais il voulait manifestement faire durer le plaisir. Pour quelle raison, Neville n'en avait aucune idée – peut-être bien pour les voir s'humilier, qui pouvait savoir avec un homme tel que lui ? Harry reprit la parole.
« Eh bien, St Brutus n'est pas une école réputée pour son niveau scolaire…Nous craignons que cela désavantage Draco pour son admission à l'université. »
« Pas s'il y rentre avec l'appui et les recommandations de son père. Lucius Malfoy a beaucoup d'influence.»
« Pour des études de droit ou d'économie, sans doute ! » S'exclama Neville, atterré par tant de mauvaise volonté. « Voyons, Snape, vous savez aussi bien que moi quel est le rêve de ce garçon, et vous savez aussi ce que nous sommes venus vous demander. »
L'homme adressa à son collègue un petit sourire moqueur totalement dépourvu de chaleur.
« Ne vous énervez pas, Monsieur Longbottom, » susurra-t-il. « Je m'étonne simplement de votre soudain intérêt à l'égard d'un étudiant pour qui, ce me semble, vous n'avez jamais éprouvé beaucoup de sympathie. Quoi qu'il en soit, » ajouta-t-il en refermant brusquement le livre qu'il tenait à la main et faisant sursauter ses deux collègues, « Vous vous doutez bien que j'ai déjà pris des mesures concernant la situation du jeune Malfoy. Sa tante m'a contacté cet après-midi pour m'en parler – elle se soucie énormément de l'avenir de son neveu. J'ai pris sur moi d'informer le collège St Brutus que je ferai suivre à Monsieur Malfoy des cours par correspondance dans le domaine qui l'intéresse. Bien entendu, Monsieur Longbottom, je compte sur votre participation active à ce projet. »
Neville hocha silencieusement la tête, et Snape poursuivit :
« En ce qui concerne sa future université, la tante de Draco m'a fait savoir qu'elle s'occupait du problème, avec l'aide de Madame Malfoy. Ainsi pouvez-vous constater que votre affolement et votre zèle intempestifs n'ont pas lieu d'être…Etes-vous rassurés, Messieurs ? »
Lorsque les deux jeunes hommes sortirent de la pièce, Neville fulminait silencieusement, furieux contre le bâtard qui leur avait fait perdre une demi-heure, pour le simple plaisir de les faire tourner en bourrique. A côté de lui, Harry avait l'air plus serein, mais l'expression grave de son visage indiquait à Neville qu'il se faisait bien plus de soucis qu'il ne voulait le laisser paraître. Le jeune homme soupira imperceptiblement. Il avait le pressentiment que Harry vivrait très mal la fin de l'année scolaire. Lui-même se sentait de plus en plus souvent étouffé dans cette atmosphère policée, et il attendait avec impatience le jour où il pourrait retourner à Brighton près de Nymphadora.
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Journal de Harry Potter, jeudi 30 avril 1997 :
21h :
Je suis allé à la piscine hier soir, après notre entretien avec Snape – j'avais besoin de me vider la tête.
Ca n'a pas marché, je n'aurais pas dû. A la place, je n'ai fait que penser à lui.
Il me manque. Je porte son parfum tous les jours – je sais que je ne devrais pas, que ça ne fait qu'empirer ce que je ressens. Mais j'ai besoin de sentir ce lien entre nous. Y'en a-t-il encore un ? Y'en a-t-il jamais eu, d'ailleurs ? Ce parfum, et les lettres qu'il m'a envoyées, c'est tout ce qui me reste de lui.
J'ai eu Millicent au téléphone tout à l'heure, elle avait l'air d'aller bien. Du moins, elle a fait comme si. Après j'ai parlé à Tonks et elle m'a dit que Millicent travaillait encore plus que d'habitude – je me doute que c'est pour s'occuper l'esprit et ne pas trop penser à lui. De son côté, ma casse-bonbon de meilleure amie a essayé de me secouer, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me sortir de cet état d'apathie dans lequel je suis plongé depuis…depuis que je sais, en fait.
Ensuite, Ginny est passée me voir chez moi, histoire de me remonter le moral. Elle n'est pas au courant, enfin je ne crois pas – à moins que Blaise Zabini lui ait dit quelque chose. Mais il semble qu'elle ait remarqué que je n'allais pas bien, et elle a fait ce qu'elle a pu pour me distraire. Et c'est vrai que ça a fonctionné – un peu. Le temps qu'elle est restée chez moi, j'ai réussi à ne pas trop me focaliser là-dessus. Elle a même réussi à me faire rire avec ses histoires de cours, de famille, de copains. Pas longtemps, mais c'était déjà ça.
Le problème c'est que ça n'a duré que le temps qu'elle a passé dans mon appartement. Quand elle est partie, mon humeur s'est de nouveau assombrie et j'ai eu envie de pleurer pour ce que j'avais fait. Et les murs de mon salon sont devenus trop proches – je suis encore passé tout près du malaise, comme mardi, et j'ai eu envie de partir d'ici, de cet appartement et de cette école. J'ai toujours envie de m'en aller.
Il faudrait peut-être que j'aille faire un tour dans le parc – il commence à faire doux maintenant, même si les nuits sont encore fraîches. Ou la piscine alors ? Non, mauvaise idée.
Je voudrais être n'importe où, sauf ici.
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« Un appel pour vous, Monsieur Black ».
Sirius leva les yeux du dossier qu'il était en train d'étudier pour répondre à sa secrétaire par le biais de l'interphone. C'était au moins le cinquantième coup de fil depuis le début de la matinée, et il commençait à saturer – impossible de se concentrer sur quoi que ce fût.
« Je suis occupé, Doris, » dit-il d'une voix agacée. « Prenez le message. »
« C'est que, Monsieur, » objecta la voix aiguë de sa secrétaire, « c'est Miss Bellatrix Black qui veut vous parler… »
« Bellatrix ? » S'étonna Sirius. « Passez-la moi, je vous prie. »
Il entendit un déclic, puis la voix moqueuse de sa cousine se fit entendre à travers le haut parleur de son téléphone.
« Sirius. J'ai cru que je n'arriverai jamais à te joindre – tu es un homme très occupé, on dirait. »
« Bella, chère cousine, » répondit Sirius d'une voix suave et légèrement ironique. « Quel vent de malheur t'amène à m'appeler si tôt dans la journée ? Rien de grave, j'espère ? »
« Une bonne nouvelle, plutôt, » répliqua nonchalamment Bellatrix. « Narcissa s'est enfin décidée à divorcer de ce butor de Lucius. »
« Vraiment ? » Sirius avait conservé une voix parfaitement calme, mais dire qu'il était surpris était un euphémisme. Il avait toujours eu pour Narcissa plus de sympathie que pour sa sœur aînée, mais depuis son mariage, très jeune, avec Lucius Malfoy, ce qu'il éprouvait pour elle s'apparentait plus à de la pitié mêlée d'un peu de mépris. Sa jeune cousine n'avait jamais su s'opposer à son époux, et le fait qu'elle veuille tout à coup se séparer de lui le laissait plutôt pantois – et admiratif.
« Vraiment, » entendit-il Bellatrix lui répondre. « Entre nous, il était temps qu'elle se reprenne en main… »
« Pour quelle raison souhaite-t-elle divorcer ? » S'enquit Sirius.
« A cause de son fils. Tu es au courant que Lucius l'a retiré de Hogwarts pour le placer à St Brutus, n'est-ce pas ? »
« Je suis au courant, oui, » gronda l'avocat. « C'est probablement la chose la plus stupide qu'il ait jamais faite de toute sa vie. »
« Bien, je suppose que tu sais pourquoi ? » Fit la voix moqueuse de Bellatrix. « Après tout, ton cher filleul est directement concerné, je crois. »
« Comment es-tu au courant ? » Il n'avait pas besoin de nier. Même si Bellatrix était du genre à prêcher le faux pour savoir le vrai, Sirius savait qu'elle n'aurait pas pu inventer une telle histoire. Et de toute façon, mieux valait être honnête avec quelqu'un comme elle.
« Draco a parlé à sa mère, » répondit placidement sa cousine, « et évidemment, elle s'est précipitée pour m'appeler à l'aide. Je doute que mon adorable neveu lui ait tout raconté, mais…peu importe, après tout. Nous n'avons pas besoin de connaître la vérité... »
« Je connais la vérité, » la coupa sèchement Sirius, énervé par les sous-entendus de sa cousine. Il savait parfaitement qu'elle le faisait exprès pour le mettre hors de lui – et ça marchait. Trop bien, même. « Harry n'a rien à se reprocher. En revanche, ton cher beau-frère ne s'est pas privé pour lui envoyer des lettres de menaces – dactylographiées, et elles n'étaient pas signées, bien entendu, mais ça donne une bonne idée du personnage. Que veux-tu que je fasse, Bella ? Tu ne fais pas appel à mes services uniquement pour le divorce de Cissa, n'est-ce pas ? »
« En effet, » ronronna Bellatrix. « En fait, je ne fais pas appel à toi pour le divorce, du tout. Pour cet aspect de l'affaire, j'ai décidé de contacter mon ancien avocat – tu sais, celui qui a dépouillé ce cher Rodolphus de sa fortune, à mon profit. Non, la partie qui t'intéresse, c'est la destruction de Lucius…Je veux que tu trouves tout ce qu'il y a de plus compromettant pour lui – menaces comme avec ton filleul, opérations illégales, que sais-je encore…Je suis persuadée qu'il trempe dans plusieurs trafics louches, et je veux des preuves pour le faire tomber. »
« Tu sais que ce que tu me demandes est risqué, Bella. Si je ne trouve rien, cela peut se retourner contre toi, et contre mon cabinet. »
« Je sais, » rétorqua rageusement sa cousine. « Je sais ce que je risque, et je sais que je te demande beaucoup. Mais je veux détruire cet homme, et j'emploierai tous les moyens en mon pouvoir pour y parvenir. Aide-moi, s'il te plait, Siri'. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour Cissa, pour Harry et Draco. »
Sirius hésita. Ce que lui demandait sa cousine était réellement risqué, et contrairement à ce que semblait s'imaginer Bellatrix, il savait parfaitement de quoi Lucius était capable si l'on s'attaquait à lui. Mais…mais il y avait Harry – et Harry valait bien tous les ennuis du monde.
« …Très bien, » soupira Sirius d'un ton désabusé. « Je le ferai – et crois-moi, s'il cache quoi que ce soit qui pourrait lui être préjudiciable, sois sûre que je le trouverai. De toute façon, je n'ai jamais rien su vous refuser, à Cissa et toi… »
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Journal de Harry Potter, samedi 2 mai 1997 :
18h :
Sirius m'a appelé hier pour me dire que la mère de Draco avait décidé d'entamer une procédure de divorce. Apparemment, c'est en partie à cause du transfert de son fils à St Brutus que Narcissa s'est décidée.
A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Je ne connais pas Narcissa Malfoy, mais elle m'avait parue plutôt gentille, si l'on occultait son côté frivole. Et je ne peux qu'approuver son choix de se séparer d'un homme tel que Lucius…
Seulement…j'ai peur que Draco en pâtisse.
Je sais, c'est idiot. Dans un mois, il sera majeur, il pourra théoriquement faire ce qu'il veut – mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter de ce qui pourrait lui arriver si Lucius comprenait que c'est en partie à cause de ce qu'il a fait à son fils que sa femme veut le quitter.
A part ça, Tonks m'a appelé tout à l'heure. Hier elle est allée à Londres récupérer mon visa pour les Etats-Unis – une chance que j'aie pensé à lui signer une procuration, ces histoires de paperasses sont toujours tellement longues…Quoi qu'il en soitelle m'a posté ça ce matin en express, je devrais recevoir tous mes papiers, plus mon permis de travail, mardi au plus tard. Au moins un point positif dans ma vie en ce moment – je sais, je me contente de peu.
Tonks m'a demandé si je comptais toujours aller là-bas, sachant ce qui se passe avec Draco. Mais justement, il ne se passe rien, c'est bien le problème. Et quand bien même…oui, quand bien même les choses finiraient par s'arranger, quand bien même on aurait la possibilité de se retrouver…non que j'y croie, mais…bref, quand bien même tout ça, il est censé partir lui aussi aux Etats-Unis à la rentrée prochaine. Ce ne serait pas à la Nouvelle-Orléans, bien sûr, mais l'avion n'est pas si cher là-bas…
Mais ça ne sert à rien que j'extrapole sur des choses qui n'arriveront pas, n'est-ce pas ?
…Je tourne en rond depuis ce matin.
Je ne sais pas quoi faire pour m'occuper l'esprit. Peut-être devrais-je aller courir un peu…comme je fuis la piscine depuis quelques temps, il faut bien que je me dépense d'une autre façon. Et le sexe est exclu. Avec d'autres que lui, ça ne m'apporte que des remords et du dégoût pour moi-même. Tout seul, le manque de lui me brûle les entrailles encore plus que lorsque je ne fais rien pour apaiser ma frustration.
Je vais aller courir, je crois.
Et ce soir, je vais essayer de peindre un peu. Ce ne sera sans doute pas autre chose qu'un énième portrait de lui, mais à la longue, j'ai fini par m'y faire – je l'ai tellement dans la peau que même en essayant de toutes mes forces, je ne peux pas l'extirper de moi.
La bouteille de parfum est presque vide.
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Millicent rejeta sa tête en arrière pour tenter de recueillir les dernières gouttes de liquide qui s'accrochaient au fond de sa canette de soda. A côté d'elle, Joanne s'alluma une cigarette mentholée, et l'odeur de la fumée rappela brusquement à la jeune fille le parfum de Draco lorsqu'il revenait de ses pauses cigarette dans le parc de Hogwarts. Une odeur de tabac froid et de menthe, mêlée à son eau de toilette – Draco sentait toujours bon, et ce souvenir lui serra douloureusement le cœur.
Millicent ramena ses genoux sous son menton et ses yeux fixèrent les vagues qui déferlaient sur la plage de galets. Le coin était peu fréquenté – Joanne lui avait dit qu'elle aimait s'y rendre lorsqu'elle voulait être tranquille et éviter la foule des touristes qui se pressaient le week-end au casino de la ville – mais c'était cela qui plaisait justement à Millicent. En ce moment, elles étaient toutes les deux seules, assises sur un petit escalier de bois qui donnait directement sur la plage – et la jeune fille aimait ça.
Elles n'avaient pas échangé beaucoup de paroles depuis qu'elles étaient arrivées dans cet endroit oublié de la foule du dimanche. En général, elles ne parlaient pas beaucoup, toutes les deux. Joanne était une fille assez secrète, et surtout, elle respectait les silences de Millicent. Avec elle, l'adolescente ne se sentait pas obligée de parler, ni de se forcer à être de bonne humeur – elle n'avait pas besoin de faire semblant, la présence de la jeune serveuse avait le don étrange de l'apaiser instantanément.
Ce fut sans doute la raison pour laquelle Millicent ne protesta pas lorsqu'elle sentit le bras de son amie s'enrouler gentiment mais fermement autour de ses épaules, et qu'elle se rapprocha de Joanne pour se coller un peu plus à elle. Son cœur battait trop vite, mais elle se sentait paradoxalement très calme – comme toujours avec la blonde. Et même si elle avait l'impression que Joanne pouvait sentir – presque entendre – les battements affolés de son cœur, elle ne s'en souciait pas, car elle savait que son amie ne dirait rien.
« Il te manque, hein ? »
Millicent ne tourna pas la tête, ni ne bougea – en fait, on aurait pu croire qu'elle n'avait pas entendu la question. C'était pourtant le cas, et la jeune fille savait que Joanne se contenterait d'attendre qu'elle réponde. Ce fut lorsque la jeune serveuse s'alluma une deuxième cigarette et qu'elle sentit de nouveau l'odeur de menthol que Millicent répondit :
« Oui. En fait, il me manque bien plus que lorsque je savais qu'il était à Hogwarts avec les autres, et qu'il ne risquait rien. »
« Hum, » fit Joanne, les yeux perdus dans le vague. « Dit comme ça, on dirait qu'il a atterri dans la fosse aux lions. »
« C'est le cas. Son père l'a envoyé là-bas pour lui durcir le caractère, paraît-il. »
« C'est complètement con. »
« Comme tu dis, » soupira Millicent. « Si au moins j'avais de ses nouvelles, je me sentirais moins mal, je crois… »
« Tu m'as dit que c'était une sorte de petit génie, non ? » Demanda Joanne en soufflant la fumée de sa cigarette. « Je te parie ce que tu veux que d'ici quelques jours il aura trouvé une solution pour te joindre. Toi, ou son cher professeur… »
« Ne parle pas de Harry comme ça, » grogna Millicent, un peu exaspérée par le ton moqueur de son amie. « Ils sont amoureux, tu sais. Et Harry n'a jamais profité de la situation, au contraire. »
« Je sais. »
« Alors pourquoi tu continues de parler comme ça ? »
Joanne tourna son regard bleu vers le visage de Millicent, une expression indéchiffrable sur son visage – un peu d'incrédulité, peut-être, mais Millicent n'était pas sûre.
« Milli, » commença lentement la jeune femme. « Je voudrais que tu arrêtes de te prendre la tête pour une situation à laquelle tu ne peux rien faire. Je veux dire, ils sont grands tous les deux, ils sauront gérer ça, quoi que tu en penses. Cesse donc de te torturer les méninges pour rien, et pense un peu à toi au lieu de penser tout le temps aux autres, pour une fois. »
Joanne détourna son regard pour le porter de nouveau sur les vagues.
« Pense un peu à toi, » répéta-t-elle en murmurant. « Et à moi, aussi. »
La dernière partie de sa phrase avait été prononcée à voix si basse que Millicent crut un instant l'avoir rêvée. Mais lorsque Joanne se tourna encore une fois vers elle et posa doucement ses lèvres sur les siennes, elle sut qu'elle ne rêvait pas, et se laissa faire. Après tout, ce n'était pas comme si elle n'attendait pas ce moment depuis plusieurs semaines…
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Journal de Harry Potter, dimanche 3 mai 1997 :
23h :
J'ai passé le week-end à lire et à courir.
J'ai bien essayé d'aller me balader en ville avec Nev, mais ça ne me disait rien alors à part un vague tour au marché aux puces ce matin, je n'ai pas fait grand-chose.
J'ai l'impression de m'abrutir, je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas. D'un côté, j'arrive à ne pas trop penser – enfin, tout est relatif – de l'autre, j'éprouve une désagréable sensation de vide à l'intérieur.
Ma bouteille de parfum aussi est vide.
Je voudrais…
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La semaine prochaine, vous allez me haïr, donc je ne vous dis rien…
D'ici là je vous invite comme toujours à aller faire un tour sur mon blog http / myschka. mon - blog. org histoire de vous tenir au courant.
Et en attendant, comme d'habitude, si vous avez aimé (ou pas), que vous avez des questions (ou pas), ou que vous avez des commentaires à faire, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche. Je vous aime !
