Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Oui, donc, vous allez probablement me haïr. Donc, je me tais z'et je me terre dans mon coin, en attendant votre verdict…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées, y compris celles où il y avait une adresse mail, sont sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur relecture et leurs conseils avisés sur cette fic.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, lundi 4 mai 1997 :
18h :
Plus qu'un mois avant mon anniversaire. A ce moment-là je serai majeur et je pourrai tous les envoyer chier.
Ouais, enfin…pas tout à fait, il faut quand même que j'aie mon diplôme. La fin des cours est le 26 juin, disons que j'ai encore un peu plus d'un mois et demi à tirer – pendant ce temps-là, autant bosser un maximum, puisque je n'ai rien d'autre à faire.
D'autant que j'ai été convoqué ce matin par le CPE – à ce propos, je n'ai jamais vu le directeur de cette taule – pour apprendre que Snape, à la demande de ma mère (tu parles, de Bella, oui !), s'était arrangé avec l'école pour me faire suivre mes cours de chimie et de biologie par correspondance. Ca m'a fait plaisir. Bon, évidemment, ça veut dire que j'aurai encore moins de temps libre que le peu que j'avais déjà, mais…quelque part ce n'est pas très grave. Après tout, c'est pas comme si j'avais quoi que ce soit d'autre à foutre dans cette école.
Je me demande tout de même si ça suffira. Je veux dire, Snape va me recommander, pour la fac. Mais le niveau de cette école est vraiment à chier, et même si j'ai des notes excellentes, ça ne veut pas forcément dire que j'aurais eu les mêmes ailleurs. Il faut espérer que Snape soit réellement aussi bon dans son domaine qu'on le prétend, et que son nom suffira à m'ouvrir les portes de la fac que je veux intégrer.
Je pense que Lucius va faire une drôle de tête quand je vais lui annoncer que je pars aux Etats-Unis à la rentrée. Ca lui fera les pieds, tiens.
H me manque toujours autant, et pas moyen d'avoir de ses nouvelles. Il faut absolument que je trouve une façon de communiquer avec l'extérieur.
Peut-être que Pucey sait comment faire ? De toute façon, il faut que j'aille le voir demain, j'ai déjà plus de clopes. Je me demande d'ailleurs comment je fais, puisque je ne fume que pendant les récréations…
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Journal de Draco Malfoy, mardi 5 mai 1997 :
20h :
Adrian Pucey est un petit connard vicieux et je pèse mes mots.
Je suis allé le voir ce matin à la pause de dix heures, pour lui acheter des clopes – la prochaine fois, je demande à ma mère de me ramener une cartouche, sérieux. Il fait raquer comme c'est pas permis.
Bref. Non seulement il fait payer à peu près dix pour cent plus cher que dans le commerce, mais en plus il a passé tout le temps que j'ai discuté avec lui à me regarder bizarrement. Genre, de la tête aux pieds avec un putain de sourire moqueur accroché à sa sale petite bouche de malfrat de bas étage. Je ne sais pas ce qu'il me veut, et ça m'énerve.
Je suis de plus en plus persuadé qu'il sait quelque chose sur moi. Je suis peut-être parano, mais du coup je me suis mis à chercher d'où je pourrais le connaître, mais ni sa tête ni son nom ne me disent quoi que ce soit. Ca me perturbe, cette histoire. Enfin, avec tout ça, je ne lui ai même pas demandé s'il connaissait un moyen d'envoyer des lettres à l'extérieur sans que ce soit contrôlé par l'école. En même temps, il me mettait tellement mal à l'aise que j'ai écourté au maximum la conversation.
21h :
Marcus Flint est un putain de gros obsédé.
C'est pas possible, merde, c'est tous les soirs ! Je n'ose même plus aller dans la salle de bain pour pisser, c'est l'horreur. Ce mec passe sa vie à se branler, à croire qu'il n'a que ça à faire !
…Cela dit, c'est bien possible, après tout.
Mais bordel, c'est pas une raison pour faire ça presque au vu et au su de tout le monde ! Mais apparemment y'a que moi que ça gêne…Les autres s'en foutent complètement. Voire même, je parie que dans deux minutes, y'en a un autre qui va s'y mettre. C'est tous des bourrins ma parole…Est-ce que je me branle, moi ? Non !
Pourtant c'est pas le besoin qui me manque de le faire…avec toute la pression que je subis en ce moment, j'aurais bien besoin d'en relâcher un peu, là.
Je refuse de faire ça ici. C'est franchement glauque.
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« Voulez-vous un thé, Draco ? » Demanda Stefanie Cyzia avec sollicitude.
Le garçon secoua négativement la tête sans qu'un seul mot ne sorte de sa bouche, et elle réprima un soupir. La jeune psychologue avait été engagée dans l'établissement deux ans auparavant, et il lui était souvent arrivé d'être confrontée à des adolescents qui refusaient de parler. C'était son premier poste, mais jusqu'à présent, elle s'en était relativement bien sortie, et les gamins finissaient toujours par parler. Elle ne doutait pas que celui-ci finirait par le faire aussi, malgré tout, quelque chose l'intriguait chez le jeune homme blond assis en face d'elle.
Il y avait énormément de colère en lui, elle pouvait le sentir aussi clairement que s'il s'était mis à hurler dans son bureau. Et en même temps, il semblait parfaitement maître de lui-même et de ses émotions, dans la mesure du possible. Stefanie songea que peu de gens auraient pu deviner la rage du garçon, et malgré elle, elle ne put s'empêcher de l'admirer pour cela.
Et puis, il y avait quelque chose qui clochait chez lui. Stefanie avait bien entendu lu son dossier scolaire, et rien de ce qu'elle avait pu découvrir sur lui ne l'avait aidée à comprendre pourquoi son père l'avait brusquement fait transférer ici. Des résultats excellents en cours, de bonnes appréciations de ses professeurs, et même l'équivalent d'un poste de délégué. Jamais un problème avec l'autorité, quelle qu'elle fût. Et aucun casier judiciaire.
Bien entendu, cela ne voulait pas dire que Draco Malfoy n'était pas un délinquant en puissance, et il pouvait très bien avoir suffisamment caché son jeu pour ne jamais s'être fait attraper, mais…Mais Stefanie avait du mal à y croire. Elle n'aurait su expliquer pourquoi, mais elle avait la conviction profonde que le jeune homme n'avait rien à se reprocher – du moins, pas plus que la plupart des adolescents de son âge. Seulement, pour en être certaine, il fallait que le garçon se mette à parler – ne serait-ce que pour se débarrasser de sa colère.
Elle croisa son regard par-dessus la tasse de thé qu'elle tenait à hauteur de son visage, et la comparaison avec un ciel d'orage lui vint subitement à l'esprit. C'était un peu surprenant comme réflexion, mais c'était tout à fait ça. Draco Malfoy était furieux d'être ici, dans ce bureau – il était furieux d'être dans cette école, comme s'il vivait clairement une injustice. Peut-être était-ce le cas.
« Vous n'êtes pas en terrain ennemi, Draco, » lui dit-elle avec un sourire qu'elle espérait apaisant. « Pourquoi ne voulez-vous pas m'expliquer les raisons pour lesquelles votre père vous a envoyé ici ? »
Le garçon ne répondit rien, alors elle tenta une autre approche.
«J'ai lu votre dossier, vous savez, » lui fit-elle remarquer d'un ton calme. « Il n'y a rien là-dedans qui puisse m'indiquer quoi que ce soit sur ce que vous avez pu faire pour vous retrouver ici… »
« C'est normal, » rétorqua Draco d'une voix acide. « Je n'ai rien fait pour me retrouver ici. »
« Donc, vous ignorez pourquoi votre père vous a placé dans cet établissement ? »
« Non, » cracha dédaigneusement le garçon, « je sais parfaitement pourquoi. »
Mais pourquoi ne veux-tu rien me dire, alors ?
« C'est si grave que ça ? » Demanda-t-elle avec gentillesse.
« Ca dépend de quel point de vue on se place. »
La réponse était lapidaire et coupante, aussi coupante que le regard du jeune homme sur elle, et Stefanie sentait qu'elle commençait à perdre patience. Les moments comme celui-là la faisaient douter de ses capacités à comprendre les adolescents en difficulté, et elle se demandait si elle avait fait le bon choix en acceptant ce poste. Pourquoi se préoccupait-elle autant de ce qui perturbait le garçon ? Certes, c'était son métier, mais on lui avait clairement fait comprendre à son arrivée à St Brutus que la plupart des cas qu'elle verrait ici seraient désespérés, et qu'il ne fallait pas qu'elle s'attende à des miracles. Les parents qui envoyaient leurs enfants dans cette école n'attendaient qu'une chose : que l'on garde leur progéniture sous contrôle. Stefanie soupira, bruyamment cette fois-ci.
« Je ne peux pas vous forcer à me dire ce qui ne va pas, » dit-elle sérieusement, plantant ses yeux bleus dans ceux de l'adolescent. « Mais croyez-moi lorsque je vous dis que je ne suis pas votre ennemie. Tout ce que vous pourrez me raconter ne passera jamais les portes de ce bureau. »
Draco renifla dédaigneusement. Il ne la croyait pas, cela se voyait. Stefanie insista pourtant :
« Je vous assure, Draco, je suis tenue par le secret professionnel. Et je veux simplement vous aider… »
« M'aider ? » S'exclama le jeune homme en levant les yeux au ciel. « Je ne vois vraiment pas en quoi vous pourriez m'aider. »
« Eh bien, si je savais ce qui vous tracasse, je serais déjà plus en mesure… »
« Le seul service que je voudrais qu'on me rende, » coupa sèchement Draco, « c'est qu'on me laisse sortir de cette prison. Vous n'êtes certainement pas en mesure de faire ça pour moi, me trompé-je ? »
Touché.
Stefanie grimaça imperceptiblement. Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'on lui disait cela, mais c'était toujours aussi désagréable à entendre. Elle secoua la tête, désabusée. Le jeune homme ne lui dirait rien aujourd'hui, et probablement pas plus les fois suivantes…s'il restait toujours aussi entêté.
« Très bien, » concéda-t-elle. « Vous n'avez manifestement pas envie de m'en parler, je peux le comprendre. Certes, je ne suis pas en mesure de vous faire sortir d'ici, mais je pensais être capable de rendre votre…séjour moins pénible. Visiblement vous n'y tenez pas, pour des raisons qui vous sont propres. »
Elle fit une courte pause pour lui laisser le temps de répondre, puis reprit lorsqu'elle vit qu'il ne parlerait pas :
« Ces séances avec moi sont obligatoires. Je ne vous cache pas qu'avec seulement une demi-heure par semaine, nous n'aurions pas pu aller très loin, de plus je ne tiens pas spécialement à vous forcer si vous n'avez pas envie de coopérer. Cependant, sachez que je serai toujours là pour vous écouter, et que vous pouvez venir me voir même en-dehors de notre séance hebdomadaire. Vous pouvez sortir, Draco, la séance est terminée. »
Le garçon leva les yeux vers elle, une expression clairement incrédule peinte sur son visage.
« Ca ne fait pas une demi-heure que je suis ici, » objecta-t-il en dardant un regard accusateur sur la jeune psychologue scolaire. « Je croyais que c'était obligatoire. »
« Ca l'est. Aussi, je vous demanderai de patienter dans la petite pièce à côté, le temps qu'il soit l'heure pour vous de partir. Ainsi, vous n'aurez pas d'ennuis. Il y a des livres et des magazines, vous trouverez de quoi vous occuper. A la semaine prochaine, Draco. »
La dernière phrase de Stefanie avait été prononcée avec un sourire aimable, mais au fond d'elle-même, la jeune femme se sentait profondément déçue de ne pas être parvenue à débloquer la situation. Et même si elle savait d'expérience que cela ne servait à rien de trop espérer, que peut-être, plus tard, le jeune homme se mettrait à parler, qu'elle ne devait pas se sentir aussi impliquée…elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir l'aider, lui plus que tout autre. Et elle n'avait aucune idée du pourquoi. Probablement à cause de toute cette colère qu'elle sentait en lui. Une souffrance bien plus importante – et bien plus dissimulée, aussi – que l'habituel sentiment de révolte qu'elle avait pu percevoir chez d'autres adolescents.
Elle baissa les yeux vers un livre qu'elle avait laissé ouvert sur son bureau, attendant le claquement de la porte qui lui indiquerait que l'adolescent serait parti.
Le bruit ne vint jamais.
« Je suis gay, » entendit-elle à la place, et elle releva brusquement la tête. Le garçon se tenait en face de son bureau, les bras croisés en une attitude de défense, mais les yeux braqués sur elle en signe de défi. Elle ne l'avait pas entendu approcher.
« Pardon ? » Demanda-t-elle, pas très sûre d'avoir bien entendu.
« Je suis homosexuel, » répéta Draco d'un ton agacé. « C'est pour ça que mon père m'a envoyé ici, » précisa-t-il sous le regard éberlué de la psychologue.
« Mais c'est ridicule ! » S'écria la jeune femme, d'une manière très peu professionnelle. « C'est une école pour délinquants ici, vous n'avez rien à y faire ! »
Draco lui adressa un petit rictus sardonique et s'assit élégamment dans le fauteuil qu'il avait occupé précédemment.
« Comme vous dites, » répondit-t-il ironiquement. « Je suppose qu'il considère encore que l'homosexualité est une maladie mentale… »
Stefanie le considéra quelques instants silencieusement. Il la défiait toujours du regard, semblant attendre une réaction de sa part. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle se demanda quelle attitude adopter. Elle avait réagi trop vivement à l'annonce de son homosexualité, mais c'était visiblement cela qui l'avait décidé à se rasseoir en face d'elle. Peut-être lui faisait-il assez confiance pour lui raconter les circonstances de son transfert en détail ?
« Est-ce que vous voulez bien m'expliquer ce qu'il s'est passé, exactement ? » Osa-t-elle finalement l'interroger.
Et Draco raconta.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 7 mai 1997 :
18h :
Finalement, la psy est plutôt sympa. J'ai décidé de tout lui raconter depuis le début – enfin, hier je lui ai juste expliqué dans les grandes lignes ce qu'il s'était passé pour que je me retrouve ici, on n'avait pas vraiment le temps de développer plus…
Mais au moins, elle me comprend, c'est déjà ça. Elle m'a dit que pour écrire à quelqu'un d'autre que mes parents, il y aurait moyen de s'arranger. C'est clair que ça me plaît plus que de faire appel à Pucey – pourquoi, bordel de merde, est-ce que j'ai toujours l'impression qu'il se fout de ma gueule à chaque fois qu'il me regarde ? Et il me regarde souvent, ce con.
Il me met mal à l'aise. Je veux dire, vraiment. Il y a quelque chose de pas net chez lui.
Sinon, j'ai reçu par courrier les cours de Snape. Evidemment, je n'ai aucun moyen de faire de la pratique, à moins que j'obtienne l'autorisation d'utiliser le labo et que je puisse me faire apporter par ma mère les produits pour mes expériences, mais c'est déjà mieux que rien…Et puis dans la lettre qu'il m'a laissée avec les cours, il m'a dit que la semaine prochaine, avec un peu de chance, il y aurait quelques essences simples. Des trucs qu'il a en stock dans son labo et qui ne lui servaient que pour les cours avec moi.
J'espère avoir le temps de bosser ça ce week-end.
21h :
Un jour, je vais tuer Marcus Flint (et après, je tuerai Pansy pour m'avoir fait subir ça à cause de sa connerie intersidérale et de sa méchanceté pathologique). A cause de lui – et des autres aussi, mais lui, lui ! Il le fait tous les jours, putain – j'ai de plus en plus de mal à trouver le sommeil. Déjà que je dors mal depuis que je suis ici…
Je n'arrête pas de penser à H. Ca m'empêche de dormir.
Et ça fait mal, tout le temps.
Je ne pensais pas que ça ferait aussi mal. Je croyais que ça finirait par s'atténuer un peu au bout d'un moment.
Mais non.
C'est trop nul d'être amoureux.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 8 mai 1997 :
20h :
J'ai réussi à faire mes devoirs pour Snape aujourd'hui. En fait, je ne me suis occupé que de ça à chaque récréation, au déjeuner, au dîner et pendant les deux heures de permanence qu'on a eues cet après-midi. Finalement, j'arrive à suivre le rythme assez facilement – il faut dire que vu le niveau général de cette taule, ce n'est pas très difficile.
Quelque part, heureusement que j'ai ça pour tenir. Le temps paraît s'écouler tellement lentement ici que parfois j'ai l'impression que je vais devenir dingue. Un jour, je vais péter les plombs et me mettre à hurler en plein milieu du réfectoire – un coup à me faire interner, mais au moins, je ne serais plus ici…
Ouais, je sais, c'est complètement con comme réflexion, quitter une prison pour en retrouver une autre…Cela dit, la chambre serait peut-être plus confortable…
Putain, H, je t'en supplie, sors-moi de là…
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« Luna a eu Milli au téléphone tout à l'heure. »
Sally-Ann cessa de jouer dès qu'elle entendit la voix de Terry dans son dos. Elle fit pivoter le tabouret du piano pour se retrouver face à son meilleur ami, et lui demanda, tout en sortant une cigarette de son étui :
« Qu'est-ce qu'elle raconte ? »
Terry la regarda s'allumer sa cigarette en pleine salle de musique d'un air réprobateur et la jeune fille fit un geste grossier du doigt dans sa direction. La pièce était déserte, en-dehors d'eux-mêmes, alors Terry soupira et répondit :
« Elle s'est trouvé une nouvelle petite copine. Tu sais, Joanne, la serveuse avec qui elle travaille de temps en temps au pub. »
« C'est cool, » commenta Sally-Ann en soufflant un peu de fumée. « Elle a des nouvelles de Draco ? »
« Non, toujours pas. »
« Fait chier ! »
La jeune fille s'appuya rageusement sur sa canne, frappant violemment le sol avec lorsqu'elle se leva, pour se diriger ensuite vers la fenêtre la plus proche. Elle l'ouvrit en grand, comme si brusquement elle avait manqué d'air. Terry la vit se pencher un peu par-dessus bord pour que la fumée de sa cigarette ne pollue pas trop l'atmosphère de la salle, et il eut un petit sourire à la fois moqueur et tendre. Sally-Ann faisait souvent ce genre de choses – contourner les règlements dans le seul but de l'ennuyer. Mais elle s'arrangeait toujours pour que personne n'ait à en pâtir.
« Ne t'énerve pas, » lui dit-il gentiment. « Tu sais bien ce que ça te fait… »
Sally-Ann se retourna brusquement, un air furieux inscrit sur son visage pâle.
« Tu crois que je le fais exprès, peut-être ? » Fulmina-t-elle. « Tant mieux pour toi si tu arrives à t'en foutre, moi je ne peux pas. »
« Tu sais très bien que ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, » soupira Terry en se passant nerveusement la main dans les cheveux – ils commençaient à devenir un peu trop longs, et lui tombaient tout le temps dans les yeux. « Simplement…ce n'est pas comme si on pouvait y faire grand-chose, n'est-ce pas ? Il n'y a aucun moyen de le contacter, ils contrôlent son courrier là-bas…Tu veux faire quoi ? Aller à Londres ce week-end et attendre dimanche qu'on le laisse sortir pour lui parler ? »
Terry savait qu'elle répondrait non. Sally-Ann n'était pas irréfléchie au point d'accepter de faire une chose pareille. Mais il savait aussi que si elle lui avait demandé, il n'aurait probablement pas pu lui refuser. De toute façon, il avait toujours été incapable de lui refuser quoi que ce fût. Sa meilleure amie le fixa de ses yeux bleus, comme si elle avait cherché à savoir ce qui pouvait bien agiter son esprit. Puis elle haussa les épaules d'un geste désabusé.
« Bien sûr que non, » renifla-t-elle, « je ne suis pas stupide. C'est juste que le fait de savoir qu'on ne peut rien faire pour l'aider…je ne peux pas m'en empêcher, ça me met hors de moi. »
« Je sais, Annie, » murmura Terry, sans se rendre compte que l'emploi inconscient de ce surnom avait fait tressaillir la jeune fille. « Ca me met en rage moi aussi, mais on n'y peut rien…je suis désolé. »
« Je ne vois pas pourquoi tu es désolé, » fit froidement Sally-Ann. « Comme tu viens de le dire, on n'y peut rien, toi pas plus que les autres. Et ne m'appelle pas comme ça – il n'y a que lui qui le faisait. »
Terry la regarda, incrédule, et sans qu'il s'en rendît compte, ses poings se serrèrent, faisant rentrer ses ongles dans ses paumes. Avait-elle conscience de ce qu'elle était en train de lui faire ? Non, bien sûr que non. Sally-Ann ne voyait que ce qu'elle voulait bien voir – et elle ne voyait pas Terry.
« Bien sûr, » chuchota-t-il douloureusement. « J'avais oublié qu'il n'y avait que lui qui avait le droit de t'appeler comme ça. Excuse-moi. »
Il tourna les talons devant l'air surpris de son amie, puis se dirigea vers la sortie.
« Je vais voir Luna, » l'informa-t-il sans se retourner, la main sur la poignée de la porte. « Si ça t'intéresse on sera dans le parc. »
La porte se referma derrière lui en grinçant légèrement, et Terry dut se retenir pour ne pas hurler.
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Journal de Draco Malfoy, samedi 9 mai 1997 :
19h :
On a fait un match aujourd'hui, au foot, et j'étais titulaire dans l'une des deux équipes. Ca m'a surpris d'ailleurs, je ne pensais pas que l'entraîneur jugerait que j'étais assez bon pour faire autre chose que remplaçant. Bah, au moins ça m'aura bien défoulé.
Et pas qu'un peu. Ce bâtard de Pucey s'est acharné sur moi pendant tout le match – il a failli me bousiller la cheville ce connard ! Putain, il m'énerve ! Je ne sais pas ce que je lui ai fait mais je suis de plus en plus certain qu'il me cherche.
Pour la première fois depuis bien longtemps, je regrette amèrement que Vince et Greg ne soient pas là…Oh, je pourrais me battre, bien sûr, ce n'est pas la question. Mais je suis à peu près sûr de me faire éclater la gueule – même si je pense pouvoir lui faire bien mal avant, c'est quand même le caïd du coin, il a tous les bourrins à sa botte, et en plus j'ai appris par un de mes chers camarades de chambrée qu'il s'était déjà fait arrêter pour hooliganisme. Super.
Merde ! Mais il me veut quoi, à la fin ? Du fric ? Mais il est déjà pété de thunes !
Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il va falloir que je fasse vachement gaffe…
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« Eh ! Malfoy ! Viens voir un peu par-là ! »
Draco se retourna pour rencontrer à quelques mètres de lui les yeux perçants d'Adrian Pucey. Le jeune homme se tenait adossé à un mur, une cigarette à la bouche, et le regardait d'un air réjoui, qui ne dit rien de bon au garçon blond. Draco soupira et se dirigea à pas rapides vers son camarade.
« Qu'est-ce que tu veux, Pucey ? » Demanda-t-il sans aménité. « Je suis un peu pressé, là. »
« Ohoh. Ta chère mère ne va pas tarder à arriver, hein ? Belle femme, entre nous soi dit. »
« Laisse ma mère tranquille, » grogna Draco. « Qu'est-ce que tu veux ? » Répéta-t-il.
« Ne restons pas là, » fit Adrian en jetant un regard aux alentours. « Suis-moi. »
Sans lui laisser le temps de répondre, il attrapa le bras de Draco et l'entraîna plus loin, sous l'auvent de l'un des bâtiments de sport qui longeaient la cour de récréation et le terrain de rugby. Les environs étaient déserts et Draco se sentit inexplicablement mal à l'aise. Il sortit son paquet de cigarettes de sa poche et s'en alluma une nerveusement.
« Tu fumes trop, Malfoy, » lui fit tranquillement remarquer Adrian.
« Je ne vois pas en quoi ça te regarde, » répliqua Draco d'un ton acerbe. « Après tout, c'est toi qui me les vends, tu devrais être plutôt content. »
Adrian éclata de rire. Un rire mauvais, aux accents traînants, et qui rappela douloureusement à Draco le garçon qu'il était…avant. Il se demanda brièvement s'il aurait terminé comme Pucey, s'il n'avait pas eu ses amis, et Harry. A bien y réfléchir, ils étaient déjà dans la même situation, tous les deux…Ce serait si facile de redevenir cet adolescent désagréable et hautain – il avait de l'argent, il pourrait facilement avoir de l'influence au sein de cette école. Draco fut interrompu dans ses réflexions par la voix moqueuse de son camarade.
« Trêve de plaisanteries, Malfoy, » dit-il en esquissant un méchant sourire. « J'ai un petit souci, te concernant. »
« De quoi tu parles, Pucey ? »
La voix de Draco était calme, mais son esprit bouillonnait – il allait enfin savoir ce que le garçon lui voulait, et quelque chose lui disait que cela n'allait pas du tout lui plaire.
Et en effet, ce qu'il entendit sortir de la bouche d'Adrian confirma ses peurs au-delà de tout ce qu'il avait pu craindre.
« Vois-tu, mon cher Draco, » susurra l'autre garçon, « nous avons un gros problème. Avec la vitesse à laquelle se propagent les rumeurs dans un milieu aussi fermé que celui-ci, je pense que nous allons avoir du mal à garder le secret de ton…homosexualité. »
…Définitivement au-delà de tout ce qu'il craignait, oui.
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Je sais, c'est salaud ce que je vous fais là…huhuhu. Dire qu'il va falloir attendre deux semaines pour savoir ce que ces deux-là se sont dit…La vie est cruelle, parfois…
La semaine prochaine, donc, Harry pète les plombs, Narcissa se rebelle et Milli retrouve quelqu'un de cher à son cœur…
D'ici là vous pouvez toujours aller faire un tour sur mon blog (lien dans mon profil) histoire de vous tenir au courant de ce qui se passe dans ma vie et pour mes fics.
Et en attendant, pour le lancer de tomates pourries, c'est le petit bouton en bas à gauche…
(Se prépare à s'enfuir très vite et très loin)
Je vous aime !
