Chapitre 11 : La curiosité est un vilain défaut ... mais a parfois des conséquences heureuses etinattendues ...
Janvier
touchait à sa fin, les élèves n'avaient pas vu
le temps passer : ils étaient submergés par le travail,
la bibliothèque était envahie à chaque temps
calme : c'était la cohue pour trouver une place et pour
réussir à emprunter LE livre que tout le monde voulait
! Les salles communes bruissaient des crissements des plumes sur les
parchemins, des pages qu'on tournait. Cependant, le temps d'un
après-midi, les devoirs et les cours furent oublier par tous :
le Quidditch après la pause des vacances reprenait. Le premier
match voyait s'affronter les Serpentards à Poufsouffle,
match sans réelle surprise quant au résultat : les
Serpentards surpassaient largement leurs adversaires ; mais comme ils
étaient au coude à coude avec les Gryffondors, pas
question de laisser passer un seul point. Lucius qui jouait au poste
d'attrapeur et qui avait aussi la casquette de capitaine de
l'équipe avait décidé d'attendre avant de
s'emparer du vif d'or. C'était la première sortie
officielle de son nouveau balai, et il comptait bien faire une
démonstration magistrale.
Anae avait pris place dans les
tribunes aux côtés de Severus pour encourager ses amis,
car Narcissa avait le poste de buteur.
Le match n'eut pas de
grand intérêt : il se solda par une victoire écrasante
des Serpentards sous les sifflets des Gryffondors. Narcissa avait eu
le temps de marquer six buts avant que Lucius ne se décide à
attraper en quelques secondes le vif d'or.
- Ma sœur a été
époustouflante, commenta Bella, son dernier but était
de toute beauté !
- Oui, admit Anae, elle se débrouille
bien.
La salle commune résonna des cris de victoire
pendant toute la soirée, si bien que personne ne songea à
travailler. Les points gagnés avaient permis aux Serpentards
de prendre la tête toute provisoire du classement du tournoi
des quatre maisons.
Lorsque les cours reprirent le lundi, les
Gryffondors n'avaient pas digéré le fait que les
Serpentards leur soient passés devant eux, aussi il y eut de
nombreuses moqueries et insultes qui fusèrent.
Lorsque le
double cours de botanique fut fini, les Serpentards et les
Gryffondors se ruèrent vers la grande salle.
Anae avait
décidé de passer à la bibliothèque
récupérer un livre et elle partit à l'opposé
de ses amis. Elle sortait de la bibliothèque lorsque les
éclats d'une dispute parvinrent à ses oreilles.
Reconnaissant une des voix, elle se faufila dans un couloir étroit.
Une porte était entrouverte et elle passa discrètement
la tête. Elle aperçut James en grande discussion avec
Lily Evans, la jeune sorcière rousse qui l'avait accompagné
au bal de Noël. Anae se colla contre la porte et décida
d'en savoir un peu plus.
- Tu n'es qu'un imbécile,
James, cria Lily. J'avais fait un effort en acceptant de
t'accompagner au bal, mais là c'en est trop !
- Ne te
fâche pas !
- Tu es insupportable, un sacré menteur,
un hypocrite et un sale crâneur. Ne me touche pas !
Il y
eut un grand silence, puis Lily se mit à hurler de nouveau.
-
Je ne veux plus jamais avoir à faire avec toi ! Tu m'entends
! Jamais ! Ne m'adresse plus la parole.
Sa voix se termina en
sanglots déchirants. Puis un claquement sec retentit : Lily
venait d'assener une baffe sonore à James. Aussitôt,
la porte s'ouvrit en grand, Anae eut juste le temps de se couler
contre le mur ; de toute façon, Lily qui sortait était
dans un tel état de fureur qu'elle n'aurait jamais
remarqué Anae. Lorsque la Serdaigle eut disparu, Anae décida
qu'elle en avait assez vu et, sur la pointe des pieds, elle
s'apprêtait à quitter ce lieu. Malheureusement, au
même moment surgit Sirius, qui venait sans doute chercher son
ami.
- Tiens, tiens, tiens ! Mais qui voilà ? dit-il avec
un sourire sarcastique aux lèvres.
- Black ! Ôte-toi
de mon chemin, lui répondit Anae sur le même ton.
Attiré par les voix, James sortit de la salle, une main se
frottant la joue droite toute rouge.
-Alors, on joue les
espionnes ? s'enquit-il.
- Que t'est-il arrivé James ?
demanda Sirius.
- Rien de grave, un différent avec Evans.
Anae ricana.
- La ferme, rugit James.
Les deux garçons
avaient sorti leur baguette, mais Anae n'eut pas le temps d'en
faire autant : un « Petrificus totalus » venait de la
frapper.
- Dans le dos, eut le temps de dire Anae, ton courage
fait peur à voir, Potter.
- Dommage que ce sort ne rende
pas muet, ajouta Sirius. Alors, la p'tite nouvelle, que comptes-tu
faire maintenant ?
Sirius se rapprocha d'Anae, fouilla ses
poches, se saisit de sa baguette et l'envoya rouler au loin.
-
On fait moins la maligne, maintenant plus de baguette, et personne
pour venir à ton secours !
James s'était approché
de son ami, il s'appuya sur son épaule et regarda Anae.
-
Je vais t'avouer une chose, commença-t-il. Je ne t'ai
jamais aimé, Calisté. Depuis le début, tu me
fais horreur : des manières de mademoiselle-je-sais-tout, ton
p'tit talent en club de duel... Je pensais m'amuser un peu avec
toi au bal, mais tu m'as obligé à modifier mes
projets. Mais c'est pas grave, j'ai tout mon temps...
Il
partit d'un grand éclat de rire. Anae lui adressa pour seule
réponse un regard chargé de haine. Paradoxalement, Anae
était très calme, fusillant simplement du regard les
deux garçons, que son impassibilité commençait à
énerver.
- Je ne suis pas pour les bagarres à la
moldu, commenta Sirius, mais là, j'ai un petit compte à
régler.
Il gratifia Anae d'un grand coup de poing dans
le ventre qui lui coupa un instant la respiration.
-C'est
pareil pour moi.
James s'était avancé et
s'apprêtait à frapper Anae, quand son mouvement fut
soudain suspendu. Son poing en l'air était comme paralysé.
- ARGH, cria-t-il.
Anae eut un sourire de satisfaction.
-
La baguette n'est pas toujours utile pour lancer certains sorts,
bande d'imbéciles ; bien sûr, ce n'est pas à
la portée d'idiots comme vous !
- Finite incantatio,
tonna Sirius.
James fut libéré de son sort, mais le
rayon avait aussi frappé Anae qui se retrouva libre.
-
Accio !
Elle récupéra aussitôt sa baguette.
- Alors, messieurs ? J'attends !
James et Sirius
n'hésitèrent que l'espace d'un instant.
-
Tarentallegra !
- Furunculus
Les deux éclairs
jaillirent avec force des baguettes des Gryffondors, mais le contre
sort d'Anae parvint sans problème à la protéger.
- Je m'attends à mieux de votre part, c'est décevant
!
Elle fit mine de s'en aller, ce qui acheva de mettre James
dans une colère noire.
- Expelliarmus !
Cette fois,
Anae ne fut pas assez rapide et sa baguette s'envola de ses mains.
Elle tendit les mains pour la rattraper et c'est le moment
qu'attendait Sirius pour lui jeter un sort.
- Incendescia !
La
flamme toucha de plein fouet les bras d'Anae qui ne put retenir un
cri de douleur.
Mais le combat en resta là, car sans doute
alertée par les cris, madame Booky, la bibliothécaire
arriva en courant et personne n'échappa à sa fureur.
Elle enleva 10 points à chaque élève et envoya
Anae se faire soigner à l'infirmerie.
Madame Pomfresh
appliqua du baume pour réduire un peu les cloques, mais elle
n'avait plus rien pour chasser la douleur.
- Le cours de potion
des premières années s'est mal passé, j'ai
utilisé tout mon stock de « Ôtbobo », j'en
ai refait mais la pommade ne sera prête que demain. Ca ira ?
Réjouie à l'idée d'un « drame »
en potion, Anae acquiesça. Madame Pomfresh voulut la garder à
l'infirmerie, mais Anae expliqua qu'elle allait bien et partit.
Anae ne prit pas part aux cours de l'après-midi, et ses
amis s'en inquiétèrent ; elle était
introuvable : elle avait déserté la bibliothèque,
la salle commune et son dortoir. L'inquiétude grandit d'un
cran quand Lucius et Severus se rendirent compte que 10 points
avaient été enlevés au sablier géant des
Serpentards et 20 à celui des Gryffondors.
- Encore un
coup de ces imbéciles, maugréa Lucius.
Severus
avait disparu tout de suite après avoir remarqué cela.
Ses pas le portèrent d'abord à l'infirmerie où
madame Pomfresh lui expliqua ce qu'elle savait.
Severus finit
par retrouver Anae : elle s'était réfugié dans
leur petite salle abandonnée. Elle était prostrée
sur le canapé poussiéreux, les yeux rougis. Ses larmes
avaient depuis longtemps séché sur ses joues, mais
Severus ne fut pas dupe. Anae eut un timide et malheureux sourire
pour son ami. Il s'accroupit devant elle et sortit un petit pot de
sa poche.
- Madame Pomfresh m'a expliqué le peu qu'elle
savait. C'est encore ces idiots ?
Anae hocha la tête.
-
Tiens, je me suis dit que ça pourrait te soulager un peu.
Il
dévissa le pot qui contenait une crème blanche très
odorante.
- En attendant l'Ôtbobo, c'est ce que j'ai
trouvé de mieux. Donne moi tes bras.
Un peu réticente,
Anae tendit ses bras. Ils avaient une couleur d'un rouge intense,
avec de grosses cloques. Severus ne put retenir une exclamation.
-
Ca doit être horriblement douloureux ! Laisse-moi faire, je
ferai attention à ne pas te faire trop mal.
- Merci,
murmura faiblement Anae.
Le plus délicatement possible,
Severus appliqua sa crème sur les brûlures d'Anae.
Elle était parfois agitée de petits soubresauts lorsque
Severus passait sur les chairs à vifs.
- J'essaye de
faire attention !
- Je sais, mais ça va déjà
mieux. Merci.
Les bras d'Anae étaient maintenant
recouverts d'une épaisse couche de pommade assez grasse.
Severus se débarrassa du pot et s'assit à côté
d'Anae.
- Que s'est-il passé ?
Anae ne put
répondre, les larmes se mirent à couler d'elles-mêmes.
Elle voulut les essuyer mais en voyant ses mains, elle arrêta
son geste.
-Attends, dit Severus.
Il lui releva la tête
et d'une main chassa les larmes qui couraient sur ses joues. Son
autre main s'était attardée dans ses cheveux et
jouait avec. Un frisson parcourut Anae tandis que Severus lui
caressait le visage et les cheveux. Ils étaient maintenant si
proches l'un de l'autre que leurs souffles se mélangeaient.
Anae se rapprocha encore un peu. Leurs lèvres s'unirent en
un baiser timide. Puis se séparèrent.
Ils se
sourirent timidement, avant de s'embrasser une nouvelle fois, plus
passionnément.
Plus rien n'existait pour eux, ils
étaient seuls au monde ...
Ils ne virent pas la porte s'ouvrir et se refermer aussitôt.
Lucius
s'adossa contre le mur, les yeux remplis de la vision qu'il
venait d'avoir. Le poids du monde semblait s'être abattu
d'un coup sur ses épaules, il se mit à trembler
violement, alors qu'une seule et unique larme perla au coin des ses
yeux si bleus.
- Anae ... Cette fois, je t'ai définitivement
perdue ...
