Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Je l'ai déjà dit dans la plupart de mes RARs, mais je le redis quand même, l'intégrité physique de Draco n'est pas en danger alors rassurez-vous. Cette semaine, donc, Harry fait des bêtises, Narcissa se rebelle, et Milli retrouve quelqu'un…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées, y compris celles où il y avait une adresse mail, sont sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur relecture et leurs conseils avisés sur cette fic.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 4 mai 1997 :
23h :
Aujourd'hui c'était l'anniversaire de Sirius – j'avais presque oublié. De toute façon, en ce moment je ne pense pas à grand-chose…j'ai tendance à vouloir éviter de penser, en fait.
Enfin, je l'ai eu au téléphone plus tôt dans la soirée, pour lui souhaiter son anniversaire. Et j'ai appris que Narcissa Malfoy voulait entamer une procédure de divorce. C'est la tante de Draco, Bellatrix, qui l'a appelé pour le tenir au courant. Au début je pensais qu'elles voulaient l'engager pour le divorce, mais en réalité, il semblerait que ce soit pour quelque chose d'autre. Sirius n'a pas voulu me donner de détails, mais j'ai l'impression que Bellatrix est le genre de femme avec qui il vaut mieux ne pas se fâcher…
J'espère juste que Sirius sait ce qu'il fait, et qu'il ne va pas s'embarquer dans une histoire louche.
Sinon, juste avant j'ai eu Tonks au téléphone, on a papoté quelques minutes avant qu'elle ne parte travailler. Elle m'a dit que Millicent sortait avec Joanne. C'est plutôt une bonne nouvelle, je trouve. J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour Joanne, et surtout, Millicent a vraiment besoin d'avoir quelqu'un auprès d'elle, surtout après ce qu'il s'est passé pendant les vacances. Et puis, elle prévoit de voir son père très bientôt, peut-être même ce week-end, alors je suppose qu'elle a besoin de soutien – encore plus que d'habitude.
J'espère que ça va bien se passer pour elle.
Je me suis remis à peindre, tout à l'heure après les cours. Evidemment, c'était un portrait de lui – j'ai l'impression de ne plus savoir faire que ça. J'ai rêvé de lui cette nuit, il était simplement assis sur la plage, à Brighton, il regardait la mer et le vent jouait dans ses cheveux. Je ne voulais pas oublier cette image, alors j'ai dessiné jusqu'à ce que je sois sûr d'avoir reproduit exactement ce rêve.
J'aimerais qu'un jour, ce soit la réalité.
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Journal de Harry Potter, mardi 5 mai 1997 :
22h :
J'ai reçu une autre lettre de Colin ce matin. Ca faisait plus d'un mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles, je pensais sincèrement ne plus jamais entendre parler de lui. Pour être tout à fait honnête, je l'avais complètement oublié.
Apparemment, il est dans un bon hôpital, puisqu'on ne se contente pas de le gaver de médicaments. Il suit une thérapie avec un psychiatre qui semble plutôt compétent, pour ce que je peux en juger. En tout cas Colin a l'air d'aller bien, du moins sa lettre m'en donne l'impression.
Il s'est excusé encore une fois.
J'ai du mal. J'avais dit que je voulais tourner la page, mais il faut croire que c'est plus facile à dire qu'à faire. Je sais que tant que je ne lui aurai pas pardonné, je n'aurai pas résolu le problème, mais…c'est plus difficile que je le pensais. Je suppose que les récents événements ne m'ont pas aidé à être serein – Colin n'y est pour rien, bien entendu, mais…disons que j'ai un peu de mal à faire la part des choses, en ce moment plus que d'habitude. Déjà que d'ordinaire c'est loin d'être brillant…
Je me demande comment les choses se passent à Londres. Je me demande comment va Draco.
Il faudrait que j'arrête d'y penser. A chaque fois que j'y pense – c'est-à-dire à peu près tout le temps – j'ai mal au cœur. L'impression que ma poitrine est compressée dans un étau qui serre de plus en plus fort à chaque fois. L'impression d'étouffer – que je n'arriverai plus jamais à respirer normalement.
Sirius m'a dit que Narcissa allait le voir tous les dimanche après-midi, et que c'était le seul moment de la semaine où il pouvait sortir. Si je m'écoutais, je prendrais l'avion pour Londres ce week-end et j'irai le chercher là-bas.
Mais je ne peux pas faire ça, bien sûr. Même si Narcissa semble avoir accepté le fait que son fils soit gay, rien ne me prouve qu'elle m'acceptera, moi. Et rien ne me prouve qu'il a encore envie de me voir, non plus. Sans parler du fait qu'il est toujours mineur.
Je devrais ne plus y penser.
Sauf que.
Je n'y arrive pas.
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Lorsque Dobby lui ouvrit la porte et s'effaça pour la laisser entrer, Narcissa sut tout de suite que quelque chose n'allait pas. Le vieil homme arborait une expression effrayée, et alors qu'il l'aidait à retirer son léger manteau de printemps, il lui murmura précipitamment :
« Madame, Monsieur votre époux est déjà rentré. Il semble de mauvaise humeur. »
Narcissa garda un visage impassible tandis qu'elle remerciait aimablement le vieux majordome et se dirigeait vers le petit salon, mais son instinct lui hurlait de se méfier de l'homme qui se trouvait derrière les portes à double battant. Elle pénétra dans la pièce, le cœur battant à tout rompre, mais le port altier et un sourire gracieux accroché à ses lèvres pâles.
« Lucius, mon ami, » salua-t-elle son époux en l'apercevant assis dans l'un des fauteuils du salon. « Voilà bien longtemps que vous ne m'aviez pas accordé le plaisir de votre présence si tôt dans la soirée…Se serait-on enfin rendu compte à votre travail que vous étiez un être humain et que vous aviez besoin de repos de temps en temps ? » Ajouta-t-elle avec un sourire malicieux.
Lucius releva les yeux du journal qu'il était en train de lire, et adressa à sa femme un bref rictus, totalement dépourvu de chaleur, et qui tenait plus de la grimace que du vrai sourire, comme s'il avait perdu l'habitude d'afficher autre chose qu'une attitude méprisante. Narcissa frissonna imperceptiblement, mais ne se départit pas de son expression aimable alors qu'elle avançait dans la pièce à la rencontre de son mari.
« Narcissa, ma chère, » lui répondit froidement ce dernier, sans bouger de son fauteuil. « Je m'attendais à vous trouver ici à mon retour. Vos activités…caritatives vous auraient-elles retenue plus longtemps que prévu ? »
Narcissa haussa élégamment un sourcil parfaitement dessiné, puis se détourna vers un petit vaisselier en acajou pour y prendre un verre à fond épais ainsi qu'un verre à sherry.
« Voyons, Lucius, » se défendit-elle avec une voix enjouée tandis qu'elle servait un verre de bourbon à son époux. « Ne vous avais-je pas dit que je passais l'après-midi avec ma sœur, aujourd'hui ? »
Mieux valait lui dire la vérité, songea-t-elle en prenant place sur le large sofa de velours qui faisait face au fauteuil de son mari, son verre de sherry à la main. Elle n'était cependant pas obligée de raconter ce qu'elle avait fait exactement. Et elle se félicita mentalement lorsqu'elle entendit Lucius lui répondre, d'une voix un peu trop songeuse pour être sincère :
« C'est vrai, » murmura-t-il, « j'avais oublié. J'ai pourtant eu Lady Bullstrode au téléphone plus tôt dans la journée, et elle m'a bien dit que vous n'étiez pas venue…Cela a dû me sortir de l'esprit, » acheva-t-il d'un ton suave.
Narcissa réprima un petit soupir de soulagement – elle avait été bien inspirée de ne pas lui mentir. Puis soudain, la phrase de son époux prit un tout autre sens dans son esprit. Une horrible certitude vit le jour en elle, et elle dut se retenir de toutes ses forces pour ne pas se mettre à trembler.
Il la surveillait.
Ou plutôt, il devait sûrement la faire surveiller – Lucius ne s'abaisserait pas à perdre du temps à se préoccuper lui-même des allées et venues de sa femme. Narcissa réprima un nouveau frisson, et but une gorgée d'alcool pour tenter de reprendre contenance. Elle se demanda depuis quand son mari s'intéressait à ce qu'elle faisait de ses journées.
Et s'il se doutait de quelque chose ?
« Bellatrix aurait-elle des soucis ? » S'enquit soudain Lucius d'une voix trop aimable pour être honnête. « Il me semble que vous la voyez bien souvent, ces derniers temps. »
Comme si le sort de ma sœur vous intéressait.
« Eh bien, elle se sent seule depuis son divorce, » mentit tranquillement Narcissa en sirotant son sherry, son verre tournant gracieusement entre ses doigts fins. « Et puis, elle va bientôt présenter les collections d'hiver, alors je profite du temps libre qu'il lui reste pour la voir un peu plus souvent… »
« Il est vrai qu'elle sera bientôt débordée, » fit mine de s'apitoyer Lucius, d'un air désolé. « Pauvre femme. Depuis qu'elle a commis la folie de quitter ce cher Rodolphus, il semblerait qu'elle ait du mal à s'en sortir toute seule…voilà ce que c'est de vouloir reprendre son indépendance… »
« Voyons, mon cher, vous ne pensez pas ce que vous dites, » protesta vivement son épouse, choquée. « Rodolphus Lestrange est un homme malsain, et il lui a fait vivre un véritable enfer tout le temps qu'a duré leur mariage. »
« C'était surtout un excellent associé, » répliqua Lucius d'une voix grinçante. « Mais, soit. Je conçois que vous vouliez défendre votre sœur, après tout. Peu importe si Bellatrix a toujours aimé provoquer des scandales… »
Il s'interrompit pour boire une gorgée de bourbon, sous le regard indigné de sa femme. Puis il reprit aimablement :
« Mais ne parlons pas de choses qui fâchent. Comment se porte Draco ? Je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis la reprise des cours. »
Vous attendiez-vous réellement à en recevoir de sa part ?
Narcissa hésita un peu avant de répondre – elle sentait que la question de son époux cachait quelque chose, mais elle n'était pas certaine de ce que cela impliquait.
« Il s'est plaint dimanche dernier de la médiocrité des cours, » répondit-elle prudemment, optant pour la neutralité. « La qualité de l'enseignement à St Brutus ne vaut pas, paraît-il, celle de Hogwarts. »
« Je suppose que notre cher fils tient de vous son tempérament romantique, » ironisa Lucius. « Il est vrai que l'enseignement de St Brutus privilégie l'essentiel au superflu, et qu'il ne doit pas être habitué à ce genre de traitement. Je pense que ce changement lui fera le plus grand bien – il a besoin de se forger le caractère, et cet établissement est parfait pour cela. »
L'homme se leva de son fauteuil pour aller actionner une sonnette placée près de l'une des portes du salon – celle qui communiquait avec l'office. Quelques secondes plus tard, une jeune femme fit son apparition dans la pièce.
« Rosie, » commanda sèchement Lucius, « faites-nous porter du champagne, je vous prie – cela vous convient-il pour l'apéritif, très chère ? » Demanda-t-il à Narcissa qui acquiesça silencieusement.
Elle observa son mari se réinstaller dans son fauteuil et reprendre son journal à la page qu'il était en train de lire à son arrivée. Puis, lorsque Dobby pénétra dans la pièce, chargé d'un plateau sur lequel trônaient une bouteille de champagne et deux flûtes déjà remplies, il leva de nouveau les yeux vers sa femme.
« Je pense que je vais vous accompagner voir Draco, ce dimanche, » annonça-t-il tranquillement. « Un fils a besoin de voir son père de temps en temps. »
Narcissa se saisit un peu trop fébrilement de sa flûte de champagne et la porta à ses lèvres sans mot dire. Son époux la fixait d'un air impassible, mais elle crut déceler une lueur malveillante dans ses yeux gris – une part d'elle-même se fit la réflexion saugrenue qu'elle n'avait jamais vu deux regards aussi semblables que ceux de son fils et de son mari, et qui pourtant exprimaient des choses aussi différentes.
Lorsqu'elle eut avalé une gorgée salvatrice de champagne et repris un peu ses esprits, elle adressa un sourire aimable à l'homme assis en face d'elle.
« C'est une merveilleuse idée, » susurra-t-elle. « Il est vrai que nous vous voyons si peu souvent que Draco ne doit plus avoir l'habitude. »
Lucius avait manifestement décidé de lui déclarer la guerre, mais pour la première fois de sa vie, Narcissa était bien décidée à ne pas se rendre sans se battre.
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Journal de Harry Potter, jeudi 7 mai 1997 :
22h :
Je reviens de la piscine.
Je ne comprends pas pourquoi je m'obstine à retourner là-bas, alors que je sais très bien dans quel état j'en sors à chaque fois. Il faut croire que j'aime ça, me faire du mal…Comme si le fait de voir sa place vide en classe ne me rappelait pas suffisamment qu'il n'est plus là…et à quel point il me manque.
Mais…en dehors de ça, et des portraits que j'ai de lui – et qui ne sont que le reflet de ma mémoire et de ma pauvre imagination – il n'y a plus rien qui me rattache à lui. Ses amis évitent même d'en parler entre eux, comme si c'était une écorchure trop douloureuse pour qu'on y touche – c'est sans doute vrai, ou alors c'est moi qui le pense…ça revient au même.
La bouteille de parfum est vide. Elle l'était déjà la semaine dernière, je sais. Je me répète – en fait, j'ai l'impression de tourner en rond, dans le vide, un peu comme un vieux disque. C'est une sensation assez horrible. Le fait est que ce parfum, c'était la seule chose tangible qui me restait de lui. Et maintenant qu'il ne reste plus de parfum dans le flacon, c'est un peu comme si…un lien se brisait.
De temps en temps j'ouvre la bouteille et je respire l'odeur qui reste encore à l'intérieur. Je me sens vraiment misérable de faire ça. J'ai l'impression d'être une espèce de drogué en manque, c'est pitoyable.
En fait, c'est plus comme un vide incommensurable à l'intérieur, que je ne parviens pas à remplir – j'ai la terrifiante certitude que seule sa présence pourrait le combler, et ça me tue un peu plus chaque jour. Parce que plus le temps passe, et plus je ressens douloureusement son absence.
Je ne pensais pas que ça puisse faire aussi mal.
C'est comme si ça brûlait de l'intérieur.
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Journal de Harry Potter, vendredi 8 mai 1997 :
19h :
Je suis allé faire un tour à Hogsmeade cet après-midi. Il faisait un temps magnifique alors j'ai voulu en profiter pour me changer un peu les idées – mais je n'avais pas envie d'aller courir dans le parc ou même de peindre près du lac. Sans doute est-ce à cause de mon désir de partir, mais rester dans l'enceinte de l'école me donne le sentiment d'étouffer à force d'être enfermé.
Je suis donc sorti pour me promener sans but vraiment précis, et je suis tombé sur Fred, pas loin du cinéma. Il était avec Oliver Wood, et ils avaient l'air de plutôt très bien s'entendre tous les deux. Ca m'a fait plaisir pour eux – enfin, surtout pour Fred, puisque je ne connais Oliver que de vue ou presque – mais je ne voulais pas les déranger alors j'ai voulu m'éloigner avant qu'ils me voient.
Ils m'ont vu, bien entendu. Et j'ai été invité à dîner chez Fred ce soir – il y aura aussi Oliver bien sûr, et George et Alicia. Je ne suis pas certain d'avoir eu une bonne idée en acceptant de venir – après tout, tout le monde sera en couple, sauf moi. Non que je sois le genre de célibataire aigri par le bonheur des autres, mais…J'ai peur que ça ne me fasse encore plus penser à lui.
Enfin, nous verrons bien. Avec de la chance, j'arriverai à me changer un peu les idées…après tout, c'était le but de ma sortie, au départ.
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Journal de Harry Potter, samedi 9 mai 1997 :
02h :
De retour du dîner.
Finalement, ce n'était pas si mal – apparemment Fred a dû faire passer le mot de ne pas trop me poser de questions à propos de ma vie sentimentale, parce que nous avons essentiellement parlé boulot. Cela dit c'était sympa, et j'avoue que parler de ma prochaine mutation aux Etats-Unis ou écouter Oliver raconter sa vie de footballeur professionnel a presque réussi à me changer les idées.
Presque.
Parce que maintenant que je suis de retour dans cet appartement, dans cet endroit qui me rappelle sans cesse qu'il n'est plus là, sans cesse à quel point je suis seul et malheureux sans lui…maintenant, la douleur revient.
Seigneur, faites que j'arrive à dormir cette nuit.
04h :
Raté.
05h :
Reviens, s'il te plait.
S'il te plait.
13h :
Finalement, je n'ai pas vraiment pu dormir.
A six heures du matin, je n'en pouvais plus de tourner en rond dans mon salon à essayer de penser à autre chose – non, à essayer de ne plus penser du tout, plutôt. Alors je suis allé courir autour du lac pendant deux heures. Il a fallu ça pour réussir à m'épuiser suffisamment, et que je m'endorme enfin.
Tout ça pour me réveiller à midi, quatre heures plus tard, avec l'impression d'avoir dormi à peine quelques minutes, mais sans parvenir à me recoucher.
Je déteste ça.
Même la douche que j'ai prise en me levant n'a pas réussi à chasser cette espèce de torpeur mêlée de nervosité que je ressens depuis…depuis la reprise des cours, en fait.
J'ai l'impression que le vide grandit encore à l'intérieur.
Un jour, ça finira par m'engloutir complètement.
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Millicent sentit ses muscles se raidir lorsque la vieille voiture de Nymphadora s'arrêta brusquement en double file en plein milieu de Piccadilly, juste en face du restaurant dans lequel Lord Bullstrode était censé attendre sa fille. Faisant fi des autres automobilistes qui klaxonnaient furieusement tout autour d'elles, la jeune femme se pencha vers Millicent, un air soucieux inscrit sur son visage habituellement radieux.
« Tu es certaine que ça va aller ? » Demanda-t-elle en repoussant une mèche de cheveux d'un bleu électrique derrière son oreille.
Millicent tourna son regard vers sa colocataire et tenta un pauvre sourire, qu'elle ne parvint à garder que quelques petites secondes.
« Je crois, » souffla-t-elle difficilement. « Je…je ne suis pas sûre, non. »
« Milli… » Soupira Nymphadora.
« J'ai peur, Tonks, » la coupa la jeune fille. « J'ai vraiment la trouille – je veux dire, et si jamais ça se passait mal ? »
« Ca ne se passera pas mal, » dit Nymphadora d'un ton apaisant. « Il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal, si ? »
La jeune femme posa une main ferme sur l'épaule de l'adolescente et la pressa brièvement avant de la pousser légèrement vers la portière, un sourire rassurant accroché à ses lèvres peintes en fuchsia.
« Allez, va, » lui dit-elle encore. « Ne t'inquiète pas, je ne suis pas loin – je vais faire un peu de shopping dans le quartier, je resterai dans le coin, OK ? Je repasserai par ici toutes les heures, tu n'as pas à te faire de souci. » Elle s'interrompit un cours instant pour ébouriffer la courte chevelure blond cendré de Millicent, puis reprit : « Allez, file maintenant. Ton père va t'attendre. »
Millicent acquiesça silencieusement, puis se glissa hors de l'automobile cabossée. Le visage fermé, elle observa du trottoir Nymphadora qui redémarrait le véhicule et s'éloignait en lui faisant un petit signe de la main, et la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse au coin d'une rue. Lorsque sa colocataire ne fut plus en vue, elle sursauta légèrement, comme si elle reprenait conscience avec la réalité, puis sentant l'angoisse sourdre de nouveau au creux de son estomac, elle se décida enfin à pousser la porte du restaurant.
Son père était déjà là, au fond de la salle. Elle le vit tout de suite car le restaurant était relativement vide à cette heure tardive – il était presque quatorze heures. Millicent se figea sur le pas de la porte, sans prêter la moindre attention au serveur qui lui demandait si elle avait réservé. Lord Bullstrode s'était levé brusquement de sa chaise en l'apercevant, et il se dirigeait à présent rapidement vers elle.
La jeune fille se tint immobile, indécise – son père était là, silencieux devant elle. Et elle ne savait pas quoi faire. Elle ne savait pas quoi dire. Son père était devant elle, et elle était sûre que s'il ouvrait la bouche pour dire quelque chose, elle ne pourrait pas l'entendre, tellement son cœur cognait vite dans sa poitrine et tellement son pouls pulsait fort dans ses tempes. Et elle lui faisait face, et elle avait l'impression d'avoir de nouveau six ans, d'être de nouveau la petite fille qui n'osait pas lever les yeux vers cet homme si grand, cet homme aux yeux aussi noirs que les siens, à la mâchoire carrée, qui ne la prenait jamais dans ses bras et qui ne disait jamais rien.
Pourtant, ce jour-là…
« Millicent… » Murmura Lord Bullstrode d'une voix rendue rauque par les trop nombreux cigares qu'il avait fumé au cours de sa vie – et peut-être aussi par l'inquiétude d'être resté sans nouvelles si longtemps de sa fille.
« Papa – je… »
Mais la jeune fille ne put pas finir sa phrase, car son père venait de la prendre dans ses bras et la serrait si fort qu'elle crut qu'elle allait manquer d'air – mais c'était sans doute à cause de la boule étrange qui venait obstruer sa gorge.
« Ma grande fille, » chuchota Lord Bullstrode. « Ma grande fille…je suis tellement désolé… »
Ce jour-là, son père parla, et il la serra dans ses bras. Et Millicent sentit le poids de la culpabilité s'envoler de ses épaules aussi rapidement que ses larmes dévalèrent ses joues.
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Journal de Harry Potter, dimanche 10 mai 1997 :
04h :
Pardonne-moi. Pardonne-moi. Pardonne-moi.
S'il te plait.
17h :
J'ai recommencé.
Il a fallu que je recommence. Encore une fois.
Hier soir je me sentais tellement mal que j'ai commencé à faire une crise d'angoisse – à vrai dire, je suis presque étonné d'avoir tenu deux semaines avant que ça n'arrive. Alors je suis sorti, j'ai pris ma voiture et je suis retourné dans ce club où j'étais déjà allé deux ou trois fois.
Et j'ai recommencé. Pour essayer de combler quelque chose, ce vide qui me bouffe de l'intérieur tous les jours un peu plus.
Pitoyable, n'est-ce pas ? Tenter de pallier ton absence en me remplissant de foutre, en baisant des culs dont je n'avais rien à battre, alors que j'avais toujours devant les yeux ton sourire, ton putain de sourire qui me rend fou…je me sens si misérable, si tu savais, si tu savais…
Je voudrais tant que tu soies là…
Le vide grandit encore et encore.
Qui sait, un jour…ça finira peut-être par me rendre invisible.
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Prière de ne pas insulter l'auteur, s'il vous plait…La semaine prochaine, la suite de la conversation entre Draco et Adrian, une discussion avec la psy, et Draco qui déprime…
D'ici là vous pouvez toujours aller faire un tour sur mon blog (lien dans mon profil) histoire de vous tenir au courant de ce qui se passe dans ma vie et pour mes fics.
Et en attendant, si vous avez quoi que ce soit à me dire : le petit bouton en bas à gauche est là pour ça, ne résistez pas à son appel !
Je vous aime !
