Chapitre 13 : Lord Voldemort
Le temps défila à toute
vitesse après cette expédition nocturne. Les giboulées
de Mars laissèrent la place aux premiers rayons de soleil
printanier.
Les exactions commises par les Mangemorts faisaient
quotidiennement la une de la Gazette du Sorcier. La terreur s'était
installée dans toute l'Angleterre et personne n'était
épargné. Un climat de suspicion régnait en
maître : chacun soupçonnait son voisin, plus personne ne
faisait confiance à l'autre : ce sorcier n'était-il
pas un Mangemort, prêt à semer la désolation chez
soi ?
Désormais, la même ambiance se trouvait à
Poudlard. Pourtant la vie suivait son cours. C'était la
dernière ligne droite avant les BUSE, tous les professeurs
commençaient à faire réviser certaines notions
élémentaires, ils proposèrent aux élèves
tout un programme de révision pour les vacances de Pâques.
La veille du départ, Hécate apporta une lettre à
Anae.
- Je rentre à la maison pour les vacances de Pâques
! s'exclama-t-elle avec joie.
Le trajet dans le Poudlard
Express se passa sans incident, incidents qui pourtant étaient
devenus de plus en plus nombreux entre les Serpentards et les
Gryffondors : James et ses amis n'avaient pas digéré
le fait que leur mauvais tour se soit retournés contre eux.
Dans le compartiment, Anae passa la majeure partie de son temps
collée contre Severus ; Narcissa faisait de même avec
Lucius. Ces deux couples ne se cachaient plus, du moins entre eux.
Les parents de Lucius devaient fournir à Anae un Portoloin
pour lui permettre de rejoindre sa maison, aussi avant de descendre
du wagon, ses bagages subirent un sortilège de Réduction,
pour qu'Anae puisse les transporter sans problème. Elle fit
ses adieux à Severus, dans le train, à l'abri des
regards indiscrets. Puis elle rejoignit Lucius qui l'attendait. Ses
parents se tenaient dans un coin du quai, Anae les salua et ils
discutèrent en attendant que la foule s'éclaircisse.
Finalement le quai fut presque désert, Anae se saisit du
Portoloin et elle disparut aussitôt.
Le troisième
jour, Lucius apprit avec stupeur et joie que Lord Voldemort
souhaitait le rencontrer.
- Le Seigneur des Ténèbres
a estimé qu'il est temps pour toi de te décider,
expliqua monsieur Malefoy. Nous devons aller le voir cet après-midi.
Monsieur Malefoy accompagna son fils, car Lord Voldemort devait
s'entretenir avec. Ils utilisèrent de la poudre de
Cheminette pour se rendre dans la maison qui servait de camp de base
à Voldemort, puisque Lucius n'avait pas encore l'âge
de se transplaner. En sortant de la cheminée, Lucius fit
disparaître la poussière qui recouvrait sa robe de
sorcier. Quelques instants après, apparurent Severus
accompagné d'un homme qui devait être son père.
C'était un grand sorcier, au visage fermé et froid. Ses
cheveux coupés très courts étaient aussi sombres
que ceux de son fils. Severus se tenait en retrait et regardait son
père d'un air un peu dégoûté.
-
Bonjour Maximus, dit le père de Lucius.
- Bonjour
Ophicius, lui répondit ce dernier.
Ils discutèrent
de leur côté pendant que leurs fils se saluaient. Ils se
tenaient dans un hall qui avait dû être magnifique et
imposant autrefois, mais des années de décrépitude
l'avaient rendu sombre. Pourtant la splendeur d'autant se
devinait encore. Quelques tableaux décoraient la montée
d'escalier et l'entrée. Ils s'étaient obscurcis,
mais les personnages ne semblaient pas d'en plaindre, ils
regardaient avec attention les nouveaux venus.
A ce moment, en
haut des escaliers apparut Anae, elle fit un petit signe à
Severus et à Lucius et descendit lentement et majestueusement
les marches. Elle portait une robe que Lucius n'avait jamais vue:
c'était une superbe robe bleue comme la nuit, très
longue, le décolleté laissait apparaître ses
épaules très pâles. Une bande d'un bleu plus
clair bordait ce décolleté et les poignées des
manches qui étaient très évasées. Anae
avait aussi adopté une nouvelle coiffure qui la faisait
paraître presque vulnérable : de chaque côté
de son visage, une mèche était attachée
lâchement au niveau des épaules et cela formait deux
couettes, le reste de ses cheveux flottaient librement dans son dos.
- Tu es superbe, lança alors une voix féminine.
Anae se retourna vers un immense tableau et remercia la femme qui
posait dans un jardin. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à
Anae, à l'exception des cheveux qui étaient châtains
très clairs avec des reflets roux. Le sourire triste qui était
soudain apparut sur le visage d'Anae disparut vite. Elle s'avança
dans le hall pour saluer les nouveaux venus.
- Ravi de te revoir
Anae, s'exclama monsieur Malefoy. Je crois que tu ne connais pas
encore Maximus, le père de Severus.
- Non, enchantée,
répondit-elle en se tournant vers le père de son ami.
Il lui adressa un bref signe de la tête, puis ignora
superbement Anae.
- Il vous attend, annonça Anae, dans la
crypte…
Elle montra une petite porte au fond de l'entrée,
elle était entre ouverte et un escalier descendait dans les
ténèbres. Puis elle se tourna vers Severus et Lucius.
- Venez, allons au salon en attendant.
Elle les entraîna
dans cette pièce, tandis que Maximus et Ophicius se
dirigeaient vers la crypte. Tout comme l'entrée, le salon
avait connu des jours meilleurs, il avait perdu l'habitude d'être
habité. Une odeur de renfermé planait dans l'air,
l'âtre était noirci, une vieille bûche y attendait
d'être réduite en cendres. Les couleurs de la tapisserie
étaient passées : le blanc et or étaient sales.
Les fauteuils et le canapé cachaient tant bien que mal les
trous du tapis causés par les mites. Dans le coin près
de la fenêtre, trônait un vieux piano à queue, où
étaient disposées quelques photos jaunies. C'était
le seul endroit du salon qui semblait avoir servi, près du
tabouret, à terre un tas de partitions et de feuilles volantes
étaient éparpillés.
Anae eut un petit rire
gêné :
-Bon, c'est pas très reluisant tout ça
…
- Chez qui sommes-nous ? interrogea Severus.
- C'est la
maison de ma mère, expliqua Anae, elle sert désormais
au Seigneur des Ténèbres, personne n'aurait l'idée
de venir le chercher ici. Et puis, je ne vis pas là
habituellement. Je n'y avais pas remis les pieds depuis des années
… trop de souvenirs … ajouta-t-elle à voix basse. En tout
cas, je suis bien contente de vous voir ici !
- Les choses se
sont accélérées, commenta Lucius. Il y a
quelques mois encore, mes parents ne voulaient pas entendre parler de
ma possible participation … et maintenant, tout se bouscule. T'as
des infos ?
- Non, il y a quelques rumeurs, le ministère
commence à bouger : ils ont augmenté le nombre
d'Aurors, mais c'est tout … Et puis avec ce que raconte la Gazette,
je suppose que Dumbledore ne va pas rester les bras croisés …
même s'il a mis du temps à réagir, nous avons une
bonne longueur d'avance maintenant.
Tout en parlant, elle s'était
rapprochée de Severus et s'était retrouvée dans
ses bras.
- Tu as une idée de comment cela va se passer ?
questionna Lucius.
Anae se mit à rire doucement, puis
releva sa manche gauche pour faire apparaître une tête de
mort avec un serpent qui lui sortait de la bouche.
- J'ai pris un
peu d'avance …
- Et ? Raconte!
Elle alla s'asseoir sur le
vieux canapé, Severus à ses côtés. Il posa
sa main sur la cuisse d'Anae et elle se laissa aller contre son
épaule. Lucius prit place en face, dans une immense bergère
qui avait été beige il y a bien longtemps.
- Que
veux-tu savoir, Lucius ?
- Tout, répondit-il en riant.
Qu'on sache ce qui nous attend …
- C'est impressionnant, je ne
sais pas trop par où commencer. Le Seigneur des Ténèbres
est là, devant toi et sonde ton esprit pour voir si tu es
digne de devenir Mangemort… C'est très … perturbant …
Lucius la dévisagea avec étonnement, mais ne dit
rien.
- S'il juge que tu mérites de rejoindre ses rangs,
si tu en as les capacités, un grand rideau de flamme jaillit
devant toi, tu tends ton bras gauche droit devant toi, dans le feu.
C'est comme si tu le plongeais à la fois dans un brasier et
dans une eau glacée, soudain tu ressens une grande douleur,
semblable à une lame qui te transpercerait encore et encore.
A ces mots, elle fut parcourue d'un grand frisson, elle pressa
fortement la main de son ami, tandis qu'il faisait une grimace.
Lucius faisait lui aussi une drôle de tête. Anae s'en
aperçut. Elle se mit à rire tout doucement.
- Ne
faites pas ces têtes là, ce n'est pas si terrible que
ça, et puis, il faut savoir ce qu'on veut …
Ils
restèrent silencieux un bon moment. Une certaine forme
d'appréhension se lisait sur le visage des deux sorciers, qui
étaient partagés entre la crainte et l'excitation.
Lucius se leva et commença à faire les cent pas dans le
salon, sous le regard amusé d'Anae. Il s'approcha du piano et
regarda les photos. Il poussa un petit cri de surprise et saisit d'un
petit cadre argenté.
- Tu as osé conserver ça
!
Anae se leva, entraîna Severus et alla voir Lucius en
riant.
- C'était le bon vieux temps !
La vieille photo
montrait deux jeunes enfants, un garçon blond et une petite
fille aux longs cheveux sombres, qui jouaient à l'ombre d'un
arbre. Leurs mères étaient assises un peu plus loin et
discutaient tout en lançant de temps à autre de petits
signes aux enfants.
- On avait quel âge ? demanda Lucius.
- Quatre ans, c'était le dernier été que
j'ai …
Sa voix se cassa.
- Que … j'ai passé avec
maman … elle …
Elle ne continua pas sa phrase.
- Je ne
voulais pas réanimer de vieilles blessures, s'excusa Lucius.
- Non, ne t'en fais pas, c'est juste que … de revenir ici, ce
n'est pas si facile que ça. Cette maison est remplie de
souvenirs …
Lucius reposa la photo, laissant les deux enfants
rire aux éclats. Il observa le tas de partitions.
- Tu
t'es remise au piano ?
- Oui, ça t'étonne ?
-
C'est juste que ça fait longtemps que je ne t'ai pas entendu
en jouer …
Il lui fit un grand sourire charmeur. Anae saisit le
message. Elle se dégagea de l'étreinte de Severus et
s'assit sur le tabouret.
- Un morceau particulier ?
- On va
te laisser choisir, proposa Lucius.
Elle réfléchit
quelques instants.
- Du Beethoven, s'exclama-t-elle, il était
presque un Crac Mol, mais il faut reconnaître que c'était
un compositeur hors pair.
Elle plaqua les premiers accords du
Premier Mouvement de la Pathétique. Ses doigts couraient
rapidement sur les touches d'ivoire et d'ébène, les
notes s'envolaient dans toute la maison et réveillèrent
le sujet d'un tableau qui se mit à pester contre la musique.
Anae ignora les récriminations du vieil homme qui bougeait
frénétiquement dans sa peinture et faisait les gros
yeux. La vieille femme du tableau voisin finit par s'énerver
et alla auprès du vieux râleur pour lui intimer l'ordre
de se taire. Il obéit de suite. Finalement les dernières
notes s'éteignirent.
- Tu es sûre que tu n'en as
plus joué depuis longtemps, à t'entendre, on ne dirait
pas, la félicita Lucius.
- C'est beau, ajouta Severus.
Encore un de tes nombreux talents cachés !
- Tu n'es pas
au bout de tes surprises, lui répondit Anae avec un air
malicieux.
Ils allaient retourner s'asseoir, quand Anae s'arrêta
brusquement et se frotta vivement l'avant-bras gauche.
- Bon, et
bien, je crois que c'est votre tour maintenant. Je vais vous
accompagner.
Elle gratifia ses amis d'un sourire d'encouragement
et sortit du salon.
- Si quelqu'un veut renoncer, c'est
maintenant ou jamais, annonça-t-elle avec une pointe de défi
dans la voix.
Mais ni Lucius, ni Severus ne firent demi-tour. Ils
s'engagèrent donc dans les escaliers qui conduisaient à
la crypte. Les marches gémissaient à chaque pas dans un
désagréable cri d'agonie. Les ténèbres
étaient presque devenues palpables tant la noirceur était
pesante. Lucius se demandait comment ils pourraient continuer ainsi,
mais soudain, une torche s'alluma sur leur passage. Au fur et à
mesure de leur progression, les torches s'enflammaient ou
s'éteignaient.
- Cette crypte a été
découverte par hasard, expliqua Anae, pendant qu'ils
continuaient à suivre un interminable tunnel. Lors de la
construction de la maison, les arrières grands-parents de ma
grand-mère se sont rendus compte de l'existence de cet
endroit. La grotte avait servi, il y a bien longtemps à des
cérémonies des druides et des sorciers celtes. C'est un
endroit où les pouvoirs se régénèrent et
peuvent parfois devenir plus puissants. De plus, personne, quelques
soient les pouvoirs dont il dispose, ne peut repérer ce lieu.
L'ancienne magie celte le protège.
Plus ils s'approchaient
de la crypte, plus le nombre d'inscriptions et de symboles se
faisaient nombreux sur les parois.
- Ces runes et ses étranges
dessins peuvent paraître ridicules et inefficaces, pourtant ils
apportent une grande protection à cet endroit.
Ils
arrivèrent devant une grande porte de bronze entièrement
décorée : c'était un fouillis de symboles
inconnus, de serpents, de dragons, d'étoiles et de pentacles.
- Voilà, nous y sommes.
Puis voyant que ses amis
étaient un peu intimidés, elle les rassura.
- Ne
vous en faîtes pas, tout ira bien.
- C'est facile pour toi
de dire ça, lui répondit Lucius.
- Détrompe-toi
…
Sans qu'ils aient fait un seul geste, les deux battants de la
porte s'ouvrirent en silence. Anae entra la première. Severus
et Lucius la suivirent.
Ils se retrouvèrent dans une
immense salle circulaire. Toute trace de l'ancienne grotte avait
disparu, pour faire place à une vaste cave voûtée.
Il y avait une colonnade interminable, les chapiteaux des colonnes
étaient ornés de dragons, leurs pieds étaient
gravés de loups féroces qui montraient leurs dents.
-
Un arrangement de mes aïeux, expliqua Anae à voix basse.
Une pâle clarté rendait la crypte oppressante et
menaçante. Cette lueur n'arrivait pas à chasser les
ombres ténébreuses qui régnaient dans les coins
les plus éloignés : il semblait que cette obscurité
mouvante tentait de grignoter le peu de lumière qu'il y avait.
Le crépitement des torches était le seul bruit qui
brisait le silence de mort qui envahissait ce lieu.
Tout au fond,
il y avait un vieil autel inutilisé depuis des lustres, les
gravures rituelles étaient pour la plupart effacées ou
recouverte d'une couche foncée, depuis longtemps séchée.
C'est devant cet autel que le Seigneur des Ténèbres
s'était installé. C'était un sorcier dans la
force de l'âge, vêtu d'une robe de sorcier d'un noir le
plus total. Une mèche de ses cheveux foncés lui barrait
le front. Ses yeux noirs et flamboyants suivaient d'un air amusé
le cheminement des nouveaux venus. A ces pieds, un immense serpent
noir était enroulé dans ses anneaux. Le reptile leva sa
tête triangulaire puis déroula lentement ses anneaux et
glissa avec majesté vers Anae. La bête mesurait au moins
trois mètres, ses écailles brillaient à la lueur
des flammes.
La jeune sorcière s'effaça pour
laisser s'avancer ses amis et alla s'adosser contre un pilier, elle
aussi avait un petit air amusé. Elle caressa le serpent qui
s'était installé près d'elle.
Lucius et
Severus s'inclinèrent machinalement devant le Seigneur des
Ténèbres.
Il observa encore un moment, sans rien
dire, puis il prit la parole. Sa voix était basse, chaque mot
choisis avec soin.
- Ainsi, vous souhaitez rejoindre le rang de
mes fidèles Mangemorts ?
- Oui, Maître, répondirent
en chœur Lucius et Severus.
Lord Voldemort sonda les deux jeunes
sorciers. Ils vacillèrent presque sous le choc. Longtemps, le
Seigneur des Ténèbres pénétra leur
esprit. Finalement, son introspection s'acheva et il eut l'air
satisfait.
- Bien, je vois que tous deux vous avez les qualités
requises pour rejoindre ma cause. Savez-vous à quoi vous vous
engagez ?
- Oui, Maître.
- Connaissez-vous également
le sort que je réserve à ceux qui me déçoivent
et à ceux qui me désobéissent ?
- Oui,
Maître.
- Très bien, puisque vous acceptez toutes
les conditions …
Lord Voldemort fronça les sourcils, un
rideau de flammes noires jaillit devant les deux sorciers que toute
crainte avait quittés. En même temps, ils tendirent
leurs bras gauche dans le feu. Anae pouvait voir leurs visages
crispés, quelques gouttes de sueurs perlaient sur leur front.
La douleur devait être insupportable mais ils ne laissèrent
s'échapper aucune plainte. A ce souvenir pénible, Anae
se frotta son avant bras, sans même s'en rendre compte.
Soudainement les flammes disparurent.
La Marque des Ténèbres
était à jamais gravé dans leur chair.
Lord
Voldemort eut un petit rire de satisfaction.
- Désormais,
cette Marque vous relie à moi. Vous saurez immédiatement
quand j'aurai besoin de vous. Grâce à elle, je saurai ce
que vous faîtes, ne tentez jamais rien contre moi, vous le
paieriez très cher. Vous êtes des Mangemorts à
part entière, j'attends de grandes choses de votre part !
-
Bien maître.
Anae s'était avancée, suivie par
l'énorme serpent, elle vint se placer entre ses deux amis ; le
serpent, quant à lui, retourna auprès de son maître.
- Pour le moment, je vous demande simplement d'ouvrir l'œil à
Poudlard. Ce vieil imbécile de Dumbledore sera le premier à
réagir, bien avant tous ces incapables du Ministère.
Rien de ce qui pourra lui nuire ne devra vous échapper. Est-ce
bien clair ?
- Très clair, répondirent les trois
jeunes sorciers en chœur.
- Par ailleurs, Anae m'a appris que le
filleul de Dumbledore faisait ses études avec vous, je veux
que vous gardiez un œil sur lui ! Et sur ces amis ! Dumbledore
n'oserait jamais les exposer si jeunes au danger, mais il faut parer
à toute éventualité ; s'il se sent acculé,
il pourrait bien faire appel à eux. Surveillez-les avec la
plus grande attention !
- Oui, Maître.
- Anae et
Lucius, vous savez ce qui vous reste à faire, continuez sur
votre lancée, utilisez à bon escient le grimoire
d'Anae. Mais attention à rester discret : en aucun Dumbledore
ne doit se douter que ce livre est en votre possession !
Il les
fusilla du regard et les deux sorciers acquiescèrent en
silence, puis Lord Voldemort se tourna vers Severus.
- Quant à
toi, je veux que tu t'occupes plus particulièrement de
surveiller ce jeune Potter et ses amis !
A ces mots, Anae
soupira, baissa la tête en fermant les yeux, effondrée.
En arrivant ici, elle était pratiquement certaine que cette
mission incomberait à Severus. Maintenant ses pires soupçons
venaient de se réaliser.
Avant de se rendre compte de ce
qu'elle disait, les mots sortirent tous seuls de sa bouche.
- Pas
lui, Père ... pas Severus … Père …
