Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Bonsoir à tous ! Cette semaine, un chapitre un peu plus calme, si l'on excepte le magistral coup de pied au cul que Harry s'inflige (enfin, on l'aide un peu quand même)…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées, y compris celles où il y avait une adresse mail, sont sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
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Merci à Anagrammes, BadAngel666 et BlackNemesis pour leur relecture et leurs conseils avisés sur cette fic.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 11 mai 1997 :
21h :
Je me sens nauséeux depuis ce week-end – à chaque fois que je croise mon reflet dans une glace, en fait.
Je le savais, pourtant. Jesavais que si je retournais là-bas, je me sentirais encore plus mal qu'avant. Je le savais, pourtant je l'ai fait quand même, et maintenant, j'ai vraiment l'impression de n'être qu'une misérable larve.
Honnêtement, à quoi ça me sert de me mettre plus bas que terre ? A quoi ça sert d'essayer de penser avec ma bite alors que je sais pertinemment que ça ne marche pas ? A croire que ma relation avec Colin ne m'a rien appris…Putain, je suis vraiment pathétique.
Je ferais mieux de me concentrer sur mon boulot, au moins je m'userais à quelque chose d'utile.
Il me manque.
Mais je ne sais pas comment faire pour me sevrer…
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« Harry, il faut que je te parle. »
Neville se tenait sur le pas de la porte et fixait son ami avec une expression à la fois gênée et pourtant déterminée. Harry le considéra un instant en silence, avant de s'effacer pour le laisser entrer dans son appartement. Neville alla directement s'asseoir à la petite table ronde près de la fenêtre et détourna la tête pour admirer la vue qu'il avait du parc de Hogwarts. On aurait dit qu'il répugnait à regarder ailleurs – qu'il répugnait à le regarder, lui.
« Tu veux du café ? » Demanda Harry, un peu décontenancé par le mutisme soudain de son ami.
Neville acquiesça silencieusement, ses yeux scrutant toujours un point invisible dans les jardins de l'école. Harry le fixa un instant, perplexe, puis il haussa les épaules et se rendit à la cuisine. Lorsqu'il revint chargé d'un plateau où trônaient deux tasses et une cafetière, il s'aperçut que son ami n'avait pas bougé. Fronçant les sourcils, il déposa le plateau sur la table et versa du café dans les tasses avant de s'asseoir à son tour. Comme Neville n'avait pas l'air décidé à entamer la conversation, Harry s'alluma une cigarette et lui en proposa une. Ce geste sembla sortir le jeune homme de sa rêverie, et il tourna enfin ses yeux bruns vers son ami.
« Qu'est-ce qui ne va pas, Nev ? » Finit par l'interroger Harry. « Il y a un problème avec Tonks ? »
« Non, » répondit Neville d'un ton un peu incertain. « Je n'étais pas venu te parler de Nymph, tout va très bien avec elle…En fait, » ajouta-t-il, visiblement gêné, « je voudrais qu'on parle de ta situation. »
« Ma situation ? »
Le malaise évident de Neville ne fit qu'ajouter à la confusion de Harry – de quoi voulait-il donc parler ?
« Je ne comprends pas de quoi tu veux parler, » dit encore le jeune homme aux cheveux noirs, alors que Neville détournait encore une fois les yeux.
« Je veux parler de ta situation avec…hum. Draco Malfoy, » marmonna ce dernier, le nez plongé dans sa tasse de café.
Harry sentit ses muscles se raidir brusquement lorsque son ami prononça le prénom du garçon blond, et sa joue fut soudain agitée d'un tic nerveux. Il n'avait jamais vraiment parlé de ses sentiments pour Draco avec Neville, mais il savait que le fiancé de Nymphadora était au courant de ce qu'il ressentait – du reste, pour les gens qui le connaissaient aussi bien que Neville ou Nymphadora, il n'était pas difficile de se rendre compte à quel point Harry était amoureux. Le jeune homme brun garda le silence, dans l'expectative. Il attendait d'entendre ce que Neville avait à lui dire – il espérait simplement que son ami ne lui ferait pas la morale sur le fait d'aimer un garçon mineur…Pour se faire ce genre de reproches, il se débrouillait très bien tout seul.
« Tu es sorti samedi soir, n'est-ce pas ? » Demanda finalement Neville en levant les yeux vers Harry, qui crispa involontairement ses mains autour de sa tasse.
C'était donc ça.
« Oui, » reconnut-il, un peu trop sèchement – plus qu'il ne l'aurait voulu en tout cas. « Pourquoi ? »
Neville ne répondit pas tout de suite – il semblait chercher ses mots. Harry pouvait clairement discerner les sentiments contradictoires qui l'agitaient. Tristesse, inquiétude, déception. Amitié, aussi, qui supplantait tout le reste dans le regard du jeune professeur de biologie. Neville allait lui faire des reproches, et cela leur ferait autant de peine à tout les deux, Harry le savait. Ce fut la raison pour laquelle il resta stoïque quand son ami se décida enfin à les lui adresser.
« Tu n'aurais pas dû. »
« Je sais, » répondit doucement Harry, le cœur serré. « Je sais. »
« Non, tu ne sais pas, » soupira Neville. « A la première occasion, tu recommenceras, n'est-ce pas ? »
Harry ne répondit pas – il aurait bien voulu, pourtant. Lui dire qu'il avait tort, qu'il ne recommencerait pas, qu'il avait conscience de la stupidité de ses actes. Mais Neville avait raison, il avait beau se dire que ce n'était pas une solution, il n'avait trouvé que cela pour calmer ses crises d'angoisse – même si, finalement, cela ne faisait qu'empirer les choses. Son ami reprit :
« Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? Je veux dire, » s'emporta-t-il, « est-ce que tu as conscience du mal que tu provoques autour de toi ? »
« Pardon ? » Bredouilla Harry, décontenancé.
Il ne comprenait pas. De quoi Neville voulait-il parler ? Il n'infligeait de souffrance qu'à lui-même…
…N'est-ce pas ?
« Tu ne comprends pas, hein ? » Fit Neville d'une voix amère, tout en s'allumant une cigarette – finalement, lui aussi en avait besoin, songea Harry. « Je suppose que tu te dis que tu ne fais de mal à personne – sauf peut-être à toi. C'est déjà trop. »
« Neville… »
« Non, » coupa Neville, « laisse-moi finir. Je sais déjà ce que tu vas me dire…Tu vas me dire que tu ne sais pas faire autrement, tu vas me dire que le seul qui en souffre, c'est toi. Mais ce n'est pas vrai. » Le jeune homme versa encore un peu de café dans sa tasse puis continua : « Tu as pensé à lui ? Tu crois vraiment que c'est une chose à lui faire ? »
« Tu crois que je n'y ai pas pensé ? » S'énerva Harry, en se levant brusquement. « Tu crois que je ne m'en veux pas suffisamment pour ce que je fais ? Mais putain, Nev, je me donne envie de gerber quand j'y pense ! Et le pire de tout, » finit-il d'une voix basse et douloureuse, « c'est que malgré ça, malgré ma culpabilité, malgré le fait que je n'ai jamais ressenti ça pour personne, je sais qu'il m'aura oublié dans quelques mois…et que je me fais du mal pour rien. »
« Non, » claqua son ami. « Ca, c'est ce que tu te dis parce que ça t'arrange d'y croire – en fait, tu n'en sais absolument rien ! Honnêtement, » ajouta-t-il plus calmement, « je n'aime pas particulièrement ce garçon, mais il ne mérite certainement pas que tu baises avec n'importe qui dès qu'il a le dos tourné. »
Une fois de plus, Harry resta silencieux. Que pouvait-il répondre à cela ? Evidemment que Draco ne méritait pas qu'il le traite ainsi. Mais Neville poursuivit sans lui laisser le temps de réfléchir plus avant :
« En-dehors de ça…Tu crois franchement que tu peux te détruire à petit feu sans que ça n'affecte personne ? »
Quoi ?
Devant l'air interloqué de Harry, il précisa :
« Tonks, tu l'as oubliée ? Tu penses vraiment que ça lui fait plaisir de savoir que tu es malheureux ? Tu crois que ça me fait plaisir, à moi ? Réveille-toi, un peu, merde, » grogna-t-il. « Je ne peux pas croire que tu n'aies pas imaginé ne serait-ce qu'un instant qu'on pouvait s'inquiéter pour toi. »
Non. Harry se rendit compte avec stupeur qu'il n'avait même pas songé une seule seconde que ses amis pourraient s'inquiéter. Ou plutôt si, il y avait pensé, mais il avait été bien trop accaparé par sa propre souffrance pour y prêter attention – et en même temps, il s'était senti tellement misérable ces derniers jours qu'il n'avait même pas envisagé que ses proches pourraient ressentir autre chose que du mépris pour son attitude. Il se sentit soudain à la fois incroyablement stupide et terriblement égoïste – et cela ne fit qu'empirer son malaise.
« Putain, je n'y crois pas, » s'exclama Neville avec exaspération. « Tu n'y avais vraiment pas pensé ! Mais quelle image délabrée tu dois avoir de toi… » Il s'interrompit brusquement, comme si quelque chose l'avait subitement frappé. « Je viens de penser à quelque chose… »
Harry haussa un sourcil interrogatif, tandis que Neville se tendait sur sa chaise, visiblement paniqué.
« Harry, » murmura-t-il. « Ne me dis pas que – par pitié, dis-moi que je suis un imbécile de penser à ça. Est-ce que tu t'es protégé, au moins ? »
Harry retomba brutalement dans son fauteuil, les yeux dans le vague. Il ne venait pas de poser cette question, n'est-ce pas ? Avisant l'expression catastrophée de son ami, il eut la confirmation qu'il n'avait pas rêvé – Neville avait vraiment pensé qu'il pourrait aller jusque là. Bon sang, ses amis étaient persuadés qu'il était suicidaire !
« Wow, » souffla-t-il, choqué. « Tu as fait très fort, là… » Le jeune homme leva un regard incrédule vers son ami et affirma sèchement : « Neville, tu es un imbécile – bien sûr que je me suis protégé ! Je n'ai pas envie de mourir, et je n'ai pas non plus envie de refiler la première saloperie qui passe à Draco…Tu croyais vraiment que j'aurais pu consciemment me passer de capote pour baiser avec des inconnus ? »
« Oui, eh bien, excuse-moi de te dire ça, mais vue ta tête ces derniers temps, je me suis posé la question, » grommela Neville en croisant les bras d'un air gêné et en même temps soulagé. « Il n'empêche quand même que tu devrais faire un test, » ajouta-t-il d'une voix péremptoire, « on ne sait jamais. Demain, tu iras faire une prise de sang – si tu ne veux pas passer par le médecin scolaire, je connais un bon labo en ville. »
Harry faillit s'étouffer lorsqu'il s'aperçut que le jeune homme était sérieux – ne lui faisait-il donc pas confiance ? Puis il vit l'inquiétude sincère dans les yeux de son ami, et son indignation se calma un peu. Avec un petit sourire mi-agacé, mi-affectueux, il se renfonça dans son siège et secoua la tête de lassitude.
« Très bien, » soupira-t-il. « S'il n'y a que ça pour te rassurer, j'irai demain après mes cours. Autre chose ? » Ironisa-t-il.
« Oui, » déclara Neville sur un ton qui ne souffrait aucune réplique. « Sors-toi les doigts du cul, et secoue-toi un peu, tu fais pitié. »
« Tonks déteint trop sur toi, » sourit Harry.
Et Neville lui sourit en retour.
« Je sais, » dit-il simplement.
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Journal de Harry Potter, mercredi 13 mai 1997 :
22h :
Aujourd'hui je suis allé faire un test HIV. Neville m'a plus ou moins forcé à cause des conneries que j'ai faites dernièrement.
Je n'avais pas du tout envie d'y aller, alors que ce n'est en somme qu'une simple prise de sang. Ca ne devrait pas m'inquiéter, après tout, j'ai toujours pris mes précautions – enfin, presque.
Tout est dans le presque.
Je sais que Fred ne m'a pas trompé, mais il n'empêche que nous l'avons fait à plusieurs reprises sans capote, et que nous avons été inconscients tous les deux.
Il y a eu aussi Colin. Evidemment, quitte à me trahir, autant le faire jusqu'au bout et oublier les préservatifs en route, hein…Bien sûr après notre rupture j'ai fait des tests à plusieurs mois d'intervalle et grâce au ciel, les médecins n'ont jamais rien trouvé.
Depuis, j'ai toujours fait attention, surtout pendant mes périodes de « célibat ». Je ne devrais donc pas avoir de souci à me faire.
Normalement.
Mais je sais très bien que si je n'avais pas envie d'y aller, c'est parce que j'ai peur du résultat. Même si j'ai fait attention, il se peut quand même que je sois infecté par n'importe quoi – même par une banale saloperie. D'autant plus que je fais partie, comme dirait pudiquement mon ancien médecin, d'une « population à risques ». Enfin, je ne lui en veux pas, après tout il n'y a pas si longtemps qu'on appelait encore le sida la Peste Gay…
Curieusement, ce n'est pas tant pour moi que pour Draco que j'ai peur. Enfin, techniquement, il n'y a rien à craindre puisque je ne l'ai jamais touché.
En fait si, c'est pour moi que j'ai peur.
Et si j'ai quelque chose ?
Quand bien même il voudrait encore de moi après tout ce temps…
Mais si j'étais malade…
Si j'étais malade, il ne voudrait définitivement plus rien avoir à faire avec moi. Et ce serait normal. Quel garçon de son âge normalement constitué irait s'encombrer d'un petit ami séropositif ?
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Journal de Harry Potter, samedi 16 mai 1997 :
19h :
Ce soir, Neville a décidé de me changer les idées – il dit que j'ai une tête épouvantable. C'est sans doute vrai, j'en sais rien – je ne me regarde plus dans le miroir. Nous sommes censés aller au cinéma, puis au restaurant, avec Remus. Il paraît que lui aussi s'inquiète pour moi, au point même qu'il a appelé Sirius pour lui en parler. Evidemment, mon cher parrain n'a pas manqué de m'abreuver de coups de fil après ça. Il m'a dit que Narcissa Malfoy l'avait rappelé à propos de sa décision de divorcer de Lucius. D'après ce qu'il m'a appris, ça semble plutôt en bonne voie, mais comme d'habitude, il est resté très évasif.
Tonks aussi me téléphone beaucoup plus souvent – on dirait qu'ils se sont tous passés le mot, même Millicent s'y met elle aussi.
Elle m'a dit qu'elle avait reçu une lettre de Draco et qu'il avait l'air d'aller bien.
Même si je suis rassuré, je ne peux pas m'empêcher de me dire…
Moi aussi, j'aimerais bien qu'il m'écrive.
Parfois, je relis les lettres qu'il m'a envoyées…avant. Mais c'est encore pire, parce que ma connerie me saute au visage et je me rends compte que tout ce qui est arrivé est uniquement de ma faute.
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Journal de Harry Potter, mardi 19 mai 1997 :
22h :
Aujourd'hui après le cours de Littérature, Pansy Parkinson est venue me parler.
Pauvre gamine, tout de même. Je pourrais presque la plaindre – après tout, c'est encore elle qui a le plus perdu, dans cette histoire…Je sais, dit comme ça, ça parait un peu sujet à controverse, mais je le pense. Elle a perdu tout espoir d'avoir ne serait-ce que des relations amicales avec Draco. Elle a perdu l'estime de tout le monde, et contrairement à Draco, ses amis ou moi, elle n'a personne avec qui partager sa peine…
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Flash-back :
La sonnerie annonçant la fin des cours et le début de la récréation venait de retentir, et déjà, la plupart des élèves de Harry se dirigeaient vers la sortie en se bousculant joyeusement. Le jeune homme tourna son regard vers les hautes fenêtres de la salle de classe et s'attarda un instant sur la vue qu'il avait du parc du château. C'était une belle journée de printemps, et il pouvait voir les rayons du soleil jouer entre les feuilles des arbres centenaires, jetant des taches de lumière sur le sol. Harry décida qu'il irait courir au moins une heure aujourd'hui, autour du lac – et peut-être nager, s'il faisait assez chaud dans l'après-midi.
Mais pour l'heure, une cafetière pleine ainsi qu'une assiette de biscuits à la cannelle l'attendaient dans son petit bureau attenant à sa classe, et il comptait bien mettre cette demi-heure de liberté à profit pour achever le roman qu'il était en train de lire. C'est pourquoi il se sentit relativement contrarié lorsqu'il se rendit compte que tous ses élèves n'avaient pas encore quitté son cours, et qu'une personne se tenait toujours dans la pièce. Il leva les yeux et émit un soupir agacé.
« Miss Parkinson. Un problème ? » Demanda-t-il froidement.
La jeune fille sursauta comme s'il l'avait gifléeet Harry se sentit vaguement coupable de lui avoir parlé sur ce ton. Il n'était pas censé faire de différences entre ses élèves, quels qu'ils fussent – y compris ceux qui lui envoyaient des insultes homophobes, ou bien l'adolescente responsable de son mal-être actuel. Pansy plongea ses yeux noirs dans ceux de son professeur et leva fièrement le menton en une attitude qu'elle voulait sans doute hautaine, mais qui ressemblait plus à une vaine tentative de défi. Harry réprima un petit sourire condescendant, et répéta :
« Un problème, Miss Parkinson ? Avez-vous des questions à propos du cours ? »
« A propos du cours, non, » répondit dédaigneusement la jeune fille, en repoussant une mèche de cheveux ébène derrière son oreille.
Harry l'observa attentivement – il n'avait jamais pris la peine de le faire jusqu'à présent. Malgré son malaise indéniable, Pansy faisait des efforts désespérés pour paraître assurée, et il en conçut pour elle un sentiment étrange, un peu d'admiration mêlée à beaucoup de pitié – elle détestait être ici, dans la même pièce que lui, et cela se sentait. Pourtant elle se tenait droite au milieu de la pièce, le menton haut et le regard rivé sur lui.
Harry se rendit compte que c'était une fille plutôt jolie, si l'on y regardait de plus près et que l'on faisait abstraction de sa vulgarité affichée et de son air mauvais. C'était une de ces filles à la peau pâle et aux cheveux noirs comme le Pays de Galles savait si bien en produire, et elle aurait pu être charmante si elle n'était pas si maigre. Sans doute même plus que Millicent, ou Sally-Ann Perks. Mais voilà, c'était Pansy Parkinson, et la méchanceté et la stupidité dont elle avait fait preuve la rendaient laide aux yeux de Harry. Il sortit de sa réflexion lorsque la jeune fille se décida à poursuivre.
« Je voulais savoir si vous aviez des nouvelles de Draco, » dit-elle abruptement – mais Harry avait perçu la lueur d'inquiétude dans ses yeux.
« Et pourquoi serais-je supposé en avoir ? » Demanda lentement Harry, d'une voix neutre.
Pansy sembla déconcertée durant un court instant, puis elle parut reprendre ses esprits.
« Parce que vous êtes ensemble, » cracha-t-elle avec hargne. « Vous êtes forcément au courant. »
« Je suis navré Miss, » répliqua sèchement Harry. « Mais mon hypothétique relation avec Draco Malfoy n'existe que dans votre tête et celle de son père. »
Il s'interrompit en voyant la jeune fille blêmir subitement. Manifestement, Lucius avait omis de la mettre au courant de certaines choses.
« Oh, » reprit Harry d'un ton mordant, « vous ignoriez donc que Lucius Malfoy vous avait mentionnée dans les lettres de menaces qu'il m'a envoyées ? Vous m'en voyez surpris. »
« Est-ce que – est-ce que Draco est au courant que je vous ai dénoncés ? » Bredouilla-t-elle d'une voix tremblante.
« Vous attendiez-vous réellement à ce que votre rôle dans cette affaire soit étouffé ? » Rétorqua presque méchamment Harry, avec une virulence qu'il ne se connaissait pas.
Dieux, qu'il haïssait cette fille.
Pansy enfouit son visage dans ses mains et émit un gémissement de pure détresse.
« Oh mon Dieu, » hoqueta-t-elle. « Il va me détester. »
« Navré de vous ôter vos dernières illusions, Miss Parkinson, mais je crois que c'est déjà fait. »
« C'est de votre faute, » éructa la jeune fille, son visage crispé en une expression furieuse. « Tout est de votre faute ! Si vous n'aviez pas été là, il ne se serait pas intéressé à vous ! Si vous n'aviez pas été là, tout serait resté comme avant ! Il serait revenu vers moi ! » Elle haleta, comme pour reprendre son souffle, puis continua, une lueur mauvaise dans le regard : « C'est de votre faute si j'ai dû agir comme ça. C'est vous qui auriez dû quitter cette école, pas lui ! »
Harry pouvait voir à présent les larmes qui s'échappaient de ses yeux, et qu'elle ne cherchait pas à retenir – une fois de plus, il eut presque pitié d'elle. Mais il ne fit rien pour la réconforter. C'était au-delà de ce qu'il pouvait supporter. A la place, il choisit de lui dire la vérité – celle qui fait mal.
« Pensez-vous vraiment ce que vous dites, Pansy ? Je comprends qu'il vous soit plus facile de me prendre comme bouc émissaire, mais tout ce qui arrive à Draco n'est que le résultat de votre attitude, » assena-t-il calmement, d'un ton volontairement indifférent. « Vous avez été humiliée tant de fois à cause de lui que vous avez voulu vous venger. Vous n'avez pas supporté qu'il puisse s'intéresser réellement à quelqu'un d'autre que vous. Et vous avez voulu lui faire payer, ainsi qu'à la personne qui l'avait arraché à vous. Je suppose, » ajouta-t-il pensivement, « que votre intention première était de me faire renvoyer, et bien sûr vous n'aviez pas prévu un tel retournement de situation. Alors, plutôt que de devoir supporter la culpabilité qui doit probablement vous ronger, vous préférez vous dire que tout est de ma faute. »
« C'est le cas, c'est de votre faute ! » Hurla Pansy, folle de rage. « Vous ne l'aimez même pas ! Moi si ! »
« Je ne pense pas que ce soit à vous de juger de ce genre de choses qui, entre nous, ne vous concernent nullement, » énonça froidement Harry. « Tout comme ce n'est pas à vous, je crois, de décider des sentiments de Draco Malfoy à l'encontre de qui que ce soit. »
« Vous avez profité de lui ! »
« Je n'ai jamais posé la main sur lui, ni encouragé une quelconque relation entre nous, » coupa-t-il d'une voix glaciale. « Et je n'admettrai plus aucunes accusations de ce type, qu'elle viennent de vous ou de qui que ce soit. Maintenant, sortez avant de trop abuser de ma patience et que je vous donne une retenue pour insultes envers un professeur. »
La jeune fille recula d'un pas, comme si Harry l'avait frappée. Puis elle sembla brusquement abandonner la lutte, et un profond désarroi s'afficha sur ses traits. Au moment où elle se détourna pour se diriger vers la porte, Harry ne put s'empêcher – et il se reprocherait sans doute plus tard sa cruauté – de lui porter le coup final.
« Draco ne peut recevoir ni envoyer de courrier, il ne peut donc pas communiquer avec l'extérieur, et par conséquent ne peut pas non plus donner de nouvelles. » dit-il tranquillement. « Et quand bien même il en aurait la possibilité, je doute qu'il vous en donne, après ce que vous avez fait. »
Effectivement, plus tard, Harry regretta d'avoir été aussi dur avec Pansy – après tout, elle n'était qu'une adolescente amoureuse et éconduite, qui n'avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes. Malgré tout, il se dit que si c'était à refaire, il aurait agi exactement de la même façon.
Qu'elle ait voulu lui faire perdre son emploi était une chose. Qu'elle ait fait de la vie de Draco un enfer en était une autre – et cela, Harry était définitivement incapable de l'accepter.
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Journal de Harry Potter, samedi 23 mai 1997 :
18h :
Ce matin, j'ai reçu une lettre de Draco. Elle datait de la semaine dernière, je suppose que les services postaux ont mis plus de temps que prévu pour l'acheminer.
Et je crois bien que je ne me suis jamais senti aussi heureux – du moins, depuis bien longtemps.
Il ne m'a pas oublié. Il dit qu'il pense à moi tous les jours – qu'il m'aime, aussi. Il me dit de ne pas m'inquiéter, qu'il va bien, que bientôt il sortira et qu'on pourra se voir.
Que bientôt, on pourra être ensemble.
Il me demande de ne pas l'oublier – comment le pourrais-je, de toute façon ? J'ai bien essayé, mais j'en suis incapable.
Il me dit également que son courrier est contrôlé – je le savais déjà, mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Quoi qu'il en soit, il me prévient que je ne dois pas chercher à lui répondre, puisqu'il ne pourrait pas lire ma lettre.
Ca m'a fait du bien d'avoir de ses nouvelles, je crois. Non. Ca m'a vraiment fait du bien. Ca devient plus facile de supporter son absence, et de me « secouer », comme dit Neville.
Alors, c'est ce que je fais. Je me bouge. Je cours au moins une demi-heure tous les jours, je vais nager deux fois par semaine, j'ai accepté de m'occuper de Ginny une heure de plus par semaine – elle ne sera pas en mesure de suivre les cours réguliers l'année prochaine, son niveau est encore insuffisant, mais j'ai réussi à lui obtenir des cours particuliers avec Miss Hooch.
Je sors, aussi. Beaucoup. Je ne suis pas retourné là-bas, bien sûr – je ne sors jamais seul, il y a toujours quelqu'un pour m'accompagner, Neville ou un autre. Ce soir par exemple, je vais avec George et Alicia à un concert. Il y aura peut-être Fred et Oliver aussi – c'est le groupe de ska au concert duquel Fred m'avait invité il y a quelques mois, alors je les croiserai sûrement.
Je suis également allé dîner chez Arthur et Molly, cette semaine. Ca m'avait manqué.
Je commence à aller mieux, je crois. Je passe moins de temps à écrire dans ce journal – je pense que c'est mieux, pour le moment.
Je continue à peindre. C'est toujours lui sur mes tableaux.
J'attends toujours les résultats du test.
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La semaine prochaine, Draco se rebelle et devient majeur !.
D'ici là vous pouvez toujours aller faire un tour sur mon blog (lien dans mon profil) histoire de vous tenir au courant de ce qui se passe dans ma vie et pour mes fics.
Et en attendant, si vous avez quoi que ce soit à me dire, une seule solution : le petit bouton en bas à gauche !
Je vous aime !
