Un jour comme tant d'autres… je suis allongé dans l'herbe et je joue avec un souaffle que je m'amuse à faire sauter dans les airs. Ca fait un bon moment que je n'ai plus touché à cette joie qu'est le quidditch… j'en arrive à oublier la sensation que cela procure. Les yeux dans le vide et le vague à l'âme, j'effectue instinctivement le même mouvement, jusqu'à ce que…
Une ombre se déplace à côté de moi et je vois la silhouette de Hermione se mouvoir. Un livre à la main… un crayon dans les cheveux… une jupe légère et un t-shirt blanc…
Une jupe légère… Merlin, Hermione dans une autre jupe que celle de l'école… Pas de collants pour me gâcher la vue de ses jambes longues… Pas de Robe pour cacher ses genoux… Merlin aide moi, je sombre dans une douce folie qui me pousse à espérer que je la toucherai encore.
Et voilà que j'en oublie le souaffle qui roucoulait dans les airs, en un instant, me voilà à tenir mon nez pas tout à fait guéri pendant que Hermione se rapproche de moi. Merci Merlin, je n'aurais pas fait mieux comme détournement d'attention… une mesure extrême.
- Ron ça va ?
- Grmbl…
Comprenez ce que vous voulez mais pour moi ça veut dire : si ce n'est que mon ego vient de prendre un coup, je vais très bien.
Je me relève et remonte mes genoux jusque sous mon menton, histoire qu'elle ne voit pas mes yeux qui me picote à cause de ce léger incident.
- Ron… laisse moi voir.
- J'ai rien Hermione… retourne à la contemplation de ton livre.
- Ron…
- Pourquoi est-ce que tu t'entêtes à vouloir m'aider hein ? Après ce que je t'ai fait la dernière fois, arrête de jouer l'hypocrite tu veux ! Oublies-moi !
- Parce que… tu restes mon ami…
Et merde… ils se sont passés le mot ou quoi ? Où alors ils se sont mis d'accord pour me faire comprendre que mon comportement n'était pas digne de celui d'un vrai ami. Je relève la tête en clignant misérablement des yeux et je tente de nouveau de la défier.
- Et bien, je me demande ce que je dois faire pour perdre ton amitié… Je pensais que coucher avec toi et partir au petit matin aurait suffi.
Elle détourne la tête et je ne comprends pas pourquoi elle est si gênée d'entendre ce mot : coucher. C'est bien ce qu'on a fait, non ? Alors pourquoi réagit-elle comme une ado fasse à un groupe d'amis parlant de « ça ». Nous ne sommes qu'à deux…
- Tu n'as pas attendu le petit matin…
En même temps elle a raison mais elle ne semble pas avoir capté le fin mot de l'histoire.
- Ron…
C'est moi, pour ceux qui ne l'aurait pas compris après quatre fois.
Elle soupire et retire le crayon qui maintient ses boucles dont l'imperfection font la beauté et se met à jouer avec. Si elle savait comme elle me torture.
- Je t'ai haï plus que la morale le voudrait…
C'est fou ce que je me sens beaucoup mieux. Au moins, elle m'a conforté dans mon estime de moi.
- J'ai essayé de te comprendre… je n'ai pas réussi. Les semblants de réponses que je pouvais trouver n'avaient aucun sens. Tu n'es plus le même Ron… ce que tu as fait est… enfin… jamais j'aurais pu croire ça de toi…
En temps normal, je l'aurais arrêté, mais il faut croire que je suis maso ou simplement feignant.
- J'ai essayé de comprendre pourquoi…
- T'en es arrivée à quelle conclusion ?
- J'aime croire que… que tout ce que tu vis a changé ton fond. C'est presque moins douloureux.
- Douloureux que quoi ?
- Douloureux que de penser que c'était une simple vengeance.
- Si c'était le cas ?
- Et bien ça voudrait dire que… tu n'as pas grandi, juste évolué. Dans le mauvais sens… au point de pouvoir trahir ma confiance.
- C'est ce que j'ai fait non ?
Et voilà que je me vends tout seul. J'aurais peut-être dû mettre un chapeau, c'est que le soleil tape fort à cette période de l'année.
Elle baisse elle aussi sa tête et je ne peux m'empêcher de continuer.
- Tu sais pourquoi je l'ai fait ?
Je suis un imbécile… sombre crétin… si elle trouve… elle ne peut pas trouver, même moi j'en suis incapable. Elle ne peut pas.
- Par vengeance ?
J'acquiesce d'un silence et m'entends murmurer :
- Mais pourquoi…
- Parce que… j'ai oublié… Comment n'as-tu pas pensé que ça pouvait être bien plus douloureux pour moi d'avoir oublié un moment si… spécial Ron !
- Comment peux-tu croire que ça ne m'a pas blessé ?
- Je le crois Ron, je le sais ! Mais je n'ai pas fait exprès d'oublier ! Tu crois réellement que j'aurais choisi cette version des choses ?
Touché… je n'avais jamais imaginé ce côté… et cette fois, je me sens réellement mal. Et dire que je la prenais pour la seule source d'un problème, voilà qu'en fait j'apprends que c'est moi le méchant. Pas une si grande surprise finalement…
- Tu sais pourquoi je n'arrive pas à t'en vouloir ?
- Tu as pitié de moi…
- Pas vraiment non. La seule chose pour laquelle je pourrais t'en vouloir, c'est de ne m'avoir rien dit concernant cette nuit là. Mais là encore, je sais très bien que c'est pas toi qui a rempli mes verres et que surtout, je ne pense pas que ce fut un viol.
Merlin, mais si c'était le cas ? Après tout, mes idées sont vraiment floues sur le sujet et mis à part ce réveil à côté d'elle, je ne me souviens pas de grand-chose d'autre…
- C'était le cas ?
- Non… je… oh 'Mione, je ne sais plus !
- Là tu vois, j'aurais une vraie raison de t'en vouloir aussi mais comme il n'y a aucune preuve… Et puis… c'est une bêtise d'adolescents que je vais sans doute redouter toute ma vie… Mais je suis rassurée que ça se soit passé… avec toi.
Là faut que j'évite de penser à ce qu'elle vient de dire, au risque de devoir remettre en question cette phrase de Harry : « tu crèves d'envie de construire quelque chose de sérieux avec elle ».
- Et la dernière fois ?
- La dernière fois… si je l'ai fait c'est que je le voulais bien non ? Je suis encore maîtresse de mes mouvements…
