Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :

Rating : M

Couple : HPDM

Genre : UA (Univers Alternatif.)

Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.

Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.

IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.

Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.

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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).

Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.

Note de l'auteuze : Hello, je ne sais pas ce qu'il se passe mais apparemment le site a eu pas mal de problèmes aujourd'hui. J'avais demandé à Bady de poster ce chapitre, mais comme elle ne l'a pas fait, j'en conclus qu'il n'y a pas que moi qui ai eu des soucis…bref, je ne m'attarde pas, j'ai déjà trop lutté pour poster, alors bonne lecture !

Merci à Prism of Life pour ses corrections et ses suggestions qui m'ont été très utiles.

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RAR : Pas de RARs cette semaine, désolée, j'ai eu trop de problèmes avec mon pécé et avec Feufeunet…

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Cher journal (chronique d'une dernière année)

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« Lâchez-moi » siffla Narcissa, ses yeux bleus rivés à ceux de son époux. Elle tremblait et sa joue lui faisait mal après la gifle qu'elle venait de recevoir, mais il était hors de question qu'elle fasse preuve de faiblesse une minute de plus – cet homme l'avait trop fait souffrir, trop longtemps, et il n'y avait désormais plus rien pour la retenir de lui dire le fond de sa pensée.

« Lâchez-moi, Lucius » répéta-t-elle d'une voix polaire qui aurait sans doute forcé l'admiration de sa sœur et de son fils – et, à cet instant précis, la peur que lui inspirait son époux se mêla dans son esprit à son orgueil qui se rebellait pour la première fois depuis des années. Plus tard, elle se sentirait sûrement fière d'elle-même. Plus tard, peut-être.

Lucius raffermit sa prise sur le bras de sa femme, un désagréable sourire flottant sur ses lèvres minces.

« Pas tant que tu ne m'auras pas dit où tu étais cet après-midi » susurra-t-il méchamment.

Narcissa réprima un tremblement plus violent que les autres – Lucius ne s'adressait à elle aussi familièrement que lorsqu'il était réellement très en colère. Lors de ces moments, il lui faisait vraiment peur – il n'avait jamais été physiquement violent avec elle, du moins jusqu'à aujourd'hui, mais…elle l'en savait capable. Quelque part, au plus profond d'elle-même, elle était intimement convaincue que Lucius pouvait devenir vraiment dangereux. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle était toujours restée effacée. Soumise. Bavarde, uniquement pour mieux cacher son silence – mais pas aujourd'hui.

Plus maintenant.

« J'étais avec Bellatrix, je vous l'ai déjà dit » répondit-elle sèchement en essayant – sans succès – de dégager son bras. « Cette scène de jalousie est ridicule, Lucius – Vous êtes ridicule. »

« Je ne t'ai pas demandé avec qui tu étais » la contra son mari. « Cela, je le sais. Je t'ai demandé tu étais – Es-tu donc si stupide que tu ne comprennes pas le sens de ma question ? »

Narcissa ferma brièvement les paupières, puis les rouvrit pour mieux fusiller Lucius du regard. Cela suffisait, à présent. D'un geste sec, elle parvint enfin à se libérer de l'emprise de son époux, étouffant un gémissement de douleur – elle aurait sûrement un bleu, il avait vraiment serré très fort, mais peu importait. Elle se surprit même à penser que c'était une bonne chose. Une preuve des maltraitances qu'il lui faisait subir depuis longtemps – Certes, c'était la première fois qu'il levait réellement la main sur elle, mais ce genre de détails n'avait plus la moindre importance, car un médecin ne s'embarrasserait pas de cela lorsqu'il faudrait établir un certificat.

Puis Narcissa se ressaisit, sortant les griffes à son tour :

« Pourquoi me posez-vous la question ? » cracha-t-elle d'un ton hautain que n'aurait certes pas renié sa défunte belle-mère.

Elle se demanda brièvement pourquoi elle pensait si soudainement à cette femme qui ne l'avait jamais portée dans son cœur.

« Pourquoi me posez-vous la question, Lucius ? Vous me faites suivre depuis des semaines, ne devriez-vous pas en conséquence le savoir ? » Poursuivit-elle d'une voix pleine de venin.

Une expression déconcertée traversa furtivement le visage de son époux, avant qu'il ne reprenne son masque impassible et méprisant Mais Narcissa sut à cet instant qu'elle avait marqué un point. Il ne le savait pas, et elle jubila intérieurement. Il l'avait crue assez stupide pour ne pas remarquer la surveillance dont elle faisait l'objet, et maintenant, il hésitait sur la tactique à adopter contre elle. C'était presque jouissif – ce sentiment de puissance, cette joie presque malsaine d'avoir pris son mari à son propre jeu, d'avoir été plus forte et plus maligne que lui. C'était un sentiment illusoire, certes, et Narcissa en avait conscience. Néanmoins, elle savoura chaque secondes de cette petite victoire avant de reprendre les hostilités.

« Vous ne vous doutiez pas que j'étais au courant, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle, sans une once de raillerie dans la voix – la tentation était cependant diffuse, mais il fallait qu'elle se maîtrise. A tout prix. « Peu importe. Depuis la naissance de Draco, vous m'avez plus considérée comme un objet décoratif que comme un être humain à part entière. Je m'y suis habituée. »

Lucius ne répondait toujours pas, et Narcissa sentit l'inquiétude poindre à nouveau. Il avait blêmi brutalement, et c'était mauvais signe. Très mauvais signe – elle ne l'avait vu qu'une seule fois en vingt ans dans cet état, et ce jour-là, elle avait remercié le ciel de ne pas être l'objet de sa colère. Elle repoussa de toutes ses forces son envie de reculer devant le masque de fureur qu'était devenu le visage de son mari – il fallait rester forte. Pour Draco. Pour Bella. Pour elle-même. Il ne fallait pas lui montrer qu'elle avait peur de lui. Alors, pour ne pas laisser le vide la posséder, elle recommença à parler.

« Je suppose que vous pensiez me découvrir un amant, n'est-ce pas ? » fit-elle d'une voix calme mais toujours glaciale. « Quelle n'a pas due être votre déception en vous apercevant que ce n'était pas le cas…Je n'aurais jamais cru que vous pousseriez le manque de respect jusqu'à me faire espionner, Lucius. »

« Tais-toi » siffla l'homme, de plus en plus pâle. Il fit un pas vers Narcissa, et son attitude menaçante la fit frémir, mais elle ne bougea pas. Au contraire, elle se força à se redresser encore un peu plus.

Et elle persévéra :

« Je ne me tairai pas » gronda-t-elle. « Pas cette fois, Lucius. Vous vouliez savoir où j'étais, je vais vous le dire, puisque manifestement vos sbires ont été incapables de vous fournir une information pourtant facile à obtenir : j'étais chez mon avocat. Je veux – »

« Tais-toi ! » L'interrompit une fois de plus son mari, en faisant un autre pas dans sa direction. Il avait crié cette fois-ci. Et Narcissa était terrifiée.

Pourtant…

…Il ne fallait pas qu'elle flanche.

« Je veux divorcer » déclara-t-elle d'une voix mal assurée – Mais son visage, lui, marquait sa détermination. Une force jusqu'alors inexprimée depuis qu'elle l'avait épousé et qui ne demandait qu'à s'évader. Du moins l'espérait-elle.

Ne flanche pas, se répétait-elle inlassablement, ne flanche pas. Pas maintenant. Plus tard. Plus tard, tu pourras. Chez Bella. Mais pas maintenant.

« Je veux divorcer » dit-elle à nouveau. « J'ai engagé une procédure, vous recevrez bientôt les papiers et la convocation du juge afférente. »

Ce n'était pas tout à fait vrai – mais il n'avait pas besoin de le savoir. De toute façon, ce ne serait bientôt plus un mensonge. Ca n'en était déjà plus vraiment un non plus.

Lucius s'était figé – Narcissa ne sut pas comment interpréter l'expression indéfinissable qui s'affichait sur ses traits. Alors, elle poursuivit :

« Je vais partir, et vous ne pourrez pas m'en empêcher, Lucius. »

« Tu crois ça ? » Demanda Lucius d'une voix blanche – il avait sans doute voulu prendre une intonation plus menaçante, mais Narcissa réalisa avec stupeur que son époux avait l'air beaucoup plus perturbé que ce à quoi elle s'était attendue. « Je t'en empêcherai, Cissa. Tu ne peux rien contre moi. Quand nous en aurons fini avec cette mascarade, il ne te restera plus rien. »

Il y avait d'improbables accents désespérés dans sa voix, et un court instant, elle fut déstabilisée. Se pouvait-il que… ?

Non. Il fallait qu'elle se reprenne.

« Je ne veux pas d'argent » affirma-t-elle avec condescendance. « Je ne veux plus rien de vous, Lucius. Ca m'est égal, comprenez-vous ? La seule chose que je souhaite à présent, c'est ma liberté, et ne plus vivre sous votre joug. Ciel, ne vous êtes-vous donc pas rendu compte que votre comportement tyrannique vous avait fait perdre votre fils et votre épouse ? » Pourquoi cette réalité lui était-elle aussi douloureuse quand lui seul devait en être coupable ?

« Tu ne peux pas me faire ça » chuchota l'homme d'une voix pressante – si Narcissa ne l'avait connu aussi bien, elle aurait presque pu croire qu'il allait se mettre à pleurer. « Je ne te laisserai pas faire. »

« Vraiment ? » demanda doucement Narcissa. « Eh bien, nous verrons. Je pense que vous serez surpris de toutes les choses qui vous ont échappé ces dernières années. Il serait temps de reprendre contact avec la réalité, mon cher. »

Elle fit une pause, pendant laquelle elle put observer pour la première fois de sa vie le visage décomposé de son mari – c'était un spectacle auquel elle n'avait jamais imaginé assister, et auquel elle n'était pas préparée. Enfin, elle ne voulait plus faire marche arrière. Et elle ne le pouvait plus.

« Je vais quitter cette maison, maintenant » reprit-elle. « Ne cherchez pas à m'en empêcher si vous ne voulez pas que les choses se passent plus mal. »

« Où vas-tu ? » Demanda Lucius – il semblait comme vidé de sa substance, à présent, et c'était une image étrange. Déstabilisante.

Narcissa ne répondit pas – elle n'avait pas à le faire, et ne le voulait pas.

« Nous nous verrons chez le juge » dit-elle simplement en se dirigeant vers la porte. « Au revoir, Lucius. »

Lorsqu'elle se fut installée dans la taxi qui la mènerait chez sa sœur Bellatrix, Narcissa sentit ses nerfs lâcher et ses larmes s'écoulèrent silencieusement sur ses joues.

Elle ne savait pas si c'était de soulagement, ou si c'était à cause de cette inopportune tristesse qu'elle avait éprouvée en franchissant définitivement le seuil de la maison dans laquelle elle avait vécu les vingt dernières années de sa vie. Avec son fils qu'elle adorait Et son mari qu'elle avait aimé Malgré tout.

Elle n'était pas certaine d'avoir envie de le savoir.

N'est-ce pas ?

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Journal de Draco Malfoy, lundi 8 juin 1997 :

Mère est venue me voir hier, comme tous les dimanches.

Elle m'a annoncé, pâle comme une morte, qu'elle avait quitté Père et qu'elle s'était réfugiée chez tante Bella. Et ça, comme dirait Blaise, ça me troue le cul.

Elle s'est refusée à me donner des détails. Je n'ai pas insisté. Tout ce que je sais c'est qu'elle a prévenu son avocat (Sirius ou l'autre ? Elle n'a pas voulu me le dire) et pris des dispositions pour ne pas être accusée d'abandon de domicile. Il paraît que Bella est en rage. Ca ne m'étonne pas, de toute façon elle a toujours détesté Lucius, alors ce n'est pas maintenant que les choses vont s'améliorer…

Je suppose qu'à mon départ de St Brutus, j'irai m'installer avec elle chez Bella – du moins, avant de partir pour les Etats-Unis.

J'espère quand même que Mère n'a pas fait de bêtises. J'espère que ça va bien se passer. J'espère…putain, je meurs de trouille pour elle, et ce n'est vraiment pas le moment. Les examens de fin d'année ont commencé aujourd'hui, et j'ai eu la tête ailleurs toute la journée. Bon, c'était ridiculement facile alors je ne pense pas avoir trop déconné, mais si je continue à être dans la lune comme ça, je risque de me planter.

Et ça, il en est hors de question. Je refuse de donner ne serait-ce qu'une seule opportunité à Lucius de me forcer à rester ici l'année prochaine si je me loupais… Et je refuse d'échouer à l'obtention de mon diplôme à cause de lui.

J'ai des projets et je vais les réaliser. Quoi qu'il m'en coûte.

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Journal de Draco Malfoy, mardi 9 juin 1997 :

Deuxième journée d'examens terminée.

Finalement, c'est bien moins difficile que ce à quoi je m'attendais. Je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à maintenant, mais en définitive, il me faut bien l'admettre : Hogwarts était réellement une excellente école. Je veux dire, les examens sont nationaux, donc logiquement ce sont les mêmes pour tout le monde. Et là, j'ai l'impression d'une facilité déconcertante face à tous les sujets. Qu'ils ne sont pas…à mon niveau.

Ca me perturbe. Je savais que mon ancien lycée était une bonne école mais pas à ce point. Je pensais que Lucius m'avait envoyé là-bas uniquement parce qu'il voulait se débarrasser de moi.

Finalement ce n'est peut-être pas ça, la vraie raison. Enfin…pas la seule, en tout cas.

Je ne sais pas quoi penser de tout ça.

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Journal de Draco Malfoy, mercredi 10 juin 1997 :

Tout à l'heure après la session d'aujourd'hui, je suis allé voir Miss Cyzia. Je n'étais pas obligé, nos séances se sont terminées la semaine dernière, mais j'avais envie de la remercier de ce qu'elle a fait pour moi. Mine de rien, elle a pris des risques au niveau professionnel. Des risques pour moi. Alors qu'elle ne me connaissait pas. Elle est sortie du cadre dans lequel elle était supposée rester. Elle m'a donné une place… particulière, c'est le moins qu'on puisse dire… en regard des autres élèves de ce lycée.

C'est vrai, après tout. Je connais peu de gens qui, dans son cas, auraient accepté ce que je lui ai demandé. Grâce à elle, mes journaux sont en sécurité chez Milli, et je peux terminer l'année scolaire dans une –relative – tranquillité d'esprit, telle que je n'en avais pas connue depuis…hum. Un bon moment, en fait.

Alors pour tout ça, je voulais lui dire merci. Je crois que ça lui a fait plaisir.

Elle n'aurait sans doute pas souri comme ça sinon. Je l'ai trouvé jolie, à ce moment-là – elle ressemblait un peu à Milli.

Je me demande si Milli va bien. Je lui écris toutes les semaines, mais comme je ne peux pas recevoir de réponse, je n'ai aucune idée de comment elle s'en sort. Bien, je suppose. Mais comment le savoir ? Je suis tellement isolé de tout ici…Pas de télé, pas de radio, je ne reçois même pas le journal. Et quand je suis avec Mère le dimanche, on ne parle pas vraiment de ce qui se passe dans le monde extérieur, évidemment. Heureusement.

Bon sang, ils me manquent.

Encore deux semaines et c'est fini…Tenir…J'ai l'impression que je passe mon temps à me répéter ce mot.

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Journal de Draco Malfoy, jeudi 11 juin 1997 :

Quatrième journée d'examens terminée.

Bientôt la fin. Encore demain et ensuite, il ne restera plus qu'à attendre les résultats.

C'est bizarre, passer mes journées à écrire sur une feuille endort mon cerveau – je ne pense plus à rien, à part réussir ces putains d'exams. Un peu l'impression d'être lobotomisé…c'est pas si mal, en fait. Ca m'évite de penser à autre chose.

Comme Harry, par exemple.

Lui aussi, je me demande comment il va.

Est-ce qu'il pense encore à moi ?

Est-ce qu'il m'a oublié ?

Mon dieu, j'ai tellement besoin de lui…Vivement demain que je puisse encore m'abrutir de travail et arrêter de penser…

Mais après ? Plus ça va et plus j'ai l'impression que je vais flancher avant la fin.

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Journal de Draco Malfoy, vendredi 12 juin 1997 :

Dernière journée d'examens terminée.

C'est fini, du moins si je n'ai pas à passer de session de rattrapage. Je ne veux pas m'avancer, mais je ne pense pas en avoir besoin – de toute façon, ça ne change pas grand-chose, les oraux se dérouleront pendant la dernière semaine de cours. Logiquement, je pourrais même me barrer avant la fin officielle de l'année scolaire. Je ne le ferai pas, bien entendu, puisque la remise des diplômes se fait le dernier jour, mais je pourrais.

J'ai presque envie de le faire et de tout laisser en plan.

Après, je suppose que j'irai chez Bella, retrouver Mère. Je me demande comment ça va se passer, après. Je veux dire, le divorce et tout ça. Je ne crois pas que Père se laissera faire si facilement, et j'ai la trouille. Pas pour moi, non, mais…j'y ai repensé ces derniers jours, et je suis moins enthousiaste à l'idée de partir aux Etats-Unis, sachant que Mère sera toute seule pour se débrouiller face à lui.

Enfin…j'exagère un peu. Bella et Sirius seront là, mais ils ne peuvent pas lui tenir la main sans arrêt non plus. Et Bella va devoir retourner bientôt à New York, en plus. Comment Mère va-t-elle faire lorsqu'elle se retrouvera seule ?

J'ai peur pour elle.

Et j'ai menti : j'ai peur pour moi, aussi. Mais pour une autre raison.

J'ai peur de partir seul à New York, et de lamentablement me planter une fois là-bas. J'ai la trouille que Harry ne veuille plus de moi quand je serai sorti. J'ai peur de ne plus jamais le revoir.

C'est complètement con, je sais. Putain, dire qu'il y a quelques mois, je ne doutais de rien, et certainement pas de moi…j'ai bien changé, depuis.

Je ne suis pas tout à fait sûr d'aimer ça.

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Millicent s'étira paresseusement et laissa sa main glisser nonchalamment le long du dos dénudé et couvert de sueur de Joanne, la laissant s'attarder légèrement sur une fesse cambrée, pour achever sa course sur la hanche mince de la jeune femme. Elles avaient passé une bonne partie de l'après-midi à faire l'amour – la première fois depuis qu'elles sortaient ensemble. A présent, elles somnolaient tranquillement, blotties l'une contre l'autre sur le grand lit aux draps défaits. Le soleil aveuglant du midi avait laissé la place à celui de fin de journée, les éclaboussant de grandes flaques de lumière orangée.

Elles ne s'étaient pas vues depuis une semaine – depuis le début des examens de fin d'année de Millicent, en fait. La jeune fille avait passé son temps le nez dans ses révisions, aussi Joanne avait-elle travaillé toute la semaine pour obtenir une journée de congé samedi, afin qu'elles puissent se voir. Lorsque Millicent avait sonné à la porte de son petit appartement situé non loin de la plage, la serveuse n'avait pas posé de questions, bien qu'elles devaient initialement se retrouver au pub de Tonks. Les yeux de sa petite amie brillaient d'une lueur inhabituelle, et là encore, elle n'avait pas posé de questions. Joanne ne parlait jamais beaucoup, et elle avait compris que Millicent n'avait pas envie non plus de parler maintenant. Alors elle s'était contentée de lui prendre la main et de la guider jusqu'à son lit, et Millicent pouvait affirmer sans mentir que cela avait sans doute été le meilleur après-midi de toute sa courte vie.

La voix de Joanne s'éleva finalement dans l'air immobile et un peu lourd de la petite pièce.

« Alors, comment c'était, tes exams ? »

« Chiant » répondit Millicent en souriant doucement. « Mais c'était plutôt facile, en fait. Je pense que je vais les avoir sans problème. »

« T'es une espèce de génie, alors ? »

Millicent gloussa un peu en se serrant contre elle.

« Non » se défendit-elle, « Hogwarts était juste une très bonne école – on était très en avance, c'est tout. J'avais déjà presque tout vu du programme en arrivant ici. Alors forcément, c'était facile… »

La main de Joanne vint s'égarer contre son sein gauche et Millicent laissa échapper un soupir de contentement. A sa place, voilà où elle était. Elle se demanda, un peu incertaine, combien de temps durerait cette situation, et manifestement, Joanne devait se poser la même question, puisqu'elle parla de nouveau.

« Finalement, tu vas faire quoi l'année prochaine ? »

C'était une question que Millicent redoutait, parce qu'elle ne connaissait pas encore la réponse. En vérité, plusieurs choix s'offraient à elle, mais elle ne savait pas lequel serait le meilleur.

« Je ne sais pas » répondit-elle honnêtement. « J'ai été acceptée dans une école de journalisme à Londres, mais j'ai aussi reçu une proposition d'emploi comme pigiste permanente au Daily Prophet – tu sais, le journal dont le siège est en centre-ville…Ils sont en relation avec plusieurs clubs du lycée. »

« Je vois » dit simplement Joanne, sans commentaire supplémentaire. Il n'y avait nulle trace de reproche dans sa voix, peut-être un peu d'attente – mais Millicent n'en était même pas sûre. Peut-être se faisait-elle des idées.

La jeune fille continua :

« J'hésite entre les deux » avoua-t-elle. « Un diplôme me sécuriserait, mais à la sortie je ne suis pas certaine de trouver un job – et puis, Londres, même si ce n'est pas très loin, ce n'est pas tout à fait la porte à côté. Il faudrait que je déménage là-bas et même si les loyers ne sont pas trop chers en banlieue, c'est sans compter que l'école n'est pas gratuite… »

« Mais… ? » Demanda Joanne.

« Mais » poursuivit Millicent, « si j'accepte le job au Daily Prophet, ça veut dire que je laisse tomber les études et que je reste chez Tonks. Je l'adore et on s'entend super bien, mais c'était censé être une situation temporaire, et je n'ai pas envie de squatter indéfiniment chez elle, surtout que son mec vient habiter ici à partir de cet été. Je vais les gêner… »

Joanne ne répondit pas tout de suite – elle semblait analyser le problème, mais son visage lisse et exempt d'expression n'aidait pas vraiment Millicent à deviner le fil de ses pensées. En réalité, la jeune fille avait bien songé – oh, brièvement, juste le temps de réfuter cette idée aussi vite qu'elle lui était venue – à autre chose. Seulement, elle s'interdisait d'espérer quoi que ce soit…c'était impossible, Joanne n'accepterait jamais, et elle le comprenait parfaitement.

« Qu'est-ce que tu veux, toi ? » Demanda finalement la jeune serveuse, et Millicent grimaça intérieurement. Justement la question à laquelle elle ne voulait surtout pas répondre. Alors elle ne dit rien, et se blottit encore un peu plus contre le corps nu de sa compagne, qui frissonna imperceptiblement.

« Milli » chuchota Joanne. « Qu'est-ce qui se passe ? Tu veux partir, c'est ça ? Tu sais, si tu vas à Londres, ce n'est pas grave, on pourra quand même se voir…après tout, comme tu l'as dit, ce n'est pas si loin…Tu crois que je vais t'en vouloir, c'est ça ? »

Millicent secoua la tête.

« Non » murmura-t-elle d'une voix indécise. « Non, ce n'est pas ce que je veux. » Elle releva timidement la tête et plongea ses yeux noirs dans ceux de son amie. « Jo… » Soupira-t-elle. « Je ne sais pas quoi faire… »

« Dis-moi simplement ce que toi, tu voudrais faire » lui répondit gentiment Joanne en lui caressant les cheveux.

Pouvait-elle vraiment le lui dire ? Millicent soupira. Elle avait peur de la réaction de sa petite amie si elle était sincère – elle ne voulait pas la perdre à cause de ses désirs stupides d'adolescente. La jeune fille se rendit compte qu'elle était réellement amoureuse, et son cœur s'en serra d'autant. Pour toute réponse, Joanne la prit dans ses bras et se mit à la bercer lentement, comme pour la rassurer.

« Milli ? » l'appela-t-elle doucement. « Dis-moi ce qui ne va pas, s'il te plait. »

« Je – je veux rester ici » chuchota Millicent tout à coup, d'une voix basse et désespérée. « Je veux rester avec toi, Jo. »

« Et qu'est-ce qui t'en empêche ? »

Millicent eut un petit rire sans joie.

« T'es bien placée pour savoir que les loyers sont hors de prix par ici – largement plus que dans la banlieue de Londres. C'est pas avec mon pauvre salaire de pigiste que je vais pouvoir me payer un appart… »

« Qui te parle de payer un loyer ? » Demanda simplement Joanne, et Millicent la regarda, surprise. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle devait comprendre.

La jeune femme blonde lui fit un sourire extraordinairement doux et Millicent sentit son cœur bondir dans sa poitrine – cela ne pouvait pas être vrai, n'est-ce pas ? Ce serait trop beau…

« En fait si » corrigea Joanne d'une voix un peu plus sérieuse – et un peu anxieuse ? – « Je te parle de payer un loyer – mais, à deux, ça reviendra moins cher, tu ne penses pas ? »

Millicent lui adressa un sourire radieux alors que le rythme des battements de son cœur s'accélérait encore un peu plus et que sa tête se faisait soudain plus légère.

« Oui » souffla-t-elle en enfouissant son visage dans le cou de sa compagne. « Tu as raison. »

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Journal de Draco Malfoy, lundi 15 juin 1997 :

Merde.

Je stresse comme un malade à cause des exams. J'ai pas été foutu d'écouter quoi que ce soit en cours aujourd'hui – enfin, on s'en fout, ce n'était de toute façon qu'une pitoyable mascarade destinée à nous occuper en attendant la remise des diplômes. Ils feraient mieux de nous faire faire du sport, au moins ça nous défoulerait…

N'empêche…Je suis sur les nerfs comme ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. C'est étrange, parce que je sais que je vais avoir mon diplôme. Je veux dire, si je ne l'ai pas, alors le ciel me tombera sur la tête et la terre s'arrêtera de tourner – mouais, n'importe quoi. Enfin, c'est qu'une image, mais statistiquement, je ne peux pas avoir loupé mes examens. Ou alors ça veut dire que tous les autres ne les auront pas – Ou que je suis un connard atrophié du cerveau. La révélation ultime : j'avais ma place à Saint Brutus en définitive. Parmi mes congénères… Mais soyons sérieux. J'en doute…

Mais c'est étrange quand même de stresser à ce point. J'en viens à me demander si ce n'est pas simplement parce qu'après que j'aurai eu ce foutu diplôme, alors je serai libre. Enfin. Et tout seul, aussi.

Putain, je suis pas croyable : au moment où je peux finalement faire ce que je veux et voler de mes propres ailes, je me mets à paniquer.

C'est vraiment n'importe quoi.

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Journal de Draco Malfoy, jeudi 18 juin 1997 :

Comme une pile électrique depuis quelques jours.

Je n'arrête pas de faire du sport pour décompresser, résultat le soir je m'endors comme une masse. Du coup, je n'écris plus vraiment, mais au moins ça m'évite de divaguer, de trop penser. C'est pas plus mal, je pense.

Pucey est revenu me parler après les examens. On n'est pas vraiment les meilleurs potes du monde – en même temps ce serait difficile – mais il ne me fait plus chier du tout, et on fait du foot ensemble. Il se défend plutôt bien, même s'il n'est pas aussi bon que Blaise. Et puis, mine de rien, ça fait du bien de pouvoir se défouler un peu, même si c'est avec un mec qui a essayé de me faire chanter.

Blaise…je me demande s'il est toujours avec Ginny ou si elle a fini par en avoir marre de lui…J'espère que non et qu'un jour, ils feront plein de mini belettes…Dans quelques années, y'a pas le feu non plus. Tiens, ce sera assez marrant à voir, des enfants métisses de black et de rouquine…le résultat risque d'être surprenant.

C'est dingue, c'est seulement maintenant que je me rends compte à quel point ils comptent tous pour moi…Dire qu'il aura fallu que je me retrouve ici…Bon, bien sûr je savais déjà avant que je les aimais, mais il aura fallu mon départ de St Brutus pour j'en prenne vraiment la pleine mesure.

Je suis vraiment bouché, parfois.

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Journal de Draco Malfoy, mardi 23 juin 1997 :

J'ai eu mes examens !

Oui, bon, je sais, je fais un peu pitié à hurler comme un débile, mais je suis vraiment super content. En plus j'ai eu de super notes !

Jeudi on a la remise des diplômes, et vendredi, je suis dehors.

J'ai tellement hâte d'y être.

Harry, attends-moi, s'il te plait.

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Journal de Draco Malfoy, jeudi 25 juin 1997 :

Ca y'est.

Ca y'est, je suis diplômé.

Ca fait tout bizarre.

Je ne sais pas trop comment je me sens, en fait. Super heureux. Soulagé. Surexcité à l'idée que maintenant, je décide. Mort de trouille, aussi.

J'adore cette sensation.

Adrian est venu me féliciter – ça aussi ça fait bizarre, mais c'est pas désagréable. Je crois que je le perturbe un peu…Mais je m'en fous, demain…Demain, je serai parti et je ne verrai plus jamais ce type, ni les gars de ce lycée. Ni ce lycée.

Demain, oui.

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La semaine prochaine, les derniers jours de cours de Harry…

En attendant, n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog (qui se languit de vos commentaires) et à laisser une review pour me dire ce que vous avez pensé du chapitre. Je vous aime !