Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Bonsoir à tous. Ceux qui visitent mon blog savent que je suis en deuil (et pas que de mon pécé, malheureusement). J'ai fait mon possible pour ne pas prendre trop de retard avec « Cher journal », mais je pense que vous comprendrez qu'avec tous les soucis que j'ai en ce moment, les choses ne soient pas faciles pour moi. Aussi, s'il y a du retard dans la publication de ce chapitre, veuillez me pardonner, c'est que je n'aurai pas été physiquement en mesure de le faire à temps et que Bady s'en sera chargée à ma place (en espérant que FFnet et que son pécé soient d'accord).
Bref. Cette semaine, les derniers jours de Harry à Hogwarts…Bonne lecture.
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RAR : J'ai fait ce que j'ai pu, mais je n'ai pas réussi à faire toutes les RARs pour ce chapitre. Comme j'ai commencé à le faire et que je trouve injuste que certaines personnes aient eu une réponse à leur review et d'autres pas, je le ferai plus tard dans la semaine. Comme d'habitude, ceux qui m'ont laissé une review non signée auront leur réponse sur mon blog (adresse dans mon profil, vous commencez à avoir l'habitude). Encore désolée, et merci de me comprendre.
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Merci à Prism of Life pour ses corrections et le fait qu'il soit là, et à Ana, Bady, BN et Eva pour leur soutien.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 8 juin 1997 :
21h :
Les examens de fin d'année ont commencé.
Toute l'école est en effervescence, du plus jeune des élèves au plus expérimenté des professeurs. C'est étrange, durant les dernières semaines, et alors que je ne vivais presque que pour cela, je n'avais pas conscience, pas réalisé la fin de l'année scolaire et ses implications pour le reste de l'établissement, professeurs et élèves…et pourtant maintenant nous y sommes presque.
Je n'avais pas remarqué non plus la fébrilité des élèves – sans doute parce que j'enseigne essentiellement des matières optionnelles. Mais à présent, je me sens peu à peu envahi par l'excitation ambiante. Tout le monde est à la fois angoissé par les examens, et heureux parce que la fin des cours est pour bientôt. Les élèves de dernière année sont bien sûr les plus agités.
Hermione Granger, bien qu'elle soit la meilleure élève de ma classe en français – surtout depuis que Millicent n'est plus ici – n'a pas cessé de me poser des questions sur les cours et l'épreuve orale. Quant aux autres, eh bien…ils paniquent tous plus ou moins selon leur niveau et leur caractère, mais pour la plupart, ils semblent plutôt contents d'être bientôt partis d'ici. Comme je les comprends…Moi-même, malgré un emploi du temps surchargé à cause des surveillances des examens, je ne peux pas m'empêcher d'y penser.
Ginny, en revanche, n'a pas l'air très heureuse – je crois savoir pourquoi. Il lui reste encore une année à passer ici, et à la rentrée prochaine, son petit ami et ses meilleurs camarades seront partis. Et moi aussi. Elle se retrouvera seule. Et je crois qu'elle n'arrive pas à se faire à l'idée que l'année prochaine, elle va devoir rester ici sans les gens qu'elle aime Bien sûr, Fleur sera là, mais ce n'est définitivement pas la même chose. Même si elles semblent plutôt bien s'entendre toutes les deux, Ginny ne la connaît finalement que très peu. Je crois que ma rouquine déprime un peu.
Il faudrait que je l'invite à boire le thé chez moi cette semaine…
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Journal de Harry Potter, mardi 9 juin 1997 :
23h30 :
Je reviens de Hogsmeade, où j'ai dîné avec Remus, Nev, et toute la bande. Charlie et Kadi repartent bientôt, et Bill et Fleur s'installent prochainement à Edimbourg – Bill a obtenu un logement de fonction très bien situé, et ils voudraient emménager tous les deux au plus vite afin que Fleur puisse prendre ses marques avant de travailler à Hogwarts.
Ce fut un grand dîner dans un super restaurant indien dans la vieille ville, histoire de tous se voir avant que chacun parte de son côté. C'était vraiment très sympa et je me suis beaucoup amusé – même si en voyant tous ces gens si heureux, je n'ai pas pu m'empêcher de déprimer un peu en pensant à Draco. Mais je me suis vite repris en me disant que de toute façon, nous nous reverrions bientôt.
Je me sens tellement impatient ! J'ai l'impression que je pourrais quitter cette école sur-le-champ si je recevais des nouvelles de sa part pour me demander de venir le rejoindre. Et depuis que ses amis et moi recevons ses lettres, je n'ai qu'une envie, c'est qu'il cède à quelque chose comme ça. Je sais, c'est idiot, mais ce n'est tout bonnement pas le genre de chose que je peux contrôler…
J'ai invité Ginny à passer me voir demain après-midi après sa session d'examens. J'espère pouvoir lui remonter le moral.
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Terry repoussa les branches tombant jusqu'au sol et se fraya un passage sous le saule pleureur. Il avait couru pour arriver jusqu'ici, et il était un peu essoufflé, mais il ne voulait pas manquer une seule occasion de profiter de l'ombre rafraîchissante de l'arbre et de la quiétude qui régnait sous son feuillage. Comme il suivait des cours différents de ses amis, il avait passé une épreuve en fin de matinée pendant que les autres décompressaient dans le parc en l'attendant. Il espérait bien avoir le temps de souffler un peu et de discuter avec ses amis avant de retourner au réfectoire, puis d'entamer la session de l'après-midi.
Pourtant, lorsqu'il chercha ses camarades des yeux, il ne vit que Luna, adossée au tronc de l'arbre, qui caressait distraitement les cheveux sombres d'une Sally-Ann profondément endormie tout en fredonnant à mi-voix une comptine qui semblait tout droit sortie de son imagination – du moins, c'était la première fois que Terry entendait cette chanson. La jeune fille blonde se leva gracieusement et jeta un regard un peu embué au lac dont on pouvait apercevoir les rives miroitantes au travers des branches du saule.
« Je te la laisse, » chantonna-t-elle tout en continuant à fixer le lac alors qu'elle s'avançait vers lui. « Justin m'attend, et les autres sont déjà partis manger – personne n'a eu le cœur de réveiller Sally… »
Terry hocha lentement la tête et Luna le dépassa en frôlant légèrement son bras de ses cheveux défaits. Le jeune homme haussa les épaules et vint prendre la place de l'excentrique adolescente auprès de sa meilleure amie. Instinctivement, il se mit à lui caresser les cheveux de la même manière que Luna avant lui, et Sally-Ann émit dans son sommeil un petit soupir de contentement tout en se blottissant contre le jeune homme.
Putain, Annie, tu ne sais pas ce que tu me fais, songea désespérément le garçon tout en continuant machinalement sa lente caresse sur la chevelure brune. Il soupira. Cela faisait tellement de temps qu'il était amoureux d'ellequ'il ne se souvenait même plus quand c'était arrivé. Il se rappelait avoir dit un jour à Draco qu'il l'aimait depuis la maternelle, et à bien y réfléchir, c'était sans doute vrai. Mais il y a avait toujours eu cette barrière entre eux, cette amitié si lourde à porter parfois, qu'il ne voulait pourtant pas perdre. Non, pour rien au monde.
Et puis l'Autre était arrivé et avait bouleversé ce fragile équilibre. Avec son sourire charmeur, ses allures de garçon rebelle quandTerry semblait si sage et si rassurant. Si ennuyeux, aussi. C'était arrivé deux ans auparavant, mais ce souvenir était gravé au fer rouge dans son âme comme dans celle de Sally-Ann. L'Autre l'avait séduite en lui promettant mille merveilles auxquelles la jeune fille avait cru. Elle était encore tellement naïve, à l'époque.Idiote, dirait-elle aujourd'hui. Mais Terry, plus pragmatique et incapable d'être aussi sévère que Sally-Ann vis-à-vis d'elle-même, savait que ce genre de choses arrivait au-delà de tout critère d'intelligence… Le cœur ne bat pas par la raison et au moins, à cet égard, Sally-Ann ne faisait pas exception.
L'Autre l'avait séduite :il avait profité de son inexpérience, abusé de ses sentiments et il l'avait baiséePuis il l'avait laissée tomber après avoir obtenu ce qu'il voulait. L'histoire classique de la jeune fille trop romantique et trop crédule, qui rêveencore au prince charmant, surtout si celui-ci a des allures de seigneur de la nuit. L'affaire aurait pu s'arrêter là, Sally-Ann désarçonnée et pleurant toutes les larmes de son corpsElle aurait pu passer à autre chose une fois son amour-propre et sa fierté bafoués réparés par son meilleur ami. Seulement…
Seulementlorsque le Destin s'acharne, une mésaventure – banale, même si cruelle – peut très vite devenir un drame… Simplement un préservatif mal mis, et Sally était enceinte. Les vacances d'été à peine entamées, elle aurait dû avoir le temps de se faire avorter. Elle était allée voir l'Autre et lui avait imploré son aide. Et l'Autre avait refusé, l'insultant, la traitant comme la pire des traînées. Sally-Ann anéantie, n'avait pas pu se résoudre à en parler à ses parents. Ils allaient la tuer, répétait-elle sans cesse au milieu de ses larmes incessantes. Mais Terry était là. Et il l'avait sans doute plus ramassée que relevée, plus soutenue que réconfortée… Avec l'aide de Luna. Ils s'étaient cotisés pour lui payer l'hôpital (1), et Terry avait même trouvé en catastrophe un petit job pour la fin des vacances. C'était également lui qui avait pris le risque de mettre la sœur aînée de Sally-Ann, alors âgée de vingt et un ans, au courant – il n'avait pas le choix, son amie ayant moins de seize ans à l'époque, il lui fallait l'autorisation d'un membre de sa famille.
Ils avaient travaillé sans relâche jusqu'à réunir la somme d'argent nécessaire –mais pas suffisamment tôt Les vacances touchaient à leur fin et le retour à Hogwarts inéluctable. Alors Terry et Luna avaient réussi à convaincre Sally-Ann de parler au médecin scolaire dès leur arrivée au château, et la jeune fille avait avorté en secret – secret malheureusement vite éventé, qui s'était rapidement mué en rumeurs plus atroces les unes que les autreset à propos desquelles personne ne s'attachait à distinguer le vrai du faux. Evidemment, Sally-Ann en avait été traumatisée, et évidemment, elle n'avait plus jamais été la même. Terry était même intimement persuadé que cette grossesse avait été l'élément déclencheur de sa maladie.
Ces souvenirs assombrissaient invariablement le voile du passé. Trop présents et vivaces encore au jour le jour. Trop sournoisement là dans le futur…
Le jeune homme crispa son poing autour d'une touffe d'herbe et l'arracha d'un geste à la fois machinal et rageur. Deux ans plus tard, il avait encore des envies de meurtre à propos de l'Autre. Et il pensait sincèrement que ce sentiment perdurerait jusqu'à la mort – la sienne, ou celle de ce bâtard.
Terry soupira de nouveauen se ressaisissant, et passa doucement sa main sur le front pâle de sa meilleure amie, massant légèrement ses tempes.
« Si tu savais comme je t'aime » chuchota-t-il tristement. « Oh, Annie, si tu savais… »
Puisaprès l'avoir gentiment secouée pour la réveilleril se leva, malgré les poids silencieux et invisibles qui l'alourdissaient. Il n'était déjà que troptemps de retourner au château. Lorsqu'il croisa le regard bleu de la jeune fille, il lui adressa un petit sourire, puis lui tourna le dos et écarta les branches du saule pour se diriger vers l'imposant bâtiment. Il n'avait pas vraiment envie de lui parler, et puis, il avait aperçu Blaise et Ginny qui s'approchaient en leur faisant de grands signes – Sally-Ann ne serait pas seule.
Il n'entendit donc pas la jeune fille murmurer derrière lui :
« Maintenant, je sais. »
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Journal de Harry Potter, jeudi 11 juin 1997 :
22h :
Ginny est passée me voir hiercomme c'était prévu, et elle a passé une bonne partie de l'après-midi avec moi. Je crois que ça nous a fait du bien à tous les deux – enfin, surtout à elle, elle avait vraiment besoin de se sentir rassurée par rapport à l'année prochaine.
Je lui ai offert un portrait d'elle réalisé cet hiver et qu'à ma grande honte, j'avais oublié dans un coin de mon appartement. C'est en faisant un peu de rangement avant son arrivée que je l'ai retrouvéJe me suis dit que ça lui ferait peut-être plaisir. Effectivement ce fut le cas, elle s'est montréetrès contente.
Après son départ, je n'ai pas eu le courage d'aller courir, il était trop tard. Je pense que tant que les examens ne seront pas terminés, je ne pourrai pas vraiment faire de sport, je suis bien trop occupé. J'ai bien essayé d'aller nager à la piscine (le lac est vraiment trop frais lorsqu'il fait nuit), mais j'étais tellement fatigué que j'ai préféré éviter de faire un malaise.
Plus que deux semaines avant de quitter cette école.
J'éprouve une hâte presque adolescente. Euphorique, à tel point que c'en est étonnant
Après, je profiterai au maximum de Tonks et Millicent avant de m'envoler pour la Nouvelle-Orléans et de commencer une nouvelle vie. Je me sens étrangement impatient, et en même temps, je ne peux pas m'empêcher de ressentir un peu d'angoisse. Durant le mois qu'il me reste à passer en Angleterre, j'espère revoir Draco, s'il veut encore de moi – et on le dirait bien, à lire les lettres qu'il a réussi à m'envoyer. Mais j'appréhende aussi énormément ces retrouvailles. Il y a tellement de choses que nous devons nous dire, et si peu que nous sachions l'un de l'autre, finalement…
Malgré tout, c'est tout de même l'impatience qui prédomine.
Tonks serait fière de moi, je crois. C'est que je suis devenu presque optimiste, maintenant…
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Journal de Harry Potter, vendredi 12 juin 1997 :
18h :
Et voilà, les examens sont terminés, et lorsque la sonnerie marquant la fin de la dernière épreuve a retenti, je peux jurer que j'ai presque entendu un soupir de soulagement collectif ébranler tous les murs de l'écoleJ'avoue y avoir contribué, mais pour d'autres raisons.
Les deux dernières semaines vont être difficiles à supporter. Le syndrome de la pile électrique me prend de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps, et je suis plutôt content de retrouver de nouveau assez d'espace personnel pour nager et courir jusqu'à l'épuisement total.
Demain, je suis invité à un barbecue chez George et Alicia, ça aussi ça va me faire du bien.
Et dimanche, je vais commencer à faire mes bagages et ranger mon appartement. Je m'y prends en avance, mais je me suis rendu compte que j'avais tellement d'affaires que je ferais mieux de m'y mettre tout de suite. Rien que pour emballer mes livres et mes disques, je vais en avoir pour plusieurs heures, je pense. Et je ne parle même pas des tableaux, des toiles vierges, de la peinture, de mes vêtements et de tout le reste…Misère…Oui, je crois bien que je n'aurai pas trop des deux semaines restantes pour tout ranger ettout faire expédier à Brighton – encore heureux,les meubles ne m'appartiennent pas…
J'ai besoin de m'occuper.
Je pense que ce soir, je vais traîner Nev au cinéma.
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Journal de Harry Potter, samedi 13 juin 1997 :
17h :
Finalement, je n'ai pas pu attendre demain pour commencer à ranger mes affaires.
Après mon jogging ce matin, je suis directement rentré plutôt que d'aller à Hogsmeade pour discuter avec les jumeaux, et j'ai commencé à emballer mes tableaux. J'en ai tellement que ça m'a pris l'après-midi entier, et je n'ai même pas commencé à ranger mes toiles vierges et mes couleurs.
L'appartement semble étrangement vide – déjà. On oublie toujours si vite tout ce qu'on peut entasser en une seule année. Autant de souvenirs…
Je crois que ça va me manquer, tout ce désordre…
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Journal de Harry Potter, lundi 15 juin 1997 :
23h :
Je n'ai pas vu le week-end passer. Le barbecue était super, mais ça, je m'y attendais. Je crois que c'est quelque chose qui me manquera quand j'aurai quitté cet endroit – tous les amis que j'ai trouvés (ou retrouvés) ici et qui m'ont apporté bien plus que bien plus que je n'aurais espéré.
Je suis rentré relativement tard – et j'avoue, un peu bourré -, mais Fred et Oliver avaient ramené de la vodka absolument sublime, dont ils n'ont pas voulu dont ils n'ont pas voulu avouer la provenance, et sur laquelle je me suis un peu lâché. Heureusement ce matin, il me restait un peu d'aspirine dans l'appartement, sinon, j'aurais dû m'humilier devant Madame Pomfrey pour en obtenir…
Après je suis allé courir, comme d'habitude, histoire de me décrasser un peu les poumons Puis j'ai passé le reste de la journée à emballer mon matériel de dessin et de peinture. J'ai laissé sortie une toile vierge et quelques tubes de couleur si jamais l'envie me prenait de peindre d'ici mon départ. Et puis, j'ai commencé à ranger mes livres dans des cartons. Là aussi j'en ai laissé quelques-uns uns dehors, je n'arrivais pas à me résoudre à tout enfermer. Loin de moi.
Quoi qu'il en soit, ça m'a pris une bonne partie de la journée et le soir était arrivé bien avant que je lève la tête de mes cartons.
Ca m'a fait rire quand Nev m'a dit au dîner qu'il avait fait pareil : je le crois encore plus impatient que moi de retrouver Tonks…
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Journal de Harry Potter, jeudi 18 juin 1997 :
22h :
Je n'ai pas eu une seconde à moi depuis le début de la semaine.
Je pensais que la fin de la session d'examens amènerait une période plus calme, mais c'est loin d'être le cas. Les élèves sont surexcités à l'idée des vacances de plus en plus proches, les dernière année sont survoltés par la perspective de quitter définitivement le lycée, et bien qu'il n'y ait plus rien à faire en cours, il faut réussir à les occuper tout en les empêchant de faire n'importe quoi…
Je crois bien que je n'ai jamais autant organisé de débats, de sorties dans le parc ou de projections de films. Le ciel me pardonne, j'ai même participé à un match de foot avec les garçons de dernière année, et à un match de volley avec les filles de l'équipe de Ginny – en passant, je me suis totalement ridiculisé, mais c'était marrant quand même. Finalement, j'ai de la chance : comme je ne suis pas titulaire, je n'ai pas eu de copies à corriger en plus.
Et je ne parle même pas des rondes exceptionnelles qu'il a fallu organiser pour essayer de contenir les élans, euh…romantiques, dirons-nous, qui semblent être la grande tendance du moment chez les étudiants les plus âgés (et même chez quelques uns parmi les plus jeunes). Les élèves nommés aux postes de Préfets et les rondes habituelles ne suffisent plus à endiguer l'hystérie qui s'est emparée de l'école. D'ailleurs, même avec les mesures prises pour cette fin d'année, je ne pense pas que ce soit suffisant.
Bon dieu, j'ai même cru voir Snape sourire, j'ai pensé ne jamais pouvoir m'en remettre sur le coup – Nev quant à lui avait l'air terrifié. C'était assez drôle à voir.
Bref, je n'ai pas arrêté, du coup quand je rentrais chez moi le soir, j'étais trop crevé pour continuer mes rangements. J'ai l'impression que je n'aurai pas trop des deux week-ends qu'il me reste dans cette école pour tout terminer. Je crains même de manquer de temps, à vrai dire. Je n'ai même pas commencé à faire envoyer la partie de mes affaires déjà empaquetée à Brighton, alors que ça devient de plus en plus urgent.
Enfin, le point positif, c'est que ça m'empêche de trop penser à Draco – et maintenant, quand j'y pense, j'ai beaucoup moins mal. Je me sens juste…impatient.
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Blaise était nerveux.
Avec Ginny, Luna et les autres, ils avaient décidé de fêter à leur manière la fin des cours, et pour la plupart d'entre eux hormis Ginny, c'était leur un peu leur propre fête de fin d'études. Pour une fois, Ginny n'avait pas protesté lorsque son petit ami avait dilapidé l'argent de ses parents pour louer l'arrière-salle des Trois Balais et ainsi la réserver à leur usage exclusif.
Ils avaient décidé de faire la fête en petit comité : Luna et Justin, Sally-Ann et Terry, Ginny et Blaise, auxquels s'étaient rajoutés quelques rares autres élèves, dont Hermione Granger faisait curieusement partie – mais pas Ronald Weasley. Ginny avait haussé les épaules en disant que si son frère n'était toujours pas capable, au bout de plus de six mois, d'accepter sa relation avec Blaise, alors il n'avait rien à faire ici, ni rien à faire pour lui. Blaise s'était contenté de hocher la tête et n'avait fait aucun commentaire.
Or donc, Blaise était nerveux. Il était heureux, bien sûr – après tout, il avait eu ses examens et l'année suivante il irait dans l'université qu'il souhaitait intégrer. Ses parents avaient même accepté de le laisser partir en voyage durant les trois mois que dureraient les vacances, en récompense de ses bons résultats scolaires.
Il avait prévu de passer le premier mois à Londres, pour profiter de sa famille et aller quelques jours à Brighton en compagnie de toute la bande, pour retrouver Millicent, et il l'espérait, Draco. Le troisième mois, il comptait voyager un peu en dehors du pays avant de rentrer à la fac : il espérait faire un tour aux Etats-Unis, pourquoi pas en compagnie de Draco si celui-ci s'installait à New York ; et peut-être, s'il avait le temps, le Kenya. C'était son pays d'origine, mais Blaise n'y avait jamais mis les pieds. Il appréhendait un peu cette partie de ses vacances, mais il tenait vraiment à connaître un peu mieux ses racines, ce qui était malaisé lorsqu'on était le fils d'un diplomate qui n'était plus retourné au pays depuis la naissance de ses enfants, et que l'on était étudiant dans l'un des pensionnats les plus cotés de Grande-Bretagne.
La période entre les deux était la raison principale de sa nervosité. Ginny avait obtenu de ses parents l'autorisation de l'inviter pour le mois d'août, et bien qu'il s'entendît à merveille avec Molly et Arthur Weasley lorsqu'il les rencontrait, il avait du mal à se faire à l'idée qu'il les fréquenterait tous les jours pendant quatre longues semaines. Surtout quand on savait ce qu'il s'apprêtait à faire.
Le jeune homme prit une grande inspiration et porta son regard sur la salle déjà enfumée, et résonnante de rires et de musique. Ginny était en train de discuter avec Luna et Hermione, sa petite main blanche gentiment lovée dans la sienne, noire et beaucoup plus large. Justin était en train de danser avec Padma Patil, et il avait visiblement un coup dans le nez, car il n'arrêtait pas d'éclater de rire sans raison. Blaise sourit en se faisant la réflexion que Luna avait grandement contribué à décoincer ce garçon d'ordinaire si sérieux. Il se demanda brièvement si leur histoire durerait au-delà de Hogwarts.
Il secoua la tête – allons, se dit-il, ce n'était pas si difficile. Après une brève pression sur la main de Ginny, il la lâcha et leva son verre qu'il fit tinter avec une petite cuillère.
« Les enfants » appela-t-il pour faire bonne mesure, et la majorité des gens présents dans la pièce se tourna vers lui, une lueur intriguée jouant dans tous les regards. « Veuillez s'il vous plait cesser de vous bourrer la gueule, gentes damoiselles et gentils messieurs, j'ai une annonce à faire ! »
Sa tirade provoqua comme toujours les rires de l'assistance et Blaise se détendit un peu. Il adressa un sourire charmeur à Ginny, qui le regardait avec son air de « je ne sais pas ce que tu mijotes mais tu as intérêt à ne pas faire de conneries », ce qui le fit glousser un peu. Elle serait la première surprise. Hermione lui adressa un sourire encourageant, ce qui sembla encore augmenter l'air perplexe de Ginny et le fit rire intérieurement. Blaise se racla exagérément la gorge, puis déclama :
« Nous sommes réunis ce soir dans l'alcool et la débauche – enfin, pour certains, je ne préfère pas faire de suppositions – pour fêter dignement la fin de cette année scolaire, qui fut, ma foi, riche en rebondissements. »
Il vit ses amis hocher la tête d'un air graveTous pensèrent brièvement à Draco et Millicent. Il aurait tellement aimé qu'ils soient là, ses deux meilleurs amis – et il sourit en songeant qu'ils auraient sans doute envie de l'étriper quand il leur raconterait ce qu'il s'apprêtait à faire. Il reprit, plus sérieusement :
« Je ne vais pas faire de longs discours, je suis plutôt nul dans ce genre d'exercice, alors je vais me contenter de vous souhaiter à tous bonne chance pour l'avenir, et d'espérer que vos projets se réalisent. Et je vais vous demander aussi à tous de m'encourager, parce que ce que je vais faire est probablement la chose la plus difficile, la plus merveilleuse et la plus terrifiante que j'aurai réalisé dans toute ma courte vie. »
Il reposa son verre et plongea la main dans sa poche pour en extirper une petite boîte de velours bleu nuit. Il se tourna vers Ginny et finit par prononcer, d'une voix bien plus enrouée qu'il ne l'aurait cru :
« Ginny, Dieu sait que je suis un crétin fini. Et Dieu sait aussi que je t'aime – sinon, je n'aurais pas lutté comme j'ai lutté pour gagner ton cœur. » Ginny sourit brièvement, puis haussa un sourcil sceptique, attendant qu'il termine ce qu'il avait à dire. « Alors voilà, je sais qu'un dîner dans un grand restaurant t'aurait soûlée et qu'un déballage de luxe m'aurait valu une baffe de ta part, donc je te le demande ici et maintenant : est-ce que tu veux bien te fiancer avec moi ? »
Tout le monde se taisait à présent et Blaise commença vite à se sentir mal. Ginny semblait figée sur place, une expression mi-figue, mi-raisin se peignant sur ses traits juvéniles, comme si elle se demandait si ce n'était pas encore une blague de la part de son crétin de petit ami. Puis, au bout de qui parut à Blaise une éternité, elle décrispa sa mâchoire et demanda d'une voix où perçaient à la fois l'agacement et l'amusement – et peut-être aussi autre chose :
« Fais voir la bague ? »
Blaise tendit l'écrin de velours qu'il avait ouvert, révélant un anneau en or blanc d'une sobriété parfaite, surmonté d'un minuscule solitaire taillé en carré – une merveille de modernité et d'élégance dont il savait qu'elle plairait forcément à Ginny.
« Hermione m'a aidé à la trouver » précisa-t-il devant l'air stupéfait de sa petite amie.
La jeune fille se tourna vers sa meilleure amie et s'exclama d'un ton indigné :
« Et tu as participé à ça, traîtresse ? »
Hermione rougit un peu et répondit :
« Je te jure que j'ai veillé à ce qu'il ne se ruine pas. »
« Euh, les filles » intervint Blaise, au bord de la crise de nerfs. « C'est pas que je veuille vous empêcher de régler vos compte, mais je suis un peu en train de mourir sur place, là… »
Ginny se tourna vers lui.
« Mes parents vont te tuer, tu sais » affirma-t-elle d'un ton mortellement sérieux.
Blaise acquiesça, la gorge sèche.
« Je sais » dit-il simplement. « Mais quitte à me faire tuer, je préférerais mourir de ta main à toi – et accessoirement, avoir ta réponse avant. »
Ginny éclata de rire et se jeta à son cou pour l'embrasser. La pièce disparut tout autour d'eux et les bruits s'estompèrent jusqu'à former une espèce de brouhaha indistinct fait de rires, de félicitations et d'exclamations de joie. Avant que son monde ne se réduise qu'à Ginny, il entendit vaguement la voix de Justin s'écrier :
« Eh mais dites, ce ne serait pas Sally-Ann et Terry qui s'embrassent, dans le fond ? »
Alors il sourit contre les lèvres de Ginny et se concentra sur sa nouvelle fiancée.
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Journal de Harry Potter, mardi 23 juin 1997 :
22h :
Aujourd'hui, les résultats des examens sont tombés.
Evidemment toute l'école était en effervescence et ce quelle que soit la promotion. Ginny a obtenu de très bons résultats, ce dont je ne doutais pas, mais ça fait toujours plaisir. Elle rayonnait littéralement de joie, et je crois bien qu'elle a réussi à communiquer son enthousiasme à un bon quart des élèves du château. Mais j'imagine que c'est surtout dû au fait que son petit ami lui ait demandé qu'ils se fiancent – elle est venue me dire ça dimanche après-midi.
Les autres amis de Draco s'en sont plutôt bien tirés, avec une mention spéciale pour Terry Boot et Luna Lovegood, qui ont été particulièrement brillants – surtout Luna, ce qui m'a étonné car, si elle est vraiment intelligente, elle était plutôt du genre à n'étudier que ce qui lui plaisait pendant les cours, et à laisser tout le reste à l'abandon. Sally-Ann Perks est celle qui s'en est le moins bien sortie, mais je suppose que sa maladie a des répercussions que personne ne mesurera jamais vraiment…et puis sa moyenne est loin d'être catastrophique – très, très loin. Blaise Zabini m'a surpris, parce que je pensais réellement qu'il se préoccupait bien plus de ses résultats sportifs que de ses résultats scolaires – or ses notes sont tout à fait honorables.
Je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un peu de joie mesquine en apprenant que Pansy Parkinson avait échoué à la plupart de ses épreuves et qu'elle allait devoir redoubler. Je sais, c'est vraiment petit comme réaction, mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi. Enfin, espérons que cette pauvre fille ne gâchera plus la vie de qui que ce soit maintenant…
Oh, et j'ai eu Millicent au téléphone, bien sûr. Elle a obtenu d'excellentes notes dans toutes les matières littéraires et les sciences humaines. Largement moins bonnes dans les matières scientifiques, mais je m'y attendais – elle aussi, d'ailleurs – et elle a tout de même eu la moyenne, c'est l'essentiel. En tout cas c'est largement suffisant pour faire ce qu'elle veut après le lycée, que ce soit une école de journalisme à Londres ou travailler dans un journal local comme elle y pensait récemment. Je me demande ce qu'elle va décider…Bah, je suppose que je saurai ça quand je rentrerai à Brighton.
Plus que trois jours, maintenant. Une partie de mes affaires est déjà partie ce week-end, le reste s'en va demain. Mon appartement vide me semble bien plus grand maintenant, et j'avoue que je ne m'y sens plus très à l'aise.
J'ai vraiment hâte d'être à samedi.
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Journal de Harry Potter, jeudi 25 juin 1997 :
18h :
La cérémonie de remise des diplômes vient de se terminer. Curieusement, je me suis senti un peu déconnecté, un peu en dehors de tout ça, comme si j'étais déjà parti.
Demain, ce sera le dernier jour de classe, et ensuite, le grand départ.
Il s'en est passé des choses dans cette école – et finalement, bien peu que je regrette, étonnamment. Mais ce qui m'est curieux, c'est que cela sonne moins comme la fin d'une époque que le début d'une autre…
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Et voilà, ils y étaient, l'année scolaire était bel et bien terminée.
La veille, ils avaient donné leurs derniers cours, et cela leur avait paru plus important, plus marquant encore que la cérémonie de remise des diplômes. Sans doute parce qu'après, il n'y aurait vraiment plus rien pour les retenir ici.
Harry chargea sa dernière valise dans le coffre de sa voiture, puis le refermaQuelques mètres plus loin, Neville faisait de même avec son propre véhicule plein à craquer tout en poussant des jurons étouffés lorsque l'un de ses sacs refusa de se caser dans ce capharnaüm sur roues. Harry se redressa et s'adossa à sa voiture tout en s'allumant une cigarette.
Il sourit. La moitié des étudiants avait quitté l'école la veille dans un rush presque effrayantaprès la sonnerie marquant la fin du dernier cours de l'année. L'autre moitié était sur le départ et des vagues d'élèves affluaient vers les grilles de l'immense parc de Hogwarts ou accompagnaient leurs parents sur le parking. Alors que le respectable établissement n'avait jamais été si vide, il semblait à Harry qu'il fourmillait de vie – et de joie.
Même les adieux à ses élèves préférés avaient sonné comme des au revoir – parce qu'il était intimement convaincu qu'il les reverrait, ne serait-ce qu'à Brighton quand ils rendraient visite à Millicent. Tous, ou presque. Il eut une pensée supplémentaire pour Ginny, qui n'avait pu s'empêcher de verser quelques larmes lorsqu'elle était venue pour la dernière fois dans son appartement. La jeune fille était peut-être celle qu'il regretterait le plus après son départ.
Un rayon de soleil vint caresser sa joue et il frissonna légèrement sous la fraîcheur de la brise matinale. C'était un début de journée magnifique – et Harry pensa que c'était, plus simplement, un début magnifique pour une nouvelle ère de sa vie. Il ferma brièvement les yeux, puis jeta sa cigarette lorsqu'il entendit la portière de la voiture de Neville s'ouvrir. Son ami le regardait, l'air radieux, une expression d'attente jouant sur son visage un peu rond.
« On y va ? » Lança-t-il avec un sourire à l'intention de Harry.
Le jeune homme lui rendit son sourire et hocha la tête.
« C'est parti » acquiesça-t-il joyeusement. « En route pour Brighton. »
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(1) Pour info, un avortement, s'il n'est pas remboursé par la sécurité sociale (et évidemment pour Sally, qui est sous la Sécu de ses parents tant qu'elle est mineure, il était hors de question qu'elle fasse jouer son assurance), coûte très cher (entre 750 et 1500€ en Angleterre si mes souvenirs sont bons, ce qui représente une sacrée somme, d'autant plus pour une adolescente), et le système de santé britannique est nettement moins avantageux que le système français en matière de couverture sociale…Autant dire que cette pauvre Sally était vraiment dans la mouise !
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Au prochain chapitre, quelques détails sur le divorce de Lucius et Narcissa, et un voyage à Brighton qui prend un tour inattendu…
En attendant, vous connaissez la marche à suivre : un petit passage sur mon blog (adresse dans mon profil, blablabla) si ça vous chante et si vous voulez avoir de mes nouvelles, et une petite review si l'envie vous prend de me dire ce que vous avez pensé du chapitre. Je vous aime.
