Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Bonsoir à tous. Après un week-end éprouvant plein de Japan Expo, de yaoïstes et de Diabolik Violette, je suis vannée, mais je poste (presque) à l'heure ! Et, bonne nouvelle, il ne me reste plus que l'épilogue à écrire avant que « Cher journal » ne soit définitivement achevé !
Cette semaine, le point de vue de Harry sur ce qui s'est réellement passé pour qu'il doive partir aussi vite à la Nouvelle-Orléans…Bonne lecture !
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RAR : Les réponses aux reviews non signées sont comme d'habitude sur mon blog http / myschka. mon - blog. org (sans les espaces, vous commencez à connaître le principe).
Remerciements :à Prism of Life pour ses corrections et sa relecture éclairée de ma fic, ainsi qu'à Anagrammes, Bady, BlackNemesis et Eva.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Harry Potter, lundi 29 juin 1997 :
03h :
Nous venons d'arriver à Brighton. A peine avions nous passé la porte d'entre, Nymph était réveillée – un peu comme si elle avait un sixième sens et qu'une alarma avait résonné dans sa tête – et nous sautait dessus. C'était assez drôle à voir lorsqu'elle s'est jetée sur nous avant même d'allumer la lumière… Je crois bien que quelques babioles n'y ont pas survécu – au passage elle bien dû casser quelques trucs en nous sautant dessus dans le noir.
Neville a eu une panne sur la route dimanche matin, c'est pourquoi nous arrivons si tard. Heureusement, ce n'était pas très grave, mais il aquand mêmefallu attendre une bonne partie de la journée que le garagiste reçoive la pièce. Si ça n'avait tenu qu'à moi, nous aurions dormi une nuit de plus à l'hôtel et repris la route le lendemain, mais Nev était tellement impatient de rentrer à la maison qu'il a insisté pour qu'on reparte tout de suite.
Résultat, il est trois heures du matin, et je suis positivement crevé. Mais je dois avouer que je suis heureux d'être là.
Demain, enfin, tout à l'heure, il faudra que j'aille voir Sirius.
18h :
Bon sang, je ne pensais pas que ça me ferait autant plaisir de retrouver Brighton !
Bon, la journée a essentiellement été consacrée à entreposer mes affaires dans le garage de Tonks avant qu'elles soient expédiées aux Etats-Unis, mais j'ai tout de même pu profiter de ma meilleure amie, de Millicent et de Sirius. Remus nous rejoindra plus tard, il a des choses à faire à Cambridge : déménager lesaffaires de son appartement et mettre ce dernier en location, entre autres.
Millicent sera également absente cette semaine, puisqu'elle part pour Londres mercredi matin. Elle doit y retrouver ses amis de Hogwarts – à part Draco, puisqu'elle m'a appris qu'il était chez une de ses tantes à cause du divorce de Narcissa. J'imagine qu'elle doit être déçue de ne pas le voir – je le serais à sa place. D'ailleurs je ne le suis pas, et je suis déçu. Evidemment je ne m'imaginais pas qu'il serait là à m'attendre chez Tonks, ni même que je le verrais tout de suite. Sérieusementnon…Mais avec cette histoire de divorce, je crains de devoir attendre encore longtemps.
Si seulement j'avais un moyen de le joindre…Plus ça va, et plus il me manque – et le fait de le savoir enfin en-dehors des murs de St Brutus rend l'attente encore plus cruelle.
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Journal de Harry Potter, mardi 30 juin 1997 :
19h :
Super journée. Millicent a absolument voulu profiter de moi avant son départ et, du coup, j'ai passé l'après-midi avec elle et Joanne dans des concerts en plein air. J'ai eu l'impression d'avoir de nouveau dix-huit ans – et ça m'a fait du bien. Je ne réalisais pas me sentir si vieux d'ordinaire…
Depuis que je suis rentré, il fait un temps magnifique et je profite au maximum des derniers jours qu'il me reste à passer en Angleterre avant mon départ. Mais curieusement, même si je sais que ça va me manquer, je ne suis pas malheureux. J'ai vraiment envie d'aller vivre à la Nouvelle-Orléans, et j'ai hâte de partir. Mais en attendant, oui, je profite. Ca faisait longtemps que je n'avais pas pris les choses aussi simplement – ça fait du bien, vraiment.
Il ne manque que Draco pour que tout soit parfait.
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Journal de Harry Potter, mercredi 1er juillet 1997 :
09h :
Millicent est partie tôt ce matin pour Londres, par le train. Je lui ai proposé de l'emmener mais elle a refusé, arguant du fait que je n'avais pas à faire le taxi.
Elle fait plaisir à voir, en ce moment. Je ne sais pas si c'est grâce à Joanne, ou bien si c'est parce qu'elle s'est réconciliée avec son père…Mais le fait est qu'elle semble en paix avec elle-même, heureuse de vivre et sûre de ses choix. Même si je n'y suis pas pour grand-chose et qu'elle a fait le plus gros du travail, je me sens quand même fier d'avoir pu l'aider un peu.
Je me demande si elle aura des nouvelles de Draco quand elle verra ses amis. J'espère que les choses se passent bien pour lui…Accessoirement, je souhaite aussi que les choses se passent bien pour Narcissa. Sirius m'a dit que la première conciliation avec Lucius avait été plutôt catastrophique, alors je m'inquiète un peu. J'espère qu'elle tient le coup.
14h :
Je viens de recevoir un fax de la part du lycée où je suis censé enseigner à la rentrée. Voilà ce que ça dit :
Monsieur Potter,
Un courrier anonyme nous a fait parvenir des informations clairement malveillantes quant à vos compétences. Si nous ne sommes pas enclins à y prêter une attention et un crédit inadéquats, nous ne pouvons toutefois ignorer cet élément et nous vous invitons dès lors à venir nous rencontrer dans les plus brefs délais afin d'y remédier et faire la lumière au plus vite sur ces allégations que nous ne saurions évidemment que qualifier de mensongères.
Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?
15h :
Je…je ne sais pas quoi penser de tout ça. Un coup foireux de Lucius ? Je suis peut-être paranoïaque, mais je ne vois que lui.
J'ai bien évidemment appelé l'école tout de suite après avoir reçu le fax. On ne m'a rien appris de plus que ce que j'avais déjà lu dans le message, mais on m'a confirmé que ma présence était requise au plus vite. A savoir, avant vendredi. Magnifique.
Ca veut dire que je vais devoir trouver un avion et un hôtel à la dernière minute. Que mes vacances sont foutues. Et que je ne reverrai pas Draco avant les calendes grecques, au moins. Je me répète, mais : magnifique, vraiment. Je ne pouvais pas rêver mieux.
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« Ca va aller ? » demanda Nymphadora d'une voix soucieuse tout en rejetant en arrière une mèche de cheveux roses.
« Est-ce que j'ai le choix ? » Sourit doucement Harry.
La jeune femme haussa les épaules et jeta un coup d'œil au tableau d'affichage de l'aéroport d'Heathrow.
« On a toujours le choix » dit-elle en fronçant les sourcils. « Tu pourrais les laisser en plan et rester ici, avec nous – tu sais que tu peux vivre chez moi autant de temps que tu veux, hein ? Ca fera plaisir à tout le monde. »
« Je sais » soupira Harry. « Mais je veux vraiment aller vivre là-bas, tu sais. C'est juste que…c'est trop tôt. J'aurais voulu profiter de vous encore un peu avant de devoir partir. Mais je dois vraiment régler tout ça au plus vite. Je veux dire, même si je n'ai rien à me reprocher, c'est le genre de casserole que je risque de traîner derrière moi toute ma vie si je ne m'en occupe pas. J'espère seulement que ce n'est pas un coup tordu du père de Draco. »
Le jeune homme sembla un peu surpris alors qu'il prononçait le prénom du garçon blond presque sans s'en apercevoir – troublé, peut-être, comme si l'évocation de Draco provoquait une brusque montée d'émotions impossible à contenir. Il revint sur une Nymphadora on ne pouvait plus compréhensive pour lui avouer :
« J'aurais aimé le revoir…au moins une fois avant de partir. »
« Je te jure que dès qu'il appelle à la maison, je lui dis où tu es » promit-elle en le serrant dans ses bras. « Allez, il faut qu'on se dépêche. Je t'accompagne jusqu'au hall d'embarquement ? »
Le jeune homme brun eut un petit rire et lui rendit son étreinte.
« Je ne suis pas sûr que la douane te laisse passer. Mais accompagne-moi quand même, on verra bien. »
Puis les deux jeunes gens se turent et Nymphadora suivit son meilleur ami qui marchait rapidement tout en évitant avec efficacité les autres voyageurs qui se pressaient dans toutes les directions. La jeune femme grogna, arrachant un petit rire à Harry. Elle détestait la foule des aéroports et des gares, cette masse humaine composée de gens qui semblaient ne devoir jamais s'arrêter – à ses yeux, on aurait dit qu'ils couraient tous sans but précis. Il leur fallait juste courir plus vite vers la mort. Harry s'était souvent moqué d'elle à ce sujet, mais Nymphadora n'avait jamais réussi à se défaire de cette étrange impression.
Lorsqu'ils parvinrent aux abords de la porte d'embarquement, Harry stoppa un peu brusquement et se retourna vers son amie. Le jeune homme lui sembla soudain un peu désemparé et Nymphadora eut l'impression qu'il était redevenu un jeune garçon un peu paumé qui ne savait plus où aller. Il se tenait au milieu du hall, silhouette un peu incertaine et fragile, avec son unique sac de voyage à la main, et la jeune femme eut brusquement envie de le retenir et de lui crier de ne plus partir. L'Ecosse, c'était loin, mais c'était toujours le même pays. La France, à la rigueur, se trouvait sur le même continent. Mais l'Amérique…Tout cela lui parut soudainement beaucoup trop loin, beaucoup trop rapide. Oui, elle aurait voulu retenir Harry ici.
Mais elle ne le fit pas età la place, elle lui adressa un sourire encourageant.
« Je crois que c'est ici qu'on se quitte, » murmura-t-elle d'une voix un peu tremblante. « Tu m'appelles dès que tu arrives, d'accord ? Même s'il est quatre heures du mat, je m'en fous. OK ? »
« D'accord, ma belle, » répondit Harry. « Je te promets que tu me maudiras pour t'avoir réveillée en pleine nuit. »
« Et dès que tu trouves un logement, tu me le dis, hein ? Pour que je t'envoie tes affaires au plus vite… »
« Oui, ne t'en fais pas, » la rassura-t-il. « Hey, » rit-il doucement, « fais attention, Tonks. Bientôt tu vas finir par être aussi angoissée que moi. Tout va bien se passer, tu sais ? Je ne pars pas pour le bout du monde. Après tout, les Etats-Unis sont un pays civilisé… »
« Abruti, » gronda la jeune femme, mais elle souriait largement. « Allez, dégage. Tu vas louper ton avion. »
Harry la serra brièvement contre lui, puis déposa un léger baiser sur sa joue.
« A bientôt, » chuchota-t-il à son oreille. « Tu vas me manquer, ma grande. »
« Toi aussi, » soupira Nymphadora. « Allez file, maintenant. »
La jeune femme resta dans l'aéroport pendant encore un très long moment, ne se résignant pas à reprendre sa voiture et rentrer à Brighton. Elle ne se décida à quitter Heathrow que lorsque l'avion de Harry eut décollé et se fut éloigné dans la lumière du soleil déclinant.
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Journal de Harry Potter, jeudi 2 juillet 1997 :
22h :
Je suis maudit.
Je me trouve actuellement dans le même hôtel dans lequel j'avais logé quelques mois auparavant lors de mon escapade à la Nouvelle-Orléans. Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas pour un week-end prolongé.
Et, ô surprise, à mon arrivée, un autre fax m'attendait. Voilà un petit extrait de la chose :
(…) Avec toutes nos excuses Monsieur Potter, observant qu'en définitive le fameux courrier diffamatoire réceptionné par nos services ne vous mettait absolument pas en cause. Une confusion dans les nouveaux professeurs arrivant nous a conduit à vous interpeller à tort (…)Ne suis-je pas foutrement chanceux ?
Ensuite, le lycée m'a appelé : d'une part, parce qu'il leur manquait quelques papiers que ne leur avait pas fait parvenir l'ambassade, d'autre part parce que le directeur voulait me faire passer un entretien avant de partir en vacances.Formidable. Je bénis tous les jours que Dieu fait, l'administration, de quelque pays qu'elle soit. Et je maudis cet homme pour m'avoir fait venir alors qu'il aurait très bien pu attendre le mois d'août pour me voir. Et ceci, bien entendu, sans compter ces foutues rumeurs qui courent fort heureusement sur un autre collègue mais qui m'ont quand même pourri l'existence sur les dernières vingt-quatre heures.
Cerise sur le gâteau :Tonks m'a appris que Draco devait arriver à Brighton lundi ! C'était censé être une surprise et presque tout le monde était dans le secret…
Ouais, génial.
Le pire de tout, c'est que même sans cette « surprise » qu'il comptait me faire, je voulais voir Draco avant de partir – et je ne parle même pas de mes vacances avortées à Brighton et du fait que j'aie vu Tonks, Sirius et Millicent en tout et pour tout trois jours. Je voulais aussi aller à Londres et rencontrer Narcissa Malfoy pour discuter avec elle et la rassurer concernant ma relation avec son fils…Enfin, si on peut parler de relation, parce que ces derniers mois, nous avons plus passé notre temps à nous manquer qu'autre chose, au sens propre comme au figuré.
J'ai appelé Tonks dès que je suis arrivé, et elle m'a fait promettre de lui donner des nouvelles dimanche au plus tard. Elle a essayé de joindre Millicent à Londres, mais apparemment, elle ne loge pas à l'endroit prévu et elle n'a pas pensé à lui donner un numéro de téléphone. Je ne sais pas à quoi elle joue, mais je trouve ça très irresponsable, surtout venant d'une fille comme Milli.
Merde. J'ai l'impression que ma vie est une succession d'actes manqués en ce moment – surtout dès que ça concerne Draco. Si j'étais parano, je me dirais que c'est un signe et que nous ne sommes pas faits pour être ensemble. Mais je ne suis pas parano et Tonks me giflerait si je disais ça, alors je vais simplement me persuader que je suis le plus grand poissard que la terre ait jamais porté.
Enfin…Je suis ici maintenant, alors autant en profiter pour me familiariser avec la ville et régler au plus vite tous mes problèmes administratifs. Au moins, j'aurai un peu plus de temps pour me trouver un logement convenable. Avec un peu de chance, je devrais pouvoir trouver un appartement ou une petite maison pas trop loin du Vieux Carré – j'ai encore assez d'argent pour me payer quelque chose de sympa, et les logements sont nettement moins chers aux Etats-Unis.
Je suis fatigué. De tout.
Je vais aller dormir, je crois. Demain, une longue journée m'attend, et je sens que je vais avoir du mal avec le décalage horaire alors autant me reposer le plus possible.
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Journal de Harry Potter, dimanche 5 juillet 1997 :
14h :
Epuisé.
Je n'ai pas arrêté de courir depuis que je suis arrivé ici, et avec la chaleur qui règne à la Nouvelle-Orléans en cette période, inutile de dire que j'ai fini sur les rotules dès la première journée.
Vendredi je suis allé régler ces foutus problèmes de papiers manquants, et hier j'ai commencé à chercher un logement dans les environs. Enfin, j'ai pris contact avec une agence immobilière et j'attends de voir les résultats. Tracy, l'agente qui s'occupe de moi, a l'air compétente et sympathique, j'espère qu'elle fera du bon boulot. Je voudrais vraiment ne pas trop m'éloigner du Vieux Carré – ou alors trouver quelque chose près du campus universitaire. C'est un peu loin du lycée où j'irai enseigner à la rentrée, mais quitte à vivre ici, autant que ce soit dans un quartier qui me plait.
Et là, je viens d'appeler Tonks, pour lui donner des nouvelles comme promis et pour la prévenir que je ne savais pas quand je pourrai de nouveau téléphoner. Demain je dois rencontrer le directeur du lycée et visiter l'établissement. Ca me prendra sûrement la journée, et ensuite, il faudra que je trouve au plus vite un appartement ou une maison. Non que je ne me plaise pas à l'hôtel, mais ça va vite me revenir cher à ce rythme. Je ne peux pas me permettre d'y rester des semaines, et de plus, je n'ai pas amené tant d'affaires que ça avec moi. Alors le camping ça va bien cinq minutes mais je ne vais pas tenir longtemps avec un simple sac de voyage et la laverie de l'hôtel. Il faudra bientôt que je fasse venir mes affaires.
Enfin, c'est de ma faute, si j'avais pris un peu plus de choses, ce n'est pas un problème qui se poserait.
Passons. Je voulais me balader un peu cet après-midi, mais je crois bien que je vais faire la sieste, finalement. Cette chaleur est écrasante, et avec le décalage horaire, je suis bon à ramasser à la petite cuillère.
J'espère que je serai suffisamment en forme demain soir pour pouvoir appeler Brighton et parler à Draco. Enfin, s'il vient toujours et qu'il est debout à l'heure où je téléphonerai…
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Journal de Harry Potter, lundi 6 juillet 1997 :
19h :
Je viens à peine de rentrer.
Je crois n'avoir jamais rencontré quelqu'un d'aussi bavard que le directeur de cette école. Vraiment, je n'ai jamais vu ça – et pourtant, je suis le meilleur ami de Nymphadora Tonks, ce qui n'est pas peu dire. Il m'a littéralement soûlé de paroles inutiles toute la journée. D'ailleurs, je ne pense pas en avoir retenu ne serait-ce que la moitié.
Quoi qu'il en soit, le lycée est plutôt grand et les bâtiments en bon état, ce qui m'a surpris compte tenu de sa réputation – pas aussi mauvaise que le premier établissement qui m'a contacté, mais enfin, c'est tout de même loin d'être la panacée. Pourtant les infrastructures sont relativement neuves, et bien loin des détériorations auxquelles on pourrait s'attendre en visitant une école de quartier défavorisé. Le directeur m'a expliqué que le maire de la ville avait accordé des subventions un peu plus importantes les années précédentes, ce qui leur a permis de faire quelques travaux – et maintenant, il souhaite relever le niveau de l'enseignement, c'est pourquoi il m'a engagé, ainsi que quelques autres professeurs, pour remplacer les enseignants sortants. Je suppose que je dois me sentir flatté.
Bref. J'y ai passé la journée et là, je suis crevé. Je crois que je vais faire un somme avant d'aller dîner – je me laisserais bien tenter par des langoustes ce soir, tiens…
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Journal de Harry Potter, mardi 7 juillet 1997 :
20h :
J'ai encore passé la journée à courir. Entre les visites des maisons et les divers papiers à signer, je n'ai pas eu une minute à moi.
Hier j'étais tellement crevé que je me suis endormi comme une souche sans même aller dîner, et je me suis réveillé tout habillé ce matin sans savoir où j'étais. En plus de ça j'étais en retard pour mon premier rendez-vous de la journée avec Tracy, ce qui fait que je suis parti de l'hôtel sans manger et les cheveux encore trempé de ma douche. La classe, franchement.
Et là, je suis tellement naze que je n'ai pas le courage de faire quoi que ce soit. Je voudrais bien appeler en Angleterre mais là-bas, il doit être à peu près deux heures du matin, et je ne veux pas prendre le risque de réveiller quelqu'un. En plus, Tonks a bossé ce soir au pub, normalement, alors elle doit être vannée.
J'essaierai d'appeler demain dans la journée, si j'ai le temps…
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Journal de Harry Potter, mercredi 8 juillet 1997 :
18h :
J'ai l'impression de me répéter, mais je suis maudit.
Tonks a essayé de m'appeler aujourd'hui à l'hôtel, et évidemment je n'étais pas là. Je ne peux même pas la rappeler maintenant, elle doit encore être au pub à cette heure-ci, et moi j'ai rendez-vous dans une demi-heure avec Tracy pour visiter une maison.
J'espère que cette fois-ci c'est la bonne. J'en ai plus que marre de visiter des apparts. Oh, la plupart du temps ils sont très bien, mais pas du tout dans mes prix – Tracy est très compétente, mais malheureusement, elle a tendance à penser que je minimise mes revenus, ce qui hélas est loin d'être le cas. Là, il semblerait qu'elle ait trouvé quelque chose de pas mal, une petite maison pas très loin des rives du fleuve. Un peu excentrée par rapport à ce que je voulais, mais je crois qu'à ce stade-là, je ne peux plus faire le difficile.
Je me sens un peu moins fatigué, maintenant. Le décalage horaire a fait des ravages, bien plus que lorsque j'étais venu la dernière fois, mais je suppose que la chaleur n'a pas arrangé les choses. Enfin, je commence à me sentir mieux, au point que je me tâte pour aller manger dehors – mon envie de langouste ne m'a pas quitté depuis lundi, ce serait dommage de ne pas céder, d'autant qu'ici, elles ne coûtent rien – du moins par rapport aux prix qu'on peut trouver en Europe. Et j'irais bien boire un verre, aussi, après. Si j'arrive à retrouver l'adresse de ce club où j'étais allé en février, j'aimerais bien y retourner, c'était sympa.
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« Comment ça, tu n'as rien trouvé ? »
Sirius grimaça au son de la voix glaciale et stridente de Bellatrix – sa cousine pouvait avoir un ton très désagréable quand elle était en colère. Et manifestement, en ce moment, elle était très contrariée. L'avocat soupira et se pinça l'arrête du nez avec fatigue.
« Non Bella » grogna-t-il d'une voix agacée. « Je n'ai rien trouvé sur Lucius. Cet homme est irréprochable, il faut que tu t'y fasses. »
Il entendit un bref ricanement à travers le haut-parleur de son téléphone et frissonna. Lorsque Bellatrix se mettait à rire de cette façon, il valait mieux se montrer conciliant – malheureusement, il ne pouvait pas inventer ce qui n'existait pas. Il y avait des limites à sa loyauté, fût-elle familiale.
« Ce n'est pas la peine de t'énerver » dit-il encore, sans lui laisser le temps de répliquer. « Si je n'ai rien trouvé, c'est qu'il n'y a rien. Tu peux me faire confiance, tout de même ! »
« Sirius » claqua sèchement la voix de sa cousine. « Il y a forcément quelque chose. Cet homme est une ordure, il ne peut pas ne rien y avoir ! » S'exclama-t-elle ensuite d'un ton qui, à présent, frôlait l'hystérie.
Sirius grimaça encore – ce n'était vraiment pas bon signe.
« Je suis d'accord avec toi sur le principe que ton futur ex-beau-frère est une ordure finie – avec Cissa et son fils, en tout cas. Mais crois-moi quand je te dis que sur le plan financier et légal, il n'a absolument rien à se reprocher. Rappelle-toi ce que je t'ai dit quand tu m'as appelé la première fois : s'il y a quoi que ce soit à trouver sur Lucius, alors je te le trouverai. Si je n'ai rien trouvé, c'est qu'il n'y avait rien à chercher, fin de l'histoire. »
« Ce n'est pas possible » marmonna Bellatrix. « Je ne peux pas y croire ! Comment peut-il encore une fois passer entre les mailles du filet après tout ce qu'il a fait ? C'est insensé… »
« Bon sang Bella, je ne peux pas inventer de fausses preuves, tout de même ! Fais-toi à l'idée que tu ne le coinceras pas sur ce terrain, et passe à autre chose, pour l'amour du ciel ! » S'écria Sirius, excédé.
« Alors, c'est comme ça que ça se termine ? » Demanda Bellatrix d'une voix aux accents désemparés que Sirius ne lui avait jamais connue. « Il a gâché la vie de ma sœur et de mon neveu pendant presque vingt ans, et il va s'en sortir, encore une fois ? Je ne peux pas accepter ça, Sirius. »
L'avocat ne répondit pas tout de suite, trop étonné pour réagir. Il avait toujours pensé que Bellatrix était une femme froide qui ne perdait jamais de vue ses propres intérêts. Bien sûr, il savait qu'elle aimait sa sœur bien plus qu'elle ne l'avouerait jamais, et qu'elle portait beaucoup d'affection à Draco. Mais il n'aurait jamais imaginé qu'elle pousserait l'amour familial aussi loin. Sirius haussa les épaules. Manifestement, il n'avait jamais été très doué pour les relations humaines et pour comprendre autrui – sa relation avec Remus ces dernières années en était le parfait exemple. Il pensa brièvement à son amant et soupira imperceptiblement – il n'était toujours pas convaincu du bien-fondé de s'installer ensemble après tant d'années à se fuir.
« Calme-toi » finit-il par dire gentiment. « Après tout, ce n'est pas comme si tu pouvais y faire quoi que ce soit, n'est-ce pas ? Je sais que ça te rend folle, et crois-moi, je suis aussi déçu que toi. Mais il n'y a rien à faire de ce côté-là. »
« Que pouvons-nous faire, alors ? »
« Veux-tu que je vienne à Londres pour assister l'avocat de Cissa avec le divorce ? Je sais qu'il est excellent, mais je ne suis pas mauvais non plus et Cissa sera mieux armée contre son mari. Tu m'as dit que la première conciliation s'était mal passée… »
« C'est vrai, c'était épouvantable » reconnut Bellatrix, un peu plus calmement. « Nous ne nous attendions pas à ce qu'il attaque Cissa sur ce terrain. »
« Il ne le refera pas deux fois » l'assura Sirius. « Il a commis une erreur, et ses arguments vont se retourner contre lui. Ecoute, Draco est à Brighton en ce moment, comme tu le sais. Je pense que je n'aurai aucun mal à le convaincre de rentrer ce week-end comme prévu, puisque mon filleul n'est pas là et qu'il n'a pas pu le voir. Je suis sûr qu'il acceptera de témoigner contre son père – j'ai cru comprendre qu'il ne le portait pas vraiment dans son cœur… »
« C'est le plus bel euphémisme que j'aie jamais entendu » ricana Bellatrix.
« Très bien » conclut Sirius. « Dans ce cas, je m'invite chez toi dès ce week-end et nous aviserons à ce moment-là. »
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Journal de Harry Potter, vendredi 10 juillet 1997 :
22h :
Ca va mal.
Tonks m'a appelé plus tôt dans la journée, pour me dire que Draco était reparti pour Londres avec Sirius – à cause du divorce, évidemment. J'ai eu le fin mot de l'histoire : si Bellatrix avait contacté son cousin, c'était pour trouver des informations compromettantes contre Lucius. Sirius n'a rien trouvé, et quelque part, je ne peux pas m'empêcher d'être soulagé à cette idée. Parce que si Lucius avait eu quelque chose à se reprocher, alors il aurait pu devenir très dangereux. Pour Sirius, pour Narcissa, et surtout, pour Draco. Je ne sais pas si j'aurais pu supporter qu'il s'en prenne à eux…Oui, enfin, j'exagère, après tout j'ai bien supporté l'exil de Draco à St Brutus, mais il faut reconnaître que ça commence à faire beaucoup.
Quoi qu'il en soit, Sirius a décidé de s'occuper du divorce lui aussi, et il a ramené Draco avec lui pour qu'il témoigne contre son père. Honnêtement, je crains que ça se passe très mal. J'ai peur que Draco soit effondré après toute cette histoire, et que je ne sois pas là pour le soutenir. Bon sang, je ne sais même pas quand je pourrai le revoir !
En plus de ça, Tonks m'a avoué que Draco semblait aller plutôt mal ces derniers jours, mais elle n'a pas voulu me dire pourquoi. J'ai l'impression que ça ne sent pas bon – et que ce n'est pas dû qu'au divorce de Narcissa.
Bon sang, comme je voudrais être en Angleterre en ce moment ! Cette situation me rend fou.
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Journal de Harry Potter, samedi 11 juillet 1997 :
20h :
J'ai trouvé un logement.
En fait, c'est une petite maison – pas celle que m'a fait visiter Tracy mercredi, elle était un peu trop mal située et trop chère pour moi. Je ne dirais pas qu'elle est parfaite, mais je pense que je ne trouverai pas mieux, et je l'aime beaucoup. Elle n'est pas très grande, mais les pièces sont spacieuses et elle est située pas très loin de Bourbon Street – un peu bruyant, mais j'aime le quartier, alors ça ne me dérange pas trop. En fait, ça ne me dérange pas du tout. Et le propriétaire la loue pour une somme absolument misérable, à tel point que je me suis demandé un instant s'il n'y avait pas un vice de construction – mais non.
Si, finalement, elle est parfaite – et le mieux, c'est qu'il y a un petit jardin intérieur rempli de magnolias. Magnifique.
Il ne me reste plus qu'à attendre que Tonks me fasse envoyer mes affaires et à emménager. Ca va sans doute me prendre quelques jours, voire une ou deux semaines le temps de les recevoir et de tout installer, mais après, je pourrai peut-être retourner en Angleterre pour quelques temps…
Je me demande comment ça se passe, là-bas.
Je me demande comment va Draco.
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La semaine prochaine, Draco s'explique avec son père et tente de convaincre sa tante de le laisser partir à la Nouvelle-Orléans…
D'ici là, vous pouvez vous tenir au courant de ma vie (trépidante) et de l'avancée (neurasthénique) de mes écrits sur mon blog http / myschka. mon - blog. org (toujours sans les espaces).
Et en attendant, comme d'habitude, si vous avez des commentaires, des remarques, des questions, des déclarations enflammées, des menaces de mort à formuler, ou que vous en avez gros (comme Jean-Mario), une seule solution : le petit bouton en bas à gauche. Je vous aime !
