Hop, me revoilà avec une réponse à un défi de Zoomalfoy, dont voici l'intitulé (texto) :
Rating : M
Couple : HPDM
Genre : UA (Univers Alternatif.)
Résumé : Draco Malfoy, lycéen de 17 ans, tombe sous le charme de son nouveau professeur de Lettres, Harry Potter, âgé de 24 ans.
Il devra faire face au désaccord musclé de son père, à la moralité de son amoureux et à l'ancien petit ami de ce dernier, bien décidé à le récupérer.
IL N'Y A PAS DE MAGIE. L'HISTOIRE DOIT SE SITUER DANS LE MONDE MOLDU.
Aucunes contraintes mis à part qu'ils doivent finir ensemble et que Draco doit être ignoble avec Harry au début de l'année.
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Disclaimer : Je ne m'appelle ni JKR (pour avoir créé ces merveilleux personnages), ni Zoomalfoy (pour avoir pondu cette superbe idée de scénar). En revanche, l'histoire et la rédaction sont à moi (et ce n'est pas forcément le mieux là dedans !).
Avertissement : ceci est un slash, je répète, ceci est un slash ! Si les histoires traitant de l'homosexualité vous rebutent ou vous choquent, vous n'avez rien à faire ici, et votre absence ne me pèsera pas, bien au contraire. Voilà. Maintenant qu'on est entre gens civilisés, je rappelle tout de même que le rating M implique des scènes choquantes, de violence ou de sexe, et un langage parfois cru. Vous savez donc où vous mettez les pieds.
Note de l'auteuze : Dernier tournant avant les retrouvailles ! Où Draco se décide enfin à mettre les choses au clair avec son père…et c'était pas du luxe. Bonne lecture !
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RAR : Les reviews non signées ont comme d'habitude leur réponse sur mon blog http / myschka. mon - blog. org
Remerciements : A POL pour ses corrections et sa relecture judicieuse de cette histoire, à Ana, Bady, BlackNemesis et Eva pour leur soutien. Love you, guys.
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Cher journal (chronique d'une dernière année)
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Journal de Draco Malfoy, lundi 13 juillet 1997 :
18h :
Je suis rentré de Brighton samedi matin, avec Sirius.
J'ai finalement su pourquoi Bella l'avait engagé – trouver des trucs compromettants sur Père – mais je dois avouer que je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il trouve quoi que ce soit. Je ne suis même pas déçu, à vrai dire. Cet enfoiré est bien trop intelligent pour s'embourber dans des affaires louches. Et quand bien même, il reste mon père. Ce n'est pas parce que je le déteste que j'ai forcément envie de le voir croupir en prison…
Enfin, bref. Là n'est pas le sujet. Si je suis rentré deux jours plus tôt que prévu, c'est justement parce que Sirius n'a rien trouvé sur mon père et que ça a rendu Bella complètement folle. Du coup pour la calmer, il a proposé d'assister l'autre avocat pour le divorce, et de me ramener avec lui pour que je témoigne. Résultat, on a passé le week-end à bosser sur ce que je devrais dire ou pas, la défense à opposer si jamais Père met sur le tapis mon histoire avec Harry, ce genre de choses. J'ai d'ailleurs été assez surpris que Sirius ne fasse aucun commentaires à ce sujet.
Ce n'est pas un homme très discret, pour le peu que j'ai pu en voir – en fait je n'ai vraiment fait sa connaissance que vendredi soir, mais Tonks et Milli m'en ont parlé. Après tout, c'est le cousin de ma mère, c'est normal que j'aie envie de le connaître un peu mieux. Quoiqu'il en soit, il n'a rien dit à propos de Harry et moi, du moins rien en-dehors des conseils dans le cas où l'on m'interrogerait à ce sujet – je doute que ça arrive, mais sait-on jamais, avec mon père il faut s'attendre à tout et comme j'ai accepté de m'impliquer là-dedans…
Bah, ça ne me dérange pas vraiment, en fait – et puis, de toute façon, je voulais rentrer à Londres alors autant me rendre utile à Mère. Brighton est une ville super, mais sans Harry, ce n'est pas pareil. Et puis, depuis mercredi dernier, il y avait un malaise entre nous et les potes de Milli, alors…Autant partir dès ce week-end.
Les autres sont rentrés aujourd'hui – enfin, Sally, Luna et Terry sont repartis à Portsmouth, ce qui n'est pas vraiment loin de Brighton, du coup ils pourront voir Milli très souvent. Et Blaise est quant à luirevenu à LondresMais pas pour longtemps dans deux semaines il repart pour l'Ecosse et ensuite, ilva passer le mois d'août chez les Weasley. En attendant, on va essayer de se voir souvent, même si je pense que je vais être pas mal pris à cause du divorce – et aussi parce que je veux aller à la Nouvelle Orléans… Et pour ça,il va falloir que j'arrive à convaincre Bella. Et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que ça ne va pas être simple…
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Journal de Draco Malfoy, mardi 14 juillet 1997 :
23h :
J'ai passé la journée avec Blaise. Demain il y a un deuxième entretien chez le juge, alors j'avais un peu envie de me changer les idées avant d'avoir à affronter ça. D'autant plus que Bella n'est toujours pas rentrée, et que Mère va avoir besoin de pas mal de soutien. Jusqu'ici elle a fait preuve d'une force de caractère que je ne lui connaissais pas, mais elle a encore des faiblesses et a toujours été plutôt fragile…
Cela dit, je pense que l'absence de Bella n'est pas forcément une mauvaise chose. Ma chère tante est adorable et veut sans aucun doute bien faire, mais son caractère est beaucoup trop emporté parfois. Et puis, elle déteste trop mon père pour être objective.
…Ouais, je sais, c'est super crédible quand c'est moi qui dis ça. Après tout, moi aussi je déteste ce connard – mais,à la différence de Bella, c'est quand même mon père. Et puis, je m'inquiète essentiellement que les choses se passent le mieux possible pour Mère. Je sais que Bella cherche à aider sa sœur, mais parfois, j'ai l'impression que c'est causer du tort à Luicus qui lui apporte le plus de satisfaction. Je me trompe peut-être, cela dit, mais c'est vraiment mon sentiment. Si j'étais enclin aux théories tordues et versant dans la parano, je penserais presque que ma tante a dû être amoureuse de lui plus jeune et qu'elle n'a jamais réussi à dépasser ça. Finalement, ça pourrait presque être une vengeance personnelle, parce que sinon, j'avoue que j'ai du mal à saisir pourquoi elle s'acharne de cette façon.
Enfin, en admettant que cette théorie recèle ne serait-ce qu'une once de vérité, ça m'aiderait à mieux comprendre son comportement avec les hommes en général – et je plains ce pauvre Snape. Encore que, si ça se trouve, je me plante complètement (ou alors Snape serait le premier à réussir là où tous les autres ont échoué, ce qui n'est pas impossible non plus avec un type comme lui).
Faut que j'arrête de me prendre la tête pour des conneries, surtout à cette heure-ci. Je ferais mieux dedormir, je crois. L'entretien est à huit heures demain matin. Nous sommes les premiers.
N'empêche, j'ai hâte que Bella revienneJ'ai hâteque cette histoire soit finie. J'en peux plus de ne pas voir Harry.
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Draco était littéralement stupéfait.
Le deuxième entretien avec le juge s'était déroulé d'une façon qu'il aurait pu qualifier de surréaliste, et à vrai dire, s'il ne s'était pas pincé pour s'assurer de ne pas rêver éveillé, il n'aurait sans doute pas cru à la scène qui s'était jouée sous ses yeux.
Alors que deux semaines auparavant, Lucius avait fait preuve d'une mesquinerie sans bornes en attaquant sur tous les fronts – y compris les plus douteux pour sa propre défense, ce qui aurait dû alerter Draco sur son manque de discernement – ce matin avait vu arriver un homme défait, au regard morne et fatigué, qui avait balayé toutes les attaques de Sirius d'un geste las et coupé court aux discussions en déclarant qu'il acceptait toutes les conditions et propositions de Narcissa, ponctuant que de toute façon, elle était résolue à divorcer.
La mère de Draco avait été tellement surprise qu'elle n'avait réagi qu'à l'opportunisme de son avocat exigeant alors une pension alimentaire indécente – qu'elle avait refusée, à l'étonnement de tous, excepté son fils. Elle avait argué du fait qu'elle n'avait pas besoin de l'argent de son mari pour subvenir à ses besoins et ne vouloir en aucun cas lui devoir quelque chose. En somme, tout ce qu'elle avait demandé était pour Draco : une participation au financement de ses études en parfumerie.
Lucius, le visage décomposé, avait accepté. Et c'était cela, plus que tout le reste, qui avait estomaqué Draco.
A présent, l'entretien était terminé et le jeune homme quittait le bureau du juge dans unétat semi-comateuxEt en pleine confusion mentale. Il n'avait jamais vu son père ainsiEt cela lui faisait peurEncore un de ses repères qui s'effondraitEt bien que celui-ci ne fût pas des plus agréables, c'était tout de même et jusque iciun élément de stabilité rassurant dans sa vie. En quelque sorte.
Il s'apprêtait à suivre sa mère et Sirius vers la sortie du tribunal lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Une poigneencore ferme, mais qui semblait altérée dans sa forcesa vigueur… La main de Lucius.
« Draco » dit-il d'une voix étrangement calme et résignée, « Je voudrais discuter avec toi. »
Trop surpris pour répondre immédiatement, le jeune homme tourna un regard interrogateur vers sa mère – à vrai dire, il n'était pas bien sûr lui-même de ce qu'il voulait, et il redoutait un entretien avec son père. Pourtant, quelque part au fond de lui, une étincelle de curiosité s'enflamma brusquement.
« Fais comme tu veux, Draco » répondit Narcissa à sa question muette. « C'est à toi de voir si tu le souhaites ou non. »
Puis sa mère lui fit un doux sourire et Draco acquiesça :
« Je vous verrai tout à l'heure, Mère. »
Se retournant vers son père, il hocha simplement la tête et l'homme le dirigea vers la sortie.
Ils se retrouvèrent dans un café ; une atmosphère feutrée et luxueuse baignait les lieux, malheureusement corrompue par une foule trop nombreuse malgré l'heure matinale. Lucius commanda rapidement un irish coffee et Draco demanda un thé tout en s'allumant une cigarette sous le regard significativement désapprobateur de son père. Le jeune homme haussa un sourcil sarcastique.
« Si vous pouvez vous permettre du whiskey à neuf heures du matin, je pense que j'ai bien droit à une cigarette » ironisa-t-il.
« Ne voulais-tu pas devenir parfumeur ? » Rétorqua l'homme avec un micro sourire.
« Vous me rendez nerveux » assena Draco d'un ton sec et sans appel. «De quoi vouliez-vous me parler ? Soyez bref, je n'ai pas la journée. »
Lucius le fixa un instant sans rien dire, comme s'il essayait de sonder les pensées de son filsL'effet était désagréable et ne manqua pas de rendre Draco mal à l'aise. Son père était probablement la seule personne de sa connaissance– en-dehors de Harry, mais d'une tout autre manière – à lui donner l'impression que son âme était mise à nu…
Puis enfin, après ce qui parut au jeune homme une éternité, Lucius poussa un profond soupir dont il sembla à Draco qu'il portait toute la tristesse du monde.
« Je voudrais essayer de comprendre ce que j'ai fait de travers » commença-t-il, provoquant un grognement indigné chez son fils. « Et je voulais aussi essayer de m'expliquer – à propos de certains de mes actes. »
« Mais faites, Père, faites donc » rétorqua Draco d'un ton acerbe. « Je suis impatient d'entendre ce que vous avez à me dire. »
Le jeune homme sentait confusément tout ce que son attitude avait de puéril, mais il ne pouvait s'en empêcher. Après tout, son père n'avait jamais fait l'effort d'essayer de lui parler, encore moins de le comprendre.C'était une première première, et quoique déstabilisante, il n'allait très certainement pas lui faciliter la tâche. Que les rôles s'inversent un peu, garda-t-il pour lui avec une certaine amertume.
Lucius soupira de nouveau, puis avala rapidement une gorgée de café. Lorsqu'il reposa la tasse sur la table et qu'il leva les yeux vers son fils, Draco fut surpris de la douleur qu'il put percevoir sur son visage.
« Draco » fit Lucius d'une voix éteinte « Je me rends bien compte que je n'ai pas toujours été à la hauteur en tant que père, et – »
« Pas toujours ? » Siffla Draco. « Vous maniez l'euphémisme avec un rare bonheur, Père. Dites-moi, qu'avez-vous réussi dans mon éducation ? Non » corrigea-t-il immédiatement, « que pensez-vous avoir réussi dans mon éducation, plutôt ? Non que la réponse serait différente pour vous je suppose, n'est ce pas ? »
« Moi je pense que la réponse pourrait te surprendre » répliqua calmement son père. « Contrairement à ce que tu sembles t'imaginer, j'ai plutôt le sentiment d'avoir trop bien réussi avec toi. »
« …Je ne comprends pas. »
Qu'est-ce que ça voulait dire ? Trop bien réussi ? Non, Draco ne comprenait pas – il avait toujours eu l'impression de n'être qu'une source de déception pour son père. Alors comment celui-ci pouvait-il affirmer que son éducation avait été trop parfaite ? Le jeune homme se ralluma machinalement une cigarette tandis que Lucius repoussait son irish coffee devant lui et renonçait aux apparences pour se commander directement un whiskey – Draco comprit à ce moment-là qu'il n'était sans doute pas le seul à être nerveux.
« Ce que j'essaie de te dire » reprit Lucius en faisant tourner distraitement son verre, « C'est que je t'ai toujours élevé dans l'optique que tu reprendrais un jour les affaires familiales. Sur ce plan, j'ai visiblement échoué, et je devrai sans doute vendre l'entreprise ou la léguer à l'un de mes associés quand l'heure sera venue pour moi de prendre ma retraite. » Draco fronça les sourcils – il n'avait pas pensé à cela – mais son père poursuivit : « Quoiqu'il en soit…je voulais faire de toi un homme intelligent, indépendant, et surtout, je voulais que tu prennes conscience de ta valeur. Si je t'ai envoyé à Hogwarts, il y a une raison… »
« Vous vouliez m'éloigner de vous et de Mère » coupa amèrement Draco. Ca faisait mal, peu importait le nombre de fois qu'il se l'était répété. Le dire à haute voix accentuait encore la douleur, réouvrait des plaies qu'il avait pensé avoir refermées – trop vite et trop mal, apparemment.
« Oui » acquiesça doucement Lucius, « Mais probablement pas pour les raisons que tu imagines. Tu étais un enfant fragile, sensible, trop sujet aux caprices – et Narcissa te les passait tous. Je voulais simplement que tu deviennes plus indépendant, moins accroché aux jupes de ta mère. Que tu apprennes à t'assumer toi-même, dans un cadre qui serait fait pour toi. »
« Londres, ou une école plus proche aurait fait l'affaire, dans ce cas » objecta rageusement Draco. « Eton, par exemple. »
« C'était trop près » expliqua son père. « De plus, Hogwarts est un établissement qui permet aux adolescents comme toi d'exploiter au mieux leurs talents, quels qu'ils soient. Je voulais que tu puisses explorer différentes possibilités avant de rentrer dans le rang…T'ouvrir l'esprit en quelque sorte. Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi, au milieu de tous ces enfants de bonne famille, se trouvaient des gens comme les Weasley, ou d'autres enfants dont les familles n'ont pas nos revenus, et ce malgré le prix exorbitant de l'année scolaire à Hogwarts ? »
Draco secoua silencieusement la tête en signe de dénégation. Non, il ne s'était jamais posé la question. Il pensait simplement que les parents de ses amis étaient snobs, ou complètement obsédés par l'idée de la réussite scolaire de leurs enfants, au point de se saigner aux quatre veines pour cela.
« C'est simplement parce que Hogwarts est l'école la mieux pourvue de Grande Bretagne en infrastructures sportives et artistiques, et qu'elle propose le plus grand nombre de matières optionnelles » répondit Lucius à sa proprequestion face au silence éloquent de son fils.« Pour résumer, c'est la meilleure école du Royaume Uni. Là-bas, tu pouvais essayer tout ce qui te faisait envie. »
« Dans ce cas, » explosa Draco, « pourquoi m'avoir forcé à suivre des cours qui ne m'intéressaient pas ? Si vous teniez tant que cela à m'ouvrir l'esprit, comme vous dites, alors pourquoi m'avoir imposé tout cela ? Pourquoi m'avoir envoyé à St Brutus ? »
Son père le prenait vraiment pour un imbécile. C'était blessant, et inadmissible – et Draco n'arrivait plus à réfléchir rationnellement.
« Il fallait bien que je te prépare aux études que je voulais que tu suives après le lycée » se justifia son père sans se formaliser de l'éclat du jeune homme. « Et malgré ce que j'espérais, tu n'as jamais été quelqu'un de très sociable, c'est pour cela que j'ai pensé qu'un sport collectif te ferait du bien. Côtoyer d'autres personnes que tes proches amis devait t'être profitable. »
Draco laissa échapper un ricanement désabusé oh oui, cela lui avait surtout permis de découvrir son homosexualité.Mais il s'abstint raisonnablement de tout commentaire. Après tout, ça ou autre chose, il aurait bien fini par s'en rendre compte – et puis, alimenter le débat avec Lucius ne faisait pas partie de ses projets dans l'immédiat ; il préférait attendre ce que l'homme avait à lui dire.
« Poursuivez » dit-il lapidairement en fixant son père dans les yeux.
« Je ne pense pas m'être trompé en t'envoyant dans cet établissement » continua Lucius après une légère hésitation. « Bien sûr, j'aurais préféré que tu choisisses de toi-même un enseignement plus sérieux, mais tu as démontré des capacités bien supérieures à ce que j'attendais de toi. Tu m'as rendu fier de toi, par bien des aspects – mais il y avait quelque chose que je n'avais pas prévu. »
« Je suis devenu tel que vous le souhaitiez » compléta Draco à voix basse. « J'ai appris à réfléchir par moi-même et j'ai fait mes propres choix. »
« C'est pour cela que je dis que j'ai trop bien réussi » acquiesça Lucius. « J'ai été négligent, je pensais que tu prenais le chemin que j'avais espéré pour toi et je n'ai pas fait attention – à vrai dire je n'ai pensé qu'à ce que je voulais en n'imaginant pas une seule seconde que tu choisirais une autre voie. »
« Et vous m'avez envoyé à St Brutus, » accusa le garçon blond. « Pour redresser la barre, sans doute » ajouta-t-il amèrement.
« Mais c'était trop tard » approuva son père. « Et c'était une erreur. Mais essaie de me comprendre… »
« Comprendre quoi ? » L'interrompit rageusement Draco. « Que parce que je n'étais pas tel que vous le vouliez, alors il fallait me reformater en conséquence ? Que Hogwarts m'avait perverti ? Que je n'étais plus votre fils si j'étais homosexuel ? »
C'était encore pire que tout ce qu'il avait pu imaginer, se dit-il avec désespoir. Bien pire. Le fait de voir son père reconnaître devant lui qu'il avait voulu le forger à son image était insoutenable. Et bien plus encore, le fait de le voir admettre qu'il n'acceptait pas ce que son fils était devenu…
« C'est vrai que j'ai été en colère » reconnut Lucius. « Et encore aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne peux pas accepter… Malgré cela, il s'agit de ta vie et je n'ai plus aucun droit dessus à présent. »
« Ne pouvez-vous donc pas m'accepter tel que je suis ? » Murmura Draco. « Est-ce si difficile, Père ? Est-ce si difficile pour vous de me voir simplement comme votre fils et non pas comme le reflet de vos échecs ? »
Draco ne voulait pas rester ici une seule seconde de plus. C'était trop dur à supporter, ce père qui le rejetait trop calmement, qui le regardait avec tellement de déception dans le regard – tellement de résignation. Oh, ciel, il aurait presque préféré qu'il hurle. Les choses auraient sans doute été plus simples, de cette manière.
« Tu ne saisis pas, Draco » soupira Lucius d'une voix fatiguée. « Evidemment que je suis déçu, mais comprends-moi : je me retrouve à la tête d'un empire industriel qui, à ma mort, ne reviendra à personne – personne à qui je tiens, du moins. Et pire que tout, mon fils unique est homosexuel : ma lignée, mon sang s'éteindra avec lui. Tu n'auras jamais d'enfants, le nom des Malfoy mourra avec toi, le nom de l'une des plus grandes familles d'Angleterre. Comprends-tu ce que cela représente pour moi, qui ai été élevé dans la fierté de mon rang ? En-dehors de cela, comprends-tu ce que cela représente pour moi de ne jamais voir naître d'autres membres de ma famille ? De ne jamais avoir de petits-enfants ? Le rêve de n'importe quel père est de voir son fils fonder sa propre famille, et ce rêve-là, je n'y ai pas droit. »
« Mais ce n'est pas comme si je pouvais y faire quoi que ce soit, » répondit Draco dans un chuchotement désespéré. « Je n'ai pas choisi d'être ce que je suis, Père… »
« Je sais » dit Lucius. « Je m'en suis rendu compte, mais trop tard. C'est la raison pour laquelle je t'ai fait transférer à St Brutus – une réaction sous le coup de la colère, j'avoue que je n'ai pas réfléchi. Et après…il était trop tard pour revenir en arrière, et à présent, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même et contempler l'étendue de ma stupidité. Finalement, cela n'aurait fait que renforcer encore ton caractère et te conforter dans tes opinions. J'en suis profondément déçu, mais quelque part, je suis plutôt fier de toi…Cela prouve au moins que tu as intégré une partie des valeurs que j'ai maladroitement essayé de t'inculquer. »
Draco ne répondit pas tout de suite. Il n'était pas certain de bien comprendre ce que son père essayait de lui dire. Il y avait tellement d'informations contradictoires à démêler qu'il se sentait complètement perdu. Il se ralluma une cigarette en essayant de faire le point. Finalement, son père, tout en n'approuvant pas ses choix, était tout de même fier de lui. Parce qu'il avait le courage de les assumer, du moins s'il avait bien saisi ce qu'il lui avait dit. C'était tout bonnement incompréhensible. Cela voulait-il dire que son père l'acceptait, en fin de compte ? Ou bien leurs divergences étaient-elles trop importantes ?
« Et pour Mère ? » demanda-t-il finalement, préférant changer de sujet. Il saisit son erreur en sentant sa colère remonter d'un cran – Il n'y aurait vraisemblablement aucun thème susceptible de l'apaiser face à son père. Pour autant son père avait intérêt à avoir de bonnes explications s'il ne voulait pas prendre son poing dans la figure…
« J'aime ta mère » déclara Lucius, dont les traits s'étaient encore affaissés. « Je l'aime mal, certes… Mais je l'aime sincèrement. Lorsque j'ai compris qu'elle était en train de s'éloigner de moi – comme toi, tu le faisais – j'ai mal réagi et j'ai fait n'importe quoi. »
« Vous auriez pupeut-être, simplement discuter avec elle, vous ne croyez pas ? » Répliqua Draco, la voix dégoulinante de sarcasme. « Mais non, c'était tellement plus simple de la faire suivre comme une vulgaire femme adultère…Et de la frapper en sachant qu'elle ne pourrait pas se défendre… » appuya-t-il non sans une certaine méchanceté menaçante dans sa voix sourde et posée.
« Je n'ai jamais dit que j'avais eu raison de le faire, » contra Lucius, le visage fermé. « N'as-tu jamais eu envie de frapper…la personne que tu aimes ? »
« Si » reconnut Draco. « Ce n'est pas pour ça que je vais le faire. »
« Ecoute » soupira son père d'une voix lasse. « Je ne veux pas parler de ta mère avec toi. Puisque c'est ce que tu veux entendre, alors soit : j'ai été un mauvais mari, un père absent, un homme qui n'a pas fait attention à ce qui se passait autour de lui et incapable de réagir correctement lorsque la situation l'exigeait. Ma vie entière n'est faite que de mauvais choix. »
« Ce n'est pas ce que je voulais entendre » répartit froidement le jeune homme. « Mais c'est effectivement ce que je pense. Il est triste que vous ne vous en soyez pas rendu compte plus tôt, cela aurait sans doute évité bien des larmes, et vous ne vous retrouveriez pas seul à présent. »
Il se leva, en posant un billet sur la table marbrée, sous le regard incrédule de son père.
« Je crois que je comprends ce que vous avez essayé de me dire » ajouta-t-il d'une voix un peu moins coupante. « Je pense que vous comprendrez également que je n'aie pas envie de vivre avec la culpabilité de vos propres échecs – que je ne peux pas vivre en me considérant moi-même comme un échec. Toutefois, je suis…touché que vous éprouviez quelque fierté pour moi. Vraiment. »
Il écrasa sa cigarette d'un geste brusque dans le cendrier en cristal, puis plongea ses yeux gris dans ceux tellement semblables de Lucius – comme deux faces d'un miroir déformant et sans tain, songea-t-il avec une ironie désabusée – et termina :
« Au revoir, Père. Je ne pense pas que nous nous reverrons avant un long moment – à moins que vous ne souhaitiez me rendre visite à New York à la rentrée prochaine. J'espère que vous viendrez, et que vous aurez cessé de me considérer comme une aberration – bien que très sincèrement, j'en doute. »
Puis il quitta le café, sans un regard en arrière, et le cœur bien plus lourd que lorsqu'il y était entré – mais, paradoxalement, la conscience bien plus légère.
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Journal de Draco Malfoy, vendredi 17 juillet 1997 :
22h :
Bella est revenue de New York ce matin.
Evidemment elle était crevée etdu coup elle est allée se coucher tout de suite, alors je ne sais pas trop comment ça s'est passé là-bas. Et puis j'avoue que je ne m'y suis pas trop intéressé, en même temps…Etant donné que j'ai passé presque tout mon temps libre avec Blaise ou avec Mère – quand elle n'était pas avec Sirius – et qu'en plus de ça Bella n'est pas du genre à appeler tous les jours pour donner des nouvelles, je ne sais pratiquement rien de ce qu'elle a fait là-bas…
Bah, je suppose que je saurai demain…et j'espère qu'elle sera suffisamment d'humeur pour que je lui parle de mon projet d'escapade à la Nouvelle-Orléans. En attendant, je me demande si Mère lui a parlé de ce qui s'est passé mercredi avec Père…probablement non, mais enfin, je saurai ça aussi demain.
N'empêche, j'ai encore du mal à assimiler. Ce qui s'est passé avec lui, ce qu'il m'a dit, ce que je dois en penser.
Je crois que j'ai besoin d'y réfléchir encore.
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Journal de Draco Malfoy, samedi 18 juillet 1997 :
18h :
Bella m'a trouvé un appart à New York. En fait, c'est un logement qui appartient à sa société et qui sert de temps en temps à loger des mannequins ou autres, quand un séjour à l'hôtel s'avérerait trop coûteux. C'est donc moi qui vais le récupérer, et franchement, je ne pouvais pas rêver mieux. C'est un peu loin de la fac, mais c'est très bien situé, dans un quartier pas dégueulasse du tout – en fait c'est dans le Village, donc ça déchire, honnêtement.
A part ça, Mère l'a mise au courant ce matin pour mercredi, et elle a accepté d'arrêter sa vendetta contre mon père. Je dois avouer que ça me soulage plutôt. Je pense que Père a été suffisamment puni de sa connerie, et puis maintenant, en-dehors de son fric, il ne lui reste rien. Je crois que ça ne vaut pas la peine de s'acharner. Ce serait ridicule, plus qu'autre chose.
Sinon tout à l'heure Tonks et Milli m'ont appelé pour me dire que Harry avait trouvé une maison à la Nouvelle-Orléans. Pour le moment, il n'a pas le téléphone alors c'est assez difficile de le joindre – en fait il a appelé Tonks depuis l'agence immobilière pour la prévenir et lui donner l'adresse afin qu'elle puisse lui faire parvenir ses affaires. Ca fait déjà une semaine, et il est encore dans les cartons – et apparemment il a encore quelques travaux à faire dans la maison.
Tonks m'a dit qu'il n'avait pas osé m'appeler parce qu'il ne voulait pas nous perturber Mère et moi alors que Mère était en plein divorce, mais que je lui manque et qu'il a envie de rentrer en Angleterre pour le mois d'août, du moins s'il en a la possibilité.
Tout ça me motive encore plus pour aller le rejoindre là-bas. Je n'ai pas encore parlé à Bella de mon projet, mais je le ferai dès lundi – je me laisse le week-end pour me préparer psychologiquement, et surtout pour éviter de me faire envoyer bouler par une tante de mauvais poil à cause du décalage horaire. De toute façon elle est partie avec Snape ce midi pour le week-end alors je ne risque pas de la voir avant lundi.
Passons. Ce soir je vais au Ministry avec Blaise, ça va être sympa. Et avant je pense qu'on va peut-être faire un tour au 192, un bar plutôt sympa qu'on a repéré plus tôt dans la semaine. Au départ je n'avais pas prévu de sortir, mais après tout on est samedi soir et Sirius emmène Mère au théâtre, alors je peux bien aller m'amuser un peu…
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Journal de Draco Malfoy, dimanche 19 juillet 1997 :
14h :
Je suis complètement vanné.
J'aurais pas dû sortir avec Blaise hier soir, il m'a tué. Putain, mais sérieux, c'est pas humainement possible de danser pendant six heures d'affilée sans s'arrêter pour autre chose que pisser. Le pire, c'est qu'il n'avait rien pris, à part quelques bières. Ce mec est un monstre, et moi, je ne sens plus mes jambes.
Je crois que je vais retourner me coucher et que je vais éviter toute présence humaine avant le dîner. Et puis il faudra que je pense à appeler à Brighton pour les tenir au courant de la situation – accessoirement, pour que Harry sache, quand il appellera chez elles, qu'il peut me téléphoner.
Oh, et un bain, aussi, ce serait bien – on m'a renversé de la bière sur mon t-shirt hier soir, et franchement, je pue. Une véritable infection.
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« Ecoute-moi bien, jeune homme. Je comprends que ta situation ne soit pas facile mais il est hors de question que je gâche ce que j'ai investi, avec ces études, surtoi. Tu veux les Etats-Unis ? Tu les auras. Mais ce sera New York, ou tu restes à Londres. »
Bellatrix était fatiguée. Et elle avait la migraine. Elle avait passé une semaine plus qu'éprouvante à New York, son week-end avait certes été des plus agréable, mais elle avait dû passer son temps à convaincre Severus qu'elle n'était pas qu'une mangeuse d'homme qui le renverrait à sa misérable existence une fois qu'elle se serait lassée de lui – ce petit manège s'était réitéré la veille au restaurant, ce qui l'avait encore plus agacée. Et à présent qu'elle pouvait enfin se reposer, alors qu'elle n'aspirait plus qu'à une soirée tranquille avec sa sœur, son cousin et son neveu, elle apprenait que Narcissa et Sirius étaient à une soirée mondaine – à laquelle elle n'avait aucune envie d'aller. Et il fallait encore que ce petit imbécile de Draco vienne l'ennuyer avec ses ridicules amours adolescentes. Il l'avait déjà ennuyée avec cette histoire lundi, elle avait refusé de l'écouter. Et maintenant, voilà qu'il recommençait.
La brune soupira lourdement et songea qu'elle avait grand besoin d'un bon bain chaud – et d'une flûte de champagne bien frais. A défaut, elle se renfonça dans son fauteuil, et s'alluma gracieusement une cigarette en espérant que la nicotine chasserait un peu le mal de tête qu'elle sentait poindre insidieusement derrière ses paupières.
« Mais Bella, » protesta Draco d'une voix indignée, « je ne t'ai jamais dit que je voulais partir m'installer là-bas ! Je veux juste prendre quelques jours pour retrouver Harry. »
« Quelques jours qui deviendront rapidement quelques semaines, » ironisa Bellatrix. « Et un beau jour, tu m'appelleras pour me dire que finalement, tu ne vas plus à New York – ou alors ça se passera mal et tu ne voudras plus rien avoir à faire avec les Etats-Unis… »
Elle racontait n'importe quoi, elle le savait – et elle était injuste avec son neveu. Draco n'était certainement pas aussi immature, irresponsable et inconscient qu'elle se plaisait à l'insinuer. Mais, au nom du ciel ! Elle était fatiguée, et le gosse avait encore des papiers à signer, ses professeurs à rencontrer. Son escapade allait encore retarder les choses, et Dieu seul savait quand il rentrerait. Et puis, malgré tout ce qu'elle pouvait dire, elle n'aimait pas savoir le garçon seul dans un endroit inconnu.
« Bordel de merde, Bella ! » S'écria grossièrement Draco, en faisant sursauter sa tante sous l'assaut. « Vas-tu cesser de me considérer comme une midinette écervelée de quatorze ans ? Je ne suis plus un gosse, nom de dieu, et je n'ai certainement pas envie de gâcher ce que tu m'offres en me proposant des études à New York ! Je veux juste », ajouta-t-il d'une voix plus calme, presque lasse, « je veux juste revoir Harry. Je ne lui ai pas parlé depuis des mois, et quand j'irai m'installer aux Etats-Unis, je n'aurai sans doute pas l'occasion de le revoir de sitôt. S'il te plait, laisse-moi y aller, juste pour quelques jours. Après, je ferai ce que tu voudras. »
« Très bien, très bien ! » Céda Bellatrix, à bout de nerfs. « Tu peux y aller, je t'offre les billets d'avion. Mais, » précisa-t-elle, « tu dois te trouver à New York le premier septembre au plus tard, je t'y rejoindrai. En attendant, tu fais ce que tu veux, et tu te débrouilles avec ta mère pour lui expliquer, je ne veux même pas en entendre parler – si elle refuse, ce n'est pas mon problème, et je ne m'en mêlerai pas. Et, pour l'amour du ciel, prends-toi un hôtel quand tu seras là-bas. Il est hors de question que tu t'incrustes comme un vulgaire clochard chez le jeune Potter. »
Puis elle se leva de son fauteuil, indifférente aux cris de joie de son neveu, et se dirigea vers sa salle de bain. Finalement, un bain brûlant s'imposait d'urgence – et peu importait qu'il fît une chaleur caniculaire dehors.
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Journal de Draco Malfoy, jeudi 23 juillet 1997 :
18h :
Bella a accepté de me laisser aller à la Nouvelle-Orléans !
Putain, j'ai bien cru qu'elle ne voudrait jamais – pour des raisons complètement idiotes en plus, mais bon…Ma chère tante a tendance à l'illogisme le plus complet quand elle est contrariée.
Bref. Peu importe, je vais à la Nouvelle-Orléans !
Il faut que j'appelle Tonks et Milli, et les autres, pour les prévenir. Ce serait bien que Tonks puisse joindre Harry et lui dire que je viens…
Oh, et demain il faudra que j'aille dans une agence de voyage – je me demande si Blaise viendrait avec moi acheter les billets…Je crois qu'il voulait faire un tour aux Etats-Unis en septembre avant de rentrer à la fac, alors comme ça il pourra se renseigner…
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Journal de Draco Malfoy, samedi 25 juillet 1997 :
19h :
Ca y'est, j'ai mes billets.
Je pars dans une semaine, et j'arrive le trente…la veille de l'anniversaire de Harry. J'ai eu Tonks au téléphone entre-temps, elle n'a pas eu de nouvelles de Harry, mais elle m'a donné son adresse, comme ça je suis sûr de le trouver quand je serai sur place. Et elle m'a dit qu'elle le préviendrait dès qu'elle l'aurait au téléphone.
J'ai tellement hâte d'y être…
Harry, attends-moi, s'il te plait.
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La semaine prochaine, donc, les retrouvailles…qui risquent de vous surprendre un peu. Plus que deux semaines avant la fin !
En attendant, n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog http / myschka. mon - blog. org pour prendre de mes nouvelles et constater à quel point le groupisme primaire peut faire des dégâts chez la fangirl de base. Si vous vous intéressez uniquement à mes avancées dans mes fics, ça peut le faire aussi.
Et sinon, comme d'habitude, si vous avez aimé (ou pas), que vous avez des questions (ou non), ou si vous en avez gros (comme Jean-Mario), une seule solution : le petit bouton en bas à gauche ! Je vous aime.
