Voilà, je viens d'écrire le dernier chapitre. Ca sera le chapitre 55... ça me fait tout bizarre... enfin, faut se dire que c'est la fin d'une fic et que ça me laisse le temps d'en mettre une autre en route! Enfin, encore merci d'être là!

Caly...

Je me tortille les mains en imaginant comment je vais bien pouvoir demander une telle chose à mon meilleur ami. Assis dans un des fauteuils du salon, je regarde le vide en espérant silencieusement que quelque chose de réellement extraordinaire arrive. Mais comme d'habitude, il n'y a rien ici de plus bruyant que le calme de la campagne. Jusqu'à ce que…

- Ron ça t'arrive de lire le journal ?

Harry qui me fait des remontrances, on aura relativement tout vu. Je hoche la tête et prend le morceau de papier qu'il me tend. Un papier que je connais par cœur pour l'avoir lu et relu des centaines de fois. Pour m'être présenté à ce bureau… Pour avoir eu l'espoir de devenir quelqu'un.

- Par Merlin, tu n'as plus qu'aujourd'hui pour te présenter et devenir auror !

- Je sais Harry…

- Et bien qu'est-ce que tu attends ! Tu ne vas pas pouvoir rester là à attendre que le monde passe sans lever le petit doigt ! Tiens prends ça, signe en bas et envoies le tout de suite. Tu peux prendre Hedwige si tu veux…

Je prends la lettre qu'il me tend et la déplie pendant que monsieur m'observe silencieusement… Ce que je redoutais tant… finalement, je n'aurais pas à lui demander. Il l'a fait sans que… Qu'est-ce que je peux dire à ça ? Une petite voix me demande de lui rendre pour préserver ma fierté et une autre me dit que cette fierté, je l'ai perdue il y a bien longtemps.

- Je… je ne sais pas quoi dire…

- Et bien tu vas lever des fesses d'ici et envoyer ça sur le champ. Et puis, tu vas faire de ton mieux pour décrocher ce poste… Je suis certain qu'il n'y aura pas de meilleure recrue que toi cette année !

Je le regarde partir sur ces mots et je pars à la recherche d'Hedwige avant que ma bonne volonté ne s'envole à sa place.

Voilà, finalement, tout est partie et si Merlin le veut bien, d'ici quelques mois, j'aurais enfin ma vie à moi… une vie qui se résumera à un simple travail.

Soudainement, ma conversation passée avec Hermione me revient et me fais réfléchir sur tant de choses. Moi non plus je n'ai pas eu ce que je voulais. Rien ne se passe comme prévu… et je me demande parfois si ça aurait réellement pu être pire qu'aujourd'hui.

Après tout je suis quoi ? Un sorcier qui travaille pour sa sœur… loge chez sa sœur… et regarde son fils grandir en ce demandant quand il va partir à son tour pour le laisser de nouveau seul et regrettant tout un tas de choses.

- Ron ?

C'est toujours dans les pires moments qu'il faut que quelqu'un vienne vous voir et vous empêche de remettre les choses au clair. Je ne détourne pas le visage de mon néant et je ne peux que sentir le canapé s'affaisser lorsqu'elle vient à s'y installer.

- Hermione… je sais que tu vas sans doute me faire regretter de t'avoir dit ça mais je ne pense pas que ce soit le moment.

- Ca n'a jamais été le moment pour quoi que ce soit… c'est bien ça tout le drame de notre histoire.

- Quelle histoire ? Celle qui n'a jamais commencé où celle qui a pris fin au moment où…

- Ron… notre histoire… celle qu'on a écrit dès que l'on s'est rencontré dans ce train.

- Au moment où déjà tu me faisais remarquer que je n'étais pas à la hauteur.

- Tu as raison.

- Quoi ?

- J'ai dis que tu avais raison.

- J'avais bien compris alors. Hermione Granger vient de me dire que j'avais raison. Hermione Granger vient de ce fait d'avouer qu'elle avait tord…

- N'en rajoute pas, je pourrais revenir sur mes paroles.

- Non tu ne le feras pas.

- Et pourquoi donc ?

- Parce que ça serait avouer que tu as eu tord de me dire ça.

Je l'observe et je vois un sourire discret se dessiner sur son visage. Vous savez, ce genre de sourire qui peut égayer n'importe quelle personne. Celui qui veut dire : et bien tu m'as eu mais je prépare ma vengeance. Celui qui rend heureux d'être ici à ce moment précis.

- Tu ne veux pas savoir pourquoi tu as raison ?

Nettement moins drôle : le moment de cette vengeance précédemment cité. Quoi que je dise, je vais y avoir droit.

- Je suppose que si je te réponds non, tu vas quand même me le dire non ?

- Oui.

- Donc dans tous les cas je… oh et puis vas-y, je n'aurais qu'à faire comme d'habitude.

Son sourcil se arque et je tiens entre mes lèvres le deuxième sourire de la journée.

- Oui comme d'habitude… faire semblant de t'écouter, acquiescer de temps en temps et puis faire une gaffe qui te prouvera que je n'ai rien compris. Après tu te mettras en colère et finalement, ça sera encore moi le perdant.

- Ronald… j'ai toujours dit que tu étais à plaindre.

- Alors pourquoi est-ce que j'avais raison ?

- Parce que je ne te croyais pas capable de me faire découvrir tant de choses. Je ne te savais pas si entier. Je ne te pensais pas que derrière tes longues plages de silence il y avait tant de choses pensées et qui valaient le coup d'être comprises. Je ne pensais pas que tes coups de colère étaient les simples reflets d'un caractère passionné.

- Et tu ne pensais pas que j'avais une capacité émotionnelle finalement supérieure à une simple petite cuillère …

- Tu te souviens de ça ?

- Tu crois réellement que je n'écoutais jamais ce que tu avais à me dire ?

- Et bien oui.

- Tu avais raison…

Je ne vois pas le coussin atterrir sur mon visage et couvrir le son de son rire cristallin. Ca me fait plaisir de la retrouver… Plaisir de retrouver la Hermione du Poudlard Express. Celle qui arrive à laisser de côté ses mœurs pour devenir quelqu'un de farfelue. Je suis heureux de pouvoir faire parcourir mes mains sur sa peau, la couvrir de chatouilles sans avoir d'autres idées que les remises en question que m'amène chaque contact avec elle.