Je sais que c'était censé être fini, mais on m'a fait la remarque que j'avais raté le passage de la déclaration alors voilà, je vous mets un petit bonus! En espérant que ça vous fasse plaisir. Cette fois, c'est fini pour de bon!

- Bonjour Ron !

- 'Mione

Son visage s'approche dangereusement du mien et ses lèvres viennent frôler ma joue tandis que je ferme les yeux. Une sale habitude… comme si j'espérais à chaque fois que son visage dévit de sa trajectoire et… évitons de penser à ça… pas tout de suite. Je ne veux pas tout gâcher et me concentrer sur ce que j'ai à lui dire. Sur ce que j'ai passé la nuit à écrire sur un parchemin… ma main tapote la poche de mon pantalon. Par Merlin où est-ce que j'ai fichu ce bout de papier !

- Ca ne va pas Ron ?

Comment a-t-elle pu voir que ça n'allait pas ? Je tente de sourire et ses sourcils se froncent. Je suis réellement un piètre acteur.

- J'ai perdu un… un truc.

- Hum… je serais toi, j'aurais l'œil sur William. Il a la méchante habitude de prendre ce qui n'est pas à lui.

Elle dit ça d'un ton si léger que ça en devient effrayant. Mon fils vient de me faire perdre la chance de me rétablir avec sa mère. Comment vais-je faire moi maintenant ?

- C'était pas important j'espère ?

- De quoi ?

- Cette chose que tu as perdu Ron…

- Ah… euh… je ne crois pas.

Je baisse les yeux vers mes chaussures, espérant qu'elles se mettent subitement à parler et me défassent de ce fardeau. Sa main vient frôler mon front et une nouvelle fois, ses yeux se crispent. Elle va réellement croire que je suis malade. Si elle savait… oui je le suis. Marre d'attendre, je me suis laissé embobiner par ma petite sœur. Je me suis laissé croire que finalement, peut-être que… peut-être que oui, Hermione Granger est celle que je veux, celle qui est faite pour moi… mais encore faut-il que ce ne soit pas une hallucination. Encore faut-il que ma sœur n'ait pas retrouvé pour un instant ses délires d'adolescente.

- Tu es sûr que ça va…

- Je… tu es toujours avec ?

- Qui ça ?

Elle me pose cette question en sachant pertinemment la réponse. Tout comme moi… mais j'espérais peut-être avoir une raison pour faire demi-tour. Pour ne pas lui dire tout ce que j'ai sur le cœur et qui prône dans la poche de la salopette que porte le petit garçon qui vient me narguer à l'instant…

- William !

Merlin, c'est pas ma voix ça ! Je ne suis pas une fille ! Et je n'ai pas peur ! Alors pourquoi tremble-t-elle ?

J'accroche mon fils au passage et le serre le long de moi, le temps de glisser la main dans sa poche et de reprendre le feuille. Ni vu, ni connu. Je le relâche, il bougonne et s'enfuit en courant.

- Non, décidemment Ron, tu ne vas pas bien.

- Tu n'as pas répondu à ma question 'Mione.

- Je…

Son visage se ferme et ses yeux scrutent le sol avant de venir forcer le passage de mon âme. Pourquoi me fait-elle ça ?

- Ca fait longtemps Ron…

Bizarrement, je me sens respirer… comme si je redécouvrais ce besoin vital. Je prends plaisir à faire rentrer de l'air dans mes poumons et à humer son doux parfum.

- Pourquoi ?

- Parce que je pense qu'il n'y a qu'une seule personne faite pour nous sur cette Terre. Et cette personne, ce n'était pas lui…

Il y a des phrases qui rentrent tout de suite et que l'on peut assimiler très facilement comme « À table ! » ou même « Ron qu'est-ce que tu as fait ! » ou alors, « Il y a un nouveau joueur de quidditch chez les canons de Chudley », mais il y a aussi celle que l'on a impression de ne jamais pouvoir comprendre. Celle-ci en fait partie. J'ai beau la tourner dans mon esprit, je ne peux me résoudre à croire que son regard trahissait ses mots. Serait-il possible que ce soit moi… ce double ? Serait-il possible qu'elle partage enfin mon opinion ? Serait-il possible que l'on se soit enfin trouvé après tant d'années à vivre en face à face ?

- Ron… tu me fais peur là ?

- …

- Bon écoute Ron, si t'as besoin de parler, je serais dans…

Ma main attrape la sienne et je me lève pour me retrouver à son niveau. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ose la regarder sans détourner mon regard. Elle fait monter en moi un tel élan de fierté que je comprends pourquoi ces dernières années furent si dures pour mon ego… il me manquait quelque chose… il me manquait cette fierté que peut ressentir un homme en voyant celle qu'il aime. Il me manquait ce sentiment de réconfort… cette osmose qui laisse à penser que le meilleur est à venir.

C'est vrai, j'avais des tas de choses à lui dire… des tas de choses qui finalement n'auront jamais leur place que sur un morceau de papier. Tout peut être écrit, ou même dit, c'est tellement facile. Mais le plus dur reste à prouver…

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je…

Je baisse la tête sans desserrer mes mains de sa taille. Oui je me sens bête… bête d'avoir attendu si longtemps sans doute. Oui j'ai peur, je suis totalement effrayé et si je n'avais pas tant de fierté en moi, je l'aurais sans doute laissée partir. Oui mais voilà, le doute est la pire des choses, et le désir la meilleure.

Une dernière fois, j'affronte son regard et je n'y lis rien qui puisse me dissuader d'aller plus loin.

Sans appréhension, je l'attire vers moi et souris en ne sentant pas la moindre résistance. Je sais que je ne pourrais pas la laisser partir comme ça et je n'en ai aucune envie mais pour le moment, je me contente de partager ce moment si intense… différent des autres… certainement, je doute qu'un seul de ces instants puissent être semblables à cent mille autres. Voilà aussi pourquoi j'aime Hermione Granger. Oui, je l'aime. Moi Ronald Weasley, suis amoureux.

- Pourquoi tu as fait ça ?

- Parce que j'en avais envie.

Mauvaise réponse mais je suis comme ça, je crois que jamais je ne saurais dire la bonne phrase au bon moment.

- Ronald… ce n'est pas un jeu. Nous ne sommes plus des adolescents…

Et merde. Comment la faire taire ? Mes lèvres viennent frôler les siennes, une fois de plus et sa main se plaque contre mon torse pour me pousser… qu'est-ce que j'ai fait ?

- Ron !

- Je t'aime…

- Quoi ? Ron… je… tu as dit que ? J'ai…

J'ai dit quoi ? Non je ne l'ai pas fait… j'ai jamais dit ça… puis même si je l'ai dit, c'est elle qui m'a poussé à le faire hein ? Non de toute façon, je ne l'ai pas dit. Je sais, je n'ai pas dit que je l'aimais.

- Excuse moi…

- Pour… pour quoi Ron ? Pourquoi est-ce que tu retires toujours ces paroles là ? Ce n'est pas un jeu ! On ne dit pas ça à la légère !

- Mais qui te dit que je le disais à la légère ?

Et je m'enfonce ! Je suis un piètre crétin qui est incapable de voir écrit « issue de secours » sur une porte de deux mètres de large. Je suis un idiot !

Et ses yeux se parsèment d'étoiles. Je n'ai pas le droit de lui faire ça…

- Hermione… ne pleure pas… C'est de ma faute. J'avais tout préparé j'te le jure ! J'avais tout mis sur une feuille pour rien oublier mais j'ai perdu la feuille. M'en veux pas.

- Tu as quoi ?

- Je suis désolé. Je sais, je ne range jamais mes affaires, mais là je voulais bien faire. Je voulais tout te dire, combien je suis heureux quand je suis à tes côtés. Combien je suis fier que tu m'aies donné un fils. Combien j'aimerais finir mes jours avec toi et combien je regrette de t'avoir laisser partir. Hermione… crois-moi… je ne veux plus te voir partir.

- Je… n'en reviens pas.

Je crois que j'ai compris… j'ai tout gâché. Encore… Pourquoi est-ce qu'on m'a donné le don de manier à la perfection des pions d'échecs et pourquoi est-ce que je suis incapable d'en faire autant avec mon esprit ?

Je soupire et lâche ses mains à contre cœur. Elle peut m'en vouloir, je comprends.

- Attends Ron !

Elle m'a rappelé ! J'ai rêvé ça tellement de fois que jamais je n'aurais cru que ça arriverait réellement. Je me retourne et comme un réflexe, elle enserre son corps contre le mien et remplit mon esprit de son odeur si apaisante.

- Moi non plus je ne veux pas te voir partir… mais… je ne pensais pas qu'un jour tu viendrais à me dire tout ça…

- Je suis désolé.

- Non Ron, ne le sois pas… c'est tellement… touchant.

- C'est vrai ?

- Oui et à vrai dire, je regrette un peu que tu aies perdu ta feuille. J'aurais bien aimé te voir réciter tout ça…

- Oh bah je peux…

- Je plaisante Ron.

Sa tête vient se nicher au creux de mon épaule et j'ai du mal à croire en ce qui arrive… pourtant, je l'entends réellement me chuchoter :

- Moi aussi… moi aussi Ron… je t'aime… encore.