Chapitre 12

FAUSSE COUCHE

Sirius entra comme à son habitude depuis cinq mois chez lui. Il eut un sourire en sentant le festin qu'Élise avait préparé. Après son diplôme, elle avait décidé de prendre une année avant de se diriger vers Poudlard pour enseigner les Potions. Il avait donc le droit à un souper chaud chaque soir, à son plus grand plaisir.

« Chérie ? Je suis rentré ! »

« Va dans la salle à manger, Si' ! »

Sirius haussa les sourcils surpris, puis enleva ses bottes.

« Je vais aller prendre une douche avant. »

« Ne t'attarde pas trop ! »

Sirius monta et entra dans la douche. Il alluma un jet plus froid que tiède car ses muscles étaient étirés après son entraînement intensif de Quidditch. Il mit un peu de shampoing dans sa main et commença à se laver les cheveux. Il entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir et enleva la vapeur qui s'était condensée sur la porte de la douche.

« Ça va, beauté ? »

Il ne voyait pas très bien, mais le son qui se faisait entendre n'était pas très rassurant.

« Oui, c'est simplement que je suis un peu stressée. Ça va. »

Sirius, peu rassuré, se dépêcha tout de même de se rincer. Il ferma le jet et prit une serviette, qu'il enroula autour de sa taille, puis sortit, pour voir une Élise un peu pâle qui se tenait sur le comptoir.

« Salut toi… » murmura-t-il en l'embrassant doucement.

« Salut… »

« Qu'est-ce que tu m'as préparé, ce soir ? »

« Tu verras bien… »

« Aller, un indice ! »

Élise sourit et l'embrassa.

« Je crois que tu vas aimer ça. Oh, et met un costume, ok ? »

« C'est si important ? »

Elle hocha la tête et partit.

Sirius, de plus en plus intrigué, se dirigea vers la chambre où il enfila un complet noir avec une chemise blanche et une cravate rouge. Il retourna ensuite à la salle de bain, puis peigna ses cheveux vers l'arrière. Il descendit et trouva Élise vêtue d'une robe rouge moulante et faite de plusieurs épaisseurs.

« Tu es magnifique… »

« Merci. »

Sirius n'aimait pas particulièrement la salle à manger, qui était beaucoup trop impersonnelle à son goût. La table était beaucoup trop longue et, à moins de parler dans un magnétophone, il était impossible de tenir une conversation avec la personne de l'autre côté. Il avait donc été décidé que la salle ne servirait que lors des grandes occasions.

« Rôti d'agneau avec pommes de terres dans leur robe et asperges enroulées dans du jambon avec sauce hollandaise. »

Élise arriva avec deux assiettes qu'elle déposa sur deux napperons.

« Bon appétit, Sirius. »

« Alors ? »

« Alors quoi ? »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Au dessert. »

« Pourquoi ? »

« Parce que. »

Sirius mangea consciencieusement chaque bouchée, commentant à chaque fois les talents culinaires de son épouse, mais celle-ci ne fléchit pas. Elle partit bientôt et arriva avec une pièce montée de chocolat.

« Je vais pouvoir avoir deux morceaux ? » demanda Sirius.

« Mais oui. Je te donne le mien. Je ne peux pas en manger. »

« Quoi ? »

Sirius fronça les sourcils. Élise sembla soudain perdre toute l'assurance qu'elle avait depuis le début de la soirée et vint s'asseoir sur ses genoux. Il encercla sa taille de ses bras.

« Si tu ne peux pas en manger parce que tu es au régime, je te contredis. Tu n'as pas besoin de ça. »

« Non, ce n'est pas pour ça. »

« Alors c'est pour quoi ? »

« Je dois simplement faire attention à ce que je mange. »

« Pourquoi ? »

« Et évite d'acheter du vin, ok ? »

« Tout ce que tu veux si tu me dis pourquoi. »

« Je suis enceinte. »

Sirius se leva brusquement, faisant tomber Élise sur le plancher. Il se pencha vers elle en se répandant en excuse, mais la fit éclater de rire.

« Sirius, je ne vais pas me casser… »

« Désolé… je… tu… »

« Sirius, mets les mots en ordre dans ta tête avant de les dire. »

Sirius sourit.

« Tu es enceinte ? »

Elle hocha la tête.

« De moi ? »

Elle sourit et lui donna un petit coup.

« De qui voudrais-tu que je sois enceinte ? »

Sirius sourit.

« Je suis tellement content… »

Et il l'embrassa.

Sirius était toujours en Élise, étendus dans leur lit. Il parsemait son cou de baisers volages, laissant un sourire béat sur les lèvres de la future mère.

« Ce sera une fille ou un garçon ? »

Élise eut un sourire.

« Quand j'ai été voir Lily pour le test, elle a dit qu'elle nous le dirait à notre prochain rendez-vous. »

Elle parut soudain inquiète.

« Qu'est-ce que tu préfèrerais ? »

Sirius sembla réfléchir quelques instants.

« Je ne sais pas trop. Ce serait bien d'avoir un garçon pour le Quidditch. »

« Mais si c'est une fille, elle pourrait également jouer au Quidditch. Comme Stéphany. »

« Et tu pourrais t'amuser à l'habiller… Oui, une fille se serait bien. »

« Plus ou moins qu'un garçon ? »

« Égal. »

« Lils ? »

James revenait d'une séance d'entraînement particulièrement exténuante. Tous les muscles de sont corps étaient endoloris et il avait un immense ecchymose dans le bas du dos. Il enleva sa cape et ses bottes.

« Lily ? »

Il regarda dans la cuisine et le salon, puis alla à la chambre. Il était dix-neuf heures, Lily ne pouvait pas être déjà couchée…

Il ouvrit la porte et entendit des sanglots.

« Lily ? »

La lumière était fermée. Il essaya de l'ouvrir, mais n'y arriva pas. Il avança alors prudemment, car leur chambre pouvait être caractérisée de zone de guerre. Il arriva finalement au lit et vit Lily, qui s'était mise en boule.

« Lily ? Mon amour, qu'est-ce qui t'est arrivé ? »

Il enleva son chandail et se coucha à côté d'elle, parsemant son visage de baiser.

« Lily… Lily, parle moi… »

« Élise est enceinte. »

James fronça les sourcils.

« C'est une bonne nouvelle, non ? » dit-il prudemment. « Élise et Sirius voulaient un bébé depuis quoi ? Six mois ? Ils en auront un… »

« Et nous, James ? Je te demande de m'en faire un depuis combien de temps ? »

James soupira.

« Je sais. Je suis désolé. »

« Mais ce n'est pas le pire. »

« Quoi ? »

« Je n'ai pas pu déterminer le sexe du bébé. »

« Hey, Jamey ! »

James soupira. Il était assis au Chaudron Baveur, où lui et Sirius se rencontraient à chaque midi depuis que la Coupe d'Europe avait été annoncée pour l'Angleterre.

« Ne m'appelle pas comme ça. »

Il savait bien que ça ne servirait à rien, que Sirius l'appellerait toujours ainsi, mais bon…

« Comme tu veux, Prongs. Alors, Lily te l'a dit ? »

« Quoi ? »

« Pour le bébé ? »

« Oh, oui… Félicitations, vieux ! »

James essayait vainement d'avoir l'air enjoué. Le fait que Lily n'ait pas réussi à déterminer le sexe du bébé était inquiétant. Soit elle n'avait pas bien prononcé la formule, soit Élise le perdrait, car c'était ainsi que cela marchait chez les sorciers. Dès qu'il y avait fécondation, le sexe était déterminé.

Le sourire de Sirius se défit.

« Ça ne va pas ? »

« Non, c'est rien. »

« Lily t'a tenu éveiller longtemps cette nuit ? »

James lui aurait volontiers jeté son assiette de spaghettis à la figure. Oui, il avait dû rester réveiller durant une bonne partie de la nuit pour consoler son épouse, mais Sirius n'avait pas besoin de le lui rappeler.

« Ouais. »

« Je suis désolé de te l'avoir annoncé ainsi. »

James regarda Sirius et vit qu'il était sincère.

« Pourquoi tu dis ça à moi ? C'est Lily qui veut un bébé. »

Sirius fronça les sourcils.

« Mais… Tu en veux un aussi, non ? »

« Je ne sais plus, Sirius. »

« Mec… Dis-le-lui. Elle en veut vraiment un. Alors si tu n'es pas sûr… »

« Non, je veux un bébé, je ne veux juste pas… »

Il se tut.

« Tu ne veux juste pas quoi ? »

Comment lui dire qu'il ne voulait pas le perdre également ? Qu'il ne le supporterait pas si ça arriverait ?

« Rien. Mademoiselle ? Je prendrais un Whisky Pur Feu. »

Sirius venait d'entrer chez lui. Il déposa son balai sur le support qu'il avait acheté à cet effet, enleva ses bottes pleines de boue et suspendit sa cape. Il pleuvait pour la première fois depuis le début de la grossesse d'Élise, et ce n'était pas une petite pluie ! Orage, tonnerre, et selon la météo, vingt millimètres de pluie !

« Élise ? » cria-t-il. « Je suis rentré ! »

N'ayant pas de réponse, il commença à fouiller la maison. Après au moins une demi-heure de recherche intensive, il arriva dans la salle de bain. Élise était assise sur les marches qui menaient au plus que somptueux bain deux places qu'il avait posé. Elle avait les mains sur les yeux et Sirius entendait de faibles sanglots.

« Élise… Ma beauté… Qu'est-ce que tu as… » demanda-t-il en s'asseyant à côté d'elle.

Il la plaça sur lui et commença à la bercer.

« Je… je l'ai perdu, Sirius… »

Sirius se tut.

« Sirius… j'ai perdu le bébé… »

« … »

« Pourquoi tu ne dis rien ? Pourquoi tu n'es pas fâché ? »

« … »

« Sirius, crie moi dessus… S'il te plait… Sirius, s'il te plait ! »

« Je ne vois pas pourquoi je te crierais dessus. »

« Parce que je l'ai perdu. »

« Tu ne l'as pas perdu. On l'a perdu. C'est autant de ma faute que de la tienne. »

Il lui embrassa les cheveux et la prit dans ces bras, façon jeune marié. Il la porta jusqu'à leur chambre et la déposa sur leur lit.

« Tu vas voir, demain, tout ira mieux. »

« Sirius… »

« On en aura un autre, et celui-là restera. Le bébé savait que ce n'était pas le bon temps. Je te jure qu'on en aura un autre. »

Élise s'endormit doucement alors que Sirius caressait ses cheveux. Il mit doucement les couvertures sur son corps et embrassa doucement ses cheveux. Puis, il transplana. Il arriva dans le salon des Potter.

« Vous êtes là ? » cria-t-il.

James arriva quelques instants, vêtu seulement d'une paire de jeans, qui était visiblement trop petit.

« Sirius… Est-ce que ça va ? »

« Je… Je suis désolé de t'interrompre avec Lily… Je vais revenir… »

« Non… Va dans la cuisine. Je te rejoins dans quelques minutes. »

Lily arriva à ce moment, vêtue d'une chemise blanche de James qui laissait voir son soutien-gorge noir au travers et d'une paire de jeans.

« Sirius, ça va ? »

« Je… »

« Je vais aller prendre une douche » murmura James.

Il embrassa doucement Lily, puis monta.

« Sirius… »

« Elle l'a perdu. »

« Oh… »

« Tu savais. »

« Je suis désolée. Je croyais que j'avais mal prononcé la formule. »

Sirius hocha la tête.

« Sirius… Je sais que ça n'aidera peut-être pas… Mais tu veux une bière ? »

Sirius hocha la tête et alla s'asseoir à l'un des tabourets qui entouraient le comptoir. Lily lui tendit une bière, qu'il cala d'un trait. À ce moment, James arriva, les cheveux vers l'arrière. Il hocha la tête en direction de Lily, qui se dirigea vers lui, l'embrassa rapidement et disparut. James alla s'asseoir.

« Je suis désolé de venir vous rabâcher ça. »

« Non, ce n'est pas grave, Pad'… »

« Non… c'est grave. Vous voulez un bébé. Et moi je viens me plaindre qu'on a perdu le notre. »

« Sirius. Ce n'est pas grave que je te dis. Après tout, tu es mon frère. Les frères sont là pour ça. »

« Tu aurais dû la voir. Elle pleurait. Elle disait que c'était de sa faute. C'est de la mienne, James. Je ne suis pas présent dans sa vie. »

James se tut. Il ne savait pas quoi dire. Sirius se leva.

« Ça va aller ? » demanda James, inquiet.

« J'ai quelque chose à faire. »

Sirius se leva et transplana.

« Sirius ! Je me suis inquiétée ! Où tu étais ? »

Sirius venait d'entrer dans la cuisine. Il y trouva Élise qui s'était levée, vêtue d'une robe de chambre blanche en coton.

« Sirius ? »

« J'ai fait un truc que j'aurais dû faire depuis longtemps. »

Élise blanchit.

« Sirius… »

« Non, laisse-moi finir. Après que tu te sois endormie, je suis allé chez Lily et James. Ensuite, j'ai été voir mon entraîneur et j'ai démissionné… »

« Quoi ? Sirius, le Quidditch, c'est ta vie ! »

« Non. Ma vie, c'est toi. Je pourrais donner ma vie pour toi. Je me suis aperçu en discutant avec James que mes priorités n'étaient pas dans le bon ordre. Alors j'ai décidé qu'à partir de maintenant, tu es la seule et unique priorité dans ma vie. Et tu as l'obligation de me frapper si je place encore une fois quelque chose avant toi. »

« Sirius, je… »

« Laisse-moi finir. Ensuite, j'ai été voir Mathilda et elle a réussi à me faire entrer en deuxième année à l'académie des Aurors. Elle a dit qu'elle pourrait me mettre à la tête d'une section dès que je serai gradué. Je vais faire les deux années que j'ai à faire pour étudier sur trois ans. »

« Merlin… »

Élise se laissa tomber sur une chaise.

« Sirius, pourquoi tu fais tout ça d'un coup ? »

Sirius sourit et s'agenouilla à ses pieds.

« Parce que je t'aime. Et que la prochaine fois, ça marchera. »

James se laissa tomber dans un fauteuil avec sa bière. Le déménagement avait été assez difficile (surtout si on comptait que l'Halloween avait emmené avec elle la première gelée), mais il n'était pas mécontent d'avoir sa propre maison. Et puis, Sirius c'était senti assez bien pour venir les aider, ce qui signifiait qu'il avait probablement oublier (ou du moins qu'il surmontait) la perte de son enfant.

Lily vint le rejoindre et l'embrassa doucement.

« Tu sais quoi ? »

« Mmm. »

« Ste-Mangouste vient de m'envoyer un hibou. J'ai le job. »

James ouvrit les yeux et regarda Lily d'un air étonné.

« Le job ? »

« Je t'en avais parlé… Tu sais… Quand tu aménageais la chambre. »

« Mon amour, Sirius et moi transportions un lit d'au moins mille kilos, alors pardonne-moi si je ne t'ai pas écouté. »

Lily monta sur ses genoux et l'embrassa doucement.

« J'ai postulé pour un poste en pathologie des sortilèges. »

James sourit et la serra dans ses bras.

« C'est bien… »

« Je vais entrer en fonction dans deux semaines. »

« Tu vas pouvoir te reposer, ça va être bien… »

« Tu es également en congé pour deux semaines. »

James repassa momentanément dans son esprit les évènements. Il recevait un diplôme, sa mère lui proposait le poste du vieux MacPherson, mais le vieux n'allait prendre sa retraite que dans deux semaines.

« Génial, on va pouvoir se reposer tout les deux… »

« On est dans une nouvelle maison, il faudrait peut-être baptiser les pièces, non ? »

James soupira, prit Lily dans ses bras, la déposa à côté de lui et se leva.

« Pièce, je te baptise salon » dit-il en faisant un signe de croix.

« Crétin » murmura Lily.

Elle l'embrassa et le fit tomber sur le sofa.

« Potter ! »

Sirius venait d'entrer dans la maison.

« Poooootter ! »

« Sirius, ils doivent dormir » commenta Remus.

« Remus, il est treize heures, ils ne peuvent pas dormir. Et puis, Lily a dû le réveiller à six heures ce matin pour faire du ménage. »

Remus soupira.

« Pooooooooootter ! »

« Pourquoi ne vas-tu pas les réveiller ? »

« Quelle partie de la phrase 'Ils ne dorment pas' tu ne comprends pas ? »

Sirius monta les escaliers et regarda dans chaque chambre.

« Qu'est-ce que je te disais ? » cria Remus depuis le hall.

« Ils ne dorment PAS ! »

Sirius entra dans la chambre des maîtres et se dirigea vers la fenêtre, où il ouvrit les rideaux.

« Potter, DEBOUT ! »

Sirius reçut un oreiller, qu'il attrapa sur-le-champ.

« C'est pas gentil. »

Nouvel oreiller.

« Fous le camp, Black ! »

« On voulait savoir si tu voulais venir jouer au Quidditch avec nous, mais si… »

« Black, je t'ai dit de FOUTRE LE CAMP ! »

« Ne te fâche pas pour ça ! »

Sirius sortit lentement, prenant tout son temps. Puis, il redescendit.

« Alors ? » demanda Remus.

« Il ne dormait pas. »

Lily enfila lentement sa robe de sorcière sous les baisers de James.

« Je dois y aller » murmura-t-elle.

« Reste… »

« Non, je… »

« S'il te plait… »

Elle l'embrassa rapidement, puis se dégagea de son étreinte et transplana.

« Alors, Lily, trois heures de retard : quelle est ton explication ? » demanda Sandy Minton, la chef du département pour lequel Lily travaillait et qui avait quelques année de plus qu'elle.

« Mon petit ami m'a retenue… »

« Oh. J'aimerais bien que le mien fasse la même chose. Il n'est pas… disons… aussi romantique que le tien. Vous avez souvent baisés ? »

Lily sourit.

« Oui. »

« Combien de fois par jour ? Allez, s'il te plait, mon copain a fait vœu d'abstinence jusqu'à son mariage, je dois me régaler des histoires des autres maintenant. »

« Plusieurs. »

« Une moyenne. »

« Trois fois par jour, environ. »

« Merde… Il y en a qui ont de la chance. Et il est comment au lit ? »

« Parfait. »

À ce moment, Lily fut prise d'une soudaine envie nauséeuse et courut vers les toilettes les plus proches pour y vider le contenu de son estomac. Quand elle en sortit et qu'elle s'approcha du lavabo pour se rincer la bouche, elle trouva Sandy qui était accoté sur le mur.

« Tu sais, ça va être difficile de croire que James est si parfait au lit si à chaque fois que tu le dis, tu vomis. »

« La ferme… » murmura Lily en souriant.

Elle releva les yeux et regarda dans le miroir. C'est là, en voyant une machine distributrice de condom et de tampon, qu'elle réalisa.

Elle avait une semaine de retard dans ses règles.

« Merlin… »

« Quoi ? »

Sandy regarda dans le miroir, puis le distributeur.

« Je suis en retard. »

« Merde ! »

Sandy regarda Lily, qui avait porté une main à son ventre.

« Tu es enceinte ! »

Elle prit la main de Lily et la traîna en courrant jusqu'au dernier étage. Là, elle s'approcha, expliqua rapidement la situation et, en moins de temps qu'il n'en faut pour crier 'Quidditch', Lily se retrouva assise dans un fauteuil, devant une vieille sorcière au visage bienveillant.

« Nous allons confirmer vos soupçons, Mrs Potter. Littilus Babilus. »

Un écran se forma et Lily put apercevoir une masse informe dans son ventre.

« Ce sera un garçon. »

Lily avait le goût de pleurer. Un bébé… Elle allait avoir un bébé… Enfin…

« Pour quand ? » articula-t-elle, la voix chargée de sanglot.

« Je ne saurais trop vous dire… Entre le 31 juillet et le 13 août, mais je ne peux pas être plus précise. »

« Pourquoi ? » s'inquiéta Lily.

« Chez les sorciers, si trop de spermatozoïdes viennent en même temps dans l'utérus de la mère, cela empêche de déterminer la date de naissance du bébé, et son évolution ne pourra rien changer à ça. Il s'agit d'un phénomène magique, je ne pourrais pas vous l'expliquer. »

« Mais… »

« Il semble en pleine santé, Mrs Potter. Vous n'avez pas à vous en faire, il n'y a aucune raison pour que vous le perdiez en chemin. Ou même en travail, si vous voulez mon avis. »

Lily se leva, remercia rapidement la dame et transplana chez elle. Elle se dirigea vers la cuisine et aperçut James, vêtu d'une paire de jeans, qui lisait tranquillement la Gazette.

« James… »

Celui-ci releva la tête, souriant.

« Je savais que je te manquerais trop. »

Il se leva pour l'embrasser, mais il s'arrêta en voyant les larmes couler sur ses joues.

« Qu'est-ce qu'il y a, Lils ? »

« Je suis enceinte. »

James blanchit.

« De combien de temps ? »

« Je n'en sais rien. Absolument rien. De nos vacances. Je ne sais même pas quand il naîtra… »

« Il… »

« Ça va être un garçon. »

James s'approcha d'elle rapidement et l'embrassa.

Le couple Potter était maintenant étendu sur le sofa. James passait inlassablement sa mian dans les cheveux roux de Lily, souriant béatement.

« Je vais être papa… » murmura-t-il.

Lily sourit.

« Et moi, je vais être maman. » dit-elle en l'embrassant tendrement.

James sourit.

« Il va falloir faire un million de chose d'ici sa naissance… La chambre, le parrain, le nom… »

« Harry. »

« Quoi ? »

« Pour son nom. Ce sera Harry. »

« Pourquoi ? »

Lily fronça les sourcils.

« Tu ne sais pas ? »

« Savoir quoi ? »

Lily soupira et se rasseya. Elle se leva et prit ses vêtements, puis se rhabilla lentement.

« Je dois y aller. Je me suis absentée du boulot sans prévenir, je dois… »

« Attend une seconde Lily. Pourquoi tu veux appeler le gamin Harry ? » demanda James en la tirant vers lui, la forçant à s'asseoir sur ses genoux.

« Ce n'est pas à moi de te le dire ! »

James afficha des yeux de chiot battu.

« Lily ! S'il te plait ! Ne dis pas ce genre de phrase avec moi ! »

Lily soupira.

« Et bien… J'ai eu une fois une discussion avec ta mère. »

James hocha la tête.

« Et elle m'a dit que quand tu avais deux ou trois ans, elle et ton père avaient essayé de te faire un petit frère ou une petite sœur. Ça n'a pas marché, mais elle a dit que si elle avait eu une fille, elle l'aurait appelée Sandy. Et si ça aurait été un garçon, ils l'auraient appelé Harry. Je me suis dit que ça leurs ferait un beau remerciement, étant donné qu'ils nous ont hébergés, en plus de la voiture et de la maison et… »

James embrassa doucement Lily.

« Il s'appellera Harry. »

Elle sourit.

« Et comme parrain et marraine, on pourrait prendre Sirius et Élise, qu'est-ce que tu en dis ? »

« Excellente idée ! Je vais les appeler… »

« Non ! »

James fronça les sourcils.

« Mais… »

« James, Élise vient de faire une fausse couche, je ne veux pas le lui rappeler. »

« Mais ils nous ont rabâcher avec leurs histoires de grossesse alors que tu en voulais un et que ça ne marchait pas ! Pourquoi est-ce qu'on se gênerait pour eux ? »

« James, s'il te plait… On le leur dira à Noël, d'accord ? D'ici là, elle pourra retomber enceinte. »