Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit en l'honneur de l'anniversaire de Archie Renaux

- Ca va ?

Alina sursauta en entendant la phrase ; elle ne s'était pas rendue compte que Mal était arrivé derrière elle. Sitôt sa surprise passée, elle fit un petit sourire.

Ca va, dit-elle en se logeant dans ses bras ouverts.

Vraiment ? Ou tu dis ça simplement pour me rassurer ?

La Grisha comprenait que Mal remette ainsi en question sa réponse. La situation était en effet si compliquée qu'il n'aurait pas été étonnant qu'Alina réponde par la négative : le conflit entre Ravka et Fjerdan s'était intensifié, Ravka ouest grondait encore plus fort, le désastre du Darkling risquait de conduire la population à se retourner contre les Grisha, l'Apparat avait prit le pouvoir et le Fold s'était étendu...

L'heure n'était donc pas aux réjouissances, d'autant plus que sa situation personnelle n'était pas meilleure. À cette heure-ci, elle avait dû être présentée aux yeux de tous comme l'ennemie publique numéro 1, recherchée par tous les chefs d'état. Et tout cela pourquoi ? Parce qu'elle était une Grisha, une invocatrice de Lumière ? Celle qui était censée sauver tout le monde ? Alina n'avait jamais voulu avoir une telle destinée ; elle se sentait complètement dépassée... Sûrement car elle l'était effectivement. Si elle avait géré correctement la situation, elle n'aurait pas été obligée de fuir, honnie par ceux à qui elle avait promis la liberté.

Alors oui, Alina comprenait que Mal doute de sa réponse.

Pourtant, elle ne lui avait pas menti.

Pour la première fois depuis des mois, elle allait bien.

Car elle l'avait retrouvé.

Dans ses bras, elle n'était plus la Sauveuse, l'Invocatrice ou la Libératrice. Elle n'était plus que Alina, une orpheline de Keramzin. Avec lui, elle se sentait bien, équilibrée... entière, car Mal avait toujours eu le don de la faire se sentir bien.

Alors elle nicha sa tête contre son torse, murmurant pour lui répondre.

- Je vais bien. Je suis très exactement à la place où j'ai envie d'être.

Et elle n'avait jamais rien dit de plus vrai.