Hé oui, je reviens avec un Snamione ! Je n'ai pas pu résister, près de 1 an plus tard... Il s'en est passé des choses, mais cette idée de fic, je la traine depuis extrêmement longtemps. Je ne l'ai pas encore achevée, en fait, je voulais vous en partager un bout avant. J'espère que vous serez toujours au rendez vous.

Oui, les personnes seront OOC as f!, oui ça risque d'être très barré (la fic plus barrée que j'ai pu écrire jusque maintenant même), mais j'ai tellement ris en l'écrivant, ON a tellement rit en vérité. Cette fic est aussi un peu une ode à mes meilleures amies rencontrées grâce à ce fandom et à ce ship si controversé, si horriblement méprisé mais au combien doux, passionné et qu'on adore tant qu'on ne peut pas s'empêcher d'y retourner. Merci aux plus fidèles d'entre vous qui seront encore là pour me suivre dans cette nouvelle aventure, et aux anciens qui ne lisent plus aussi et dont je continue de parcourir les reviews. Je vous aime !


Charges contraires

xXx

Chapitre 1.

On pouvait de partout entendre des pas clopinant au sein des cachots de Poudlard. Ce son ressemblait presque au cliquetis d'un danseur de claquettes, ce seul bruit régulier et rapide contrastant avec le calme presque angoissant des couloirs, même s'il demeurait en fond, le bruit sourd des tremolos du lac noir ainsi que des gouttelettes dues à l'humidité ambiante.

Lorsque Hermione parvint jusqu'à la classe de potions en ce début de soirée d'hiver, elle en ouvrit la porte, en pleine hyperventilation et ce, sans même s'annoncer.

A cette intrusion, Snape leva son visage de ses copies, ne se gênant nullement pour lui lancer un regard incendiaire au passage. Il avait oublié son accès de colère de l'après-midi, lorsqu'il avait surpris cette fichue Miss-Je-Sais-Tout en train d'aider Saint Potter dans l'élaboration de la potion du jour. Il avait implosé et, sans réfléchir, lui avait fichu une retenue pour le soir-même sous l'exclamation surprise d'une bonne partie de ses élèves. C'était qu'il n'avait jamais trouvé l'occasion suffisante de lui faire autre chose que des remarques désobligeantes.

Dommage pour elle, il lui avait fallu attendre sa dernière année d'étude à Poudlard pour qu'il se décide à la punir.

« Désolée pour le retard, marmonna-t-elle, un peu honteuse. »

Bien qu'elle était adorée du corps enseignant (sauf de Snape bien sûr) et qu'elle étudiait ici depuis sa plus tendre enfance, Hermione n'avait jamais réussi à perdre ses fichues habitudes. Sortie de ses cours, il lui avait forcément fallu se diriger vers la bibliothèque et terminer en une soirée, des devoirs qui n'étaient à rendre que dans trois jours, et ce sous les protestations de ses deux meilleurs amis qui, malgré toutes les efforts du monde, n'avaient pas réussi à la sortir des lieux.

Résultat, elle avait une bonne dizaine de minutes de retard sur sa première, et sans doute unique retenue de toute sa vie.

Elle devinait bien que Snape la lui avait donné par pure impulsion. Avec toute sa naïveté, elle avait ainsi pensé qu'il serait peut-être clément, et se contenterait de flacons à étiqueter. Cela aurait été loin de la déranger, par ailleurs. Mais vu son regard près à lui lancer un impardonnable à son arrivée, il n'allait pas être question de cela ce soir.

« D'ordinaire, je donne des chaudrons à récurer à mes élèves, mais étant donné votre proportion presque sado-masochiste à les chouchouter, j'ai décidé que vous me concocteriez une potion, clama Snape en souriant d'un air sadique. »

La jeune femme cligna plusieurs fois des paupières. Une potion ? Snape la collait pour lui donner à faire ce que justement, elle adorait entreprendre. Il y avait quelque chose de louche caché là-dessous… Et au vu de son rictus malin, il lui préparait le pire qu'il soit.

Son intuition se confirma lorsqu'elle s'avança jusqu'à la première paillasse, et que Snape fit apparaître le nom de la dite-potion sur le tableau derrière lui, sans un regard vers elle.

Le salaud.

Il lui avait donné la mixture la plus difficile à concocter du programme, censée n'être apprise qu'en théorie et durant le dernier trimestre, la seule pour laquelle tous les élèves étaient surs de ne jamais tomber pour les examens tant elle était complexe, à retenir et encore plus à exécuter.

Hermione serra les dents.

Elle comprit que Snape voulait l'humilier, rien de plus. Son but était sans doute de lui donner une bonne leçon en lui faisant comprendre que c'était lui le professeur, et qu'elle n'avait pas à aider ses camarades durant son cours. En somme, une guerre des égos… Qu'elle comptait bien gagner.

D'un geste empressé, la jeune femme ouvrit son livre à la bonne page et entama la découpe minutieuse de ses ingrédients. Sa poigne était ferme, ses gestes un peu brusques car oui, elle était bel et bien en colère. Elle lui en voulait, de la mettre dans une situation pareille, une situation d'échec. Continuerait-il à n'être éternellement qu'un salopard sans scrupule ? Elle cogitait. Pourquoi la détestait-il à ce point ?

De son côté, Snape lui, savait très bien ce qu'il faisait. Il jetait de fréquents coup d'œil vers elle, curieux, mais aussi un peu amusé, tant et si bien que la correction de ses copies prenait plus de temps que prévue.

Coller Miss Granger était facile quelque part, mais il fallait en assumer les conséquences. En plus de subir sa présence, il lui avait fallu chercher une punition qui deviendrait une corvée pour elle, ce qui avait été assez difficile à trouver.

Sa positivité, son amour de cette école avait rendu cette tâche particulièrement ardue pour lui, Severus Snape, rendu maître dans l'art de punir ses élèves avec toujours plus d'ingéniosité. Alors, il s'était concentré sur les raisons qui l'avaient amené à donner cette colle : sa tendance Je-Sais-Tout-Mieux-Que-Tout-Le-Monde et en particulier Mieux-Que-Mon-Professeur. Ah, cette petite maline avait voulu le devancer en aidant un de ses amis, en se prenant pour son enseignant ? Alors qu'elle le lui montre.

C'est là qu'il avait eu la révélation, juste deux minutes avant qu'elle ne débarque comme une fusée : lui filer la potion la plus irréalisable possible pour son niveau. Maintenant qu'il la voyait déconfite sur sa paillasse, autant dire que Snape jubilait.

Aidée de son manuel, il l'entendait régulièrement souffler, grogner, pester, et Snape se retenait depuis déjà dix bonnes minutes d'aller vérifier le contenu de son chaudron.

Vu l'odeur infâme qui était en train de s'en dégager, en plus du bruit de bulles épaisses et grasses, ça ne devait pas être fameux.

Le maître des cachots s'empressa de poser le point final de sa remarque acerbe sur le dernier parchemin de sa pile avant de se délecter du naufrage qu'était en train de vivre Miss Granger.

Cette dernière épongeait son front plein de sueur, et jetait un regard tout à fait désespéré vers la recette. Se sentant observée, elle vit les yeux rieurs de Snape dirigés vers elle et eut envie de les arracher pour les plonger dans le liquide frémissant.

Enfin… Sa mixture du diable oui ! Ce truc ne ressemblait à rien. Jamais encore la jeune femme ne s'était plantée dans quoique ce soit, et pour une fois qu'elle avait l'occasion de rabattre le caquet de son professeur beaucoup trop sadique, elle n'y parvenait pas ! C'était pourtant une occasion en or pour elle !

Hermione avait envie d'hurler de rage et de frustration, contre elle-même, contre cette classe et contre Snape qui était franchement en train de se foutre de sa gueule sans se cacher. Ce dernier venait de croiser les mains sous son menton, et s'il avait pu faire apparaître un seau de pop-corn sur son bureau pour admirer le désastre, nul doute qu'il l'aurait fait.

« Alors Granger, on est en difficulté ? demanda-t-il d'un ton un peu trop ingénu.

_ Vous le savez très bien, grogna-t-elle entre ses dents serrées.

_ Ne faites pas l'ignorante, vous voulez toujours jouer à celle qui a des connaissances, tentant désespérément de le montrer sans arrêt au monde entier et je vous en donne l'opportunité de le faire, vous devriez être contente, lâcha-t-il d'un air détaché. Il faut croire que je ne suis pas si mauvais que ce que les élèves se plaisent à raconter.

_ Vous savez qu'il est impossible d'exécuter cette potion sans se planter ! s'emporta-t-elle en claquant ses mains sur son bureau. Vous parlez d'une bonté.

_ Moi j'y arrive. »

C'était dit : elle allait le tuer.

S'en suivi un léger jeu de regard, une guerre de celui qui aura le plus d'esprit, qui sera le plus malin, qui terrassera le cerveau de l'autre. Et Hermione ne s'avouerait jamais vaincue sur ce terrain. Déterminée, elle le défia de nouveau des yeux, puis lança un Evanesco sur sa mixture avant de tout recommencer depuis le début.

Snape la laissa faire, mais l'observa sans discontinuer. Tout prétexte à la déstabiliser était bon à prendre après tout, alors il s'avança et lui tourna autour comme un vautour. Son pas était lent, si lent qu'il se figea derrière elle tout en énumérant ce dont elle avait besoin… et où elle s'était déjà trompé.

« Les ingrédients de cette potion sont chers vous savez, lui glissa-t-il à l'oreille tel un serpent.

_ Je sais, grogna-t-elle en coupant de nouveau des ailes de fées qui devaient sans doute couter le prix de la maison de ses parents.

_ Plus d'Evanesco, vous accepterez de vous être planter après cette seconde tentative, conclut-il.

_ Je ne vois pas pourquoi je me « planterais » monsieur. »

Le professeur de potions se contenta de cacher un rictus amusé. Bien sûr qu'elle se planterait ! Le découpe des ingrédients se faisaient au millimètre près et il pouvait d'ores et déjà prédire que ce serait un véritable fiasco. Et c'était sans compter sur le fait qu'elle s'était trompé deux fois de plantes depuis le début.

A sa décharge, les espèces avec lesquelles Granger les avait confondus étaient traitres au possible, et même lui s'était fait avoir plus d'une fois. Mais ça, il ne lui avouerait jamais, même sous la torture. Lorsqu'il la vit broyer plus que de raison ces pauvres orties, il souffla de ses narines d'un air jugeur. Alors, Hermione plissa les yeux, et tourna lentement sa tête vers lui.

« Quoi ?

_ Rien.

_ Vous avez soufflé.

_ Je n'ai pas soufflé, se défendit-il (mal).

_ J'en ai broyé trop ? Ou trop peu ? Ou alors ce n'était pas ce qu'il fallait faire, commença-t-elle à douter en feuilletant son manuel. »

Excédé, Snape leva les yeux au ciel, et lui claqua son livre en manquant au passage, de lui pincer le nez entre deux feuillets.

« Concentrez-vous sur la potion au lieu d'être si focalisée sur mon jugement.

_ Vous êtes mon professeur, c'est normal que votre appréciation me soit importante, grommela-t-elle en revenant à sa préparation.

_ Vous ne vous êtes pourtant pas gênée pour prendre ma place cet après-midi auprès de votre petit copain !

_ Harry n'est pas mon petit ami, loin de là ! Et je ne faisais qu'aider un camarade en difficulté, enragea-t-elle en jetant ses ingrédients, plus franchement préoccupée par l'ordre, le nombre ou encore, son échec.

_ A d'autres ! Vous vous prenez toujours pour le nombril du monde. »

Outrée, Hermione se tourna vers Snape, la bouche semi ouverte et les mains sur les hanches. Maintenant qu'elle avait atteint l'âge adulte depuis le mois de septembre, elle ne laisserait clairement plus personne lui parler de cette manière, qu'il soit professeur, ou non.

« J'aimerai savoir quel est votre problème ? Parce que je vais commencer par croire que c'est vous qui m'enviez tant que vous faites une fixette sur ma personne, accusa-t-elle de son index pointé vers lui.

_ Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton, gronda-t-il.

_ Et vous de même. »

Snape montra presque des dents comme un animal alors qu'Hermione se tourna de nouveau face à sa paillasse, ses cheveux frisottés virevoltant au passage et envoyant une bourrasque d'une odeur fruitée aux narines de Snape qui grimaça.

Ce dernier resta silencieux, mais intérieurement, il enrageait. Son esprit, cartésien et pragmatique lui dictait de laisser couler, que son échec à venir représentait une victoire suffisante… Mais rien à faire. Non, il ne pouvait pas la laisser en si pareille posture, surtout avec le dernier mot.

Alors, Snape se tourna et avança d'un pas vif devant la table de son étudiante, claquant ses mains juste face à elle. Ce geste la surprise, mais elle parvint à le cacher et à lever juste sa tête vers lui d'un air neutre, comme nullement affectée par ses accès de colères.

« Comme pourrais-je vous envier ? Vous pensez sincèrement que je veux être à votre place ? Vous menez une existence aussi facile qu'ennuyeuse.

_ Vous êtes si naïf, lâcha-t-elle, en oubliant définitivement leur statut respectif, vous ne tiendriez pas cinq minutes à ma place.

_ Arrêtez, je vais pleurer, ironisa-t-il en une moue faussement affectée.

_ Cela fait des années que je subis vos railleries, celle de mes camarades que vous aimez à monter contre moi, la pression, et le travail acharné pendant que vous vous contentez de remarques abrutissantes sans chercher à apporter un réel plus à vos élèves. Vous croyez que c'est facile tous les jours, d'être une femme dans l'ombre d'un garçon qui ne cherche qu'à se cacher ? Vous avez la vie beaucoup plus douce, vous avez le pouvoir de contrôler alors que moi, je vous supporte, ce qui est déjà beaucoup. Vous êtes professeur, membre de l'ordre, vous avez déjà toutes les connaissances qu'ils vous faut, qu'est-ce qu'il vous reste à prouver ?

_ Vous ne pouvez pas prétendre à tenir dans ma peau plus d'une journée, Miss Granger, gronda-t-il.

_ De toute façon, aucune inquiétude car je n'y tiens pas ! s'emballa-t-elle en lançant une à une, des feuilles diverses de fleurs sur sa table dans son chaudron.

_ Plutôt mourir que d'être également dans la vôtre ! »

Puis soudain, une explosion du chaudron situé juste sous leur nez les surprit et ils en tombèrent à la renverse.

L'épaisse fumée qui s'en échappa s'insinua dans leurs poumons à une vitesse telle qu'ils ne purent faire autrement que d'en aspirer une énorme bouffée avant de s'écrouler, inconscients.