Voici le second chapitre !
Désolée pour le retard, mais j'ai passé ces dernières semaines à rénover ma maison. Je n'avais vraiment pas prévu qu'il y avait autant de boulot. Normal... J'ai tout voulu changer mdr. Mais, bon, même s'il reste encore quelques petites choses à faire, pour le moment c'est fini et j'ai enfin pu accorder un peu de temps à mes fictions.
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR. Et la chanson est à Amel Bent. SAUF ! Haha... trop contente d'enfin pouvoir dire ça lol... Carole, Emilia et Alexandre.
Résumé : L'erreur est humaine dit-on. Mais parfois elle peut mener à certaines extrémités que nous ne voulons pas connaître et la culpabilité nous ronge. Pourtant nous avons tous le droit à l'erreur, n'est-ce pas ?
Note : Cette fic n'est pas classée en NCS (Non Consensual Sex) car le viol est cité mais pas détaillé dans sa totalité.
Note 2 : ATTENTION. Deathfic ! Oui, oui je vais en tuer un, mdr n.n... (hem, le rire n'est peut-être pas de circonstance lol
Note 3 : J'ai dû abréger certaines scènes. Elles étaient beaucoup trop longues et si je les avais laissées, il m'aurait fallu un troisième chapitre. Cette fiction n'aurait plus été un Two-Shot lol. Ne vous inquiétez pas, j'ai raccourci l'histoire, mais les scènes importantes ont été gardées.
Un gros kissouxxxx à ma béta-lectrice Ishtar ! NdB : Bisous à toi aussi ma chérie !
BONNE LECTURE A TOUS ET TOUTES !
LE DROIT A L'ERREUR
Furieux, Draco prit sa baguette, et oubliant toute prudence, transplana directement à la librairie. Alexandre Trenton allait devoir rendre des comptes.
oOo
« Hermione Granger, maintenant tu vas me dire quel est le problème avec Crabbe, intima Harry la voix froide. »
La jeune femme tressaillit et parut songeuse quelques secondes avant de soupirer et de se rasseoir. Elle semblait soudain lasse, la colère ayant quitté tout son corps.
« Asseyez-vous, dit-elle d'une voix faible. J'avais déjà l'intention de t'en parler Harry, mais je ne voulais pas le faire dans ses conditions. Bref ! Maintenant ou plus tard, de toute façon, tu l'aurais su un jour ou l'autre. Ce que je vais vous raconter risque de me coûter plus qu'une simple relation de travail, ajouta-t-elle. »
« Que veux-tu dire ? demanda Ginny. »
« C'est l'amitié de Draco que j'ai peur de perdre. »
« Quoi ? Mais je ne comprends pas... Qu'est-ce que Draco viens faire là-dedans ? s'exclama Harry. »
« Calme-toi et laisse-moi tout te raconter depuis le début. Je vous demanderais juste de ne pas m'interrompre ou du moins d'attendre que j'ai fini avant de me poser vos questions, parce que je sais qu'il y en aura. »
« Tu m'intrigues, fit Seamus. »
« Attends d'avoir entendu la suite et tu seras beaucoup plus qu'intrigué, répliqua Hermione. »
Puis elle prit une profonde inspiration et commença son récit.
oOo
« En fait, tout commence à Poudlard. Draco et toi Harry vous sortiez ensemble à l'époque et tu avais vaincu Voldemort. Mais vous avez fini par rompre, ou plutôt devrais-je dire que tu avais rompu avec Draco d'une manière que je qualifierais de brutale et d'abjecte. »
« Mais Hermione, s'offusqua Harry, je... »
« Je t'ai demandé de ne pas m'interrompre, coupa la jeune femme sèchement. »
« ... »
« Bien. Je t'en ai vraiment voulu d'avoir fait souffrir Draco et tu le sais. Mais la façon dont tu l'as jeté n'était pas la seule raison pour laquelle je t'en ai voulu. Ce jour-là, je m'en souviendrais toujours comme l'un de mes pires cauchemars. Tu étais avec Ron sur le terrain de Quidditch et j'étais partie prendre Draco pour qu'il m'accompagne à votre entraînement. Je l'ai cherché partout et longtemps, mais il n'était nulle part. Et puis, j'ai décidé d'aller jeter un coup d'œil à la tour d'astronomie et c'est là que je l'ai vu... avec un autre garçon. Au début, j'ai pensé qu'il te trompait et je l'ai farouchement haï, mais au moment où j'allais m'en aller, je l'ai entendu crier. Non. Il hurlait. J'étais pétrifiée. Il ne hurlait pas de plaisir mais d'effroi. Il était terrifié et je l'ai vu se débattre pour tenter de repousser son assaillant mais il n'était pas assez fort. Il le griffait, le mordait, le suppliait de ne pas le toucher, de le laisser, mais l'autre était plus fort. Il a fini par plaquer Draco face contre terre et... »
Hermione se tut quelques secondes, essuyant les larmes qui perlaient au coin de ses yeux avant de reprendre.
« Et il a continué de le violer sous mes yeux juste après lui avoir lancé un Imperium. Je ne sais pas combien de temps je suis restée paralysée mais je sais que j'ai croisé le regard vide de Draco. Un regard inondé de larmes... sans vie. Complètement anéanti. C'est là que j'ai réagi. Je me suis précipitée sur eux et j'ai stupéfié le violeur qui n'était autre que Crabbe. J'ai libéré Draco du sort impardonnable et il s'est remis à crier. Il tentait de me rouer de coups mais je l'ai pris dans mes bras et je l'ai serré jusqu'à ce qu'il me reconnaisse et se calme. Là, il m'a tout raconté, comment il a été entraîné de force, comment on lui a lancé le sort et comment il avait réussi pendant quelques secondes à se libérer de l'emprise de l'Imperium juste pour pouvoir crier, prévenir quelqu'un... appeler à l'aide. Ensuite... »
« TAIS-TOI ! rugit Harry en se levant brusquement. »
Je croyais tout savoir de nous,
Être arrivé jusqu'au bout
Et tenir si bien le coup.
Tout le monde sursauta violemment, et braqua un regard inquiet, apeuré et... confus vers lui. Le silence était pesant et seulement coupé par les halètements rapides du Survivant. Harry était dans le même état qu'Hermione précédemment, à la différence près que sa colère était multipliée par dix. Son regard émeraude était dur et ses joues arboraient un démoniaque rouge sang. De fines larmes qu'il tentait sans succès de retenir coulaient à flots de ses yeux.
Hermione baissa son visage.
« Harry... »
« POURQUOI ? cria-t-il de plus belle. POURQUOI TU NE M'AS RIEN DIT ? POURQUOI ME L'AVOIR CACHE PENDANT TANT D'ANNEES ? »
Si Draco avait été là... il aurait dit à Harry de ne pas s'emballer. Surtout contre Hermione. Mais Draco n'était pas là et Harry s'était emballé... Contre Hermione.
« HARRY ! mugit l'avocate le regard flamboyant d'éclairs. TU TE CALMES MAINTENANT, C'EST CLAIR ! »
Ginny et Seamus se tassèrent rapidement dans un coin... Ils leur avaient semblé voir des flammes sortir de la bouche de leur amie. Harry, lui, se rassit immédiatement, les yeux largement ouverts, la bouche fermée.
« Qu'est-ce que tu crois ? poursuivit Hermione moins fort. Que je n'avais pas envie de t'en parler pendant que TOI tu larguais Draco comme la dernière des serpillières ? Que j'avais envie de vivre avec ça sur la conscience ? Bien sûr que je voulais te le dire ! Mais j'avais fait la promesse à Draco de ne rien dévoiler, à personne ! Pourquoi crois-tu que Crabbe est encore en liberté hein ? Et puis de toute façon, qu'est-ce que ça aurait changé ? Tu l'avais déjà laissé tombé, tu ne l'aimais pas. Tu l'as jeté comme s'il ne représentait rien de moins qu'une merde à tes yeux ! Qu'aurais-tu fait hein ? Tu l'aurais repris juste par pitié ? »
La manière dont sa meilleure amie l'invectivait blessait profondément Harry. Jamais il n'aurait cru Hermione capable de l'envoyer paître de cette manière... mais en même temps, il savait qu'il méritait ce blâme. Il comprenait désormais qu'il avait fait la plus grosse erreur de sa vie. Qu'il n'aurait jamais dû tirer ses propres conclusions trop rapidement, qu'il aurait dû avoir confiance en Draco. Il avait meurtri le cœur de son amour et pourquoi ? Pour une stupide erreur de jugement. Harry se sentait tellement idiot en ce moment... Tant de temps perdu à cause d'un regrettable malentendu.
« Non, murmura-t-il la voix brisé de sanglots. Bien sûr que non. J'ai toujours aimé Draco... je n'ai jamais cessé de l'aimer. Que ce soit maintenant ou il y a neuf ans, mon amour pour Draco n'a jamais changé. Au contraire... Hermione je l'aime. Tu le sais. »
« Alors pourquoi l'avoir quitté ? »
« Parce que comme toi j'ai pensé qu'il m'avait trompé, répondit-il dans un souffle. »
« Quoi ? s'exclama Hermione. »
« Ce jour-là... avant d'aller m'entraîner, j'ai rencontré Cho. Elle m'a dit qu'elle avait vu Draco partir vers la tour d'astronomie avec un garçon et qu'ils avaient l'air très proches. Sur le moment je ne l'ai pas écoutée car je croyais qu'elle me mentait... encore. Mais j'ai été pris d'un horrible doute, alors je suis monté et c'est là que j'ai vu Draco dans les bras... dans les bras d'un autre. J'ai été anéanti. Je pensais qu'il m'avait trompé, qu'il m'avait menti sur ses sentiments, qu'il se jouait de moi. J'étais aveuglé par la haine, la colère, la déception, le chagrin et surtout... la jalousie. Voilà pourquoi j'ai demandé à Ron de m'aider. Voilà pourquoi j'ai rejeté Draco... »
« Oh Harry... »
Le brun, pensant qu'Hermione allait encore l'accabler de reproches, se dépêcha de se justifier.
« Mais à ce moment-là, ils semblaient si proches. Draco était... il était acculé contre le mur, les jambes croisées dans le dos de cet enfoiré et... je ne savais pas qu'il était sous l'emprise d'un Imperium. Je te le jure Hermione, ajouta-t-il le regard implorant, je ne savais pas qu'il... qu'il était entrain de se... oh mon dieu Dray... mon amour... je ne savais pas. Je le jure, sinon j'aurais... j'aurais... »
Deux bras tendres encerclèrent le cou d'Harry et il se tut. Ginny, les larmes aux yeux, le serrait affectueusement contre sa poitrine, cherchant à le rassurer, à le réconforter et il se laissa aller à sa peine. Harry s'en voulait, il se haïssait de ne pas avoir vu que son amour subissait une telle atrocité. Il se détestait de n'avoir rien fait... Tout était de sa faute. S'il n'avait pas laissé ses sentiments le submerger il aurait pu sauver son ange. Draco avait souffert par sa faute : parce qu'il n'était pas intervenu et parce qu'il l'avait abandonné de la plus exécrable des manières.
Des images du blond lui lançant « Je te hais Potter » refirent surface dans son esprit et Harry se mit à pleurer plus fort. A ce moment-là, il avait songé que le Serpentard lui disait ça juste pour défendre sa fierté mais, et c'est ce qui déchirait le cœur de notre Gryffondor, Draco le pensait sincèrement. Ses mots n'avaient pas été prononcés par orgueil mais par rancœur. Draco le haïssait vraiment... Ce fut ce constat qui acheva Harry.
« Ry', lança Hermione, arrête de pleurer. Ce n'est pas ça qui nous fera revenir en arrière... »
« Si seulement Mione, si seulement, sanglota-t-il. »
« On pourrait mettre le monde en amphore avec des « si » Harry, répondit-elle. Draco a surmonté les obstacles et j'ai moi-même fait le deuil de cette horrible journée même si je souffre encore en silence. Je sais ce que tu ressens. Mais ce n'est pas de ta faute. Ce qui est arrivé ce jour-là n'est de la faute de personne sauf de celle de cet enculé de Crabbe. Tu ne pouvais pas savoir que Draco était sous l'emprise d'un sort impardonnable, moi-même je ne le savais pas et s'il n'avait pas réussi à provisoirement se libérer du sort, je pense que j'aurais réagi de la même manière que toi... Est-ce que tu comprends où je veux en venir ? »
« Mais Draco me hait maintenant... il me hait tellement qu'il ne pourra jamais me pardonner ma méprise. Je l'ai rejeté au moment où il avait le plus besoin de moi... de mon amour. Et moi je n'ai su que lui faire du mal. Si tu savais comme je m'en veux Hermione. »
« Il ne tiens qu'à toi de tout lui expliquer Harry. La balle est dans ton camp Ry et j'ai confiance en toi. Je sais que Draco t'aime toujours. Rien n'est encore perdu pour toi. »
Le regard du brun s'éclaira un instant mais il s'assombrit rapidement.
« Non Mione, tu te trompes. Il y a... Alexandre maintenant. »
« Ce n'est pas Draco qui l'a embrassé Harry. C'est Alexandre qui lui a sauté dessus. Draco a été embrassé de force. »
Hermione frissonna en prononçant les derniers mots et le regard d'Harry s'obscurcit. Il s'était encore une fois trompé. Mais c'était fini... maintenant qu'il connaissait la vérité, il avait une nouvelle chance de tout reconstruire. Une chance réelle et il n'allait certainement pas la laisser passer. Les mots « de force » résonnèrent douloureusement dans son esprit et ses yeux brillèrent de colère. Il en était certain... Draco ne lui en voudrait pas d'étrangler Alexandre sans la moindre condescendance. Oh oui... Alexandre allait chèrement payer ce qu'il avait fait. Mais le sort de Vincent Crabbe serait pire encore.
S'il n'était pas prudent de s'énerver contre Hermione, il était fou de se mettre le Survivant à dos. Voldemort en savait quelque chose. Demandez le lui, il vous le dira... Suis-je bête. Il est mort. (Ndla : Humour noir lol)
« Mione où est Draco ? demanda-t-il en se levant. »
« Au bureau je pense, mais Harry... »
« Non. Je dois lui parler maintenant. Allons-y et ensuite je m'occuperais personnellement du sort de ce bellâtre d'Alexandre et de cet enculé de Crabbe. »
Hermione ne put s'empêcher de sourire. Depuis le temps qu'elle attendait ce moment. Crabbe allait enfin payer pour son crime.
« Très bien. Laisse-moi juste le temps de copier les dossiers que je n'ai pas encore étudiés et nous y allons. »
Alors qu'ils se préparaient à partir, Seamus et Ginny leur barrèrent le passage.
« Où croyez-vous aller comme ça ? demanda l'Irlandais. »
« Ce n'est pas très gentil de nous laisser de côté, poursuivit Ginny. »
« Comment ça ? »
« Harry, après ce que nous venons d'entendre penses-tu vraiment que nous allons rester là sans rien faire ? Je te rappelle que nous sommes Aurors Seamus et moi. Quand tu auras fini de casser la gueule de Crabbe il faudra bien que quelqu'un le foute en taule non ? »
« Ginny a raison, approuva Seamus, et puis j'ai bien envie de voir si Malfoy va te pardonner. Faut dire que t'as vraiment été con sur ce coup-là. Larguer une aussi belle bête... tsssk, quelle connerie. »
« Attend un peu que je raconte ça à Charlie, lança la rouquine en plissant malicieusement les yeux. »
« Cafteuse ! répliqua Seamus. »
Harry fit la moue.
« Mon histoire n'est pas un roman à l'eau de rose, protesta-t-il. »
« Nan t'as raison... c'est encore mieux, repartit Seamus en riant. Parce que là, c'est carrément du live ! »
« Comment peux-tu rire de ce que tu viens d'entendre ? s'outra Ginny. »
« Mieux vaut rire que pleurer ma chère coéquipière. Et puis... je suis curieux de voir si Malfoy va lui faire une tête au carré à notre Harry. Pour une fois, il aura raison. »
« Merci Seamus, ironisa le brun, j'apprécie ton soutien. »
« De rien mon pote c'est gratuit. Allez on y va ? »
HPDMHPDMHPDM
Draco atterrit à quelques mètres seulement de la librairie. Enfonçant sa baguette dans la poche intérieure de son manteau sombre, il serra les poings et se dirigea d'un pas vif vers le magasin. Une fois devant, il prit une profonde inspiration et poussa la porte, faisant tintinnabuler les clochettes de l'entrée. Il laissa son regard dérivé sur l'ensemble de la pièce, et constata, avec soulagement, qu'il y avait très peu de clients.
Fourrant ses mains dans ses poches, il s'avança lentement vers le comptoir, cherchant des yeux le propriétaire du commerce. Il ne mit pas longtemps à le trouver. Alexandre était en pleine conversation avec une vielle dame qui semblait beaucoup plus charmée par son interlocuteur que par le livre qu'il lui proposait. Draco soupira.
A le voir comme ça... Alexandre ne semblait réellement pas être l'espèce de salaud que son casier judiciaire décrivait. Au premier abord, le châtain était un homme extrêmement séduisant, au sourire enjôleur, aux manières polies et au rire communicatif. Qui aurait pu croire que derrière ce masque d'innocence feinte, se dissimulait une telle ordure ? A vrai dire, l'avocat blond n'était pas certain de la culpabilité du libraire et ce malgré son passé plutôt chargé, mais il était néanmoins sûr d'une chose... Alexandre avait un rapport direct avec la disparition de Carole. Il pouvait en mettre sa main à couper.
Restait à savoir lequel... Quantité de points n'étaient pas encore éclaircis dans cette histoire et Alexandre était assurément l'un de ses points noirs. Il lui fallait des réponses.
Draco vit la femme âgée faire un sourire éclatant au libraire et acquiescer d'un léger signe de tête en rougissant. Visiblement, il avait réussi à lui vendre le bouquin. Puis, il vit le duo se diriger vers lui et il croisa le regard d'Alexandre. Draco se força à répondre de manière polie à son sourire et patienta. Une fois que la cliente fut servie et après son départ de la libraire avec un sourire rêveur flottant sur ses lèvres, Alexandre se tourna vers lui.
« Bonjours beau blond, dit-il en souriant. Que me vaut l'honneur de ta visite ? »
Draco jeta un regard rapide à la salle et répondit :
« Il faut que je te parle Alex... En privé, ajouta-t-il en insistant bien sur le dernier mot. »
Le libraire l'observa étrangement mais haussa les épaules et finit par accepter.
« Bien, attends-moi dans l'arrière-boutique. Je te rejoins dès que j'en ai terminé avec le reste des clients, d'accord ? Je ne serais pas long. J'ai fait du thé il y a dix minutes, je pense qu'il doit être encore chaud... Tu en veux une tasse ? »
Draco refusa mais le libraire insista.
« C'est un excellent thé tu sais... Et puis, je pense qu'il te détendrait. Tu m'as l'air légèrement crispé. »
L'avocat se tendit davantage à la réflexion et s'intima le calme. Ce n'était pas le moment de perdre tous ses moyens. Alors, pour donner le change, il finit par accepter la boisson chaude, qui de toute façon l'apaiserait légèrement. Le châtain lui fit un magnifique sourire victorieux et se dirigea vers la théière encore fumante. Il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour lui servir une tasse et Draco passa derrière le comptoir, entrant dans l'arrière-boutique, alors qu'Alexandre repartait déjà s'occuper d'un de ses clients.
HPDMHPDMHPDM
« Ah ! Patronne, s'exclama une jeune femme blonde en se levant, alors qu'Hermione entrait dans le cabinet. »
« Que se passe-t-il Meredith ? »
« J'ai reçu un hiboux du Ministère tout à l'heure, et le Procureur Zabini souhaite vous voir au plus tôt. »
« Vraiment ? demanda l'avocate en fronçant les sourcils. »
Elle marqua une pause, croisa les bras et demanda :
« Cela a-t-il un rapport avec l'affaire Hyrvinia ? »
« Non, je ne crois pas, répondit Meredith. Rien dans la missive ne le précisait. En revanche, l'urgence de la situation et l'obligation de votre présence étaient dûment notifiées. »
« Bien, alors quoi que cela soit, ça peut attendre, décréta fermement l'avocate. »
« Mais... »
« Il n'y a pas de « mais » Meredith. Prévenez le bureau du Procureur et faites leur savoir que je ne suis pas libre. »
« Très bien... Oh ! Et j'ai également reçu un hiboux de votre époux qui vous demandait de le joindre par cheminée immédiatement. »
Hermione roula des yeux puis soupira mais ne dit rien. Elle se tourna vers la seconde secrétaire, occupée à ranger quelques dossiers dans une immense armoire en métal.
« Suzie, appela-t-elle. »
La jeune fille se retourna, remettant en place ses lunettes sur son nez aquilin.
« Oui ? »
« Demandez à Monsieur Malfoy de me rejoindre immédiatement s'il vous plaît. Une affaire urgente à régler. »
« Bien. »
L'avocate ouvrit la porte de son bureau et laissa entrer Harry, Ginny et Seamus avant de la refermer et de se diriger vers la cheminée. Quelques secondes plus tard, le visage roux de son époux apparaissait au milieu des flammes.
« Salut chérie, dit-il en souriant. »
« Que ce passe-t-il ? demanda-t-elle. »
« Oh... C'était juste pour te dire de ne pas m'attendre pour le souper ce soir. Je sais qu'on devait rendre visite à tes parents mais je ne pourrais pas me libérer. »
« Pourquoi ? »
« Tu sais bien... Toujours le même problème. Jarvis s'est encore fait arrêté pour avoir commencé une bagarre dans un bar. S'il n'était pas un aussi bon joueur de Quidditch, je l'aurais déjà viré de l'équipe, ajouta le rouquin avec colère. Si seulement Harry acceptait de jouer pour moi... »
Hermione lui fit un sourire compatissant, alors qu'Harry éclatait de rire.
« Harry est là ? s'exclama le roux avec des yeux ronds. »
« Ouais, je suis là mon pote, répondit le brun en rejoignant son amie. Gin et Seam sont là aussi. »
« Hein ? Mais, je croyais que... »
« Ecoute mon cœur, le coupa doucement Hermione, c'est une très longue histoire et je n'ai pas le temps de t'en parler tout de suite. »
« Je t'expliquerais tout plus tard, compléta Harry d'une voix un peu moins enjouée. »
« Si vous le dites..., marmonna Ron. Bon, a plus tard alors. Tu m'excuseras auprès de tes parents chérie, hein ? »
« Oui, oui... Allez, courage. »
Hermione lui envoya un baiser suivit d'un clin d'œil et alors que la communication prenait fin, quelqu'un frappa à la porte. Ginny se proposa pour aller ouvrir, et laissa entrer la secrétaire de Malfoy. Elle avait les bras chargés d'un paquet-cadeau plutôt voyant... Rouge à poids or sur lequel un magnifique nœud doré était scotché.
« Un livreur vient de nous apporter ceci pour Monsieur Malfoy, dit-elle. Mais comme il n'est pas là, je préfère vous le remettre. »
« Comment ça « il n'est pas là » ? s'exclama Hermione alors qu'elle saisissait le paquet. Avez-vous une idée d'où il pourrait être ? »
« Non, répondit Suzie. Il n'a laissé aucun mot... »
« Bien, merci. »
La secrétaire quitta le bureau, et le regard d'Hermione se posa sur le paquet qu'elle tenait entre ses mains. Une petite carte était glissée sous le nœud doré et elle la lut.
« Qu'est-ce que..., s'étonna-t-elle les yeux écarquillés. »
« Un problème ? demanda Harry en la rejoignant. »
« Je dirais même plus... Un méga problème, répondit-elle en lui donnant le paquet. C'est pour toi. »
Le brun haussa les sourcils surpris et prit le cadeau. Tout comme Hermione il lut la carte et arrondit les yeux de stupeur alors que ses lunettes glissaient sur son nez.
« Harry, lança l'avocate les poings sur les hanches, j'exige une explication. »
Intrigués, Ginny et Seamus approchèrent et l'Irlandais lut le mot à voix haute : « Pour Harry et Cho, en espérant que ce petit cadeau de mariage vous plaira. D.M »
« Cadeau de... mariage ? s'hébéta Ginny en se tournant vers l'ex-Gryffondor. Harry, tu vas te marier avec Cho ? »
« Quoi ? Bien sûr que non ! Où vas-tu chercher... »
L'ancien Gryffondor s'interrompit quand son regard se posa une fois de plus sur le paquet qu'il avait entre les mains. Il grogna.
« Je ne comprends pas, dit Hermione. Harry, explique-toi. »
« J'aimerais bien pouvoir te donner une explication, mais je ne comprend pas plus que toi. Pourquoi Draco pense-t-il que je vais épouser Cho ? C'est stupide ! »
« Peut-être devrions-nous aller l'attendre dans son bureau, proposa Seamus. Il reviendra sûrement dans peu de temps. »
« Bonne idée, répondit Harry. Allons-y. J'aimerais qu'il m'explique ça ! ajouta-t-il en secouant le cadeau. »
Sur ces mots, toute la petite troupe se rendit dans le bureau de l'avocat Malfoy. Quand Hermione ouvrit la porte, elle se figea et arrondit les yeux. Le bureau de son collègue était dans un état... désastreux. Jamais encore Draco n'avait laissé un tel désordre dans ses locaux.
Elle passa l'entrée, suivie par les autres et rejoignit tant bien que mal le secrétaire.
« Whoa, c'est aussi bien rangé que chez Seamus et Charlie, commenta Ginny alors qu'elle essayait de ne pas marcher sur les dossiers amoncelés au sol. »
« Je dirais plutôt qu'une tornade est passée par là, fit l'Irlandais en se penchant pour ramasser un document. Intéressant, j'ai devant les yeux le casier judiciaire d'un certain Trenton Aimé... Un voleur à la tire. »
« Et là, c'est celui de Trenton Arthur, fit Ginny. Tu t'en souviens Seam ? On l'avait coincé pour recel d'œuvre d'art. »
« Une vraie caverne d'Ali Baba, nota Harry en lorgnant sur un autre casier judiciaire. Ce qui m'étonne c'est le désordre. Je connais suffisamment bien Draco pour affirmer qu'il a horreur de laisser un tel bazar dans une pièce, surtout avant de la quitter. »
« Il a dû partir précipitamment. »
« Ginny a raison, il est sûrement aux toilettes, ricana Seamus. »
« Hermione, tu... »
Harry se tut et fronça les sourcils en voyant son amie penchée sur le bureau de Draco, les yeux plissés et le visage sérieux. Plongée dans ses réflexions l'avocate n'entendit pas le Survivant s'approcher et sursauta quand il posa une main sur son épaule.
« Mione, ça va ? »
« Je ne sais pas... Je viens de trouver ça par terre, répondit-elle en lui montrant un carnet de note et un dossier, et je me demande si... »
« Mais je le connais ! coupa Harry en pointant du doigt la photo d'identité agrafée au document. »
« Quoi ? »
« Oui, c'est le gars que j'ai vu avec Draco hier soir, grogna-t-il. Ce fameux libraire là, Alexandre quelque chose. »
« Rombris, corrigea Seamus. C'est un vrai connard ce mec. Il est mignon, gentil tout plein, mais il n'arrête pas de faire du gringue à Charlie quand nous allons à la librairie. Il m'énerve ! »
« Ouais, il m'a dragué une fois, ajouta Ginny. Blaise le déteste aussi. »
Harry allait répliquer que cet Alexandre ne manquait pas de culot, quand la voix horrifiée d'Hermione s'éleva. Il se tourna immédiatement vers elle, pour la voir les yeux écarquillés d'angoisse, les mains crispées sur le dossier d'Alexandre.
« Mione ? »
« Merlin tout puissant, souffla l'avocate. Draco n'est pas aux toilettes ! »
« Hein ? fit Seamus. »
« Je vous expliquerais en chemin, répondit Hermione paniquée. Nous n'avons pas de temps à perdre ! Il faut aller à la librairie ! »
HPDMHPDMHPDM
Draco se réveilla. Une douleur atroce venait de lui vriller le crâne et il avait la sensation que son cerveau cherchait à sortir de sa tête. Il gémit de douleur et voulut se masser la nuque mais il n'y parvint pas. Ses mains étaient bloquées. Paniqué, il leva immédiatement son visage vers ses poignets mais ne vit rien. Il était totalement plongé dans le noir et pour cause, il sentit qu'un bandeau était noué autour de sa tête. Alors il bougea ses mains et s'aperçut avec horreur qu'elles étaient enchaînées. Il tira dessus mais en vain... Sa tête, ses poignets, ses bras lui faisaient mal.
« Bordel ! Mais qu'est-ce que c'est que cette merde ! gronda-t-il. »
Dix minutes passèrent ainsi, l'avocat blond cherchant désespérément à se libérer, mais ses liens refusaient obstinément d'obéir à la parole d'un Malfoy enragé. Finalement, Draco se résigna avec un soupir frustré et se concentra sur la pièce dans laquelle il se trouvait. Il remarqua ainsi, pour la première fois depuis qu'il avait repris connaissance, qu'il était allongé sur de luxueux draps de soie et qu'il était couché au milieu d'une myriade d'oreillers veloutés.
« C'est la signature incontestable d'une femme, se dit-il. »
Sa nuque le lança un peu, et il reposa sa tête sur son coussin. Comment avait-il fait pour atterrir ici ? Où était-il ? Et qui... L'avocat serra ses paupières de colère, avant de grogner.
Alexandre... C'était Alexandre qui l'avait porté jusqu'ici. Cela ne pouvait être que lui de toute façon.
« Il a sûrement dû droguer le thé qu'il m'a servi, grommela-t-il contrarié d'être tombé dans le piège pourtant grossier. »
Soudain, le bruit d'une porte qui s'ouvre le fit sursauter et il se tordit le cou, cherchant à voir qui venait d'entrer, avant de se molester mentalement. Il avait toujours un bandeau autour du crâne.
« Qui est-là ? demanda-t-il alors que des pas se rapprochaient. »
L'inconnu ne répondit pas et Draco s'en irrita.
« Répondez ! Qui êtes-vous ? »
« Chut, s'il te plaît, calme-toi Draco. Le Maître n'est pas loin. »
Le blond se figea. Il avait immédiatement reconnu la voix...
« Cho ! Bordel, Chang c'est toi ? »
« Chut Draco, s'il te plaît. Il ne faut pas que le Maître sache que tu es réveillé, le pria la chinoise. »
« MAIS QU'EST-CE QUEMMPHHFFFF ! »
« S'il te plaît, Draco, répéta une fois de plus la jeune femme alors qu'elle murait ses lèvres de sa main. »
Draco se débattit un moment, mais voyant qu'il n'arrivait à rien d'autre qu'à se courbaturer plus qu'il ne l'était déjà, il abandonna la bataille et se rendit. Quelques secondes passèrent avant que Cho ne consente à retirer sa main, non sans l'avoir supplié une fois de plus de tenir sa langue.
Le blond fulminait. Il était bouillant de rage. Mais surtout... il crevait de curiosité. Alors, laissant sa colère de côté, il se décida à interroger la chinoise.
« Qu'est-ce que tu fous là ? demanda-t-il. »
« Je... Je suis venu voir si tu allais bien, répondit-elle en posant un linge humide sur son front. »
Le contact de l'eau fit tressaillir l'avocat mais il ne protesta pas. Il en avait besoin.
« Cho, libère-moi. »
« Je ne peux pas. »
« Pourquoi ? Mais bon sang qu'est-ce que tu fous là ? »
Un silence lui répondit et finalement, un faible murmure le brisa.
« Je... Je ne peux rien te dire, Draco. Si le Maître apprenait que je t'ai parlé, il... il... Il serait vraiment très mécontent. »
Draco sourcilla. Le ton que venait d'employer la future épouse d'Harry était piteux et désolé. Elle s'adressait à lui de manière totalement différente de la Cho qu'il avait vue le matin même et qui lui avait annoncé avec verve son mariage avec le Gryffondor. Elle n'était plus la garce qu'il voulait trucider mais une femme totalement tourmentée. Il ne pouvait pas la voir, mais il la sentait apeurée à un tel point qu'il ressentait même les tremblements qui parcouraient son corps.
Puis il se mit à réfléchir et repensa brusquement aux paroles de la chinoise. Elle avait appelé Alexandre, Maître... Ces deux-là entretenaient donc une relation particulière. Relation qui avait par conséquent un lien direct avec son affaire et la disparition de Carole. Draco fronça les sourcils. Dans quel merde se trouvait-il donc ?
« Où suis-je ? »
« Dans la maison du Maître. »
« Cho, qu'est-ce que tu traficotes avec Alexandre au juste ? Pourquoi avoir kidnappé Carole ? »
« Je... Je... J'aimerais pouvoir te répondre Draco, mais je ne peux pas. Je n'ai pas le droit de te parler, normalement et... »
Le bruit d'une porte qui s'ouvre interrompit la jeune femme et Draco l'entendit sursauter puis déglutir. Manifestement, la personne qui se tenait dans l'entrée lui faisait peur. Une voix grave résonna alors dans la pièce.
« Cho ? Que faisais-tu ? »
« R... Rien Maître, répondit-elle. Je... Je passais juste un peu d'eau fraîche sur le front de Dra... euh, de Monsieur Malfoy. »
« Il est donc réveillé. Pourquoi ne pas m'avoir averti aussitôt ? »
« Je... Oh, je... »
« Je viens juste de me réveiller, intervint Draco. »
Il n'avait pas compris son geste, mais la frayeur de Cho était si palpable que la pitié l'avait étreint. Du reste, il semblait que cette voix grave et imposante appartenait à quelqu'un de haut placé en ces lieux, d'où la raison pour laquelle Cho s'adressait à lui avec le respect de tout esclave envers son supérieur. Et l'avocat voulait parler avec lui. Moult questions lui trottaient dans la tête et puisque Cho avait les lèvres scellées, il allait donc tenter sa chance avec lui.
« Je vois, murmura la voix septique de l'étranger. Bien, tu peux nous laisser maintenant. »
« Bien Maître... »
Et sur ces mots, Draco entendit des pas s'éloigner et d'autre se rapprocher. Il en déduisit quelque chose de fort désagréable. Il allait resté coincé, seul, enchaîné et les yeux bandés dans cette pièce, avec un agité du bocal... Oh, joie...
« Qui êtes-vous ? demanda-t-il pour briser le silence angoissant qui s'était installé. »
« Je suis surpris que tu ne m'ais pas reconnu, répondit l'homme. »
« Avec ce bandeau sur les yeux, il m'est légèrement difficile de reconnaître qui que se soit ! »
« Je vois qu'il ne t'a pas privé de ta verve, répliqua l'étranger avec un rire. Mais, même dépossédé de la vue, c'est étrange que ma voix ne te dise rien. »
Draco réfléchit un moment avant de reprendre.
« Non, en effet je ne sais pas qui vous êtes. Votre voix ne me dis absolument rien, mais cela ne pose aucun problème. Pour vous du moins, puisqu'il me sera impossible de désigner mon ravisseur une fois que je serais sorti d'ici. »
L'homme se mit à rire et caressa tendrement la joue du blond, le faisant sursauter.
« Ne me touchez pas ! lui ordonna-t-il sèchement. »
« Tu n'es pas en position de protester Draco... Cela me blesse que tu ne te rappelles pas de moi et pour tout te dire, je suis loin d'être effrayé. Parce que je n'ai aucunement l'intention de te laisser m'échapper... encore une fois. »
« Quoi ? Comment ça « encore une fois » ? Qui êtes-vous bon sang ! »
« Je suis le Maître de ces lieux. »
« Alexandre ? C'est toi ? demanda Draco perplexe. »
Un rire se fit entendre et le blond frissonna. Il ne le comprenait pas, mais ce rire rauque et gras, lui donnait des sueurs froides dans le dos. Comme s'il l'avait déjà entendu, il y a longtemps... Très longtemps, dans l'un de ses pires cauchemars.
« Alexandre ? Non, je ne suis pas Alexandre, répondit l'inconnu. Comment pourrais-je être cette larve infime qui me lèche les bottes ? »
« ... »
« Ne sois pas si surpris Draco. N'es-tu pas ravi pour moi ? D'aussi loin que je me souvienne, le rôle de larve m'était attribué. Je n'étais qu'une ombre... Une tâche tellement discrète, si effacée, sans importance aucune. Je n'étais rien. Rien d'autre que ton pâle simulacre... Et aujourd'hui, regarde-moi. Je suis le Maître. J'ai enfin accédé à mon rêve le plus cher. Te faire ramper... mon cher ange. »
Draco se figea instantanément. Le reste de la phrase lui avait été murmurée à l'oreille, et son corps avait réagi. Il était totalement paralysé par la peur. Un flash envahit son esprit et une phrase lui revint en mémoire : « N'aie crainte... Je ne te ferais aucun mal mon cher ange. »
De brusques convulsions s'emparèrent de son corps et des larmes dévalèrent ses joues pâles. Il s'en souvenait. Oui... Maintenant il se rappelait de cette voix grave et caverneuse. Il se rappelait de ses mains moites et rugueuses qui parcouraient avec allégresse sa peau tendue par la terreur. De ses lèvres charnues et mouillées qui laissaient de petits baisers humides le long de sa colonne vertébrale...
L'avocat, que ses souvenirs éperonnaient sans merci, lui faisant ressentir de nouveau tous ces sentiments horribles qui l'avaient étreint neuf ans plus tôt, se mit à gémir et à se contorsionner sur le lit. Ses mains tremblaient et alors qu'il pleurait, geignant des mots sans queue ni tête, il tentait en vain de se libérer de ses entraves de métal.
Une main tendre à la peau rêche vint lui caresser la joue et il sursauta, se blessant le poignet gauche et feulant comme un animal blessé.
« Voyons mon cher ange... N'aie crainte, je ne te ferais aucun mal... »
« Non, non, non, non, non... récitait Draco en secouant la tête de droite à gauche. »
« Chut... Je vois que tu te rappelles de moi, n'est-ce pas Draco ? »
Le blond ne répondit pas, encore enveloppé dans le cocon de détresse qu'il venait de créer. Il essayait de se soustraire au toucher du monstre qu'il connaissait mais ses tentatives étaient vaines. Il était totalement plongé dans ses souvenirs douloureux, comme s'il les revivait au présent.
« Maintenant que tu sais qui je suis, je pense que les choses seront plus simples entre nous. Tu ne te refuseras pas à moi de nouveau n'est-ce pas ? Parce que tu sais ce dont je suis capable... »
Et comme neuf ans plus tôt, Draco se mit à psalmodier le nom de la seule personne qui pouvait encore le rattacher à la réalité.
« Harry, Harry, Harry, Harry... ne cessait-il de murmurer. »
Un atroce bruit de grincement se fit entendre et le boum caractéristique d'une chaise qui s'étale durement au sol résonna dans la chambre.
« Potter ! Encore lui ! Toujours lui ! rageait le Maître des lieux. J'en ai assez de Potter ! Même neuf ans après tu continues encore à ne penser qu'à lui ! »
« Harry, Harry, Harry, Harry... »
« Ta gueule ! Potter ne viendra pas ! Pas plus qu'il n'était venu neuf ans plus tôt ! Ne t'en souviens-tu pas ? Tu étais seul avec moi et tu appelais Potter à l'aide... Mais, il n'est pas venu ! Il n'est JAMAIS venu ! Aujourd'hui encore il ne viendra pas et personne ne te sauvera ! Granger non plus ne te sauvera pas ! Tu es seul Draco, complètement seul ! »
« Harry... »
« Tu continues ? Ecoute-moi bien Draco. Il y a neuf ans j'ai réussi à briser ta relation avec Potter et aujourd'hui encore je le peux. Après ce que je vais te faire, Potter ne te regarderas plus jamais... De toute façon, il va se marier avec Cho... Potter n'en a rien à faire de toi. »
Ces paroles, comme un électrochoc, ramenèrent lentement l'avocat à la réalité et la colère se substitua à la peur.
« TU MENS ! »
Il ne le voyait pas, mais il aurait juré entendre son bourreau sourire. Il sentit le matelas s'affaisser près de lui et il se retint de pousser un gémissement d'horreur.
« Tu sais très bien que je ne mens pas Petit Serpent. Harry et Cho vont se marier et tu le sais aussi bien que moi. Tu les as vus ensemble dans une position qui ne laisse subsister aucun doute, Cho est venue t'annoncer son mariage avec lui... Que te faut-il de plus pour ouvrir les yeux ? »
Je croyais tout savoir de moi,
Mais y'a tellement de choses qu'on ne sait pas
Comme toi
« Pourquoi ? Pourquoi ? fut le sanglot murmuré par Draco. »
« Parce que je te hais, répondit calmement l'homme. Je te hais de toute mon âme. Tu m'as toujours traité comme de la merde, pour toi je n'étais rien de plus. Je voulais tellement que tu me reconnaisses, que tu vois en moi plus qu'un simple esclave, mais non... Tu ne t'es jamais intéressé à moi. Pour toi il n'y avait que Potter et moi je n'étais qu'une coquille vide sans cervelle que tu commandais. »
« Crabbe tu... tu m'aimais ? »
Un fou rire lui répondit.
« Moi t'aimer ? Hahaha ! Comment peux-tu croire une telle chose ? Non, je ne t'aimais pas, mais je voulais ton respect ! Chose que tu n'as jamais daignée m'accorder, ni à moi, ni à Grégory... Grégory qui est mort par ta faute ! »
Draco fronça les sourcils et une lumière éclaira son esprit.
« Tu aimais Goyle... »
« Oui, soupira l'ancien Serpentard. Je l'aimais. Nous, nous aimions et nous avions prévu tant de choses pour l'avenir. Mais à cause de toi, de Potter... Il est mort, pendant cette foutue guerre dans laquelle tu nous as entraînés ! »
« Je ne... »
« Non, évidemment. Tu n'es pas le seul à blâmer. Il y a moi et ma bêtise également. Ma soumission si totale envers toi et tes idéaux. Je n'ai pas réfléchi quand tu nous as proposé de te suivre. Je pensais qu'après cette guerre Grégory et moi connaîtrions enfin le repos, le calme et que nous allions acquérir ce pourquoi nous t'avons toujours suivi... Ta considération. Mais non... Le jour de sa mort tu n'as même pas versé une larme. Tu étais avec Potter ce jour-là... Et moi, moi j'étais seul sur la tombe de Grégory à déverser toute ma peine et ma rancœur. »
« Alors... »
« Alors je me suis vengé. Oui. J'ai décidé de racheter mes fautes auprès de mon unique amour en réduisant à néant le responsable de notre déchéance. En faisant de ta vie un véritable enfer avant de t'envoyer rejoindre Voldemort six pied sous terre ! »
Et Draco comprit... La mort de Grégory précédait d'un mois son viol.
« Tu m'as violé pour te venger... n'est-ce pas ? »
Crabbe ricana.
« Encore une fois tu me sous-estimes. Je suis beaucoup plus intelligent que cela voyons. Te violer n'était pas suffisant. Il fallait que tu connaisse la même torture, la même souffrance que moi après avoir perdu mon amour. Alors, j'ai imaginé un plan... Un plan de longue durée. Je n'ai fait que calquer ton comportement : être sournois, intelligent, machiavélique et ce toute en discrétion. Petit contrôle de connaissance. Te rappelles-tu de la potion dont Rogue nous avais parlé un jour ? Le Possesio Incanto. »
« La Potion qui permet de laisser une empreinte spirituelle dans l'esprit de quelqu'un d'autre. »
« Oui, et associée à l'Impero, quel en sont les effets ? »
La respiration de l'avocat se coupa, avant qu'il ne la reprenne, légèrement haletant.
« Le... Le contrôle mental et... et total de la personne visée. »
« Un contrôle éternel qui ne cesse que lorsque l'ensorceleur meurt. »
« Tu... Tu... Je... »
« Non, Draco. J'aurais pu, mais ça n'aurait pas été amusant de te contrôler de cette manière. Parce que la personne ensorcelée n'a plus aucune notion de rien, à part celle que lui donne son Maître. Elle garde sa conscience mais perd tout contrôle d'elle-même. Et moi je ne voulais pas te transformer en pantin. Je voulais que tu ressentes absolument tout ce que j'allais te faire endurer. Alors, j'ai pris quelqu'un d'autre. J'ai choisi Cho. »
« Cho ? Mais... Mais pourquoi elle ? Elle ne t'avait rien fait ! Elle sortait avec Pansy ! »
« Je sais... Mais elle était sortie avec ton cher et tendre à une époque et quoi de mieux que de lancer une ancienne rivale dans l'arène ? Prendre Weasley fille aurait éveillé les soupçons. Elle était trop proche de Potter et de sa bande pour que je lui donne une personnalité différente alors il ne restait plus que la douce chinoise. Le fait quelle sorte avec Pansy m'avait même simplifié la tâche. Il a été beaucoup plus aisé pour moi de versé la potion dans le verre de jus de citron qu'elle buvait quotidiennement au petit déjeuner. Puis, il ne m'a fallut qu'un Impero et elle était sous mon contrôle. »
« Alors... Alors tu n'as pas cessé de nous l'envoyer pour me mettre les nerfs à vif et pour qu'elle séduise Harry ! »
« Non. Encore une fois tu te trompes. Je ne l'ai envoyée que pour préparer le terrain. Le jour où je t'ai violé, j'ai dit à Cho de rejoindre Harry et de lui révéler l'endroit où tu te trouvais. Bien sûr il l'a écoutée et il est monté à la tour d'Astronomie. C'est là qu'il nous a vu en train de faire l'amour. »
« NON ! C'EST FAUX ! Nous ne faisions pas l'amour ! Tu m'avais jeté un Impero et je... Je n'étais pas moi-même ! »
Crabbe se mit à rire et d'autres larmes roulèrent sur les joues du blond.
« Bien sûr, mais Potter, lui, ne le sait pas. Tout ce qu'il sait se résume à ce qu'il a vu. Alors il t'a quitté et j'ai assisté à la scène. Je l'ai vu te jeter comme une merde en te crachant qu'il te haïssait et qu'il ne t'avait jamais aimé. »
L'ancien Serpentard brun gloussa avant de reprendre.
« Et ça tu vois, Potter ne l'apprendra jamais. Tu sais pourquoi ? Tout simplement parce que tu as fait promettre à Granger de garder sa langue. Elle a une trop haute estime de toi pour te trahir et toi-même tu as beaucoup trop de fierté pour le dire à Potter. Tu as peur qu'il ne te rejette encore plus, après lui avoir dit la vérité. Tu as peur qu'il te considère comme trop faible pour te faire aimer de lui, alors tu ne dis rien. Et tu ne diras rien parce que tu ne veux pas voir le dégoût se peindre sur son visage. »
Crabbe fut pris d'un fou rire qui ne se calma que lorsque les pleurs de Draco se firent plus fort. L'avocat véreux ferma les yeux, bercé par cette mélodie.
« Qu'il est bon de t'entendre geindre Draco. Si tu savais combien de temps j'ai attendu ce moment. Cet instant de pure magie où tu serais à ma merci. »
« Je... Je l'étais déjà il y a neuf ans Crabbe, répondit le blond dans un hoquet. Pourquoi me faire souffrir encore aujourd'hui ? Tu as eu ce que tu voulais non ? Harry m'a laissé tomber. Il va se marier avec Cho... Que te faut-il de plus ? »
« Tu as la réponse Draco. Il me faut plus, toujours plus. Je pensais avoir réussi à te toucher neuf ans plus tôt, je pensais que tu ne t'en remettrais jamais, mais je me suis trompé. Il a fallu que cette garce de Granger te vienne en aide ! Il a fallu que tu remontes la pente ! Alors, j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups. J'ai donc fait appel à l'un de mes anciens clients. Alexandre. »
Draco fronça les sourcils et petit à petit, son esprit s'éclaircit. Les pièces se mettaient doucement en place et il comprit.
« Tu as utilisé Alexandre pour kidnapper Carole et faire croire à son meurtre. Tu savais que j'étais le seul avocat sorcier capable de prendre l'affaire en main et moi je suis tombé dans le piège. Tu avais tout manigancé depuis le début... Tu savais également que je finirais par remonter la piste et que je me rendrais à librairie et tu as demandé à Alexandre de me droguer pour m'amener ici. Tu es... Vincent Oscar. Comment n'ais-je pas fait le rapprochement plus tôt ? Oscar, est le nom de jeune fille de ta mère. »
« Enfin ! Enfin tu vois l'aboutissement de mon travail, s'extasia Crabbe. Je savais que tu étais quelqu'un d'intelligent Draco. Tu as finalement découvert le message que j'avais souligné dans le livre de Légendes et Mythologie sorcière et tu as remonté la piste. »
« Quoi ? Le livre ?... C'est toi qui a souligné les mots ? s'exclama Draco. »
« Bien sûr... Tu pensais que c'était Carole ? Je ne t'en veux pas, c'était fait pour, mais Carole n'a rien pu faire. Elle est malheureusement dans l'incapacité totale de bouger pour l'instant. »
Draco se mit à réfléchir. En disant cela, il n'avait pas songé que Crabbe ferait référence au livre, mais plutôt à la mystérieuse lette anonyme qu'Hermione et lui avait reçue. Le blond avait supposé que Crabbe était finalement l'auteur secret de cette missive, mais manifestement il n'était pas au courant et ne l'avait en aucun cas mentionnée. En conclusion, il y avait un traître dans l'équipe de choc du Serpentard brun et il l'ignorait.
Draco se souvint de la précision d'Hermione. Selon elle, l'écriture avait un écho plus féminin et puisque Crabbe n'avait cité le nom que de deux esclaves, il en conclut que le traître en question était Cho. Alors le contrôle mental qu'exerçait Crabbe n'était pas sans faille et la chinoise avait trouvé et exploité la brèche pour se soustraire au moins un moment à l'emprise de son Maître.
Il fallait qu'il gagne un peu de temps. Il fallait qu'il trouve un moyen de se libérer de ses chaînes et de se faire conduire auprès de Cho. Peut-être alors qu'il parviendrait à lui faire comprendre qu'il avait besoin d'une baguette... C'était un plan somme toute très risqué et vraiment casse-couille, mais il n'en avait aucun de meilleur. Il fallait qu'il tente le tout pour le tout.
D'après ce que Crabbe venait de lui dire, Carole semblait être dans un très mauvais état et il fallait qu'il s'occupe d'elle avant tout. Ses sentiments et sa rancœur envers son ancien camarade d'école passait après le bien-être de la jeune fille. Dépensant des trésors de volonté, il se força donc à concentrer tout son professionnalisme en lui. Il se devait de garder la tête froide et de faire sécher ses larmes.
« Tout cela rien que pour m'enlever et me tuer... Tu ne trouves pas ça un peu exagéré ? demanda-t-il. »
« Je te l'ai dit non ? Je veux que tu reconnaisses mon intelligence ! Je veux que tu me vois comme un égal ! Je veux pouvoir me gausser de t'avoir entubé pour toute ces années où tu pensais que je n'avais pas de cervelle ! Que je n'étais qu'un molosse sans sentiments ! Je veux que tu comprennes à quel point j'ai souffert quand mon Grégory est mort ! Alors non, ce plan n'était pas exagéré, mais parfait. »
Draco trouva sa parade et allait s'en servir quand le bruit d'une explosion retentit. Le lit trembla un peu sous le choc et il sentit son ancien garde du corps se lever avec rapidité.
« Qu'est-ce que... »
« J'ai comme l'impression que la cavalerie arrive, coupa Draco surpris mais soulagé. »
« Non ! Non, c'est impossible ! Personne ne sait où je vis ! Personne n'a pu découvrir... »
« Tu as oublié un chiffre dans tout ton magnifique calcul, Vincent. Ce chiffre porte le nom d'Hermione Granger. Tu voulais te venger de moi et de moi seulement. Il y avait Harry également, mais Hermione ne t'intéressait pas. Alors tu l'as ignoré et en voilà le résultat. Elle est dix fois plus brillante et vive que tu ne le penses... Et tu croyais que j'allais reconnaître ta supériorité ? La seule personne qui mérite mon respect ici et ma considération comme tu le dis, c'est Hermione Granger. »
« TA GUEULE ! hurla Crabbe en giflant Draco. »
Le blond gémit mais n'abandonna pas, alors que les bruits de combat, plus haut, lui redonnait espoir. Il était temps d'utiliser sa parade. Mais à peine ouvrit-il la bouche que le bout d'une baguette se posa sur sa poitrine, à l'endroit de son cœur. Son rythme cardiaque augmenta de plusieurs crans, alors qu'il songeait qu'il ne suffisait que d'une parole pour qu'il rejoigne son père en enfer. Cependant, le visage de Carole et celui d'Emilia lui revinrent en mémoire et il s'obligea à garder son sang-froid.
« Je vais te tuer blondinet, susurra Crabbe avec malveillance. Ils n'auront pas le temps de te sauver cette fois ! Tu mourras sous ma baguette ! »
Draco prit une profonde inspiration et répondit.
« Au fond tu es toujours le même Vincent. Tu n'as pas plus de cerveau maintenant que tu n'en avait avant, le provoqua-t-il. »
Crabbe pressa plus fort sa baguette sur le torse de Draco et le blond gémit. Il avait l'impression qu'il allait se faire transpercer. Mais il refusait de céder.
« Tais-toi. »
« Oh non... Puisque je vais mourir autant que je me défoule. Tu te targues d'être doué, mais en réalité il y a beaucoup trop d'aspérités dans ton si fabuleux plan. La preuve... Tu ne t'attendais pas à ce qu'Hermione vienne me sauver. D'ailleurs, toi qui voulais que je reconnaisse ton intelligence aux yeux du monde, tu allais me laisser parler ici, dans cette pièce où il n'y a que toi et moi. Personne pour m'entendre... Et après, quoi ? Tu allais clamer au monde entier que Draco Malfoy s'était soumis ? Mais personne ne t'aurais cru et tu sais pourquoi ? Parce que le seul témoin de ce miracle aurait été toi. Quel crétin ! »
Missile lancé, se dit le blond anxieux. Maintenant restait à savoir s'il ferait mouche. Un long silence lui répondit et il sentit finalement son bandeau lui être retiré. Il ouvrit immédiatement les yeux, mais la lumière pourtant tamisée lui agressa tout de même les pupilles. Alors, il prit le temps de s'y habituer et sa vue revint peu à peu. Il cligna encore un peu de yeux et tourna son visage vers Crabbe.
Ce dernier l'observait avec un mélange de frustration, de haine et de calme surprenant. Il avait changé. Du garçon gras, sans personnalité, sans attrait et charisme aucun, il était passé à un homme robuste, aux épaules larges et trapues. Ses cheveux bruns à l'époque courts et taillés en brosse avaient poussé et retombaient en épis désordonnés sur son front et derrière ses oreilles. Son regard jadis bleu et vide était désormais rempli d'émotion et l'iris semblait même vaciller, attisant le nouveau magnétisme du Serpentard.
Il n'était pas séduisant, ni beau, mais il avait ce que certaines personnes ont, du charme. Draco sourit.
« Alors ? Que vas-tu faire Crabbe ? Me tuer ici ? Ou bien m'emmener là-haut... Au milieu du champ de bataille ? »
« Je ne suis pas stupide Draco, répondit-il. Je sais que tu vas tenter de t'échapper. Tu espères même et probablement que Granger et sa troupe de guignols te sauvent à temps n'est-ce pas ? »
Le regard du blond oscilla, mais l'expression impassible résista.
« Je le concède. Mais, en même temps je te connais trop pour savoir qu'une telle opportunité ne te laisse pas de marbre. »
« Je te hais Draco, murmura Crabbe. Je te hais vraiment. Jusqu'à la fin il a fallu que tu me tiennes tête. Tout était tellement parfait, mais il a fallu que tu gagnes une fois de plus. »
L'avocat blond retint un sourire et alors qu'il espérait que son ravisseur allait défaire ses chaînes, ce dernier pointa sa baguette sur son front.
« Tu as gagné Draco. Je vais te tuer sans avoir pu réaliser mon rêve. Je t'aurais fait souffrir mais pas suffisamment. Je voulais juste ton respect, je voulais simplement que tu me vois comme une personne à part entière. Je voulais que tu expies pour le mal que tu as fait à Grégory en l'envoyant se battre. Mais tu n'as rien fait de tout cela. Finalement, je vais te tuer et je n'aurais pas eu ce que je voulais. Car ma liberté est inestimable à mes yeux. Adieu. »
« Vincent attends ! Tu... »
« AVADA KEDAVRA ! »
« ... »
HPDMHPDMHPDM
La Salle d'interrogatoire n'échappait pas à toute tradition. Elle était toute de blanc peinte avec pour unique mobilier une table et deux chaises. Derrière la vitre sans teint, Hermione soupira pour la énième fois de la journée. L'interrogatoire de Trenton Alexandre prenait un temps fou et elle mourrait d'envie d'entrer et de lui tirer les vers du nez à sa manière.
Seamus et Ginny étaient beaucoup trop lents et il fallait qu'il parle. Le témoignage de Cho n'était pas suffisant. Elle avait été sous contrôle mental et il n'était pas certain que les séquelles de son emprise aient totalement disparu. Et ce, bien que la chinoise leur ait affirmé avoir trouvé un moyen de se défaire de cette ascendance sur son cerveau.
Elle avait été trop longtemps maintenue sous contrôle pour que le Procureur puisse réellement accorder foi à ses propos. D'autant que Carole était toujours dans le coma. Malgré toutes les preuves qu'ils avaient accumulées, il leur fallait les aveux d'Alexandre. La justice sorcière avait ce défaut que la justice moldue n'avait pas, le manque totale de logique et cet exaspérant besoin d'irréfutabilité qui dans le cadre de cette affaire était tout simplement stupide et hors de propos.
Elle songea avec dépit que la potion de vérité leur aurait été bien utile, mais, et elle le savait, il y avait prescription. Le code sorcier interdisait toute utilisation de cette potion en dehors du cadre d'une affaire autre que celle ayant trait directement avec un Mangemort. Et Alexandre, bien qu'il en ait le profil, n'en n'avait jamais été un.
L'avocate soupira une fois de plus alors qu'en face, Alexandre prenait la parole.
« Très bien... Je vais parler. Mais je veux un témoin. »
« Nous en avons un ici, répondit Ginny. »
« Je ne veux pas d'un témoin qui vous a notés sous le nom de « Patron » dans son agenda. Réflexion faite, ajoutez un autre témoin et je veux également l'immunité. Je veux une immunité totale et non partielle. Je veux que tout soit mis par écrit et signé par l'adjoint du Procureur. »
Seamus serra les poings et ferma les yeux. Il n'en pouvait plus. Il avait supporté une heure le connard assis en face d'eux et c'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Non mais pour qui se prenait-il, cet espèce d'enculé mal baisé ? Plongeant son regard dans celui de braise du coupable, il s'avança rapidement, jusqu'à ce que seulement quelques centimètres ne séparent son visage de celui du libraire.
« Alors maintenant tu vas m'écouter espèce de salopard ! Soit tu parles, soit je te casses la figure ! »
Alexandre se mit à rire.
« Pourquoi je ferais ça ? Vous n'avez strictement rien contre moi ! Juste des hypothèses non fondées et le témoignage d'une ancienne esclave complètement tarée ! »
Ginny serra les poings à son tour et sourit sadiquement. Un sourire qui ne disait rien qui vaille, selon l'avis d'Hermione.
« On a de l'ADN provenant d'un rectum qui affirme le contraire. »
Hermione faillie s'étouffer sous la surprise. Elle avait compris où l'Auror voulait en venir mais n'était pas certaine que ça marche. Après tout, elle n'avait aucune preuve de ce qu'elle avançait. D'autant que se baser sur le casier judiciaire du brun n'était pas forcément une bonne idée, voire était probablement suicidaire. Si jamais il s'avérait qu'elle se trompait, Alexandre le saurait tout de suite... Tout dépendait maintenant de savoir si oui ou non, le libraire avait bien violé Carole pendant la séquestration.
« Si vous aviez quelque chose contre moi vous m'auriez déjà inculpé depuis longtemps, répondit Alexandre. »
Seamus, qui avait compris le manège de sa partenaire, poursuivit.
« Pas si on attend que le Conseiller face son discours. Tu n'ignore pas que le père de Carole a un siège au Parlement Sorcier. Lui et le ministre sont de très proches amis. »
Ginny reprit.
« Tu sais... Ta photo sera publiée partout et quand le Conseiller parlera... dis-toi bien que tu seras foutu. Car que crois-tu que les gens ferons de toi quand ils sauront ce que tu as fait ? Je doute que tu puisse vivre encore longtemps en paix après ça. Alors mieux vaut parler et tout de suite ! »
Hermione était sidérée. Mentir aussi effrontément était... était fantastique. L'avocate jubilait presque et ce, bien que son sens moral et professionnel lui en fasse l'acide reproche. Mais l'ancienne Gryffondor était bien trop satisfaite pour y accorder le moindre intérêt.
Alexandre, quant à lui, sentait sa bel arrogance voler en éclats. Alors, il paniqua et Hermione sut que Ginny avait vu juste. Finalement, avec un casier judiciaire comme celui d'Alexandre, il n'était pas si anodin et risqué que de supposer une telle chose sans en avoir la confirmation préalable.
« Mais c'est elle qui l'a voulu ! Elle m'a pratiquement suppliée de la prendre ! s'exclama le prisonnier. »
Ginny sortit alors de sa poche quelques clichés et les montra au brun. Il arrondit les yeux de stupeur en voyant un corps, pris de dos avec d'énormes bleus sur le bassin et les fesses rondes. La rouquine reprit la parole.
« Et tu penses que le jury va croire que tout s'est passé avec son consentement quand il verra ça ? Est-ce que tu sens ce que je sens ? Ça dois venir de toi parce que tu es dans la merde jusqu'au cou et je suis ton tuba. Alors si tu parles, tu auras peut-être des chances de ne pas être condamné à perpette ! »
« Et soit dit en passant... On déteste les violeurs en prison. Si je me rappelle bien, la maxime de l'endroit est « Fait à autrui ce qu'il a fait à autrui » et crois-moi, ton petit cul ne risque pas d'apprécier la sentence, surtout à perpette, ajouta Seamus avec le plus grand sadisme. »
« Je veux un avocat ! s'écria Alexandre désespéré. »
Les deux Aurors sourirent.
« Voilà qui est révélateur, commenta l'Irlandais. Au début de l'entretien tu n'en voulais pas et maintenant tu en demandes un ? Si tu veux mon avis Gin, il se sent acculé... »
« Oui, mais le truc, parce qu'il y a un truc, poursuivit-elle avec un doigt levé et un regard carnassier, c'est que même si tu demandes un avocat maintenant, il ne pourra absolument rien faire pour toi. Avec les preuves que nous avons contre toi, cela ne servira à rien. »
« D'accord, abdiqua finalement Alexandre en frissonnant. Je vais tout vous avouer. »
Hermione poussa un cri de victoire.
A peine une demi-heure après, Alexandre était reparti en cellule, et les deux Aurors rejoignaient l'avocate, un grand sourire aux lèvres.
« Vous êtes fantastiques ! s'exclama Hermione. »
« Merci, nous sommes les meilleurs dans ce domaine, se gaussa Seamus. »
« Mais quand même... J'aimerais savoir ce que tu as montré à Alexandre, Ginny ? »
La rouquine haussa les épaules.
« Rien de particulier. Juste d'anciennes photos d'une victime de viol. »
« Mais... »
« On sait, coupa Seamus en prenant l'avocate par les épaules, c'est illégal. Mais que veux-tu la fin justifie les moyens. Et ces photos et tous les mensonges qu'on lui a sortis n'étaient à utiliser qu'en dernier recours. S'il avait avoué plus tôt, nous n'aurions pas eu besoin de faire cela. D'autant que le jeu était plutôt branlant... »
« Mais quand même, insista Hermione, comment pouviez-vous être sûr qu'il l'avait réellement violée par l'anus ? »
« Neville nous en a touché un ou deux mots, répondit l'Auror Irlandais. Il n'avait pas encore eu le temps de faire des photos et des analyses complètes du corps de Carole, mais il nous a donné quelques petits indices sur elle et nous avons réussi à trouver des clichés à peu près ressemblants. Et puis, quand il s'agit d'un violeur récidiviste, même si la façon de jouer est différente, le jeu reste toujours le même. »
« Tu sauras garder ta langue ? demanda Ginny conscience que le sens moral d'Hermione devait affreusement la titiller. »
L'avocate leur fit un grand sourire, suivi d'un clin d'œil.
« Bien sûr ! Maintenant, nous avons vraiment tout ce qu'il faut ! Emilia est tirée d'affaire et le Procureur ne me fera plus chier avec son code sorcier à la con. »
« Rhé ! Fais attention à ce que tu dis de mon époux toi, s'indigna faussement Ginny avec un rire. »
Seamus roula des yeux avant de soupirer et de soudain prendre un air plus sérieux.
« Désolé de casser l'ambiance les filles, mais... Comment va-t-il ? »
Hermione perdit son sourire et répondit avec un petit soupir.
« Il va bien. Il se remet doucement... Je crois que ça a été un grand choc pour lui. Ca a remis beaucoup de choses en question et il s'en veut tellement. En ce moment il est au cimetière. Il se recueille sur sa tombe. Il a besoin d'être seul je crois et je le comprends. Moi-même j'ai eu besoin de cette introspection... pour me dire que c'est vraiment fini. »
« Je vois. J'espère qu'il ira mieux. »
« Je l'espère aussi. Nous avons tous besoin de lui, répondit Hermione. »
HPDMHPDMHPDM
Est-ce que mes regrets
Peuvent suffire à effacer le mal des mots qu'on peut dire
Et nous redonner des couleurs ?
A l'inverse de l'atmosphère lourde et pesante qu'on attendait dans ce genre d'endroit, le ciel était dégagé et brillant de soleil. Un doux vent d'Ouest soufflait sur la colline, ébouriffant encore plus la chevelure soyeuse du jeune homme qui s'y trouvait.
Debout face à la pierre tombale en marbre noir piqueté de segments dorés, Draco Malfoy pleurait. Il pleurait la mort d'un connard, d'un défenseur de criminel, d'un psychopathe mais avant tout d'un camarade.
Il se souvenait encore de son regard bleu écarquillé de surprise avant que le sort impardonnable ne l'atteigne dans le dos. Harry était arrivé juste à temps et Crabbe n'avait pas eu le temps de prononcé un mot qu'il s'était effondré sur lui, le cœur arrêté.
Le blond en tremblait encore. Il se pencha sur la stèle et caressa du bout des doigts le nom de Vincent Emmanuel Crabbe et murmura, le visage baissé.
« Tu avais tort Vincent. Je ne vous ai jamais sous-estimés ni Grégory, ni toi. Pourquoi crois-tu que je vous ai gardés aussi longtemps auprès de moi ? Vous n'étiez pas faibles, ni sans intérêt. Du moins, je ne vous considérais pas ainsi. Vous n'étiez certes pas des lumières mais au moins j'avais confiance en vous. Je savais que je pouvais compter sur vous à tout moment. Vous n'étiez pas mes esclaves, mais mes amis. Je ne vous l'ai jamais montré, et j'en suis désolé. Je ne savais pas que mon impassibilité vous blesserait autant. Je ne l'avais pas compris. »
Draco marqua une pause puis reprit.
« Le jour de la mort de Grégory je n'étais pas à son enterrement, tu as raison Vincent. J'étais avec Harry, parce que je ne pouvais réellement montrer ma faiblesse qu'à lui. Tu crois que je n'ai pas versé de larmes, mais c'est faux. J'ai beaucoup pleuré ce jour-là, mais encore une fois, seul Harry l'a vu. Tu étais un dur au cœur tendre finalement et j'ai bien compris que tout ce que tu voulais était mon respect, mon amitié et mon attention. Tu pensais avoir tout perdu avec la mort de Grégory... et moi, j'ai été aveugle à ta souffrance parce que je ne me préoccupais que de mon bien être. Je n'ai pas su voir que tu avais besoin de plus... »
Une nouvelle larme coula sur la joue de l'avocat et comme les précédentes il ne chercha pas à l'effacer.
« Tu étais mon ami Vincent et j'avais énormément d'affection pour Grégory et toi. Seulement, je ne te pardonnerais pas ce que tu as fait. Ta rancœur t'a mené trop loin. Tu as brisé l'existence de beaucoup trop de personnes et toutes les raisons du monde ne suffiraient pas à justifier tes actes. Je ne sais pas où tu es en ce moment, mais j'espère que tu as retrouvé Grégory. C'est le moins que je puisse te souhaiter après ce que tu as fait. Tu es intelligent et doué aussi, dommage que j'ai dû te le dire après tant de drames. Adieu, Vincent. »
Draco essuya enfin ses larmes et se releva. Son cœur ne lu permettrait jamais de totalement pardonner à Crabbe mais au moins, il avait réussi à se recentrer. Il se sentait plus léger et enfin libre. Libre d'une douleur, d'un souvenir qui l'avait poursuivi pendant plus de neuf ans.
Vincent Crabbe faisait désormais partie d'un passé que Draco ne craignait plus. Il avait fini de faire le point et tous ses vieux démons étaient affrontés et vaincus. Il était prêt à s'engager sur une nouvelle route, un nouveau chemin pour une nouvelle vie. Malgré tout, Vincent avait fait de lui un homme neuf. Draco avait compris que les faux-semblants n'apportaient rien d'autre que la souffrance.
Il déposa le bouquet de roses blanches sur la tombe de son ancien garde du corps et tourna les talons. Il se figea. A quelques mètres devant lui, adossé sur un arbre, se tenait Harry Potter, vêtu d'un grand et sombre manteau de cuir marron. Draco soupira et se dirigea vers lui à pas lents.
« Bonjour, salua le professeur. »
« Bonjour, répondit l'avocat. Que fais-tu ici ? Je croyais que tu serais avec Cho, à l'hôpital. »
Le brun haussa les épaules.
« J'y étais, mais je l'ai laissée avec Pansy. Elles ont énormément de choses à se dire je crois. Cho et moi avons beaucoup discuté et il s'avère qu'elle devait simplement te faire enrager avec cette histoire de mariage. C'était ses ordres. »
« Je m'en doute. Mais comment as-tu su que je serais ici ? »
« Je ne sais pas... Un feeling. »
Draco leva un sourcil et pencha la tête de côté. Il finit par esquisser un mince sourire.
« Tu as toujours su où je me trouvais de toute façon. »
« Je sais... C'est pour ça que tu perdais toujours à cache-cache. »
« C'est aussi comme ça que tu m'as trouvé chez Crabbe ? »
« Hum non. Ce coup-ci, c'était grâce au flair d'Hermione. Quand nous sommes arrivés à la librairie, elle était fermée. Mais nous l'avons forcée et après quelques petites fouilles nous avons finalement trouvé l'adresse de la demeure de Crabbe. Nous nous y sommes immédiatement rendus et tu connais la suite. Nous avons combattu Alexandre et Cho, mais ils n'ont opposé qu'une faible résistance. Ils ne s'attendaient pas à ce que nous vous retrouvions. »
Draco soupira et son regard s'assombrit.
« Crabbe a fait beaucoup de victimes innocentes et je suis content que tout sois fini maintenant. Le procès d'Emilia aura lieu dans deux semaines et au vu de tout ce qui s'est passé, il est normal que Blaise allonge le délai. Mais ce ne sera qu'une simple formalité. Emilia est déjà acquittée aux yeux du monde sorcier... Surtout depuis que Skeeter fait ses choux gras d'Alexandre. Quelle femme versatile ! »
Harry sourit.
« Tu la connais. Mais ce qui est étrange c'est qu'elle ne parle pas du tout de Crabbe dans ses articles... »
« Je le lui ai demandé, répondit Draco en fourrant ses mains dans les poches de son pantalon. »
« Quoi ? s'exclama le brun ahuri. Après tout ce que ce connard t'as fait ? Il ne le mérite pas Draco et tu le sais ! »
Le blond détourna son visage et tourna le dos à Harry.
« Il y a trop de choses que je ne suis pas prêt à dévoiler, Potter. J'ai fait l'impasse sur mon passé mais cela ne veut pas dire que je suis disposé à ce que ma vie privée soit retranscrite noir sur blanc. Parler de Crabbe reviendrait à remuer beaucoup trop de choses du passé et je tiens à mon intimité autant qu'à la bonne marche du procès. Si elle en avait parlé, il y aurait probablement eu vice de procédure. Bref ! Tout ce qui concerne Crabbe sera gardé entre les quatre murs du tribunal, c'est également pour cette raison que j'ai demandé à ce que le procès se déroule à huis clos. »
« Tu peux faire ça ? »
« Oui, je peux. »
Un silence pesant s'installa et alors que Draco perdait son regard anthracite sur la verdoyante colline piquée de stèles mortuaires, Harry, lui, trituraient ses doigts dans les poches de son manteau. Il préférait laisser tomber le sujet Crabbe, car au final il avait eu sa vengeance. Il avait tué le Serpentard. Il aurait pu en faire de même avec Alexandre, mais Hermione lui avait dit que les prisonniers étaient très friands de nouveaux venus, et il avait abandonné l'idée d'éviscérer ce connard.
En fait, là, tout de suite Harry avait autre chose en tête.
Il mourrait d'envie de prendre le blond dans ses bras, maintenant que tout était terminé mais... il se souvenait également de la manière dont il l'avait injustement traité neuf ans plus tôt et cela refroidissait ses ardeurs de moitié.
« Je te hais Potter... Je te hais vraiment. »
« Ah bon ? Je croyais pourtant que c'était le contraire. Qu'est-ce qui se passe Malfoy ? Ta fierté vient d'en prendre un coup ? »
« Plus jamais Potter... je ne veux plus jamais entendre parler de toi. »
« C'est réciproque ! »
Est-ce que mon amour peut suffire
Et qu'un jour enfin tu pourras m'offrir
Le droit à l'erreur ?
Ces phrases étaient gravées en lui au fer chaud et pourtant, il fallait qu'il essaye. Hermione lui avait bien dit qu'il avait encore toute ses chances non ?
Gryffondor un jour, Gryffondor toujours... Harry se lança.
« Draco... »
« Hum ? »
« Je... J'ai quelque chose à te dire. »
Le blond se tourna et planta son regard dans celui, tourmenté, d'Harry. Il fronça les sourcils.
« Qu'est-ce qui se passe Potter ? Tu as tes règles ? plaisanta-t-il. »
Seulement, la raillerie ne fit sourire que lui et il reprit son sérieux. Visiblement, Harry n'était pas d'humeur.
« Vas-y, parle. »
Harry prit une profonde inspiration.
« Je t'aime Draco. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. »
Je croyais tout savoir de nous
Être arrivé jusqu'au bout
Et tenir si bien le coup.
Comme frappé en pleine poitrine, le souffle de Draco s'arrêta et il tituba en arrière, les yeux exorbités.
« Que... Quoi ? »
« Je t'aime Draco. Je t'ai toujours aimé et je... »
« Je sais ! J'ai compris, coupa le blond. Mais pourquoi me dire ça maintenant ? »
« Parce que c'est le bon moment et que je ne veux pas attendre plus longtemps. J'ai essayé de t'oublier, mais je ne peux pas. Je n'ai jamais pu, répondit Harry. »
Comme à Poudlard, chaque fois qu'il se sentait acculé, Draco prit une position défensive, les bras croisés sur son torse, la tête haute et le regard bouillant de mille et une émotions indéchiffrables.
« Ne dis pas de bêtises, commenta-t-il de son inflexible voix traînante. »
Harry arrondit les yeux.
« Mais ce ne sont pas des conneries Draco ! Je t'aime vraiment ! »
« Tu uses de ces mots si aisément que j'ai du mal à te croire, répliqua le blond avec un sourire désabusé. »
Harry parut consterné, mais une autre émotion voilait ses émeraudes. Draco la reconnut, cette sincérité liquide qui embuait petit à petit les yeux de son vis-à-vis. Jamais il ne l'avait revu depuis leur rupture, Harry ayant décidé de ne plus jamais verser de larmes. Pourtant, bien que Draco ressentît une immense joie face à cela, son trouble ne s'intensifia que plus. Quelque chose au fond du blond l'empêchait encore se jeter à corps perdu dans les bras d'Harry et ce quelque chose le poussait à se protéger. Il est bien connu que la meilleure défense est l'attaque.
Draco attaqua.
« D'autre part je croyais que je n'étais qu'une sale fouine accro à toi. Que c'était une horreur et que j'avais été incroyablement con de penser qu'un jour tu m'aimerais. »
Le poids de la culpabilité s'effondra sur l'ancien Gryffondor, mais il ne céda pas. Il avait trop de choses à perdre et il refusait. Son avenir était avec Draco, il se l'était juré et tiendrait contre vents et marrées Malfoyennes sa promesse.
« C'était un mensonge ! Ca a toujours été un mensonge. Je... Ce jour-là, je t'avais vu avec Crabbe et... et j'ai cru que tu m'avais trompé et que tu te jouais de mes sentiments. Mais, je ne savais pas... à ce moment-là, je ne savais pas que je me leurrais. »
« Que veux-tu dire ? »
Le regard de l'avocat flamboyait désormais d'éclairs et Harry comprit que Draco faisait probablement le rapprochement entre ce qu'il venait de dire et son viol soit-disant secret. Du reste, le brun ne voulait pas mettre en danger l'amitié d'Hermione et Draco. Elle avait fait une promesse au blond et Harry allait faire en sorte qu'elle soit toujours tenue. Car son amie avait tout de même pris d'énormes risques en lui révélant la vérité. Une vérité qui lui avait fait ouvrir les yeux, mais une vérité aux conséquences hasardeuses. Il connaissait suffisamment Draco pour savoir qu'il avait la rancune tenace.
Harry essuya ses larmes, ferma les yeux, respira un bon coup et les rouvrit avant de répondre.
« Je me rend compte aujourd'hui que je n'avais pas confiance en toi. Je prétendais t'aimer plus que tout et pouvoir tout accepter mais dès qu'il y a eu un problème, j'ai fuis. Je ne t'ai demandé aucune explication, je... je suis juste parti. »
« Tu n'as jamais cru en nous deux, n'est-ce pas ? Tu n'avais pas foi en notre amour... en mon amour. Comment as-tu pu croire une telle chose Harry ? Ais-je déjà fait quelque chose qui puisse te faire douter de mes sentiments ? »
« Non et ce n'est que maintenant que je m'en rend compte. Si tu savais comme je regrette. Je... J'ai agi comme un bâtard insensible, je n'ai pas su voir que tu avais besoin de moi. Je t'ai abandonné. Pardon. Pardonne-moi Draco. »
Harry put voir le regard du blond Malfoy vaciller et il en fut content. Au moins, cela démontrait que Draco n'avait pas été sourd à ses propos. Restait à savoir maintenant si l'avocat allait faire le pas suivant ou au moins lui accorder le bénéfice du doute.
« Je ne sais pas Harry. Ça fait longtemps que je t'ai pardonné, sinon je ne serais pas là aujourd'hui. Même en ne sachant pas la vérité, j'avais déjà excusé ton geste, mais plus rien n'est pareil désormais. »
« Je ne comprend pas, murmura l'ancien Gryffondor dont le cœur cessait doucement de battre. »
« Ce que tu me demandes aujourd'hui c'est plus que le pardon. Tu veux une autre chance, n'est-ce pas ? Tu veux... recommencer notre histoire. Je me trompe ? »
« Non, tu as raison. Je veux que tu reviennes vers moi. Si tu as pu me pardonner avant alors tu peux... »
« Ce n'est pas aussi facile ! coupa sèchement Draco. Que je t'ai pardonné ne veut pas dire que j'ai oublié tout le mal que tu m'as fait en me quittant comme tu l'as fait ! Tu m'as humilié Harry ! Tu m'as brisé ! Et ton comportement de ces derniers jours n'a fait qu'empirer les choses ! Au lieu d'être franc et sincère dès le départ, tu as simplement flirté avec moi pensant que le sexe me ferait revenir vers toi. N'est-ce pas ? Alors comment ? Comment pourrais-je croire en ta sincérité maintenant, quand je sais tout cela ? »
Harry refusa de répondre.
L'avocat savait qu'Harry n'avait pas changé d'avis du jour au lendemain et qu'il lui avait fallu une excellente raison pour revenir vers lui et lui pardonner sa fictive liaison. Il voulait l'entendre de la bouche du Gryffondor et peut-être juger de ce qui lui avait dit Hermione peu avant qu'il ne vienne dans ce cimetière.
Harry avait parfaitement compris où le blond voulait en venir, mais il ne pouvait se risquer à lui dire la vérité au péril de l'amitié d'Hermione et de Draco. Pourtant, au fond de lui, une petite voix lui disait qu'il devait éviter de construire quelque chose de nouveau sur un mensonge. De telles bases étaient branlantes et tout l'édifice de leur relation pourraient s'effondrer au moindre effleurement. Harry le savait. Il le comprenait. Draco jouait au jeu de la sincérité et il s'avérait que ce petit divertissement coûtait énormément au Gryffy.
Sans le savoir, l'héritier Malfoy venait de lui lancer un ultimatum, et Harry ne savait pas quoi faire. Trahir sa promesse et dénoncer Hermione au risque de détruire une amitié ? Ou mentir et prendre le risque de voir sa chance avec le Serpentard disparaître ?
« Je n'attendrai pas une éternité Harry, le prévint Draco. »
Harry réfléchit plus intensément. Il ne voulait pas que Draco parte. Il décida finalement de faire confiance à la petite voix et de tout avouer. Car il avait compris une chose... La confiance est quelque chose que l'on gagne au prix d'immenses efforts et de sacrifices. Mais une fois acquise, elle reste éternelle et solide, surtout si elle est sincère.
Harry avait confiance en Draco. Il avait confiance en Hermione et son amie avait suffisamment confiance en son amitié avec le blond pour avoir brisé sa promesse de silence. Alors si tout cela était réel... Draco ne pouvait que pardonner Hermione.
« Je m'en vais, lança Draco en tournant les talons, las d'attendre. »
« NON ! Ne pars pas ! Reste... S'il te plaît. »
« Pourquoi ? Car visiblement tu n'es pas prêt Harry. »
« Si je le suis ! C'est juste que... Ecoute Draco, tu dois me promettre de ne pas te fâcher. »
« Hein ? »
« S'il te plaît. Promets-le. »
« Non, non, non. Ce genre de promesses n'est pas tenable. Je n'ai aucune idée de ce que tu as à me dire. Comment savoir à l'avance si je ne me fâcherais pas ? Quand tu me diras ce que tu as à me dire, je ne sais pas si je vais apprécier. Ce qui fait que je me fâcherais quand même en oubliant ma belle promesse. D'ailleurs, c'est toujours quand il faut promettre quelque chose qu'il y a un truc de louche dans ce qui va suivre. »
« Bon, tu as gagné. Fâche-toi si tu veux, mais écoute-moi au moins jusqu'à la fin, okay ? s'exaspéra Harry. »
« Okay. »
« Voilà... Hermione a brisé sa promesse de silence. Elle... elle m'a tout raconté, pour Crabbe et toi. Sur ton... viol. Mais, elle ne l'a fait que parce qu'elle voulait m'aider ! Nous aider ! Elle connaissait mes sentiments et... »
« Je le sais, coupa Draco. Elle m'a déjà tout avoué. »
Harry arrondit les yeux mais sourit. Alors il s'était fait du souci pour rien... Quel soulagement.
« Je suis content que tu ne lui en veuilles pas. »
« Je n'ai jamais dit que je ne lui reprochais rien, répliqua le blond. Mais j'ai compris ce qu'elle a fait et pourquoi. »
« Alors... tu me crois maintenant ? Tu me crois quand je te dis que tout est oublié et que je veux une autre chance ? »
« Pourquoi le ferais-je ? Tu m'as pardonné uniquement parce que tu savais que je ne t'avais pas trompé c'est ça ? Tu as daigné me pardonner simplement parce que tu as eu vent de mon agression ? Dis-moi Harry... Si ça n'avait pas été le cas, si tu n'avais rien su... M'aurais-tu demandé une seconde chance ? Hein ? »
La question importante venait d'être posée et notre Professeur de DCFM avait la balle dans son camp. Il comprenait le désir de sécurité qu'éprouvait Draco et ne pouvait lui en vouloir pour sa méfiance accrue et ses incertitudes sur la franchise de ses sentiments.
Harry s'approcha alors de Draco, puis le saisit doucement mais fermement par les épaules. Il plongea son regard émeraude dans un océan gris pâle et parla avec son cœur.
« Je te l'ai dit tout à l'heure Draco. Je t'aime. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Pourquoi crois-tu que j'ai cherché à flirter avec toi quand nous nous sommes revus pour la première fois en neuf ans ? Je m'y suis très mal pris, je l'avoue, mais je voulais tellement te faire comprendre ce que je ressentais pour toi. Et puis... tu me connais, je suis d'une maladresse affligeante quand il s'agit de sentiments. Pour moi, il n'était plus question de liaison avec Crabbe, il était juste question de ce que je voulais. Et je te voulais toi. Tout comme tu m'avais déjà pardonné, j'en avais fait de même de mon côté et tout ça sans savoir la vérité. Sans savoir que tu avais été violé. »
Les yeux d'Harry suppliaient Draco de le croire et après quelques secondes de silence, le blond soupira, vaincu. Un dicton lui revint en mémoire : « Les querelles ne dureraient pas longtemps si le tort n'était que d'un côté. » Peut-être aurait-il dû tout avouer dès le début... et ne pas laisser sa lâcheté lui faire craindre le dégoût d'Harry envers lui. Mais est-ce aussi simple d'avouer une telle chose à l'être que l'on aime ? Une question difficile et dont la réponse est propre à chaque personne.
Je croyais tout savoir de moi
Mais y'a tellement de choses qu'on ne sait pas...
« J'accepte Potter. Mais attention ! Ça va être difficile, tu sais. »
Harry sentit ses lèvres s'étirer en un large sourire.
« Je sais, répondit-il. »
« On ne pourra pas se défaire de tous nos démons en un claquement de doigt, poursuivit Draco. »
« Je le sais aussi. »
« Ils nous faudra réapprendre la confiance, également. »
« Il nous faut encore du temps... Je pense. Néanmoins, je suis prêt à prendre le temps qu'il faudra pour que ce nouveau « nous » marche. Mais... pas l'éternité. Je suis un Gryffondor, rappelle-t-en, souriait Harry. »
« Ex-Gryffondor, corrigea le blond. D'ailleurs, il y a encore beaucoup de choses à mettre au point entre nous et... Harry… »
« Hum ? »
« Arrête de me sourire comme ça, lança Draco d'une voix rauque. »
Malheureusement, le sourire d'Harry s'agrandit encore, en même tant que l'un de ses sourcils s'élevait dans un parfait accent circonflexe mutin.
« Pourquoi ? Tu n'aimes pas ? demanda-t-il innocemment. »
Le blond déglutit avec peine et sentit ses joues le brûler. Ne pas perdre sa concentration. Évoquer de suite les sujets importants, les conditions et faire une mise au point générale pour ne pas avoir à regretter quoi que ce soit et pour être certain du désir de l'autre à s'engager. Réfléchir avec professionnalisme et laisser de côté ce désir ardent qui enflamme les reins...
« Je... Je ne... Non... bégaya Draco. Enfin si, mais c'est un sujet important et je... »
Le reste de sa phrase se perdit dans un grognement étouffé. Harry, impatient et affamé, venait de ravir ses lèvres dans un baiser explosif, dont il eut l'impression qu'il se répercutait dans tout son être. Un gémissement monta du plus profond de sa gorge et il s'agrippa aux épaules du brun parce que sa tête lui tournait. Draco avait l'impression de se sentir au bord d'un précipice sans fond qui menaçait de l'avaler tout entier, tant la langue et les lèvres d'Harry sur les siennes étaient grisantes.
Qu'il était bon ce baiser, après neuf ans d'abstinence. Mais le manque de pratique se fit soudain sentir et Draco, à regret, dut mettre fin au rêve. Il faudrait qu'il révise un peu ses capacités en apnée, au vue de sa respiration saccadée et presque sifflante. Ou alors... C'était tout simplement la proximité d'Harry qui lui coupait le souffle.
« Tu disais ? murmura Harry en se léchant sensuellement les lèvres. »
« Nous parlerons de tout ça plus tard, répondit Draco avant de capturer une nouvelle fois cette bouche si tentatrice. »
De toute façon, il avait oublié ce qu'il voulait dire, alors autant mettre à profit le temps perdu... Non ?
Comme toi.
HPDMHPDMHPMD
La demeure des Hyrvinia était splendide. Le Grand Hall était exactement comme Draco l'avait imaginé, immense, lumineux et fleurant bon la cire. Deux imposants escaliers conduisaient à un petit palier qui s'ouvrait sur le couloir du premier étage. Le majordome, avec une grâce distinguée, se dirigea vers une porte massive située sur la droite et l'ouvrit, s'effaçant pour laisser passer Harry et Draco. Le couple pénétra alors dans un salon immense et chaleureux malgré le luxe évident qui y régnait.
Les yeux posés sur le lustre, Harry siffla d'admiration alors que Draco se demandait combien de convives les Hyrvinia avaient invités. Le blond balada un moment son regard sur l'ensemble de la pièce et reconnut quelques membres du Parlement sorcier ainsi que le Premier Ministre en pleine discussion avec le Maître des lieux et son Conseiller, le père de Carole. Manifestement, ce qu'Emilia avait qualifié de petite sauterie s'était transformé en réception mondaine, ou alors Charles et Loren Hyrvinia avaient une conception bien à eux du mot « sauterie ».
Un mois s'était écoulé depuis le procès et cette soirée avait été organisée spécialement en leur honneur à Hermione et lui, pour les remercier d'avoir sauvé leur fille et sa meilleure amie. Draco n'y voyait pas là d'intérêt prépondérant car il n'avait fait que son travail, mais Emilia avait beaucoup insisté.
« Harry ! Draco ! Vous voilà enfin ! Vous êtes en retard. »
« Bonsoir, Hermione, salua le blond en l'embrassant sur la joue. Tu es magnifique. »
« Vous n'êtes pas mal non plus, répondit-elle rougissante. Mais ça ne vous excuse pas ! J'ai cru mourir... Tout le monde n'a pas arrêté de me harceler pour me remercier de ce que nous avions fait pour Emilia et Carole. C'était sympathique au début, mais au bout de la vingtième accolade, c'est devenu lassant. »
Draco sourit et lança un regard en coin à Harry qui s'empourpra.
« C'est de ma faute Mione, j'ai mis un peu plus de temps que prévu pour me coiffer. »
« Depuis le temps, tu devrais savoir que c'est impossible à coiffer ça, répliqua-t-elle en faisant référence à la tignasse désorganisée avec classe de son ami. »
« Chérie voilà ton... »
Ron s'interrompit en croisant le regard anthracite de Draco. Il tendit sa coupe à son épouse et toussota un peu. Hermione, intuitive, s'excusa rapidement avant d'entraîner Harry à sa suite pour laisser son rouquin de mari seul avec Draco.
« Salut. »
« Bonsoir, Weasley. »
« Ça fait un moment qu'on ne s'étaient pas vus, hein ? »
« Neuf ans, si mes souvenirs sont bons. »
Ron se mit à triturer les pans de son smoking et concentra son regard sur sa coupe de vin avant de fermer les yeux et de soupirer.
« Quand j'ai su la vérité, je suis tombé des nues, commença-t-il. Je... J'ai amèrement regretté la façon dont je t'avais traité, mais Harry est mon meilleur ami et j'aurais tout fait pour lui. Ça ne veut pas dire que je ne t'appréciais pas, après tout, nous sommes devenus amis avant que tu ne le sois avec Hermione et Harry, mais... je... enfin... Je t'apprécie beaucoup et je... enfin, Harry était tellement malheureux aussi, tu comprends ? Je n'ai pas pu faire autrement que de l'aider parce que j'avais vraiment pensé que tu l'avais fait souffrir. Je ne cherche pas à justifier mon geste, je veux juste que tu saches que je suis désolé. Si je te dis tout ça maintenant, c'est parce que j'ai un emploi du temps chargé et que je n'ai pas voulu te faire mes excuses par cheminée, je voulais te parler face à face. Bon, j'admets que cette réception n'est pas le meilleur endroit mais enfin... Ça fait neuf ans que je te dois des excuses et je... Je suis désolé Draco. Vraiment, je suis désolé. J'espère juste que tu pourras me pardonner et que notre amitié pourra recommencer... Enfin, ça c'est si tu veux, parce que je ne t'en voudrais pas si tu refusais, je comprendrais parfaitement en fait, parce que bon... »
« Weasley ! coupa Draco avec un sourire déridé. Tu parles trop. »
Ron inspira profondément et rougit.
« Je... Je, pardon. C'est juste que je suis nerveux, tu comprends, je n'ai jamais su comment m'excuser après de quelqu'un. Et j'ai tendance à beaucoup trop parler en fait. Mais j'étais pas comme ça à l'époque. Je parlais pas beaucoup et c'est Hermione qui m'a appris à extérioriser mes sentiments. D'après elle, savoir exprimer ce qu'on a dans le cœur est important et permet à notre moi intérieur de mieux gérer le stress d'une situation comme celle-ci. Ce qui est marrant en fait parce que j'ai beau m'exprimer, mon angoisse ne diminue pas d'un iota et je me demande bien pour... »
« Weasley ! intervint une fois de plus l'avocat. Calme-toi et laisse ton moi intérieur respirer un peu. Tu vas finir par t'étrangler à force. »
Les joues du rouquin s'empourprèrent davantage et quand il but une gorgée de vin pour reprendre contenance, il faillit s'étrangler. Draco ne retint pas son rire amusé, légèrement railleur. Puis il croisa les bras sur son torse et toisa Ron d'un air méprisant.
« Ce n'est pas parce que tu m'as offert une boîte de bonbons que nous sommes devenus amis, Weasley. Les Malfoy n'ont pas besoin d'amis. »
Ron le dévisagea un instant puis sourit. C'était ce que lui avait dit Draco le jour où un semblant d'amitié était né entre eux. Il joua le jeu.
« Ne te sens pas obligé de me mentir tu sais... »
« Je ne mens pas ! J'emmerde, je casse, j'abomine, mais je ne mens jamais ! » (ndla : A moins que mes souvenirs ne soient pas exacts, je ne pense effectivement jamais avoir vu Draco mentir... Sauf si la mauvaise foi est qualifiée de mensonge et dans mes fictions, bien entendu, lol n.n)
« Bien sûr... Tu ne mens pas, mais tu caches très bien la vérité. Tu m'aimes bien avoue-le. »
« ... »
« Qui ne dit mot consent. Allez, à plus Malfoy et merci encore hein. Sans toi, Ginny aurait un plâtre au pied maintenant... »
Draco sourit.
« Tu ne l'as pas entendu, parce que tu es parti à ce moment, mais je t'ai traité de petit connard de Gryffy perspicace. »
Ron sourit à son tour.
« Tu m'aimais bien alors. »
« Nous ne serions pas devenus amis si ça n'avait pas été le cas. »
Draco lui tendit sa main et le roux la saisit avec un rire. Ron n'avait pas besoin de plus pour comprendre que Draco l'avait pardonné. Puis, d'un commun accord, ils se mirent à chercher leurs moitiés respectives. Ils les trouvèrent au buffet en grande discussion avec Pansy et Cho.
Après avoir longuement parlé toutes les deux, Cho avait avoué à Pansy qu'elle ne l'avait jamais quittée intentionnellement et que, de ce fait, elle n'avait jamais cessé de l'aimer. Pansy avait en effet été d'un grand secours moral pour la chinoise après sa rupture avec Harry et avec ses souvenirs douloureux concernant Cédric. Finalement, Pansy avait pardonné à Cho et avait accepté de reprendre leur liaison. Ça n'avait pas été simple, mais elles avaient aujourd'hui des projets ensemble et comptaient bien les réaliser.
« Bonsoir, mesdames, salua Draco avec un sourire. Je suis étonné de vous voir ici. Je croyais que vous n'alliez pas venir. »
« Nous y avions songé, répondit Pansy. Mais Cho a absolument tenu à venir et le docteur n'y a opposé aucun refus. »
En effet, Cho avait été condamnée à une peine mineure. Une année à passer en hôpital psychiatrique à cause du traumatisme engendré par le contrôle mental qu'exerçait Crabbe sur elle. D'autre part, à l'issue du procès, la fameuse potion Possesio Incanto avait été définitivement classée comme interdite et dangereuse. Une bonne chose de faite, selon Hermione, et Draco partageait son avis.
« Emilia et Carole ont dûment insisté, dit Cho. Je ne pouvais pas le leur refuser, surtout qu'elles m'ont pardonné. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante pour leur compréhension. »
« Elles sont intelligentes, fit Hermione. Elles savent que rien n'est de ta faute et puis nous savons tous ce que tu as fait pour Carole pendant sa séquestration. Tu as été formidable et très courageuse, malgré le fait que tu sois contrôlée. Si tu n'avais pas pris soin d'elle, elle serait probablement morte de ses blessures à l'heure qu'il est. »
Cette phrase conclut le sujet et Harry embraya sur une autre conversation.
« Dumbledore m'a dit qu'il envisageait de te reprendre au poste de Professeur de Botanique, dit-il. »
« Oui, il me l'a demandé avant-hier. Mais, j'hésite encore. Après ce que j'ai fait... »
« Il a bien engagé ce sadique de Rogue, répliqua Ron, lui qui, non content d'être un tortionnaire d'élèves accompli, avait ancien mangemort inscrit sur son CV, alors tu sais... Et puis lui, c'était intentionnel ce qu'il faisait aux élèves. »
Cho sourit.
« J'y penserai. Pour le moment, j'ai besoin de me reposer un peu. »
« C'est compréhensible, intervint Draco. »
« Maître Malfoy ! Maître Granger ! Je suis absolument ravie de vous voir. Depuis le temps que je vous cherchais, mais vous connaissez la machine je suppose. Il faut saluer tous les invités et participer à bon nombre de conversations avant de pouvoir enfin crier liberté. J'espère que je ne vous interromps pas. »
Hermione répondit par la négative et entreprit de présenter la Maîtresse de maison, également la mère d'Emilia à tout le monde. Loren Hyrvinia était charmante et ne tilta même pas lorsque Cho lui tendit la main. Au contraire, elle la prit avec un chaleureux sourire. Manifestement, elle n'entretenait aucune rancune envers la chinoise.
« Je suis particulièrement enchantée, s'enthousiasma Loren. Je n'ai que des invités de marque. Notre célèbre héros Harry Potter, le plus grand entraîneur de Quidditch Monsieur Weasley, une romancière de renom en la personne de Mademoiselle Parkinson accompagnée de son amie Mademoiselle Chang, un professeur émérite et nos deux extraordinaire avocats Maître Granger et Malfoy. Je suis plus que ravie et je dois avouer que j'ai de mal à retenir un peu de prétention. Jamais réception n'aura été plus réussie que la mienne, je crois. »
La petite assemblée s'esclaffa et arriva l'époux de Loren.
« Bonsoir, tout le monde J'espère que ma femme ne vous ennuie pas trop avec ses babillages. »
« Charles, voyons. Je ne babille pas, je converse. »
« Cela revient au même ma chérie, sourit-il. »
« Attends qu'on soit dans la chambre toi, menaça Loren indignée. »
Un rire général allégea encore l'atmosphère avant que Charles Hyrvinia ne reprenne la parole.
« Maître Granger, Maître Malfoy, je ne le dirai jamais assez, mais merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. Sans vous, notre tendre princesse ne serait pas parmi nous aujourd'hui. Carole non plus d'ailleurs. Nous serons à jamais vos débiteurs. »
« Inutile de reprendre une conversation que nous avons déjà eu Monsieur Hyrvinia, répondit Draco. Nous n'avons fait que notre travail. »
« Un travail admirable, lança soudain une voix cristalline. »
Carole leur sourit, suivie d'Emilia. Les deux jeunes filles étaient méconnaissables. Emilia avait repris du poids, ce qui la rendait extrêmement désirable dans sa robe de satin rouge, et ses yeux pétillaient de bonheur. Ses cheveux d'orge valsaient librement sur ses épaules dénudées et il semblait qu'elle vivait de nouveau. Le procès et la culpabilité d'Alexandre l'avait beaucoup ébranlée et si elle n'avait pas bénéficié du soutien de Carole, Draco pensait qu'Emilia ne serait probablement pas remise de sitôt de sa peine de cœur.
Carole, quant à elle, n'avait gardé aucune trace visible de son horrible séjour chez Crabbe et ses grands yeux bleus souriaient, rehaussant le charme naturel qui émanait d'elle. Ses boucles noires étaient remontées en chignon, soulignant la finesse de son cou et de ses épaules blanches. La thérapie qu'elle suivait en même temps que Cho avait des effets plus que concluants. Se remettre d'un viol n'est jamais chose aisée... Draco en savait quelque chose. Pourtant, en tant que Gryffondor émérite, Carole avait le courage et l'obstination de se battre, et force était de constater qu'elle s'en tirait très bien.
« Vous êtes splendides, déclara Hermione en les embrassant chacune à leur tour. »
« Vous n'êtes pas en reste, non plus, répondit Emilia. Et... Oh. Professeur Potter, il faudrait penser à vous habiller de cette manière en cours, sourit-elle. Nous serions deux fois plus attentifs, je crois. »
Harry rougit et Draco rit.
« Je me trompe ou tu fais du rentre dedans à mon fiancé ? demanda l'avocat blond sans remarquer le regard perplexe que lui jetait ledit fiancé. »
« Oserais-je ? répliqua-t-elle avec un sourire innocent. »
« Peste. »
« Elles ont retrouvé leur joie de vivre, on dirait, commenta Harry. »
« Plus que cela Professeur, répondit Carole. Toute cette histoire nous a appris quelque chose. Que l'amitié et l'amour sont deux choses primordiales dans la vie et que la confiance fait également partie de la formule. Le pardon n'est pas quelque chose qui s'acquière aussi facilement qu'on le pense mais tout le monde a le droit à l'erreur. »
« Tout le monde ? Vraiment ? s'étonna Hermione avec un haussement de sourcil suggestif. »
« Bah, c'est relatif évidemment mais avec des circonstances atténuantes, oui. En revanche, pour des connards tels qu'Alexandre, il est évident que ça ne marche pas. Lui, il ne mérite que la mort et je suis contente de sa peine. Quand il sortira, il sera tellement vieux que même le viagra ne pourra rien y faire. »
« Mesquine, comme une Serpentarde, sourit Draco. Pourquoi donc es-tu à Gryffondor ? »
« Les décorums ne sont là que pour justifier le caractère que nous possédons au premier plan. Mais tout le monde sait qu'une seule étiquette n'homologue pas tout. Les généralités ne sont là que pour résumer les choses sans les approfondir et ce uniquement afin de nous éviter la lobotomie, répondit-elle. »
Draco rit.
« C'est une excellente réponse, concéda-t-il. »
« On dirait ma femme, marmonna Ron. »
« Comme vous, Maître Malfoy, reprit Emilia. Vous êtes un Serpentard en apparence, mais vous avez le cœur d'un gros minet rondouillet. »
Tout le monde gloussa sauf l'intéressé.
« Comment oses-tu me traiter de Gryffondor après ce que j'ai fait pour toi ? s'outragea-t-il. »
« Susceptible, comme un Gryffondor, renchérit la jeune fille avec un sourire satisfait. »
« HEY ! s'indignèrent tous les Gryffondors présents ainsi que le seul Serpentard concerné. »
« Qu'est-ce que je disais. »
L'ambiance s'égaya davantage et la conversation dura longtemps, entre piques acerbes, plaisanteries douteuses et rires à gorge déployée. Une bonne partie de la soirée s'écoula ainsi, avant que la musique n'enveloppe l'atmosphère rendant les couples romantiques. Seuls Harry et Draco dansaient séparément, accompagné chacun par les deux adolescentes.
Puis vint le slow sensuel et les jeunes filles cédèrent chacune leur place. Draco fut heureux de retrouver les bras d'Harry qui lui avaient mine de rien manqué pendant la soirée. Politesse oblige, la promiscuité amoureuse avait été mise de côté.
« Enfin seuls, soupira Draco en enfouissant son visage dans le cou de son petit ami. »
« Fiancé... Ca sonne plutôt bien, murmura Harry en fermant les yeux. »
« De quoi parles-tu ? »
« Tu as la mémoire courte, on dirait, se moqua le brun. Tu m'as appelé ton fiancé, tout à l'heure. »
« Vraiment ? rougit Draco. Je ne m'en souviens plus. »
« Oh... Et si je te dis que le petit brun là-bas qui me fait des sourires languissants depuis tout à l'heure est plutôt mignon, est-ce que tu retrouves la mémoire ? »
Draco réagit au quart de tour et balada un regard furieux sur la salle.
« Quel est donc ce connard qui ose mater mon fiancé ! pesta-t-il. »
Il ne vit aucun petit brun sourire niaisement et s'empourpra en entendant le rire railleur de son fiancé.
« Tu es ignoble ! grommela-t-il en lui décochant un regard assassin. »
« Petit côté Serpentard qui ressort de temps à autre, se contenta de répondre nonchalamment Harry. J'ai même failli y aller, souviens t'en. »
« Moui... Et c'est vraiment dommage que tu aies été à Gryffondor. »
« Oh, et puis-je savoir pourquoi ? »
Draco lui fit un clin d'œil coquin ponctué d'un sourire insolent avant de se mettre sur la pointe des pieds. Il s'approcha de l'oreille d'Harry et lui susurra tel le serpent qu'il était, d'une voix grave et suave : « Parce que tu aurais pu me faire mon affaire depuis longtemps déjà. »
Harry sentit son cœur battre avec la violence d'un coup de cymbale. Ses poumons le brûlaient presque et il attendait un oxygène qui ne venait pas. Sa respiration se fit plus rapide, quand une main taquine glissa le long de son flan gauche en une lente et sinueuse caresse.
J'ai perdu la direction et le sens...
Sadique, Draco poursuivit.
« Tu aurais pu me faire tien bien avant... T'enivrer de moi, de chaque partie de mon corps. Je n'aurais rien pu t'interdire... »
Harry frémit. Son pouls battait désormais à ses tempes avec la force d'un orchestre de percussions. Le désir montait en lui, de seconde en seconde, menaçant de tout submerger. La langue de Draco s'aventura sur une partie dégagée de sa gorge et il ne put retenir un grognement de plaisir. Il ferma les yeux, haletant.
« Dra... Draco, supplia-t-il d'une voix rauque. Allons-nous en... »
« Maintenant ? Oh, Harry tu sais bien que nous ne pouvons pas nous éclipser comme ça. Hermione m'en voudrait de la laisser seule, et puis Emilia tient à ce que nous restions toute la soirée. »
Harry darda sur son compagnon un regard meurtrier et voilé de frustration.
« Et c'est moi qui suis ignoble ? »
« Avoue que tu aimes être excité, susurra le blond comme s'il n'avait pas entendu. »
Harry grogna.
« Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps Draco, le prévint-il espérant le soumettre à sa voix impérieuse. »
Draco eut un sourire carnassier et Harry gémit.
« Merlin ! Ne me regarde donc pas comme ça ! Si tu crois que ça m'aide... »
Vengeance quand tu nous tiens... Le blond se divertit davantage, bien décidé à pousser le bouchon aussi loin qu'il le pourrait.
« Tu te souviens de notre week-end ? »
Les émeraudes devinrent de la lave en fusion et s'assombrirent d'un coup. Si Harry s'en souvenait ? Comment oublier ?
Flash-back
Épuisé par sa petite virée aérienne, Harry se dirigea d'un pas fatigué mais guilleret vers la chambre de préfet de son petit ami. Cela faisait exactement deux mois depuis le jour de sa mise en couple avec Draco et ils avaient prévu de fêter ça dignement. C'était peut-être un peu fleur bleue et sans doute très vieux jeu, mais Harry s'en moquait. Il trouvait l'idée très romantique. Un lion, aussi puissant et viril soit-il, avait tout de même le droit de jouer au gros matou ronronnant de temps en temps, non ?
C'est avec le sourire qu'il donna le mot de passe et entra dans la chambre. Il eut à peine le temps de ranger son balai dans le placard d'entrée qu'un Babilleur apparut devant ses yeux. Il frôla le parchemin du bout des doigts et ce dernier libéra la voix sensuelle et chaude de son amant.
« Bon anniversaire, chéri ! Suis mes instructions à la lettre : pousse le chauffage au maximum, déshabille-toi, mets une musique douce, assieds-toi dans le fauteuil (recouvert d'une serviette de bain), bande-toi les yeux et ne dis pas un mot. Quand tu seras prêt, frappe des mains. »
Le parchemin s'auto-consuma alors que petit à petit un sourire stupéfait mais ravi fendait le visage du Gryffondor. Sans chercher à comprendre davantage, il obéit et appliqua les instructions de Draco. Bientôt, il fut nu, assis au milieu de la chambre, aveugle, bouillonnant et famélique. Il frappa des mains et attendit. Des bruits de pas se firent entendre et un murmure caressa son oreille.
« Tu es magnifique, mon cœur. »
« Je peux savoir ce qu'est toute cette mise en scène et ce que tu comptes me faire ? »
« Je n'ai pas pour habitude de révéler mes cartes aussi rapidement. Mais considère que mon jeu dissimule un Flush royal. »
Le sourire d'Harry se perdit dans un baiser voluptueux et passionné. Déjà l'excitation pointait le bout de son nez et une saisissante chaleur s'allumait au creux de son ventre. Son grognement fit rire Draco quand il descella leurs bouches.
« Ne sois pas si impatient, Harry. »
« Je ne suis pas impatient, rétorqua-t-il avec une parfaite mauvaise foi. »
Il ne vit pas, et avec raison, son compagnon blond rouler des yeux, mais sentit très distinctement deux mains huilées se poser sur ses épaules. Il frémit et son ventre se contracta aussitôt. Rejetant la tête en arrière, il apprécia le doigté expert de son Serpentard. Les épaules furent massées avec sensualité avant que les mains aventureuses ne s'attardent sur le creux entre la gorge et ces dernières. Puis, elles remontèrent lentement sur sa nuque avant de s'enhardir et de partir à la conquête de sa poitrine.
Quand elles agacèrent les aréoles dilatées de son torse, une violente excitation fit frémir Harry de la tête au pied et il se cambra, poussant un gémissement sourd. Gémissement qui se mua presque instantanément en grognement de plaisir quand deux lèvres humides s'occupèrent de son cou tandis que les mains, brûlantes et moites descendaient jusqu'à son nombril. Elles l'irritèrent un moment, appréciant la courbe musclée du ventre avant de disparaître.
Harry frissonna alors qu'un mince filet de sueur commençait à couvrir son corps. Il sentit Draco s'éloigner de lui et il grogna.
« Draco, où vas-tu ? Reviens ici, et continue ce que tu as commencé ! »
Un rire lui répondit. Harry voulut se lever, mais un doux effluve fruité taquina ses narines. Il fronça les sourcils et tressaillit quand quelque chose de frais et d'humide passa sur ses lèvres.
« Qu'est-ce que... »
Le reste de sa question fut avalé en même tant qu'un fruit charnu pénétrait dans sa bouche.
« Mange, mon cœur. »
Harry oublia ce qu'il allait dire et avala avec plaisir les fruits juteux, doux sur la langue et très sucrés, que Draco lui offrait. Pendant quelques minutes, son blondinet lui donna la becquée alternants raisins, abricots et cerises et Harry apprécia le contraste : une sensation de fraîcheur dans sa bouche, alors que de tout le reste de son corps était en feu. Et pas seulement à cause du chauffage.
« J'ai soif, murmura-t-il. »
« J'ai ce qu'il faut, répondit Draco en amenant à sa bouche un verre d'eau glacé. »
Un frisson d'extase parcourut le brun et une fois encore, la saisissante différence de température entre l'intérieur et l'extérieur de son corps le surprit. Sa tête commençait doucement à tourner et il se sentait incroyablement excité.
« C'est maintenant que les choses intéressantes vont commencer, lui chuchota son compagnon d'une voix rauque. »
Draco l'embrassa et il gémit de plaisir, emporté par la ferveur et la sauvagerie du baiser. Perdant toute mesure, Harry s'abandonna et noua ses bras derrière la nuque de son blondinet, appréciant le contact avec les muscles d'acier. Son cœur s'était mis en tête de battre un record de vitesse et ses sens, déjà bien éprouvés, l'éperonnèrent férocement, le faisant se cabrer contre le corps chaud qui se pressait contre le sien. Harry sentait l'exaltation s'emparer petit à petit de ses veines et son sang s'échauffa sérieusement.
Cependant, les lèvres de son amant ne restèrent pas longtemps collées aux siennes, car semblait-il, beaucoup plus intéressées par l'humidité de sa peau. Harry eut un hoquet de plaisir quand un bout de langue effleura un téton sombre et engorgé qui saillait avec violence. Il dénoua ses bras d'un geste farouche et animal et enfouit ses mains dans la chevelure de Draco, l'obligeant à poursuivre sa torture.
Le blond eut un sourire, mais ne se fit pas prier et honora de sa langue et de ses dents les mamelons de son homme. Mais, bientôt, il s'ennuya et saisit les hanches d'Harry avant d'entamer une descente enivrante, tout en couvrant de baisers d'une infinie sensualité le ventre tendu. Harry, perdu dans ses propres gémissement et suppliques, se raidit instantanément quand Draco se saisit de son membre dur et dressé.
« Dray... souffla-t-il. »
« Tu vas comprendre pourquoi je t'ai demandé d'augmenter le chauffage mon cœur, fit le Serpentard en léchant l'extrémité rougie du pénis. »
Harry trembla entièrement et crispa les poings sur les bras du fauteuil. Son corps était totalement en sueur désormais et il avait aussi chaud que lors d'un été caniculaire. Alors que la main huilée de Draco entamait un lascif va et vient sur son membre, Harry entendit le « glouglou » caractéristique de quelqu'un qui boit et un puissant cri s'échappa de sa gorge.
Draco venait d'avaler son sexe et ce n'est pas tant l'effet de surprise qui avait grisé Harry, mais l'extrême froideur de la bouche de Draco. Elle était complètement gelée et Harry cru qu'il allait mourir asphyxié. Son souffle, c'était totalement coupé et il avait la bouche grande ouverte sur un cri devenu silencieux. Il tremblait de partout, et le froid mordant qui émanait de la bouche de son amant le paralysait entièrement. Mais ce n'était pas un froid dérangeant, c'était une espèce d'hiver chaleureux et grisant qui pourtant l'émoustillait au-delà des mots. Draco retira ses lèvres et la chaleur le fit pousser un profond gémissement de plaisir.
« Par l'enfer Draco, gémit-il. C'est si bon... »
Le blond répondit par une lente caresse de sa langue froide sur tout le long de son membre frémissant et la voix d'Harry se cassa sur un nouveau cri. Harry n'avait jamais été sucé avec autant de férocité, de passion, d'érotisme et de tendresse. Sa queue butait inlassablement au fond d'une gorge glaciale et à chaque va et vient la chaleur et le froid se substituaient chacun à leur tour, le faisant littéralement grimper aux rideaux et appeler sa mère.
Draco se montrait particulièrement gourmand au plus grand plaisir de son amant. Harry sentit qu'il allait jouir et alors qu'il ouvrait la bouche pour prévenir Draco, ce dernier le monta brusquement.
« PUTAIN ! hurla Harry en arquant son dos au maximum, sa tête rejetée sur le dossier du fauteuil. »
Ses mains s'agrippèrent aux hanches de Draco et il jouit dans un long râle guttural et puissant, comme Draco venait de prendre place sur son trône. En terme cru et pour vous faire sourire plus que par simple souci du détail, il venait surtout de se l'enfoncer dans l'arrière-train, le trône. (ndla : J'ai pas pu m'en empêcher mdr... Ais-je bien fait de casser l'ambiance avec mon humour douteux ? mdr...) Un petit rire sortit Harry des limbes du plaisir.
Je ne sais pas tenir la distance.
« Je t'aurais cru plus endurant. Cela a bien duré deux secondes... J'en suis flatté, tu sais. »
Harry avisant qu'il était en Draco, s'empourpra furieusement.
« Ne te moque pas Draco. Si tu voulais que je tienne le coup il ne fallait peut-être pas me sucer comme ça, marmonna-t-il confus. »
Draco gloussa et murmura contre ses lèvres rouges et aussi tentatrices que la pomme empoisonnée de Blanche Neige.
« Susceptible et vulgaire... J'ai vraiment bien choisi mon Gryffondor. »
« Sadique et arrogant... J'ai vraiment bien choisi mon Serpentard, lui retourna Harry avec un sourire insolent. »
« Tu as oublié, inventif et trèèèès inspiré... reprit Draco en bougeant son bassin. »
Harry gémit et son souffle se fit haletant.
« Et... Et toi tu as oublié, performant et coriace, réussit-il à répondre avant de se perdre dans le corps du blond. »
Je croyais tout savoir de nous.
Être arrivé jusqu'au bout
Et tenir si bien le coup...
Draco se mit à bouger lentement, se laissant pénétrer profondément et Harry se sentit aussitôt submergé par un bien-être et un ravissement insondable. Son sexe ne mit pas longtemps à s'éveiller à nouveau, et les soupirs de plaisir arrachés se convertirent en grondements extatiques. Cadenassant les hanches du Serpentard, Harry se mit à mouvoir son bassin de haut en bas, entrant et sortant d'un fourreau de chair d'une étroitesse enivrante et complètement étourdissante.
Il sentit le corps du blond se cambrer et trembler convulsivement alors que son propre pouls atteignait une cadence infernale. Tout son être se calcinait dans l'intérieur délicieusement brûlant de son amant, et sa tête tournait, l'emportant loin sur une vague d'allégresse. Un surf érotique que battait une baise bestiale et sauvage, sur un rythme pourtant sensuel et renversant.
Draco modifia sa position et se mit dos à Harry, prenant appui sur les accoudoirs du fauteuil. À la force des bras, il se hissa sur le sexe ardent de son Gryffondor et gémit profondément en sentant deux mains moites prendre à pleines mains ses fesses et les pétrir avec enthousiasme. Sa gorge se dévoila quand une main incandescente glissa sur son ventre pour se saisir de sa queue et le masturber vigoureusement.
Aussitôt, le rythme de ses mouvements changea et coulant son anus avec souplesse et empressement sur l'organe rigide et mouillé d'Harry, il le supplia de le faire jouir de suite. Le Gryffondor s'exécuta, car tout comme son partenaire, la tension qui s'accumulait et pulsait dans son sexe était devenue insupportable. La chaleur saisissante qui les entourait embrumait leurs esprits en même tant que le plaisir montait par vagues successives, les chavirant agréablement.
Une dernière poussée plus violente que les autres atteignit directement la prostate de Draco et, il se voûta complètement, son corps tremblant de jouissance. Harry ne mit pas longtemps à le suivre et se déversa dans un cri, ses hanches prises de spasmes de plaisir et ses doigts se resserrant sur le pénis couvert de sperme du Serpentard.
Rompu, époumoné, transporté, satisfait et sans force, Draco s'adossa entièrement au torse d'Harry et sourit quand deux bras encerclèrent sa taille fine avec amour. Il sentit la douceur d'un bandeau glisser sur sa peau en sueur et en déduisit que le brun venait de le retirer.
« C'était époustouflant, exhala le Gryffondor en embrassant sa gorge offerte. »
« Joyeux anniversaire, répondit-il. »
« J'aurais voulu te voir jouir, murmura Harry. Tu es tellement beau quand tu jouis et encore plus excitant. J'aime ta manière de te cambrer vers l'arrière quand tes jambes sont écartées et que mon sexe est en toi ou inversement. »
Draco ricana.
« Nous avons toute la nuit, que dis-je, le week-end, devant nous... »
« Alors, c'est à mon tour de te montrer à quel point notre premier anniversaire ensemble peut être bon. »
Fin du Flash-back.
Harry était dur, ses pupilles étaient dilatées et son corps frémissait. Draco, pressait ses fesses et frottait avec langueur, profitant de la sensualité de la musique, son bassin contre le sien.
Je croyais tout savoir de moi
Mais y'a tellement de choses qu'on ne sait pas.
Comme toi...
« Tu sais ce que j'ai pensé à ce moment-là ? demanda Draco d'une voix rauque en s'humectant les lèvres. Que je ne t'avais jamais autant aimé qu'à cet instant. Mon cœur n'avait pas cessé de battre la chamade et je me sentais comme une véritable collégienne. J'avais envie de toi, je crevais d'envie de toi en fait... et j'ai réalisé que plus jamais je ne pourrais me passer de toi, sale Gryffondor. Alors que tu sois mon fiancé, n'est pas vraiment surprenant... Si ? »
Les dernières barrières d'Harry fondirent comme neige au soleil et sa raison vola en éclats. Son corps était incendié et il n'avait plus qu'une chose en tête, se fondre dans le corps de son allumeur de petit-ami. Il saisit la main de Draco et l'entraîna rapidement à sa suite.
« Allons-y ! décréta-t-il d'une voix enfiévrée. Nous n'aurions pas du parler de ce week-end, ça m'a donné des idées. »
Draco sourit.
« Tu crois que tu tiendras jusqu'à la maison ? Et n'oublie pas que la réception est loin d'être finie. »
Harry haussa les épaules.
« C'est une grande maison, dit-il. Nous trouverons bien un coin tranquille. »
L'avocat blond pouffa et sa dernière pensée avant d'être rudement plaqué contre un mur, les jambes nouées autour de la taille du brun, fut :
« Mon mariage sera magnifique... »
Tandis que dans la tête d'Harry :
« Une fois que je lui ai fait son affaire, je lui demande de m'épouser ! »
Le droit à l'erreur.
« Aime la vérité, mais pardonne à l'erreur.Voltaire. »
- THE END-EUH -
Et voilà... C'est la fin de ce Two-Shot. En le relisant, je m'aperçois que j'ai finalement bien fait de le couper en deux cet OS. En tout cas j'espère que mon simulacre de roman policier (mdr) vous a plu. Je pense que beaucoup de choses ou révélations étaient prévisibles, mais j'espère vous avoir tout de même un peu surpris lol.
Je sais, peut-être que certaines et ou certains voudrons me buter pour le coup avec Cho et probablement sa mise en couple avec Pansy, mais je l'aime bien cette petite chinoise, d'autant que moi je le suis au quart lol. Solidarité, vous connaissez ? Mdr...
Je vous remercie encore une fois pour toutes vos reviews. Parce que je ne pensais pas que cette fiction vous aurait captivées à ce point. Merci !
À plus pour ma prochaine fic !
Kissouxxxx HK ;)
