Petit blabla habituel

Comme d'habitude, me voici en début de chapitre pour répondre à mes fans!lol

salima-chan:pour ce qui est du yaoi, j'avoue...je suis un garçon, et c'est pas vraiment ce à quoi je veux m'atteler...m'enfin on verra l'évolution de c't'affaire là!

hororen: ne t'inquiète pas, pas de tamao/horohoro chez moi. je savais même pas que ce couple là existait! je les vois pas du tout ensemble!

Firethalie: ma plus ancienne lectrice!ça fait plaisir de voir que celle là aussi te plait, un tant soit peu! Le romance devrait pas tarder à arriver, et comme promis, pas de hao/anna, mais un hao/X

et surtout, gomen a tous pour les fôtes que je laisse encore par-ci par-là!

Chapitre quatre

La journée s'écoula que rien de spécial ne vienne troubler la quiétude de ces beaux premiers instants de liberté pour moi. Les cours se succédèrent dans la chaleur que ce jour de juin apportait, et je pris plaisir à participer à chacune des heures que je passais dans ce nouvel environnement. Tout était si différent de ce que j'avais vécu…tellement de vie, de joie, de peur, de sentiments alors que je n'avais jamais connu que la froideur des murs de ma prison.

La journée semblait s'enfuir le plus rapidement possible, afin de me porter au plus vite dehors, dans une nouvelle occasion de goûter ces sensations nouvelles pour moi. Le vent sur ma peau, le soleil dans mes yeux…

Lorsque la cloche sonna la fin des cours, les élèves s'égayèrent rapidement pour quitter la salle de cours où nous venions de suivre une heure de langue japonaise. Je retrouvais ainsi Yoh et les autres après avoir salué le professeur, une vieille femme habillée comme je n'aurais plus cru possible de l'être : une longue robe unicolore, grise, les cheveux remontés sur le dessus de son crâne en un immense chignon. Plus jeune, elle aurait pu être jolie, mais maintenant que les âges avaient marqué son visage, j'avais l'impression que sa peau tout entière n'était qu'un immense labyrinthe.

-On y va ?

Yoh m'avait visiblement attendu, et les autres l'avaient imité. Quel manque de personnalité.

-On y va, je réponds. Je dois passer l'accueil pour récupérer mon sac, et je vous suis.

Je me dirige donc vers l'accueil, où je retrouve la même femme que le matin. Elle me tend mon sac avec un mince sourire crispé. Je le remercie et rejoint les autres qui m'attendent vers le torii de l'entrée.

-C'est par-là, dit Yoh en me montrant une immense côte.

J'essaye d'en voir le bout, mais je n'y parviens pas. Je pousse un soupir.

-Déjà fatigué, demoiselle, me lance Ren.

Je ne relève pas la pique et suis le groupe. A la moitié de la montée, je m'arrête pour changer mon sac d'épaule. Qui aurait cru que les quelques vêtements qui s'y trouvent pèsent aussi lourd ?

-Ca ne va pas ? s'inquiète Anna.

Je le regarde dans les yeux, et elle me sourit. La lumière du crépuscule se reflète dans ses yeux et ses cheveux. C'est étrange, mais plus je la regarde, et moins je la trouve attirante. Trop prévenante pour être sincère à mon goût.

-Juste mon sac qui est plus lourd que je ne l'aurais cru…

Horo tend la main pour m'en délester, tandis que Ren fait de même de l'autre côté. Leurs deux mains se rencontrent ainsi sur la lanière, et ils la retirent l'un l'autre le plus vite possible.

-Baka, dit Ren.

-Saiyute, réplique Horo.

Je regarde avec un sourire en coin le fard que les deux « ennemis » viennent de piquer. Cela pourrait être drôle de s'en mêler un peu. C'est un point à retenir. Je le marque dans un coin de mon esprit et reprends ma route, tandis que les deux autres se disputent pour savoir qui va porter mon sac. J'ai un peu l'impression d'être le petit prince au milieu de ses servants, ou une star quelconque dont les groupies s'arrachent un vêtement. C'est assez plaisant comme sensation.

Après vingt minutes de montée supplémentaire, nous arrivons enfin en vue de l'auberge. Nous sommes tous à bout de souffle, et les deux garçons ont finalement opté pour prendre chacun une partie de la lanière afin de porter mon sac à deux, au lieu de se l'échanger toutes les cinq minutes. Yoh, en tête de cohorte, ouvre grand les bras pour embrasser l'immense propriété. Le soleil couchant, baignant l'arrière du bâtiment d'un ensemble de couleur sanguine, me fait plisser les yeux.

-Bienvenu au foyer de la colline de Fumbari, Hao.

Le foyer est une immense demeure à l'ancienne. Elle est fermée par un grand portail de bois.

-C'était une ancienne auberge qui a brûlé. Les nouveaux propriétaires l'ont transformée en foyer pour étudiants, et c'est le seul aux alentours qui a permis à notre groupe de ne pas se séparer lorsque nous sommes entrer à Seiku.

-Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Anna se passa une main dans les cheveux, tandis que Ren toussait bruyamment. On aurait une poupée barbie.

-Depuis assez longtemps pour savoir la plupart des secrets de tous les autres…Ce qui n'est pas ton cas.

Je ne comprends pas très bien le sens de cette phrase, mais je suppose que j'en apprendrais bien assez vite le sens.

-Entrons.

Yoh ouvre la marche, ouvrant les lourds battants de bois. Il possède l'âme d'un chef pour ce petit groupe. Mais il ne me fera pas marcher à la baguette comme les autres. Je ne suis pas comme eux.

Le gérant du foyer se présente à moi. Il s'agit d'un grand homme aux longs cheveux noirs. Je lui donne une origine indienne.

-Je me prénomme Silva. Ravi de te connaître. Voici Lilirara.

La susnommée est une jeune femme en retrait. Elle possède elle aussi de longs cheveux noirs, noués en une longue queue de cheval.

-Elle s'occupe de tout ce qui est nettoyage, cuisine, et tout ce qui touche à l'entretient en fait…

J'aperçois un éclair dans les yeux de la jeune femme et évite au dernier moment un balai qui vient s'écraser sur le nez du gérant. Celui-ci appuya sa main sur l'arête pour l'empêcher de saigner, et indiqua un escalier au garçon.

-Ta chambre est à l'étage. Anna va te montrer.

La jeune fille me sourit. Un sourire parfait. Trop. J'attrape la bretelle de mon sac et le jette sur mon épaule.

-Je te suis.

Elle me précède dans les escaliers de bois, qui craquent légèrement sous mon poids combiné à celui du sac. Je le trouve décidément bien lourd pour un simple ensemble de vêtement. Mais après être resté trois ans sans bouger dans une cellule de quatre mètres par trois, je dois manquer un peu d'endurance. Nous débouchons bientôt dans un long couloir, parsemé de porte de bois écartées les unes des autres de dix mètres environ. Si on en croit cette disposition, les chambres doivent être de belle taille. Anna me conduit jusqu'à la sixième porte à droite, et me tend une petite clé.

-C'est la clé de te chambre. Ne la perd pas surtout. Seul le gérant possède un double. Tu es assuré de la sécurité de tes affaires.

Elle s'appuie nonchalamment sur le montant de chêne, et me scrute avec insistance. J'attends un moment, mais elle n'a pas l'air décidée à partir.

-Je pense que je vais pouvoir me débrouiller à partir de là…

-Tu…Tu es sûr ?

-Ca devrait aller, oui. Merci.

Elle hausse les épaules et acquiesce.

-Ma chambre est la troisième à gauche en partant de l'escalier, celle de Yoh est la deuxième, juste à côté. Celles de Horohoro et de Ren sont côte à côte aussi, mais en face.. Si jamais tu as besoin de quelque chose…

-Je n'hésiterais pas et viendrais voir l'un de vous, assurais-je tout en me promettant de ne jamais mettre un pied dans sa chambre. Je n'aurais pas su dire pourquoi, mais elle ne me plaisait pas. Elle m'avait semblait gentille et mignonne au premier abord, mais maintenant elle me paraissait froide.

J'attendis qu'elle ait disparu dans l'escalier pour glisser la clé dans la serrure de ma chambre. Je m'escrimais quelques secondes avec la récalcitrante avant de me résoudre à poser mon sac, avant d'avoir une meilleure possibilité de mouvement. Lorsque la porte s'ouvrit enfin avec un faible grincement, je jetais un rapide coup d'œil dans le couloir, et aperçut une porte qui se refermait vivement du coin de l'œil, dans un éclair de lumière qui se reflétait sur une chevelure brune. Je haussais les épaules et entrais.

La chambre en elle-même était simple, presque spartiate, n'étant le grand futon qui trônait au centre celle-ci. Je déposais rapidement mes affaires dans la grande penderie qui prenait un pan de mur entier, et me passais un rapide coup d'eau sur la figure, avant de descendre pour rejoindre les autres. Ils s'étaient réunis dans la salle commune, une immense pièce où l'on pouvait au choix lire au coin du fond, jouer à toute sorte de jeux, discuter…bref tout ce qui permettait à un groupe de jeunes gens de nos âges de passer une bonne soirée.

-Tu es installé, me demanda Silva tandis que je rentrais.

-Oui, merci.

-La chambre te plaît ?

-Beaucoup. Elle est…bien plus grande que celle que j'avais avant.

Je jetais un coup d'œil par la fenêtre, et vit que la Lune avait pris la place du soleil.

-Tu es prêt pour demain ?

-Demain ?

-Demain, c'est un peu comme ta véritable rentrée. Aujourd'hui, ce n'était qu'un avant goût. Lorsqu'un nouvel élève arrive, les profs lui laissent une journée pour s'adapter avant de reprendre la vitesse normale des cours.

Horo, une bouteille de soda à la main, acquiesça.

-Ouais. Aujourd'hui c'était plutôt peinard…

-Tu as quoi comme cours demain ?

Je cherchais rapidement un papier dans ma poche et le sortais pour y jeter un coup d'œil.

-Japonais, une heure. Deux heures d'arts plastiques. Deux heures de maths.

-Tu as choisi arts plastiques ? s'intéressa une jeune fille que je n'avais pas vu.

Je remarquais soudain que la pièce était beaucoup plus remplie que je ne l'avais cru au premier abord. Elle était pleine de gens, garçons et filles de tous âges. Celle qui m'avait abordé était une jeune fille de taille moyenne, ni petite, ni trop grande. Elle portait des vêtements qui ne la mettaient pas forcément en valeur, et un peu dépareillés, mais s'ils lui procuraient un style différent de la mode du moment, elle n'en était pas moins jolie. Elle avait des cheveux bruns qui lui arrivaient sans doute un peu en dessous des épaules lorsqu'elle les détachait, mais ils étaient pour le moment attaché en un chignon. Ses yeux étaient marron, mais la lumière de la lampe y accrochaient de subtil nuance d'or. La lumière du soleil dans ces yeux là devait être magnifique. Je restais un moment sans rien dire.

-Je t'ai demandé si tu avais opté pour les arts plastiques. Tu as perd ta langue ou quoi ?

-Je…je…non. Enfin oui, j'ai pris arts. Et théâtre aussi pourquoi ?

-Parce qu'elle est l'une des seules de ce foyer à avoir opté pour cette option, intervint Yoh. Hao, je te présente

-Je m'appelle Hao. Bonjour.

-J'avais cru comprendre ça. Je t'ai vu arriver tout à l'heure.

-C'était toi, dans le couloir ?

Elle acquiesça d'un signe de tête.

-Ca fait combien de temps que tu n'étais pas dessus te mêler à nous, Tsukiyo ? Ce doit être un grand jour.

J'avais la désagréable impression qu'il se moquait d'elle.

-Yoh, je crois que…

-Je suis content que tu acceptes enfin de venir avec nous. Depuis le temps que je te le demande!

La jeune fille acquiesça, et Anna nous rejoint, suivie bientôt de Ren et l'indissociable Horo.

-Tu es descendu, Tsukiyo ? Content que tu sois là !

-Moi aussi.

Les trois garçons semblaient visiblement beaucoup apprécier la jeune fille. Anna s'approcha et embrassa la nouvelle venue.

-Pourquoi ne viens-tu plus en cours ?

-Je n'aime pas l'ambiance de cette classe.

-Tu devrais revenir. Elle a changé, la classe. Elle est beaucoup plus sympathique, maintenant que les feignants ont abandonné.

Tsukiyo acquiesça.

-Je reviendrais demain, promit-elle.

Elle fit demi-tour et quitta la salle.

-Elle n'aime pas vraiment se mêler aux autres. Elle a l'impression que tout le monde la rejette, alors que ce n'est pas le cas. Bien sûr, elle a aussi des ennemis comme tout le monde. Des jaloux, pour la plupart, parce qu'elle est très intelligente.

-Et plutôt jolie, ajoutais-je.

Yoh me sourit et me donna une claque dans le dos.

-Pas déjà quand même !

-Déjà quoi ?

-Pas déjà amoureux bien sûr ! Tu viens à peine d'arriver !

Je haussais les épaules et il éclata de rire. Je me joignais de bon cœur à lui, tendis que la Lune continuait sa course dans le ciel sans étoile.

-Elle est vraiment gentille. C'est dommage qu'elle ne se joigne pas à nous plus souvent. Peut-être parviendras-tu à la faire changer d'avis.

Je me passais une main dans les cheveux.

-On verra bien, ma foi.

-Personnellement, je préfère Anna. Je la trouve tellement jolie !

Je souriais et le poussais du coude à mon tour. Anna était seule devant la cheminée, les yeux perdus dans les flammes qui crépitaient de bon cœur.

-Vas-y, vite avant qu'un autre n'y aille à ta place.

-Tu crois vraiment que… ?

-Si tu n'essayes pas, tu ne le sauras jamais !

Il me remercia d'un signe de tête et parti la rejoindre. Je les laissais pour rejoindre ma chambre. Je croisais Tsukiyo dans le couloir, en compagnie d'un garçon que je ne connaissais pas. Il avait l'air de la connaître.

-Aller, Tsukiyo ! S'il te plaît !

-Non, désolé Choji, mais je ne veux pas.

Il frappa le mur derrière elle, lui empêchant de fuir.

-Pourquoi tu ne veux pas ? Donne-moi au moins une raison.

-Parce que je ne t'aime pas c'est tout.

-Laisse-moi une chance !

-Non !

Tandis qu'il se rapprochait d'elle, je la voyais tenter de s'échapper, et elle croisa mon regard. Pas de supplication, pas de peine, juste de l'ennui et de la curiosité de me voir là.

-Laisse-la tranquille, dis-je.

Le garçon laissa tomber ses bras, croisa mon regard et devint livide. Il partit sans rien ajouter. Je détestais les garçons comme lui, qui ne savent pas accepter qu'une fille leur dise non, et qui sont près à tout pour obtenir ce qu'ils veulent.

-Je suppose que je dois te dire merci, dit Tsukiyo.

-Pas la peine. Qu'est ce qu'il te voulait ?

-Rien de grave, ne t'inquiètes pas. Bonne nuit.

Et elle regagna sa chambre. Je n'ajoutais rien et entrais moi aussi dans ma chambre, avant de tomber comme une masse sur mon futon. Un mal de tête me taraudait depuis le début de la soirée, et je choisis de fermer un peu les yeux pour les chasser. Le sommeil m'accueillit rapidement.

Lorsque le jour se leva, je fut réveillé par un cri. Je me levais rapidement, me passais une main dans les cheveux pour les séparer de la couverture dans laquelle ils s'étaient entortillés, puis quittait ma chambre, vêtu en tout et pour tout d'un bas de pyjama. Je ne me rappelais même pas quand je l'avais passé. Il m'avait semblé m'être endormi tout de suite. Je courais en direction des cris qui reprenaient de plus belle, pour arriver vers un rotenburo. Tsukiyo, qui s'y rendait visiblement, se tourna vers moi en pleurant. Elle s'enfuit en courant, tandis que je découvrais l'origine de ses cris. Le garçon que j'avais vu la veille était couché sur le sol, le cou formant un angle bizarre avec le reste de son corps. Une vilaine entaille avait apparemment saigné abondamment. Yoh se tenait près de lui. Il lui ferma les yeux lorsque j'arrivais, mais j'eus le temps d'y voir une immense frayeur.

-Qu'est ce que… ?

Yoh ne dit rien, mais me montra le mur derrière lui du pouce. Dessus, en lettres de sang, s'étendait un appel à l'aide.

A l'aide

Il y en a un autre en moi.