Note de l'auteur:
Ceci sera un chapitre court. manque de temps, en pleine révision du bac, j'ai pas pu faire mieux. désolé. Je me rettraperais sur les suivants!
Chapitre sept
La nuit n'a plus jamais quitté ma tête. Elle est là, toujours, tapie au fond de mon crâne, lorgnant le fond de mon esprit, me narguant de sa morgue.
Tu n'appartiens pas à ce monde me souffle-t-elle
Tu n'es pas comme eux...tu es un monstre, un assassin...gronde une voix en moi
Ils ne t'accepteront jamais...Ils te chasseront comme on chasse un loup, et t'emprisonneront pour te montrer comme une bête de foire dans leurs journaux et leur télévision! me nargue une troisième.
Je plaque mes mains sur mes oreilles. J'aimerais qu'elles sortent de ma tête, toutes ces voix. Je ne veux plus les entendre. je sais ce que j'ai fait. Je ne sais pas où a été l'erreur dans le programme de ces idiots, mais je sais que je ne suis pas humain. Pas comme eux. Mon corps, mon coeur et mon âme me le crie de plus en plus fort, et je ne peux pas me débarasser de cette sensation qui m'envahit.
-Je suis...différent. Jamais je ne pourrais vivre comme eux...
Il ne me reste qu'à...
-Quitter ce monde. Devenir ce que je suis. Construire un monde à mon image.
Je me lève. Les stores de bois devant ma fenêtre m'ont séparé du temps. Je ne sais pas quelle heure il est. Je ne sais pas quel jour nous sommes. Je ne veux pas le savoir. Je ne compte pas le temps comme eux. Je n'ai plus dormi depuis ce jour où j'ai tué le garçon blond. Et je ne m'en sens pas plus mal. Suis-je si différent que je n'ai pas les même besoins que les autres? J'entrouve la porte. Aucun bruit. Le couloir est vide. Je me glisse hors de ma chambre. Personne ne dois me voir. Je ne sais pas comment je pourrais réagir si je croisais le chemin d'un autre. Je ne suis pas comme eux. Ils sont des ombres, je suis une flamme. Ou alors je suis une flamme de ténèbres, et eux des ombres de lumière. Qui sont les ténèbres, et qui le soleil? Eux ou moi? Qui est l'espoir? Qui le désespoir?
-Eux ou moi?
J'ai parlé sans m'en rendre compte. Je commence à dérailler. Si je me met à parler tout seul...Ce n'est jamais bon signe, même pour moi.
-Tu t'en vas?
Je me retourne, le coeur battant. Personne? Je n'ai entendu personne? Une voix pourtant, m'a bien dit ces mots? Est-ce que je deviens fou?
-Réponds moi.
Je baisse la tête, comme si j'étais un gamin que son père interroge sur sa dernière bêtise.
-Oui.
-Pourquoi?
Qui est là? Qui me parle? Je ne le vois pas. Je ne reconnais pas la voix, mais quelque chose en moi répond à un appel muet. Un appel à l'aide?
-Ce n'est pas moi qui appel. C'est toi-même. Et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui.
-Qui es-tu?
Un petit rire. Je le reconnais. Je l'ai déjà entendu. Qui était-ce?
-Encore cette question? Ne peux-tu en poser une autre, pour changer?
Tsukiyo apparaît devant moi comme par magie. Elle porte des vêtements simple, pour la nuit.
-Ca devient une habitude de nous croiser à trois heure du matin, ne?
Je dois sourire malgré moi, car elle me répond de même.
-Pourquoi tu t'en vas, Hao?
Je baisse de nouveau les yeux. Je ne peux pas supporter de lire dans les siens. Si je lui disais la vérité, qu'est ce que j'y verrais? De la peur? Du dégoût?
-Je...je dois partir. C'est tout.
-Ne me dis pas que tu as peur de ce qui se passe quand même?
Je perçois la pointe d'ironie dans sa phrase. Elle veut me faire réagir. Bien tenté. Mais insuffisant.
-Non, mais je dois partir.
-Dans ce cas, il ne reste pas trente-six possibilité...
Je relève la tête si vite qu'un petit vertige me prend.
-C'est toi le responsable, n'est ce pas?
Elle se tord les mains. Elle a peur de ma réponse. Pourquoi?
-Ton silence en dit plus long que n'importe quelle réponse, Hao...
Elle me regarde et sourit tristement. Des larmes montent dans ses yeux. Elle est proche d'éclater en sanglots, je le vois bien.
-Ne pleure pas...S'il te plaît...
Je ne veux pas qu'elle ameute trop de monde. Avec elle, je sais que l'autre ne risque pas de ressurgir, mais si d'autre accourent...
-Pourquoi fais-tu ça?
Je hausse les épaules. Comment lui répondre? "J'ai un autre moi dans ma tête, mais tu ne dois pas le voir souvent, il ne sort que pour tuer. Amusant, non?"
-Je ne sais pas...
Les larmes roulent sur ses joues, à présent. Je tends la main pour en cueillir une, mais elle se soustrait à mon contact.
-Pourquoi avoir tuer Hiromi? Il n'avait rien fait!
Hiromi? Le garçon blond s'appelait-il ainsi? Quelle importance après tout.
-Si je t'expliquais...Tu ne comprendrais pas plus...Même moi, je ne comprends pas. Mais je dois partir, maintenant.
Elle se place dans mon sillage et me suis jusqu'aux escaliers.
-Tu n'as pas compris? Je dois m'en aller.
-J'ai très bien compris. Je pars avec toi.
Je m'arrête, abasourdi par une telle idée.
-Ca va pas la tête? Tu n'as pas compris que c'était moi qui...
-Qui?
-Qui ait...tué ces pauvres Choji et Hiromi?
La jeune fille acquiesce de la tête.
-Je sais. J'ai compris, ça aussi. J'ai aussi compris que ce n'était pas volontaire. Pas vraiment.
Je comprends de moins en moins.
-Tu hésites à le dire. pas parce que tu as peur. Parce que ça te dégoûte autant que moi. Il y a autre chose, pas vrai?
Je ne dis rien et ouvre la porte. je n'ai aucun affaires à emmener. Je n'ai besoin de rien. Je ne sais même pas où je vais.
-Tu ne viens pas avec moi.
Elle acquiesce et s'arrête. Je sors et referme la porte. Elle n'insiste pas. Tant mieux. Je fais quelques pas vers le portail à l'entrée et m'arrête. Le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre. Tsuki est sur le palier.
-Qu'est ce que tu fais, là?
-Je sors. J'arrive pas à dormir. Je vais marcher un peu. Un âne m'a réveillé, et depuis, impossible de me rendormir.
Je secoue la tête. Elle me navre. pourquoi avoir fait les filles aussi têtues? Je recommence à marcher vers le portail. Elle me suit, bien sûr.
-Où vas-tu?
-Dehors. Ce n'est pas interdit, que je sache...
Je ne dis rien et sors. Elle aussi. Je descends la colline, et elle me suit.
-Où vas-tu?
-Et toi?
-Je ne sais pas...Quelque part par-là.
-Moi aussi, je vais par-là. Quelle coïncidence!
Je soupire. De toutes les filles du monde, il a fallu que je la croise, elle.
-Je ne me débarasserais pas de toi, hein?
Elle secoue la tête en signe de dénégation.
-Non, en effet. Je fais ce que je veux, quand je le veux. C'est pas toi qui décide.
-Si j'étais à ta place, je...
-Mais tu n'es pas à ma place, si? Alors tais-toi et dis moi où on va!
Je reste muet devant tant d'insolence. Je n'arrive pas à le croire.
-Pourquoi tu t'accroches comme ça à moi?
La jeune fille lève les yeux au ciel. La Lune est ronde, ce soir, et il fait encore bon pour la saison.
-Je ne sais pas. Pourquoi ne me forces-tu pas à partir?
-Tu rigoles? J'ai fait ce que j'ai pu, mais...
-Arrête. Tu sais aussi bien que moi que si tu le voulais, je ne te suivrais pas. Tu en as le pouvoir.
Je garde le silence? Est-ce qu'elle dit vrai? est-ce que je pourrais la contrôler comme la flamme? Est-ce que j'en ai envie?
-Je ne sais pas pourquoi...Quand tu es là...Tout à l'air plus simple. Tant que tu ne t'en mêles pas, bien sûr.
Elle sourit et acquiesce.
-J'ai la mauvaise habitude de m'occuper de tout ce qui ne me regarde pas...Dommage, hein? Bon...On va où?
Je souris de bon coeur...Elle, elle était la fille la plus stupide que j'ai jamais vu. Et pourtant, je l'appréciais plus qu'aucun autre humain à ma connaissance.
-Je sais pas. Je pense que je devrais retrouver ce petit bonhomme à la noix...
Elle fronça les sourcils.
-P'tit bonhomme? De qui tu parles?
-Oyamada Mansumi. C'est comme ça qu'ils m'ont dit qu'il s'appelait...
Tsukiyo ferma les yeux et se posa une main sur le ventre.
-Ca ne va pas?
-Je connais ce nom...Je l'ai déjà entendu...avant d'arriver ici. Mais je ne parviens pas à me rappeller où. Pourquoi me donne-t-il si mal au ventre?
Je m'approchais et la forçait à s'asseoir. Pas le moment d'être malade, bon sang...
-En tout cas, je connais quelqu'un qui va pouvoir t'aider! Mais pour ça, nous devons rentrer...
-Je...je ne peux pas! Tu sais bien que...
Elle me posa la main sur la bouche pour me faire taire.
-Tais-toi. J'ai dit, on rentre!
Je secouais la tête, et elle daigna me rendre l'usage de la parole.
-Je ne peux pas y retourner. Pas après...ce que j'ai fait!
Elle secoua la tête à son tour, d'un air navré et énervé à la fois.
-Laisse-moi m'occuper de ce détail, tu veux?
Un détail? Elle en a de bonne. Elle appelle la mort de deux garçons un détail...Je savais que je finirais par lui céder, comme tout à l'heure. A quoi bon insister dans ce cas là?
-Allons-y...Puisque tu es sûre de toi.
Elle me sourit et me prend la main pour retourner à la pension. Nous regagnons nos chambres, et je m'enferme de nouveau dans mon mutisme. Pourquoi suis-je revenu? Pourquoi cette fille a-t-elle tant d'aval sur moi?
Le jour me cueillit endormi comme un loir. Effrayé d'avoir cédé, je me rue dehors, mais en croisant Yoh qui me salut en souriant, j'en déduis que rien n'est arrivé depuis l'autre soir.
-Bien dormi?
-Non, pas vraiment, dis-je en me frottant les yeux.
-On retourne à l'école aujourd'hui. Tu es prêt?
-L'école?
Je commence à paniquer. Pourquoi ais-je oublié ça?
-Je ne peux pas y aller! Pas aujourd'hui!
Yoh sourit et me prend par l'épaule pour me pousser vers les escaliers.
-Mais tu n'as pas le choix mon petit père. En venant à Seiku, tu as fait de réussite...
"J"'ai fait voeu de quoi? Ce n'est pas moi, non. On l'a fait à ma place!
-Et aujourd'hui, le possesseur de cette école vient nous rendre visite.
-Quoi? Pourquoi?
Yoh soupire.
-Tu pose beaucoup de questions aujourd'hui. Tu sais pourtant que j'ai horreur de parler pour rien!
Je souris. c'est on ne peux plus vrai. Yoh est ce qu'on peut appeler un feignant. Il a un poil dans la main qui pourrait lui servir de canne!
-Dépêches-toi de déjeuner. Monsieur Oyamada n'aime pas vraiment attendre ses nouveaux élèves...
