Chapitre dix. Epilogue
Je me lève, lentement. Très lentement. Comme un fauve qui sait qu'il va bientôt pouvoir manger. Ma soif de sang demande à être assouvie, et elle le sera bientôt grâce à tout ceux qui se dressent devant moi. Rakist s'approche, la main en avant.
-Tu es revenu? Qu'est ce que tu raconte?
Je souris d'un sourire sans joie.
-Je suis là. Je ne suis pas comme avant, mais je ne suis pas non plus cet humain que vous avez tenté de faire de moi. Je suis un subtil mélange des deux. Ce qui me rend encore plus cruel qu'avant. Car je ne vis plus que pour me venger.
Le prêtre sourit.
-Tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu te détruit!
Il pose sa main sur mon épaule. Je l'attrape d'un geste vif et tire sur son bras, le forçant à se baisser pour que lui parle à l'oreille.
-C'est toi qui ne sait pas de quoi tu parles, Rakist. Et ce n'est pas moi, mais vous que je vais détruire!
Et il prend soudain feu, et se emt à courir dans la pièce, répandant une odeur subtil d'eau bénite et de chair brûlée. Je souris. J'aime le feu. JE m'approche du doc qui se recroqueville un peu plus à chaque pas que je fais.
-Vous avez créer un monstre. Vous avez créé votre propre fin, votre propre cauchemard. La vie ne peut pas être manipulée impunément. Elle reprend toujorus ses droits, un jour ou l'autre. Surtout quand on s'attaque à plus fort que soi.
Et lui aussi prend feu. L'autre en moi crie que ce n'était pas la peine, qu'il ne faisait qu'obéir aux vrais coupables. Je le chasse de mon esprit, et sa voix disparaît. Pour de bon. Il me semble qu'il avait fait une promesse...Je m'en moque. Après tout, moi, je n'ai rien promis. La seule fenêtre de la pièce vole en éclat et je quitte la pièce, comme inconscient de ce qui vient de s'y produire. Je suis un ange. Un ange de la mort. Et je dois encore emmener quelqu'un ce soir.
Le vol s'arrête devant l'un des plus haut building de la ville. Le siège Japonais de la Oyamada Company. C'est ici que se trouve le vrai coupable. Il a réuni tous ses gardes dans le vain espoir de m'empêcher d'entrer. Peine perdue. Je me fraye un chemin à travers sa garde comme on rentre dans un musée. Ils s'écartent de moi. La peur se lit sur leur visage. L'un d'entre eux, plus téméraire ou zélé, lève son arme. Elle lui fond dans les mains, qu'il ne possède bientôt plus d'ailleurs. Après, plus aucun ne s'avise de se mettre entre moi et ma cible. Plus qu'une porte, qui vole en éclat, et je me retrouve nez-à-nez avec le canon de l'arme de TAmurazaki. Il me salue et presse la détente. La détonation résonne dans les interminables couloirs, et le secrétaire se met à rire. Idiot. En tombant, mon corps se met à brûler, et je me relève, devenu un être de feu.
-Perdu, une fois encore. Je t'avais bien dit de ne jamais m'attaquer à nouveau, Tamurazaki!
Je tends le bras et touche son front. Il s'effondre, mort. Je m'approche à présent du bureau derrière lequel se tient mon pire ennemi.
-Salut, Oyamada.
Le petit bonhomme se recroqueville lamentablement en gémissant.
-Tu devais te douter que cela finirait comme ça n'est ce pas?
-Je...Je...
Il a tellement peur qu'il en bafouille. Lamentable humain.
-Ce n'est...Pas de ma faute.
-Ah non? Et celle de qui alors?
Je ne supporte pas les monstres qui cherchent à se faire pardonner en accusant quelqu'un d'autre.
-Ne me tue pas. Je te couvrirais d'or!
-Je ne mange pas de ce pain. Idiot.
Et je tends la main vers son front. Il est moite de sueur.
-Lâche.
Une lueur émane de son front mais je ne le lâche pas.
-Je ne vais pas te tuer. Je vais faire pire. Pour toi, rien n'aura changer. Tu sera toujours Oymada, le riche, le chef de l'entreprise. Mais tu n'auras plus rien. Ni Or, ni entreprise, ni famille, ni talent. Personne ne te reconnaîtra. Et tu pourriras dans ce monde que tu as voulu nous forcer à accepter, auquel tu voulais nous formaliser.
Lorsque j'enlève ma main, une faim inasouvie m'envahie. je ne peux pas me contenter de ça. Alors que je descends les marches, les soldats de la guarde me font face. Tant mieux.
-Brûler!
Et ils prennent feu, instantanément. Aucun d'eux n'est en mesure de me résister. Ils meurent tous dans les flammes, et mon esprit s'éteint.
Je ne sais pas vraiment où je suis. Je ne me souviens pas. Qui suis-je? Qu'est ce que je fais entre ces caisses sombres? Comment suis-je arrivé là?
-Ca va mon gars?
Un homme massif à la barbe noire me tend la main.
-Qu'est ce que tu fais là?
Je le regarde, d'un oeil torve et le regard vide.
-Je ne sais pas.
L'homme se redresse voyant que je ne saisis pas sa main.
-Et tu es?
Il replonge ses yeux dans les miens, sans rien y voir de plus.
-Je ne sais pas.
Qui je suis? Quel importance. Si je suis là, c'est que personne neveut de moi. Personne ne s'inquiète de ne pas me voir revenir à la maison.
-Viens mon gars. On va te trouver du boulot sur le bateau.
Nous sommes en effet dans un port. Je saisis la main tendue et il m'aide à me lever. Et je monte sur le pont, sans m'occuper de la voix qui, derrière moi, crie un nom, un nom que je ne connais pas.
-Hao! Hao!
