Disclaimer: rien ne m'appartient à part l'histoire et le personnage de Scott Rogers. Tout le reste est la propriété de J. K. Rowling et le fruit de son génie.
Note: cette histoire est pour tous les fans de Ron/Hermione et pourrait aussi être Harry/Ginny (mais je n'ai pas encore décidé). Des petites reviews seraient les bienvenues pour que je puisse m'améliorer. Bonne lecture.
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UNE VIE À T'ATTENDRE
Chapitre 1.
Hermione s'agitait dans le lit et tirait la couette de son côté avec obstination. Elle voulait encore dormir mais elle avait beau essayer, elle n'y arrivait pas. Plutôt bien réveillée, elle regarda en direction des fenêtres et constata que les premiers rayons de soleil perçaient à travers les volets. Alors, d'instinct, elle se tourna vers la personne qui occupait l'autre moitié du lit. Elle n'eut pas besoin d'allumer la lampe de chevet pour voir qu'il ne dormait pas lui non plus et s'était redressé.
« Tu es déjà réveillé ? demanda-t-elle avec surprise. »
Hermione avait allumé la lumière à présent et s'était elle aussi assise dans le lit.
« Oui, répondit-il simplement.
- Mais, pourquoi ? C'est ton jour de repos. Tu devrais en profiter.
- En fait, si tu veux la vérité, c'est lié à toi … »
Le regard amusé qu'il lui lança suffit pour faire comprendre à Hermione qu'elle avait vraiment dû être gênante pendant la nuit.
« Oh, non ! Je suis désolée, Scott ! Je ne voulais pas t'empêcher de dormir. »
Devant l'air catastrophé d'Hermione, il ne put réprimer un petit rire.
« Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas besoin d'avoir les yeux fermés pour faire de beaux rêves … »
Et, tandis qu'il disait cela, il s'approcha de ses lèvres et déposa sur celles-ci un baiser très léger. En s'éloignant un peu de son visage, il vit qu'elle avait pris un faux air outré.
« Eh bien, c'est du propre Mr Rogers. Vous n'avez pas honte … »
Une fois de plus, il rit de bon cœur pour finalement reprendre un air sérieux aussitôt.
« Hermione, quelque chose ne va pas ?
- Tout va très bien. Pourquoi , répondit-elle le plus innocemment possible.
- Ne joue pas à ce jeu-là avec moi. Ça fait des semaines que tu as un sommeil agité. Je ne suis peut-être pas doué en Divination mais je sens bien que quelque chose t'ennuie. »
Scott était réellement inquiet et Hermione le savait. Ceci dit, elle n'avait vraiment pas envie de se lancer dans ce genre de conversation. Alors, elle décida tout simplement d'éluder la question.
« Je vais me doucher, d'accord ?
- Et le petit-déjeuner ?
- Ne m'attends pas. »
Il ne comprenait rien de ce qui lui arrivait. Il fallait réellement qu'ils aient une discussion. Pas tout de suite, en revanche. Elle ne semblait pas d'humeur et se disputer avec elle pendant son jour de repos était bien la dernière chose qu'il souhaitait. Il se contenta d'acquiescer et quitta la chambre pour regagner la cuisine.
Voilà. Elle était seule. Elle s'enferma dans la salle de bain. Elle s'aspergea le visage d'eau puis resta immobile quelques minutes. Elle fixait son reflet dans la glace et se demandait ce qu'elle y voyait.
Physiquement, elle était toujours la même mais en plus jolie. Elle était même belle. Ses traits étaient semblables à ceux de la Hermione adolescente mais en plus matures. Ses cheveux étaient devenus relativement disciplinés. Elle prêtait plus d'attention à son apparence sans pour autant être une vraie coquette.
Seulement, les plus gros changements dans sa vie n'était ni physiques ni esthétiques. Elle était désormais une jeune femme de 26 ans avec un travail, des responsabilités et un petit ami. Scott … « S'il savait … », pensa-t-elle tristement. Non, il ne savait pas. Mais, comment lui dire ? Comment pouvait-elle bien lui expliquer que toutes les nuits où il se faisait du souci pour elle, elle, en revanche, pensait à un autre homme. Scott était attentionné. Il tenait vraiment à elle. Il l'aimait. Il le lui avait dit. En retour, elle n'avait rien laissé entrevoir de ses sentiments. Elle ne pouvait pas prononcer des mots aussi importants que « Je t'aime » comme s'il s'agissait de lui dire bonjour. Elle ne voulait pas lui mentir.
« Réfléchis, Hermione, pensa-t-elle, tu lui mens déjà en étant avec lui ».
Et pourtant, une autre voix lui disait :
« Qu'est-ce tu veux faire ? Tu as le droit de fréquenter qui tu veux. Tu ne vas pas repousser indéfiniment tous les hommes sous prétexte que celui que tu aimes ne comprend rien ? »
Hermione ne savait pas quoi faire.
« Oh, Ron … Pourquoi ne vois-tu pas à quel point je t'aime ? ».
Toute cette situation était douloureuse. D'une certaine manière, elle avait l'impression de vivre un épisode « Viktor Krum bis ».
Elle aimait Ron, elle l'avait toujours aimé et elle l'aimerait toute sa vie. Mais, comme si quelqu'un s'acharnait sur eux, il y avait en permanence eu un obstacle à leur amour.
En réalité, ils avaient été ensemble à une époque. Jusqu'à cette fameuse dispute. « La dispute de trop », se remémora-t-elle amèrement.
C'était il y a cinq ans. Harry et Ron allaient commencer leur formation d'Aurors. Ginny était devenue Médicomage à Ste Mangouste. Hermione venait de décrocher le poste très convoité de directrice du Département de Sauvegarde de la Mémoire de l'Histoire du Monde Magique et des Archives au Ministère de la Magie. Ce département faisait partie des plus importants depuis que des attaques répétées contre Poudlard avaient menacé de détruire de nombreux documents, souvent très confidentiels. La traduction de parchemins constituait également une activité essentielle de ce service.
Cette réussite professionnelle, Hermione la devait à son talent extraordinaire, son sens de l'organisation et sa capacité à se faire obéir sans trop de difficultés. Mais, étant parfaitement lucide, elle n'ignorait pas qu'accéder à la direction d'un département du Ministère de la Magie à 21 ans était très peu commun. Aussi se doutait-elle que le prestige du statut de meilleure amie d'Harry Potter et sa participation à la Bataille Finale avaient dû jouer un rôle non négligeable dans cette offre.
Sur le plan personnel, tout allait bien. Ron et elle étaient ensemble depuis quatre ans. C'était merveilleux. Ron était toujours agaçant par moments mais il pouvait se montrer incroyablement tendre, attentionné, drôle et même patient. Hermione était totalement folle de lui et c'était réciproque. Et puis, elle ignorait pourquoi avec le recul, sa formation d'Auror avait finit par les déchirer. Au début, elle admirait la volonté d'Harry et de Ron de faire ce métier, de sauver les gens. Puis, plus elle désirait que sa relation avec Ron franchisse de nouvelles étapes, plus elle se heurtait à ses absences imprévues et répétées, à ses blessures. Elle ne pouvait plus le supporter. C'était sûrement égoïste de sa part mais elle voulait l'avoir rien qu'à elle plus souvent. A chaque fois qu'elle amorçait la conversation, le ton montait et Hermione avait l'impression que leurs priorités n'étaient désormais plus compatibles.
Alors, un jour, la dernière discussion à ce sujet était arrivée. Les choses étaient allées tellement loin qu'Hermione avait accusé Ron de ne l'avoir jamais aimé, d'avoir joué avec ses sentiments. Ron, complètement abasourdi, avait tenté de la convaincre qu'il l'aimait plus que tout mais qu'il souhaitait juste plus de temps pour qu'il puisse concilier vie professionnelle et vie privée. Hermione n'avait pas voulu en entendre plus. Pour elle, c'était un signe qu'elle ne comptait pas vraiment à ses yeux, qu'elle n'était pas une priorité. C'était fini. Sept ans à Poudlard pour réaliser qu'ils s'aimaient et pour se l'avouer. Et, après quatre années de bonheur et d'amour, cela se terminait ainsi. Bêtement. Sur un malentendu.
« Oui, c'était un malentendu. »
Hermione avait mal rien que d'y repenser. Un immense sentiment de culpabilité l'habitait depuis. Elle avait brisé le cœur de Ron. Elle en était consciente. Toutes ces horreurs qu'elle lui avait dites … Tout était faux. Elle savait que Ron l'aimait. Elle savait qu'elle comptait pour lui mais la colère avait dicté ses paroles. Elle était responsable de leur rupture et elle ne pouvait rien faire pour ôter cette pensée de son esprit.
A l'époque, Harry et Ginny pensaient, pendant un moment, que tout allait s'arranger. Ils avaient été tristes de constater que ce n'était pas une dispute ordinaire.
Aujourd'hui, Hermione vivait avec Scott mais elle passait toujours beaucoup de temps avec Harry, Ginny … et Ron. Ils étaient aussi proches qu'au temps de leur adolescence même si, avec Ron, les relations étaient parfois tendues.
« C'est peut-être ça mon drame. Je le vois toujours autant. »
Hermione ne pouvait s'empêcher de se demander si le fait de le côtoyer autant ne rendait pas plus difficile le souvenir de leur histoire commune. Après tout, avec tout ce qu'ils avaient partagé, était-ce possible de reprendre une simple relation « amicale » ? Même si elle l'avait voulu, Hermione n'aurait pas pu faire abstraction de leur histoire. De toute façon, elle ne le voulait pas. Elle l'aimait toujours désespérément. Et, au fond, elle savait que lui aussi l'aimait toujours.
Sur cette réflexion, elle se rendit compte qu'elle ne s'était toujours pas lavée. Elle rentra donc dans la douche avec, malgré elle, un sourire aux lèvres.
