Titre : Chroniques d'une année déjantée
Auteur : myrmeca, pour vous servir.
Spoiler : Oh ben euh... quelques-uns vu que les personnages se doivent d'être connus et reconnus mais on ne dévoile rien en particulier pour le moment.
Disclaimer : JKR est l'auteur véritable de Harry Potter et je ne conçois pas lui retirer ce bienveillant honneur des dizaines de millions de lecteurs qui la lisent (non seulement je ne le conçois pas, mais en plus je ne pense pas ça réalisable, lol !). Bref, je vous souhaite bonne lecture de cette fiction un peu déjantée, pour laquelle je ne reçois, je l'assure, que des reviews !
Note de l'auteur : Je pense qu'à force, les lecteurs risquent de confondre les POV, vu qu'il y a quatre personnes qui peuvent parler à la première personne dans cette fic : Velvy, Greemy, Fagine et Faina. J'ai donc décidé en toute conscience de mettre le nom de la personne qui dit "je" et qui parle au début de chaque petit morceau de fic, ( je l'ai mis entre parenthèses ou dans la première phrase)... vouala.
Chapitre huit : Ouske la science fait son envol !
Aloa, c'est Fainaaaaa !
Bien ! Le Sortilège à Retardement de Greemy va entrer en action d'ici à peu prèèès ... huit heures, me semble-t-il. Ouais il est six heures du matin, donc dans huit heures. On est samedi matin, un beau soleil filtre de derrière les rideaux et -
Oui exactement je suis réveillée à six heures du matin un samedi. Ca en surprend plus d'un, hein ? En réalité, Greem' veut qu'on se lève tôt pour tout bien planifier, et tout, et tout et... putain non en fait c'est parce que ça caille ! Oh Cissy avait raison de dire que septembre n'était rien comparé à la rudesse de l'hiver ! Il doit faire au moins... moins dix degrés !
Brrrr. Gros frisson.
Cissy dort encore. Je ne sais pas comment elle fait.
Quoique Fagine doit être une bonne bouillotte, parce qu'elles roupillent toutes les deux comme des marmottes. Elles ont rapproché leurs lits jusqu'à ce qu'ils se touchent et se serrent dans les bras l'une de l'autre à peu près au milieu de l'immense matelas que ça forme. Moi je vous dis ces deux-là vont finir ensemble, je le sens bien. Elles s'accrochent les bras dans les couloirs de Poudlard, traînent ensemble toute la journée, dorment ensemble, rient ensemble... Elles font comme si c'était juste la plus belle amitié du monde, comme si tout coulait de source entre elles... et c'est le cas. C'est la plus belle amitié du monde, et tout coule de source entre elles, mais c'est trop parfait pour paraître réaliste, pour ressembler à une simple amitié. Moi je le vois. Et Greemy doit le sentir aussi, c'est évident.
En tout cas, Velvy l'a capté, parce qu'elle m'a dit qu'elle s'attendait à les voir s'embrasser d'une minute à l'autre ces derniers jours. Nous sommes à la première semaine de novembre et leur relation n'en est qu'à ses débuts. Elles se connaissent à peine et j'ai peur pour ma tchite Fagine... Elle qui nous répète sans arrêt qu'il ne faut pas modifier le cours de l'histoire est en train de préparer lentement le bâton qui va servir àla battre! - ou à la transpercer, ça dépend si elle le taille en pointe ou pas ... - Mais peut-être qu'elle ne s'en rend pas compte...
... BREF ! Toujours ce put°¤µ de froid à la mord-moi le n°¤µ° qui ne s'esquive jamais de la pièce ! Ils n'ont pas de techniciens de surface, ou de réparateur de Sortilèges de Feu, par ici ? ... Greemy pourrait sûrement y jeter un oeil, mais elle le froid ne la dérange pas, elle, tant qu'elle reste sous ses couettes. Moi je n'ai PAS de couettes ! Elle a tout piqué dès qu'on est arrivées dans la chambre, cette garce ! Et puis les marmottes qui dorment, là ! Elle ont pas fini de dormir, oui ? Même sans couettes, elles dorment, c'est affreux ! Ca me donne des envies de meurtre, ça !
... Une idée machiavélique vient de me traverser l'esprit.
Je sors mes jambes de sous le bureau sur lequel je me suis installée pour écrire et j'étouffe un gémissement horrifié lorsque mes pieds nus se posent à nouveau sur le sol froid, ô si froid, de notre bien-aimée chambre (moi qui avais réussi à les réchauffer en les tenant hors de portée de ces pierres humides et presque verglacées !). Je m'approche lentement du lit de Cissy et Fagine (du lit du futur couple devrais-je dire) et le coutourne doucement pour arriver du côté de Fagine. Je passe mes mains en-dessous de la bordure du lit en bois et...
Je tire d'un coup sec !
GRIIIII-BAAM !
- AAH !
Le lit a raclé le sol et s'est éloigné de celui de Cissy, faisant par là même tomber les mignonnes petites dormeuses en plein milieu... sur le sol froid, ô si froid, de notre bien-aimée chambre, niark ! (huhu)
Fagine ouvre les yeux et les tourne vers moi immédiatement. Moi, réflexe oblige... je me mets à courir. Mais je m'arrête sur le pas de la porte, écoutant avec joie le hurlement de Fagine.
- Faina, tu vas creveeeeeer ! Aaaaaaaaa -
- Tchoum, je parie, non ? lancé-je par-dessus mon épaule, sarcastique.
- TCHOUUU ! Saloooooooooope ! Reviens ici tout de suite !
J'entends une espèce de cavalcade derrière moi et je m'empresse de monter les escaliers quatre à quatre, sans même prêter attention à l'expression de Narcissa par terre, pour débarquer dans notre Salle Commune, où je fais semblant de passer par la porte d'entrée avant de lancer un Sort de Répercussion et de me cacher derrière une immense armure. Fagine passe la porte et disparait à l'horizon, entraînée au loin par le bruit falsifié de mes pas qui tapotent le sol à intervalles réguliers sur le sol dallé de Poudlard.
Je commence à rire de soulagement puis à rire un peu jaune quand je constate que mes pieds risquent de ne plus pouvoir me porter dans les quelques secondes suivantes pour cause de congélation instantanée dûe au sol encore plus froid ici qu'ailleurs. Je sautille alors d'un pied sur l'autre tant pour les réchauffer que pour me dire qu'ainsi mon corps entier peut être épargné par l'ère glaciaire.
Mais mon regard est accroché par une note placardée sur le tableau d'affichage de notre Maison.
"Albus Dumbledore, Directeur de Poudlard, informe les élèves decette merveilleuse Ecole qu'en ce premier samedi de novembre, une sortie à Pré-au-Lard est organisée, et que les élèves qui souhaiteront y prendre part auront rendez-vous avec les calèches de ladite Ecole à 14h30 dans le Parc, sous le grand saule."
... Eh merde, et notre plan alors ? ... Pas grave, on a une demi-heure d'avance sur l'horaire, ça devrait aller. Le Sortilège prend effet à 14 heures, et le départ est plus tard. Dumby aura tout le temps d'annuler sa sortie.
... Dites.
C'est normal que je sente un souffle chaud et - oserais-je dire - "menaçant" dans mon cou ? Je ne crois pas que le Feu Magique "Climatiseur" se soit remis en route tout seul, si ? Non ? Vraiment ?
Deux mains fraîches se posent sur mes épaules et remontent vers mon cou.
- Fainaaaaaaa...
- Oh, tiens Fagine, comment ça varrrrrg ?
- Très bien, maintenant que je t'étrangle ! C'était le pire réveil de mon existence, Faina, tu le sais ça ?
- Na- naaaan, réponds-je d'une voix étouffée.
- Maintenant tu le sais. Moi qui pensais me réveiller dans les bras tendres et calineurs d'une gentille Serpentarde blondinette, j'ai été accueillie brutalement par le plus repoussant et le plus glacé sol qui ait jamais touché mon pauvre petit corps, tu te rends compte de CA ?
- Ou-oui, Fagine, je comp-je comprends mais lâ-lâche-moi tu - je - j'étouffe !
Ma voix principale consent à desserrer un peu sa prise mais me tire par les oreilles jusque dans les profondeurs de notre dortoir.
- Tu vas aller t'excuser auprès de Narcissa, et après tout ira bien !
(greemy)
Je viens de me faire réveiller par le plus atroce boucan jamais entendu par des oreilles Serpentardes. Hurlements de Fagine et Faina, mêlés au re-déplacement du lit par Narcissa.
... Je peux tuer trois personnes sans que ça ressemble à un homicide volontaire, vous croyez ? Parce que je crois qu'il n'y a pas pire crime que de réveiller un dormeur. Un dormeur sous couette, qui plus est. Qui à cause de ce réveil va devoir se glacer les miches hors de son lit.
Manmaaaaaan, ze veux rester sous la couette.
Ziouf !
Je me recroqueville tout d'un coup, agressée par un froid polaire, serrant désespérément mon oreiller contre moi.
- Greem', réveille-toi ! Tu dois faire quelque chose contre ce froid ! Tu es la plus douée en Sortilèges, tu devrais pouvoir le faire !
Je grogne un bon coup, me retenant de mettre mon poing dans la figure de Fagine qui vient de retirer la couette de mon petit corps à présent frigorifié.
- Espèce de - °réflexion° ... Je peux très bien faire ça sans même toucher à ma baguette, lancé-je.
- Ah oui ? demande Fagine, intéressée.
- Oui... Regarde !
Je me redresse tout d'un coup et j'empoigne ma couette au bout du lit, pour la tirer brutalement par-dessus moi.
- Tu vois, je lutte efficacement contre le froid ! marmonné-je depuis sous la couette. En gros, ça signifie que tu peux aller te faire foutre, Fagine ! Je dors, merde !
Elle tire à nouveau la couette et le froid m'agresse encore une fois.
- Fagine, je t'assure que tu vas regretter ce que - ... Merde, pourquoi tu es violette ?
- A ton avis, cruche ? J'ai froid !
- Jusqu'à être violette ?
- ... Oui.
- C'est juste le froid ?
- Oui !
- Et je dois faire quelque chose ?
- OUI !
- Ok, d'accord, acquiescai-je en commençant à me lever.
- Je te conseille les chaussons, Greemy.
- Pourquouuaaaaaaahh ...
- Ton soupir de créature congelée révèle la raison de mon conseil, je crois.
- Punaise ! Mais normalement, sous terre, il fait chaud ! Même en hiver !
- Eh bien écoute, tu diras ça au sol de Poudlard quand tu croiseras ses oreilles, hein ?
- Ca va, fagine, ça va... Bon voyons voir...
Je lance un ou deux Sortilèges de ma connaissance et après analyse des résultats, je me mets à rire.
- Qu'est-ce qui est si drôle ? s'informe Faina de loin.
- Le système de chauffage fonctionne parfaitement bien, seulement... Un petit con (sûrement de Gryffy), s'est amusé à lancer des Sorts de Perforation dans les murs depuis l'extérieur et donc à faire beuger momentanément la clim... Il est très con, mais ingénieux. Il a fait venir le froid depuis l'extérieur jusqu'ici.
Un lourd silence plane.
- Ingénieux, hein ? lance Narcissa pour détendre l'atmosphère.
- Je vais monter une association chez les Serpentards, murmure Fagine. Elle sera vouée entièrement à la destruction de cet impétueux emmerdeur...
- Bien dit, approuve Faina. Tu as déjà trois membres ! N'est-ce pas Cissy ? Tu en veux à ce méchant vilain Gryffondor qui a rendu le sol tout froid, hein ?
- Fainaaaaa, menace Fagine. N'en rajoute pas à ton palmarès.
Narcissa se met à rire.
- Elle s'est excusée, ce n'est pas grave, sourit-elle. Il faut apprendre à pardonner. Pardonner même des choses aussi effroyables, concède-t-elle à ma cousine. Allons manger quelque chose à la Grande Salle.
(velvy)
"Rrrrrrôôôrrôô" °Ronronnement excessif°
Quel bonheur de se prélasser sous une couette moltonée ! Ah les Gryffondors c'est vraiment le pied ! Ces oreillers ! Ce matelas ! La perfection absolue ! En fait la seule question qui me vient à l'esprit c'est ...
- Comment pourrait-on se passer de ces merveilles ?
- Mmnhium qu'est-ce que tu dis ? demande Lily dans un baillement, plissant ses beaux yeux verts à un mètre des miens.
- Comment se passer des merveilles de ce dortoir un samedi matin, Lily, tu peux me le dire ? répété-je en m'enfonçant à nouveau sous mes couettes tandis qu'elle continue de s'habiller.
- Oui, je peux...
Elle passe les bras et la tête dans un pull que je commencerais presque à lui envier.
- C'est pas vrai, on ne peux pas s'en passer, ronronné-je puérilement. Donc tu ne opeux pas me le dire.
- Si. Il suffit d'avoir un examen blanc de Potions.
- Quoua ? En novembre ? hurlé-je en rabattant vivement la couette sur mes jambes - avant de la remettre parce que vraiment ça caille ! ( Après tout on est à bien une centaine de mètres de haut avec la tour de Gryffondor).
- C'est moi qui l'ai demandé, réplique-t-elle calmement.
- Et pourquoi te torturer quelques heures de plus ?
Elle sourit au mot "torture". Elle sait très bien que pour la grande majorité des élèves de l'école le cours de Potions est des plus agaçants, des plus lourds et des plus difficiles à apprendre... mais pas pour elle.
- Pour être sûre de passer mes examens finaux.
- Tes... Mais tes Aspics sont dans deux bonnes années !
Lily lace les affreuses chaussures de l'école sans répondre, alors c'est Alice - cette charmante dormeuse -qui s'en charge.
- Slughorn l'aime bien et puis... elle en est déjà au niveau des Aspics, alors il la fait bosser les Potions de niveau supérieur. Comme Snape. Mais lui doit déjà être debout depuis une bonne heure.
Elle se renfonce sous ses couettes puis ajoute :
- D'ailleurs il semblerait aussi qu'il fasse ces cours avec Slughorn pour être en compagnie de Lily.
- Alice ! proteste la rouquine. Veux-tu arrêter de calomnier de cette façon ?
- Quoi ? Ce n'est pas vrai ?
- Absolument pas.
Elles continuent à disserter un moment, mais mon bégaiement les coupe.
- Le niveau sup - mais - mais - mais -
Elles se regardent, sourient, puis Lily s'approche de moi, me prend par le cou et me souffle :
- Je sais que ça peut paraître étonnant mais que veux-tu... En potions, je suis un génie.
Pour le coup, je suis sonnée.
(faina)
- Où est Velv' ? soupire Greemy.
- Elle te manque ? demandé-je.
Greemy se tourne lentement vers moi et me regarde comme si j'étais une aliénée.
- Mais bien sûr que non, je regrettais juste qu'elle ne soit pas là car je n'avais personne à charier... C'est que ça provoque des manques ce genre de choses, tu sais ?
Je hausse un sourcil.
- Moui je peux te comprendre. Si je devais arrêter d'emmerder fagine de temps en temps, où irait le monde ?
- Justement il n'irait plus. Il n'y aurait plus aucune base sûre sur cette planète ! C'est vrai quoi, les voix principales ou les petites voix se doivent toujours d'agacer leur homologue !
... Là je me tais quelques secondes pour réfléchir à la situation. Il est vrai que ces derniers temps Fagine et moi nous entendons de mieux en mieux. Est-ce normal ?
Je m'empresse de poser la question à la spécialiste du problème.
- KWA ? hurle-t-elle.
- Chuuuuut ! soufflé-je en mettant une main sur sa bouche. C'est rien, c'est rien, elle est juste surmenée, lancé-je alentour. Ne faites pas attention ! ... Ne complique pas les choses, Greem' !
- Mais te rends-tu compte de la gravité d'une telle affirmation ? Deux petites voix sont les deux facettes opposées d'une personne ! Elles ne doivent en aucun cas se rejoindre !
Je n'hésite pas une seule seconde avant de répliquer :
- Et si le but d'une vie était de former un tout ?
Dans ses yeux, je lis que l'asile est l'ultime solution pour un cas tel que le mien.
- C'est théoriquement impossible Les petites voix se doivent d'être opposées pour un certain nombre de choses sur lesquelles elles ne seront jamais d'accord. Sinon pourquoi les avoir créées ?
Je tente une réponse :
- Pour mieux se connaître ?
L'essai a l'air de la faire réfléchir.
- Dans ce cas pourquoi se séparer si vous êtes identiques ?
Alors c'est ça qui lui pose problème... la séparation pour se rassembler ensuite.
- Parce que nous sommes semblables et pas identiques. A quoi cela servirait-il d'être l'inverse l'une de l'autre ? Il faut de tout pour faire un monde, d'accord, mais une même personne se doit d'être juste dans ses choix, et non pas versatile. Avec deux personnalités dans un même corps - je parle pour le monde réel, hein - est-ce que tu ne crains pas que l'une d'entre vous prenne des décisions que l'autre regrette ?
Greemy commence à me regarder différemment.
- Théorie intéressante. Il faudra que je réfléchisse à tout ça.
Et elle enfourne un petit pain au lait, semblant subitement plongée dans ses pensées.
Levant les yeux au ciel devant tant de superficialité, je me plonge à mon tour dans cet absorbant petit déjeuner.
Bon ma petite Velvy... on y va. Courage. Un. Deux. TROIS !
- AAAAHHHH Y FAIT FROAAAAD !
(fagine)
- Atchouu !
- Ca va Greem' ?
Elle s'essuie le nez et lève les yeux vers moi.
- Velv' a froid, et c'est moi qui éternue. Ca m'agace ce genre de choses !
Je me met à rire, comprenant très bien ce qu'elle peut ressentir.
- Au fait, et ce projet avec Cissy, il en est où ? demande l'éternueuse.
- Ce n'est plus seulement notre projet à toutes les deux, te signale-je. Vous êtes aussi impliquées, vous avez accepté d'y participer.
Faina s'interpose :
- Oui bon, ça demandera du boulot à tout le monde de toutes façons. Aussi bien pour le devenir que pour protéger le secret des autres.
- Exact.
Mon approbation provoque un échange de regard que je ne comprends pas entre mes deux copines de voyage.
chuchotis : "Mouais t'avais raison elle est toujours d'accord avec toi."
- Pardon ?
- Rien, rien.
- Bref, revenons à nos Animagi...
(velvy)
13 heures, 57 minutes et 26 secondes. Nous sommes prêts.Tous. Tous les dix. Nous sommes à la bibliothèque, tous cachés dans un coin aux senteurs plus qu'indélicates - qui regroupent entre autre l'odeur du papier moisi et des crottes de souris fouineuses en quête de savoir (c'est qu'elles en bouffent, du bouquin, elles) - et nous attendons notre heure. Nous attendons l'heure exacte, le signal de Greemy, pour assister au spectacle du Sortilège à Retardement qu'elle a lancé hier soir dans cette même bibliothèque.
Il devrait y avoir du spectacle dans un peu de temps. Je presse la main de Sirius, qui était en train de grimacer en direction de Severus.
Par un petit vasistas, je distingue au loin les élèves qui se dirigent vers le Grand Saule pour aller à Pré-au-Lard. J'espère que Dumbledore va annuler cette sortie, que tout le monde rigole avec nous un bon coup.
Je me demande comment Dumbledore fait pour ne pas voir que c'est nous qui "animons" Poudlard, qui faisons toutes ces bêtises. Ou alors il le voit et n'en dit rien. Mais dans ce cas il joue vraiment bien son jeu.
Un bruit insolite sur une étagère me ramène à la réalité. Ahhh... Ca commence.
Un des nombreux livres de la bibliothèque, un peu précoce - il n'est que 13 h 58 - sort doucement de son rayon, glisse sur l'étagère et se met à flotter. Il vacille un peu puis trouve son équilibre et se met à ... voler ? Non. Plutôt à ... battre des pages. Il bat des pages, donc, et se dirige le plus joyeusement possible vers la sortie, tintinabulant et virevoltant, battant de quelques pages à gauche, de deux pages de plus à droite, ressemblant à un homme saoûl qui descendrait une rue en pente.
Quelques secondes plus tard, les félicitations pleuvent sur Greemy, tandis que le livre s'élève encore dans les cieux de la bibliothèque, réussissant à passer au-dessus du nez de Mme Pince sans attirer son attention, parvenant même à sortir de son antre humide et poussiéreuse.
- C'est maintenant que le vrai spectacle va commencer, chuchote l'auteure du Sortilège.
Evidemment. Parce qu'un seul livre, c'est vrai que c'est joli avec une petite conscience et une légèreté d'oiseau, mais ce n'est pas tout.
- Dans quelques secondes... 58... 59... 14 heures !
Elle accompagne ses dires d'un grand geste vers les étagères et le silence règne soudain en maître.
... Pendant assez longtemps.
- Euh... Greem'. Je ne voudrais pas dire mais -
Elle me coupe la parole :
- J'ai lancé une première fois le Sortilège de façon simple, d'où le livre solitaire. Mais là, j'ai l'impression qu'il y a un problème que -
Un énorme bruissement couvre la fin de sa phrase. Dans un tohu-bohu sans précédent, tous les autres livres de la bibliothèque - et je dis bien tous !Y compris ceux de la Réserve ! - sortent de leurs étagères, s'entrechoquent, forment des embouteillages, tombent au sol, s'élèvent à nouveau, se dirigent vers la sortie...
Complètement abasourdie par l'ampleur du mouvement, je regarde dans la direction de Mme Pince, je la vois écarquiller les yeux comme au ralenti, se faire assaillir par une cohorte de bouquins en furie qui la renversent par terre. Elle ne tente même pas de se relever - un deuxième oeil au beurre noir serait du plus mauvais effet.
De notre côté, nous sommes dix à être couchés à plat ventre sur le sol, attendant que l'horreur se passe.
.. Et elle passe.
- Espèce de pervers, murmuré-je.
- On m'a demandé ? sourit Sirius.
- Enlève ta main de là.
- J'ai froid.
- Je m'en fous enlève ta main.
Il enlève sa main de mon ventre en protestant. James se met à rire et lui assène en grande claque dans le dos.
- Bien tenté.
- Ouais ouais merci, mais je n'avais pas fait exprès.
- Tu te fous de moi ?
- Non, je t'assure !
James fronce les sourcils puis prend un air entendu :
- Ah c'est parce qu'elle entend que tu dis ça ?
- James, t'es lourd tu sais ?
Sourire du concerné. Grimace appréciative de Severus vers Sirius.
- Je sais.
(faina)
Dans les couloirs de Poudlard règne un désordre sans précédent. Les livres qui se recontrent semblent se lancer des duels pour s'affronter façon Mortal Kombat : "Il n'en restera plus qu'un". Le sol de l'Ecole est autant sinon plus jonché de "feuilles mortes" qu'à l'extérieur - et pourtant c'est la fin de l'automne !
Nous sommes tous les dix sortis de la bibliothèque, et les conversations battent leur plein entre ceux qui peuvent se supporter. James tente désespérément de se retenir de lancer un sort fulgurant à Snape tandis que Remus et Narcissa nous aident à calmer le jeu en lançant quelque banalités.
Cinq Gryffondors. Cinq Serpentards.
Nous faisons fureur dans l'Ecole, presque autant que les bouquins volants de Greem'. Les gens qui courent pour échapper à la voracité de quelques pages carnivores se figent automatiquement en nous voyant tous ensemble, et restent sur place, ne se souciant même plus de l'agréable science qui leur bouffe le crâne. Etonnament, à la vue de quelques livres si aggressifs, les rires que nous attendions de la part des élèves se tranforment plutôt en hurlement, ou en quelque chose de très approchant qui ne peut en aucun cas être confondu avec de l'hilarité...
Un appel sonore retentit soudain, comme une corne de brume.
- Tous les élèves sont priés de se rendre dans la Grande Salle pour une annonce officielle du Directeur, merci.
Fagine me regarde, je regarde Velvy, qui passe le coup d'oeil à Narcissa, qui l'envoie à Remus, qui smashe dedans pour l'envoyer vers Severus, qui le donne placidement à Greemy, qui le tend à James, lequel l'apporte à Sirius sur un plateau, et... Peter est hors du coup et regarde ses pompes. Bref, tout le monde se regarde pendant quelques bonnes secondes... puis nous sourions.
Dumbledore ne va pas être content de devoir annuler sa sortie, huhu ! Pas de bonbons au citron chez Honeydukes ! (Bon d'accord. Ceci est une légende : il préfère les Fizwizbiz.)
- Espérons battre le record du marais des jumeaux ! s'exclame Velvy dans un cri qui est repris par nous quatre, pendant que des regards interrogatifs nous parviennent.
- Ne cherchez pas, je souris en direction des autres. C'est un truc entre nous.
Voilà ! J'espère que ce petit chapitre parviendra à vous faire attendre la suite de mes autres fics, qui ne devrait pas tarder à arriver... (A moins que vous attendiez aussi la suite de celle-ci, huhu ? )
Ce chapitre était beaucoup plus long normalement mais j'ai décidé de le couper en deux pour ne pas que vous vous lassiez.
J'espère t'avoir contenté tout de même, zizine ! Et vous aussi, très cher lecteur !
Poutoux ! Et à une prochaine fois !
myrmeca
