Baka Yuki

Chapitre II : États d'âme

Auteur : Shizuka Kurai

Genre : shonen aï, darkfic,

Série : Gravitation

Pairing :

- Shindô Shuichi (Shui-chan)/ Yuki Eiri (pas de diminutif intempestif pour notre écrivain, de une parce que ça lui va pas DU TOUT, et de deux parce que j'ai pas envie de me faire tuer moi…)

- léger, mais alors très très léger Yuki / Hiroshi ( en fait c'est juste pour de rire, mais bon… Hi hi…)

Personnages :

- Nakano Hiroshi

- Seguchi Tôma

- Sakuma Riyuichi

Disclaimer : Est-il bien nécessaire que je vous dise que les personnages ne m'appartiennent pas ?

Commentaires : NOOOOOON ! Tapez pas, s'iou plait ! Je vous envoie enfin le 3e chapitre de Baka Yuki. Oui, je vous ai fait un peu attendre, et je m'en excuse profondément (…profondément… ? …Hum… Enfin bref !). Comme j'ai écrit Homophobie récemment, et que j'avais un peu laissé Baka Yuki de côté, ça a été dur de se remettre à cette fic-là, vous comprenez (Karla : entre temps, y a aussi eu l'épisode de "l'accident de bibliothèque" et le "coup de bouquin", mais bon, ça, Shizu ne s'en rappelle pas vraiment… D'ailleurs, soit dit en passant, je ne l'ai pas encore retrouvée, cette andouille. Là, je recopie le passage qu'elle avait écrit avant de partir dans son délire. Hiro ne m'a pas donné de nouvelles, donc je suppose qu'il ne la pas vu lui non plus. Et puis, en plus, il cherche aussi Shuichi. Ha là là ! Pauvres Hiro, Shuichi et Shizuka ! Et pauvre de moi aussi, qui me retrouve mêler à tout bien contre mon gré. Il ne doit y avoir que Yuki qui n'est pas à se plaindre dans cette histoire. En tout cas, j'espère qu'on retrouvera Shizu en un seul morceau… J'imagine déjà la tête de Yuki quand elle va débarquer chez lui en l'appelant "Tonton"…Ça va être joyeux ! Pour le moment, je vais recopier ce chapitre, et peut-être que d'ici la fin, j'aurais des nouvelles. Allez, bonne lecture !).

Pendant ce temps, chez Yuki

Shizu : TONTOOOOON ! m'écriais-je joyeusement en sautant au cou de mon tonton préféré.

Yuki : Hééé ! Ça va bien la tête de se jeter comme ça sur moi ? Et puis comment t'as fait pour entrer ici ?

Shizu : Ben comme la porte était fermé, je suis passée par le balcon ! m'écriais-je avec un grand sourire radieux. Je suis contente de te voir, Tonton !

Yuki : Kuso… soupire Yuki, exaspéré. Elle est aussi débile que l'autre andouille de Shuichi… Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Bon, écoute, fait-il ensuite en s'adressant à moi. Laisse-moi, tranquille, j'ai du travail moi…

Shizu : Maiiiiiis, Tonton… Je voulais que tu m'emmènes au parc d'attraction… le suppliais-je avec des yeux larmoyants.

Yuki : Pourquoi je t'emmènerais au parc d'attraction ? Et puis explique-moi pourquoi tu m'appelles Tonton depuis tout à l'heure ?

Shizu : C'est Onee-san qui m'a dit que t'étais notre Tonton.

Yuki :"Onee-san" ? Ah, tu veux dire Karla ?

Shizu : Hai !

Yuki : …Kuso… C'est vrai qu'elle a pété un câble depuis qu'elle a pris cette bibliothèque sur la tête… murmure le blond pour lui, se sentant soudain coupable (et à raison d'ailleurs). Bon, Shizu, pour le moment, je peux pas t'emmener au parc, j'ai du travail. Alors je vais appeler Karla pour qu'elle vienne te chercher, d'accord ?

Shizu : Mais euuuh !

Yuki : On ira un autre jour, c'est promis. Et on emmènera Shuichi…

Shizu : YATTA ! Et Maman Zardy aussi, et Papa Hiro, et Grande Sœur Karla !

Yuki : Oui, oui, on ira tous ensemble. Ce sera plus sympa. Mais comme aujourd'hui Shuichi n'est pas là, on est obligé d'y aller un autre jour, tu comprends ?

Shizu, toute penaude mais résignée : Hai, Tonton…

Yuki : Bon, maintenant, je téléphone à ta "onee-san"…

BIDIBIDIP BIDIBIDIP BIDIBIDIP !

Karla : Moshi-moshi ? fait Karla en décrochant.

Yuki : C'est Yuki… Dis, y a ta copine toute foll… heu… ta "petite soeur" qui est ici. Tu peux venir la chercher ? J'ai du travail et j'ai pas le temps de m'en occuper là…

Karla : Hé ! Monsieur "Je me prends pour le nombril du monde" ! Y a pas que toi qui as du travail, je te signale ! Je dois finir de recopier le 2e chapitre de la fic de Shizu, alors j'ai pas le temps non plus de venir. T'as qu'à t'en occuper un moment. Après tout, c'est à cause de toi que Shizu est dans cet état.

Yuki : Je sais bien ! Pas besoin de me le rappeler ! bougonne l'écrivain. Mais…

Karla : Je viendrai la chercher dès que j'ai fini, OK ? En attendant, t'as qu'à lui trouver une occupation.

Yuki : Une occupation ? Quel genre d'occupation ?

Karla : Je sais pas moi ! Donne-lui un bouquin, mets-lui la télé, ou autre chose. T'as qu'à trouver tout seul ! T'es assez grand, non ? Allez, je raccroche. Comme ça plus vite j'aurais fini, plus vite j'arriverais. Mata ne !

Yuki : Non ! Karla ! MATTE !

Karla : BIP BIP BIP !

Yuki : KUSO D'ANDOUILLE DE BAKA !

Shizu : Qu'est-ce qui y a, Tonton ? Pourquoi t'es fâché ?

Yuki : Rien, rien… souffle Yuki d'un air exténué, avant de me demander : dis-moi, Shizu, tu veux faire un jeu avec Tonton ?

Shizu : Un jeu ? HAIII ! DIS LEQUEL, DIS LEQUEL, TONTON !

Yuki : On va jouer à "qui écrit le plus vite".

Shizu : Je connais pas ce zeu moiiii ! commençais-je à sangloter.

Yuki : C'est très marrant, tu vas voir. Pendant que moi je continue mon roman, toi tu écris le 3e chapitre de ta fic…comment c'est déjà ? Ah oui, Baka Yuki. Et on va voir, qui de toi ou de moi écrit le plus vite son chapitre. Le gagnant aura le droit de donner un gage au perdant, d'accord ?

Shizu : WOUIIIIIIIIIII ! D'ACCORD ! Tu me prêtes du papier et un crayon s'il te plaît ?

Yuki : Tiens, fait le blond en me tendant le matériel demandé. Et amuse-toi bien.

Shizu : Oh oui, Tonton ! Je vais bien m'amuser… m'exclamais-je d'un ton plein de sous-entendus…

Yuki : soupir

Au même moment, chez Karla

Karla : Ouuuf ! On a évité le pire… Heureusement que Yuki se sentait coupable de l'état de Shizu. Bon, maintenant, je vais appeler Hiroshi pour le prévenir pour Shizu, et terminer de recopier ce chapitre au plus vite moi. Quand je pense que maintenant, c'est Shuichi qu'on doit retrouvé…sigh… Y a pas à dire, mais Shizu et Shuichi se ressemblent comme c'est pas possible dans leur comportement, c'est dingue… Enfin, bon, on n'y peut rien. Allez au boulot, Karla !

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Résume de l'épisode précédent : Shuichi a voulu faire une belle surprise à Yuki pour son anniversaire en lui organisant un dîner aux chandelles. Seulement l'écrivain a envoyé paître son amant de façon fort peu courtoise. Le chanteur a pris la mouche et s'est enfui. S'étant réfugié chez Hiroshi, Shuichi s'est disputé également avec lui, avant de s'enfuir à nouveau en emportant un sac rempli de bombes de peinture rouge…

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Le jeune homme aux cheveux roses s'était enfui dans la nuit. Il avait juste pris le temps d'enfiler un pantalon, d'enfourner ses affaires dans un sac à dos piqué à Hiroshi, et il était parti sans demander son reste. Il avait couru, couru aussi vite qu'il avait pu, aussi loin que possible jusqu'à ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre. Enfin, il s'était arrêté, le souffle coupé, les joues rougies par sa course et par le froid. Il s'était laissé tomber à quatre pattes sur le sol, essayant de reprendre le calme qu'il avait perdu tout à l'heure. Des larmes ruisselaient sur son visage sans qu'il puisse les arrêter. Il ne savait même pas pourquoi il pleurait, alors que quelques minutes auparavant, il bouillonnait de colère. Il appuya son front contre le sol froid et humide et enfouit ses doigts dans ses mèches roses, se laissant aller à son désespoir...

Il avait mal… Sa poitrine lui faisait mal. Pas seulement parce qu'il avait trop couru, mais aussi parce que son cœur souffrait. Il n'avait pas pu supporter encore une fois la mauvaise humeur du romancier, et ce soir il en voulait à Hiroshi de l'avoir repoussé… Non, en fait, ce n'était pas ça… Shuichi s'en voulait à lui-même… Il s'en voulait de s'être fâché avec son amant et avec son meilleur ami… Il s'en voulait de les avoir froissé… Il se maudissait pour ça… Il aurait dû en parler à Yuki pour le repas d'anniversaire, et il n'aurait pas dû se jeter ainsi dans les bras d'Hiroshi. Et puis pourquoi donc avait-il giflé ce dernier avant de s'enfuir ?

Le garçon commença à grelotter dans la nuit glaciale et humide. La pluie avait cessé, mais l'air était d'un froid pénétrant. Une bise mordante se leva soudain, faisant frissonner l'adolescent. Le froid le fit enfin réagir, et il s'agenouilla pour prendre un sweat et son blouson dans le sac à dos. Quand il eut fini de se couvrir, il observa les lieux. «Cet endroit… pensa-t-il soudain en reconnaissant le lieu où il se trouvait. C'est le parc où… Yuki et moi, on s'est rencontré… »

Incapable de se relever, Shuichi enfouit son visage dans ses mains et se remit à pleurer. Combien de temps resta-t-il là, totalement indifférent au froid et à la pluie qui s'était remise à tomber ? Dix minutes ? Une demi heure ? Une heure ? Le chanteur l'ignorait quand enfin, il se décida à bouger. Il se releva et jeta un regard vers l'endroit où l'écrivain lui était apparu pour la première fois. Il repensa à ce bel inconnu à la chevelure dorée qu'il avait tout d'abord pris pour un étranger. Le musicien était resté planté là, fasciné par ce jeune homme mystérieux. À ce moment-là, l'artiste n'avait pas réalisé qu'il était tombé amoureux. Mais maintenant, il savait que ce premier regard avait été un véritable coup de foudre…

- « Yuki… » murmura-t-il en se remémorant ce jour marqué par le Destin.

Shuichi se souvenait encore de leur tout premier baiser, échangé dans l'ascenseur, un baiser au goût de miel, si doux, si tendre, si spontané. Les jours qui avaient suivi cet instant merveilleux, le chanteur en gardait précieusement chaque instant en mémoire, chaque moment intime qu'il avait passé avec l'écrivain. Cependant, il se rappelait aussi tous les autres moments où son amant lui avait fait vivre un véritable enfer, l'insultant et le rabaissant à longueur de temps. L'artiste avait longtemps supporté que le romancier passe sa mauvaise humeur sur lui, mais l'autre soir, ça avait été la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. Certes, Shuichi avait vécu des moments de pur plaisir avec Yuki, et il avait essayé de tout faire pour que le blond soit content de lui. Mais malgré tous ces efforts, toutes ses attentions envers l'écrivain, celui-ci n'avait montré que froideur et distance.

Shuichi demandait-il donc la Lune ? Était-ce donc si difficile pour Yuki de lui donner un peu d'amour, ou tout au moins, d'être moins glacial avec lui ? Apparemment, oui. Pendant un temps, le musicien avait cru pouvoir amener le romancier à ouvrir son cœur, mais maintenant, il n'en était plus aussi sûr. Shuichi adorait Yuki mais il détestait sa mauvaise humeur permanente. Et surtout il en avait plus qu'assez que le blond lui crie sans cesse dessus pour tout et n'importe quoi. L'artiste sentait la colère monter à nouveau en lui. Yuki avait assez longtemps passé ses humeurs sur lui, maintenant, c'était à son tour de montrer à cet égoïste qu'il n'y avait pas que lui au monde, et que les autres aussi pouvaient se mettre en colère. Avec détermination, le musicien ramassa son sac posé à terre, puis fila au pas de course en direction de l'appartement d'un certain écrivain…

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Le lendemain matin, chez Hiro

Le temps s'était très vite dégradé en à peine deux jours. D'un temps doux et agréable annonçant le printemps, on était subitement revenu aux froidures de l'hiver. Il ne faisait pas vraiment très froid, mais le vent glacé qui soufflait vous pénétrait jusqu'aux os, amenant avec lui une pluie fine et drue. En se levant le lendemain de la fuite de Shuichi, Hiroshi avait eu une pensée pour son camarade. Dire que le guitariste l'avait laissé s'enfuir par ce temps, et qu'il n'avait même pas pu le rattraper.

Hiro espérait que le chanteur avait pût trouver quelque part où dormir, ou même qu'il soit allé chez ces parents ou un autre de ces amis, à défaut de retourner chez Yuki. Le bassiste essaya de téléphoner à toutes les personnes chez lesquelles Shuichi aurait pu aller, mais personne n'avait vu le fugueur. Le musicien songea à appeler Yuki, mais il se ravisa. S'il voulait lui parler, il valait mieux qu'il aille le voir directement car il refuserait certainement de répondre si on ne l'interrogeait pas de façon un peu " musclée ". Hiroshi s'habilla et déjeuna rapidement , puis quitta son appartement.

Un peu plus tard, il parvint au domicile de l'écrivain. Le guitariste dût sonner plusieurs avant que l'interphone ne s'allume. Yuki se fit prier longtemps avant de consentir à ouvrir. Le jeune homme blond finissait de s'habiller quand le bassiste pénétra dans l'appartement.

- « Ohayo ! » fit poliment Hiroshi.

- « Qu'est-ce que tu veux, Nakano ? lui lança sèchement l'écrivain sans même le saluer. C'est Shuichi qui t'envoie ? Il a trop peur pour venir s'excuser lui-même, c'est ça ? »

- « On n'a pas dû comprendre les choses de la même manière, réplique le bassiste d'un ton acerbe. J'avais plutôt l'impression que c'était toi qui devait t'excuser… »

- « Jusqu'à preuve du contraire, c'est encore mon appartement ici. Et quand Shuichi y fait des conneries, c'est pas à moi de m'excuser, vu ? Ce sale gamin n'est qu'un squatteur encombrant ici. »

- « Si tu l'insultes toujours de cette manière, je comprends que Shuichi finisse par en avoir marre… »

- « Quand tu auras vu dans quel état ton p'tit copain a mis mon appartement, tu comprendras que je sois légèrement remonté contre lui ce matin… » rétorqua férocement Yuki.

L'écrivain montra alors le résultat de la cuisine et de la colère du chanteur à travers son domicile. Le blond n'avait même pas pris la peine de nettoyer, bien décidé à ce que ce soit Shuichi qui le fasse. Puis le romancier conduisit le guitariste jusqu'à la salle de bain.

- « La cuisine et le salon, ça date d'avant-hier. Mais regarde un peu ce qu'il a fait cette nuit pendant que je dormais… » dit-il en ouvrant la porte de la salle de bain en grand, avant de croiser les bras et de s'adosser au mur.

Hiroshi pénétra dans la pièce d'eau et resta bouche bée un instant, avant de laisser échapper un petit rire.

- « Si tu ris, je te bute… » lança Yuki, menaçant.

- « … Ha ha… Hum… Gomen… » s'excusa le bassiste en se retenant.

Mais tout de même, Hiroshi avait du mal à ne pas rire. Il reconnaissait bien là son infantile camarade, mais c'était bien la première fois que Shuichi exprimait sa colère avec autant de… couleur… Les murs de la salle de bain étaient recouverts d'idéogrammes représentant les mots « BAKA YUKI », écrit plusieurs fois en gigantesques caractères rouge vif. Voilà donc à quoi devaient servir ces bombes de peinture rouge.

- « Et… hum… Tu… Tu es sûr que c'est lui qui a fait ça ? » demanda-t-il en évitant de rire.

- « J'ai trouvé ça par terre dans la salle de bain, » fit le blond en attrapant un objet sur dans sa poche pour le lancer à Nakano.

Un porte-clef Kumagoro agrémenté d'un fanion portant le nom de " Shuichi ". Pas de doute, ça appartenait bien au chanteur.

- « Bon, d'accord, il s'agit du porte-clef de Shuichi, concéda Hiro. Mais de là à penser qu'il a… »

- « Ce porte-clef a toujours été accroché aux clefs de Shuichi, et autant que je sache, Shuichi est parti avec ses clefs l'autre jour. De plus, ce porte-clef n'était pas là jusqu'à hier soir, je l'aurais vu s'il avait été là depuis le départ de ce sale gamin. »

- « Ça ne prouve rien ! s'exclama Hiroshi en essayant de prendre la défense de son camarade. Shuichi peut très bien être venu chercher quelque chose ici, ou essayer de se réconcilier avec toi peut-être. Seulement en voyant que tu avais tout laissé en l'état dans le salon et la cuisine, il aura été peiné, sera reparti avant que tu t'en aperçoives et aura fait tomber son porte-clef à ce moment-là. Les tags dans ta salle de bain, c'est certainement l'œuvre d'un détraqué ! »

- « Mon appartement ne présente aucun signe d'effraction. Il faut donc que ce soit quelqu'un qui en possède les clefs qui soit entré. »

- « Shuichi peut très bien s'être fait voler ses clefs ! »

- « Tu te rends compte que tes explications à tout ceci sont en train de devenir incohérentes ? Comment Shuichi serait venu ici s'il n'avait pas de clefs ? Et je pense que " le voleur de clefs " ne se serait pas contenté de la clef, il aurait pris tout le trousseau.»

- « Et bien, justement ! En fait, Shuichi n'est pas venu ici. Il s'est fait voler ses clefs, et le tagger a perdu le porte-clef quand il est venu ici ! »

- « Laisse tomber, Nakano. Tu t'enfonces de plus en plus là. Tu sais aussi pertinemment que moi que c'est Shuichi qui a fait ça. C'est son "écriture "… »

Effectivement, il s'agissait bien de l'écriture de Shuichi. Ces idéogrammes au tracé enfantin avec toujours cette même petite erreur sur le signe "ba"(il oubliait toujours un petit trait du signe). Aucun doute là-dessus. Le guitariste passa une main dans ses cheveux châtains pour se donner contenance, puis mit ses mains dans ses poches.

- « Il y a un proverbe étranger qui dit : "Qui sème le vent récolte la tempête", lança Hiroshi d'un ton ironique. Je ne sais pas ce que tu as pu dire à Shuichi, mais là, tu as vraiment réussi à le mettre hors de lui. C'est rare que Shuichi soit aussi remonté contre quelqu'un. Tu es un as, tu le sais ça ? Ha ha ha… Bon, ajouta le guitariste. Et si tu me racontais votre soirée d'avant-hier ? »

- « Va te faire voir… » répondit trèèèès gentiment le blond.

- « Calme ta joie, Yuki… Écoute, je te propose un marché. Je nettoie tout ça et tu me racontes ce qu'il s'est passé, OK ? » suggéra le bassiste.

- « Ça me va… » fit l'écrivain d'un ton neutre.

- « Bon, au boulot, Nakano Hiroshi ! » s'encouragea le musicien à voix haute.

Hiroshi lava, briqua, récura tout du sol au plafond, du salon jusqu'à la salle de bain. Le plus dur à nettoyer fût bien sûr les traces de peinture. Mais le guitariste tint bon et quelques heures plus tard, l'appartement reluisait de propreté. Ce n'était pas tant pour avoir des informations sur le fameux repas d'anniversaire, ni pour Yuki qu'il l'avait fait, mais surtout pour éviter à Shuichi d'avoir à ranger tout ça quand il rentrerait (si il rentrait), alors que l'écrivain pouvait très bien le faire pour se faire pardonner sa méchanceté. Quand tout fut propre, Yuki fit chauffer de l'eau et les deux jeunes hommes s'installèrent devant une bonne tasse de thé chaud.

L'écrivain raconta, sans s'attarder sur les détails, la soirée de l'avant-veille. Hiroshi hochait de temps en temps la tête, comprenant peu à peu l'excessive réaction du chanteur, sa colère et sa fuite. Et à présent, il s'en voulait de s'être brouillé avec son camarade la nuit dernière. Le pauvre chanteur était très sensible, et sa dispute avec son amant l'avait déjà fortement éprouvé, alors maintenant qu'il s'était aussi disputé avec son meilleur ami, le pauvre Shuichi devait être anéanti.

Hiroshi se souvenait de la fois où Shuichi et lui s'étaient accroché quand ils étaient encore au lycée et que Hiro avait décidé de quitter le groupe pour suivre des études de médecine. Shuichi avait vraiment été très en colère, mais en même temps, Hiro savait que leur dispute l'avait beaucoup perturbé. Mais là c'était avec son amant qu'il s'était disputé, ainsi qu'avec son meilleur ami. Certainement les deux personnes qu'il aimait le plus au monde. Dans quel état d'esprit devait-il se trouver à l'heure actuelle ? Hiro était de plus en plus inquiet. Il s'en voulait d'avoir fait un peu plus de peine à Shuichi alors que celui-ci venait de s'engueuler avec son compagnon. Seulement maintenant, l'adolescent aux cheveux roses avait disparu dans la nature. Le bassiste devait absolument le retrouver.

- « Tu m'excuseras, Yuki, je vais y aller, fit le guitariste en se levant. Je dois partir à la recherche de Shui-chan. »

- « Il n'est pas allé chez toi ? »l'interrogea l'écrivain, étonné.

- « Hé bien… hésita le bassiste. Il y était jusqu'à hier soir, mais… on… on s'est disputé, et il s'est enfui, expliqua-t-il en passant sous silence les " avances " que lui avait fait Shuichi. Je ne l'ai pas revu depuis… »

- « Tsss… Tu peux me critiquer après ça… fit Yuki, goguenard. Je vois que tu ne fais guère mieux… »

- « Oh, ça va ! répliqua agressivement le musicien. En tout cas, je suis certainement moins désagréable avec lui que toi ! T'as peut-être une belle gueule, mais à part ça, je vois vraiment pas ce que Shuichi peut bien te trouver ! »

- « Tu veux peut-être le savoir ? » demanda le romancier en se levant brusquement, et en plaquant Hiroshi contre le bord de la table.

- « HÉÉÉÉ ! YAMERO ! J'T'AI JAMAIS PERMIS DE POSER TES SALES PATTES SUR MOI ! » fulmina le bassiste.

- « Tsss… fit le romancier avec une moue de dédain. De toutes façons, tu ne m'intéresses pas… » susurra-t-il à l'oreille du jeune homme châtain avant de la mordiller.

- « YAMERO ! » s'écria Hiroshi en repoussant le blond.

Le bassiste toisa le jeune homme en face de lui d'un air perplexe. Le regard provocateur et mystérieux de l'écrivain le troublait énormément. Pendant une seconde, le guitariste se sentit étrangement attiré par le jeune homme blond. C'était vrai que le romancier était fascinant quand il le voulait, et Nakano commençait à comprendre ce qui avait tout de suite plu à Shuichi chez Yuki. Sentant que la situation prenait une tournure délicate, le musicien détourna la tête en s'éclaircissant la gorge. Yuki, quant à lui, demeurait imperturbable.

- « Hum… Tu sais, Yuki, fit Hiroshi. Si shuichi t'aime, c'est pas seulement parce que tu lui donnes du plaisir… Je ne sais pas si tu l'as compris ça… »

- « … »

L'écrivain resta muet.

- « Tu viens le chercher avec moi ? » demanda le guitariste.

- « Il reviendra bien quand il sera calmé… » se contenta de répondre le blond.

- « Bon ,lança Hiro, peiné par l'attitude du romancier. J'y vais alors… » ajouta-t-il en laissant le jeune homme.

Yuki se retrouva de nouveau seul dans ce grand appartement étrangement silencieux depuis le départ du chanteur. L'image de Shuichi lui vint à l'esprit et il murmura :

- « Tsss… Baka… »

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La semaine qui suivit s'avéra particulièrement colorée pour le romancier, chaque jour apportant une nouvelle surprise. Le premier jour, ça avait donc été le coup de la salle de bain tagguée, mais Yuki ne s'en était pas inquiété plus que ça, d'autant plus que c'était Hiroshi qui avait tout nettoyé. Il avait simplement été furieux contre son amant, et il s'était promis de ne pas le laisser revenir s'incruster chez lui de sitôt… si seulement il revenait…Enfin ! Ce sale gamin était bien la dernière de ses préoccupations, surtout après le sale coup qu'il lui avait fait. Le romancier devait rapidement terminer son roman en cours, et commencer le prochain au plus tôt le prochain, ayant déjà arrêtés les dates de publication avec son éditeur. Donc, en conclusion, il n'avait pas de temps à accorder à un môme stupide. L'écrivain chassa vite Shuichi de ses pensées pour se mettre au travail.

Cependant, quelle ne fût pas sa surprise le lendemain en se levant, quand il se rendit dans le salon. Tout comme la veille dans la salle de bain, le musicien avait réitéré ses exploits, et les mots « BAKA YUKI » s'étalaient sur toute l'étendue du salon, les murs, le sol, et même le canapé, la télé et le mini-bar. Yuki resta muet de colère (genre "le calme avant la tempête " ).

- « PUTAIN DE BORDEL DE MERDE DE SALOPERIE DE GAMIN DÉBILE ! JE VAIS LE BUTER ! » explosa-t-il soudain en donnant un grand coup de poing dans le mur, faisant un large trou dans le plâtre…

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Interlude

Yuki : Kuso… Ça fait maaal…

Shizu : Y a pas idée aussi, Tonton !

Yuki : BAM !

Shizu : AAAAAAAAARGHEUUUUUH…

Yuki :Bien fait !

Shizu : OUUUUUUINNN ! T'es méchant, Tonton !

Yuki : Fallait pas me chercher…

Shizu : Mais euuuh ! T'es trop méchant ! Je boude, NA ! Et je vais terminer mon histoire avant la tienne, d'abord, BEUUUH ! fais-je en lui tirant la langue. Allez, c'est reparti mon Kikiii !

Yuki : BLAM !

Shizu : ITAI !

Yuki :Continue ton histoire et fais pas chier, compris ?

Shizu : Ouais, bon, ça va ! On y va, on y va ! Pfff, t'es pas marrant, Tonton !

Yuki : Si je l'étais, j'aurais moins de succès auprès des filles. Elles préfèrent le genre « beau ténébreux »…

Shuichi, réapparu d'on ne sait où : Hééé ? Les filles ? Comment ça, "les filles" ?YU…YU…YUKIII ! Tu couches avec moi et tu oses sortir avec des filles ?

Yuki : Et pas que sortir d'ailleurs, hé hé hé…(rire lubrique)

Shuichi : NANIIII ? Tu les baises aussi ? MAIS… MAIS… MAIS… T'AS PAS LE DROIT DE FAIRE ÇA !

Yuki : Je me tape qui je veux d'abord. Et puis quand t'es pas là ou que t'es trop fatigué pour qu'on fasse l'amour, moi je me retrouve le fusil chargé pour rien. Alors y faut bien que je me défoule un peu. Et puis comme ça, au moins, je perds pas le coup de main… ou de rein devrais-je dire…

Shuichi :ATTENDS UN PEU ! TU VAS VOIR ! s'exclame Shuichi en se jetant sur son amant et en le déshabillant. Je vais te donner tellement de plaisir que t'auras plus jamais envie d'aller voir ailleurs !

Yuki : Vraiment ? répond le blond d'un air narquois. Voyons déjà voir si tu tiens plus d'une fois…

Shuichi :Je tiendrais au moins 50 fois ! fanfaronna l'adolescent tandis que l'écrivain commençait à le besogner.

Karla, qui vient d'arriver plus tôt que prévu :…Heu…Shizu ? Je crois qu'on ferait mieux de les laisser seuls là…

Shizu :Naan… Moi, je reste…pour m'instruire un peu…Va chercher mon calepin et mon crayon, onegai, onee-chan, que je prenne des notes…Et surtout, tu dis rien à Okaa-san, hein ?

Karla :OK, c'est toi qui décides… obtempère Karla en me donnant mes affaires. Bon, moi, je reprends la fic… Alors, on en était où déjà ? Ah oui, voilà…

Shizu :WOUUUUIN !

Karla : Shizu ? Qu'est-ce qui t'arrives ?

Shizu : YUKI M'A FOUTU DEHORS À COUP DE DICOOOO ! WOUUUUUIN !

Karla :… sigh… C'est pas grave, ma Shizu. Tu pourras leur faire faire tout ce que tu veux dans ton 3e chapitre.

Shizu : C… C'est vrai ?

Karla : Mais oui ! Alors sèche tes larmes et finis vite ta fic, d'accord ? Moi, je finis de te recopier le 2e chapitre.

Shizu : Hai ! Arigato !

Fin de l'interlude

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La violence excessive de Yuki contre ce pauvre mur le calma aussitôt. Le blond jura à nouveau, de douleur cette fois-ci, puis exaspéré, il laissa le salon en l'état et alla prendre son petit-déjeuner en réfléchissant aux divers châtiments qu'il pourrait infliger au musicien quand il reviendrait. Toute la journée, il resta dans l'expectative, jubilant déjà en songeant au retour de l'artiste et à l'accueil qu'il lui ferait… Cependant, il attendit en vain, et il alla finalement se coucher aux alentours de minuit, sans se douter que dans l'ombre rôdait encore le petit démon à la chevelure couleur de bonbon… Le lendemain, en se levant, le blond ne vit rien d'anormal sur son chemin jusqu'à la cuisine, ni dans les toilettes, ni dans la salle de bain, sans compter le salon toujours dans le même état que la veille. Ce n'est qu'en pénétrant dans son bureau après avoir déjeuné qu'il eut un choc. Tout comme sa salle de bain et son salon, la pièce avait été ravagée à coup de bombes de peinture rouge, du sol au plafond. La bibliothèque et l'ordinateur portable n'y avaient pas échappé, et le désormais trop connu « BAKA YUKI » étalaient ses lettres écarlates sur les murs, le sol, le plafond, les livres et l'écran du PC. Bien qu'une colère noire l'envahissait rapidement, le blond sut conserver suffisamment son calme pour ne pas s'en prendre de nouveau au mur (sa pauvre main gauche en gardait un souvenir assez désagréable…). Il ressortit du bureau d'un pas furieux avec la ferme intention de mettre fin aux actes de vandalisme du musicien. Il alla jusqu'au téléphone, appela Hiroshi et passa sa colère sur lui.

- « Tu diras à ton p'tit copain pénible qu'il arrête ses conneries avant que j'appelle les flics ! l'agressa-t-il sauvagement. Et surtout, qu'il ne remette jamais les pieds chez moi, c'est clair ? »

- « Waoh ! Du calme ! Tu parles de Shuichi, là ? Mais je te signale qu'il faudrait d'abord que je le vois pour lui dire tout ça ! répliqua Hiro sur le même ton mordant. Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il a encore fait ? »

- « DEVINE ! explosa Yuki. Tu te rappelles le coup de la salle de bain ? Hé bien il a fait pareil hier dans mon salon et aujourd'hui dans mon bureau ! J'EN AI MA CLAQUE DE CE FICHU GAMIN ! »

- « Si tu l'avais pas mis en colère, il aurait jamais fait ça ! répliqua sèchement le guitariste. Si tu veux qu'il arrête, t'as qu'à le retrouver et te faire pardonner ta conduite de l'autre jour ! »

- « Et puis quoi encore ? Comme si j'allais m'emmerder avec cet imbécile ! Et puis, c'est lui qui a commencé les hostilités en saccageant mon appartement, pas moi !»

- « Je te rappelle quand même que tu l'as envoyé boulé comme un malpropre alors qu'il s'était donné du mal pour te faire une belle surprise ! »

- « Mais je lui ai jamais demandé qu'il me fasse des surprises moi ! j'ai mon roman à terminer et j'ai pas de temps à perdre avec des festivités idiotes et sans intérêts ! Pour l'instant, je veux qu'on me foute la paix, c'est clair ? »

- « Tu ne t'inquiètes même pas pour Shuichi ?demanda froidement Hiroshi. Il n'est pas retourné chez ses parents, et ça fait deux jours que personne ne sait où il est… »

- « Ça, c'est bien le cadet de mes soucis ! Il peut bien faire ce qu'il veut, je m'en balance ! Je veux qu'on me laisse tranquille pour que je puisse terminer mon roman ! Et si tu vois Shuichi, dis-lui que c'est pas la peine qu'il revienne ici ! Maintenant, je retourne à mon travail, et c'est pas la peine d'essayer de me téléphoner, je répondrais à personne ! » cria le blond avant de raccrocher.

- « YUKI ! MATTE ! s'écria en vain Hiroshi »

- « BIP BIP BIP ! »

- « Kuso ! IL A RACCROCHÉ, LE CON ! » s'exclama-t-il en raccrochant à son tour d'un geste rageur.

Hiro en voulait énormément à l'écrivain d'être toujours aussi froid et désagréable. Il serait bien allé jusque chez lui pour lui dire deux mots en privé (et accessoirement lui casser la gueule), mais là, il avait plus urgent à faire : retrouver Shuichi. Il se prépara donc et peu après, il quitta son domicile pour se lancer à la poursuite du chanteur.

De son côté, Yuki avait de nouveau empoigné le téléphone, et appelé un serrurier pour changer la serrure de l'entrée et sécuriser les portes-fenêtres, ainsi qu'un service de nettoyage pour faire disparaître toutes les traces de peinture. La nuit venue, et malgré toutes les précaution qu'il avait prises pour empêcher Shuichi de s'introduire chez lui, le romancier décida de rester éveillé toute la nuit pour prendre le musicien en flagrant délit, ou tout au moins essayer de le décourager. Il réussit à garder les yeux ouverts une bonne partie de la nuit grâce aux litres de café qu'il ingurgitait tout en travaillant sur son roman ou en regardant la télé. Mais sur le coup de cinq heures du matin, un gros coup de barre le terrassa littéralement, et il s'écroula sur le canapé, devant l'écran de télévision encore allumé.

Le blond ne se réveilla qu'assez tard dans la matinée (genre trois heures de l'après-midi…). Encore à moitié endormi, il parcourut toutes les pièces de son appartement pour vérifier que tout était en ordre. Satisfait de son inspection, il revint vers la cuisine pour prendre un café. Ce n'est qu'en ressortant bien réveillé de la cuisine qu'il remarqua des ombres étranges sur le sol du salon. Il leva les yeux vers les bais vitrées, et découvrit l'origine des ombres : toujours le même « BAKA YUKI » qui recouvraient cette fois-ci toutes les vitres des portes-fenêtres. L'impossibilité de pénétrer dans l'appartement ni la présence de l'écrivain dans le salon n'avaient apparemment pas arrêté l'artiste, qui avait attendu que le propriétaire des lieux soit endormi pour commettre son forfait juste sous le nez du blond. Les kanjis étaient maladroitement dessinés mais malgré tout lisibles, Shuichi ayant même pris soin de les tracer à l'envers de façon à ce que Yuki puisse les lire de l'intérieur.

Pris d'une soudaine envie de meurtre, le blond s'habilla en 4e vitesse et partit à la recherche du musicien. Hélas, la journée était déjà bien avancée quand il s'était réveillé, et la nuit tomba très rapidement sans qu'il ait aperçu Shuichi. Vers les six heures du soir, Yuki se décida à rentrer, espérant pouvoir attraper l'adolescent s'il revenait chez lui comme les nuits précédentes. Le romancier resta éveillé toute la nuit, mais ne vit pas trace de Shuichi. Quand le soleil pointa à l'horizon, le romancier alla dormir quelques heures, croyant que le musicien s'était enfin calmé. Mais il découvrit bien vite qu'il n'en était rien. En passant près de la porte-fenêtre, il aperçut un attroupement dans la rue devant chez lui. Le blond sortit sur le balcon pour voir ce qu'il se passait, et entrevit la raison de ce rassemblement. Les badauds s'interrogeaient sur les mots « BAKA YUKI » qu'ils voyaient écrits sur le sol.

- « Pfff… J'en ai marre… soupira le blond en s'accoudant au balcon, n'ayant même plus la force de s'énerver. »

Eiri partit à nouveau à la recherche de son amant, mais fit encore une fois chou blanc. Le lendemain, quand il alla au garage prendre une de ses voitures, Yuki découvrit que Shuichi était passé par là et la carrosserie de ses véhicules saccagée. Le blond appela son beau-frère pour lui demander de lui prêter sa voiture. Tôma n'était pas seul quand il arriva une dizaine de minutes plus tard. Sakuma Riyuichi l'accompagnait, affublé de son inséparable lapin en peluche rose, Kumagoro.

- « Ça ne s'arrange toujours pas avec Shindô-san ? » demanda le président à son beau-frère d'une voix inquiète en voyant l'état des voitures.

- « Non, c'est même de pire en pire… » soupira le romancier d'un ton las.

- « Naaa, Tôma, intervint alors le chanteur de Nittle Grasper. Pourquoi Shuichi il est fâché comme ça ? Y s'est disputé aussi avec Eiri-kun ? »

- « Riyuichi-san… fit Seguchi un peu embarrassé. C'est un peu compliqué, et je n'ai pas vraiment le temps de t'expliquer en détail là… »

- « On s'est pourtant bien amusé hier… continua l'adulte infantile d'une voix triste. Tu crois qu'y m'en veux pour hier ? »

- « NANI ? » s'exclamèrent en même temps les deux blonds.

- « Ben oui ! fit l'homme au lapin, tout fier de lui. J'ai vu Shuichi hier en allant au Mac Do. Je l'ai appelé, et quand y m'a vu, y s'est mis à courir, courir, courir, expliquait le chanteur d'un ton enjoué en mimant chaque geste de sa journée de la veille. Alors Kumagoro et moi on lui a couru après, longtemps, longtemps, longtemps. Mais Shuichi est fort pour jouer à chat… On l'a pas rattraper avec Kumagoro et on a perdu… snif snif… OUUUUUUUUIN ! commença à pleurnicher Riyuichi en se jetant au cou de Tôma.»

- « Riyuichi… » fit le président d'un ton sévère en écartant son partenaire.

- « J'ai pas pu retrouver Shuichi après ça… snif snif… Y doit être fâché parce que Kumagoro et moi, on est nul pour jouer à chat… OUUUUUUIN ! Je m'en veux, Tôma ! J'ai fait de la peine à Shuichi. Regarde, même Monsieur Lapin il est tout triiiiste ! » s'exclama le grand gamin, en larmes.

- « Riyuichi-san, calme-toi… » essayait de le consoler le pianiste.

- « Sakuma-san, » fit la voix grave de Yuki.

- « Huh ? » s'étonna le sus-nommé en relevant la tête, les yeux encore humides.

- « Tu n'as pas vu dans quelle direction Shuichi se dirigeait ? Peut-être que nous pourrons deviner où il aurait pu se cacher.»

- « Oyo ? s'interrogea Sakuma en inclinant la tête sur le côté, l'air perplexe. Ben il me semblait qu'il allait vers… »

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Le lendemain matin, appartement de Yuki Eiri.

DING DONG

- « Hum ? »

DING DONG

- « Grmm… Allez vois faire voir… » grommela la touffe de cheveux blonds enfouie dans l'oreiller.

DING DONG

- « … Kuso… Y font chier… » bougonna l'écrivain en se résignant à se lever

Il enfila rapidement un pantalon et une chemise et alla ouvrir. C'était le facteur. L'homme lui remit un paquet, lui fit signer un reçu et s'en alla. Le romancier s'enferma à nouveau dans son appart', alla jusqu'à la cuisine se préparer un café, puis alla s'installer à son bureau avec sa tasse en poussant un soupir exaspéré. Sa journée d'hier avait été éprouvante, et avec Toma, Riyuichi, Hiroshi et les autres, ils n'avaient pu, à eux tous, mettre la main sur le musicien à la chevelure fuchsia. Yuki en avait ras-le-bol de toute cette histoire. Que lui réservait donc encore Shuichi aujourd'hui ? Car l'écrivain ne doutait pas que l'artiste est recommencé ses méfaits calligraphiques.

Le blond ne tarda pas à avoir la réponse. En ouvrant le colis, il découvrit l'un de ses romans, le dernier sorti. « Curieux… se dit-il en observant la couverture du roman. Qui a bien pu envoyé ça ? Shuichi ? ». Le manuscrit ne présentait apparemment aucune anomalie. Cependant, en l'ouvrant, Eiri constata qu'il s'agissait bien d'un "petit cadeau" de Shuichi. En feuilletant rapidement les pages de l'ouvrage, il vit que chaque page était griffonnée au marqueur rouge des mots « BAKA YUKI ». De rage, l'écrivain empoigna le bouquin et l'envoya voler à travers la pièce. Le livre percuta violemment le mur d'en face, puis retomba lourdement sur le sol en s'ouvrant à la dernière page. Le romancier se leva et alla ramasser le roman dans l'intention de le jeter, ou même mieux, de le brûler. Mais quand il se baissa pour attraper l'objet, il remarqua quelque chose.

Sur la dernière page, en-dessous des mots « BAKA YUKI », un minuscule « Ai shiteru » avait été écrit et raturé nerveusement. Le blond ramassa le livre et resta un long moment pensif, absorbé dans les réflexions que suscitaient en lui ces deux derniers mots. Yuki retourna s'asseoir à son bureau, posa le livre dessus, et se laissa aller contre le dossier de son siège avec un soupir. Il tourna la tête, et posa les yeux sur le tabouret à côté de lui, là où Shuichi avait l'habitude de venir s'asseoir pour boire son chocolat pendant l'écrivain travaillait. Shuichi… Le romancier devait avouer que le jeune garçon lui manquait. Eiri n'était pas spécialement inquiet, mais maintenant il regrettait d'avoir été méchant avec son compagnon. Il fallait absolument qu'il retrouve le chanteur pour s'excuser et faire cesser tout ce cirque. Le romancier but lentement son café pour chasser les dernières vapeurs du sommeil, puis alla se préparer et quitta son appartement…

A SUIVRE …

AU PROCHAIN EPISODE : I beg your pardon

Commentaires de fin : Et voili, et voilà ! Ce chapitre est TER-MI-NÉ ! J'espère qu'il vous aura plus. Ah ! Vous vous demandez pourquoi Yuki ne s'est pas réveillé quand Shuichi a taggué les portes-fenêtres ? Pour celles qui ne savent pas, quand Yuki dort, un bombardement atomique ne le réveillerait même pas. C'est pour ça que Shuichi a attendu qu'il soit bien endormi pour tagguer les vitres. Bon, à part ça, rien de nouveau sous le ciel de Tokyo (Oui, bon, en vrai, j'habite pas à Tokyo, mais j'aimerais bien… Et puis c'était pour faire la rime avec « nouveau »). Alors je vais vous laisser et vous inviter à suivre le prochain chapitre. Mata ne ! (Hé hé… Je suis contente ! Pendant que Tonton Yuki s'amusait avec Tonton Shuichi, j'ai pu terminer mon 3e chapitre avant lui euh ! Alors maintenant, Karla va recopier mon chapitre pendant que moi, je vais voir Tonton pour lui donner son gage… Hein ? Nani ? Ah, c'est toi, Tonton ? J'ai triché ? Comment ça, j'ai triché ? Mais… Hé, non ! Mais… MATTE !… BAM… AAAAaaaaargheuuuh…).

Karla : AH NON ! Yuki ! pourquoi tu l'as encore frappée avec le dico ?

Yuki : J'y peux rien… Un réflexe…

Karla : Shizu ? Réponds-moi, ma Shizuuu ! Bon, Yuki, pas le choix, on va squatter ta chambre.

Yuki : NANI ? Mais je te permets pas de…

Karla : C'est de TA faute, alors assume maintenant ! Y fallait y penser AVANT de l'assommer, baka !

Yuki : … (fulmine intérieurement de rage, mais ne dit rien parce qu'il sait très bien que c'est sa faute)

Karla : Bon, pour les lecteurs qui nous suivent encore, ce n'est pas la peine de rester là. Va y en avoir pour un moment, je crois. Mais ne vous inquiétez pas, elle est coriace notre Shizu. Allez, à bientôt ! On vous donnera des nouvelles dans le prochain chapitre.

Lexique :

Aï shiteru : je t'aime

Arigatô / Dômo arigatô gozaimasu : merci / merci beaucoup

Baka :imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit

Chan/kun/san :Diminutif que l'on ajoute au nom (ou prénom) pour marquer l'affection envers une personne (Chan), une certaine marque de respect envers un camarade (Kun), ou marquer une certaine hiérarchie avec des personnes que l'on connaît peu ou plus âgées (San)

Gomen : pardon, désolé, excusez-moi

Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)

Itaï : Aïeuh ! Ça fait mal !

Kuso : Merde ! (pour parler poliment)

Matte : attends

Nani : quoi, plus au sens de HEIN ?(exprime plutôt la surprise)

Ohayo : Bonjour (avant 11H du matin)

Okaa-san : Maman

Onee-san / onee-chan : grande soeur

Onegaï / onegaï shimasu : s'il te plaît

Urusaï : Ta gueule, ferme-la, tais-toi

Yamero : arrête

Yatta : génial, j'y suis arrivé, j'ai gagné