Baka Yuki
Chapitre III : I beg your pardon
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : Yaoi, lemon, darkfic
Série : Gravitation
Pairing :
- Yuki Eiri / Shindô Shuichi (Shui-chan)
Disclaimer : Est-il bien nécessaire que je vous dise que les personnages ne m'appartiennent pas ?
Commentaires : Aujourd'hui, ce sera moi, votre dévouée Karla, qui assurerait ce commentaire, notre pauvre Shizu étant malheureusement encore dans les vapes. Cette fic arrive donc à sa fin. Merci à toutes nos lectrices de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et d'avoir encouragé l'auteur et son assistante. Maintenant, nous… Huh ?
Shizu : … Humm…
Karla : AH ! Shizu ! Tu te réveilles enfin ?
Shizu : Ooooh… Ma pauvre têêêête…
Karla : Yuki ! Va chercher de l'aspirine !
Yuki : Et pourquoi moi d'abord ?
Karla : Je dois vraiment te le rappeler ?
Yuki : … grmmlmm… J'en ai marre…
Karla, laissant l'écrivain râler : Alors, ma Shizu ? Comment tu te sens ?
Shizu : J'ai l'impression qu'un troupeau d' éléphants fait des claquettes sur mon crâne, mais à part ça, ça peut aller. Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? Mes souvenirs sont vagues…
Karla : Tu te rappelles de quoi ?
Shizu : Juste de la bibliothèque qui s'est effondrée sur moi et après plus rien.
Karla : Rien d'autre ?
Shizu : Bah non. Pourquoi ? Y s'est passé quelque chose ?
Karla, interdite : …Heu… Non, non, rien de bien grave. Je t'expliquerais tout à l'heure… Pour l'instant, on doit terminer de recopier Baka Yuki. Tes fans t'attendent avec impatience, tu sais…
Shizu, toute contente : C'est vrai ? Mais… Quand est-ce que j'ai fini cette fic moi ?
Karla : Je t'expliquerai, je t'expliquerai…Allez, on copie avant que ce soient tes fans qui te massacrent…
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Résume de l'épisode précédent : Shuichi n'a toujours pas digéré le refus de Yuki de fêter son anniversaire, et durant toute la semaine de sa fugue, il a entrepris d'en faire voir de toutes les couleurs à son amant. Agacé de toute cette histoire, mais commençant malgré tout à se sentir coupable, l'écrivain se lance à le recherche du musicien…
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Yuki avait sillonné en vain les rues de Tokyo : Shuichi demeurait introuvable. L'écrivain avait préféré partir à pied aujourd'hui, pour pouvoir chercher dans les moindres recoins. Mais après avoir marché toute la journée, il avait les pieds en compote, mais toujours pas de Shuichi. À la nuit tombée, il se dirigea vers son appartement. C'est alors qu'en passant par le parc, il tomba tout à fait par hasard sur l'objet de ses recherches, à l'endroit exact où Shuichi et lui s'étaient rencontrés pour la première fois.
- « Shuichi ? » fit le blond, stupéfait de trouver son amant ici sans même le chercher.
Le musicien était assis sur un banc, tenant ses jambes repliées contre lui avec ses bras. Le visage enfoui contre ses genoux, il tremblait de froid dans l'air glacé de la nuit. Quand le jeune homme releva la tête vers le romancier, Yuki put constater qu'il s'agissait bien de Shuichi. L'artiste avait le teint pâle, et semblait complètement désemparé. L'air fatigué, il ne réagit pas tout de suite en apercevant le blond, mais quand il reconnut enfin son amant, il se leva et le fixa d'un air incrédule. L'étonnement, puis la joie, et enfin la colère passèrent successivement sur le visage du chanteur. Au moment où Eiri fit un pas en direction du musicien, celui-ci attrapa son sac et tourna le dos au blond pour s'enfuir. Seulement son pied s'était pris dans une des bretelles du sac, et quand il le souleva, l'artiste perdit l'équilibre et s'étala lamentablement par terre. Le temps de se dépêtrer de la lanière et de se relever, Yuki l'avait rejoint et le retenait par le bras.
- « LÂCHE-MOI ! » cria Shuichi en se débattant.
- « Tu vas te calmer, oui, sale gamin ? s'écria le blond en attrapant le musicien par l'autre bras. Il est temps d'arrêter tes conneries maintenant !»
- «LÂCHE-MOI, J'TE DIS ! LAISSE-MOI PARTIR ! »
- « Pas avant que tu ais écouté ce que j'ai à te dire ! Je m'excuse pour l'autre jour, OK ? J'ai été odieux avec toi, et j'en suis désolé ! »
- « JE M'EN FOUS ! T'ES MÊME PAS SINCÈRE QUAND TU DIS ÇA , ALORS LÂCHE-MOI ! »
- « AOUCH ! cria l'écrivain de douleur quand l'artiste lui décocha un coup de pied dans le tibia. Non mais ça va pas la tête ? s'emporta-t-il sans lâcher prise. Faudrait voir à te calmer maintenant ! »
- « MAIS LÂCHE-MOI, BON SANG ! J'TE DÉTESTE ! hurla Shuichi en se débattant de plus bel. J'TE DÉTESTE ! »
- « ÇA SUFFIT ! »
BLAF
La gifle n'avait pas spécialement été violente, mais le musicien, déjà éprouvé moralement, en fut profondément affecté. Il se calma aussitôt, et baissa la tête en commençant à sangloter.
- « … Je te déteste… » répéta-t-il une dernière fois à mi-voix avant que ses jambes ne le lâchent.
Yuki le retint et l'obligea à s'asseoir sur le banc. Le chanteur respirait avec difficulté. Il avait de la fièvre et tremblait de plus en plus. Sur ses joues, des larmes brûlantes roulaient lourdement, ponctuées de sanglots désespérés. Embarrassé, le blond ne savait pas quoi faire. Il aurait aimé avoir un geste tendre vers son amant, mais le lieu et surtout la détresse de l'adolescent le paralysaient. Il était plus habitué à martyriser son compagnon qu'à le consoler, et il ne savait pas quoi faire pour sécher ces larmes amères. Soudain, l'artiste s'approcha du blond et appuya sa tête contre son torse.
- « … Je voulais te pardonner, Eiri… commença Shuichi entre deux sanglots. Je voulais rentrer à la maison et te laisser me crier dessus et me martyriser comme tu fais d'habitude… Je voulais te pardonner ta méchanceté… et… snif snif… et ne rien te dire, ne pas protester… Mais là… là, j'ai pas pu… sniif… Ça m'a fait trop mal l'autre jour quand t'as pas voulu fêté ton anniversaire alors que j'avais tout bien préparé ! s'écria l'artiste. T'ES QU'UN SALE CONNARD D'ÉGOÏSTE QUI AIME PERSONNE D'AUTRE QUE LUI-MÊME ! J'TE DÉTESTE ! Et pourtant… et pourtant… »
L'artiste se serra un peu plus contre le romancier et s'agrippa à son manteau.
- « … pourtant… je t'aime tellement… Yuki… » murmura-t-il avant de sombrer dans l'inconscience…
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Le musicien se tournait et se retournait dans le grand lit en gémissant. Il avait trop chaud, les couvertures le gênaient, mais il n'arrivait pas à sortir de son cauchemar. De temps à autre, il poussait des « Yuki » plaintifs en s'agitant un peu plus… En entendant du bruit dans la chambre, Eiri vint voir comment allait le malade. Le blond s'assit au bord du lit et se pencha au-dessus de son compagnon pour le réveiller.
- « Hé ! » fit l'écrivain en secouant l'artiste.
- « …Hmm… »
- « Tu vas finir par te réveiller, oui ou non ? »
- «…Hmm… Yuki ? » grogna le musicien en s'allongeant sur le dos.
Quand il ouvrit les yeux, l'adolescent aperçut le visage de Yuki juste au-dessus de lui. De surprise, il se redressa brusquement et son front percuta violemment le crâne du blond avec un bruit mat.
- « Putain de Bordel de Dieu ! explosa l'écrivain en se tenant la tête. C'est pas possible d'être aussi andouille que toi, bakayaro ! Aïïïïe… »
- « Itaï, itaï, itaï… » gémit le chanteur en guise de réponse en portant les mains à son crâne douloureux.
- « Kuso… pesta Eiri de douleur. Bouge pas, je vais chercher de la glace… »
Le blond revint peu après avec deux sacs de glace enveloppés de chiffons, en donna un au chanteur et garda l'autre pour lui. Puis sans demander son avis au chanteur, Yuki lui enfourna le thermomètre dans … ( Karla : Non, pas là, BAKA ! Vous êtes obsédés, vous autres lectrices, c'est pas possible. Vous avez vraiment les idées mal placées… Nani ? Dans le c… ?... Hum… Ouais, bon d'accord… On avait compris, hein ?... Oh là là, mon commentaire est en train de partir en couille là…heu… Oui ? effectivement, c'est de pire en pire… Bon, on va continuer la fic, je crois, ça vaudra mieux…). Yuki lui enfourna donc le thermomètre dans la bouche (Karla :BOUCHE : B-O-U-C-H-E. Je l'épelle pour que vous compreniez bien, hein ? Pas ailleurs, non mais… Quoique perso, j'aurais bien aimé moi… et vous aussi j'en suis sûre… Hum…)
- « Bon, ça va, la fièvre a l'air d'être tombée, fit l'écrivain quelques minutes plus tard en reprenant le thermomètre. Et fais voir cette bosse ? Bon, ça ira aussi, ajouta-t-il en débarrassant Shuichi de son sac de glace. Et maintenant, on va discuter un peu. Où tu étais passé durant toute cette semaine ? »
Le musicien gardait un silence buté, la tête détournée avec une moue de dédain.
- « Je rêve ou tu me snobes là ? »
- « … »
- « Regarde-moi quand j'te cause. »
- « … »
- « BLAM ! » fit la main du blond sur le crâne de l'adolescent.
- « AIEUH ! protesta le chanteur. Pourquoi tu me frappes ? »
- « Ah quand même ! Tu daignes enfin me répondre ! »
- « T'AVAIS PAS À ME FRAPPER ! »
- « JE TE FRAPPE SI JE VEUX D'ABORD ! rétorqua le romancier. Les gamins capricieux comme toi ont besoin d'une bonne raclée de temps en temps pour leur remettre les idées en place ! Alors si tu veux pas que je te baisse ton froc pour te foutre une fessée, tu vas te calmer et répondre à mes questions, pigé ? »
- « FOUS-MOI LA PAIX ! »
- « TU L'AURAS VOULU ! » tonna le blond en repoussant la couverture.
Quand Yuki fit mine d'attraper Shuichi pour le retourner et lui flanquer une déculottée, le musicien se recroquevilla sur lui-même, l'air terrifié, et ne bougea plus, attendant son châtiment. Cependant, il ne se passa rien. L'artiste leva timidement la tête vers Yuki. Celui-ci le fixait d'un regard sévère, mais toute colère s'en était effacée. À la place ne subsistait qu'une expression vaguement soucieuse sur le visage du blond.
- « Je ne te ferai pas de mal, baka, » fit Yuki en prenant son paquet de cigarettes dans la poche de son pantalon, avant d'en allumer une.
- « … »
- « T'es content de toi, j'espère ? continua le blond sur un ton de reproche. T'as bien foutu la merde pendant toute la semaine, tu m'as bien fait chier avec tes conneries, et t'as donné du souci à tout le monde en disparaissant sans donner de nouvelles. Et tout ça pour choper une fièvre de cheval qui t'as fait délirer pendant deux jours. J'ai bien failli t'emmener à l'hôpital tellement j'étais inquiet… »
- « Tu… tu étais inquiet ? balbutia l'artiste. Pour moi ? »
- « Bien sûr que j'étais inquiet, baka ! répliqua Yuki d'un ton sec. Mais bon, je me suis dit qu'un parasite comme toi était increvable, alors je t'ai pas emmené, » fit-il ensuite en exhalant un nuage de fumée d'un air nonchalamment sarcastique (la "Yuki's attitude" quoi…)
- « Te… Teme ! s'exclama le garçon aux cheveux roses. Tu commences à me dire des trucs gentils, et puis tout à coup tu me sors un truc super méchant ! Kuzu ! »
- « C'est normal, t'es tellement idiot que je peux pas m'empêcher de t'embêter… » ricana le blond.
- « Arrête de te foutre de moi, teme ! Y en a marre à la fin ! T'es qu'un sale connard ! Je me demande encore comment j'ai pu tomber amoureux de toi ! »
- « C'est parce que je suis irrésistible… » fit Yuki d'un ton suffisant entre deux nuages de fumée.
- « Ça, c'est c'que tu crois, BAKA ! Mais tout c'que t'as pour toi, c'est seulement une belle gueule, la célébrité et un bon coup de rein ! Après t'es qu'un sale égoïste ronchon et méchant qui n'aime que lui ! »
- « Fais gaffe à ce que tu dis… » lâcha Yuki d'une voix menaçante.
- « Je commence à croire qu'Hiroshi avait raison… Je ne suis qu'un jouet pour toi… Tu ne fais que t'amuser avec mes sentiments, et ton seul plaisir, c'est de me martyriser à longueur de journée. JE NE SUIS QUE TA PROSTITUÉE DE LUXE ! »
BLAF
La gifle était partie d'un seul coup. Stupéfait, Shuichi s'était tu, la joue en feu. Il porta la main à sa joue douloureuse et leva les yeux vers Yuki.
- « Là, tu vas trop loin, Shuichi… fit le blond d'une voix tremblante. Je ne suis peut-être pas très démonstratif au niveau des sentiments, mais ce n'est pas pour ça que je n'éprouve rien. Je croyais que tu étais différent… Je croyais que tu avais compris tout ça, et que tu m'avais accepté tel que j'étais… Mais apparemment, ce n'était pas le cas… fit-il ensuite d'une voix cassante. Si tu me détestes tant que ça, tu peux te casser, je t'en empêche pas. Moi, ça m'arrangera en tout cas. Je serais beaucoup mieux sans toi… »
Yuki fusilla l'artiste d'un regard glacial, avant de se lever et de quitter la chambre sans se retourner une seule fois. Le musicien se retrouva seul dans la pièce où régnait désormais un silence de mort. Il resta prostré quelques minutes, encore sous le coup de l'émotion après cette violente dispute. Le chanteur avait-il rêvé, ou Yuki avait les larmes aux yeux en disant ça ? Étrangement, la douleur sur sa joue ne s'atténuait pas, mais semblait au contraire devenir plus cuisante. L'adolescent se rendait compte à présent de la portée de ses paroles. Yuki le taquinait souvent verbalement, mais ce que Shuichi lui avait dit était carrément cruel.
Certes, l'artiste aimait l'écrivain pour sa beauté resplendissante mais pas seulement pour ça. Il aimait Yuki dans son ensemble, même avec son fichu caractère, et pas juste pour son visage d'ange. Il aimait son âme, son cœur. Il savait que l'écrivain cachait sa tendresse et son besoin d'amour sous cette apparente froideur pour se protéger. Et l'adolescent voulait être là pour protéger Yuki de ces blessures sentimentales qu'il redoutait tant. Seulement là, c'était Shuichi qui avait blessé le beau blond, et il s'en voulait terriblement. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de traiter son amant de "sale connard égoïste et ronchon" ? Bon, ce n'était pas tout à fait faux. Mais quand même, ce n'était pas une chose à dire à l'homme qu'on aime. Pris de vifs remords, l'artiste se leva en vacillant (Shuichi : Kuso ! J'ai faiiiiim moi !), et alla retrouver son amant. Celui-ci se trouvait dans le salon, occupé à fumer sa cigarette assis sur le canapé.
- « … Yuki… » appela-t-il d'une voix mal assurée.
Pas de réponse.
- « Yuki, je… »
- « Casse-toi… » le coupa sèchement le blond.
- « Go… Gomen nasai, Yuki ! s'exclama le chanteur en s'inclinant très bas. Je ne pensais pas ce que j'ai dit, je l'ai dit sous le coup de la colère et… »
- « … Je le savais… »
- « Hein ? Nani ? » fit Shuichi en se redressant.
- « Je savais que tu étais comme tous les autres… »
- « Co… comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire, Eiri ? »
- « Je savais que tu ne pouvais pas m'aimer pour moi-même. Toi aussi, tu ne t'intéresses qu'à mon physique et à mes performances au lit… »
- « EIRI ! »
- « OSE PRÉTENDRE LE CONTRAIRE ! s'écria l'écrivain en se relevant d'un coup. Tu l'as dit toi-même tout à l'heure ! Je n'ai rien pour moi hormis "une belle gueule, la célébrité et un bon coup de rein" ! »
- « J'ai seulement dit ça parce que j'étais en colère ! » se défendit le musicien.
- « C'est faux ! Tu dis toujours ce que tu penses ! Donc tu le pensais vraiment ! »
- « Je voulais juste te faire enrager ! Toi tu le fais bien tout le temps avec moi ! Et puis d'abord, moi, je sais plus comment je dois faire avec toi ! J'essaie de me montrer patient avec toi, et aussi gentil et attentionné que possible ! Mais tout ce que je reçois en retour, c'est de la froideur et des bougonnements perpétuels ! »
- « Tu sais très bien pourquoi je suis devenu comme ça ! Je t'ai expliqué ce qui m'était arrivé ! Et je croyais que tu l'avais accepté ! »
- « Mais je l'ai accepté, Eiri ! s'écria le musicien d'une voix désespérée. Seulement, toi, tu refuses qu'on s'attache à toi…Ce que je voulais… ce que je voulais… c'était juste… que tu t'ouvres à moi… que tu me laisses une place dans ton cœur… Je voulais réussir à te mettre en confiance avec moi. Je voulais te montrer combien je t'aime ! Mais toi, comme d'habitude, tu m'as envoyer chier. Tu m'as vraiment fait de la peine l'autre jour, et j'ai craqué… Gomen nasai, Eiri… Je supporte tout d'habitude mais là… j'ai pas pu… Je sais que c'est difficile pour toi de te montrer tendre, et je ne te le demande pas forcément. Mais ce que je voudrais, c'est au moins que tu sois moins méchant avec moi. Je préfère encore que tu restes froid et muet plutôt que de me dire des méchancetés…»
La voix de Shuichi s'éteignit dans un sanglot. Les deux compagnons s'observaient dans les yeux apparemment aussi bouleversés l'un que l'autre.
- « Eiri… tu sais que je t'aime du plus profond de mon âme… Je m'excuse de t'avoir dit tout ça. Je sais bien que c'est pas parce que tu montres pas tes émotions que tu n'en a aucune… Mais tu es toujours tellement froid avec moi… que j'ai fini par croire que… Gomen… Gomen nasai ! »
- « C'est pas à toi de t'excuser, bak… Shuichi… C'est plutôt à moi… fit le blond d'une voix tremblante en détournant la tête. Je m'excuse pour l'autre jour, et je… j'admets que ta colère soit légitime… Je ne suis qu'un pauvre imbécile…»
- « Eiri… »
- « Mais… ce que tu m'as dit tout à l'heure… Moi qui pensait ne plus rien éprouver, ce que tu m'as dit, ça m'as fait comme un coup de poignard en plein cœur… Je ne… je ne pouvais pas supporter que tu me dises ça… Je ne comprends pas… pourquoi ça m'a fait tellement mal… » balbutia le romancier d'une voix de plus en plus étouffée.
- « C'est parce que tu m'aimes, Eiri… lui expliqua l'artiste avec un sourire ému. Ce genre de mots, ça fait beaucoup plus mal quand ils sont dit par quelqu'un que l'on aime… que l'on aime VRAIMENT… Si ça t'a fait si mal, ça veut dire… que tu m'aimes… »
Yuki leva les yeux vers son amant. Celui-ci lui souriait amoureusement, des larmes de joie perlant à ses yeux.
- « Demo… commença le blond en étouffant un sanglot. Je m'étais promis de ne plus jamais aimer personne comme je l'ai aimé, "lui" … »
- « "Lui" ? Tu veux dire… Yuki ? Kitazawa Yuki ? » demanda le chanteur d'une voix inquiète.
- « … Hai… lâcha l'écrivain en mettant une main devant sa bouche pour réprimer les larmes qui le prenaient à la gorge. Je ne voulais plus aimer personne parce que ça fait trop mal quand cette personne… quand cette personne… te trahit… balbutia-t-il en retenant de plus en plus difficilement ses larmes. Et tout à l'heure, quand tu m'as dit ces choses… j'ai… j'ai eu l'impression… »
Yuki craqua et se laissa tomber à genoux sur le sol. Le musicien s'approcha et s'agenouilla près de lui.
- « Tu as eu l'impression d'être trahi à nouveau, c'est ça ? » finit la voix tremblante de Shuichi.
- « … Hai… » souffla le romancier en appuyant doucement sa tête contre l'épaule de son compagnon.
- « Gomen nasai, Eiri… » s'excusa aussitôt l'artiste d'un ton plein de remords, en serrant Yuki contre lui.
- « Non… Non, c'est à moi de m'excuser, Shuichi… gémit le blond en s'agrippant à son amant. Je regrette d'avoir été aussi odieux avec toi… Je… je ne veux pas te perdre… parce que… parce que je t'aime… je t'aime encore plus Kitazawa… alors… ne m'abandonne pas… C'est ce dont j'ai le plus peur… que tu m'abandonnes… avoua ensuite l'écrivain. J'aimais Kitazawa-sensei, et je crois que lui aussi il m'aimait… Mais il m'a trahi… Et maintenant, c'est toi, que j'aime… Est-ce que toi aussi tu vas me trahir ? s'écria le jeune homme blond. Est-ce que tu vas m'abandonner comme lui ? »
À cet instant, Yuki se tut, en étreignant Shuichi de toutes ses forces. La vulnérabilité soudaine de l'écrivain, et surtout cette déclaration si inattendue émut le chanteur au plus haut point.
- « Tu sais bien que je ne t'abandonnerai jamais, mon amour… » fit le musicien d'une voix douce en serrant un peu plus son amant contre lui.
Yuki resta ainsi de longues minutes, le visage enfoui dans le T-shirt de son compagnon, laissant celui-ci lui caresser doucement les cheveux. Il se sentait bien ainsi, la tête posée sur les genoux de l'artiste, et il aurait voulu rester tout le temps comme ça. Cependant, les gargouillements indélicats qui s'élevèrent de l'estomac du chanteur, ne lui laissèrent pas d'autre choix que de se lever, bien à contrecœur, pour aller préparer de quoi sustenter le convalescent. Tout en déjeunant avec l'adolescent, Eiri en profita pour lui poser les questions qu'il n'avait pas pu lui poser tout à l'heure dans la chambre.
- « Alors ? T'étais passé où toute cette semaine ? À voir l'état de tes vêtements quand je t'ai récupéré, j'ai bien cru que t'avais dormi sous les ponts… »
- « Ben… heu… »
- « … Masaka ? lâcha le blond, incrédule. Me dis pas que t'as VRAIMENT dormi sous les ponts ? »
- « … Si… »
- « J'y crois pas ça… Mais quelle nouille… »
- « … Ben… je voulais pas aller chez mes parents parce que je savais que ce serait là qu'on viendrait me chercher en premier. J'ai plus mon appart' puisque je l'ai rendu quand je suis venu vivre avec toi, et puis comme je me suis disputé avec Hiro, hé ben… »
- « Tu pouvais pas aller à l'hôtel ? Ou chez des amis ? »
- « J'avais plus de sous pour l'hôtel parce j'ai tout dépensé pour ton cadeau. Et puis tous mes amis habitent encore chez leurs parents, alors je voulais pas déranger, comme je venais toutes les nuits ici pour… heu… »
Shuichi délaissa son bol de riz et baissa la tête en rougissant de honte. Le blond soupira de tant de bêtise, et ébouriffa tendrement les mèches fuchsia.
- « C'est vrai que ce que tu as fait m'a beaucoup énervé. Mais j'étais tellement soulagé quand je t'ai retrouvé, et surtout tellement inquiet en voyant l'état dans lequel tu étais, que ma colère s'est envolé… »
- « Ei… Eiri… » balbutia le musicien, ému.
- « Mais ça n'empêchera pas que tu devras rembourser les dégâts que tu as causé. Tôma est d'accord pour t'avancer les frais de rénovation de mon appartement, mais après, ça sera retenu sur tes revenus de musicien.»
- « Nani ? »
- « Il faut assumer quand on fait des conneries, Shuichi. »
- « … B… bon… D'accord… » acquiesça le musicien, ravi que son compagnon l'appelle par son prénom.
- « Et puis tu vas devoir présenter des excuses à pas mal de monde… »
- « Huh ? »
- « À commencer par ton copain Nakano déjà. Il s'est fait un sang d'encre toute la semaine. »
- « … »
- « Et à Sakuma-san aussi. Il croit que tu es fâché parce qu'il est nul pour "jouer à chat".»
- « Hé ? "Jouer à chat" ? »
- « Tu l'as bien croisé au Mac Do l'autre jour, non ? Quand tu t'es mis à courir pour lui échapper, il t'a poursuivi un moment en pensant que tu voulais jouer. Mais comme il a pas réussi à te rattraper, il a cru que tu étais fâché contre lui et que tu voulais plus le voir… »
- « Ah ben… »
- « Mais bon passons. Y a aussi Sakano qui désespérait de te retrouver, et Fujisaki et ton manager qui sont pas vraiment ravis que tu aie disparu comme ça toute une semaine. À mon avis, ça va être ta fête…»
- « Gloups… » frémit le chanteur en songeant au sort que lui réservaient sans aucun doute le pianiste et l'américain.
- « Tôma est un peu à cran parce ton absence a fait perdre pas mal d'argent à N.G… »
- « … »
- « Y a tes parents également… »
- « … »
- « Et bien sûr… »
- « Huh ? »
- « Watashi wa… »
- « … A… anata wa ? »
- « Hai, watashi wa… fit Yuki en lançant un regard mystérieux à l'artiste. Je pense quand même que c'est moi qui ai le plus subi les conséquences de ta colère et de ta fugue… »
- « Gomen… Gomen na… »
- « Urusai, baka… l'intima le romancier en rapprochant sa chaise du chanteur. Pour tes excuses… et les miennes par la même occasion… On va payer ça "en nature"…» fit-il avec une œillade gourmande.
Shuichi poussa un couinement de surprise en sentant la main de l'écrivain se glisser entre ses jambes par dessous la table. Le blond se leva également, et attira son amant à lui pour l'embrasser avant de le plaquer contre le bord de la table. Quand le baiser se fit plus profond, l'artiste gémit et détourna subitement la tête. Ses joues avaient pris une belle teinte pivoine, et il essayait de reprendre son souffle sans oser lever les yeux vers son compagnon.
- « Hé ben, alors, Shuichi ? fit le romancier avec un sourire amusé. Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu nous joue les vierges effarouchées maintenant ?»
- « Ha… heu… ben… »
- « … Tu es encore fâché pour l'autre jour ? »
- « … »
- « Shuichi ? »
- « … dôshite… »
- « Nani ? »
- « Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu sois toujours méchant avec moi et qu'ensuite tu rapportes tout au sexe pour essayer de te faire pardonner ? » s'écria le musicien en levant ses yeux emplis de larmes vers son amant.
- « … »
- « Quand est-ce que tu comprendras que c'est pas ça que je te demandes ? continua le chanteur. Que c'est pas seulement ça… »
- « Et qu'est-ce que tu veux ? » fit froidement Yuki en relâchant son étreinte.
- « Je voudrais… je voudrais que tu me montres que tu m'aimes… Je voudrais que tu sois tendre avec moi… »
- « Et que crois-tu que j'essayais de faire à l'instant ? » lui envoya le blond encore plus sèchement que tout à l'heure.
- « … Je… Eiri… Je… je sais comment ça va se finir… »
- « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »
- « Je vais atterrir dans ton lit, et tu vas me baiser, et puis… quand… quand t'en auras fini avec moi… moi, je vais m'endormir, et toi tu vas me laisser tout seul… Quand je me réveillerais, tu seras pas là pour me dire "bonjour"… Ou alors si t'arrives quand je me réveille, tu me sortiras un truc méchant du style "tu vas dormir encore longtemps, kuso no ko ?" (kuso no ko : sale gamin) au lieu de me demander si j'ai bien dormi…»
- « … »
- « C'est ça, pourtant, être tendre avec quelqu'un ! C'est comme ça qu'on montre à une personne qu'on l'aime ! s'écria Shuichi. C'est lui dire des mots gentils, dormir avec lui, attendre son réveil le matin. C'est lui montrer de l'attention et surtout… »
- « Nanda ? »
- « Surtout… être heureux quand cette personne vous fait des cadeaux ou fait tout pour vous faire plaisir ! C'est ça aussi, être tendre avec la personne qu'on aime… C'est pas seulement lui faire l'amour… C'est pas seulement du sexe ! »
- « Tsss… C'est vrai… J'avais oublié ce détail… » cracha le blond d'un ton acide.
- « N… nanda, Yuki ? »
- « T'aimes pas que je te fasse l'amour de toutes manières. T'as jamais aimé ça. T'es tout le temps en train de geindre que je te fais mal, même quand j'essaye d'y aller doucement. »
- « Et est-ce que t'as déjà pensé à moi quand tu prenais ton pied en m'enculant ? » s'écria Shuichi.
Yuki fixa son regard sur l'adolescent, surpris de l'entendre utiliser un vocabulaire aussi cru, mais surtout interpellé par la réplique de Shuichi. Prenez-t-il vraiment en compte son amant quand il lui faisait l'amour ? À vrai dire, il n'y avait jamais vraiment songé, mais en y réfléchissant bien, il réalisait qu'il agissait plus en fonction de son propre plaisir plutôt que de celui du chanteur. Et à chaque, il ne pouvait s'empêcher de forcer un peu la main à Shuichi, parce qu'il en avait marre d'entendre celui-ci couiner qu'il avait mal alors qu'il en avait envie lui aussi.
- « L'amour, c'est pas que du sexe, Yuki… reprit l'artiste. C'est aussi des sentiments… Et s'il n'y a pas de sentiments réciproques, c'est comme si c'était… un viol… »
L'écrivain vacilla en entendant ce dernier mot, et recula d'un pas, soudain devenu blême.
- « Comment ose-tu dire ça ? souffla-t-il. Comment peux-tu prétendre que je ne t'aimais pas quand je couchais avec toi ? Je n'étais pas homosexuel à l'origine ! C'est parce que je t'ai rencontré que je le suis devenu, et parce que je me suis mis à t'aimer ! C'est… c'est parce que je me sentais attiré par toi que j'ai eu envie de faire l'amour avec toi… Parce que sinon… J'aurais… j'aurais jamais voulu coucher avec un mec… J'aurais pas pu… Pas après ce qu'il m'est arrivé il y a sept ans ! NON, JAMAIS ! » (Note : ici, les propos de Yuki sur son homosexualité sont de pures spéculations des auteurs. Yuki était-il seulement hétéro avant de rencontrer Shuichi, ou bien bi ? Karla et moi nous excusons de ne pouvoir vous certifier la véracité de ces dires, et ajoutons ce qui nous paraît être le plus judicieux à la cohérence de l'histoire. Merci de votre compréhension !)
Eiri tomba soudain à genoux devant Shuichi, se tenant la tête avec les mains. Il essayait de refouler les souvenirs douloureux de son passé qui l'assaillaient à nouveau, mais ceux-ci lui revenaient à l'esprit malgré tous ses efforts.
- « Pourquoi est-ce que tu me tortures comme ça ? cria-t-il au musicien d'une voix accablée. Pourquoi faut-il que tous mes souvenirs resurgissent quand je suis avec toi ? Pourquoi… pourquoi est-ce que je me rappelle alors que je voulais oublier ? »
Yuki semblait bouleversé, mais il ne pleurait pas. Ses larmes refusaient obstinément de couler. L'écrivain luttait de toutes ses forces contre sa mémoire, et essayait de retrouver sa froideur habituelle, mais il n'y parvenait pas. Le chanteur profita alors de ce moment pour tenter d'amener son amant à ouvrir son cœur. L'adolescent s'agenouilla près du romancier et le serra contre lui.
- « Tu peux pleurer, Eiri, c'est pas interdit… »
- « … non… lâcha l'écrivain dans un souffle. Non, je ne peux pas… parce que si je le fais, je vais… »
- « N'aie pas peur, Eiri, fit Shuichi d'une voix douce et rassurante. Tu ne dois pas avoir peur de tes souvenirs, ni de tes larmes… Tu crois qu'elles te feront souffrir, mais au contraire, elles te soulageront… Crois-moi… »
- « …Non… résistait encore le blond en s'agrippant au T-shirt du musicien. Je ne veux pas souffrir… encore… Ni te faire du mal si je redeviens… un assas…»
- « Eiri, tu n'as rien à craindre, l'interrompit l'artiste. Ça n'arrivera pas… Si tu te rappelles de tout, c'est parce que je suis là… et parce qu'inconsciemment, tu sais que tu m'as, moi, pour te consoler et te soutenir. Laisse couler tes larmes, Eiri. Je ne te blâmerai pas ni ne rejetterai parce que tu as tué cet homme, et que tu as été violé… Ai shiteru, Eiri… »
Ces derniers mots furent comme un déclic. Se remémorant une scène similaire il y a sept ans, l'écrivain comprenait désormais que ces paroles n'avaient pas le même impact prononcées par Kitazawa et prononcées par Shuichi. C'étaient avec ces mots que son sensei avait convaincu le jeune Eiri de le suivre dans cet appartement sordide où il avait été violé. Mais ils n'étaient que fourberie et traîtrise. Avec Shuichi, ces mots n'avaient plus le même sens, et leur importance en était d'autant plus grande. Les mots de l'artiste étaient sincères et sans ambiguïté, partant vraiment du fond du cœur.
Des perles brillantes se mirent alors à glisser doucement sur les joues du romancier, sans même qu'il s'en aperçoive. Eiri laissait enfin s'épancher sept ans de souffrance, sept longues années de refoulement et de solitude, de désespérance et de haine. Et dans l'océan d'amertume dans lequel l'écrivain s'était abîmé, Shuichi était la bouée de sauvetage à laquelle il s'agrippait de toutes ses forces.
- « Vas-y, Eiri, le rassurait le musicien. Pleure toutes les larmes de ton corps, et après, tu verras, ça ira mieux. Et puis, ça peut qu'aller de mieux en mieux puisque je resterai toujours avec toi… »
L'écrivain pleura longtemps en laissant Shuichi le cajoler doucement. Le chanteur ne chercha pas à le brusquer et attendit patiemment qu'il se calme. Après quelques minutes, le blond se redressa en essuyant ses larmes, puis plongea ses yeux dorés dans les pupilles d'azur.
- « … N… Nanda, Eiri ? » balbutia l'adolescent, gêné du regard insistant de son amant.
- « … Shuichi… Ai shiteru… » murmura le romancier avant d'embrasser langoureusement l'artiste un peu hébété.
À cet instant, le musicien avait tout oublié de sa dispute avec son compagnon, incapable de résister aux yeux fascinants et au baiser délicieux de l'écrivain. Quand Yuki libéra ses lèvres, l'adolescent resta amorphe, les yeux fermés, dégustant encore l'onctuosité du baiser.
- « … toi… »
- « … Héé… ? » émergea lentement Shuichi.
- « J'ai envie de toi… répéta le blond. Mais on ne fera rien si tu ne veux pas… Je voudrais juste te montrer… mon amour… Je voudrais essayer d'être plus tendre avec toi, de répondre à tes attentes. Mais pour ça, je vais avoir un peu besoin de ton aide… et de ta patience aussi. Donne-moi une chance de me racheter… » ajouta-t-il avec un sourire.
- « … »
- « Nanda ? » demanda Yuki, intrigué du silence de Shuichi.
- « NYEUUUUUH ! C'est trop mignon ce que tu m'dis, Yukiii ! se mit à baver le musicien, les yeux tous brillants d'étoiles. Alors tu m'aimes pour de vrai ? »
- « Je crois que je vais le regretter finalement… » soupira le blond en baissant la tête d'un air désespéré.
- « Non, non ! s'écria aussitôt Shuichi en retrouvant son sérieux. Je ferais plus l'andouille, promis, demo… »
- « Nanda ? »
- « Demo… C'est quand même vrai que t'es super mignon quand tu me dis des choses gentilles comme ça… » fit le chanteur, un sourire candide aux lèvres.
Yuki rougit légèrement, puis sourit à son tour…
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Interlude
Shizu : KYAAAA ! Le sourire craquant de Yukiiii ! Qu'il est trop kawai, le Yuki !
Le dico : BLAAM !
Shizu : AAAAAAAAARGHEUUUUUH…Cui cui cui… (voit de pitits zoziaux)
Yuki : Je ne suis pas "kawai"…
Karla : Ah non ! Encore ? Mais c'est pas possible, Yuki ! Arrête avec ce dico ! Shizu, ma Shizu ! Réponds-moi !
Shizu : Ouuuh ma tête… Allez-y mollo avec le dico, Yuki-sama… Un de ses quatre, je vais finir par avoir un sérieux traumatisme crânien moi…
Karla : Tu… Tu l'as appelé Yuki-sama ?Oh ma Shizu ! Mais alors, tu es toujours guérie ! T'as de la chance, Yuki !
Shizu : Hé ? Comment ça, "toujours guérie" ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Et puis c'est nouveau ça ? Depuis quand tu tutoie Yuki-sama ?
Karla : Ah, heu… Hé ben… ça serait un peu long à t'expliquer…
Shizu : Vas-y, Karla ! J'ai tout mon temps…
Karla : Ben, disons que… t'avais pris un coup de dico assez violent, et avec la bibliothèque que t'avais reçu sur la tête, t'avais un peu… Comment dire ?… disjonctée…
Shizu : Disjonctée ?
Karla : Hé ben, tu me prenais pour ta sœur, Zardy pour ta mère, Hiro pour ton père et… Ah ! Yuki pour ton oncle.
Shizu : Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? Comme si je pouvais prendre ce sale type au caractère de cochon pour mon oncle ! m'écriais-je en désignant l'écrivain à côté de moi et en introduisant malencontreusement mon doigt dans sa narine.
Yuki : …humpf… fulmina-t-il intérieurement, une veine de colère battant à sa tempe.
Shizu et Karla ensemble : OH oh…
Shizu : Gomen, Yuki-sama ! m'excusais-je aussitôt en retirant mon doigt, pressentant ma dernière heure arrivée.
Yuki, d'une voix doucereuse : Alors, comme ça, je suis "un sale type au caractère de cochon", hein ?
Shizu, tremblante de peur : … heu… Yuki-sama… Je disais pas ça pour de vrai… C'est juste parce que Karla m'embêtait…C'était juste pour rigoler…
Yuki : SORS TOUT DE SUITE DE MON APPARTEMENT, BAKA ! ET EMMÈNE TA COPINE DÉBILE AVEC TOI ! hurle le romancier en commençant à me balancer à la tête le contenu de sa bibliothèque.
Shizu : AAAAAH ! PITIÉ, YUKI-SAMAAAA ! implorais-je en évitant tant bien que mal les projectiles.
Soudain le dico vola.
Le dico : BLAAM ! sur la tête à Shizu.
Shizu : Aaaargeuh…Karla : Aaah ! Shizu !
Shizu : Hai, onee-san ? répondis-je en me relevant toute guillerette.
Karla : Oh non ! C'est reparti…
Shizu, se jetant au cou de Yuki : Tontooon ! Je te naiiimeuh ! Daisuki daisuki daisuki !
Yuki, essayant de se dégager de la sangsue collée à lui : Lâche-moi ! Mais lâche-moi, bon sang !
Shizu : Mon tonton que j'adore !
Shuichi, arrivant juste à ce moment-là : Hééé ! Mais ? Shizu ! Qu'est-ce que tu fais à mon Yuki, là ?
Shizu : C'est MON Tonton !
Shuichi, tirant Shizu par la jambe : Lâche-le ! C'est MON Yuki !
Shizu : NAN ! C'est le mien d'abord !
Yuki : LÂCHEZ-MOI TOUS LES DEUX, BAKA !
Shizu : C'EST LE MIEN !
Shuichi : NON ! LE MIEN !
Et chacun de tirer de son côté, écartelant le pauvre écrivain de plus en plus énervé.
Karla : … heu… Bon, chères lectrices, nous nous excusons pour ces légers débordements, et pendant que nos trois compères s'amusent entre eux, je vais finir de copier cette fic…
Fin de l'interlude
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Yuki rougit légèrement, puis sourit à son tour avant d'embrasser le musicien. En entendant celui-ci gémir quand il passa sa langue entre ses lèvres, l'écrivain l'obligea à se relever et l'entraîna vers la chambre. Encouragé par le plaisir évident que l'artiste prendre à ses baisers, le blond l'allongea sur le lit et passa sa main sous son T-shirt, avant de la laisser lentement glisser vers son caleçon. Le romancier leva les yeux vers son amant quand celui-ci arrêta sa main.
- « Nanda ? » demanda Yuki.
- « … Eiri… Ore wa… ore wa omae daisuki da… demo… » balbutia l'adolescent. (Note de Karla : Désolé pour la phrase en japonais mais Shizu la trouvait trop jolie alors on l'a mis. Voici la traduction : « … Eiri… Je… je t'aime… mais… »)
- « Je ne te forcerai pas si tu n'as pas envie… » le rassura le blond, un peu vexé malgré tout.
- « … heu… watashi… watashi… » bredouilla le musicien, les yeux soudain emplis de larmes.
- « Ai shiteru, Shuichi… » murmura l'écrivain avec un sourire tendre.
Les joues de Shuichi virèrent à l'écarlate, et son cœur se mit à battre la chamade.
- « Je te fais tant d'effet que ça ? se moqua gentiment Yuki en posant sa main sur le torse du chanteur. Ton cœur bat tellement vite…»
- « …Eiri… je… »
- « Hééé ? Bé ? Pourquoi tu pleures maintenant ? » demanda le blond en voyant l'adolescent fondre en larmes.
- « Go… gomen, Eiri… s'excusa le musicien en essuyant rapidement ses yeux. Tu sais, si je voulais pas, c'est pas que j'avais pas envie, mais parce que… parce que j'étais encore un peu fâché… »
- « Et maintenant ? »
- « Maintenant ? s'étonna l'artiste sans comprendre tout de suite. Maintenant, je suis plus fâché… » répondit-il en offrant ses lèvres à l'écrivain.
Shuichi glissa sa langue entre les lèvres du blond et commença à déboutonner sa chemise. Le chanteur se mit à rire de plaisir quand le romancier l'embrassa dans le cou en le mordillant légèrement. Eiri fit lentement remonter le T-shirt du musicien et le lui enleva en effleurant au passage chaque parcelle de peau du bout des lèvres. L'écrivain commença ensuite à embrasser le torse de l'adolescent, s'attardant tout d'abord sur les tétons délicats, puis sur l'adorable nombril de son amant, avant de se rapprocher de l'objet de ses convoitises.
Écartant doucement l'étoffe du caleçon, le blond libéra alors la hampe déjà gonflée de désir. Il s'en empara goulûment avec la bouche, et se mit à sucer avec avidité, provoquant chez son amant des gémissements alanguis. Quand le membre de l'artiste fut bien rigide, Yuki se redressa et le caressa avec la main jusqu'à ce que le sperme jaillisse. Le cri de jouissance que poussa Shuichi encouragea le romancier à continuer sur sa lancée. Il ôta son caleçon à l'adolescent, recueillit un filet de sperme encore brûlant avec ses doigts qu'il introduisit ensuite dans l'anus du musicien. Constatant que le chanteur semblait prendre du plaisir à ses caresses, l'écrivain retira brusquement ses doigts et ouvrit son pantalon.
- « AAAAH ! cria Shuichi quand son compagnon pénétra en lui. NON ! Yuki, yamete ! Tu me fais mal… »
- « Nani ? s'étonna le blond en arrêtant ses mouvements de va-et-vient. Comment- ça, je te fais mal ? Y a pas deux secondes, tu gémissais de plaisir comme une chatte en chaleur !»
- « Je sais bien, gémit l'artiste. Mais là… c'est trop rapide… Je suis pas encore prêt… »
- « C'est de ta faute aussi ! répliqua l'écrivain en se retirant. Même si je faisais durer les préliminaires plus longtemps, tu aurais toujours mal parce que tu te crispes dès que je te pénètre ! »
- « Go… gomen nasai… » s'excusa le gamin en rougissant de honte et de culpabilité.
- « … Pfff… soupira Eiri, soudain indulgent. C'est pas grave, Shuichi. C'est ma faute, je t'ai encore un fois bousculé. Mais si tu veux, je peux réessayer en faisant plus attention cette fois-ci, d'accord ? »
- « H… Hai… » balbutia le musicien, reconnaissant.
- « Oh, mais… Attends, j'ai une idée pour te détendre. Allonge-toi sur le ventre, » fit Yuki en s'écartant de son amant.
- « Nani ? » s'étonna l'artiste en se redressant sur un coude.
- « Allonge-toi sur le ventre, j'te dis ! » répéta l'écrivain en enlevant sa chemise.
Shuichi s'exécuta avec une moue perplexe tandis que le romancier finissait de se déshabiller. Celui-ci vint s'asseoir sur les hanches du musicien et, posant ses mains sur les épaules du chanteur, il commença à le masser.
- « C'est impressionnant comme tu es tendu, toi, fit le jeune homme blond à son amant d'un ton sarcastique. Une vraie boule de nerfs. »
- « Oui, ben moi, au moins, je me dépense dans la journée, rétorqua Shuichi qui avait pris la mouche. Je ne reste pas assis toute la journée à un bureau à pianoter sur l'ordinateur en sirotant du café. AOUILLE ! »
- « Gomen ! » s'excusa hypocritement l'écrivain en cessant de martyriser les pauvres épaules du chanteur pour descendre le long de sa colonne vertébrale avant d'arriver au creux des reins.
- « Huum… gémit l'artiste quand Eiri effleura ses hanches. Ooh, ça fait du bien, là…»
- « Et là ? » demanda l'adulte en massant le haut des cuisses de l'adolescent, juste à la base des fesses.
- « Haaa… » fut la seule réponse de musicien, devenu rouge.
- « C'était quoi, ça ? s'amusa le romancier. Un couinement de douleur ou un gémissement de plaisir ? »
- « Un… un peu des deux, je crois… » avoua Shuichi, rouge de honte, en enfouissant la tête dans l'oreiller.
- « Tu veux que je te masse encore un peu ? »
- « Hai… Sur les épaules, onegai.. Mais pas trop fort, hein ? »
- « OK. »
L'écrivain fit lentement remonter ses mains vers la zone demandée et se remit à masser la peau fine en faisant de grands cercles avec la paume des mains. Mais, constatant que les muscles du chanteur restaient contractés, Yuki attrapa le flacon d'huile de massage dans le tiroir de la table de nuit, prit un peu d'huile dans ses mains qu'il frotta l'une contre l'autre avant de reprendre son massage.
- « WAOUH ! C'est super, ton truc! s'exclama l'artiste, surpris du contact doux et chaud des mains de son amant. Qu'est-ce que tu m'as mis ?»
- «De l'huile de massage, répondit le blond en cherchant chaque point sensible du bout des doigts. J'en garde toujours un flacon au cas où mes partenaires soient trop crispés comme un certain gamin que je ne nommerais pas.»
- « Tes… tes partenaires ? s'insurgea Shuichi en se redressant sur un coude. Ça veut dire que tu vois toujours tes anciennes petites amies ? Ou alors peut-être que tu as un autre homme dans ta vie ? Seguchi-san, c'est ça, hein ? Je le savais ! Pas la peine de me mentir ! Je le savais dep… »
- « Rallonge-toi, baka, au lieu de dire des bêtises ! » le coupa Yuki en le repoussant sur le lit.
- « Demo… »
- « Il n'y a plus que toi dans ma vie, OK ? » lui assura le blond à l'oreille.
- « C'est vrai ? » demanda le gamin en redevenant tout rouge.
- « Hai… C'est vrai… »
Yuki continua son massage encore un long moment, malaxant les muscles endoloris d'un main experte. Shuichi se laissait faire, les yeux fermés, et gagné par une torpeur bienfaisante, il soupirait d'aise de temps à autre. Le musicien devait reconnaître qu'il se sentait vraiment plus détendu grâce à ce massage, mais il se sentait aussi peu à peu excité. La délicatesse des mains de Yuki sur son corps faisait monter en lui une vague de désir intense.
L'écrivain s'évertuait toujours à relaxer son amant. Sentant celui-ci s'abandonnait peu à peu, Eiri redescendit le long du dos en direction des fesse qu'il pétrit affectueusement des deux mains. Sur un gémissement plaintif du chanteur, le blond humidifia un de ses doigts avec sa salive, et le glissa entre les fesses du musicien. Ce dernier poussa alors un cri, étouffé par le coussin dans lequel il avait enfoui son visage.
- « Aaah… aaah… Eiri… gémit l'artiste au bout d'un moment en sortant, la tête de l'oreiller. Je… je suis prêt maintenant… »
- « Tu es sûr ? » demanda l'écrivain en enfonçant son doigt plus profondément.
- « … Hai… » couina le musicien en agrippant très fort le coussin avec ses doigts.
Le blond retira alors son doigt, obligea Shuichi à écarter les jambes en restant allongé sur le ventre, et vint le pénétrer lentement par l'arrière. À la grande joie de Yuki, le chanteur ne se crispa pas, mais bien au contraire accompagnait son amant par de légers mouvements du bassin. Le romancier s'efforçait de ne pas aller trop vite ni trop fort, mais voyant que l'adolescent ne se plaignait pas, il accéléra ses mouvements de va-et-vient.
Shuichi, quant à lui, était progressivement envahi par un plaisir extatique. Le poids de l'écrivain sur lui compressait ses parties génitales contre le matelas, et ses mouvements exerçaient sur sa verge un massage tout aussi agréable que celui de tout à l'heure, voire même plus. Et aussi loin qu'il s'en souvenait, c'était sans doute la première fois où il n'avait pas eu mal quand Yuki l'avait pénétré.
- « Aaah… aaah… Yu… Yuki… Je viens là… je crois que je vais… AAAH ! OUIII ! »
- « Attends-moi… pour une fois… » le supplia le blond entre deux coups de reins.
- « Haaa… va… va moins vite alors… Aaah ! »
- « … Je… je vais… essayer… han… »
Yuki s'efforça donc de ralentir un peu ses mouvements, mais il doutait que son compagnon puisse l'attendre. De son côté, le chanteur résistait du mieux qu'il pouvait pour ne pas jouir avant son amant. Le changement de rythme du blond l'avait déjà un peu aidé, mais pour tenir encore quelques instants, il se mordilla légèrement un doigt. Pourtant, sentant, qu'il allait bientôt jouir, Shuichi gémit :
- « Yuki… Yuki, j'en peux plus… Je vais… »
- « Aah… Moi aussi… je… AAAH ! »
Un dernier coup de rein, et les deux amants jouissaient tous les deux ensemble, à peine à quelques secondes d'intervalle. Épuisé haletant, encore sous le coup de l'émotion, le blond se laissa tomber sur son compagnon après s'être retiré. Tous deux reprenaient lentement leur respiration, les yeux fermés, encore tout à l'extase de leurs ébats.
- « …Eiri ? »
- « … Hum ? »
- « Est-ce que c'était bien ? » interrogea le musicien d'une voix légèrement anxieuse.
- « Hein ? fit l'écrivain, sans comprendre tout de suite la question. Hai… C'était très bien… répondit-il peu après. Et merci de m'avoir attendu pour jouir… »
- « Doitashimashite, Eiri… J'ai trouvé ça super aussi, qu'on jouisse ensemble… »
- « Tu sais que c'est notre première fois d'ailleurs ? »
- « Huh ? Première fois ? »
- « La première fois qu'on jouit ensemble… susurra Yuki en mordillant l'oreille de l'artiste. Alors, pour fêter notre premier orgasme commun, si on remettait ça, hum ? » fit-il ensuite en se redressant sur les coudes.
Le chanteur se retourna légèrement, regarda son amant, et fondit aussitôt devant son sourire enjôleur.
- « Hai… Mais cette fois-ci, j'ai envie de voir ton visage… »
L'écrivain se redressa alors et laissa Shuichi se dégager et s'installer sur le dos. Puis Eiri fit glisser ses mains sir le corps de son amant, sur son torse, ses bras, son entrejambe, à chaque endroit où le musicien répondait par un long frémissement. Il caressa l'adolescent jusqu'à ce que celui-ci le supplie de venir en lui. Le romancier se cala alors entre les jambes de l'artiste, l'observa longuement avant de l'embrasser avec tendresse, puis il le pénétra à nouveau.
Shuichi referma ses jambes autour de la taille du blond, et se laissa envahir par le bien-être. De temps à autre, il ouvrait les yeux pour les plonger dans les pépites d'or de son compagnon, et il lui souriait amoureusement. Les poussées du blond le firent très vite gémir de plus en plus fort, mais il s'efforçait de tenir pour jouir encore en même temps que Yuki. Et même s'il avait du mal à garder les yeux ouverts, il observait attentivement le visage de son amant.
- « Yuki… je peux… maintenant ? » demanda le musicien entre deux plaintes lascives, quand il vit l'écrivain rougir en fermant les yeux.
- « Aaah… Shuichi… je vais… encore une seconde… AAAH… vas-y… HAN ! »
Yuki se libéra soudain en Shuichi avec un cri rauque, défaillant en même temps que lui. Le blond s'allongea sur son compagnon, savourant la douce étreinte de ses bras. Il voulut se retirer pour que l'artiste soit plus à l'aise, mais celui-ci l'arrêta.
- « Non, Eiri… Reste encore un peu, onegai… Je suis bien comme ça… »
- « … Hum… Hai, moi aussi… » approuva le romancier en restant là où il était.
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Mini-interlude
Karla : Ouh ! c'est bien chaud et doux là… C'est bon…
Le dico : FIUUUUU ! (bruit du dico qui vole… Tatata, attention voilà SUPER DICO !) BAAM !
Le mur : CRAAAASH ! Aieuuh…
Karla : Hi hi ! Loupééé! Nanana na nèreuh !
Shizu, prise dans l'effondrement du mur : AAAAARGEUUuuuh…
Karla : AAAH ! Shizu ! APPELEZ VITE LA POLICE ! LES POMPIERS ! LE SAMU ! LE FBI ! LA CIA ! L'ARMÉE ! LA NASA ! L'OTAN ! LES MEN IN BLACK ! X-OR, LE SHERIF, SHERIF DE L'ESPACE ! ALLEZ ! TOUS AVEC MOI ! IL FAUT SAUVER SHIZUUU !
Yuki : On devrait aussi appeler l'asile. Faudrait tous les enfermer…
Fin de l'interlude
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- « … Eiri…? » appela le chanteur après un long moment.
- « … Nanda ? » grommela l'écrivain qui commençait à s'endormir.
- « … Si… si t'as encore envie, je… je veux bien qu'on recommence… »
- « Hum ? Non, non… Pas maintenant… je suis vidé là… »
- « Ah ? Tant mieux alors… soupira Shuichi, visiblement soulagé. Moi aussi je suis crevé…»
- « Bah alors, pourquoi tu me proposes de recommencer, baka ? » s'étonna Yuki en soulevant légèrement la tête.
- « Naaa ! M'appelle pas "baka" , Baka ! » répliqua Shuichi, piqué au vif.
- « Gomen, Shuichi… s'excusa le blond. Mais tu veux que je te dise un truc ? C'était la première fois que j'éprouvais quelque chose d'aussi intense avec toi. Ce serait bien si on pouvait jouir ensemble comme ça plus souvent, mais bon, je doute que tu puisses réitérer cet exploit…»
- « Mais euh ! »
- « Urusai, baka… » lança affectueusement Yuki en embrassant le chanteur.
- « … Hum… Eiri… Ai shiteru… »
- « … Ai shiteru, Shuichi… »
- « … snif snif… »
- « Pourquoi tu pleures encore ? » soupira l'écrivain en se redressant pour regarder son amant.
- « … Je… Arigatô… Je… je sais pas si t'es sincère mais… je suis heureux que tu dises que tu m'aimes… »
- « Je t'avoue enfin que je t'aime, et toi tu trouves le moyen de pas me croire ? s'emporta le blond en se retirant brusquement avant de s'asseoir au bord du lit. Ah, elle est forte, celle-là ! »
- « … Demo… Y faut dire que t'as vraiment pas été sympa la semaine dernière. Si tu m'avais expliqué gentiment que tu étais fatigué sans m'engueuler, j'aurais compris et je t'aurais laissé te reposer. Mais au lieu de ça, tu t'es mis à me crier dessus sans me laisser m'expliquer ! Je sais bien que c'était le bordel dans la cuisine, mais j'aurais tout rangé après ? Demo, toi, tu…»
Shuichi ramena soudain ses jambes contre lui et fondit en larmes. Le romancier se retourna vers son amant, hésita un instant, puis finalement revint s'asseoir près de lui et le serra dans ses bras.
- « Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me pardonnes ? » demanda-t-il à l'adolescent.
- « Tu… tu peux me faire une promesse ? » l'interrogea timidement Shuichi en laissant Eiri essuyer ses larmes.
- « Nani ? »
- « Je te demande pas de changer ton caractère ou quoi que ce soit d'autre dans ta personnalité. Mais je voudrais juste que tu me promettes d'essayer d'être moins hargneux envers moi… et d'avoir des gestes ou des mots tendres pour moi juste de temps en temps… Je te le demande pas tout le temps, mais juste un peu… En tout cas, plus souvent que ce que tu fais d'habitude… J'aimerais que parfois, tu sois aussi tendre et attentionné que tout à l'heure… Et puis, c'est parce j'ai vu que tu faisais des efforts pour moi, pour me montrer que tu m'aimes, que j'ai pu en faire moi aussi pour qu'on jouisse ensemble… »
- « Y faudrait que tu te décides ! s'énerva le blond. Tu crois que je t'aime ou pas ? »
- « Je sais que tu m'aimes, Eiri, lui sourit le chanteur. Mais si tu veux pas que je te refasse encore une fois la déco de ton appart', t'as intérêt à faire des efforts pour me le montrer de temps en temps. »
- « Pfff, t'es chiant… soupira le blond. Mais c'est d'accord, je te promets que je ferai des efforts… »
- « Arigato, Eiri… » le remercia l'artiste en se lovant contre lui.
- « Et si on reprenait là où on s'était arrêté tout à l'heure ? Histoire que je te montre combien je t'aime…»
- « Hai, Eiri… » accepta le musicien en laissant son compagnon l'allonger sur le lit.
Les deux amants firent encore l'amour plusieurs fois dans l'après-midi, puis après un frugal repas, ils consacrèrent la nuit entière à leur réconciliation dans une ambiance des plus torrides malgré la fraîcheur de l'air de ce début de mars…
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A suivre …
Commentaires de fin (par Karla) : Bon alors, là, on a appelé les pompiers, et toute la cavalerie pour sortir la pauvre Shizu de sous les décombres du mur (Shizu, sous le mur : Tasuketeee !). Vous aurez plus de nouvelles dans le dernier chapitre de Baka Yuki. En tout cas, je trouve Yuki touuuut mimi dans ce chapitre, non ?Kyaaaaa ! Bon, allez, à pluche ! Bisous bisous !
Lexique :
Aï shiteru / ore wa omae daisuki da : je t'aime
Anata wa : toi
Arigatô / Dômo arigatô gozaimasu : merci / merci beaucoup
Baka / bakayaro : imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit, etc., etc.…
Daisuki : je t'aime / je t'adore
Demo : mais
Doitashimashite : de rien, je t'en prie
Dôshite : pourquoi ?
Gomen / gomen nasai : pardon, désolé, excusez-moi
Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)
Itaï : Aïeuh ! Ça fait mal !
Kuso : Merde ! (pour parler poliment)
Kuso no ko : sale gamin
Kuzu :Ordure !
Masaka : C'est pas vrai… C'est pas possible !
Nanda / Nani : quoi
Onee-san / onee-chan : grande soeur
Onegaï / onegaï shimasu : s'il te plaît
Sensei : maître, professeur
Teme : salaud !
Urusaï : Ta gueule, ferme-la, tais-toi
Watashi wa : moi
Yamete : arrête !
