Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°24 -Reste
But I'm a fire and I'll keep your brittle heart warm
If your cascade, ocean wave blues come
All these people think love's for show
But I would die for you in secret
The devil's in the details, but you got a friend in me
Would it be enough if I could never give you peace?
Your integrity makes me seem small
You paint dreamscapes on the wall
Taylor Swift - Peace
∞ Lexa ∞
Tout est calme. C'est la deuxième nuit du pinkiwa et un silence tel que je n'en ai jamais connu règne. Je passe entre les rangs formés par les blessés, la plupart dorment. Je détaille certain visage paisible malgré des mutilations, des brûlures ou des membres cassés. Je n'arrive pas à comprendre comment les guérisseurs et surtout Clarke ont pu faire pour les apaiser à ce point.
Wanheda.
Je m'approche d'elle alors qu'elle refait le pansement d'un jeune homme dont la joue droite à été tailladée. Il sera défiguré mais il vivra. Je ne suis pas certaine que sans l'intervention de mon étoile sa survie aurait été possible. Évidemment, j'avais conscience que Clarke avait des capacités de guérisseuse. Je le savais. Mais ce qu'elle s'évertue à accomplir depuis bientôt trois jours est bien au-dessus des accomplissements dont je la pensais capable.
Je me suis tenue à l'écart, terrifiée à l'idée que je puisse la perturbée dans ses soins qui tiennent presque du miracle. Mais je ne l'ai rien vu avaler aujourd'hui, elle acceptait à peine de prendre le temps de boire et elle a refusé de prendre ne serait-ce qu'un instant pour elle. Maintenant, elle ne parvient plus à cacher sa fatigue. Je dois la convaincre de se reposer au moins jusqu'au prochain lever du soleil. Elle en a besoin.
Quand elle se relève en souriant à celui qu'elle vient de prendre le temps de changer ses pansements, elle bascule légèrement en arrière. Rapidement, je me place dans son dos pour la soutenir. Je referme doucement mes bras sur son abdomen. Je ne dis pas un mot et honnêtement, je m'attends à ce qu'elle me repousse à tout moment. Mais contre toute attente, je la sens s'appuyer un peu plus contre moi.
-Klark…
-D'accord, murmure-t-elle en acquiesçant légèrement la tête. Je vais me reposer, dit-elle et je me sens infiniment soulagée qu'elle ait pu prendre cette décision. J'ai peut-être un peu trop tiré sur la corde mais ils étaient si nombreux et… je ne pouvais pas les laisser.
-Je comprends, je lui réponds tout doucement. Merci, je souffle en venant caresser sa joue. Merci de leur avoir accordé un peu plus de temps Wanheda.
-J'ai fait de mon mieux, je sens que son regard passe sur un grand nombre de mes hommes qui sans son intervention serait mort, j'espère que c'était assez. Maintenant, c'est à eux de se battre pour rester en vie.
-Klark, je la retourne tout doucement en gardant mes mains fermement accrochées à ses épaules, j'ai la sensation que si je la lâche, elle va s'effondrer, tu as fait bien plus qu'assez.
-Je l'espère.
-Aller, je fais un signe de tête pour l'inviter à me suivre, allons-y. Tu as besoin de reprendre des forces, je me place lentement derrière elle pour garder une prise sur son si petit corps, je te suis.
Je la pousse légèrement à avancer et lorsqu'elle ne résiste pas je me sens infiniment soulagée. Je voudrais l'éloigner le plus possible de cet endroit mais je vais me contenter de simplement l'emmener se restaurer à l'extérieur de cette étrange salle. Quand nous passons la porte, je la referme doucement derrière nous et conduit Clarke jusqu'à une table remplie de nourriture.
Sans jamais la lâcher, je me penche légèrement pour récupérer une pomme que je place dans sa main droite. Je la serre ensuite tout doucement contre moi. Son odeur est différente, c'est peut-être parce qu'elle a côtoyé de près la mort pendant si longtemps.
-Mange, ma voix est douce mais ce simple mot reste tout de même une sommation.
Quand elle croque finalement dans le fruit, je me sens tellement rassurée que c'en est presque ridicule. Mais c'est de mon étoile qu'il s'agit et aucune de mes réactions ne semble conventionnelle quand c'est elle qui est concernée.
-Viens, je l'attire jusqu'à une des nombreuses chaises que Raven a réparées aujourd'hui pour qu'elle s'y installe. Tu veux autre chose ? Qu'est-ce que tu as envie de manger ?
-Je veux bien des noisettes, elle sourit, c'est bon pour reprendre des forces de ce que je sais et un peu de viande, s'il te plait.
-Tout de suite, je me retourne aussitôt.
-Lexa, je me stop net avant de lui faire de nouveau face, tu sais ce qu'il lui est arrivé ? A Gustus, précise-t-elle en se frottant le cou et je suis obligée de serrer les poings pour garder mon calme, je ne l'ai pas vu parmi les blessés. Est-ce qu'il est, elle croise mon regard et les deux derniers mots franchissent à peine ses lèvres, en vie ?
Anya m'avait prévenue que Clarke souhaitait sauver la vie de ce traître mais l'entendre d'elle rend cette aberration plus réelle. J'accentue encore plus la pression de mes doigts. Je ne dois pas me mettre en colère, pas maintenant. Mais je pense que mes pensées touchent tout de même mon étoile puisqu'elle baisse les yeux et murmure des excuses. Je sens qu'elle s'apprête à se justifier mais je ne suis pas prête à l'entendre, pas encore. Pas alors que l'entaille sur le cou de la femme que j'aime bien plus profonde que ce que m'avait décrite mon amie me rappelle qu'en un rien de temps, tout aurait pu basculé.
J'ai été si proche de la perdre.
Et c'est juste… inacceptable.
Je me retourne vivement. Je n'ai aucune envie de me confronter à la clémence ou la bienveillance de Clarke. Je pourrai peut-être envisager de garder Gustus en vie si… j'abat violemment mon poing sur la table qui contient la nourriture. Non ! Il est inconcevable qu'il puisse survivre à cette trahison. Je me tourne lentement vers la blonde qui écarquille les yeux devant ma réaction qui doit lui sembler excessive alors que je fais tout mon possible pour me contenir.
Je ne la laisserai pas de nouveau me demander de le garder en vie. Cette fois, sa compassion ne peut pas s'imposer. Parce que si je reste sans rien faire, d'autres pourraient penser qu'ils peuvent s'en prendre à elle et ne subir aucune conséquence. Je ne peux en aucun cas laisser entendre même à un petit nombre que lorsqu'il s'agit de mon étoile le pardon peut être accordé. Non. Jamais. Dans son cas, le sang devra répondre au sang.
Je récupère les aliments qu'elle m'a demandés et me force à reprendre le dessus sur mon ressentiment. Je n'ai aucune envie d'être dévasté par des sentiments négatifs pour le moment. Je vais juste prendre sur moi encore un temps. Je parlerai avec Clarke des raisons pour lesquelles il n'existe aucune possibilité pour que Gustus survive. Je suis certaine qu'elle finira par comprendre. Il le faut. Parce que toutes autres possibilités seraient bien trop dangereuses pour l'avenir que je nous imagine ensemble.
Je la rejoins et lui tend une assiette fabriquée dans une matière étrange que mes hommes ont trouvée dans le cagibi que Raven a ouvert. Son regard est suppliant mais je l'ignore. Je me contente de m'accroupir devant elle, m'appuyant légèrement sur ses genoux. Je prends un instant pour trouver la force d'affronter ses azurs si communicative mais je fini par le faire en glissant ma main droite sur sa joue, mes doigts effleure sa blessure et je crois que je pourrai en pleurer.
-Pas ce soir, je demande tout doucement.
-Pas ce soir, accepte-t-elle.
Je retire lentement ma main pour la laisser manger et je la détail plus que je ne le fais d'ordinaire. Je me rends compte avec horreur que je ne connais pas si bien chaque contour de son visage. D'une certaine façon, quand je pense à elle, ce sont encore ses mots qui me viennent à l'esprit. J'aimerai remplacer cette calligraphie par ce bleu si intense qui habite son regard et tous ces aspects qui font de Clarke un être unique. Même cette plaie plus grande que mon index qui va inévitablement se transformer en cicatrice. Un constant rappel de mon incapacité à la protéger en tout temps.
Heureusement… oui, heureusement qu'Anya était là.
Comme bien souvent, je suis incapable d'imaginer ce qui serait adevenu sans elle. Mon esprit a la très mauvaise idée de me ramener au moment où j'ai cru qu'il lui était arrivé malheur. Je revois parfaitement cette falaise en feu et je suis de nouveau terrassée par l'effoie qui m'a envahie en imaginant le pire.
Et lentement, perfidement, c'est un autre fragment de mon passé qui s'impose. Je me sens trembler légèrement alors qu'une reconstruction d'une exactitude désarçonnante de Costia se matérialise. Ses cheveux châtain clair et ondulé devenus rouge et lisse par endroit, le sol s'imbibent de sang, ses iris d'un vert très foncé complètement éteint et ses lèvres à jamais figées dans une torpeur éternelle. Elle est morte à cause de moi.
Costia est morte parce qu'elle m'aimait et qu'elle connaissait tout de moi. J'aurai dû mieux la protéger mais elle n'aspirait qu'à une vie normale. Il aurait été bien égoïste de ma part de ne pas lui accorder ce que j'ai toujours espéré pour moi-même. D'une certaine manière, j'ai cru qu'elle pourrait avoir ce que je n'aurais jamais et qu'avoir la chance d'assister à certains de ces moments de normalité de loin me satisferait.
J'avais seulement oublié que même ce qui est ordinaire peut avoir une fin des plus violentes. Comme c'était insensé de ma part de croire, même un court moment, qu'elle pourrait vivre pour toujours dans un bonheur qui frôlerait l'indécence pour nous deux.
Je ne peux pas me permettre de faire deux fois la même erreur. J'ai laissé trop de distance se créer entre Costia et moi. Mes ennemis ont pris mon amour pour elle et la liberté que je lui accordais pour de la faiblesse. Ils s'y sont engouffrés, m'approchant un peu plus de la folie. Ils l'ont torturé et quand je suis arrivée afin de la récupérer au risque de déconstruire tout ce que je m'acharne à mettre en place. Ils l'ont tué sous mes yeux.
Grave erreur de leur part.
Je me recentre sur Clarke, ma merveilleuse et extraordinaire étoile. Je sens des larmes se former et je ne suis pas certaine d'avoir la force, ni même l'envie de les retenir. Si je devais la perdre elle aussi, je…
Je me redresse brusquement. La surprise de Clarke face à mon comportement aurait pu me persuader de rester à ses côtés. Mais j'ai besoin de respirer. Une fois que je lui tourne le dos, je me frotte les yeux et les larmes coulent toutes seules. Je me précipite vers l'extérieur. Presque tout le monde dort mais je ne peux pas permettre que qui que ce soit me voit dans cet état. J'ouvre la porte dans un fracas monstre. Je me reprend seulement le temps d'ordonner aux deux gardes de me laisser. Ils s'exécutent et lorsque je suis absolument certaine d'être seule, je m'effondre littéralement et comme lors de cette terrible nuit je pleure comme une enfant.
Une enfant que je n'ai jamais pu être.
Je me répète encore et encore que cette fois, je ne dois pas agir de façon impulsive. La dernière fois déjà, j'ai bien failli ruiner la Coalition à moi toute seule. J'ai fait tellement de sacrifice pour que nos clans puissent atteindre cet idéal, ce n'est pas pour à nouveau le mettre en péril. Je dois me reprendre. Et en aucun cas me laisser consumer par la haine comme cette nuit-là. Je ne peux, sous aucun prétexte, répéter le schéma tragique et morbide que j'ai orchestré à Asanka.
J'étais beaucoup trop en colère et rien ne semblait pouvoir m'apaiser. Alors j'ai oublié tous mes principes et je me suis vengé de la pire des manières. Le sang, il y a eu tellement de sang cette nuit-là. J'ai évincé pour ne pas dire massacré cent-cinquante âme pour en sauver une. Une seule personne sait ce qui s'est réellement déroulé lors de cette terrible nuit : Anya.
Et, elle n'a pas essayé de m'arrêter. Elle m'a même accompagné. Elle m'a protégé. Elle m'a soutenue. Elle en a tué autant que moi, peut-être même plus. Elle est restée avec moi à chaque instant, de la première vie que j'ai arraché jusqu'au moment où il n'y avait plus personne à tuer et que je me suis effondrée de fatigue. Elle m'a laissé m'écrouler avant de me tendre la main. Elle m'a sourit comme si ce que nous venions de faire n'était pas inadmissible et impardonnable. Elle m'a laissé pleurer. Elle m'a lavé. Elle m'a relevé. Et je serais incapable d'oublié les premiers et les seuls mots qu'elle a prononcé après l'assassinat de Costia alors que l'aube se levait.
"Ce qui vient d'arriver ne s'est jamais produit. Si on te pose des questions, voilà la seule réponse que tu donneras : comment deux personnes même aussi entraînées que nous auraient pu décimer une armée de cent-cinquante guerriers. C'est impossible. Maintenant, il faut te reprendre, nous avons encore beaucoup à faire si nous voulons la sauver, elle."
A ce moment-là, je n'avais encore aucun moyen de savoir que je pouvais lui faire confiance. Et pourtant, j'ai choisi de suivre ses recommandations. Il aurait été tellement plus logique qu'elle me trahisse en fait, n'importe qui d'autre l'aurait fait. Mais elle s'est engouffrée dans une spirale sans fin durant des jours, jusqu'à ce que tous soupçons sur nous soit évincé et plus important encore que nous la sauvions, elle. Comme Anya m'avait promis que nous pourrions le faire.
C'est quand nous y sommes parvenus que j'ai su… Anya serait à ce jour et jusqu'à la fin la personne en qui je pouvais avoir une confiance aveugle parce qu'en m'aidant, elle a commis deux actes qui serait reconnue sans le moindre doute comme de la haute trahison. Et si… si… si une seule autre personne que nous devait apprendre ce que nous avons perpétué, une seule serait puni et exécuté : Anya. Ce qu'évidemment, je ne permettrais jamais ! En ce qui me concerne, ce serait différent. Je ne mourrais pas mais d'une certaine manière, ce serait pire. Je perdrais ma seule amie, la personne que je me suis évertuée à sauver après cette terrible nuit aurait un destin bien tragique et ma Coalition s'effondrerait complètement.
Il n'y aurait plus que la guerre, le sang, la mort et peut-être finalement la mienne. Mais avant, j'en suis certaine j'aurai perdu tout ce qui est chère à mon cœur. Je ne permettrais pas que ce scénario catastrophe arrive de nouveau. C'est pour cette raison que je dois protéger Clarke.
Ce qui est arrivé à Asanka ne se reproduira pas pour la simple et bonne raison que je ne permettrait pas que quiconque puisse penser que s'en prendre à mon étoile est une possibilité. Et si tous les clans ont pu croire que le massacre des cent-cinquante guerriers est dû à Sheidheda que j'aurai libéré inconsciemment de mon esprit après la mort de Costia pour la venger. Alors, si un seul ose toucher à Clarke ce sera bien pire encore.
C'est sans discrétion que la porte que j'ai la sensation d'avoir à peine franchie s'ouvre à nouveau. J'essuie immédiatement mes larmes. Je ne peux pas apparaître à ce point faible devant qui que ce soit. Je ne fais rien pour signaler ma présence. Je n'ai aucune envie et surtout, je n'ai pas la force de redevenir Heda pour le moment. Ma décision de n'interagir avec personne disparaît pourtant aussitôt lorsque je reconnais les chaussures de Clarke. Je relève alors assez les yeux pour la voir de dos. Elle ne tient pas en place et bientôt, elle m'appelle. Sa voix porte à peine. Je crois qu'elle a conscience que si elle devait hurler mon prénom alors une horde de guerriers la rejoindrait pour l'aider à me chercher. Elle commence à s'éloigner. Pendant un instant, je ne cherche pas à la retenir. Je crois que j'ai besoin de plus de temps pour éloigner les souvenirs d'une des pires nuits de ma vie.
Mais l'idée qu'elle puisse être seule dans la forêt alors qu'il fait nuit et qu'il est plus qu'évident qu'elle est exténuée me fait très rapidement changer d'avis. Je pense à me redresser et à me précipiter pour la rattraper mais je ne m'en sens pas encore la force. Alors, je me contente de l'interpeller, évidemment ma voix se brise et elle est encore déformé par les larmes. Mais qu'importe, il s'agit de Clarke, de ma magnifique étoile. Quand elle se retourne vers moi, elle se fige pendant un moment. Il fait particulièrement sombre, la lune est à peine visible alors je ne suis pas capable de distinguer avec précision sa réaction.
-Lexa, souffle-t-elle étonnée.
-Je suis là, je confirme en me frottant les yeux.
-Mais qu'est-ce que tu, elle se précipite pour me rejoindre, fais ici ? Je… est-ce que tu, elle s'arrête qu'une fois dressée devant moi et elle s'accroupit immédiatement me laissant découvrir son air plus qu'inquiet, pleure ?
Ce mot est à peine murmuré, comme si elle n'osait pas le rendre réel. Je crois qu'une part d'elle à compris à quel point il est dangereux de laisser mes sentiments déborder. Elle commence à assimiler l'importance du masque d'Heda que je m'impose. Et je suis persuadée qu'elle sait que si un de mes hommes, terriblement nombreux dans les alentours, me voyait dans cet état, j'aurai inévitablement des problèmes.
-Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est à cause de moi ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Si c'est le cas, j'en suis désolée.
-Pourquoi tu penses toujours que c'est de ta faute ?
-Peut-être parce que nous sommes tellement différentes, propose-t-elle hésitante. Et, elle tend doucement sa main vers moi, frôlant ma peau noyée de larmes de son pouce, parce que tu m'as dit que tu ne pleurais jamais. Mais que depuis que nos chemins se sont croisés c'est arrivé quelquefois.
-Ce n'est pas à cause de toi, seulement de la situation.
Sans me quitter des yeux, Clarke vient apposer doucement ses doigts sur sa plaie. Puis lentement, elle baisse les yeux. Je ne veux pas perdre contact avec cet azur si rassurant. J'ai l'étrange sensation que son regard est tout ce qui m'empêche de sombrer. Je me redresse alors très légèrement, étire mon bras jusqu'à ce que mes doigts effleurent son menton et d'un geste tendre, je l'invite à redresser doucement le visage. Alors qu'elle accepte de suivre ma demande silencieuse, je passe très lentement mon pouce sur ses lèvres en prononçant avec douceur :
-Je t'assure que ce n'est pas de ta faute.
-Tout de même un peu, murmure-t-elle. Je t'ai promis de rester le plus longtemps possible avec toi et juste après, je manque de me faire tuer. Je suis désolée.
-C'est n'est en rien ta faute, j'assure avec aplomb. Il n'y a qu'une seule personne responsable de cette situation et ce n'est certainement pas toi.
-Ce n'est pas une raison suffisante pour que je le laisse mourir, dit-elle les larmes aux yeux, pas pour moi. Je suis médecin. J'ai des principes et même si je suis encore apprentie, j'ai fait le serment de sauver toutes les vies qui me seront présentées. Qui que soit mon patient c'est mon devoir de tout faire pour le sauver.
-Et une part de moi t'aime encore plus pour cette dévotion que tu portes aux blessés. Mon peuple t'as nommé Wanheda même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu faire mieux pour qu'il t'accepte, désormais tu es presque mon égale, Commandante de la Mort. Mais tu ne le sauvera pas, pas lui.
-Tu, elle s'écarte très légèrement, l'étonnement se lit parfaitement sur son visage, tu m'aimes ?
-C'est évident, je réponds avec un sourire qui plane sur mes lèvres, et je te l'ai déjà dit mais tu n'avais pas réagi ainsi.
-Bien sûre que non ! Je m'en souviendrai !
-Pourtant, je l'ai dit, je réponds perplexe. C'était juste avant, je ferme les paupières en comprenant enfin la méprise, kladish, je murmure entre mes lèvres, je ne l'ai pas dit dans la langue commune ! Ai hod you in.
Je prononce ces mots si important avec toute la douceur dont je suis capable et en les imprégnant de tout l'amour que Clarke m'inspire. Je viens lentement encadrer son visage de mes deux mains. Je prends appuis sur mes pieds, me mettant comme elle accroupit et je viens effleurer ses lèvres. Son souffle qui se mélange au mien m'arrache presque ma raison. Mon cœur s'engouffre dans des résonnance qu'il n'a encore jamais atteint. Et en finalisant mon geste pour venir l'embrasser, il n'y a qu'une idée qui tourne en boucle dans mon esprit : "Ce que je peux l'aimer".
Le baiser est bien plus intense que je l'avais imaginé. En partie parce que Clarke est loin d'être restée inactive. Une de ses mains s'est glissé dans mes cheveux et lorsque ses sentiments sont certainement mis sans dessus dessous, elle les tire légèrement ce qui m'arrache à chaque fois un gémissement qui si elle m'en donnait le temps me ferait sans nulle doute rougir. Dès que je cherche à m'éloigner pour garder un semblant de contrôle, elle m'en empêche, se précipitant de nouveau vers mes lèvres. Je fini même par avoir la sensation qu'elle joue avec ma raison quand elle s'amuse à les mordiller et que finalement en ouvrant très légèrement la bouche sa langue se retrouve à jouer avec la mienne.
Je n'ai jamais de toute ma vie été embrassé de cette manière.
Je me laisse surprendre par ce contacte inattendu entre nos langues avant que les mouvements qu'elle instaure n'embrasent tout mon corps. Tout raison me quitte définitivement. Il n'y a plus qu'elle et les sensations nouvelles qu'elle fait naître au milieu de ce baiser. Elle parvient encore à intensifier le moment avec ses caresses qui parfois parviennent à frôler ma peau quand ses mouvements étirent légèrement mes vêtements. Je cherche à la rapprocher de moi comme si la simple idée que le contact entre nous puisse s'amenuiser m'était insupportable. Mais en voulant l'attirer plus près, elle perd légèrement l'équilibre. Un petit cri lui échappe alors qu'elle tombe en arrière. J'ai à peine le temps de réagir, pourtant je parviens à protéger sa tête avant de comprendre que je vais complètement m'affaler sur elle. En me redressant, je grimace en sentant un picotement désagréable au niveau de ma lèvre inférieure, du côté gauche. J'ai à peine le temps de m'inquiéter du sang qui s'y accumule que je suis complètement désarçonnée par l'éclat de rire de Clarke.
-Tu vas bien, je demande inquiète alors qu'elle ne semble plus pouvoir s'arrêter. Klarke, je reprends quand je reste sans réponse, est-ce que tu vas bien ?
-Merveilleusement bien, dit elle en mordillant sa lèvre inférieur allumant de nouveau un feu incandescent dans le bas de mon ventre. Disons seulement que je ne m'attendais pas à ce retournement de situation, s'amuse-t-elle en passant une main dans ses cheveux me faisant placer la mienne au-dessus de son épaule.
L'observe à cet instant, allongée sous moi, fait naître un désir bien plus grand. Je dois m'éloigner. Je ferme brusque les paupières en secouant la tête. C'est tout sauf le bon moment. Je n'attends qu'une chose d'elle pour ce soir : qu'elle dorme et certainement pas que...
-Mince, ses doigts effleure mes lèvres alors je ne résiste pas à la tentation et rouvre les yeux, ce qui s'avère une très mauvaise idée, elle me semble encore plus belle que l'instant d'avant, tu es blessée.
-Ce n'est rien, j'élude en cherchant à me redresser.
-Qu'est-ce que tu fais, me demande-t-elle en me suivant alors que je cherchais à mettre de la distance entre nous. Lexa, ses doigts s'agrippent au niveau du fiscelage de mon armure au milieu de ma poitrine, elle doit sans aucun doute sentir mon cœur battre à un rythme tout à fait indécent, qu'est-ce que tu fais ?
-Je, je détourne le regard, trouve la force de fixer la porte et poursuit, nous devrions peut-être rentrées. Tu as vraiment besoin de repos.
-Non.
-Comment ça non ?
Je me retourne vivement vers elle en fronçant les sourcils, contrariée. Je n'ai pas pour habitude que l'on défi mon autorité. Je peux accepter de l'être de temps en temps si j'ai véritablement tort mais à cet instant, ce n'est pas le cas ! Et puis personne ne viendra me dicter la façon dont je dois protéger Clarke, pas même elle !
-Et revoilà l'insubmercible Heda, j'appréciais pourtant ce tête à tête avec Lexa même si elle était triste.
-Je ne suis pas, je ferme encore une fois les yeux, tu as besoin de repos.
-Je sais.
-Alors allons-y, je décrète.
-Mais, elle me retient avec une force que j'ignorais qu'elle possédait, il y a une autre chose dont j'ai besoin. Et cette fois, elle se redresse assez pour être à ma hauteur, tu ne t'en tireras pas avec un "pas ce soir", elle embrasse avec douceur ma lèvre blessée. Reste avec moi, son regard est si déterminé, si confiant, toute la nuit.
-Klarke, je prononce avec le peu de retenue qu'il me reste.
-Je t'aime, murmure-t-elle. Je t'aime aussi, m'assure-t-elle. J'ai eu tellement peur de te perdre alors, ses yeux se remplissent de larmes, maintenant que je n'ai plus rien pour me distraire, je te défend de me quitter.
-Je ne peux pas t'exposer ainsi, je refuse très difficilement. Sois raisonnable, pour ta sécurité, s'il te plaît Klarke.
En réponse à ma demande, elle sourit. Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas du tout à cette réaction. Je doute d'avoir pu la convaincre aussi facilement. Je commence à la connaître et elle est beaucoup trop obstinée pour s'incline maintenant.
-Je sais exactement où nous pouvons nous rendre, assure-t-elle en se redressant vivement, m'entraînant avec elle. Allez, elle me fait un signe de tête, suis-moi.
-Le pinkiwa n'est pas terminé. Je ne peux pas m'éloigner.
-J'ai entendu beaucoup de monde parler de ce "pinkiwa", qu'est-ce que c'est ? Et pour quelle raison tu ne peux pas t'absenter ? Je veux rester à tes côtés, elle baisse le regard, mais si c'est vraiment trop dangereux, je renoncerais même si je préférais mourir que de m'éloigner de toi.
-Ne meurs pas, je glisse ma main sur sa joue, s'il te plaît, je me penche pour embrasser avec une très grande douceur la ligne rouge et boursouflée sur son cou, reste à mes côtés pour toujours.
-Je suis là, elle maintient doucement ma tête contre sa peau, maintenant. Je suis là Leksa.
-Reste.
-C'est ce que je me tue à te demander ! Si je dois dormir, soit. Mais j'espère que ce sera dans tes bras. Je te veux près de moi. Est-ce que j'en ai le droit ?
-Ce n'est pas raisonnable.
-Mais est-ce que j'en ai le droit Leksa ?
J'acquiesce tout doucement. J'ai conscience que je ne peux pas avouer de vive voix que de part mon amour, je lui appartient tout entière. Je veux la protéger de tout et de tout le monde, même de moi si c'est nécessaire. Accéder à sa demande est un risque que je ne suis pas prête à prendre, pas après avoir manqué de la retrouver sans vie il y a peu.
-Alors, viens avec moi, me demande-t-elle en me tendant sa main comme une vile tentatrice. Personne ne nous verra ensemble. Je serai en sécurité. Il n'y aura que toi et moi.
Clarke est loin d'être bête, ne me voyant pas lui répondre immédiatement, elle sait que je cherche un moyen de refuser sa demande. Alors, elle comble le peu d'espace qui nous sépare et vient m'embrasser. Ce baiser n'est ni doux, ni passionné, ni transi d'amour. Il n'a qu'un seul but: me faire céder. Il n'est habité que par le désir de mon étoile de me garder à ses côtés pour la nuit.
Une nuit au milieu du pinkiwa... le pire moment pour lui céder. Il n'en reste plus que trois avant le pinkiwa ne cède au tern tooer, à mon retour pour Polis. Je l'espère avec Clarke à mes côtés. Je n'ai aucun doute de pouvoir répondre à toutes ces demandes une fois à la capitale. Parce qu'il n'y a aucun autre endroit où mon autorité est plus respectée. Si je dis que Clarke est mon égale, elle sera respectée comme telle. Personne n'osera défier mon autorité. Personne n'essayera plus de lui faire du mal. Et si quelqu'un ose ne serait-ce que penser à la toucher, je l'exécuterai. Mais ici, c'est différent. Je ne dis pas que mon autorité est moins grande seulement, j'y ai bien plus de détracteurs que chez moi.
Qu'est que trois nuits de plus quand je peux lui promettre de lui accorder toutes les autres ?
Je détache lentement mes lèvres des siennes. L'assombrissement de son regard azur ne m'aide pas à lui dire que je ne vais pas pouvoir la suivre. Pas encore. Je jure d'être entièrement sienne seulement ce n'est pas encore pour tout de suite.
-C'est pas vrai, elle soupire en venant appuyer sa tête contre mon épaule, pourquoi ?
-Je te l'ai dit, c'est à peine un murmure, c'est difficile pour moi aussi, le pinkiwa n'est pas fini.
-Est-ce que tu vas au moins m'expliquer de quoi il s'agit ?
-Si tu le souhaites, je souris en lui caressant amoureusement la joue et la dévorant des yeux, à la place de mes bras pour ce soir, je t'offre ma voix. Je répondrais à toutes tes questions mei Blaz Princess.
Je l'attire de nouveau à l'endroit où, je me suis installée un peu plus tôt pour pleurer. Je nous sais à l'abri des regards mais assez proche pour me manifester en cas de besoin. Et si nous restons simplement l'une à côté de l'autre pour discuter, personne ne trouvera mon comportement anormal. Après tout, Clarke à fait beaucoup pour nous. Elle est devenue Wanheda. Il est normal que je lui accorde un peu de mon temps maintenant qu'elle a accepté de s'éloigner des blessés.
Je pourrais expliquer notre proximité dans ces conditions, sans la mettre inutilement en danger. C'est le plus prudent pour cette nuit et je suis capable de m'en contenter même si l'envie de la suivre là où elle le souhaite me dévore de l'intérieur.
Je m'assois en croisant mes jambes. Je prends le temps de déposer mon épée près de moi. Et je lui tends mes deux mains. Clarke soupire encore une fois, certainement mécontente de mon acharnement mais elle finit par glisser ses doigts entre les miens et je l'attire vivement vers moi. Je viens déposer un chaste baiser sur son nez et la pousse à s'installer au plus près de ma personne. J'aimerai étirer mon bras pour l'y envelopper mais pour ça aussi, il est encore trop tôt. Je ne m'accorde qu'une transgression et après avoir retiré mes protections, je l'invite à déposer tout doucement sa tête contre mon épaule.
-Dans la langue commune, le pinkiwa veut littéralement dire la "route du sang". Elle dure cinq nuits après une guerre. C'est le temps que nous accordons à tous les esprits de nos guerriers pour choisir entre vivre ou mourir. C'est un passage important. Et je pense, je souris, que grâce à toi, il n'y aura jamais autant d'esprit capable d'entamer le tern tooer.
-Et pourquoi tu ne peux pas t'absenter ?
-C'est un des rares devoirs qui m'incombe que j'accepte d'accomplir sans aucune répartie. Il est normal que l'esprit le plus fort soit présent. Que penserait mes guerriers si, alors qu'ils se battent pour leurs vies, je désertais ?
-Que tu es en vie toi aussi, suggère-t-elle.
-Ce n'est que cinq nuits Klarke.
-J'ai vu des personnes se rapprocher, s'avouer qu'ils s'aimaient et même disparaître ensemble.
-Mais personne d'autre n'est Heda.
-Et si je ne veux que Lexa ?
-Ce sera ton impossible à toi, je réponds douloureuse, comme celui que tu m'as imposé en me disant que je ne pouvais pas te venger des tiens.
-Pas encore, nuance-t-elle.
-Pas encore, j'acquiesce doucement en venant embrasser ses cheveux.
-Alors, ton impossible se brisera mais qu'adviendra-t-il du miens ?
-J'espère sincèrement que tu trouveras un moyen d'accepter Heda et Lexa parce que je ne pourrais jamais n'être que l'une ou l'autre. Je suis devenue Heda il y a six ans et le seul moyen de me libérer de ce fardeau, c'est de mourir. Et ce n'est pas dans mes intentions Blaz Princess.
-Super, elle lâche un long soupire, je vais devoir passer ma vie à jongler entre Docteur Jekyll et Mister Hyde et ce jusqu'à la fin.
-Qui sont ces personnes ?
-Je croyais que j'étais celle qui posait des questions.
-En effet. Mais Klarke, si tu ne prends pas plus de temps pour m'expliquer les choses, il existera toujours une faussé entre nous.
-Ce sont juste des ou plutôt un personnage de roman. Ce n'est pas important. C'est une histoire qui va finir par tomber dans l'oubli. Je ne la connaîtrai même pas si Raven ne m'en avait pas fait un résumé. Demande lui à elle si tu veux en savoir plus, c'est une bien meilleure conteuse que moi.
-Je m'en contenterai pour le moment. Mais je préférerai toujours apprendre des choses venant de toi que de Raevan. C'est toi que j'aime, je décrète, c'est toi que je veux apprendre à connaître.
-Je ferais de mon mieux.
-J'aimerais entendre certaines de vos histoires, je souris à cette idée. Je pourrais peut-être les partager avec Bekka la prochaine fois que j'entrerai en contact avec elle.
-Je ne suis vraiment pas la bonne personne pour ça. Ce que je peux faire c'est t'expliquer comment pratiquer une intervention médicale. Je suis capable de te dessiner à la perfection. Mais donner vie à une histoire, expliquer des expressions c'est... difficile. Parce que pour moi, c'est juste innée. Je ne saurai pas comment faire pour mettre des mots sur des termes ou des scénarios qui, pour moi, sont tout à fait normal. Je sais que Raven a essayé d'expliquer Star Wars à Anya et franchement ça me dépasse parce que c'est juste inexplicable, il faut le vivre pour le comprendre.
-Et bien, il te faudra commencer par quelque chose de simple. N'importe quoi. Je serai patiente.
-Comme tu veux, elle prononce ces mots en se calant un peu plus contre mon épaule.
-Tu peux dormir si tu veux.
-Pas encore. Il y a au moins une autre question que j'aimerai te poser mais j'hésite.
-J'ai dit que je répondrais à chacune de tes interrogations. Je ne me défilerais pas.
-C'est peut-être justement ce qui me fait un peu peur. Je... tout à l'heure tu as dit que je n'étais pas celle qui te faisait pleurer. Est-ce que... est-ce que c'était Costia ?
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Le Clexa a bien failli déborder mais Lexa reprend le contrôle pour une seule raison : protéger Clarke, encore et toujours. Vous en connaissez aussi un peu plus sur le passé de Lexa, l'origine de la confiance absolue qu'elle a en Anya mais il reste beaucoup de mystère autour de Costia et aussi de ce elle que le duo s'est acharnés à sauver. Etes-vous choqué par le massacre d'Asanka ? Pensiez-vous que Lexa pourrait en arriver à ces extrêmes par vengeance ?
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
