C'est une carte que je ne comprends pas du tout, je dois l'avouer. Tout ce que je sais, c'est une transmission du savoir. Enfin, je voulais laisser une carte à Elmyra, alors ça a échoué sur elle.
XIV. La tempérance : Elmyra
Je ne voulais pas être seule. La vie était déjà si difficile, je ne pouvais pas l'affronter dans la solitude. Cette seule idée me faisait frémir de désespoir. Alors je l'ai prise avec moi. Être mère, être femme…
Au moins, je pourrais être.
On frappe à la porte. Évidemment, je vais ouvrir. Je sais très bien de qui il s'agit, et j'aimerais bien le laisser dehors, mais je n'ai pas le choix. Je ne veux pas envenimer les choses.
-Bonjour, madame.
Il s'incline poliment devant moi. Ses manières ont toujours été exquises. C'est peut-être ça le problème, je ne peux pas me plaindre de cet homme…
-Bonjour, Tseng. Vous venez encore pour la petite?
-Hé oui, encore.
-Je me demande bien pourquoi vous insistez. Elle n'est pas celle que vous recherchez. Elle vous l'a déjà répété cent fois. Que vous faut-il de plus?
Il me regarde fixement dans les yeux. Il sait que je mens, il le sait…
-Il ne me faut qu'une preuve. Juste une petite preuve pour confirmer mes intuitions.
-Laissez l'intuition aux femmes, Tseng, et retournez donc à votre travail, qui est de nous protéger… si c'est bien ce à quoi servent les Turks.
-C'est votre fille que j'aimerais protéger, madame… laissez-moi simplement la voir.
-Non! De toute façon, elle n'est même pas ici en ce moment.
-Je vois. Navré de vous avoir dérangé, madame. Passez une agréable fin de journée.
Il s'incline à nouveau, puis il sort de chez moi et referme la porte sans bruit. Je la verrouille aussitôt, puis je monte à la chambre d'Aeris. Elle y joue tranquillement. Évidemment, qu'elle y est. J'ai menti à Tseng, je ne voulais simplement pas qu'il la voie. Quel dommage que cet homme soit de la Shin-Ra, quel dommage que, sous le couvert de ses belles paroles, il veuille emmener ma petite Aeris dans l'enfer des laboratoires…
-Qu'est-ce qu'il y a, maman?
-Rien, chérie.
-C'était encore monsieur Tseng?
-Oui, c'était encore lui.
-Pourquoi il vient toujours, maman?
-Je ne sais pas, chérie. Sûrement parce qu'ils savent que tu es une petite fille très gentille et très spéciale.
La vérité… qui connaît la vérité dans cette histoire?
Tout ce que je sais, c'est que je veux protéger cette petite fille.
