OK, je l'avoue, je n'ai strictement aucune info sur cette carte. Mais bon, juste avec le titre et l'image qu'il y avait sur la carte, c'était assez clair que c'était un jugement dernier... J'ai donc laissé Rufus se faire juger, condamner, et je le fais expier.

Oui, c'est la suite du chapitre précédent. J'en avais trop envie...

XX. Le jugement : Rufus

Durant un instant, un seul bref instant, j'ai été placé face à toutes mes erreurs, tous mes péchés, toutes mes ambitions mauvaises, tout mon égoïsme, toute ma vanité, toute ma brutalité, toute la peur que j'ai semée, toutes les larmes que j'ai fait verser, toutes les morts que j'ai causées.

J'y ai été confronté, durant ce bref instant.

Puis mon monde s'écroula, signe de ma condamnation.

Je m'éveille.

Est-ce que je m'éveille?

Je sens que mon cerveau n'est plus en veille.

Mais suis-je bien éveillé?

Je ne vois rien.

Le monde est plongé dans l'obscurité. Pourtant mes yeux sont bien ouverts.

Sont-ils bien ouverts?

Je veux porter une main à mon visage, mais quelque chose me retient. Le poids de mon propre corps.

Mon corps n'est qu'une machine biologique. Une machine brisée.

Je suis brisé, mais je ne suis pas mort.

Suis-je mort?

J'ai cru mourir. Tout s'écroulait autour de moi. J'ai protégé ma tête avec mes bras, puis je suis allé me planquer dans un coin. Tout s'écroulait autour de moi; tout s'écroulait en moi.

J'avais si peur de mourir… et j'avais si honte d'avoir peur…

Que me reste-t-il donc?

-Monsieur Shin-Ra?

Je sursaute, et je sens la douleur traverser mon corps à ce simple geste nerveux.

-Reno?

Ma voix est rauque. L'air qui traverse mes poumons jusqu'à ma gorge puis ma bouche est une souffrance atroce.

-Je vais changer le bandage sur votre bras. Puis, le médecin a dit qu'il verrait s'il peut faire quelque chose pour vos yeux.

-Je ne comprends pas… Reno…

-Vous avez encore eu une crise hier, mais bon, ça devrait aller, aujourd'hui.

-Une crise…?

Je sens qu'il fait quelque chose à mon bras, mais ma peau est si engourdie que je ne sens pas réellement grand-chose. Au moins je n'ai pas mal. Je l'entends aussi renifler de dégoût. Mon bras?

-Reno… je ne comprends pas.

-Votre géostigma, monsieur la Président.

-Je ne me souviens pas…

-Le médecin dit que c'est normal. Un truc à cause du Weapon.

-Est-ce que vais guérir?

-Bien sûr, Président!

Est-ce que je mérite de guérir?

Est-ce que je veux guérir?

Reno continue les traitements sur mon bras. Je ne comprends pas puisque je ne vois pas, et je ressens à peine.

Est-ce que je mérite d'exister?

Est-ce que je veux exister?

Oui.

Je veux revoir la lumière. Et je veux guérir le monde comme je guérirai.